Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Après Hi, puis Hayashi no kuni, Musashi reprit son voyage, en se tournant une fois de plus vers l'Ouest. En effet, des longues après son départ du Mont Shinryoku, il arriva enfin au bout de la forêt, apercevant alors sa nouvelle destination, le pays des griffes, qu’il avait déjà visité récemment, notamment lors de sa rencontre avec l’Oterashi. Il n’aurait jamais imaginé qu’il y reviendrait de sitôt, c’était dire à quel point les circonstances le poussèrent à dévier de son plan initial. Mais que voulez-vous ? La vie réserve parfois des surprises, des drôles de surprises, il fallait simplement savoir s’adapter, et le plus vite serait le mieux…

Bref. Sautant des rochers en rochers et gravissant les falaises qui s’érigeaient en obstacles, le samouraï put rapidement trouver une route qu’il se contenta de suivre. Capuche au-dessus de la tête et ses mains dissimulées dans les longues manches de sa veste rouge, on entendait le bruit de fer à chacun de ses pas.

Alors qu’il poursuivait sa marche, notamment en observant attentivement le paysage pour s’imprégner de son environnement et bien se situer, le Kazejin fut rapidement contraint d’arrêter sa course. En effet, trois drôles d’énergumènes sortirent subitement de nulle part et décidèrent de lui bloquer le chemin. Ils le dévisageaient et souriaient bêtement. L’un était muni d’un petit couteau qu’il ne cessait de lécher avec sa langue, tandis que les deux autres étaient équipés d’armes lourdes, une grosse hache et une massue.

« Tu sais qu’il ne fait jamais bon de s’aventurer seul par ici, Hihihi ! » Lâcha l’individu au couteau, d’un sourire mesquin. « Tu n’as pas l’air d’être d’ici. Allez, on est d’humeur clémente aujourd’hui, on va juste se contenter de te faire les poches. Sors tout ce que tu as et tout ira bien, héhé. » Ajouta -t-il, pendant que ses collègues bougeaient pour encercler Musashi.

Peu impressionné, surtout par des individus qui ne semblaient même pas manipuler le chakra, le samouraï se contenta de les observer attentivement. Il roulait des yeux et attendait de voir ce qu’ils comptaient faire sans dire un mot.

« Oy, tu n’as pas entendu ce que Aniki t’a dit ?! Allez, sors tout ce que tu as ou on te fait la peau ! » Fit l’individu à la hache.

Le Han demeurait silencieux et restait de marbre.

« Tu l’auras voulu ! » Firent les trois brigands, avant de se ruer sur lui.

Une esquive, puis une autre, et encore une autre suffirent à Musashi pour éviter leurs coups et leurs montrer qu’il n’était pas de taille, surtout sans chakra. Cependant, en voyant que les bandits n’avaient pas l’intention d’abdiquer, l’épéiste fut contraint de déployer un flux électrique pour les neutraliser définitivement. Il n’avait pas de temps à perdre avec eux. Il se contenta néanmoins de leur faire poche, trouvant alors une carte en partie lisible du pays des griffes. C’était déjà un bon début, se dit-il, tandis qu’il choisit de se diriger vers un des lieux indiqués sur la carte.

Quelques temps plus tard, il arriva à destination, un lieu abandonné et où il ne pouvait voir que ruines et terres désolées. Il s’enfonça naturellement pour mieux étudier ses ruines….

Spoiler:

Le Hyûga passait littéralement toute ses journées à étudier son environnement tout en donnant bien l'air de rien faire de tel. Comme chacun des membres du Ningen qui n'était pas affecté une mission spécifique ni à une unité précise, Tsuyoshi occupait ses journées visiblement de la même manière que le commun des mortels ninjas de son acabit. Cela dit, il prenait soin d'analyser et d'étudier continuellement son environnement, cette faction, ce refuge. Il avait passé quelques jours au refuge à mener ces activités et au bout d'un certain temps, il avait fini d'obtenir certaines informations qui revenaient tout de même de façon cyclique. Il lui fallait donc ouvrir son horizon et explorer de nouveaux horizons.

Le Hyûga déplaça donc son centre d'intérêt vers la ceinture de protection de l'Ouest. Ces innombrables tours de garde à perte de vue. Il mit une demi journée à observer patiemment leur fonctionnement de loin, le plus discrètement possible. Lorsqu'il estima qu'il était temps de poursuivre vers un lieu dont on lui avait parlé au refuge, plus par curiosité qu'autre chose, le Hyûga se déplaça en direction de la Croisée des valeureux, là où les shinobis avaient voulu une première fois faire face à leur destin. Chemin faisant, il prit le soin de se présenter à une tour de garde. Il fallait bien leur indiquer que le membre du Ningen qu'il était sortait de l'Ouest en direction de cet endroit pour simple visite n'est-ce pas ?

Après un certain temps lié au déplacement à la restauration et à la récupération, le Hyûga finit par arriver sur les lieux du drame. L'endroit en valait le détour. Quoique totalement détruit, il gardait une aura toute particulière : un air de fin des temps. Silencieux, le Hyûga demeura contemplatif quelques temps devant ce lieu, s'imaginant aisément toute la furie des éléments qui avait été déchaînée face à Tôsen. Était-ce ici que la vie de celui qu'il considérait comme le dieu de la guerre avait pris fin ?

_ Tenzin... Murmura t-il. Il marcha un peu ou plutôt erra à travers ce paysage totalement marqué par les affrontements tout en pensant à ce formidable guerrier que l'ex Taishô du Sazori et son collègue de l'équipe 25 Gosei. Il avait dû être tué de la main même de Tôsen. Ce ne pouvait être que cela. Probablement par instinct ou par mimétisme, tel qu'il l'avait bien souvent vu faire, le Hyûga leva les yeux au ciel. Il inspira un grand coup et rassembla ses esprits qui commençait à sérieusement se disperser. Errant encore quelques minutes, Tsuyoshi finit par trouver des hommes à terre inconscients ou peut-être morts. Il fronça les sourcils. D'expérience il savait que le secteur Est de Tsume no Kuni était une zone en proie à la violence. Il lui fallait demeurer sur ses gardes quand bien même la plupart des hommes et femmes d'ici semblaient dénués de chakra.

Rabattant sa capuche et examinant un corps bien mort, il scruta les environs élargissant son spectre jusqu'à trouver une piste, quelqu'un, un individu à la démarche et à la sculpture et même à la chevelure qui ne lui étaient pas inconnues... Ses sourcils demeurèrent froncés. Il chercha à savoir si l'individu en question était seul, mais aucune trace de vie dans les environs et le bonhomme semblait chercher un endroit où il pourrait... s'isoler ? Le bout de papier à sa main n'échappa pas à la vigilance du Hyûga. Ce dernier entreprit de suivre aussi discrètement que possible sa cible du jour. Après tout avec l'aide du Byakugan, il pouvait se le permettre assez aisément.

Lorsque sa cible entra dans des ruines et qu'il devint immobile alors en se rapprochant le Hyûga comprit.

_ MASAKA !! Avait-il lâché étonné.

Spoiler:

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Se retrouvant rapidement au cœur de la « Croisée des Valeureux », le samouraï passait les ruines au peigne fin.

Des cendres, du sang, des arbres calcinés, des infrastructures réduit en poussière ; il était clairement au centre d’une zone apocalyptique. Il avait une idée de ce qui s’était passé, de quand est-ce que ça s’était passé, puisqu’il y retrouvait facilement de nombreux indices de ce qu’on avait pu lui dire sur ce pays, de son histoire récente et d’antan...

Daignant finalement faire une pause, le Han se posa naturellement sur un rocher et apposa quelques annotations sur la carte qu’il avait dérobé aux brigands. Maintenant qu’il avait une idée de l’emplacement de certains lieux stratégiques, il lui fallait s’y rendre et approcher des individus susceptibles de l’aider à agrandir son réseau. Oui, son réseau, c’était de ce qu’il s’agissait après tout. En effet, s’il souhaitait assurer la protection de Kaze, il lui fallait développer son réseau extérieur pour mieux être aux faits de ce qui pouvait se passer ailleurs. Et, pour l’heure, s’il y avait bien un lieu dont la réalité lui échappait, c’était bien Tsume. Chose qui ne l’avait pas spécialement dérangé, mais les évènements récents avaient clairement changé la donne...

Décollant son postérieur du rocher, le manipulateur de cristal remit sa capuche au-dessus de sa tête et se mit à traverser les ruines pour gagner sa nouvelle destination. Il marchait tranquillement, d’un pas lent mais serein. Alors qu’il contournait l’une des rares falaises à avoir parfaitement résister à aux batailles qui avaient transformé la zone en ruines, le Kazejin tomba soudainement nez-à-nez sur une drôle de caravane. En effet, cette dernière était transpercée par des flèches et semblait bien amochée, comme si elle venait de traverser un champ-de-bataille.

« N’y allez pas. N’emprunter pas ce chemin, mon enfant… Il y a une horde de mercenaires qui n’attendent que de détrousser les marchands et les pauvres voyageurs qui passent par-là. » Déclara la vieille dame à la tête de la caravane.

Musashi lui accorda un regard, puis décida de poursuivre son chemin.

