Mes lectures sur les méthodes d’infiltration Ninja avait dû se faire remarquer, car voilà que j’allais me retrouver à être la Police de l’administration. L’administrateur avait fait redescendre une mission secrète par voie hiérarchique concernant ses plus proches collaborateurs. L’objectif était simple, s’assurer qu’ils effectuaient efficacement leur travail, que leur probité était intacte et leur vie personnelle, équilibrée. J’étais dans mon lit, à touiller ma cuillère dans mon thé vert au lait matinal, quand je consultais la liste de nos cibles.

Takomi Sakura -> La réceptionniste et secrétaire du Palais de la Brume, chargée d’accueillir les doléances, de les traiter et de les transmettre le plus précisément possible au service adéquat.
Wataru Hô -> L’archiviste principal, chargé de classer les dossiers pour l’administrateur et de les ranger au bon endroit, d’organiser l’ensemble des dossiers traités afin de les retrouver facilement.
Mezuki Kokazu -> Attaché de direction de Suzana, qui se charge de l’assister dans ses tâches, de porter ses messages et d’assurer une bonne entente entre les services. Il effectue également l’ensemble des commandes pour l’administration.

La première serait probablement facile à tester dans son travail, il suffirait d’aller porter une doléance. Pour le second, il faudrait faire un état des archives ou bien l’espionner directement en se dissimulant à l’intérieure. La dernière cible, peut être qu’une enquête anonyme pourrait être une bonne solution ou bien un espionnage de nouveau, même si les filatures sont toujours des exercices complexe, surtout seulement à deux. J’étais accompagnée pour cette mission d’une certaine Kayuri Namue. Je ne la connaissais pas du tout et je ne l’avais jamais rencontré personnellement.

Le point de rendez-vous avait été fixé dans un petit salon de thé, à l’ouverture vers huit-heures du matin. J’étais venue dans une tenue décontractée, dépourvue de mon bandeau. Je n’avais pas rendu tout mes tatouages visibles afin de me fondre dans la masse. Mes armes étaient restées également à la maison et une simple Yukata à fleurs et les cheveux attachés me donnait l’apparence d’une parfaite petite femme au foyer. Ce n’était normalement pas une mission qui avait besoin de vêtements solides et j’avais tout de même une certaine liberté de mouvement dans cette tenue.

Je me posais donc à ce salon de thé, commandait un second petit déjeuner pour reprendre des forces tout en attendant ma camarade de mission. Je fini par la voir rentrer, à peine un mètre soixante, soit une dizaine de centimètre de moins que moi. Visiblement plutôt martiale également vu sa carrure et un regard trahissant une certaine dureté. Je fermais mon livre sur les 340 tactiques de combat en petite équipe sur la table, prenait une gorgée de thé avant de lui faire un discret signe de main pour l’inviter à venir s’installer.

« Salut, je m’appelle Eyana, je crois que nous sommes partenaires. As-tu eu le temps de lire les détails de la mission ? »

Mon ton était courtois, mais professionnel, je m’adressais à elle, d’égal à égal, sans pour autant être trop familière dans le ton.

Droit dans le vif du sujet, J’appréciais cela. Il était évident qu’au vu de nos compétences, nous allions difficilement avoir des techniques qui nous permettrait de nous en sortir en matière de filature ou de supercherie. Visiblement, c’était plutôt une mission pour des adeptes du Genjutsu ou de la Sensorialité. Nous allions donc devoir nous débrouiller par nous même naturellement. Assez rapidement, je fixais ma partenaire dans les yeux et je commençais à lui exposer mes premières idées afin de formuler rapidement un plan.

