Kyômon, la Porte de l’Extase

Personne d’autre à Kiri que l’Anaï ne semblait être un adepte des Portes Célestes. Eyana avait dû travailler dur sur ces techniques interdites et apprendre d’elle-même comment libérer les canaux de Chakra. La rumeur parlait d’un autre utilisateur, au village caché des Nuages. Et puis il y avait évidemment eu Raonaka Ao, le célèbre Lieutenant de l’Homme au Chapeau qui avait ouvert la huitième et dernière porte, celle de la Mort, dans un assaut qui aurait fait trembler même les puissants Dieux.

Eyana avait maîtrisé pendant son voyage la sixième porte, Keimon. Grâce à cette dernière, la Céleste pouvait frapper l’air tellement fort qu’elle le changeait en arme ou moyen de déplacement. Quelle découverte lors de l’ouverture de Keimon d’être capable de frapper l’air pour être quasiment capable de voler. Si elle avait été jusqu’ici pleinement capable de sauter très haut pour atteindre un adversaire volant ou perché sur un promontoire. Elle était capable avec cette porte d’esquiver, de frapper, d’ajuster sa trajectoire. Elle avait de plus l’avantage qu’en cas d’ouverture brève, le temps d’une technique, d’être sans conséquence pour le corps.

Elle qui était une ancienne utilisatrice du Kenjutsu, sa maîtrise des Portes Céleste l’avait progressivement fait abandonner les armes blanches pour utiliser uniquement ses poings et ses pieds. En effet, passé la quatrième porte, son arme blanche ne résistait plus à l’intensité des coups et une incompatibilité évidente s’était manifesté.

Vu les Miracles que manifestait Keimon, elle savait d’avance que Kyômon, la Porte de l’Extase la rapprocherait du pouvoir divin, voir même lui permettrait probablement de l’égalait pour un temps. Mais à quel prix ? Quel était le coût de l’avant-dernière porte si la dernière avait pour conséquence la mort ?

Kyômon, la Porte de l’Extase, voilà un nom qui faisait frissonner Zushakon de plaisir à l’intérieur d’elle. La Céleste avait commencé déjà à effleurer la Septième porte durant son périple, elle avait même pensé être capable de parvenir à l’ouvrir pendant son affrontement dans l’entaille du monde, mais elle s’était heurté à l’évidence que son Taijutsu était trop limité sur le moment. Elle devait renforcer son corps et son esprit. Et si son voyage avait porté ses fruits, il n’était pas question pour elle de s’arrêter maintenant qu’elle était de retour à la Brume.

La Anaï se tenait là, au milieu du Complexe Shinobi, préparant tout le nécessaire pour son entraînement. Elle savait qu’un entraînement sous la sixième porte serait extrêmement douloureux et mériterait son lot de passage à l’hôpital, mais il se trouvait là le prix à payer pour accéder à la Divinité.

Kyômon, la Porte de l’Extase

Les mannequins en pierre étaient alignés les uns à côté des autres, à des hauteurs variables et dans des angles différents. C’est ainsi que commencerait chaque entraînement. Un lot d’adversaire imaginaire, capable d’encaisser plusieurs frappes de la Céleste même à son plus haut niveau de puissance.

Eyana défaisait les bandes autour de ses bras pour les laisser coulisser sur le sol une à une. Elle était torse nue, pleinement libre des mouvements, les cheveux attachés par un chignon solide fixé par deux baguettes, il allait probablement se défaire, mais cela ne l’empêchait pas de tenter à chaque fois.

La Guerrière croisa les deux bras devant elle, face à ses adversaires imaginaires. Il y en avait plus d’une trentaine qu’elle avait peiné à faire installer. Son échauffement était clairement déjà fait et de toute manière, rien ne pouvait préparer le corps à ce qu’il allait subir dans les prochaines heures. La Céleste ferma les yeux et entrait dans une phase de méditation intense centré sur elle-même. Se fermant l’espace de quelques secondes à tout ce qui pouvait se produire à l’extérieur. Elle passait par chaque verrou psychique un à un, d’abord dans le cerveau, puis redescendant de plus en plus bas jusqu’au niveau de l’estomac. Tous sautèrent dans un enchaînement maîtrisé, c’était de l’extérieur quasi-instantané.

« Hachimon Tonkou : La Porte de la Contemplation. »

Technique utilisée :

Un cri de douleur fut hurlé par la Anaï sous le phénomène de puissance qui se dégageait dans son corps et sous le Chakra prenant une teinte verte qui s’expulsait d’elle.

« Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhh ! »

Une puissante vague d’énergie se dégageait d’elle, nettoyant l’ensemble de la pièce dans un balayement qui aurait probablement propulsé au sol quiconque d’autre se trouvant avec elle en ce moment.

Sans un moment de plus à attendre, Eyana bondit dans un mouvement quasi-instantané sur sa première cible, un mannequin en pierre dont la tête fut fracturée par un poing, pourtant de chair et d’os qui le brisa visiblement sans aucun effort. Un coup de pied rotatif vint faire exploser son corps comme si un parchemin explosif venait de détonner en son cœur. La Céleste passait ensuite de cible en cible, sentant ses muscles brûler dans une douleur absolument phénoménale alors qu’elle réalisait des exploits complètement surhumains.