Alors qu’il progressait, il se demandait à quoi pouvait bien ressembler les grandes villes de ce pays. Comment étaient-elles gérées ? A la manière d’un village caché ? Peut-être à la manière des villes Kazejins ? Ou alors…

A vrai dire, cela n’avait pas d’importance.
Non, ce qui importait c’était son objectif et tout ce qui pouvait lui être profitable, d’une manière ou d’une autre, et rien d’autre. Allez, encore quelques obstacles à franchir, il quittera définitivement ces ruines…

Spoiler:

Le Hyûga étudia le Han tout le temps que ce dernier demeurait dans les ruines. Tant que sa vue n'était pas des plus précises, compte tenu des obstacles entre lui et sa cible, le Hyûga restait en retrait. Il préférait éviter une rencontre dans un terrain aussi accidenté quoiqu'en cas de combat, ce type de terrain serait justement plus à son avantage. Non, lui préférait un terrain plus ouvert car autant qu'il se souvienne, Musashi était un combattant qui préférait user de stratégies que de miser sur sa seule force brute. Tsuyoshi continua de l'observer sous toutes ses coutures. Cela faisait un certain temps qu'ils s'étaient perdus de vue. Bien avant le réveil du Yonbi. Il est vrai que si le Hyûga n'avait jamais recherché le Han, à aucun moment, depuis son accession au poste de Taishô, il n'avait vu passer un document énonçant un mandat de recherche mort ou vif concernant cet homme. Était-ce dû à une défaillance du Shishiza ? De ses propres services ? Il baissa les yeux un temps. Oui, les torts étaient partagés certainement. Des choses qu'il faudrait rectifier bien vite.

Le Hyûga suivit le Han encore un moment après que ce dernier eut quitté les ruines après avoir consulté le parchemin en sa possession. A tous les coups il devait s'agir d'une carte. L'avait-il ravit à ces brigands ? Si oui quelle proportion de chance lui permettait d'être tombé sur une carte de l'Ouest ? Le Hyûga déglutit. Il ne devait pas perdre de vue ses véritables objectifs, il ne devait pas se faire prendre à son propre piège.

_ Han Musashi... Finit-il par dire en se rapprochant de ce dernier Byakuan encore actif et capuche sur la tête. Le duo avait quitté les derniers individus croisés par Musashi et Tsuyoshi avait eut le loisir de constater que ce dernier ne les avait pas attaqué sans raison apparente. Il n'était donc pas devenu un de ces tueurs sanguinaires sans but ? A vérifier...

Tsuyoshi était apparut devant le Han en contournant sa position pour se placer sur son chemin. Regard neutre quoique très observateur, le Hyûga ne montrait aucun signe d'agressivité apparent. Tsuyoshi porta son regard vers une partie du torse du Han, puis ses bras, ses pieds. A l'aide de son Byakugan, maintenant qu'ils étaient si proches, il avait remarqué cet "artifice". Une armure très fine et probablement très résistante épousait totalement les formes du Han.

_ Oh... Une armure... Tu maîtrisais le cristal... Tu as fais des progrès. J'imagine que je n'ai plus le Genin ingénieux qui se cherchait devant moi... Qui es-tu devenu et depuis quand à tu quitté Iwa ? Il se gratta la tête arquant un sourcil avant de poursuivre : je dois t'avouer que ce détail m'a échappé... Dit-il d'un ton neutre d'où ne pointait aucune once d'amitié ou même de ce respect qui existait pourtant entre les deux protagonistes. Après tout, de l'eau avait coulé sous les ponts depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Nul ne sait qui était devenu Musashi. La prudence était nécessairement de rigueur.

Spoiler:

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Faisant fi des mises en garde de la vieille dame, le samouraï poursuivit son chemin en quittant définitivement les ruines.

Peu de temps après, alors qu’il commençait à contourner les falaises qui se dressaient sur sa route, il fut soudainement contraint de stopper sa course. En effet, une mystérieuse silhouette apparut à quelques mètres devant lui et l’interpella par son nom. Si la voix lui semblait familier, il n’identifia toutefois son interlocuteur que lorsque ce dernier s’était suffisamment rapproché de sa personne.

« Tsu-yo-shi », prononça -t-il dans sa tête, quelque peu étonné de croiser sa route en ces lieux.
Que faisait-il ici ? En avait-il après lui ? Était-il chargé de le traquer et de le ramener à la cité de la roche ? Bien d’interrogations traversèrent l’esprit du samouraï, qui s’efforça d’en faire abstraction…

« Hyûga Tsu-yo-shi… » Finit-il par glisser.

Ôtant lentement sa capuche, il laissa ses iris flamboyants sonder le Byakugan de son interlocuteur. Là où lui était confronté à l’opacité des pupilles de l’Hyûga, ce dernier parvenait sans peine à identifier son armure jusqu’à percevoir la forme de ses armes dissimulée par sa longue veste. Le samouraï avait pour ainsi dire l’impression d’être « nu » face au regard de son ancien camarade, mais quelle importance ?

« … Comme nous tous, j’imagine. » Finit-il par retorquer aux remarques de l’Hyûga, tandis qu’un bref sourire naquis sur son visage.

En effet, presque une année s’était écoulée depuis son départ de la cité de la roche. S’il avait pu changer et progresser, il en était naturellement de même pour ses anciens collègues, notamment les shinobis de sa génération. La génération « dorée » d’Iwagakure.

Après une légère pause, il reprit pour répondre aux interrogations du Tsuchijin :

« … Quelle importance, Tsuyoshi ? » déclara -t-il, alors que son sourire s’évaporait, laissant place à un air relativement neutre. « … Ce n’est pas la première fois qu’un shinobi quitte la cité de la roche. D’aucuns reviennent, d’autres non. Pour ma part, je suis simplement rentré chez-moi, ni plus ni moins. » Reprit-il, d’un ton posé.

Aucune forme d’animosité n’émanait de sa voix ou de son faciès.

« Sache néanmoins que je ne suis pas ton ennemi ni celui de ton village. » Jugea -t-il bon de préciser. « Bref, et si tu me disais ce que tu fais dans ce pays ? Est-ce que tu as une bonne connaissance de ce territoire ? » Conclut-il, curieux de savoir si son interlocuteur pouvait lui être d’une quelconque utilité ou non.

Il n'avait clairement ni le temps ni l'envie de ressasser les vieux souvenirs avec lui. Puis, de toute façon, on ne pouvait pas dire qu'il eût été très proche de lui, contrairement à Abuto, Taishi, Aimi et Yanosa... Il gardait néanmoins une bonne image de Tsuyoshi, un homme intelligent, loyal et intègre...

Le Hyûga écouta les réponses de son interlocuteur. Le timbre de sa voix ainsi que son attitude pour l'instant n'indiquaient rien d'agressif. Aussi loin qu'il se souvienne, le Han n'était pas de ces va t'en guerre prêt à en découdre avec tout et n'importe qui et ce pour le moindre prétexte. Non, il était plus fin. Aussi loin qu'il s'en souvenait Musashi penchait plus pour la stratégie, pour l'intelligence dans ses actions, d'ailleurs son style de combat même répondait à ce principe. Dès lors il était intrigué qu'un shinobi de la roche tel que lui ait décidé de quitter comme ça unilatéralement le village pour rejoindre les siens. N'était-il pas chez lui à Iwa ?

Tsuyoshi hocha la tête. Il se souvint à l'instant d'une idée qu'il avait perçu à travers ses discussions concernant Musashi. Il se souvint que Taishi, encore déserteur et ninja errant, lui servait de senseï. Il avait bel et bien perçu à l'époque les dangers de prendre pour référence pareil ninja. Peut-être même lui avait-il suggéré de faire attention à cela ? Il ne savait plus. Ses souvenirs sur ce point demeuraient flous. Quoi qu'il en soit, le résultat était bien celui craint par le Hyûga à l'époque, quand bien même les motivations de Musashi devaient être certainement différentes de celles de Taishi. Il eut envie de lui faire la remarque, mais quel intérêt là maintenant ?

_ Pourtant Iwa était chez toi aussi... Tu y avais même trouvé l'amour si je me souviens bien, ainsi que de nombreuses attaches... Dit le Hyûga d'un ton toujours neutre, sans animosité. Son regard demeurait sur le Han perçant, comme s'il souhaitait tout de suite lever le voile de tous ces mystères qui entravaient sa compréhension de ce "cas".

_ Depuis quand es-tu parti ? A quelle occasion ? Et ne t'y méprends pas c'est important... Du moins pour les iwajins... Répondit-il encore en portant un bras, le gauche sur la hanche, tandis que sa main gesticulant, lui servait à appuyer son propos.

_ Ce que je fais dans ce pays ? Oh... Une très longue histoire. Il se pourrait même que tu ne me croies pas. Répondit-il encore avec un sourire presque moqueur et un regard d'où l'on pouvait devenir une note espiègle. Cela dit oui, je connais assez bien le pays. Tu cherches quelque chose de précis ?

Il reprit son air neutre et son sérieux.

