Namue passait la majeure partie du peu de temps libre que lui offrait sa carrière au sein des forces de la brume à s’entraîner au maniement du sabre auprès de Yuri ou encore à aiguiser son esprit auprès de Kenji et, pour la première fois depuis l’arrivé de ceux-ci au sein du village, la jeune femme semblait avoir un moment seul avec elle-même et la Kayuri avait bien l’intention d’en profiter.

Profitant du fait que la Samouraï n’était pas présente dans son logement, Namue avait remplis sa baignoire d’une eau à la limite bouillante avec la ferme intention d’y relaxer plusieurs heures, un livre à la main. La jeune femme s’était donc dénudée et s’apprêtait à pénétrer dans celle-ci lorsqu’un son qu’elle redoutait plus que tout se fit entendre, un léger toquage contre le bois de sa porte.

Laissant échapper un profond soupir, la genin agrippa une serviette qu’elle enroula autour de son corps afin d’en faire une robe de fortune avant de se diriger vers l’origine du son puis, après un ultime soupir, la jeune femme entrouvrit la porte avant de poser son regard sur la source de ce dérangement qui se révéla être nul autre que sa mentore, Misaki.

Le ton de la Yuki se rapprochait bien plus d’un ordre et la jeune femme ouvrit la porte en grand avant de lui signifier qu’elle pouvait entrer d’un geste de la main qui fit légèrement glisser sa serviette, lui rappelant son présent accoutrement et, presqu’aussitôt, le visage de la genin se teinta de rouge.

Sans vraiment laisser le temps à sa mentore de répondre, la genin disparu dans la pièce attenante qui lui servait de chambre avant d’en ressortir moins d’une minute plus tard, accoutré de son habit traditionnel, ses sabres glissés à sa taille et ses armes bien en place dans leur étui camouflé respectif.

Puis réalisant qu’il était plus qu’inhabituel que la chûnin se présente elle-même à sa porte, le gêne de la genin se dissipa aussitôt pour faire place à une curiosité pure qui illumina sa voix lorsqu’elle reprit la parole, quelques secondes plus tard.

Le ton de la mentore de Namue était grave et la jeune femme ne put que se questionner sur l’objet de cette mission particulière. Elle prit donc quelques secondes de réflexion avant de finalement répondre à sa mentore sur un ton qui ne laissait aucun doute quant à ses intentions.

La genin marqua une courte pause afin de laisser le temps à sa mentore de bien assimilé ce qu’elle venait de lui énoncer avant de finalement reprendre la parole afin de s’enquérir sur la nature de cette mission.

La Yuki sembla prendre un court instant avant de répondre à son élève, lui étalant la nature de cette fameuse demande particulière. Ainsi, un genin était suspecté d’avoir dérobé un parchemin lors d’une mission, sabotant par le fait même la mission qu’il exécutait. Le problème se trouvait surtout en l’identité de ce suspect qui se trouvait être nul autre que le fils d’un major de la Kenpei ce qui rendait la situation plus qu’épineuse.

Misaki croisa ses bras avant de reprendre la parole, martelant l’importance de recueillir suffisamment de preuves pour que la culpabilité du suspect ne fasse aucun doute au risque de se voir freiner dans son avancement au sein de la Kenpei, voir même simplement être tout bonnement bloqué dans son intégration au sein de l’unité spéciale du village dans le cas spécifique de la genin qui n’en faisait pas encore partit.

Puis, après une longue inspiration, la Yuki posa une ultime condition à savoir l’interdiction de discuter de cette mission avec qui que ce soit outre sa mentore qui prit ensuite la peine de signifier que les murs avaient des oreilles au cœur du village de la brume ce qui laissa la jeune femme perplexe.

La genin ne s’attendait pas à ce que sa mentore soit en mesure de répondre à ses deux questionnements, principalement en ce qui avait trait au contenu du rouleau, mais malgré tout cette information semblait avoir une certaine importance dans la mise en place d’une preuve bien étoffée et elle attendit donc avec intérêt la réponse à venir de la chûnin.

Sous l’invitation de sa mentore, la Kayuri prit place autour de la petite table qui lui servait à prendre ses repas tandis que la Yuki prenait place à l’autre extrémité de celle-ci avant d’étaler plusieurs rouleaux sur le bois usé du mobilier. La genin profita de se moment de ballotement pour répondre à la question précédente de la chûnin en rapport avec sa connaissance préalable du fautif.

Sa mentore ayant désormais terminé sa tâche, la jeune femme en profita pour lire attentivement l’information qui lui était présenté, s’attardant principalement sur le rapport de mission produit par les deux genins tandis que Misaki s’attardait plutôt sur l’ordre de la mission qui avait échoué et qui révélait le contenu du parchemin dérobé, un rouleau vierge.