La trentaine d’adversaires prirent plusieurs minutes avant d’être réduit en poussière. Chaque membre et le tronc n’étaient plus que de simples graviers répandus dans l’ensemble de la salle d’entraînement du complexe. Eyana se faisait la réflexion que les restes de ses adversaires immobiles du jour seraient parfait si un jour elle voulait refaire sa terrasse.

L’Hôte Démoniaque se mis alors de nouveau à se déplacer rapidement, utilisant la puissance et la vitesse des portes pour nettoyer la pièce, rassembler de nouveau ce qui avait été ses adversaires et en essayant de bouger toujours plus vite en se concentrant sur ce verrou psychique qui lui restait inaccessible : Celui de l’Extase.

Bien évidemment, ce genre d’entraînement n’était pas sans conséquence et après seulement des minutes sous la Porte de la Contemplation, le corps de la Anaï allait requérir une attention médicale, elle avait bien entendu déjà pris ses précautions.

Le corps meurtri par les blessures et les muscles largement tendues. La Céleste avalait la seconde pilule que lui avait fourni les services médicaux pendant qu’une infirmière s’occupait d’appliquer son savoir en Iroujutsu sur elle. L’Anaï la regardait faire avec une certaine fascination. Cela s’avérerait être exceptionnel si elle parvenait à maîtriser cet art un jour, pouvoir soigner elle-même par régénération cellulaire les dégâts que lui infligeait l’ouverture des Portes Célestes.

[Infirmière] : « Bien, il va falloir faire attention à ne pas aller beaucoup plus loin que ça, sinon cela sera au-delà de mes capacités de vous soigner rapidement. »

Eyana hochait la tête tout en la regardant terminer d’appliquer ses soins alors que la douleur s’évacuait comme par magie, sûrement un effet cumulé de la pilule et des soins prodiguait. Intérieur, elle sentait la force de ses muscles revenir. Sa curiosité prenant le dessus, la Genin ne put s’empêcher de demander à l’Infirmière.

[Eyana] : « Entendu. Comment avez-vous acquis un tel savoir ? Ces techniques sont-elles difficiles à maîtriser ? »

Elle fut visiblement surprise que l’on s’intéresse à son art, avec un petit sourire, elle lui répondit.

[Infirmière] : « Eh bien moi-même je ne maîtrise pas encore toutes les subtilités mais cela requiert avant tout un contrôle absolument parfait de son Chakra et ensuite ce sont des techniques qui demande de s’y dédier totalement pendant un long moment. Comme vous avec les Portes Célestes et peu d’entre nous deviennent réellement des Maîtres. Je crois voir que vous avez déjà une belle maîtrise du Fûinjutsu vu votre corps, cela est également une façon privilégiée que nous avons d’utiliser cet art à distance. »

Eyana n’allait pas lui préciser que la majeure partie des Fûinjutsu n’était pas les siens, elle écoutait attentivement et mémorisait ce que lui précisait l’infirmière, réfléchissant aux applications que cela pouvait donner en combat. Cette spécialité aurait le mérite d’être creusé voir si cela valait un long moment d’entraînement pour essayer d’en maîtriser les bases.

En soi, le contrôle du Chakra était la bête noire en Ninjutsu de la Céleste depuis un moment, elle avait de nombreuses difficultés à maîtriser son flux, sa précision et la quantité à fournir avec efficacité. Cela avait été la source de nombreux problèmes lors de ses apprentissages avec Misaki. Elle pouvait donc d’avance que la route serait longue pour l’apprentissage de l’Iroujutsu si elle décidait de s’y intéresser réellement, mais en soit, cela serait bénéfique à toute sa maîtrise du Ninjutsu

[Eyana] : « Et donc exactement, est-ce que cela requiert une affinité ? Ou est-ce du Chakra Neutre ? »

Elle continuait son explication brièvement en terminant les soins sur l’Anaï.

[Infirmière] : « Eh bien, cela est du Chakra Iroujutsu, cela peut être vu comme une affinité à part entière qui permet d’autres applications en lien avec le corps comme gonfler les muscles pour augmenter la force, réparer les dégâts interne ou en infliger, mais aussi retirer ou expulser les corps étrangers. Que ce soit pour une analyse ou juste soigner. »

Elle marqua une brève pause avant de se redresser.

[Infirmière] : « Voilà, vous êtes prête à reprendre. »

Je la remerciais en me relevant, mon esprit divaguait rapidement sur ce qu’elle m’avait dit et les applications possibles à mon art ninja actuel. L’Iroujutsu mériterait certainement mon attention à l’occasion mais pour le moment, je devais aller chercher la Septième Porte Céleste et cela requérait mon application la plus totale.

Comment parvenir à l’ouverture de la Porte de l’Extase ? Si les premières Portes Céleste, n’étant que de simples verrous psychiques avait été une question d’entraînement de volonté pour Eyana. Les suivantes avaient demandé un travail acharné, un dépassement de soi. Les émotions étaient centrées sur la détermination, la colère, l’injonction donnée au corps.