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Iwa, chez lui ?
Le Hyûga n’avait pas tout à fait tort. En effet, fut un temps le samouraï s’était quelque peu senti chez lui au sein de la cité de la roche. Il serait certes incapable de dire pendant combien de temps il avait ressenti ce sentiment, mais cela ne l’empêcherait pas de reconnaitre qu’il avait vécu des belles choses.

Seulement, le passé avait fini par le rattraper. Un passé dont il avait fui, duquel il s’était pendant longtemps caché, jusqu’à trouver le courage à travers l’Oterashi et Aimi pour l’accepter et de se préparer à y faire face. Et même si finalement les choses ne s’étaient pas passées comme prévu, il avait fini par accepter et embrasser son destin. Seulement, comment expliquer tout cela à son ancien collègue, qui insistait pour obtenir des explications ? Avait-il intérêt à le faire ? La réponse ne faisait pas l’ombre d’un doute pour lui, qui était resté jusqu’à lors de marbre…

« … Je suis parti après le massacre qu’on a perpétré à Tetsu… » Finit-il par glisser, lui donnant indirectement une des raisons pour lesquelles il n’était pas revenu.

Il était bel et bien parti avec l’intention de revenir.
Seulement, les circonstances en avaient décidé autrement…

« Je suis rentré chez moi à Kaze, là où on a le plus besoin de moi. Il faudra t'en contenter, car je n’ai pas d’autres explications à te fournir. » Reprit-il, d’un air impassible.

Il aurait pu lui parler du piège que son grand-père lui avait tendu. Du fait qu’il fût capturé et torturé pendant 6 mois dans les geôles de Kaze. De tout ce qui suivit et qui le conduisit à rejoindre le Suna no Fukaku-sha. Seulement, il n’en ferait rien.

En effet, il préférait se concentrer sur sa nouvelle mission, celle qu’il s’était fixé après avoir été contraint de quitter le sommet. Et à entendre Tsuyoshi, il pourrait peut-être l’aider dans cette tâche, même s’il trouvait cela quelque peu louche. En effet, la question qu’il se posait c’était de savoir comment un shinobi d’un village caché pouvait se promener librement dans ce territoire hostile et prétendre bien le connaître ? Intriguant, c’était le moins qu’on puisse. Mais peu importait, se dit-il, avant d’essayer de creuser un peu.

« Dans quoi est-ce que tu t’es embarqué ? » Finit-il par rétorquer, en faisant allusion à la longue histoire dont le Hyûga évoqua. « Si tu le connais aussi bien, que dirais-tu de me conduire dans une ville où je pourrais rencontrer les autorités de ce pays ? Je suis las d’avoir à faire à des brigands sans cervelle. Si tu me trouves la moindre personne qui ait un tant soi peu d’autorité, cela me conviendrait parfaitement… » Reprit-il, son regard dévisageant celui de son interlocuteur.

Il prêtait beaucoup d’attention au moindre réaction du Iwajin.

« … Evidemment, si tu crains de les approcher, il te suffit simplement de m’indiquer la ville susceptible de répondre à ma demande. » Conclut-il, en tendant la carte qu’il s’était procuré à son interlocuteur.

Acceptera -t-il de l'aider ?

Le Han avait apporté des explications suffisantes pour l'ex iwajin qu'il était. Il avait besoin de satisfaire sa compréhension sur les raisons du départ d'Iwa de cet homme et en quelques sortes, il les avait obtenues, du moins si elles étaient vraies. Mais en l'état, compte tenu du contexte et des mots et regards échangés, le Hyûga ne doutait pas tellement de la véracité des propos du Han. Il y avait cet aspect émotionnel qui venait donner un cachet véridique à ce qui venait d'être révélé. Le massacre de Tetsu n'est-ce pas ? Le Hyûga porta son regard sur l'accoutrement du Han. Se pourrait-il qu'il soit samouraï ? Si oui cela expliquerait pourquoi l'acte iwajin, certes condamnable, lui avait fait autant de mal. A moins que ce soit des considérations géopolitiques qu'il rapprochait de la condition de Kaze no Kuni qui le menèrent aux conclusions qui furent les siennes.

Un silence s'installa après les premières explications de Musashi. Tsuyoshi ne rétorqua rien. Il réfléchissait tout comme le faisait certainement le Han car tous deux en étaient à se jauger. Avouez que la situation était quelque peu cocasse. Deux anciens iwajins se retrouvant dans un territoire étranger sans qu'aucun d'eux n'ait réellement la "carte" pour se retrouver là. Si Tsuyoshi avait joué jusque là la carte de l'iwajin, il savait qu'il ne pouvait continuer sur cette lancée bien longtemps et ce surtout pas face à Musashi dont il ne savait au final que très peu de choses.

_ Oh... Une très longue histoire ! Répondit le Hyûga avec un sourire malicieux. Puis après une courte pause il répondit encore : Tsume est un pays brisé ou seule la force fait autorité et ce, bien souvent, selon l'expression la plus anarchique possible... Il s'approcha de Musashi afin d'observer sa carte et même de s'en saisir. Il continua : Des autorités, tu en trouveras à tous les carrefours. Si c'est un Daimyo que tu veux rencontrer, je ne sais même pas si Tsume en a un ni où il est. Mais si c'est pour autre chose...

Il venait de se saisir de la carte qu'il regarda un temps avant de la rendre à son propriétaire.

_ Elle est pas mal, mais me semble incomplète. Il y a des choses qu'il ne retrouvait pas sur cette carte, comme la ville de l'Ouest sur laquelle il était tombé en entrant dans ce pays pour la première fois, après avoir passé la seconde frontière, celle avec les tours de garde.

_ C'est Kaze qui t'envoie ici ? Questionna t'il ? Si tu précises ta demande peut-être pourrais-je t'aider, mais à une condition : que je sache quelles sont tes motivations ou du moins qu'elles me satisfassent. Dans pareil cas, alors oui, je serai enclin à t'aider Han Musashi. Demanda t'il en cherchant à croiser son regard.

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Le samouraï se contentait d’écouter son interlocuteur sans rien dire pour le moment. Il lui laissa également sa carte et pris note de sa remarque. De toute évidence, il se doutait que la carte n’était pas complète, mais restait à savoir s’il pouvait la compléter d’une manière ou d’une autre avec l’aide de son ancien camarade.

« Je vois. Et est-ce que tu serais en mesure de la compléter ? Peux-tu m’aider à localiser les carrefours dont tu parles ? » Finit-il par rétorquer.

A la question de savoir s’il était envoyé par Kaze, il agita naturellement la tête.

« … Non, je suis ici de mon propre chef. » Finit-il par glisser.

Aucune raison de douter de lui, après tout s’il y avait bien une qualité qu’on pouvait lui reconnaitre lors de son passage à Iwa, c’était bien son honnêteté. Beaucoup de choses avaient certes changer depuis cette époque, toujours était-il qu’il disait strictement la vérité.

Le Hyûga se montrait alors plus enclin à l’aider, mais à une condition : Musashi devait en dire plus sur ses motivations. Evidemment…

« … Je cherche à rejoindre le Ningen, le camp de Sakaze Tôsen. » Fit-il, d’un très léger sourire, venant légèrement adoucir les traits de son visage.

Voilà qui avait le mérite d’aller droit au but.

Attentif, il cherchait à déceler la moindre réaction chez son interlocuteur afin de prévenir toute forme d'hostilité. En effet, après tout, pour un ninja d’un village caché, il n’en fallait pas plus pour développer une certaine forme d’agressivité à son égard après cette « révélation ».

« Je dois le rejoindre pour pouvoir mieux protéger les miens. » Reprit-il, en reprenant son air habituel.

Maintenant que son but et ses motivations étaient d'une certaine façon exposées, il restait à savoir si le Hyûga voulait toujours l’aider. Ou plutôt le pouvait-il ? Lui qui était un pur produit d’Iwa, un shinobi dans l’âme…

« … Tu penses toujours pouvoir m’aider ou nos chemins vont devoir se séparer ici ? » Finit-il par conclure, cédant la parole au possesseur du Byakugan.

A la première interrogation de Musashi, le Hyûga répondit par un signe de la main et une moue qui indiquaient qu'il en était capable certes, mais peut-être pas à merveille. Lui même n'avait pas encore eu le loisir de tomber sur une carte de Tsume, encore moins une complète. Il ne fonctionnait jusque là qu'avec sa propre expérience et son vécu. Fort heureusement son sens de l'orientation était assez bien affiné et il savait fort bien se rendre au points connus de lui dans ce pays qu'il apprenait encore à connaître.

Pour le reste, il nota dans son esprit, les attitudes, les gestes, les mimiques de Musashi, notamment celle légère lorsqu'il annonça, de but en blanc, son intention de "rejoindre" le Ningen et Tôsen notamment. Le Hyûga arqua un sourcil et inclina la tête sur le côté. Que fallait-il réellement comprendre de ces mots tout ce qu'il y a de plus neutre. Il avait parlé de rejoindre Tôsen. Ce mot voulait certes tout et rien dire à la fois. Une porte ouverte pour faire ce que lui faisait déjà ou une pour s'engager bien plus réellement ?