« Il faudra donc diviser la tâche entre filature et vérification du travail bien fait. L’un comme l’autre me vont, donc je te laisse le libre choix concernant quel sera ton rôle entre la filature ou la prise de contact. Pour la première, l’administrative, je te propose de lui apporter une doléance suffisamment ennuyante pour voir si elle a envie de la classer et suffisamment urgente pour que ce soit traité. Je te propose de lui amener un recours s’opposant à la destruction d’une habitation touchée par des travaux de la ville avec accord de l’administration. Je rédige une doléance écrite demandant la bienveillance du Mizukage. Je fais quelque chose de plutôt lourd et complexe, qui demandera à la réceptionniste une suspension temporaires des travaux, un rapport synthétique pour le Mizukage et qu’elle s’y penche personnellement, surtout en l’absence de l’administrateur. »

Mon débit de parole était assez régulier, articulé et lent, afin qu’elle puisse suivre et m’interrompre quand elle le souhaite. J’agitais aussi les mains pour illustrer mes propos lorsque cela était nécessaire. Je passais ensuite à l’explication de la deuxième cible.

« Pour le second, je peux vérifier s’il est facile d’accès pour moi de retrouver mes anciens dossiers, d’il y a deux ans. De lui demander de mettre à jour mon dossier avec les rapports de mes missions récentes et mon séjour récent à l’hôpital. Puis lui transmettre une demande de recherche sur les archives concernant le Clan Meikyû, voir s’il trouve cela rapidement et s’il ne cherche pas à se dérober de la tâche. »

Je marquais une pause, prenais une gorgée de thé pour ponctuer le monologue et lui laisser le temps d’en placer une avant de continuer sur notre dernière cible. J’étais concentrée, j’avais envie d’avoir mon efficacité habituelle de rendre mes missions dans la journée lorsque cela était possible en les réalisant, de préférence avec un maximum de professionnalisme.

« Finalement, pour la dernière, je peux lui faire remonter un manque de matériel Ninja pour les unités de terrain et une incapacité à rentrer en contact avec la logistique. Je ferais ressortir l’urgence de l’affaire dû à des départs en mission afin de voir si elle se met correctement au travail dans les délais, comment elle passe les commandes ainsi que la mise en relation avec le service logistique. Dame Suzana aura les rapports et les demandes, elle saura que cela vient de nous car je l’informerais au préalable. »

Je venais compléter les derniers détails. Mes cheveux commençaient à me gêner le visage, une mèche rebelle que je m’assurais de rabattre derrière l’oreille en gardant le regard intensément fixé dans ma camarade de mission.

« Je propose de jeter un œil à l’assistante de direction sur la pause du midi, on la suit à deux, et pour le soir, on s’occupe des deux autres, chacun un, voir si on aperçoit quelque chose d’étrange ou d’irrégulier, puis on va faire un dernier tour voir l’assistante le soir. »

Sur la répartition des rôles maintenant, il était important de fixer non pas qui, mais dans quel ordre et quelle tâche incombait à chaque rôle, car si les grandes lignes sont évidentes, il est toujours important de préciser la fonction exacte. C’est ce que disait mes livres de stratégie du moins. Je sentais dans le regard de Namue qu’elle ne semblait pas être bête, mais bon, cela valait toujours le coup d’être précise afin de ne pas mal se comprendre.

« Pendant tout ce temps-là, c’est la personne en charge de la prise de contact qui peut s’occuper de transmettre les demandes, pendant que celle qui assure la filature garde un œil sur les cibles discrètement. Je pense que ça serait pas mal de fouiller chez eux aussi, ça permet toujours d’en apprendre beaucoup sur les gens. »

Je terminais mon thé et écoutait à présent ma camarade, si elle avait un détail à ajouter. Sinon j’allais pour me mettre à la tâche une fois ses préférences énoncées. Nous avions une mission à accomplir.

La technique de Namue était impressionnante. Je pensais depuis un moment, afin de me rendre plus efficace à l’avenir, de développer moi-même des techniques de dissimulation semblable à celle-ci. Leur utilité était impressionnante et mon intérêt croissant pour le domaine de l’espionnage et des tactiques d’infiltration ne faisait que renforcer mon idée de me pencher dessus. Assez rapidement je réagissais à sa technique avec un petit sourire amusé.