Comme la Yuki le signifia, il s’agissait d’un objet sans grande valeur outre la facilitation des apprentissages, mais ce qui attira l’attention de la jeune femme était la liste des objectifs qui comportait trois destinations. Pourtant, le rapport que consultait actuellement la Kayuri n’en citait que deux et elle prit un certain temps avant de réaliser qu’il s’agissait de la partie écrite par le partenaire de mission du suspect, un certain Akibara Katsue.

Devant se fait, la jeune femme fouilla les parchemins disposer sur la table à la recherche du rapport manquant, mais après près d’une minute de recherche, cette dernière fut dans l’obligation de se rendre à l’évidence que celui-ci ne s’y trouvait pas ce qui en soit était tout au mieux suspect.

La genin tandit le parchemin qu’elle tenait en main à la Yuki afin qu’elle puisse l’observer de ses propres yeux avant de continuer sur sa pensée.

Sa mentore exposa de nombreux points valides. Quoi que curieux, l’absence totale d’une partie d’un rapport ne voulait pas forcément dire que celle-ci avait été volontairement retiré ou omise et la seule personne pouvant amener la moindre lumière sur ce qui avait mené à celle-ci se trouvait être l’auteur de la partie présente, cette Katsue comme venait de lui indiquer la chûnin. Là où l’avis de la jeune femme différait était plutôt au niveau du risque d’aller questionner cette dernière et la Kayuri en fit aussitôt part à sa mentore.

Réfléchissant désormais au second point apporter par la Yuki, Namue prit une pause de plusieurs secondes afin de bien y réfléchir. Puis, une fois qu’elle eut réfléchi aux grandes lignes d’un plan qui lui semblait avoir du potentiel, la jeune femme reprit la parole afin d’exposer celui-ci à la chûnin qui lui faisait face.

La jeune femme prit une pause afin de laisser le temps à la Yuki d’absorber ce qu’elle venait de dire avant de reprendre la parole.

Prenant une nouvelle pause afin non seulement de laisser le temps à Misaki de comprendre où elle voulait aller, mais aussi de reprendre son souffle et surtout, boire une gorgée d’eau. Puis, une fois le liquide ingéré, la genin reprit la parole sous le regard attentif de sa mentore.

Alors qu’elle terminait sa phrase, la Kayuri composa une série de mudra et presqu’aussitôt son corps se brouilla avant de s’effacer tout simplement au regard de sa mentore puis, quelques secondes plus tard, la genin relâcha sa technique et son corps reprit forme tandis qu’elle était désormais bien ancrée sur ses deux jambes, le dos appuyé contre le mur derrière la chûnin.

Sa mentore apportait un point valide en soulignant que l’enquête qu’elles devaient mener à terme n’avait, pour le moment, rien d’officielle ou plutôt, elle n’était connue que d’un nombre restreint de personnes ce qui la rendait en quelques sortes, non officielle. Ainsi, ne serait-ce que d’aller questionner la partenaire de mission du suspect au sujet d’une portion de rapport manquante pourrait être suffisant pour éveiller les soupçons du genin, poussant ce dernier à redoubler de vigilance dans le meilleur des scénarios.

Le reste du plan commençait à se dessiner, Misaki allait rendre visite à un contact afin de déterminer si Sosa avait vendu ou tenter de vendre le fruit de son larcin tandis que la Kayuri allait avoir la charge de la filature du principal suspect. En complément, les deux kunoïchis resteraient en contact via l’utilisation de la technique de faction que la jeune femme avait apprise quelques temps auparavant.

Sommes toute, le plan était simple, mais représentait bien l’ensemble des possibilités qui s’offraient à eux et Namue ne put qu’approuver celui-ci tandis qu’elle prenait connaissance des quelques mots griffonnés par sa mentore ainsi que leur signification. Puis une fois cette ultime tâche faite, les deux kunoïchis quittèrent l’appartement de la genin et après une ultime salutation, partirent chacune de leur côté accomplir leurs tâches respectives.

L’apprentie samouraï parcouru les rues du village pendant de longue minute avant de finalement croiser le visage qu’elle cherchait et, après avoir minutieusement mémorisé le chakra du genin, la Kayuri se plaça à une bonne distance derrière ce dernier avant d’entamer sa tâche, prenant malgré tout le temps d’envoyer un avis crypté à sa mentore pour lui annoncer son avancement.