C’était du moins le cas pour la 3ème, 4ème et 5ème Porte qui étaient de véritables ordres sur le fonctionnement du corps. Il fallait faire fis de toute peur, toute contrainte. Malaxer son Chakra dans l’ensemble de son corps pour imposer à ce dernier, par la colère, l’envie de vengeance et la détermination à se faire du mal, à imposer au muscle un régime qu’ils n’auraient jamais accepté, sachant pertinemment que cela leur causerait une destruction. Le verrou mental est au final le plus facile, il suffit de vouloir. Celui du corps est une véritable lutte intestine, un affrontement contre soi-même et sa capacité de préservation.

La Sixième Porte se trouve à l’opposé de cette colère. On l’atteint que par un stade méditatif extrême. Il faut imposer à son corps entier un état de transe et de calme qui vient lui faire oublier sa propre condition, son existence. On met l’ensemble du corps dans un état de concentration extrême où il n’a plus qu’une seule tâche, celui d’être au service de son utilisateur qu’importe le coût. C’est pour cela qu’on l’appelle la Porte de la Contemplation. Elle est la porte de la concentration, de la méditation, de l’extrême attention à la tâche. C’est une porte que la Céleste n’aurait jamais su atteindre sans le rouleau, n’étant elle-même absolument pas susceptible à ces questions de méditation et de concentration en temps normal. Et c’est d’ailleurs la Porte qui lui a demandé le plus de travail jusqu’ici.

Kyûmon cependant, la Porte de l’Extase, travaille dans une complètement autre stratosphère qui parle beaucoup plus à Eyana. Elle est la porte de l’envie, de la passion, du désir et surtout du plaisir. Située au niveau de l’intimité, cette Porte vient stimuler tous les sens de son utilisateur. Il faut mettre la concentration extrême de la Contemplation au service d’une débauche sans limite. On cède à l’excès, à la luxure, on cultive son envie de meurtre, son goût du sang, son épanchement de violence. C’est renier sa nature Céleste pour embrasser son essence démoniaque à l’état pur. L’utilisateur doit devenir égoïste, obsédé par sa propre perfection, par ses envies, son désir de pleine puissance d’écraser tout ce qui se trouve sur la route.

C’est la nature même du Chakra, celle que l’homme au chapeau souhaite tant détruire. Kyûmon est l’extase du pouvoir, celle qui confère le pouvoir divin de supériorité sur tous les autres. Et en même temps, c’est la jouissance pour la jouissance, il n’y a pas de considération sociale, uniquement le secret de sa propre condition. Celui qui veut accéder à Kyûmon doit garder la contemplation et la centrer à faire fit de tout ce qui est autour de lui pour ne se concentrer que sur soi et uniquement sur soi pour ne faire qu’un avec son désir de jouissance et de puissance quitte à tout détruire sur son passage. Il est celui qui abandonne tout, celui qui renie tout, celui qui pervertit tout ce qui le touche, l’essence même de la corruption, il est l’incarnation pure du Chakra, manifestée par cette aura bleutée autour de lui. Il est le corps humain et le corps céleste fusionné, ce dernier dévorant l’essence humaine pour conférer la puissance. C’est la Porte de l’Extase.

Voilà le terrible pouvoir que la Céleste s’efforce pendant des jours à tenter d’atteindre et elle prends peu à peu conscience de son coût car elle connaît bien par le biais de Zushakon, son passage clandestin, les envies de cette puissance.

Comment rechercher l’extase ? Chaque porte avait sa particularité de s’intéresser tout particulièrement à un aspect du corps, à une partie qui remplie une fonction et qui est souvent source de sensation. Mais quelle sensation ne nous fait pas plus perdre la tête que celle de la recherche de l’extase. Appelant à nos hormones les plus intenses, les plus passionnelles, les plus flamboyantes. La recherche de l’extase, de l’assouvissement de ce désir a amené bien des Hommes à la violence, au meurtre, au sacrifice, à la tristesse, à l’amour.

Qu’est-ce qui peut plus influencer la personne que l’ont est que la recherche de l’extase ? Si on regarde rétrospectivement certains de nos comportements à la recherche de l’assouvissement de ces désirs, on serait bien gênés de nos comportements s’il n’était pas validé (pour certains) socialement parlant. Quoi de plus animal qu’une tentative de séduction, que la copulation, que l’émerveillement après un festin ou l’accomplissement d’un objectif.

L’extase était donc la recherche de la sensation cible, de l’assouvissement de ce besoin naturel de s’accomplir. Quel que soit la manière d’y parvenir, c’était cette quête de l’extase. Que ce soit l’athlète dans un objectif d’endurance ou de force. L’artiste qui tente d’accomplir sa plus grande œuvre ou de développer toujours de nouvelles techniques. Le gourmet qui tente de se ravir ses papilles de milles et une façon nouvelle. L’amant qui tente de rechercher toujours de nouvelles sensations exquises dans la pratique sexuelle. Le combattant qui recherche toujours à être le meilleur, à surpasser tous les autres et à ne dépendre de personne pour sa propre puissance. Tout cela n’est qu’une seule et même quête celle de l’accomplissement, celle de l’extase.

Cette sensation qui permet de se retrouver transporter comme hors de soi, la joie extrême.

La porte de l’Extase devait donc rassembler cette joie extrême, ce bonheur excessif provoqué par la montée en puissance et la douleur de l’effort et de la souffrance. Parce qu’il n’y a pas d’accomplissement sans effort et pas d’effort sans souffrance. C’est de là que viens cette extase ultime de la septième porte. Elle est l’ultime accomplissement du Céleste avant le sacrifice, et ouvrir cette porte requiert de comprendre et assimiler la notion même de l’effort.