« C’est superbe ! Pile ce qui nous fallait pour les filatures. Je suppose que je vais me charger de la papote et toi de les suivre alors. Pour la sensorialité des cibles, je doute qu’elle se sente de toute façon en danger et une technique de sensorialité continue serait beaucoup gourmande en Chakra, non ? »

Je suivais ma camarade à l’extérieur pendant qu’elle me posait des questions concernant les habitudes ou les emplois du temps de nos cibles. Je n’avais en réalité pas beaucoup plus de détail, mais je connaissais plutôt bien la ville et ses horaires typiques. Et nous avions l’adresse de nos cibles. Me portant à son niveau en marchant en direction du Palais de la Brume, je lui donnais quelques détails, même si c’était probablement des informations qu’elle possédait déjà.

« Eh bien, le service administratif de la Brume doit ouvrir normalement à 8h du matin, donc c’est probablement déjà ouvert. Pour la réceptionniste et l’attaché de direction, c’est donc cuit. L’archiviste doit sûrement prendre plus tard par contre, avec des permanences régulières. Donc je dirais que tu as peut-être une chance de voir sa routine matinale chez lui, cela ne m’étonnerait pas qu’il prenne qu’à 9h ou 10h du matin. Son adresse est inscrite sur l’ordre de mission. »

Je lui tendais un rouleau avec l’ensemble des instructions et des détails que nous possédions sur nos cibles qui étaient d’apparence irréprochable. Je me demandais bien quel genre de saloperie nous allions pouvoir trouver sur elles. Pressée d’attaquer ma mission, je me mettais en route en direction du Palais de la Brume, prévoyant un petit arrêt chez moi pour rédiger les faux nécessaires.

« Si tout est bon pour toi, je te propose que je me diriger tester la réceptionniste en première, bonne chance pour tes filatures ! On peut se retrouver vers 11h au même salon de thé pour un premier débriefing sur les informations et les actions de l’après-midi. »

Je prenais ensuite congé et me dirigeait chez moi. Une fois sur place, je prenais une plume, de l’encre, un parchemin et me mettais à la rédaction d’un recours pour excès de pouvoir devant les autorités administratives. Le tout avec une fausse adresse et l’identité d’une paysanne d’un territoire de l’eau. En fouillant, les autorités se rendrait compte de la supercherie, n’étant moi-même pas une experte en faux, mais il était là question de tester la réceptionniste et non pas les instances de contrôle ou la hiérarchie. Je signalais que les travaux d’aménagements extérieurs de Kiri requéraient l’empiètement sur mon terrain et ma demeure. De fait, je demandais un jugement sur l’affaire, estimant que les instances de travaux publics outrepassaient leurs prérogatives en matière d’aménagement du territoire. Je rendais volontairement le rapport très ennuyeux et très lourd à lire en multipliant des arguments juridiques fallacieux, des hyperboles concernant la situation de ma famille, de mon terrain et ma santé psychologique et mon avenir économique causé par la ville. Je menace bien évidemment en long et en large d’en parler tout autour de moi voir même de faire mauvaise presse à l’étranger sur le traitement des citoyens. Bref, l’idée était que le dossier soit très rébarbatif, plein de menaces et de textes vide de conséquences réelles mais à traiter et transmettre tout de même pour le risque à l’ordre public potentiellement représenté. Il serait curieux de voir la priorité qu’elle donnerait à ce traitement, voir si elle le traiterait tout court.

« Bonjour Madame ! Je viens déposer un recours pour excès de pouvoir concernant des travaux publics réalisé sur ma demeure. »

Après plus d’une demi-heure d’attente au guichet en raison du nombre de demande, mes faux réalisés et dans ma tenue bourgeoise, je patientais devant la réceptionniste. Takomi Sakura, la quarantaine, un peu trop d’embonpoint, les cheveux attachés par des baguettes, maquillée à la va vite, les yeux plissés sur ma demande après un grommellement pour me dire bonjour. Je la voyais concentrée sur l’ensemble de mes documents, visiblement un peu sceptique.

« Mmmh… Bonjour Madame, bon, bien je vais regarde tout cela. Vous pouvez penser à m’apposer votre signature ici ? Et me présenter des documents d’identités. »

« Bien évidemment. »

Je m’exécutais, présentant toujours des faux approximatifs mais qui faisait parfaitement office sur de simples vérifications. Je la voyais bien se concentrer sur la gestion du dossier et commencer à préparer des lettres et noter sur un papier à côté des notes concernant le dossier, probablement pour une rédaction de synthèse. Je restais en attente devant elle, un sourire parfaitement hypocrite sur les lèvres. Elle finit par prendre la parole tout en pliant mon document.

