Eyana : « Comment ça une Genin ne peut pas acquérir un navire ? J’ai pourtant rempli les autorisations et j’ai avancé les Ryôs, je me débrouille très bien en mer et je n’aurais pas de mal à acquérir un équipage. »

J’étais rouge de colère. Des mois d’administratif à remplir des papiers pour obtenir l’autorisation de posséder mon propre navire. Des pots de vins et une épargne d’avancée, le tout pour être refoulé en raison d’une histoire de grade, de peur de désertion et donc d’une interdiction de quitter le village. Je n’en pouvais plus de ces histoires de Genin qui devait rester au village. Combien de temps cela allait-il encore durer ?

Maître du Port : « Désolé madame, mais pour posséder un navire, il faut pouvoir mener une mission et donc avoir les autorisations de quitter la ville en tant que militaire. Il faudra attendre. »

Rouge de colère, je partais au loin, en direction d’un restaurant où me prendre un truc à manger pour noyer mon stress afin de me sentir de nouveau rempli. Je lâchais tout de même une dernière phrase, complètement inutile à l’attention du Maître du port.

Eyana : « Ouais bah ! Je vais le signaler hein ! »

Sur la route, je tombais sur Misaki qui me proposait de la rejoindre demain au Complexe Shinobi pour un entraînement. Ma foi, pourquoi pas, cela me changerait les idées. J’acceptais donc de la retrouver le lendemain au point de rendez-vous.

[…]

Je retrouvais Misaki, j’avais ramené quelques gâteaux aux amandes que j’avais préparé la veille après avoir fait un peu le marché de Kiri. C’était une préparation plutôt simple mais qui avait un bon goût sablé si on appréciait la texture.

Eyana : « M’apprendre à respirer ? Vous trouvez que mes poumons ne sont pas assez développés ? »

Je passais mes cheveux dans mon dos et constatait ma poitrine qui restait assez modeste. Je regardais ensuite à mon tour Misaki et répliquait assez simplement.

Eyana : « Vous aussi, il faudrait vous apprendre à respirer. »

C’était une pique gratuite, mais j’avais encore dans la gorge le coup avec le Maître du Port hier, j’irais lui jeter des œufs sur ses vitres à cet enfoiré.

Eyana : « Et donc vous voulez qu’on fasse de la méditation, qu’on s’entraîne à respirer et retenir notre respiration pour se détendre ? Je sais déjà faire tout ça… A moins que votre idée était plutôt… Maritime ? »

J’avais bien compris de quoi parler Misaki mais visiblement ma petite remarque acide sur sa capacité de respiration avait fait mouche. Il faut dire qu’avec des physiques aussi fins, on est rarement bien dotée par Mère nature.

Je m’emparais du rouleau et lisait brièvement le principe de la technique tout en écoutant Misaki et je la regardais surtout faire sa fameuse technique d’Apnée. Technique qui me semblait ridicule, mais j’essayais de ne pas l’afficher, elle souhaitait me transmettre quelque chose et j’appréciais toujours qu’on fasse preuve de bienveillance à mon égard. Malgré tout, je me permettais de souligner ce que je voyais.

Eyana : « Je ne vois pas vraiment la différence entre retenir sa respiration et ce que vous venez de faire, mais je veux bien jouer le jeu. »

Je me mettais donc à mon tour à retenir ma respiration une première fois. Puis une seconde fois, je la retenais déjà plutôt pas mal. Mais elle parlait d’aller utiliser du Chakra. J’imaginais déjà d’avance la sensation désagréable que tout cela allait créer dans mes voies respiratoires, mais j’acceptais de me prêter au jeu qu’elle avait décidé de mettre en place.

Je laissais une quantité infime de Chakra malaxé au niveau de mes voies respiratoires mais sans vraiment ressentir le moindre effet lorsque je tentais de retenir ma respiration.

Eyana : « Je comprends l’utilité face à des utilisateurs de poisons ou des personnes qui tentent de me noyer ou même tout simplement pour m’extirper d’un feu ou toute situation qui pourrait venir s’attaquer à mes voies respiratoires, mais je ne comprends pas vraiment le principe de la technique. »

Elle venait donc au sujet du fait d’utiliser du Chakra lors de la technique, ce que j’avais brièvement en effet remarqué. Mais mes tentatives n’avaient pas relevé la moindre utilité à l’opération.

Eyana : « Eh bien pour être honnête, non, je ne sais pas vraiment pourquoi vous faites cela Misaki-Sensei. J’ai essayé d’ailleurs, je ne vois aucune différence entre quand je le fais et quand je ne le fais pas. Cela ne semble pas influencer à l’état pur ma respiration en tant que telle. »

Je croisais alors les bras face à la Yuki, encore un peu perplexe, pour écouter attentivement son explication.