_ Oh ! Tu veux donc devenir membre du Ningen ? Corrigea t-il tout en observant son interlocuteur. Il eut un sourire aimable. Eh bien tu as de la veine que j'aie changé de casquette récemment autrement l'iwajin aurait été bien embêté de laisser partir ainsi un de ses anciens frères d'arme souhaitant passer à l'ennemi le plus mortel du monde shinobi... Il marqua une courte pause et yeux clos de satisfaction, sourire aux lèvres il dit encore : j'ai toujours su que tu étais un chanceux !

_ J'imagine que tu as tes raisons... Dit encore le Hyûga en marchant vers Musashi et en le dépassant même. Une fois dans son dos, il se tourna légèrement et lui dit alors : Suis-moi.

Il ouvrait la voie et fit marcher Musashi quelques mètres avant de lui dire ces quelques mots :

_ A moins que tu n'aies un moyen de transport assez rapide, nous allons devoir marcher un peu, si cela ne te gêne pas...

Et sans attendre la réponse de Musashi, il continuait d'aller de l'avant en direction de la deuxième frontière.

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

L’épéiste ne dit rien, laissant pour ainsi dire son regard répondre à sa place.
Tsuyoshi en profita alors pour lui apprendre qu’il n’était plus Iwajin, le laissant en quelque sorte croire qu’il faisait partie du Ningen. Voilà qui était fort étonnant, en effet suffisamment pour que Musashi fût incapable de dissimuler sa surprise.

Hyûga Tsuyoshi, un membre du Ningen ? Il avait décidemment du mal à y croire, même s’il s’efforçait de ne pas être complétement hermétique à cette hypothèse…

« … La vie est décidemment pleine de surprises... » Finit-il par rétorquer, d’un petit sourire amusé.

Il n’avait nullement l’intention de l’accuser de menteur ou de le forcer à lui expliquer les raisons qui le poussèrent à rejoindre le camp de l’homme au chapeau. En effet, si c’était vrai, alors Tsuyoshi devait avoir ses raisons, se dit-il, tout comme lui avait ses propres raisons. Toutefois, il se devait d’éclaircir un certain point, ne serait-ce que pour mieux situer son interlocuteur.

« Si tu vois le Ningen comme l’ennemi le plus mortel du monde des Ninjas, cela voudrait-il dire que tu ne te vois plus comme un Shinobi ? Ou alors, es-tu prêt à te sacrifier pour qu’aboutisse le projet de Tôsen ? » Glissa -t-il, quelque peu curieux de connaître la réponse de l’Hyûga.

Finalement, il inspira légèrement pour entrer dans un état méditatif qui ordonnait à ses sens de rester en état d’alerte. Après quoi, il commença à suivre Tsuyoshi sans sourciller.

« Marchons alors. » Fit-il, excluant l’idée de faire appel à Satsujin pour gagner du temps.

Vu comment il était incontrôlable, il valait effectivement mieux éviter de faire appel à lui…

« ... Quand est-ce que tu les as rejoints ? Quel rôle occupe-tu dans leur hiérarchie ? » Finit-il par conclure, dans l’espoir de soutirer quelques réponses à celui qui prétendait avoir changé de casquette…

Ils marchaient donc, Musashi ayant préféré cette option plutôt que celle d'un transport plus rapide, qu'il ne pouvait potentiellement pas assurer, tout comme Tsuyoshi d'ailleurs. ils avançaient donc tranquillement tout en poursuivant leur discussion. Par la force des choses et possiblement parce que Musashi avait occulté d'y répondre, ce fut au Hyûga de répondre aux sollicitations. On le questionnait sur les propos qu'il avait tenu tantôt lorsqu'il avait parlé du Ningen comme ennemi mortel du monde shinobi. Il n'avait fait pourtant qu'énoncer des faits, rien qui ne soit pas connu de tous. Pour un ninja de la coalition, ces faits étaient réels et déjà vérifiables. Un iwajin par exemple, pour avoir subi maintes assauts de Tôsen ou de ses lieutenants, pour avoir même vu ce dernier déclarer la guerre au monde shinobi à ses portes, le savaient pertinemment. Si l'homme au chapeau se sortait vainqueur dans cette guerre alors ce serait la fin du chakra et du monde connu tel qu'il se présentait aujourd'hui.

Tsuyoshi jeta un coup d’œil vers Musashi. Il ne comptait pas nécessairement répondre tel que l'attendait probablement son interlocuteur.

_ A vrai dire, je n'ai pas l'intention de me sacrifier en tant que tel et ce pour aucune cause. Je suis prêt cela dit à prendre mes responsabilités et à agir conformément à mes idéaux. Intégrer le Ningen était la chose à faire et je sais ne pas m'être trompé. Dit-il le regard exprimant toute la fermeté de sa résolution.

Une courte pause, ils marchèrent en silence avant que le Hyûga ne brise ce silence.

_ Et pour toi Musashi ? Que représente le Ningen pour un ex iwajin qui se sent plus utile à sa nation d'origine plutôt qu'à celle d'adoption ? Pourquoi mettre Tsume dans ton équation de vie ? Il porta à nouveau le regard vers Musashi comme pour le jauger.

Ils venaient de débouler sur une clairière. Devant eux, l'horizon se dégageait faisant entrevoir au loin de hautes cimes régulières quoique séparée par un intervalle qui semblait indiquer la main de l'homme. C'était loin, si loin qu'il était encore difficile de véritablement savoir ce qui se dégageait au loin, sauf bien entendu pour un "habitué" des lieux.

_ Je suis du Ningen depuis bientôt une lune. Je suis arrivé ici durant l'automne et nous y sommes toujours... Répondit-il avant de poursuivre : J'y occupe une place plutôt correcte, mais ici, peut-être le verras-tu, tout est différent. Il n'y a pas véritablement de hiérarchie... Nous sommes au pays des hommes et des femmes libres !

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Musashi jeta un bref coup d’œil à son ancien camarade, dont les propos demeuraient quelque peu mystérieux. Cela ne l’empêcha pas pour autant de ressentir toute sa détermination et le poids de la quête qu’il semblait visiblement mener. Et même s’il serait incapable d’en mesurer la teneur et la portée de ce dans quoi l’Hyûga s’était lancé, le Han ne restait pas moins persuadé que son ex-camarade savait ce qu’il faisait…

« Je vois. Va au bout de tes idées et n’ait point de regret, alors. » Finit-il par rétorquer, d’un ton encourageant.

C’était tout ce qu’il pouvait lui souhaiter, quelque soit les desseins de Tsuyoshi. Tant que ses projets ne menaçaient pas d’une façon ou d’une autre Kaze, il y avait évidemment très peu de chance que le samouraï se retourne contre lui.

Quant aux interrogations qui lui étaient posées, Musashi s’accorda un petit instant de réflexion, durant lequel son regard était tourné vers l’horizon.

« … Des projets du Ningen dépendent la vie ou la mort des miens, comme de beaucoup d’autres à travers le monde… » Commença -t-il, dans un premier temps, le regard toujours tourné vers l’horizon, l’air quelque peu songeur. « … Je refuse que Kaze revive ce qui s’est passé avec Ichibi… En l’occurrence, plutôt que de les laisser attaquer n’importe comment, je veux leur proposer une alternative où plus aucun des miens n’aura à souffrir de leur folie… » Ajouta -t-il, en tournant la tête vers Tsuyoshi, le regard plutôt déterminé.

Bon c'était pas tout à fait ça, mais ce n'était pas non plus faux. L'essentiel, ce qu'il n'y avait aucune incohérence dans son discours, du moins pas pour lui...

Finalement, alors qu’ils continuaient de marcher, Tsuyoshi lui appris qu’il était au sein du Ningen depuis l’automne et qu’il occupait une place « correcte ». Il lui apprit également qu’il n’y avait pas véritable de hiérarchie, que le pays des griffes était pour ainsi dire le pays des hommes et des femmes « libres ». Musashi se contenta naturellement d’un léger hochement de tête. Il avait désormais une petite idée de comment se présentaient la hiérarchie et le mode de gouvernement de cette contrée. Sur certains aspects, il voyait même une similitude avec Kaze, où même si la hiérarchie était présente, les soldats demeuraient très libres dans leur champ d’action ; tout le contraire de ce qu’il avait évidemment connu à Iwa….

« Je vois. » Finit-il par glisser. « Et où s’arrête cette fameuse liberté ? Sinon, as-tu déjà pris part à une mission d’envergure ? Concrètement, tu rends des comptes à qui ? » Conclut-il, toujours dans l’espoir de gratter quelques infos.

Le Hyûga continuait d'avancer tout en écoutant son interlocuteur. Il passaient dans une zone bien aérée ou le vent semblait donner libre court à ses amusements. Des feuilles mortes étaient soufflées gentiment ici. Là un peu de sable par moment s'élevait laissant imaginer la quantité de poussière en suspens dans l'air dès lors que le vent retomberait. Ce même vent venait caresser les endroits découverts sur le corps des deux shinobis. Musashi probablement ne devait rien ressentir, lui qui avait le corps recouvert d'une fine armure que certainement seul un dojutsu permettait de déceler.