« Bien Madame, je vais transmettre ceci au service compétent, en attendant il va y avoir une suspension des travaux d’ici la fin de journée, le temps que les instructions soient transmises et que la personne en charge de l’examen de votre demande soit saisie. Vous pouvez dire au Chef des travaux vous-même que vous avez effectué un recours, il pourra venir chercher l’ordre de suspension ici même. Sachez que le recours sera examiné dans la semaine normalement, maximum d’ici quinze jours. Au-delà de ce délai, vous pourrez saisir directement le Mizukage ou l’Administrateur en raison de lenteur administrative. »

Les explications étaient claires, malgré le côté un peu blasée de la femme, elle semblait bien faire son travail, je n’aurais qu’à transmettre par rapport ce que j’ai fais à Dame Suzana afin qu’elle constate de son côté les suites données à cette affaire, dans tous les cas, elle semble connaître son travail et mettre en application ses connaissances. De façon très courtoise, je m’inclinais et la remerciais avant de prendre congés.

Je repassais chez moi, enfiler une tenue dans laquelle j’étais plus à l’aise, je mettais un pantalon moulant noir et me passait des bandes en lin noir sur les seins afin de les couvrir pour seul vêtement en haut, laissant mes tatouages parfaitement visible mais cachant mes tétons qui attiraient tant l’attention. Bizarrement, les hommes torse nus eux, n’avaient pas autant de regards. Je me détachais les cheveux, laissant la longueur passer sous mes épaules et me rendait à mon rendez vous avec Namue. Je la voyais à ma place précédente, un petit thé dans les mains. J’affichais mon ton froid et professionnel habituel, et m’installer à quelques centimètres d’elle, pour lui faire mon bilan. J’avais pris une douche avant de venir, donc je ne sentais pas trop la sueur de la petite bourgeoise qui a passé la matinée serrée dans son Yukata.

« Rien à dire sur le travail de la réceptionniste, c’était niquel d’apparence, on verra si Dame Suzana a bien reçu son rapport. Et toi, de ton côté ? Cet après-midi, je vais m’attaquer à l’archiviste. »

Cette histoire d’Archiviste qui se rendait au port avant sa prise de service était inquiétante. Cela pouvait être pour des affaires annexes sans lien avec son rôle. En soi, tout citoyen avait la liberté d’entreprendre mais cela valait la peine de quelques vérifications. Alors que Namue me demandait la suite des opérations, je réfléchissais aux différentes alternatives.

« Je pense qu’à partir de maintenant, c’est mieux de ne pas nous séparer tant que l’on est sur cette affaire d’Archiviste. On devrait vérifier son logement cet après midi puis aviser si on se rabat sur la réceptionniste après ou si on va directement voir au niveau de l’entrepôt. J’ai peur que nous ayons à faire à une affaire d’espionnage. »

Je me mettais en route en direction de l’adresse avec Namue une fois nos consommations terminées et réglées. Il fallait absolument que l’on évite qu’il se doute de quelque chose si jamais nous avions à faire à un espion. L’effraction était donc à proscrire. J’avais en stock la technique parfaite pour éviter ce petit problème.

Une fois devant la série de logement qui comprenait celui de l’archiviste, je savais que je n’avais d’autre choix que de recourir à cette technique extrêmement avancée qui me pousserait à bout mais qui permettrait la réalisation de la mission.

« J’ai une idée pour nous introduire sans effraction chez lui, mais cela va me demander une quantité astronomique de Chakra. Allons dans une ruelle. »

Après nous être mis à l’abri des regards, j’enchainais une trentaine de Mudras permettant la canalisation du Chakra permettant la réalisation de cette technique interdite. Je sentais le Chakra se concentrer en moi alors que je visualisais la description et l’image de l’archiviste du Palais de la Brume.

« Kinjutsu : Henge No Jutsu ! »

Je pris la forme de l’archiviste trait pour trait face à Namue, perdant de ma carrure et de mon sex-appeal naturel. Mais tel était le sacrifice d’un Ninja. Je me rendais ensuite en direction de la loge du Gardien de la série de logement pour prendre attache.