Ce qu’elle avançait était en soit logique. Même sans inspiration, le gaz pouvait venir se faufiler par le biais d’une technique ninja dans les orifices. Devais-je du coup également mettre du Chakra au niveau de mon entre jambes ? Quelle horreur d’imaginer une technique Ninja s’attaquer aux parties intimes. Mais c’était comme tout ceux qui s’amusaient à viser les parties avec des coups de pied. C’était bien le genre de technique qu’il fallait que je développe.

Elle me montrait ensuite l’étang et me parlait de me laisser flotter sur le dos puis de mettre la tête en arrière. L’exercice de la journée était vraiment curieux, je regardais quand même autour de moi voir si la Yuki n’avait pas invité une dizaine d’autres Shinobis pour me voir me ridiculiser. On aurait vraiment dit qu’elle cherchait à se foutre de moi. Enfin la technique et les exercices dans l’ensemble frôlait vraiment le ridicule.

Eyana : « Soit, si vous insistez, je m’en vais me baigner. Mais je n’avais pas vraiment prévu de maillot de bain vous savez, j’espère que vous avez une serviette tout de même ? »

Ce n’était pas le genre de sceaux de Fûinjutsu que j’avais à disposition. En même temps, le Ninja qui avait des sceaux de maillot de bain et de serviette, je ne pourrais m’empêcher d’avoir une certaine forme de jugement quant à ses priorités pour son rôle qui reste essentiellement militaire et non pas celui d’un touriste. A moins d’avoir préparé le coup en amont.

J’allais donc me dévêtir un peu plus pour ne garder que mon petit shorty me servant de sous-vêtements. Ça me dérangeait un peu d’aller me mouiller les cheveux vus que je les avais lavés ce matin, mais soit, je m’étais engagé à me prêter au jeu. Je prenais le temps de me mouiller tranquillement avant de nager au niveau du milieu de l’étang où l’eau était tout de même assez froide, nous étions en automne. Je me laissais flotter sur le dos et prenais le temps de concentrer mon chakra au niveau de mes orifices.

Après plusieurs secondes une fois mon Chakra correctement malaxé, je plongeais la tête en arrière comme me l’avait montré Misaki. L’effet fut immédiat, je remontais immédiatement la tête pour cracher et souffler par le nez l’eau qui m’avait pénétré de toute part. Visiblement, il y avait du travail à faire sur la technique en elle-même.

Eyana : « Ma grande maîtrise du Ninjutstu ne me permet pas encore de me sécher par moi-même. Mais je reviendrais vers vous quand je maîtriserais ces arcanes interdits. »

Misaki avait au moins réussi à m’arracher un petit sourire avec sa remarque concernant le fait d’être séchée. Elle était un peu moins drôle avec la suite, elle voulait en faire top, mais histoire d’être polie, je rigolais tout de même à ses blagues avec une hypocrisie très crédibles. Ce n’était vraiment pas drôle, elle avait intérêt à se dépêcher, j’avais pas envie d’avoir froid surtout avec l’automne qui touche à sa fin pour laisser place à l’hiver.

Elle me parlait ensuite du Nawakane No Jutsu ou un nom dans le genre, une technique de base Ninja que je n’avais jamais pris le temps de maîtriser pour se défaire de lien basique. Comme le Henge ou le Bushin, c’était des techniques de bases. N’ayant pas reçu une longue éducation à l’académie, je n’avais maîtrisé que le Henge à l’époque, essentiel pour obtenir une note non éliminatoire en Ninjutsu à l’académie. Je m’étais surtout démarquée en mettant une rouste monumentale à absolument tous le monde en Taijutsu. A l’époque, je ne jurais que par cela. J’écoutais tout de même ses explications et tentais de visualiser un peu ce qu’elle cherchait à m’expliquer.

Eyana : « Je dois vous avouer Misaki-Sensei que je ne maîtrise pas certaines techniques de base. En réalité, je ne maîtrise même pas le très élémentaire Bushin No Jutsu. Je ne me suis jamais penché sur la technique en réalité même si je ne doute pas de sa trivialité. Mais je prends note de vos explications et je vais m’y essayer. »

De nouveau donc, je me concentrais pour essayer de faire barrage au niveau de mes voies respiratoires à tout élément extérieur qui pourrait tenter de venir s’infiltrer. J’initiais à y mettre une petite dose de Chakra, très légère mais suffisante pour repousser tout ce qui venait s’y infiltrer. Puis j’envoyais la tête en arrière.