Eyana intégrait toutes ces notions en méditant dessus entre les entraînements et les soins. Entre chaque Mannequin érigé tel des Golems à détruire et les attentions des infirmières. Elle songeait à ce que représentait cette porte. Car les Portes Céleste était la représentation ultime de ce qu’était le combattant. L’équilibre entre le corps et l’esprit d’une part mais également le spirituel.

En effet, la méditation peut guider vers la béatitude qui entraîne une forme d’ivresse. Et l’extase dans l’effort n’est pas non plus complètement éloigné de cette sensation. L’effort ultime entraîne un état de concentration généré par l’adrénaline qui est semblable en effet à une forme d’ivresse. Non pas qui nous rends inconstant et peu adroit mais au contraire extrêmement précis dans ce manque de lucidité. Si une forme d’effet tunnel pouvait être présent, les réflexes étaient très vifs mais la sensation générale était celle d’être comme hors de soi. Après un moment d’extase, de béatitude comme d’ivresse on a l’impression de reprendre conscience.

Et la Anaï réouvrait les yeux, au milieu du complexe Shinobi et de sa salle d’entraînement. La méditation l’avait guidée tout au long de ses pensées. Et la Céleste avait entre-aperçu l’espace d’un instant le verrou de la Septième Porte. Elle avait eu le déclic mental et spirituel, il restait donc à provoquer celui physique. Et celui-ci, elle ne pouvait que le provoquer qu’après beaucoup d’effort et de souffrance.

[Zushakon] : « Au fond de toi tu sais que cette puissance m’est parfaitement exclusive. Tu ne sauras jamais l’atteindre par toi-même car elle est liée à moi. Elle est la représentation même de ce que je suis. La puissance, l’excès, les plaisirs, l’extase. »

Un soupir s’échappait une fois de plus de la bouche de l’utilisatrice des Portes Célestes. Il ne pouvait donc jamais la fermer ? Il fallait toujours que tout soi à propos de lui et de ses soit disantes capacités divines. Même si le Démon envoyait souvent des sensations similaires à ce qu’elle devait chercher. C’était totalement le type du passager clandestin de venir établir des plans des années en avance dans le but de semer le doute dans l’esprit de la Anaï. Elle se rendait donc imperméable aux tentatives de ce dernier et lui répondait fermement.

[Eyana] : « Et qu’est-ce que tu veux que ça me fasse que cet objectif te caractérise tant ? Si tu te taisais un peu et que tu me laissais me concentrer sur mon entraînement ? »

S’enroulant autour de son estomac comme un nœud désagréable d’angoisse intérieur. Il venait se lover à la droite de son cœur pour venir y murmurer ses méfaits.

[Zushakon] : « C’est pourtant toi qui a levé les verrous pour que je m’exprime ma chère Eyana, c’est toi qui laisse ma présence parler. C’est toi qui décides de m’écouter, c’est toi qui décides de te livrer volontairement à moi. »

Peut-être qu’il marquait là un point. La Céleste ne savait pas vraiment à quel moment elle avait cédé à tout cela. Une énième phase d’amnésie la gagnait. Elle perdait un peu pied des dernières minutes avant le début de la conversation. Est-ce elle qui finissait par le tenter ?

[Zushakon] : « Tu sais ce qui est le pire dans toute cette histoire. C’est que toutes ces heures d’entraînement au dépassement de toi. Ton travail pour l’accès à ces Portes Célestes, ce n’est rien qui ne t’appartienne. Tout ça n’est que de la puissance que je te lègue par lassitude de te voir te dépenser. Rien de tout ce pouvoir n’est le tien. Tout, de la première à la dernière porte n’est qu’un don. Ton corps n’est même pas capable de supporter la puissance démoniaque, tu le vois bien à tes muscles qui se déchirent. Vous appelez cela les Portes Célestes, mais elles n’ont rien de divine. Elles sont uniquement infernales. »

Ses mots lui donnaient mal à la tête, entendre ses raisonnements était toujours source de questionnement intenses et interminables. Lui ouvrir les vannes, c’était donner lieu à une nouvelle série de doutes sur elle-même, sur ses capacités, sa nature et celle de celui qu’elle hébergeait dans son corps. Tout ce qu’il disait n’était pas impossible, pourquoi pouvait-elle ouvrir les Portes Célestes et pas les autres au final ? Mais la Kunoichi réfléchissait deux secondes et pensait à l’infâme Raonaka Ao et aux autres Célestes qu’elle avait pu croiser ailleurs qu’à Kiri.

[Eyana] : « Tu parlais comme si j’en étais la seule utilisatrice Zushakon. De nombreux autres utilisateurs des Portes Célestes existent dans le Yuukan, tu ne m’auras pas avec tes fumisteries. »

Ferme, les doutes se dissipaient pour revenir tout aussi vite à chaque prise de parole du Démon qui venait cracher son poison dans l’esprit de l’Anaï alors même qu’elle avait un entraînement auquel se consacrer sans relâche. Ce qu’elle faisait déjà depuis plusieurs jours sous tutelle médicale. Autant de douleur ne pouvait pas être que la source du don d’un Démon. Sinon, il aurait liberté sur le fait d’accorder à chaque fois ou non la puissance, du moins le pensait-elle.

