Un nouveau matin se levait sur le village de la brume et, décidément, le dicton voulant que chaque matin se ressemble semblait vrai puisqu’encore une fois, la jeune femme avait reçu un nouvel ordre de mission, cette fois-ci pour une histoire d’intimidation à l’académie. En effet, il semblerait que cette fois-ci, les caïds scolaires aient eu la fâcheuse idée de dérober un si magnifique fedora que la mère du garçon jugea bon d’impliquer la brume afin de retrouver ce dernier et, surtout, donner une bonne leçon aux fautifs. Encore une fois elle serait jumelée en paire avec un autre shinobi de la brume qu’elle ne connaissait pas, cette fois-ci une certaine Aisaka Sayo, mais ne désirant pas faire une mauvaise impression, la genin s’était levé aux petites heures du matin pour se préparer et, maintenant que le soleil entamait son ascension dans le ciel brumeux du village, elle était fin prête à se rendre au lieu de rendez-vous.

S’assurant une dernière fois que ses armes de jets étaient bien en place dans leurs étuis dérobés et que son sabre pendait bel et bien à sa ceinture, la jeune femme sortit ensuite de son appartement et se dirigea vers le lieu de rendez-vous, la maison de la famille dont l’adresse figurait sur l’ordre de mission et qui se trouvait à être simplement a quelques rues de son propre domicile, elle arriva donc bien d’avance au point de rendez-vous et en profita donc pour scruter les alentours en attendant l’arrivé prochaine de sa coéquipière de la journée.

Après une reconnaissance rapide, la jeune femme ne découvrit rien de suspicieux aux alentours et retourna devant le bâtiment à logement où se trouvait la famille de la victime d’intimidation et où une femme un peu plus âgée qu’elle avec une longue tignasse bleue semblait attendre quelques choses, probablement sa partenaire car tout chez la dame criait kunoichi.

Portant le regard vers l’astre solaire, Namue estima un certain retard sur l’horaire, mais n’en fit pas de cas tandis qu’elle se dirigea vers celle qu’elle soupçonnait d’être sa partenaire de mission pour la journée, lui envoyant un bref signe de la main au passage pour lui signifier sa présence puis, une fois arrivé à proximité, la jeune femme prit la parole afin de se présenter et surtout, confirmé qu’il s’agissait bel et bien de celle qui allait l’accompagner pour la journée.

Attendant une forme d’acquiescement de la part de la dame aux cheveux bleus, la Kayuri reprit ensuite la parole afin de se présenter elle-même et faire un cour rapport sur ce qu’elle avait observé jusqu’à maintenant.

Après un acquiescement plus ou moins sec de la part de sa partenaire de la journée qui ne prit même pas la peine de répondre à sa question avant de recommencer à marteler de son poing la surface en bois de la porte qui finit enfin par s’ouvrir sur une femme en furie qui, sans la moindre salutation, sauta directement dans le vif du sujet avant d’être aussitôt bloqué dans sa lancé par une question impertinente de sa coéquipière en rapport avec la richesse de la dame qui ne put se permettre qu’un seul et unique mot empli de questionnements : « Pardon ».

Sa partenaire allait visiblement s’énervé et la genin s’empressa de se glisser entre les deux dames, lâchant un regard réprobateur en direction de la chûnin avant de se tourner vers la dame et le gamin qui semblait vouloir se fondre dans les jupes de sa mère. Puis, s’armant de son sourire le plus charmeur, la kunoichi tenta de désamorcer la situation.

Reprenant presqu’aussitôt ses esprits, la dame les invita à pénétrer dans l’appartement faiblement éclairé dont l’ensemble des fournitures criaient un manque cruel d’argent ce qui porta la jeune femme à se questionner sur l’origine du financement de la mission car, visiblement, la cliente ne semblait aucunement avoir les moyens de s’offrir les services du village. Gardant ses interrogations pour elle, Namue se retourna en direction de sa partenaire avant de lui adresser quelques mots.

Puis, sans vraiment attendre la réponse de la chûnin, Namue agrippa la main de l’enfant avant de se diriger dans une pièce adjacente. Puis, une fois satisfaite de la distance qu’elle avait mise entre sa partenaire au tempérament incendiaire, la genin se pencha vers l’enfant avant de finalement le questionner.

Le gamin lança un regard méfiant en direction de sa partenaire à la tignasse bleue avant de reporter son attention sur Namue et, après quelques secondes d’hésitation, celui-ci ouvrit ses lèvres avant de les refermer aussitôt sans émettre le moindre son.

Une lueur de honte passa rapidement dans le regard émeraude de l’enfant avant de disparaître aussitôt tandis qu’il se découvrait enfin une once de courage, hochant la tête en direction de la kunoichi dans un signe d’assentiment.

