Parfois il est inutile de confronter certaines difficultés de la vie. A Tsume, en tout cas, on ne survit pas longtemps si on souhaite tout affronter de front. En même temps, si le pays de la griffe a su rester relativement indépendante aussi longtemps c’est bien avec ses techniques de combats où tous les coups, même les plus bas, sont permis. Ne possédant pas d’institutions que certaines pourraient considérer comme « puissantes », c’est-à-dire une force armée sous un noble seigneur ou un quelconque village shinobis avec, selon les légendes, plein d’utilisateurs de chakra qui compensent leur faible nombre avec une grande coordination et des pouvoirs aussi divers que variés.
Après tout, un de ses objectifs, est de voir un de ces fameux villages de ses propres yeux. Apparemment ils sont cachés et référencés sur aucunes cartes. On ne connait que plus ou moins leur pays mais leur position exacte. Mais, il faudra bien qu’un jour il aille à Iwa pour rendre visite à Tsuchi pour en savoir plus à propos du clan des Chokoku et surtout, savoir, s’ils pourront l’aider à maîtriser ses pouvoirs explosifs qu’il tente d’apprendre depuis longtemps. Mais il est encore très loin du niveau de son amante d’enfance, la première femme qu’il a aimée.
Le Tsumejine pousse un soupir en repensant à cette dernière. Il aurait tellement aimé que cela se produise autrement mais la vérité est que les guerres civiles de Hi ont toujours été cruelles et, à l’époque du moins, les chances de finir heureux ne dure jamais bien longtemps. Il n’a pas encore assez vu du pays pour savoir si cela a vraiment changé. Si la paix relative actuelle du Pays du Feu n’est qu’un mensonge, d’autant plus que l’Empereur prônant la paix a soudainement disparu.
Mais revenons au jeune homme ayant du mal à esquiver à l’aide d’un bond. En temps normal, étant extrêment habile avec une épée, il aurait juste paré suivi d’une riposte à un point vital de son adversaire. Il devait, pour la première fois, se défaire de cette habitude d’une esquive, ou une parade, suivi d’une exécution. Et il faut l’avouer il a du mal à esquiver avec un bond, mettant trop ou pas assez de force dans ses jambes, comme s’il avait l’impression de fuir. Un sentiment qu’il n’apprécie pas.
Quand il s’agissait d’apporter son aide à autrui, le Cheval Blanc était assez avare - paradoxal pour un moine. Autour du monde, on imagine ces derniers comme de gentils bonzes fana de zen, tout sourire ou bien austère à agiter chapelier et livres de prières. Lui était d’une toute autre caste et pourtant on confondait souvent son ordre et le mystère de ses aptitudes avec cette élite de pelés aux grands cœurs.
Arrivé tout récemment au service de Hanzo, qui portait au Pays du Feu le titre d’Empereur, l’apostat se complaisait dans sa vie de soldat. Bien loin du Genin ou du gradé shinobi, il pouvait vaquer à ses occupations et garder l’esprit tourné vers ses recherches qu’il jugeait plus importantes que ces jeux d’alliances et de complots.
Malheureusement -ou peut-être l’inverse- pour lui, le Shinrin aux commandes était l’un des hôtes d’une de ces Divinités qui obsédait le natif du pays de l’Eau. Alors sa place resterait entre les murs d’Urahi ou hors de ces derniers si l’envie lui en prenait -un autre des avantages à être au service de l’Empire et non à celui de Kiri, par exemple.
Cette latitude, il l’avait déjà mise en action malgré sa récente affiliation impériale.
Revenu parmi “les siens”, Hakuba découvrit la hiérarchie hijine et la stupidité inhérente à cette dernière. Son affectation dans l’unité de Recherches à laquelle il n’avait lui-même pas postulé lui était parvenue et avec celle-là une entrevue avec un vieillard à l’air trop aimable pour être sincère. Il avait si souvent revêtu le masque et trompé ses semblables que faire jeu égal et se servir de telles arcanes contre lui devenait ardu.
Après des louanges et des questions sans fonds qu’il évita comme un enfant le ferait avec la charge d’un chaton, il comprit que son poste n’allait pas sans contraintes. Habitué à jouer le loup solitaire, il sentit tout de même qu’il ne fallait pas tout gâcher. Pas avant d’avoir compris, analysé et tiré de cet endroit la dernière parcelle intéressante. Et pour cela…
Dans sa longue tenue nacrée et sans manches, la moitié de son visage recouvert par ce sempiternel masque qu’il s’évertuait à porter, une dextre derrière la tête, le Sohei examinait les paupières mi-closes les mouvements des quelques jeunes gens qui s’entêtaient à devenir meilleurs. Un noble but pour de sinueux motifs qui le dépassait. Ou plus exactement, l’exaspérait.
Un jeune homme à la silhouette fine semblait s’agiter un peu plus que les autres alors il focalisa son attention -ou plutôt ce qu’il en restait après sa nuit sans sommeil- sur lui. Il ne semblait pas faible. Moins que la marmaille. Chaque chose chez lui exhalait les sentiments nécessaires à faire fonctionner correctement quelconque guerrier dangereux. Dans un premier temps, il resta en retrait.
On lui avait intimé l’ordre d’aider la nouvelle génération. Aucune requête quant à la façon de le faire.