[Zushakon] : « Zushakon, c’est le nom que tu me donnes. Mais qui te dis que tout ces utilisateurs n’ont pas leurs propres Démons ? Es-tu sûre d’être la seule à entendre des voix ? Tu vois bien la honte que tu ressens à cette idée. Et s’il partageait tous le même secret que toi ? Pendant longtemps cela a été latent pour toi. Tu ne le savais pas que j’étais là. Te souviens-tu seulement du moment où tu m’as entendu pour la première fois ? Peut-être que je suis dans la tête de tous ceux qui se prétendent Céleste. »

Il faisait mouche, la Céleste n’avait pas de réel souvenir, du moins elle le pensait, de la première fois qu’elle a eu contact avec son passager clandestin. Elle se souvient de moments avant, mais pas de quand exactement il est arrivé.

[Eyana] : « C’est faux, tout ce que tu dis n’a absolument aucun sens. Tu n’es qu’un siphon de mon énergie, sinon jamais je n’aurais pu utiliser les Portes Célestes pour te vaincre à Hayashi. »

Comme dans un rire sinistre intérieur, la présence dans la Céleste venait se réfugier proche de son estomac, comme appuyée contre sa colonne et à l’arrière de ses intestins. Comme une boule qui vient comprimer son dos, la tirant en arrière. Comme par réflexe à cette sensation, Eyana venait figer des doigts là où elle souffrait comme pour venir chercher si cette présence était réelle. Tout ce qu’elle sentait n’était qu’une contradiction des muscles lombaires.

[Zushakon] : « Et m’as-tu seulement vaincu ? Etait-ce un rêve ? Si tu avais véritablement gagné, qu’est ce que je fais encore là ? »

La Combattante lui pestait une réponse de dégoût pour le faire taire une dernière fois dans ce débat complètement stérile.

[Eyana] : « Parce que tu es un parasite et on ne se débarrasse pas des saloperies dans ton genre facilement. »

Eyana venait fermer un à un les verrous Fûinjutsu qui résonnaient dans sa tête. Le Démon feulait à l’intérieur d’elle, comme une bête sauvage enragée. Ce qui fut cependant le plus mystérieux et surprenant fut quand sa voix vint se faire entendre de nouveau malgré toutes les entraves.

[Zushakon] : « Abandonne-toi à moi, laisses la sensation de légèreté que tu ressens t’atteindre et je peux t’assurer que tu atteindras la puissance de la Porte de l’Extase. »

Secouant la tête, la Céleste se redressait et venait de nouveau ouvrir une à une les Portes Célestes pour reprendre l’entraînement intensif vers l’Extase. Laissant d’abord la place à la Rage, puis au Calme intérieur avant de tenter de céder à l’exploit ultime…

Répéter, encore et encore. Si la méditation et la conscience théorique de ce qu’elle devait atteindre était d’une importance capitale afin de parvenir à son objectif. La Céleste savait parfaitement qu’il fallait solliciter énormément sa mémoire motrice et musculaire. Elle se rappelle de sa longue étude du parchemin de la Eisenin sur la Porte de la Contemplation. Si l’Anaï avait su débloquer la cinquième porte par le biais d’un entraînement extrêmement dur, la sixième elle, avait nécessité un lourd travail théorique. Il était temps de retourner à la pratique et la combattante le savait, abordant les nouvelles douleurs et conséquences avec une certaine appréhension mais c’était un passage inévitable. On ne se réveillait pas tout simplement un matin avec la septième porte d’accessible.

De nouveau au milieu de la salle d’entraînement, Eyana déroulait cependant un long rouleau d’entraînement qu’elle avait préparé en avance. C’était du Fûinjutsu qu’elle avait longuement travaillé en commun avec des techniques de clonages que certains Kirijins maîtrisaient. C’était compliqué de proposer un entraînement à quelqu’un sous la sixième porte, les risques de blessure pour ce dernier voir de mort étaient bien trop grande. Et pourtant, il fallait quelque chose qui la pousse suffisamment dans ses retranchements pour aller chercher plus loin.

Elle réalisait un unique mudra puis venait libérer le sceau.

Apparition de golems de pierre de masse

Technique de rang S
Doton ─ Stockage ─ Affinitaire ─ Unique

A la libération du sceau, une dizaine de Golem de pierre extrêmement résistant et dotés de poing de pierre percutant apparaissent. Ces derniers peuvent subir des assauts majeurs avant d'être détruit et attaque avec une conscience collective.
Technique non valide à but purement narratif.

Autour de la Céleste venait apparaître ses adversaires du jour et elle sentait qu’ils avaient été parfaitement paramétrés pour s’en prendre directement à sa personne, comme prévu. Sans même lui laisser le moindre répit, le premier venait écraser son poing à l’endroit où elle se trouvait quelques secondes auparavant, n’esquivant la frappe que grâce à l’ouverture des deux premières portes.

Prenant place face à la myriade d’homme de pierre, la Kirijine venait croiser ses deux avants bras pour former une croix diagonales et libérer la puissance du Hachimon Tonkou.