De nouveau un échec. Je me retrouvais à cracher mes poumons pour évacuer l’eau qui venait gonfler mes poumons à la place de l’air. Je gardais la tête à la surface en me débouchant les narines de cette sensation désagréable. Puis je prenais un moment de réflexion… L’air… Le Fûton.

Eyana : « Eh mais… J’ai peut-être une idée encore plus efficace. »

Je venais de nouveau concentrer le chakra exactement au même endroit, en même quantité puis venait générer un léger flux de Chakra Fûton vers l’extérieur afin de pousser tout liquide ou gaz qui voudrait s’infiltrer dans mes voies respiratoires et de nouveau je m’y essayais.

L’eau rentrait, mais pour être seulement repoussé par cette barrière de vent qui venait lui bloquer le passage et même qui la chasserait si elle n’était pas un flux continue. Je tenais bien une minute avant de remonter à la surface, faute de Chakra bien contrôlé. Je me tournais à l’attention de Misaki pour lui expliquer ma démarche, contente de mon résultat.

Eyana : « J’ai appliqué la technique mais avec un léger souffle Fûton par les voies respiratoires, je me demande même si ce n’est pas encore plus adaptée ! »

Alors que j’étais au milieu de l’eau, toujours entrain d’expérimenter ma technique d’apnée à base de Fûton, à un moment où je refaisais surface. Misaki avait une remarque à mon attention. Elle évoquait la nécessité potentielle de Mudra pour cette technique à base de Fûton et ce n’était pas complètement dépourvu de sens. Pas du tout même, car dès lors que la technique utilise de l’affinitaire avec une certaine concentration, c’était possible d’avoir besoin de mudra pour le concentrer en quantité suffisante.

Eyana : « C’est une excellente question à laquelle je n’avais pas spécialement réfléchi. Je suppose qu’il faudra que je mette la technique à l’épreuve dans ce genre de situation. Je vais donc m’efforcer d’essayer de maîtriser la technique sous ses deux formes, afin d’avoir une solution de repli. »

Je réfléchissais car je n’en avais aucune idée à vrai dire et je voyais bien qu’elle non plus. Je me devais donc réellement d’expérimenter et de voir à quel limite le Chakra Fûton pouvait m’aider ou au contraire être moins utile qu’une simple technique basée sur l’endurance et le chakra neutre. Je venais donc me baser sur mes sensations pour continuer l’apprentissage de la technique.

Il était important que je parvienne à réaliser la technique en neutre pour réellement la maîtriser. Donc je me concentrais intérieurement sur ce que m’avait expliqué auparavant Misaki mais aussi sur la façon que j’avais eu de repousser l’eau à l’aide du Fûton. Avec le Chakra neutre, l’idée était plutôt d’émettre un blocage que de tenter de repousser quoi que ce soit. Ce n’était là pas quelque chose de possible.

Il me fallut plus d’une tentative, régulièrement par ailleurs, l’eau venait se glisser de nouveau dans mon nez et attaquer directement mes voies respiratoires. Je voyais bien que la Yuki se marrait au loin en me regardant galérer au milieu de la mare aqueuse.

Mais je fini par maîtriser la technique sous ses deux formes, avec le Fûton et le Chakra neutre. Le point de détail du Chakra neutre vint au bout d’un moment. C’était celui d’un contrôle parfait entre ce qui était suffisant pour bloquer l’eau mais sans le blocage qui venait accroitre sa pression contre la paroi et donc la nécessité de cumuler encore et toujours plus de Chakra. Quand je fus capable de tenir plusieurs minutes, je me rendais de nouveau au bord de l’eau, l’air neutre.

Eyana : « Bon, je crois que c’est bon pour aujourd’hui, ta jumelle n’est toujours revenue d’ailleurs… »

J’étais au bord de l’étendue d’eau à m’essorer les cheveux, ayant la tignasse plutôt épaisse. Je fis un petit sourire à l’attention de Misaki en lui glissant.

Eyana : « Je ne maîtrise peut être pas le Suiton… »

Je mis un gros coup de pied dans l’eau dans sa direction, projetant une vague d’eau sur elle.

Eyana : « Je peux quand même vous faire profiter un peu le plaisir d’une baignade Sensei ! »

M’abaissant en pliant les genoux et venant mettre mes deux mains dans l’eau, j’arrosais Misaki de toute part avec des projections d’eau les plus grosse possible de façon à lui faire savourer le plaisir d’être mouillée en cette belle journée d’automne.