« Oh bonjour mon brave, je suis sot, j’ai oublié un dossier important chez moi ce matin en partant et mes clés sont encore au bureau, ce n’est vraiment pas ma journée, vous pouvez m’ouvrir ? Je vais être en retard si je fais l’aller-retour. »

Le Gardien, un vieillard bourru grommelait et me tendait une clé, me sommant de lui ramener quand j’avais terminé. Vu mon apparence et sa non formation aux techniques Ninjas, il ne pouvait pas suspecter quoi que ce soit. Je prenais donc la clé avant de rejoindre Namue pour lui montrer ma prise de fin de matinée.

« Allons-y ! »

J’emboitais le pas en direction de la porte d’entrée du logement de l’archiviste, prête à découvrir les secrets qu’ils pouvaient renfermer. Namue pouvait me suivre à distance ou plus discrètement, je laissais ça à son appréciation.

Technique utilisée:

Après que nous pénétrâmes à l’intérieur de l’appartement, je savais d’ors et déjà que la fouille allait être difficile à rendre discrète. Tout était impeccable, cet homme devait être un maniaque. Mais.. Il avait un goût particulier en matière de femme. Je répondais à Namue en me rendant vers la bibliothèque suspecte.

« Oui, vas faire la chambre je m’occupe de cette pièce. Pense à tirer les rideaux si ce n’est pas déjà fait. »

L’individu avait une collection de magazine de charme extrêmement fournie. Et donc par curiosité, mais aussi parce que je savais que cela pouvait être un moyen de cacher lettre et missives, je me mis à les parcourir rapidement.

Nombre d’entre elles étaient bien mieux foutues que moi, donc en réalité, l’opération s’arrêta rapidement pour préserver ce qu’il me restait d’amour propre. Je me mis à la fouille délicate du reste de l’appartement.

Une armoire, un buffet, un canapé qui pouvait faire lit d’appoint, plusieurs tapis qui ne dissimulait absolument rien. Une grande table, un coin cuisine avec de nombreux meubles, je prenais soin de tout soulever, tout vérifier, mais l’intégralité de la fouille s’avérait être négative. Quoi que cet homme ait décidé de dissimuler, s’il dissimulait des choses, il était très bon. Et puis nous avions aussi forcément, la contrainte du temps et de la discrétion, l’un allant inexorablement avec l’autre.

Dès que j’eu terminé ma pièce, je me rendais vers Namue et la chambre afin de l’aider ou de voir si elle avait trouvé quelque chose particulier.

« Alors, de ton côté, il y a des indices ? La fouille de la pièce de vie n’a absolument rien donnée. »

J’allais également lui laisser la direction de la suite des opérations, c’était sa cible et donc son enquête. C’est ce qui était agréable entre Genin, de pouvoir alterner sur la façon de procéder.

Je regardais Namue se mettre à la tâche pour finir la fouille de la pièce. Je voyais bien qu’elle avait constaté quelque chose d’irrégulier. De mon côté, je me chargeais de toute remettre en place comme nous l’avions trouvé. Il était important de faire au maximum qu’il ne se doute de rien. Même si cela ne pouvait pas être absolument parfait. J’avais aussi le doute à plusieurs moments sur l’emplacement exact des choses.

En effet, même si on tentait de photographier la disposition des lieux dans sa tête, il est toujours difficile de savoir exactement comment tout replacer étape par étape quand on est avant tout focalisé sur le fait de trouver quelque chose et la préservation de nos traces.

Le clic se fit entendre dans mon dos et Namue trouvait une salle secrète baignant dans l’obscurité. La question de son exploration se posait, en effet, nous étions là depuis déjà un moment et même si je doute que le Gardien soit à regarder sa montre, il y avait la une question inévitable qui était celle que nous ne savions pas où nous mettions les pieds. Cela pouvait très bien être une simple salle secrète ou aussi un tunnel d’accès à d’autres couloirs et donc un véritable labyrinthe. Prônant la sécurité, je répondais à Namue.