Alors qu'ils marchaient encore, le Hyûga s'arrangea pour être à peu près à la hauteur du Han. Réglant son pas sur celui du visiteur, il finit au bout d'un moment par désactiver son Byakugan après avoir pris le soin d'observer un peu les alentours. Leur progression les menait toujours plus en avant, vers les avants-postes.

_ Ce que tu dis là n'est pas à l'avantage d'un membre du Ningen. Tu m'as pourtant affirmé vouloir rejoindre la faction tantôt. Le Hyûga s'arrêta. Sourcils froncés, il s'était tourné vers Musashi qui s'était certainement arrêté à son tour. Rejoindre le Ningen c'est épouser totalement sa philosophie. Cela passe par oublier les tiens comme tu dis et cela exclue le fait que les actes décidés par la hiérarchie puissent être considérés comme pure folie... Je veux dire et si tu parviens à discuter avec quelqu'un et que tu essuies un refus ? Que feras-tu ?

Tsuyoshi écarta les bras comme s'il souhaitait accueillir quelque chose ou quelqu'un. Il s'ouvrait et par là même essayait de faire en sorte que le Han s'ouvre davantage.

_ A moins de n'avoir pas très bien saisi ton propos, je me dois d'être clair. Je n'ai pas envie de deux choses : que l'on remette en cause mon implication et mon appartenance au Ningen parce que je t'aurais ouvert une porte et que derrière tu agisses de sorte à me compromettre... Il fit lever son pouce puis continua : Et je n'ai pas envie non plus de me battre contre toi, là, maintenant, car autant que je me souvienne, c'était très chiant de t'affronter. L'index s'était levé pour marquer le second point de son propos. Alors il va me falloir en savoir plus sur ce qui te mène ici Musashi. Autrement, je crains fortement de ne plus pouvoir t'être utile...

Face aux propos du Han, le Hyûga s'était vu forcé de mettre les points sur les i. Il y avait beaucoup trop en jeu pour qu'il se permette d'introduire Musashi qui derrière agirait à la légère ou selon ses seuls intérêts mettant du même coup en péril les siens. Lui était du Ningen depuis peu, sa place et sa réputation dans cette faction, il en était encore à la construire patiemment. Il ne pouvait se permettre de prendre le risque qu'un ninja, qu'il avait connu certes, mais dont il ne savait plus rien, agisse directement contre le Ningen. Son implication à de potentielles actions de Musashi serait certainement soupçonnée, à tort ou à raison. Que Musashi soit un ennemi du Ningen ou veuille être un membre réel de la faction lui importait peu. Après tout, il verrait rapidement sur le terrain comment fonctionne le Ningen. Non, son problème à lui était ailleurs.

Sourcils froncés, le Hyûga exprimait certes l'ouverture de part son expression corporelle, mais son visage lui, indiquait une forte détermination. Il était probable qu'il agisse tel qu'il l'avait signifié. La chose était très probable d'ailleurs.

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Etonné de voir le Hyûga s’arrêter, le samouraï finit par faire de même et écoutait ce qu’il avait à dire. Visiblement, Tsuyoshi n’appréciait pas ses propos, et trouvait pour ainsi dire son raisonnement contraire à celui d’une personne aspirant à rejoindre le Ningen. Tout était une question de point de vue, d’interprétation, songea naturellement Musashi, alors qu’il restait de marbre.

Il laissa son ancien camarade aller au bout de son raisonnement, cernant alors sans peine ses inquiétudes. Ses craintes étaient pour ainsi dire légitimes, aussi le samouraï ne lui en voudrait guère s’il décidait de l’abandonner ici. Avant, il lui devait quand même quelques clarifications…

« Tu me demandes d’agir sans réfléchir, c’est ce que tu fais ? » Demanda -t-il, dans un premier temps. « … Et détrompe-toi, l’objectif que je poursuis est tout à l’avantage du Ningen. Que j’épouse ou non leur philosophie n’a aucune espèce d’importance, pourvu que je les aide à atteindre leurs objectifs en limitant la casse, tu n’es pas d’accord ? » Questionna -t-il, en observant attentivement la réaction de l’Hyûga.

Le fanatisme n’avait de toute évidence jamais été son truc. Et ça ne le sera probablement jamais…

« Si on me refuse de faire partie du Ningen ? » Reprit-il, sans forcément attendre une réponse de la part de Tsuyoshi. « … Eh bien c’est simple, je leur donnerai une raison de revenir sur leur décision. Je peux à moi seul convaincre Kaze de quitter la coalition. Je peux gonfler le rang du Ningen avec une horde de mercenaire. Je peux créer une parfaite diversion pour faciliter les projets des lieutenants. Et bien d’autres choses… » Ajouta -t-il, d’un air relativement neutre, ne voulant pas trop en dire à ce stade des choses.

Un excès de confiance ? Non, puisqu’il était réellement capable de faire tout ce qu’il venait de souligner. Mais qu’en est-il de Tsuyoshi, qui doutait visiblement de ses intentions ?

« … Et toi, Tsuyoshi, qu’as-tu fait pour rejoindre le Ningen ? Qu’as-tu accompli pour être accepté parmi eux ? J’imagine qu’il ne t’a pas suffi de clamer épouser totalement leur cause ? » Finit-il par glisser, l’air inquisiteur.

Il était curieux de savoir cette fameuse « longue » histoire, s’il était enclin à le partager.

« Bref, je comprends tes craintes et si tu veux qu’on se quitte ici, faisons-le. Après tout, ce ne sera qu’une question de temps avant que je ne trouve un des avant-poste… Sache toute de même que certes je ne cherche pas à rejoindre le Ningen parce que je crois aveuglement en leur cause, ce n'est pas le cas et ce ne sera jamais le cas... Mes intentions se limitent uniquement en la protection des miens, pour cela je suis prêt à faire tout ce qu’on me demandera. Face à ce qui est inévitable, plutôt que de chercher à lutter vainement, autant s’employer pour limiter les dégâts, tu n’es pas d’accord ? » Conclut-il, avant de jauger son camarade et voir s’il devait poursuivre le chemin seul ou avec lui…

Lorsqu’il parlait de limiter les dégâts, il entendait évidemment limiter les pertes civils. Après tout, si le projet de l’homme au chapeau aboutissait, c’en serait fini de toutes les entités possédant le chakra. Si cela se produisait, Musashi l’accepterait, il s’y était désormais préparé, surtout après les événements survenus durant le sommet. Il allait néanmoins sans dire qu’il était encore beaucoup trop tôt pour qu’il subisse passivement le cours des choses…

Et si finalement c’était aussi la raison pour laquelle Tsuyoshi avait rejoint le Ningen ? Malheureusement, c'était à priori impossible de le savoir sans dévoiler entièrement son plan...

Le Hyûga écoutait les réponses de Musashi. Il comprit assez vite qu'ils ne s'étaient pas pleinement compris mais n'empêche le kazejine avait répondu en grande partie à ses interrogations et en quelques sortes avait levé le voile sur ses peurs. Il pouvait lui faciliter son intégration, il pouvait aisément l'aider à devenir un membre du Ningen, mais tel qu'il avait essayé de lui faire comprendre, il ne voulait pas que son aide devienne un problème pour lui pour peu que les idées du kazejine, qui jusqu'ici n'étaient absolument pas claires pour lui, se retournent contre lui et mènent à lui faire perdre ses acquis. S'il y a bien une chose qu'il avait appris depuis qu'il était ici, chacun a ses motivations pour être membre du Ningen. A bien des égards, la hiérarchie se souciait peu de la loyauté de ses troupes, dans la mesure où il y avait de fait une grande distance tant physique que de l'ordre de la confiance entre le ou les leaders de la faction et le reste des membres du Refuge. Ce que voulait faire Musashi, pour lui, ressemblait bien plus à une démarche de partenariat entre deux entités distinctes plutôt qu'à un enrôlement d'une personne dans un groupe. Musashi venait ici certainement en tant que représentant de Kaze. De qui avait-il reçu cette onction ? Tout ceci en un sens était intéressant.

_ T'empêcher de réfléchir ? Musashi... Toi aussi ! Protesta t'il. Il était étonné que son interlocuteur en vienne à cette conclusion, lui qu'il avait facilement placé le kazejine parmi les cerveaux d'Iwa avec Meho et une certaine Yukari... Que Musashi ne comprenne pas pleinement son propos était quelque peu étonnant mais passons !

_ Oui tu as raison. Mon point allait toutefois totalement dans le sens opposé de ton raisonnement. J'avais supposé dans un premier temps que tu souhaitais t'engager pleinement dans le Ningen et d'entendre de positionner comme un élément extérieur aux élus de l'humanité m'a fait tiquer. Je n'ai pour l'instant croisé aucun élu qui ait une orientation de pensée telle que la tienne. Tous sont pleinement impliqués et œuvrent pour la totale victoire du Ningen et ce sans concession. Ex mizujin, ex hijin, ex tsuchijin aucun n'a de prétention concernant son pays d'origine. C'était là ma crainte. Que je t'aide à devenir un élu et que derrière suite à tes négociations que l'on refuse tes propositions et que de la frustration née de cela tu ne crées du grabuge qui me soit indirectement imputé. Voilà ma crainte !

Il espérait que son propos était plus clair. Si ça ne l'était pas, eh bien ils passeraient outre.