[Eyana] : « La Porte de la Contemplation… RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH »

Le calme intérieur libéré, elle laissait cependant désormais complètement place à la frénésie meurtrière. Elle se laissait à ressentir l’appel de la bataille, le désir de la confrontation, l’envie de dépasser les autres, de se surpasser soi-même. Tout n’était que question de donner le meilleur et même au-delà, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque instant, vivre intensément son existence éphémère sur une terre qui semble éternelle. Si tout ce qu’elle était devait un jour devenir poussière alors elle n’aurait aucun regret, aucune limite à sa dévotion dans sa recherche de l’extase.

La concentration la plus extrême permettait de faire fit des élongations musculaires qui dessinaient à l’intérieur de son corps. A la douleur insoutenable d’avoir l’ensemble de nos tissus qui se déchirent, souffrant des blessures qui mettaient les nerfs à vif. Non, il ne régnait là que l’envie de se battre, la folie d’une violence inouïe sans limite, sans principes juridiques, uniquement un déchaînement, laisser libre court à son soi bestial. Ce n’était pas de la colère, encore moins du calme intérieur, mais la conscience et l’expression de notre nature profonde la plus pure et c’était quelque chose que l’Homme avait eu tendance à enfouir toujours plus profondément dans son désir de faire société.

« Si deux hommes désirent la même chose alors qu'il n'est pas possible qu'ils en jouissent tous les deux, ils deviennent ennemis : et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfois seulement leur agrément), chacun s'efforce de détruire ou de dominer l’autre. »*

La période qui précède l’Etat est « état de nature » est caractérisé par la guerre permanente. L’homme à l’état de nature est tourmenté de mourir violemment et il est tourmenté par ses passions. Ses passions sont la peur, l’activité et l’orgueil. Par nécessité de survivre, l’homme était donc en compétition et en conflit systémique les uns avec les autres et cette situation de conflit entraînait une situation d’angoisse existentielle permanente et d’incertitude. L’Etat jouant un rôle de réducteur d’incertitude. Il va permettre à l’individu taraudé par ses peurs de bénéficier d’une nouvelle liberté : la liberté de la tranquillité mentale. Tous les individus ont dès lors intérêt à entrer dans l’Etat et confier à et Etat une partie de la liberté au bénéfice de la protection qui va leur donner une nouvelle liberté qui est la tranquillité d’esprit. Mais c’était aussi là la répression de sa nature bestiale et surtout son état naturel tout court qui le poussait toujours plus loin, toujours plus haut.

« Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun. »
(bellum omnium contra omnes)*

Et c’est pour ça que pour remplir son rôle de réducteur d’incertitude, les villages cachés en sont venus à fonder les forces armées Shinobis. Si on peut croire que c’est d’abord dans un souci de conquête, son origine est avant tout dans une logique de pouvoir faire sans société. Car « les conventions sans l’épée ne sont que des mots et les mots n’ont pas la force pour appliquer les conventions ». Et c’est bien pour pouvoir préserver sa société que l’Anaï devait toujours chercher plus loin. Ou du moins c’est ce que l’on pouvait croire.

La réalité était qu’Eyana était purement individualiste, elle n’en avait que faire de sa société, elle avait un désir de violence profond à assouvir et l’armée était là le moyen légal de l’assouvir. Et pour assouvir au maximum ce désir bestial, elle se devait d’être la dominante, la plus puissante, la plus forte, la plus sauvage. Elle pouvait donner un cours en matière de bestialité aux Yasei car si eux était l’expression des animaux. Elle, à travers Kyômon était la pire forme de bestialité qui pouvait exister, la Bestialité humaine.

Relâchant la vague d’énergie de l’ouverture de Keimon, la Céleste se tenait désormais en garde face aux Golems… Et ces derniers n’avaient qu’à bien se tenir, car elle allait s’abandonner à son envie la plus pure de violence et de meurtres. Car contrairement à contre ses camarades, là, elle n’avait aucune retenue à avoir.

*Références littéraires : Le Léviathan (1651) ; Le Citoyen (1647) ; de Thomas Hobbes

Les Golems venaient réitérer un assaut, jouant de leur nombre et de leurs dextres certes sommaires mais appuyée par une force monumentale. Ils fracassent le sol de la salle d’entraînement du Complexe, n’ayant que peu d’égard pour les dégâts matériels. Ce n’est sans compter sur la puissance monumentale d’une Céleste sous l’effet de la sixième porte Céleste. Elle était tellement rapide, tellement puissante à un prix certes énorme, mais le résultat en combat était là. Leurs mains pataudes n'avaient aucune chance face aux déplacements à la vitesse de l’éclair de l’Anaï. Leurs carapaces de pierres se retrouvaient fendues en deux par les coups de pieds de la Kirijine. Si frapper et tenter de briser la pierre de sa jambe pouvait sembler suicidaire, cela ne l’était pas une seule seconde pour une Céleste. C’était comme fendre une simple planche de bois pour quelqu’un de lambda.

Le premier de leurs confrères venait chuter sous enchaînement de coups de pieds d’Eyana mais rapidement, les neufs autres venaient adopter une posture pleinement différente, comprenant qu’il ne la prendrait pas de vitesse mais plutôt en s’attaquant aux limites de la physique. Elle ne pouvait pas être à deux endroits à la fois et c’est ainsi que les Kuchyoses venaient mener l’assaut par vague successive. Leur intelligence représentant le plus grand danger ici pour la combattante.