Aussitôt qu’elle proposa cette option, l’enfant fit vivement un signe de négation de la tête avant de replonger son regard dans la poussière qui recouvrait le plancher tandis que ses lèvres s’ouvraient de nouveau, puis, après un timide raclement, il prit enfin la parole.

L’enfant n’arriva pas à terminer sa phrase tandis qu’un violent sanglot s’emparait de lui au même instant que les souvenirs de l’événement lui revenaient en mémoire. L’instinct maternel de la jeune femme s’éveilla aussitôt et elle enveloppa le jeune garçon de ses bras dans une étreinte protectrice qui dura de longue minute jusqu’à ce que les sanglots s’arrêtent et qu’il se sépare, essuyant le mucus qui s’échappait de son nez de sa manche avant de reprendre la parole, finalement prêt à continuer son récit.

La jeune femme n’avait pas besoin d’en savoir plus et le fit comprendre au gamin en l’enserrant dans ses bras, lui frottant le dos tandis que de nouveaux sanglots soulevaient tranquillement ses épaules. Puis, après de longues minutes de cette étreinte, le gamin s’était enfin calmé et la kunoichi brisa l’étreinte avant de plonger son regard dans le sien.

La jeune femme avait parler d’une voix douce et réconfortante, mais sa dernière phrase était marquée d’une colère sourde que la genin réprimait à grande peine tandis qu’elle retournait en direction de sa partenaire qui venait de passer une bonne heure en compagnie de la cliente sans la tuer ce que Namue s’empressa de qualifier de petite victoire. Puis, d’un signe de la main, elle enjoignit celle-ci à l’accompagner tandis qu’elle saluait une dernière fois la cliente et l’enfant, remerciant ceux-ci de leur accueil et leur assurant que le village de la brume allait tout faire pour régler le problème.

Une fois à l’extérieure, la genin laissa libre cour à sa colère en poussa un cri qui s’approchait étrangement de la bestialité qui lui rappela qu’elle n’avait encore pas trouvé un moyen de se débarrasser de son héritage Yasei et des complications qui celui-ci apportait. Finalement, après quelques instants, la jeune femme reprit son calme avant de se retourner vers sa collègue pour la mettre au parfum de la situation.

Plus elle parlait et plus une colère sourde montait en elle et la genin se vit dans l’obligation de prendre une courte pause avant de continuer afin de décrire la situation de la façon la plus neutre possible.

La jeune femme était à son tour incapable de décrire la menace que le tortionnaire avait émise et se vit donc simplement mimer le geste à sa partenaire avant de reprendre la parole, ses yeux illuminés d’une colère sourde et d’une lueur de détermination.

La Kayuri était déjà en colère et la réaction de sa partenaire ne l’aida en rien. Plutôt que de la soutenir dans sa décision de poursuivre la mission qui spécifiait bel et bien de récupérer le couvre-chef et, au passage, donner une leçon aux perpétrateurs du vol. Pourtant, la tignasse bleue qui, quelques instants plus tôt voulait frapper tout ce qui bougeait, ne semblait plus autant enflammé. Malgré tout celle-ci avait un point, le gamin devrait, un jour ou l’autre, apprendre à se débrouiller seul et à se défendre par ses propres moyens. Pourtant, le responsable du larcin ne devait pas non plus devenir un membre des forces de la brume et la genin se jura intérieurement de faire tout ce qu’elle pouvait pour s’assurer que ce ne serait jamais le cas.

Puis, sa colère initiale passée, la jeune femme regarda le soleil afin d’estimé le temps qu’elle avait avant le rendez-vous fixé par sa partenaire qui se trouvait à être de quelques heures selon ses piètres talents en la matière. Elle avait donc le temps de récupérer le couvre-chef par ses propres moyens si elle le désirait, mais quelque chose dans le discours de sa partenaire avait retenu son attention. Cette brute ne cesserait pas son règne de terreur peu importe ce que deux kunoichis lui feraient et le faire exclure de l’académie ne serait qu’une solution temporaire car rien ne l’empêchait de poursuivre ses larcins directement dans les rues du village et, ainsi, devenir un autre de ses oiseaux de nuits vivant de la criminalité au dépend d’autrui.

Ce fut donc avec un énorme soupir d’exaspération que la jeune femme tourna les talons et rebroussa chemin en direction de la cliente et de son fils, déterminée à lui apprendre à se défendre, mais elle serait damnée si elle l’envoyait dans son état actuel dans la cage des lions qu’un entraînement en compagnie de la chûnin devait être. La genin prit donc sur elle d’utiliser le temps qu’elle avait avant l’heure de rendez-vous fixé par sa partenaire pour apprendre quelques bases à l’enfant.

Poussant un ultime soupir, la jeune femme frappa doucement contre le bois de la porte et la dame ouvrit presqu’immédiatement celle-ci tandis que son visage passait de l’espoir à la déception en même temps que son regard descendait vers les mains de la kunoichi qui ne contenait pas l’objet de la mission.

Namue s’arrêta quelques instants de parler afin de reprendre son soufle tandis que la cliente continuait de l’observer, la bouche entrouverte et le regard complétement perdu, attendant visiblement la conclusion de toute ses paroles que la genin lui lançait.

Ayant finalement terminé, la jeune femme fixa le visage de la cliente sur lequel une série d’émotion se peignait, passant de la surprise à la colère pour finalement afficher une résignation qui fit naître une certaine sympathie chez la genin tandis que les lèvres de la dame s’ouvrait enfin pour répondre à sa demande.

La genin était empathique à la situation de la dame et elle comprenait son désir de ne pas perdre la seule chose qui lui restait de son défunt mari, son fils. Sa réticence à le voir devenir shinobi n’en était que plus compréhensible puisqu’il ne s’agissait pas d’un métier sans risque. Dans les faits, il était rare qu’un shinobi meurt de vieillesse voir même n’atteigne un âge suffisamment vénérable pour simplement pouvoir envisager une retraite paisible.

La jeune femme afficha son plus beau sourire avant d’acquiescer d’un signe de tête.

Puis, plongeant son regard dans la paire oculaire qui les fixaient depuis son arrivé, croyant être camouflé derrière le cadre de la porte qui menait au salon du minuscule appartement, la jeune femme reprit d’une voix forte.

Surprit d’avoir été démasqué, l’enfant sortit de sa cachette, une expression piteuse peignant son visage tandis qu’il s’approcha de sa mère et de la kunoichi. Puis, une fois qu’il fut arrivé à leur hauteur, la genin se pencha pour se placer à son niveau et releva son menton avant de plonger son regard directement dans celui de l’enfant.

Aussitôt le gamin hocha frénétiquement la tête, décrochant un sourire aux deux femmes et la genin se releva tranquillement avant de tendre la main en direction du petit bonhomme que ce dernier s’empressa d’agripper. Puis, reportant son attention sur la mère, Namue s’empressa de tenter une nouvelle fois de la rassurer.

Sur ses mots, la genin prit la direction du terrain d’entraînement et du point de rendez-vous fixé par celle qui était, malheureusement pour elle, sa supérieure hiérarchique. Elle avait toutefois la ferme intention de profiter de l’heure et demi restante avant le rendez-vous pour enseigner le plus possible à l’enfant comment maîtriser son chakra et, surtout, comment l’utiliser pour donner une bonne leçon à celui qui l’avait si lâchement battu.

L’entraînement du gamin se passait bien et la jeune femme avait décidé de se concentrer sur la manipulation du chakra qui, elle en était certaine, serait suffisante pour donner une leçon à la brute qui le martyrisais. Heureusement pour la jeune femme, le chakra de l’enfant était de type raiton et elle avait donc été en mesure de lui montrer assez rapidement les bases de la manipulation de celui-ci via l’envoie de trois petits aiguillons de foudre en direction d’une cible.

Satisfaite des résultats, la genin avait commencé à enseigner au gamin dont elle n’avait toujours pas appris le prénom quelques techniques de corps à corps, se basant sur sa maîtrise du kenjutsu pour tenter la transposition vers des techniques de corps à corps, mais la finalité n’était aucunement à la satisfaction de la kunoichi, l’enfant étant visiblement plus à l’aise dans un combat à distance plutôt qu’au contact.

Après une énième tentative, la jeune femme allait recommencer ses explications lorsque sa partenaire arriva finalement sur place, coiffé du couvre-chef qu’elles devaient initialement récupérer et que la chûnin avait visiblement décidé de reprendre par ses propres moyens, mais une seule question persistait dans l’esprit de la genin tandis qu’elle voyait sa collègue s’avancer dans leur direction : Pourquoi ?

Namue n’eut pas à attendre très longtemps pour obtenir une réponse à son questionnement puisqu’après seulement quelques pas, la chûnin qualifia le couvre-chef de merde avant d’en déchirer cruellement une partie, causant une détresse totale chez le gamin et une rage sourde chez la genin qui se retint pour ne pas immédiatement l’attaquer, se forçant à attendre la suite tout en espérant intérieurement qu’elle avait un plan autre qu’être simplement cruelle.

Tandis que l’enfant lançait une demande d’aide silencieuse à Namue, Sayo jetait une poignée d’arme de jets aux pieds de ce dernier avant de lui affirmer que s’il réussissait à en placer une dizaine dans le centre de la cible avant le coucher du soleil la chûnin ne détruirait pas le fedora, mais elle lui imposait de ne pas sortir d’un cercle qu’elle traça bien trop loin de la cible pour la force de lancer qu’un enfant de cet âge pouvait obtenir, même grâce au chakra. La genin devina donc qu’elle ne désirait pas qu’il réussisse l’épreuve.

Puis, afin d’ajouter l’injure à la blessure, la femme à la tignasse bleutée lança un bandeau à Namue qui l’attrapa aisément avant de lui enjoindre de bander les yeux du gamin afin d’être visiblement bien certaine que celui-ci ne serait jamais en mesure d’atteindre une cible aussi éloignée. Rapidement la genin enchaîna une série de signe et deux copies conformes d’elle-même se formèrent à ses côtés puis, après un échange silencieux, l’une des Namue se dirigea vers la cible avant de l’arracher du sol pour venir la transplanter à une distance raisonnable du cercle dessiner par sa supérieure tandis qu’une autre Namue accompagnait celui-ci dans le cercle avant de lui bander les yeux et de lui murmurer quelques mots à l’oreille.

Tandis qu’une Namue complotait avec le gamin et qu’une autre rapprochait la cible, la troisième et dernière Namue s’était rapproché du muret où sa compagne s’était assise avant de s’y hisser et de s’y asseoir à son tour.

La Namue perchée sur le mur se mit à faire tournoyer un senbon entre ses doigts tandis qu’elle lançait un regard empli de reproche à sa partenaire de mission puit, d’un geste rapide, elle propulsa le senbon en direction de la cible, son regard ne quittant toujours pas celui de la chûnin alors que l’aiguille s’enfonçait sans problème dans le bois tendre du mannequin, en plein centre de la cible.

Décidément, la chûnin avait prise sur elle de tester la patience de Namue. Le gamin était suffisamment âgé pour avoir développé les bases de sa personnalité et c’était sur ce point qu’elle basait son analyse. Il n’avait visiblement aucun intérêt pour le combat de contact et l’heure qu’elle avait passé à tenter de lui en montrer les bases le lui avait simplement confirmé. Toutefois, la prénommée Sayo semblait persuader de vouloir lui apprendre à la dure qu’il devait simplement avoir de la détermination et qu’il pouvait ainsi choisir son avenir et sur ce point elle avait raison, mais cela démontrait aussi qu’elle n’avait pas réellement écouter la genin car son point était justement qu’il n’avait aucune détermination à devenir un combattant, l’enfant avenant qu’il était cherchait plutôt à user de son chakra pour aider autrui et la simple idée de faire du mal le répugnait même si il en comprenait la nécessité ce qui était surprenant pour un gamin de son âge.

Toutefois, avant qu’elle ne puisse répliquer à la tignasse bleue qui lui servait de partenaire pour cette mission, celle-ci jeta le fedora au sol avant de violement botter un caillou en direction de la tête de l’enfant que Namue s’empressa d’intercepter d’un projectile habillement placé. Puis, alors qu’elle s’apprêtait à perdre les nerfs, la genin se rendit compte que sa partenaire s’approchait dangereusement du couvre-chef et alors que son pied se soulève à proximité, la jeune femme comprit l’intention derrière le geste et, mu par ses réflexes de combattantes, son chakra se concentra presqu’instantanément dans la plante de ses pieds et, un instant plus tard, la genin s’élançait vers le couvre-chef à toute vitesse, attrapant celui-ci au passage juste avant que le pied de la tortionnaire ne vienne s’écraser sur celui-ci.

Ayant profité de sa lancé pour prendre une certaine distance avec la chûnin, la jeune femme se retourna vers celle-ci, le couvre-chef à la main et une colère sans nom marquant ses traits tandis que ses clones venaient se placer de chaque côté de la genin qui était visiblement prête à agir si la situation le nécessitait.

La colère qui l’habitait résonnait dans ses paroles et la jeune femme se força à prendre une grande inspiration avant de reprendre la parole et répondre aux questionnements précédents de sa partenaire.

Sa dernière phrase avait été lancé avec un air de défi tandis qu’elle tendait le chapeau à l’un de ses clones qui alla le porter au gamin avant de se camper solidement à ses côtés, attendant visiblement la suite des événements. Puis la vrai Namue se tourna vers ses deux clones avant de leur donner ses prochaines instructions.

Après un hochement de tête, les deux clones de la genin partirent sans demander leur reste tandis que la vrai Namue restait devant la chûnin, prête à réagir aux moindres gestes de poursuites de sa part.

La colère et l’irritation qu’elle ressentait envers sa partenaire avaient refait surface et le ton habituellement doux et compréhensif de la genin était désormais sec et cassant tandis que l’on pouvait aisément deviner qu’elle avait réellement l’intention de rapporter l’ensemble de la mission aux autorités du village avec une simple conclusion, cette tignasse furieuse ne devrait en aucun cas posséder le rang de chûnin ou, du moins, ne devrait plus jamais être envoyé sur des missions en lien avec des enfants ou, plutôt, en lien avec n’importe quelle personne potentiellement vulnérable.