_ Ecoute ce que tu comptes faire est très bien. Je ne sais pas si tu parviendras à tes fins, et ce à cause de quelques problèmes ponctuels que tu pourrais rencontrer, mais peut-être que ta bonne étoile t'aidera justement à éviter bien des écueils. Dit-il encore les bras écartés et les traits du visage désormais comme apaisés.

_ Sans moi tu pourrais bel et bien intégrer le Ningen oui, car il suffit de clamer son adhésion à la cause de Tôsen. Et les ninjas qui font preuve d'un peu de force sont bien entendus les bienvenus. Je n'ai pour ma part pas eu besoin de proposer plus que cela et j'imagine que beaucoup d'autres élus le sont devenus ainsi ou peut-être même plus facilement encore ! Après tout Tôsen lui-même à appelé à la mobilisation massive, à rejoindre massivement sa faction et ce sans conditions autre que celle tacite d'épouser sa vision, du moins il me semble.

Sans attendre d'autres réactions de la part de Musashi, tout en l'écoutant cependant, il tourna les talons et se mit à marcher après avoir fait un signe de la tête envers lui pour lui dire "allons-y". Ils marchèrent encore plusieurs minutes avant que le Hyûga ne brise le silence.

_ Et donc tu es parvenu à un poste important à Kaze ? Hasarda t'il tout en continuant à progresser, à aller de l'avant.

Ils n'étaient plus très loin d'un des avants-postes qui se dégageait maintenant clairement du paysage. Plus ils avançaient, plus ils voyaient le bâtiment grossir, grossir. Les individus à l'intérieur, du moins ceux qui voulaient bien se montrer à la tour de guet, se faisaient voir. Ils avaient été repéré, depuis certainement un bout de temps. Un homme et une femme se tenait en bas du bâtiment les bras croisés.

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Ils s’étaient visiblement mal compris.

Aussi, Musashi accueillit les clarifications de Tsuyoshi d’un léger signe de tête. Il voyait désormais plus clair, il cernait toutes les craintes de son ancien camarade. Des craintes encore une fois légitimes.

Alors qu’il aurait pu se lancer dans une longue tirade pour montrer qu’il y avait d’autres façons de faire, qu’il ne fallait pas craindre son approche du simple fait qu’elle n’était pas adoptée par la majorité, il n’en fit rien et se contenta de rassurer son interlocuteur autrement.

« … Tu te projettes trop loin. Sache néanmoins que je ne ferais rien qui te porterait préjudice. Et si je venais à vous rejoindre, tu ne seras en rien responsable de mes actes. Dans le cas contraire, je m’en irai explorer d’autres pistes, ne t’en fais pas. » Rétorqua -t-il, en gardant son air habituel.

Après tout, il n’était pas fou.

En effet si on lui refusait de rallier le Ningen, et s’il ne trouvait aucun argument pour renverser la vapeur, alors il irait naturellement exploiter d’autres pistes plutôt que du perdre son temps ou de se lancer dans un assaut aussi désespéré que suicidaire. Comme lors du sommet, Musashi ne s’engageait jamais dans une bataille qu’il savait perdue d’avance…

Quoi qu’il en fût, il écouta activement les explications de Tsuyoshi sur comment il avait rallié le Ningen, avant de lui répondre :

« Bien. Cela devrait être dans mes cordes… » Fit-il, simplement.

Maintenant restait à voir si ce moment se présentait, est-ce que son ancien camarade exposerait sa vie d’autrefois et émettrait des réserves quant à son adhésion ? C’était une hypothèse que Musashi préférait ne pas écarter. Rien n’était impossible. Il s’y préparait naturellement en conséquence.

En attendant, ils reprirent la route, s’enfonçant de plus en plus à l’intérieur du pays des griffes. Ils avaient déjà parcouru une bonne distance, sans doute des longs kilomètres. Et c'était un nouveau paysage qui commençait à se dessiner à l’horizon.

Tsuyoshi finit alors par briser le silence, s’enquérant sur le rôle que le samouraï occupait au sein de Kaze. Tournant légèrement la tête vers lui, Musashi lui rétorqua sans l’ombre d’une hésitation :

« J’entretiens de bonnes relations avec les nouvelles autorités du pays. »

Tsuyoshi devra en effet s’en contenter, du moins pour le moment...

S’affichait finalement devant eux un des avant-postes mentionnés par le Hyûga. Plus ils avançaient, plus le Kazejin accordait une attention particulière aux détails, allant des nombre d’édifices, leurs tailles, les axes d’entrées et de sorties que de nombre d’individus qu’il lui était possible d’identifier.

« … Il y en a combien, des avant-postes de ce genre ? » Finit-il par demander, tandis qu’ils s’approchaient du couple situé en bas du bâtiment.

Tsuyoshi s'était contenté de hocher de la tête après les propos du Han. Il continua d'avancer donc tout en réfléchissant certes à tout ce qu'ils s'étaient dit. Il y avait bien quantité d'informations partagées de part et d'autre et bien des non dit. Mais pour autant, une fois qu'il se serait séparé du Han, peut-être aura t-il l'occasion de réfléchir sur qui il avait affaire réellement et quelles pouvaient être les intentions de Musashi. Comme avec Fuyumi, il y avait quelque chose de flou. Si pour l'Initiatrice, les choses étaient plus compliquées à démêler, pour le Han c'était certainement plus aisé. Quelque part, il l'avait affirmé lui-même, il n'était pas pour l'idéologie de Tôsen.

Ils avaient marché plusieurs longues minutes, faisant avancer le paysage devant eux comme on tirerait un tapis roulant vers eux, tapis sur lequel se trouverait un décor à la fois mouvant et pourtant figé. Le bâtiment avait cessé de grossir à vue d’œil, signe qu'il étaient désormais proches.

_ Des avants postes du genre ? A vrai dire je ne sais exactement... Il y en a en tous cas une foule. beaucoup s'y sont grillés les ailes en tentant de les franchir... Continua t'il en pensant évidemment à ces gens de l'Est qui leur avaient permis de s'infiltrer à travers les lignes lors de la mission d'infiltration iwajine.

Ils étaient arrivés devant le couple. L'homme était armé d'une espèce de hache, oui c'était bien cela, quand bien même elle était plus grande qu'une hache ordinaire et faîte d'un tout autre matériau. La femme, elle, ne semblait pas, du moins à première vue, posséder une quelconque arme. Pour autant, pour les shinobis qu'ils étaient, tous savaient pertinemment que même sans arme, un shinobi demeure dangereux.

_ Qui va là ? C'était la femme qui avait ouvert les hostilités le plus sèchement du monde. Au dessus du duo, un troisième larron observait la scène d'un œil mauvais tout en zieutant les alentours. Il semblait crispé. Peut-être était-il en train d'utiliser ou de préparer une technique ? Le Hyûga n'oubliait qu'à Tsume no Kuni, les gens étaient prompts à déclencher une querelle pour un rien, plus que nulle part ailleurs en ce monde.

_ Un élu et un... futur élu ? Dit-il en se tournant vers Musashi tout en laissant clairement entendre une pointe d'interrogation dans son propos. A Musashi de rectifier au besoin.

_ On t'a jamais vu par ici l'élu... Rétorqua l'homme avec la hache énorme.

_ Normal ! Je ne vous ai moi-même jamais croisé ! Dit Tsuyoshi sourire aux lèvres en continuant d'avancer sans hésitation vers le duo. Il jeta tout de même un œil vers l'homme en hauteur afin de s'assurer qu'il ne ferait rien qui lui cause du dommage. Sans son Byakugan, il en était réduit à devoir œiller tel les simples ninjas.

_ Je suis Tsuyoshi, élu depuis peu. Introduit par l'Initiatrice en personne ! Dit-il les bras écartés en signe de totale ouverture. Pour appuyer son propos, il s'avança jusqu'à portée du duo et sur une grosse pierre disponible il montra son passeport au duo. La chose elle était certainement moins visible du Han, mais il saurait voir un tatouage quelle que soit la distance entre eux.

_ Humpf... Grommela l'homme. Et lui ? Continua t'il.

_ Je l'ai rencontré à la Croisée des valeureux, il semblait perdu. Un échange avec lui m'a permis de savoir qu'il valait mieux que je le mène jusqu'ici et peut-être même au delà. Du moins si vous jugez la démarche pertinente... Puis il se tourna vers Musashi, lui laissant la latitude de se présenter.

Son pied était revenu à terre, celui où se trouvait son tatouage bien présent sur son mollet gauche et désormais caché par son pantalon comme au départ.

code couleur des dialogues:

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

« Je vois. » Se contenta -t-il.

Arrivant finalement devant l’avant-poste, la jeune femme se précipita pour les interpeller. Musashi lui adressa alors un bref regard, avant de reporter ses pupilles sur l’homme à la hache, puis le troisième larron qui avait l’air de les observer attentivement. Il balaya ensuite la zone du regard, avant de reporter ses yeux à tour de rôle sur Tsuyoshi et la kunoichi du Ningen.

« Un potentiel allié, en effet. » Finit-il par glisser, tandis que l’homme à la hache venait creuser à son tour.