« Revenons plus tard, après avoir vérifié le port aussi et avoir terminé nos routines concernant les deux autres. Celui là mérite une bien plus grande attention. »

Je terminais de toute remettre en place puis nous quittions les lieux et reverrouillons la porte. Je déposais la clé de secours dans la boite aux lettres du Gardien, comme ça il ne se posait pas la question de combien de temps nous y avions passé. Une fois à bonne distance, je m’attachais de présenter mon plan à Namue concernant la dernière personne à surveiller.

« J’ai donc confectionné un rapport concernant une pénurie de matériel urgent pour des départs en mission au sein de Kiri. Et avec ça, un conflit entre les services logistiques et plusieurs responsables de Missions qui empêchent toute communication. Je te propose de déposer directement le rapport sur son bureau et qu’on voit quel genre de délais est-ce qu’elle donne, et surtout si elle gère bien le souci. Car c’est typiquement le genre de problème qui avec une mauvaise administration peut complètement paralyser le village ! »

Je lui fais passer les rapports que j’avais confectionné tout en lui laissant le temps de les lire pendant que l’on marche. Il est évident que j’avais repris mon apparence initiale. Une fois qu’elle avait terminé de lire, je continuais avec la suite de ma proposition de plan.

« Je te propose donc que l’un de nous dépose discrètement le rapport après l’avoir fait tamponner. Et l’autre, pendant ce temps-là, s’occupe de vérifier les domiciles de nos deux cibles féminines. Puis ce soir, on suit chacun l’une des cibles pour voir ses habitudes et on se remet sur l’archiviste demain, on vérifie l’adresse au port, puis sa pièce secrète. Tout te va ? Je te laisse choisir ce que tu préfères et n’hésite pas à modifier des choses si tu le souhaites. »

Se contenter de faire notre mission. Namue prônait une autre forme de sécurité et elle avait raison. Nous n’étions que Genin et nous aventurer que trop profondément dans cette affaire qui pouvait très bien terminer en espionnage était quelque peu dangereux. Il était important de se concentrer sur notre objectif, faire ressortir les informations concernant le travail et la vie personnelles de ces trois personnes. J’approuvais donc l’ensemble de la stratégie de ma camarade.

« Très bonne idée, vas donc faire ce rapport en priorité, je me charge de la bureaucratie pour notre dernière cible. Est-ce que tu penses que tu auras le temps ce soir de suivre la réceptionniste voir si elle ne fait rien de bizarre ? Je me chargerais de l’assistante et comme ça, on pourra faire un compte-rendu complet demain au Palais ? »

Quoi qu’en pense ma camarade, j’allais me mettre à la tâche. Je me plierais de toute façon à ses suggestions. Ils enverraient probablement une autre équipe se charger de l’archiviste, cela sortait largement du cadre d’une mission de Rang C. Je devais donc me charger de déposer le rapport tamponné au bureau de Mekuzi Kokazu.

Je passais discrètement au Palais de la Brume avec le rapport dans une enveloppe pour me rendre au bureau des missions et auprès de mon Officier référent. Je lui rendais compte de mon plan concernant l’attaché et obtenait de sa part, un tampon officiel sur le rapport. Je me rendais ensuite en direction du bureau de l’attaché de direction afin de lui présenter le rapport dans la même enveloppe, mais cette fois-ci, scellé.

C’était tout en haut, au niveau du bureau de Dame Suzana et de l’administrateur. Juste à côté de celui du Mizukage avec qui j’avais par ailleurs bientôt mon rendez-vous pour rendre compte de mes deux années loin du village. J’appréhendais un peu par ailleurs la rencontre étant donné que le Mizukage avait changé entre mon départ et mon retour et je n’avais aucune idée de comment était ce nouveau dirigeant. Je n’étais même pas sûre de le connaître à la période de mon départ.

Arrivé devant le bureau le bureau de Mezuki Kokazu, je toquais et pénétrait à l’intérieur après y avoir été invité. J’étais face à l’homme et je voyais la porte qui donnait directement sur le bureau de Dame Suzana.