La douleur des muscles déchirés étaient phénoménales et elle manqua de mourir en ayant un moment de faiblesse face à la douleur provoquée par la déchirure de son mollet gauche. Sa jambe droite prit le dessus et vint la faire se jeter sur le côté. Mais un autre poing de pierre s’abattait déjà sur elle. Elle s’en sortie en concentrant du Chakra Fûton tout autour de ses bras et en venant les mettre en garde, le vent repoussant l’assaut. Elle bondit pour se mettre debout et repasser à l’offensive en un éclair. Alors qu’elle préparait son pied. Elle ne put qu’esquiver inextrémis un autre poing de pierre, puis encore un autre. Elle n’avait désormais plus le temps de placer ne serait-ce qu’un assaut.

La limite qu’elle voulait atteindre. Elle était là. Poussant encore plus loin dans les limites de la Porte de l’estomac, elle pouvait sentir ses triceps venir céder alors qu’une nouvelle vague d’énergie explosait de son corps.

[Eyana] : « Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaagh »

Cédant à la concentration ultime, elle venait ensuite se focaliser intégralement sur toutes ses envies, sa détermination, sa volonté de fer, son égoïsme pur, son envie de vaincre.

[Eyana] : « Je vais vous exploser ! »

Et elle bondissait, hurlante, le temps comme ralenti, elle savait que ce n’était pas encore ça, mais elle s’en rapprochait. C’était encore uniquement de la concentration très intense.

Elle venait frapper, plus rapide, plus concentrée, plus forte, elle exploitait là pleinement l’intensité de la sixième porte comme elle avait déjà pu le ressentir auparavant. Elle échangeait les coups avec les Golems de pierre. Elle avait le temps de frapper une fois entre chaque assaut, le temps passait et l’affrontement continuait. Le Chakra de l’Anaï n’allait pas être infini, mais les Golems tombaient un à un sous ses assauts et ses enchaînements. Elle prenait plusieurs coups qui viendrait lui infliger des dégâts durables et en échange, ils tombaient.

Elle en était à lutter avec tous les muscles de son corps déchirés, son bras droit brisé, son genou gauche luxé. Mais 7 des Golems avaient chutés sous ses coups. Elle était à bout, quasiment à court de Chakra alors qu’ils lui fonçaient dessus. Elle hurlait et ignorait la douleur, une fois de plus, cédant à son désir de vaincre la mort, de vaincre tout ce qui l’entoure, à son inébranlabilité. Elle sentait l’appel de la bataille, l’envie à l’état pure. Elle pouvait ressentir un plaisir infini à venir asséner ses frappes. La douleur n’était qu’un stimuli de plus, quelque chose d’intense, d’exaltant. Chaque frappe qu’elle recevait ne faisait que renforcer sa détermination et son plaisir à combattre. Chaque coup précis qui infligeait d’important dégâts était plus exquis que le fait de croquer dans une pomme bien sucrée et juteuse après trois jours de jeunes ou céder aux passions charnelles avec le meilleur des amants.
Elle voyait les derniers Golems chutait sous frappes plus puissantes et plus rapide que jamais.

Était-ce là l’Extase ?

A court de Chakra, la Céleste venait chuter et perdre conscience, son corps n’étant plus que lambeaux.

Des douleurs lancinantes dans tous le corps. La sensation d’être réduite en miette. Eyana n’avait cette fois-ci pas pu être soignée sur place par l’infirmière qui l’accompagnait habituellement lors de son entraînement. Son affrontement avec les Golems ayant été trop sérieux. Elle sentait chaque nerf comme écorché vif, chaque millimètre de sa peau lui causait de la douleur. C’était comme si la pression de l’air elle-même venait exercer une force perceptible permanente. Dans quel état est-ce qu’elle s’était mis ? La Céleste n’avait eu que rarement son pronostic vital d’engagé, là, elle ne savait pas vraiment si elle était en risque de mourir ou d’être handicapé par ses blessures mais elle sentait qu’elle était au bout de ce que son corps était capable de supporter.

Une équipe médicale était intervenue sur la doléance de l’infirmière et elle était transportée en dehors de son terrain d’entraînement sur un brancard. Tout le transport fut douloureux mais l’Anaï ne disait rien. Elle gardait les yeux ouverts, évitant de serrer les dents car même cela devenait douloureux. Le temps était simplement long et c’était juste un très mauvais moment à passer.

Elle était connue à l’hôpital de Kiri et ce fut rapidement l’un des médecins Kaguya qui vint la prendre en charge. Eyana avait du souvent faire des bilans osseux, nerveux et musculaires en raison de sa pratique des Portes Célestes. Ces derniers ne s’étaient jamais réellement révélés problématiques, mais elle voyait aux regards que cette fois-ci, c’était une tout autre affaire.

[Médecin] : « Eyana-San, je ne sais pas comment vous avez poussé cela aussi loin, mais tout vos muscles sont claqués. Vos fibres ont rompu et je préfère vous dire que sans l’Iroujutsu, vous auriez probablement fini handicapée à vie et nécessité plusieurs mois de repos. »

L’Anai l’écoutait, silencieuse, de toute façon, parler était douloureux, elle préférait garder sa salive pour des interventions utiles. Elle pouvait le sentir passer sa main par-dessus l’ensemble de son corps. Deux infirmières l’assistaient. Il ne semblait pas vraiment soucieux, mais plus fasciné par ce qu’il était en train de constater.

[Médecin] : « Votre corps s’est auto détruit sous l’effet du Chakra. Vos frappes ont rompu votre cartilage en de milliers de morceaux, vos os sont fissurés voir brisés de toute part et les fibres musculaires ont des trous béants. C’est soignable avec nos talents… Mais je préfère vous mettre en garde contre une chose. »

La Kirijines savaient ce qu’il allait dire, mais c’était aussi probablement synonyme de réussite pour elle ? Elle avait réellement réussi à ouvrir la septième porte ? La voix de l’Eisenin la coupait de ses pensées.

[Médecin] : « … Si vous allez plus loin, au-delà de ça, c’est le cœur qui va rompre. Et là, même l’Iroujutsu ne sera probablement pas capable de vous soigner. Il faudrait mettre au point un jutsu très spécifique et même là, je ne suis pas sûr que cela suffise… »

Un Jutsu spécifique ? Voilà que la Céleste devenait songeuse à savoir si elle pouvait un jour pousser son art Ninja aussi loin. Quand elle avait étudié les secrets des Portes Célestes, elle savait parfaitement à quoi correspondait chaque porte. Et l’effet qu’elle semblait avoir subit là était celui de la Septième, même si elle n’était parvenue qu’à ressentir son ouverture et pas sa puissance. Il lui faudrait du temps pour la maîtriser, mais elle n’avait jamais réellement réfléchi à la huitième porte. Était-il possible de vaincre la mort ?

Si un jour elle parvenait à cette possibilité. Elle pourrait réellement accéder à la divinité. L’un des utilisateurs de son Kekkei Gekkai l’avait déjà prouvé, mais il était mort de son utilisation. Serait-elle capable d’outrepasser cette fatalité ? C’était encore trop loin pour elle, la septième porte allait demander du travail et surtout, renforcer son corps pour pouvoir résister à son ouverture.

En attendant, les soins commençaient et elle avait devoir ensuite se reposer un peu.

Beaucoup de héros parlent de leurs faits d’armes, de leurs grandes aventures, de la lutte contre des dizaines d’ennemis en étant ensuite couvert de blessures et de meurtrissures. Mais peu parlent de la longue convalescence qui suit derrière. Un événement bien plus marquant, bien plus humiliant, bien plus frustrant.

Quelque chose que la Céleste se devait d’être capable de s’imposer pour progresser dans les Portes. Car malheureusement c’était une discipline qui mettait au cœur le sens du sacrifice. Elle se savait devenir l’une des armes les plus redoutable de la Brume, mais cela n’était pas sans un prix très élevé. Malgré les miracles de l’Iroujutsu, des réparations tendineuses et musculaires qui l’auraient normalement laissé à un état d’handicapé. Elle devait passer au moins plusieurs semaines alitées et encore plus à se rééduquer pour être en pleine forme derrière. Une immobilisation totale, sans la moindre concession possible.

Cela entrainait beaucoup de chose, une incapacité à partir en mission, une perte de masse musculaire, un relâchement des réflexes nerveux. Mais en échange, son corps bénéficiait d’une nouvelle expérience unique, une acclimatation à un événement traumatique. La prochaine fois, il serait préparé et capable de bien mieux le tolérer.

Eyana s’était faite seule, elle n’avait jamais eu le moindre professeur dans la discipline Céleste. Que des contes et légendes sur le sujet. Des « on dit », des écrits parfois imprécis et bien loin de sa réalité. Une capacité que tous le monde connaissait mais que personne n’était vraiment capable d’expliquer. Elle était donc rendue à s’éprouver par elle-même. Et plus elle allait loin, plus elle était dépendante des Ninjas Médecins, dépendance qu’elle ne supportait pas réellement.

Elle repensait donc à son passage à Kumo, à sa discussion avec l’Infirmière, à Setsuna qui lui avait donné le rouleau expliquant la Porte de la Contemplation et de ses études sur les muscles. Et si la solution à ses problèmes se trouvait dans l’Iroujutsu ? Alors qu’elle était là, bloquée dans son lit, dans un environnement médical permanent, peut être que sa façon de se préserver, d’évoluer plus vite et de combler ses lacunes consistaient à apprendre par elle-même l’art médical Ninja.

Elle avait en soit plusieurs semaines à tuer, qu’est ce que cela pouvait lui coûter de commencer à apprendre ? Peut être même que cela lui permettrait de tenir les dégâts impressionnants engendrés par la septième porte qui la laisse à la porte de la mort. L’Anaï était décidée, les expériences qu’elle avait pu avoir, de l’Hyperforce à la connaissance anatomique tout en passant par les soins et la guérison des poisons, la maîtrise de son Chakra, tant d’arguments qui jouait en faveur du Ninjutsu Médical. Elle se plaignait d’être trop limitée au Taijutsu, il allait être temps pour elle de trouver des moyens de soutenir ce dernier. Elle avait commencé avec la maîtrise du Fûton, elle continuerait en essayant de s’ouvrir à d’autres disciplines.

Et donc sa convalescence allait débuter par de la lecture. Des discussions avec les infirmières, les médecins, des analyses de leurs compétences, puis sa rééducation continuerait par un suivi de ces derniers. Car après tout, elle était dans l’environnement idéal pour apprendre.