Musashi laissa naturellement le soin au Hyûga de rassurer ses camarades du Ningen. Cependant, étonnamment, ils n’avaient pas l’air de se connaître, et Tsuyoshi dû visiblement leur montrer une sorte de tatouage avant qu’on le laisse tranquille.

Arriva alors le moment de se pencher sur le cas du samouraï, qui ne pouvait désormais plus se contenter de se murer dans le silence.

« Musashi du désert. J'ai décidé de répondre à l’appel de Sakaze Tôsen. Je souhaite en effet être des vôtres. » Glissa -t-il, en fixant ses deux interlocuteurs.

Un peu trop facile, il en avait conscience.

« … Il m'a fallu certes du temps, mais j’ai fini par comprendre qu’il n’y avait pas d’autre moyen d’atteindre mon but que celui proposé par votre « maître ». En l’occurrence, à moins que vous n’ayez un tant soit peu d’autorité pour traiter ma demande, je vous demande de nous diriger vers une personne susceptible de le faire. » Conclut-il, d’un air neutre.

Aucune animosité. Il ne souhaitait simplement pas perdre son temps avec des sous-fifres, si tant est que ces trois individus l’étaient...

Le Hyûga eut tout le loisir de voir comment Musashi se débrouillait face au enquêteurs du Ningen. Ces derniers lui posaient des questions plutôt simples et lui avec un naturel et une simplicité déroutante leur répondait. Son discours était simple, posé, courtois et surtout efficace. Le Hyûga appréciait le style. Il s'en sortait extrêmement bien jusqu'ici, mais ce n'était que le début de son périple dans le Ningen jusqu'à pleinement être accepté, du moins, s'il devait l'être.

Chacun des membres du duo du Ningen porta le regard vers l'autre. En un signe qui était imperceptible du Hyûga, ils s'étaient accordés. L'homme prit les choses en main à nouveau comme envoyé à la besogne subtilement par la femme. Il déclara :

_ Bon c'est correct pour nous. Dit-il à l'endroit de Musashi. S'étant tourné vers Tsuyoshi, il continua :

_ Tu te portes garant de lui ? Questionna t'il.

_ Garant ? Non... Je peux le mener au refuge et lui faire passer la procédure mais ça s'arrête là. Dit le Hyûga fermement en prenant le soin de regarder dans les yeux son interlocuteur afin de bien faire passer son message.

_ Humpf. Grommela l'homme. Il se tourna à nouveau vers la femme. Celle-ci cette fois-ci acquiesça. L'homme marcha vers elle et s'introduit dans le bâtiment. A la porte, il s'arrête et son buste fut caché momentanément par le mur attenant à la porte. Il semblait farfouiller quelque chose sur une table. Après quelques secondes, redressant son buste, il apparut alors aux yeux du duo avec un parchemin sur lequel était gribouillé des choses et de quoi écrire. Il invita le duo à passer à l'action.

_ Me faut ton nom ici, ton âge et ta profession ainsi que le lieu de ta provenance et un résumé de ta venue dans l'Ouest... Dit-il à l'intention du Han tout en lui tendant les objets une fois qu'il fut parvenu au pas de la porte.

Le Hyûga s'était lui aussi rapproché histoire de voir l'intérieur du bâtiment et même ce qui était écrit sur le parchemin. Il s'agissait d'un registre, un simple registre des entrées. Le Hyûga fit une petite moue qui indiquait qu'il était bluffé par cette organisation, lui qui n'avait trouvé ici à Tsume pour le moment qu'anarchie.

Attendant patiemment que Musashi remplisse ses devoirs administratifs, le Hyûga observait l'intérieur de la salle. Il n'y avait pas grand chose. Des matelas visibles au sol, empilés. Des armes au sol, mais adossés au murs, des équipements accrochés sur le mur. Là bas, dans une pièce attenante, une odeur de thé. Oui c'était bien cela, l'on cuisinait par ici et cela sentait bon !

Si Musashi terminait de renseigner les cases demandées alors au travers d'une porte visible de l'autre côté de la pièce, il leur serait permis de pénétrer sereinement dans l'Ouest.

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

Le Samouraï sourit légèrement devant le refus du Hyûga de se porter garant de lui. Décidemment, il tenait beaucoup à sa nouvelle position et n’était absolument pas prêt à prendre le moindre risque susceptible de le compromettre. Chose que Musashi saisissait parfaitement, bien qu’il ignorât encore tout de ses véritables motivations…

Reportant finalement son regard sur l’homme à la hache, le Han attendait de voir si l’absence de garant risquait de poser un problème ou non.

Si le visage du « gardien » lui parut peu rassurant, l’élu décida finalement de les faire attendre. Il se dirigea en effet vers le bâtiment, puis entra à l’intérieur avant de revenir quelques instants plus tard avec un formulaire que le samouraï se devait de remplir. Ainsi, ils tenaient un registre, songea Musashi, qui ne les pensait pas aussi organiser. Intéressant, se dit-il, avant d’opiner d’un léger signe de tête.

Il s’avança et se saisit de la plume avant de renseigner ce qui lui était demandé : « Suishô H. Musashi, 19 ans, Mercenaire en provenance de Kaze no Kuni ». Il ne cachait rien, Tsuyoshi pouvait clairement voir ce qu’il avait consigné. S’il le reprenait sur son nom de famille, alors il lui donnerait peut-être quelques explications nécessaires…

Balayant rapidement l’intérieur du bâtiment du regard, il finit par ramener ses pupilles sur l’homme à la hache :

« Est-ce qu’il vous faut autre chose ? » Demanda -t-il.

Il jeta ensuite un bref coup d’œil à la kunoichi, puis Tsuyoshi, attendant alors patiemment la prochaine étape...

Devait-il rencontrer d’autres personnes ? Ou cela suffisait-il pour faire partie du Ningen ? Il n’allait pas tarder à le savoir…

Le Hyûga avait observé toute la scène. Sans mot dire, il avait évidemment pris le soin de regarder ce qu'écrirait Musashi et comment il se présenterait. Il faut dire qu'il s'agissait certainement d'une coutume mal placée qu'il avait lui-même hérité de Fuyumi. Elle avait pris un malin plaisir à le regarder se dépêtrer dans ses présentations. Par curiosité, lui également en faisait de même. Comme il s'y attendait, Musashi se tira d'affaire à merveille. A vrai dire, lui n'avait pas tellement d'éléments qui pouvaient le compromettre. Il n'était pas un noble de naissance, du moins son clan n'était pas connu à l'échelle mondiale, il n'occupait pas un poste internationalement connu, il avait la position parfaite pour se faire enrôler sans bruits, sans ambages.

D'un regard amusé, le Hyûga avait remarqué comment Musashi après avoir rempli les formalités s'était tourné vers la femme et à elle lui avait demandé s'il n'y avait rien d'autre à faire. Il l'avait dit d'une manière ! A la fois détachée mais compte tenu du contexte. Le Hyûga ne put s'empêcher à penser à de la drague légère et à priori il ne fut pas le seule considérant comment l'homme à la hache tout de suite s'était interposé. Pour sûr ce dernier tenait particulièrement à sa coéquipière. Après tout, à trois en ce lieu... Pour peu qu'ils soient régulièrement affectés au même poste, durant les même tours de garde...

_ Ouais ça va ! C'est parfait ! Répondit-il d'une voix mauvaise.

_ Excellent ! Allons-y alors ! Dit le Hyûga à l'intention du Han, comme pour éviter que ce dernier n'envenime inutilement la situation. Bien entendu, il savait bien que Musashi n'en ferait rien. Il n'était pas de cette trempe là, de ces fauteurs de troubles qui aiment à semer le désordre inutilement.

C'est alors qu'il franchit le pas de la porte, l'autre porte, celle qui menait en direction du pays de l'Ouest. Lorsqu'il l'ouvrit, il huma l'air de ce lieu, comme si l'air en lui même était différent d'un côté ou de l'autre du bâtiment, d'un côté ou de l'autre de la chaîne des avants postes de cette ligne de démarcation.

_ Te voici dans Tsume Ouest... Une zone plus sécurisée, plus civilisée, même si beaucoup gardent les mêmes réflexes que les abrutis que tu as étalé tantôt. Dit le Hyûga en se tournant vers Musashi, une lueur maligne dans les yeux. Oui, il savait bien que c'était lui qui avait martyrisé les brigands qu'il avait croisé tantôt. Qui d'autre l'aurait fait ?

Ils avancèrent petit à petit s'enfonçant bien plus dans l'Ouest et s'éloignant des avants postes. Ils durent évoluer plusieurs heures avant que la nuit ne tombe. En marchant, le Hyûga avait cueilli des fruits de saison, qu'il partagea avec son partenaire. En marchant, ils se restauraient. La ville la plus proche, du moins celle qu'il souhaitait atteindre était loin, mais après chaque heure toujours plus proche. A la tombée de la nuit, ils avaient rallié Kohai.