« Ohayo Mekuzi-Sama, je viens vous remettre une demande opérationnelle et de mésentente, elle est catégorisée « urgente. » »

Je faisais attention aux détails autour de moi et particulièrement sur son bureau, je me doutais qu’il n’était pas assez bête pour mettre le moindre détail en évidence, mais même les plus petites marques de personnalité pouvait être des indices. Je ne relevais cependant rien de particulier et je déposais l’enveloppe sur son bureau alors qu’il la réceptionnait et me remerciait.

Je prenais ensuite rapidement congé alors que ce dernier ne m’avait même pas adressé le moindre regard. Ce soir, je le suivrais dans une tenue bien différente afin qu’il n’ait pas le moindre doute et que je puisse voir s’il avait la moindre habitude douteuse ou un quelconque problème de famille. Il était, avant tout demandé dans la mission d’identifié si ces collaborateurs étaient fiables pour la brume, que ce soit sur le plan professionnel comme personnel.

Je sortais en fin d’après midi du Palais de la Brume et cherchait visuellement Namue, voir si elle-même m’avait attendu pour me dire quelque chose. Si ce n’était pas le cas, j’allais ensuite rentrer chez moi pour me changer et faire ma filature du soir.

Pas de trace de Namue, elle avait peut-être été retenue ou avait-elle enchaînée. Je voyais l’assistant de Suzana, Mekuzi Kokazu sortir. J’effectuais un rapide Henge pour prendre une apparence quelconque et me mettais donc à la suivre de loin. A plusieurs reprises durant la route, je changeais d’apparence de façon à ne pas attirer la suspicion sur moi. Je préférais rester humble concernant mes compétences de filature et d’infiltration afin de ne pas commettre d’erreur durant la filatrure. L’homme semblait rentrer directement chez lui après le travail après avoir simplement récupéré un plat à emporter à un petit restaurant de quartier.

Je vérifiais même le contenu en me faisant passer par un client derrière lui. Deux soupes, de la bière, du riz, des œufs et des accompagnements à base d’algues et de poissons. Rien d’anormal. Je me prenais de mon côté un petit bol de riz et d’œuf avec des lamelles de porc pour me sustenter durant la surveillance à son domicile.

La soirée aurait pu être sans événement particulier et elle l’était, d’un point de vue strictement opérationnel sans intérêt. Mais je vis que Kokazu rejoignait à son domicile non pas une femme mais un homme qui semblait être son compagnon. C’était peut-être un détail qui pouvait poser problème à la Brume surtout que les deux hommes au fil de la soirée, semblait avoir une descente plutôt conséquente.

Autour du repas, ces derniers enchaînaient les bières, le whisky mais aussi le tabac. Si fréquenter des hommes et boire de l’alcool n’était en soit pas un problème normalement. Cela pouvait peut-être l’être pour l’administrateur concernant ses collaborateurs. Je me chargeais donc de tout noter sur un papier une fois mon repas terminé sur le toit donnant directement sur leur terrasse. C’était assez dingue cette manie pour les habitants de ne pas mettre de rideau à partir du moment où ils étaient en hauteur.

La soirée et le début de nuit ne révélait rien de plus et je rentrais ensuite chez moi pour compléter mon rapport concernant les détails de la journée et laissait un espace blanc pour que Namue puisse rajouter la partie concernant la réceptionniste. Je me demandais comment l’entretien au Palais avait pu se passer, j’espérais que cela n’ait pas été trop catastrophique.

Après une courte nuit, je me levais le matin et enfilait rapidement ma tenue après un bain et une toilette. J’étais la première à arriver devant le Palais de la Brume pour le compte rendu, donc j’en profitais pour le compléter, le remettre en page une dernière fois de façon à ce qu’il présente très propre et mette en valeurs les éléments les plus important.

En un petit coup d’œil sur mon côté, je pouvais voir Namue arriver, il n’était même pas sept heures du matin.

« Bonjour Namue-San, alors comment ça s’est passé hier au palais ? As-tu des éléments à ajouter concernant ta surveillance de la réceptionniste ? J’ai fini de mettre en page le rapport de fin de mission. Je te laisse voir, j’ai pu noter quelques éléments sur l’assistant. »

Je lui tendais avec cela le dossier contenant les documents de la mission dont les comptes rendus.