Dans un premier temps, le prénommé Sosa ne fit rien d’inhabituel pour un genin, se contentant majoritairement de rôder aux alentours du domaine shinobi, mais alors que la Kayuri commençait à croire que la filature n’allait rien donner, le genin s’éclipsa à sa vu et Namue se vit obliger d’utiliser la technique que lui avait enseigné Misaki afin de réaliser que celui qu’elle filait depuis près d’une heure devait être un clone car la trace de chakra correspondant à la signature qu’elle avait prélevé un moment auparavant se trouvait désormais à l’autre bout du village.

Poussant un juron, la traqueuse informa sa partenaire du contre temps tout en lui indiquant l’emplacement où elle avait détecté sa présence quelques instants plus tôt en se servant de la technique de faction du village de la brume. Puis une fois cette étape terminée, la genin concentra du chakra dans la plante de ses pieds avant de s’élancée en direction de l’emplacement qu’elle venait d’indiquer à sa mentore, les marécages brisés.

Tandis qu’elle parcourait le village à toute vitesse, Namue ne put s’empêcher de penser qu’elle venait peut-être de manquer l’occasion de prendre le genin en flagrant délit tout en s’étant fait magnifiquement berné par une technique qu’elle connaissait pourtant bien, un simple clone. Ce qui poussait la jeune femme à espérer que sa mentore ait plus de succès dans sa démarche.

La genin n’avait pas réellement attendu le retour de sa mentore avant de s’élancer, mais le fait que cette dernière lui confirme de continuer avec le plan établi initialement lui apporta un certain réconfort tandis qu’elle approchait de l’endroit où elle détectait le chakra du suspecté voleur. Ralentissant finalement son rythme effréné, la jeune femme prit une petite minute de pause afin de reprendre son souffle avant de finalement se diriger en direction de sa cible qui semblait s’être arrêté à quelques dizaines de mètres à l’extérieur du village.

Tandis que son regard parcourait les alentours, elle se rendit rapidement compte qu’il s’agissait d’un coin isolé avec peu de circulations et, de ce fait, sa présence seule pourrait être considérée suspecte et, surtout, faire fuir le mécréant qu’elle devait pister. La Kayuri prit donc une grande inspiration avant de composer une série de mudra, camouflant de façon effective sa présence aux yeux du commun des mortels et ce fut donc sous le couvert de son invisibilité nouvelle que Namue quitta l’enceinte du village en direction de l’endroit où elle avait perçu le chakra de Sosa en dernier.

Toutefois, elle n’avait pas parcouru la moitié de la distance qui la séparait du genin qu’elle fut arrêté net dans son élan par des éclats de voix. Encore trop éloignée pour en comprendre le sens, la jeune femme reprit une grande inspiration avant de réduire lentement la distance jusqu’à finalement avoir non seulement vision sur sa cible et son interlocuteur, mais aussi la possibilité d’entendre la discussion qui ne semblait pas se passer en faveur du jeune shinobi.

La Kayuri maintenait encore son invisibilité, mais la discussion ne semblait pas sur le point de se conclure et elle quitta un instant des yeux sa cible afin de chercher un endroit d’où elle serait en mesure d’observer et, surtout, d’écouter cette dernière sans devoir maintenant une technique trop longtemps. Plutôt rapidement son regard s’arrêta sur l’endroit parfait pour cette tâche et moins d’une minute plus tard, la kunoïchi relâchait sa technique, bien camouflé au travers de la végétation dense qui entourait l’éclaircit. Elle profita ensuite du moment pour envoyer une note à sa mentore à propos de la tournure des événements puis elle reporta enfin son attention sur la discussion qui ressemblait plutôt à un sermon de la part de l’adulte inconnu à l’endroit du jeune délinquant.

La discussion prenait une tournure intéressante. Ainsi l’homme n’était pas le père du délinquant ce qui ne l’empêchait toutefois pas de ressentir le besoin de nettoyer les erreurs du genin. Alors qui était cet homme ? Cette question ne semblait pas en voie d’obtenir la moindre réponse puisque l’homme, après une ultime série de jurons imagés partit en direction du village, laissant Sosa seul, un air piteux peignant ses traits puis, alors que ce dernier passait à proximité de la Kayuri, elle l’entendit marmonner quelques mots.

Le genin était désormais trop éloigné pour que Namue soit en mesure de comprendre quoi que ce soit. Elle devait donc désormais recommencer sa filature. Toutefois, elle opta pour une approche différente de la précédente et plutôt que de se jeter immédiatement à sa poursuite, elle se concentra plutôt sur son chakra afin de traquer ses mouvements tout en gardant une bonne distance afin d’éviter d’être détecter. Malgré tout, elle espérait que sa mentore la rejoigne bientôt car chaque fois qu’elle tournait un coin de rue, la genin craignait de tomber nez à nez avec l’inconnu.