_ Voici une ville que je n'ai pas trouvée sur ta carte par exemple. Kohai ! Peut-être pourais-tu la marquer ? Si Musashi daignait lui présenter la carte, alors du doigt, il pointerait la position approximative de la ville. Bien entendu la chose n'était guère obligatoire. Le Hyûga avait parfaitement confiance au sens de l'orientation du Han quand bien même ce dernier mettait les pieds pour la première fois ici. Après tout pour un homme du désert, l'orientation était obligatoire de mise autrement ce serait tout de même un comble !

Après avoir présenté son mollet et avoir définitivement compris pourquoi il valait mieux le placer à un endroit bien visible, le Hyûga grâce à son passe-partout, permis au duo de rejoindre une taverne où ils pourraient passer la nuit. Une fois que le duo se trouva chacun sa chambre, Tsuyoshi prit congé de Musashi en lui disant qu'il l'attendait au rez de chaussée, au comptoir à 7h pour le départ.

Une fois qu'il fut "libéré" de son rôle de guide, le Hyûga se paya le luxe d'une promenade avant de rentrer se coucher.

Tsume no Kuni, Automne 204.
Croisée des valeureux.

L’homme à la hache n’appréciait visiblement pas que le samouraï se tourne vers sa collègue. Comme s’il avait quelque chose à faire d’elle…

Quoi qu’il en fût, le Kazejin ne dit pas un mot, se contentant en effet de dépasser le gardien de l’avant-poste et de suivre simplement Tsuyoshi. Ainsi, ils finirent par franchir la porte du bâtiment et accéder finalement à la partie supérieure du pays des griffes. La différence, il le ressentait clairement, et ce avant même que son ex-camarade ne dise quoique ce soit. Il ne savait pas comment l’expliquer, mais l’air paraissait en effet quelque peu différent, comme s’il avait à faire à une nouvelle atmosphère. Ou alors, ses sens lui jouaient simplement des tours…

Peu importait, finit-il par se dire, tandis qu’il accueillait les remarques de l’élu d’un léger hochement de tête.

Silencieux tout au long du trajet, le Han focalisait son attention sur son environnement et s’efforçait de bien mémoriser tout ce qu’il voyait.

Finalement, ils rallièrent à la nuit tombée une ville qui n’existait pas sur sa carte. Chose que Tsuyoshi ne manqua d’ailleurs pas de lui faire remarquer. Dégainant naturellement sa carte, il l’étudia brièvement, avant de solliciter l’aide de l’Hyûga.

« J’imagine qu’elle doit se situer quelque part, dans cette zone… » Fit-il, dans un premier temps, en indiquant la zone en question. « Quel est le point exact ? » Demanda -t-il, en rapprochant la carte près de son interlocuteur.

Aussitôt qu’il lui indiqua la localisation de cette ville, il s’empressa de l’entourer et d’y ajouter le nom de la ville. Il en profita pour glisser une petite annotation sur la localisation de l’avant-poste, qui ne figurait malheureusement pas sur la carte. Si son camarade était paranoïaque, sans doute qu’il penserait que Musashi préparait quelque chose, vu le soin avec laquelle il essayait de reconstituer une carte fiable de Tsume. Pourtant, pour l’heure, il n’avait rien en préparation contre le pays des griffes. En effet, absolument rien contre le pays…

Quoi qu’il en fût, il remercia Tsuyoshi pour son aide, car sans lui il ne serait certainement pas arrivé jusqu’ici sans accroc, et se contenta de nouveau de le suivre jusqu’à une certaine taverne. Ils finirent alors par se séparer, chacun allant gagner sa chambre pour la nuit.

Si l’élu de l’humanité allait peut-être profiter pour bien se reposer, Musashi n’en finit rien, allant en effet, cinq minutes après avoir visité sa chambre, rejoindre le toit du bâtiment.
Assis en tailleur, il contemplait passivement l’horizon, laissant le vent le caresser comme il avait pour coutume de le faire, tant du temps où il était à Iwa et lorsqu’il se trouvait à Kaze.

Se laissant peu à peu dominer par la mélancolie, il finit après un certain temps par s'assoupir sur le toit de la taverne, ses armes bien serrées contre lui...

Le lendemain matin, il se réveilla très tôt comme à l’accoutumé, et s’adonna à une petite séance de méditation, avant de retourner dans sa chambre d’hôtel. Après une petite toilette, il s’hydrata et s’équipa, puis s'en alla retrouver Tsuyoshi…

« Bien dormi ? » Glissa -t-il, en voyant le Hyûga qui l’attendait devant le bâtiment. « ... Alors, quelle est la prochaine étape ? » Reprit-il, en allant droit au but.

Le Hyûga avait pris le soin de se rendre à la fameuse taverne où il avait livré combat contre Inuzuka Inuko. Sur place, il constata que le bâtiment n'était toujours pas sur place mais que les débris étaient totalement évacués et qu'à la place, tout un arsenal permettant de remettre sur pied l'édifice. Il y vit des planches, des poutres, des pierres taillées. Il était certain que des fonds avaient été débloqués pour reconstituer le bâtiment. Une bonne chose. Quelque peu nostalgique de cet épisode de sa vie, le Hyûga chercha à trouver des traces de présence de la kunoichi. Il n'en trouva pas et ce malgré une brève activation de son Byakugan et une fouille plutôt minutieuse des lieux à l'aide de son dojutsu. Par chance, il avait trouvé la localisation de deux individus dont un qui lui semblait familier. S'étant rapproché de ce dernier, après avoir évidemment désactivé son Byakugan, il finit en s'approchant par reconnaître le barman. Ce dernier également l'avait reconnu.

_ Oh ! Tiens donc ! Ce serait pas notre tavernier ! S'exclama le Hyûga.
_ Oh merde ! Lâcha le concerné. Il était évident qu'il n'avait pas envie de revoir la tronche de Tsuyoshi, et ce même en portrait.
_ Oh non je ne viens pas t'enquiquiner ! Répondit aussitôt le Hyûga. Il poursuivit : Je dois même te dire que je suis désolé pour ton bâtiment. Véritablement ce n'est pas ma faute, c'est Inuko qui a commencé !
_ Ça me fait une belle jambe de savoir qui a commencé... Dit-il d'un ton glacial. Il continua d'un ton plus ferme d'où l'on pouvait clairement déceler des tonalités agressives : 3 semaines d'arrêt et je n'ai aucune idée de quand mes affaires vont reprendre. C'est vous qui les nourrissez ma famille ?
_ Vraiment navré... Et le Gouverneur ne vous appuie t'il pas ?
_ En quoi ça vous regarde ?

Le Hyûga resta stoïque un moment, puis il farfouilla quelque chose dans la poche de son habit avant de remettre quelque chose au tavernier. Quelques ryos de forte valeur.

_ Au moins pour prouver ma bonne foi et vous appuyer un peu... Dit-il.

Le tavernier le regarda droit dans les yeux puis il se saisit des pièces d'un geste sec.

_ Avec un peu de bonne volonté vous saurez trouver en moi un allié.... J'aime cette ville et j'aime votre taverne. Lorsqu'elle sera à nouveau debout j'espère être un de vos premiers clients. J'y organiserai une grande beuverie, sans grabuges bien entendu.

_ Ya intérêt ! Le barman pour la première fois venait de voir ses traits s'assouplir. Il commençait à se relaxer.

En bon ninja, Tsuyoshi sut que c'était le bon moment pour en profiter.

_ Dîtes, elle traîne toujours sa mauvaise humeur par ici ?

_ Qui ça ? Questionna le tavernier. La lumière se fit à l'étage tout seul, face au silence et au sourire malicieux du Hyûga. Le tavernier hocha de la tête pour dire oui.

_ Elle fréquente une autre taverne des environs.

_ Si vous pouvez lui faire passer un message de ma part... Dans une semaine, le troisième jour, la 7ème heure, à la croisée des valeureux. Dîtes lui que Tsuyoshi la défie cette fois-ci sans spectateurs elle et moi seuls. Un combat à mort. Si elle gagne, avant de m'achever je saurai lui faire une belle révélation qui sera nécessairement à son avantage.



Les yeux dans les yeux, le Hyûga observait son interlocuteur. Puis sourire aux lèvres, il lui lâcha : Vous saurez lui transmettre ce message de ma part ?

Il eut un sourire en guise de remerciement et une nouvelle pièce de forte valeur placée dans les mains du tavernier. Faisant un signe de salut de la main, le Hyûga tourna les talons et partit.

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Le lendemain matin, après une nuit de sommeil comme jamais il n'avait dormi, le Hyûga se leva et se pointa au point de rendez-vous après s'être préparé convenablement. Il y trouva Musashi qui décidément semblait être prêt pour la suite.

_ Eh ben, il est clair que tu n'as pas de temps à perdre toi ! Prenons quelques provisions, quelque chose de sommaire. La route est courte d'ici jusqu'au refuge mais nous profiterons de chaque instant !

Le Hyûga contrairement à la veille était joyeux. Musashi décèlerait certainement cette humeur changeante.

_ Tu sais Musashi, j'aime cette ville. Kohai... Je crois que je vais finir par en devenir le protecteur ! Il souriait franchement après cette déclaration tombée du ciel.

Après les provisions, le duo sortit et se promenant à travers les ruelles de la ville, sortit pour prendre finalement la route du Refuge afin de rejoindre le Ningen !

Spoiler: