Un craquement de bois sortit Fuyumi d’un sommeil léger, ouvrant les yeux sur un feu de camp en fin de vie et sa jeune protégée paisiblement endormie. Elle saisit machinalement quelques bûches préalablement préparées pour alimenter ce qui les tenaient à l’abri du froid et des bêtes. Les deux jeunes femmes ne craignaient sérieusement aucune de ces deux menaces, mais elles empêchaient toute possibilité de repos tranquille. Au sein de la fôret du pays du Bois, le vent nocturne, bien que puissant et glacial, n’était pas le seul responsable des nombreux bruits perceptibles. L’amejine se sentait observée, mais ce sentiment ne l’alarma aucunement tant il devenait courant depuis leur entrée sur ces terres. Dans n’importe quel recoin, tapi dans l’obscurité, l’inconnu rôdait, prêt à saisir la première opportunité, à exploiter la moindre faiblesse.

Ce fut surtout l’absence de Yuu au niveau du camp qui fit naître chez elle un début d’inquiétude. Si le jeune félin avait fait de gros progrès ces derniers mois, devenant parfaitement capable de se défendre face à la faune locale, il avait également tendance à s’eclipser durant de longues périodes sans prévenir. Cette tendance s’était calmée depuis leur départ d’Iwa, mais sa fierté risquait grandement de le perdre dans la jungle où il se trouvait.

Laissant un clone sur place pour surveiller la protégée, la jeune femme partit alors en quête de son compagnon. Son lien empathique était bien pratique pour communiquer avec lui, mais lorsqu’ils étaient ainsi séparés, il perdait tout utilité. Elle réalisa donc un mudra pour activer sa technique de détection, analysant ainsi les sources de chakra alentours. Si elle ressentait bien plusieurs présences autour du camp, aucune d’entre elles ne ressemblait à celle de Yuu. Le moment était donc venu pour elle de mettre en pratique le don qu’elle obtenait progressivement au fur et à mesure de ses entrainements Hokazuka. Se fiant beaucoup à sa détection de chakra et à son ouïe, les occasions pour la jeune femme d’exploiter son odorat se faisaient rares.

Se penchant au sol, elle laissa l’air de la fôret emplir ses poumons. Si ce sens manquait encore d’entrainement, elle avait passé suffisamment de temps aux côtés de son compagnon pour différencier son odeur des autres. Elle resta ainsi pendant plusieurs minutes, analysant patiemment ce qui l’entourait en espérant y saisir une piste. Un souffle léger l’atteint alors, portant le parfum du félin et provenant du Nord.

Alors que le temps défilait, Fuyumi errait aux travers de la forêt, traquant le moindre indice au milieu d’une nuée d’odeurs diverses. Il lui fallu de longues minutes de marche avant de réaliser que sa méthode ne présentait aucun résultat concret et qu’elle tournait en rond suivant les mêmes traces en boucle. Elle finit alors par s’arrêter et se poser sur le flanc d’un tronc d’arbre couché sur le sol. Si son sens de l’odorat avait grandement muri au fil des mois, elle n’avait pas le temps de l’entrainer si elle comptait retrouver son compagnon rapidement. Elle n’avait pas d’autres choix que d’user de son chakra pour arriver à ses fins.

Bien qu’elle ne connût, et encore moins maitrisât, aucune technique spécifique pour exploiter son odorat, elle maitrisait son chakra avec suffisament de finesse pour savoir comment développer cela. Elle ne comptait évidemment pas créer de toutes pièces une nouvelle technique sur l’instant, ces choses nécessitant bien plus de travail et de temps qu’elle ne pouvait se permettre sur le moment. Il ne s’agissait pour l’instant que de concentrer ses facultés sur ses capteurs olfactifs pour en augmenter l’efficacité.

Cela lui prit quelques temps avant d’obtenir le moindre résultat, mais lorsque ce fut le cas, elle fut immédiatement prise d’assaut par les multitudes senteurs dégagés par la faune et la flore des alentours. Elle réalisa alors aussitôt que la tâche n’était pas aussi évidente qu’imaginée. Lorsqu’elle utilisait son ouie, sa maitrise du froid ou ses capacités de détection chakratique, elle devait également démontrer une certaine concentration pour différencier les sources distinctes de ces sens, ce point n’avait plus de secret pour elle. La nouvelle difficulté qui lui faisait face résidait dans la nature de ceux-ci ; habituellement, ce qu’elle recherchait se démarquer particulièrement du reste, comme le chakra d’un shinobi au milieu d’une foule de civil. L’odeur de Yuu était singulière et familière pour la jeune femme, mais elle ne savait se faire plus intense que celles des fleurs et animaux sauvages peuplant ces lieux. Ainsi, il ne s’agissait plus de distinguer ce qu’elle détectait, mais bien de réussir à faire une complète abstraction de toutes les informations superflues qui lui parvenaient.

Elle se releva donc et commença à marcher à nouveau. Sans savoir où se rendre, elle chercha juste à inspecter différents lieux, remarquer et analyser les changements qu’elle percevait. Elle comprenait bien que la patience devait s’imposer avant le moindre résultat significatif, mais elle n’en manquait pas.

Il fallut une bonne heure à Fuyumi et beaucoup d’énergie dépensé pour commencer à prendre en main cette capacité. Cette dernière restait encore bien perfectible tant dans sa précision que dans sa consommation de chakra, mais la jeune femme avait finalement compris comment isoler une odeur et percevoir son tracé parmi l’espace.Elle remonta alors la piste de son compagnon à travers la forêt, s’enfonçant toujours un peu plus dans les profondeurs boisées d’Hayashi.

Au bout d’un temps, ce ne fut pas son odorat, mais son ouïe qui la sortit de sa concentration. Le cri perçant d’un faucon venait de résonner non loin de sa position. En regardant autour d’elle, elle remarqua alors une certaine familiarité dans ce lieu, ce qui ne pouvait signifier qu’une seule chose, elle venait de pénétrer par mégarde dans le territoire des deux Hokazuka qu’elle avait rencontrés l’année passée. Bien qu’elle se doutât lors de leur voyage que l’itinéraire qu’elle avait choisi d’emprunter passait à proximité de ces terres, elle ne pouvait que culpabiliser d’avoir omis cette possibilité lors de ses recherches.

Sans une once de considération pour la furtivité, la jeune amejine se précipita en direction du bruit, ne pouvant risquer la sécurité du félin plus longtemps. Arrivant rapidement sur place, elle aperçut alors une scène bien familière. Yuu se trouvait sur un rocher, les poils hérissés, visiblement en posture de combat. Face à lui, quelques mètres plus haut, un jeune faucon agité le fixait du regard, perché sur une branche. Du sang coulait légèrement au travers de son plume, laissant suggérer une blessure à l’aile.

Fuyumi s’empressa alors de rejoindre les côtés de son compagnon, mais l’arrivée surprise d’un Kunaï la fit s’interrompre dans son mouvement pour l’éviter. Jetant un regard dans la direction d’où il provenait, elle aperçut alors une femme également perchée sur un arbre observant la confrontation. Reconnaissant aussitôt la sœur de Roku, elle put alors confirmer ses doutes sur la situation.

— Yuu ? Interpella Fuyumi. Tout va bien ?

Sans attendre de réponse, la jeune femme remarqua alors que son compagnon venait de se décontracter légèrement. Cela lui suffisait pour saisir partiellement les raisons de cette rencontre. Sans s’être réellement ouvert sur ce sujet, Yuu avait bien fait comprendre à l’Initiatrice que son appréciation de leur précédente entrevenue n’était du même niveau que le sien. Fuyumi ne l’imaginait pas capable de prendre de tels risques par lui-même pour une simple rancœur, mais elle n’était pas vraiment surprise pour autant. Il continuait toujours et encore de la surprendre par son comportement, malgré le lien qui les unissait désormais.

— Si t’interviens, je le bute, lança alors l’Hokazuka à l’attention de la jeune femme. Il a fait couler le sang en premier, vengeance est dûe.

Il fallait plus que de telles menaces pour atteindre la jeune femme. Elle ne voyait pas d’objection à laisser Yuu affronter un animal, puisque cela semblait être sa volonté. Cependant, elle n’avait pas l’intention de laisser l’Hokazuka l’intimider de la sorte. Plongeant sa main dans sa sachoche, elle en sortit une poignée de shuriken qu’elle projeta aussitôt en direction de l’autre femme. Enchainant son geste par une série de mudras, elle finit par cracher un jet de flammes. Sa cible ne rencontra aucune difficulté à parer les projectiles, mais la surprise de l’attaque la poussa à réagir instinctivement au danger. Après une rapide impulsion, elle esquiva les flammes en atteingnant un point encore plus surrélevé de l’arbre sur lequel elle se trouvait. Ce dernier qui reçut l’attaque de plein fouet s’embrasa alors très rapidement, pris par des flammes qui ne semblaient vouloir disparaître.

— Merde ! Jura alors l’Hokazuka en se rendant compte de l’éphémérité de son nouvel appui. Tant pis, vous mourrez ici.

Alors que le bois craquait sous la chaleur, elle essaya de sauter de sa branche, mais celle-ci déjà fragilisée par le feu céda aussitôt sous la pression. Se retrouvant piégée dans une chute au sol incontrôlée, elle fut rapidement accueillie par Fuyumi qui comptait bien profiter de cette occasion. Ayant traversée rapidement la distance qui les séparait, elle frappa de la paume de sa main droite. Rôdée au combat au corps-à-corps, la sœur de Roku para aisément la frappe avec ses avant-bras, mais fut bien impuissante face à l’impulsion thermique qui parcourut ces derniers avant de pénétrer son abdomen. L’amejine enchaina alors sa frappe par un coup de pied dans la machoire, propulsant son adversaire incapable de se défendre sur quelques mètres, la faisant aterrir derrière l’arbre enflammé, dont les flammes commençaient à se propager sur ceux alentours.

Fuyumi n’avait aucun intérêt et aucune envie de la combattre ainsi, mais elle savait bien que ce choix ne lui avait jamais été proposé. Elle ne pouvait perdre Yuu et devinait pertinement que cela en était de même pour les deux autres. Dès lors que les conditions avaient été imposées, l’affrontement était devenu inéluctable.

Elle se tourna alors vers son compagnon qui avait échangé quelques coups avec le faucon. Si sa victoire n’était pas garantie, il semblait se débrouiller plutôt correctement. Il s’agissait de la première fois que la jeune femme pouvait le faire combattre seul contre autre chose qu’un simple animal de proie. Son adversaire lui fit cependant rapidement faux-bond, s’envolant rapidement lorsqu’il réalisa la situation de sa compagne. Visiblement agacé, le félin retourna auprès de l’amejine, se frottant à ses jambes pour enlever le sang et la poussière de son pelage tout en gardant son regard fixé sur sa proie.

— N’oublie pas que nous ne sommes qu’un. Ta volonté est ma volonté, même s’il s’agit d’une vengeance.

Alors que l’arbre enflammé céda finalement, l’incendie s’était propagé sur toute la zone alentour. La température montait rapidement sur le théâtre de l’affrontement tandis que les flammes et la fumée qu’elles dégageaient dissimulaient la présence de l’Hokazuka aux yeux de Fuyumi. Cette dernière, sur ses gardes, réalisa une armure de pierre. Au milieu de la fumée et des arbres enflammés, elle ne pouvait décemment compter sur ses perceptions pour se protéger d’attaques éventuelles. Cette mesure de précaution lui permettait de concentrer son attention sur Yuu et de pouvoir lui offrir une protection en cas de danger soudain.

Le grognement d’un sanglier en approche vint alors confirmer les craintes de la jeune femme. Sans avoir le temps de prévenir un assaut provenant d’une direction imprévisible, elle ne put alors que s’interposer sur le trajet de l’animal en remarquant que ce n’était pas elle, mais son compagnon. L’esquive n’était pas une option. Attrapant rapidement Yuu dans ses bras pour le protéger, elle se tourna alors pour opposer la charge de Paku en gardant le chat à l’abri du choc.

Le choc fut brutal et propulsa la jeune femme à travers la forêt. Détruisant plusieurs arbres sur sa route, elle finit celle-ci en s'encastrant dans un gros tronc. Son armure faisait désormais pâle figure et le duo était sonné par le coup. Elle déposa alors le félin au sol avant de réparer son armure.

— Je sais bien Yuu… Volonté sans conséquence n’est que caprice. C’est ça qui nous différencient des esclaves de leurs pulsions.

Le duo avança alors calmement en direction de l’endroit d’où ils venaient d’être expulsés, suivant le chemin d’arbres détruits qu’ils avaient dessiné au milieu d’un incendie toujours croissant. Ils arrivèrent finalement face à leurs adversaires au complet. Les deux Hokazuka se tenaient ensemble, leurs compagnons à leurs côtés. Roku caressait le dos du sanglier tandis que sa sœur, encore mal en point du coup qu’elle avait reçu, peinait à rester debout. Le quatuor semblait prêt à en découdre, affichant un regard sévère à l’amejine.

— Vous pourriez avoir un peu plus de reconnaissance, scanda alors Roku, après tout ce que j’ai fais pour vous. Je sais bien que l’on ne s’est pas quitté en très bon terme, mais ce que vous venez de faire est inexcusable. Vous attaquez ma sœur et son faucon avant de mettre le feu à notre maison. Vous ne quitterez pas cette forêt en vie. Cependant, je reste clément en l’honneur de ce que nous avons vécu ensemble. Je ne donnerai pas vos corps à manger à Paku.

— Reconnaissant ? Demanda alors Fuyumi en éclatant de rire. T’as eu toute la reconnaissance que tu méritais lorsque que je suis partie sans vous tuer pour la façon dont vous nous avez traité. J’étais prête à laisser couler, mais Yuu n’est pas de cet avis alors nous y voilà.

Au milieu des flammes, la tension grimpait rapidement alors que chacun se préparait à ce qui semblait être un affrontement inévitable. Le sang avait coulé des deux côtés et personne ne souhaitait s’apaiser. Malgré cela, quelques secondes d’accalmie furent partagées, laissant à chacun le temps d’analyser la situation et de récupérer. Ce fut Yuu, l’investigateur de ce conflit, qui prit l’initiative d’interrompre cette pause. D’un regard à Fuyumi, il lui fit comprendre son intention. Après tout ce temps passé à s’entrainer à combattre ensemble, des circonstances uniques s’offraient à eux.

Pour la première fois depuis leur rencontre, la même volonté de tuer traversait leurs esprits. Le félin suivait avec plaisir l’amejine à travers ses aventures, satisfaisant ses propres pulsions sur le chemin. Il avait réalisé de nombreux efforts depuis leur rencontre pour développer ses capacités, mais cela ne restait toujours que des efforts. Chaque sacrifice était réalisé avec réticence sans qu’il fût conscient de leur valeur, suivant simplement des indications. La synchronisation de leurs esprits ne pouvait être réalisée s’ils ne partageaient pas la même volonté de combattre. La fanatisme de Fuyumi la poussait chaque jour à vivre avec une intensité qu’aucun entrainement ne pouvait simuler pour Yuu. S’il n’éprouvait pas de haine particulière pour le faucon qu’il avait attaqué, le chat brûlait d’excitation d’abattre sa proie. La jeune femme n’appréciait pas particulièrement les deux Hokazuka et ne comptait pas non plus les laisser repartir vivant de cette rencontre, mais ces raisons n’étaient pas nécessaires pour suivre l’enthousiasme de son compagnon. L’Initiatrice exaltait de pouvoir enfin achever son parcours initiatique.

Après une série de mudras réalisés par la jeune femme, les deux êtres fusionnèrent en une seule entité ce qui ne manqua pas de provoquer la surprise chez le groupe leur faisant face. Reculant de quelques pas, Roku s’écria :

— C-C-Comment tu peux faire ça ?! Tu… vous... ne devriez pas en être capables !

Vivant en ermite avec sa sœur depuis la mort de son père, l’Hokazuka ignorait beaucoup de l’évolution de son art des dernières années. Il ignorait surtout la nature exact de ses capacités et des apprentissages que son père leur inculquait. Il n’imaginait pas que la méthode qu’il avait employée pour lier les esprits de Fuyumi et Yuu pouvait mener à une version aussi aboutie.

Perdu entre le choc et ses questionnements, Roku ne put réagir à l’arrivée soudaine de son adversaire à ses côtés. Ce n’était cependant pas lui qui était pris pour proie. Poussés par la résolution de Yuu, les deux compagnons fusionés visèrent immédiatement le faucon. Cela n’échappa pas aux yeux de la sœur de Roku qui essaya d’intercepter l’assaut. Toujours handicapée par les dégâts internes infligés par l’impulsion thermique qu’elle avait subie, elle ne put intervenir à temps pour protéger son compagnon. Le faucon fit une tentative d’esquive en battant des ailes au dernier moment, mais son sort était inexorable. Si le premier coup de griffes se contenta d’effleurer son aile, dessinant de légères plaies sur son passage, les suivants ne manquèrent pas leur cible. En quelques instants, le volatile se retrouvait déchiqueté entre leurs pattes. Alors qu’un hurlement se fit entendre, le duo se retourna vers Roku, qui venait de réaliser l’ampleur de ce qui lui faisait face.

Ce fut le sanglier qui réagit en premier à l’assaut, laissant son compagnon se remettre de se surprise, il chargea sans attendre. Assénant un violent coup au duo, ses défenses s’enfoncèrent au travers de l’armure les protégeant, perforant légèrement leur jambe droite. Si la blessure était mineure, ce n’était pas le cas de la douleur. Loin de les déstabiliser, ce ressenti intense et partagé les poussaient à une symbiose plus stable. Le suidé, coincé dans l’armure de pierre, chercha brièvement à s’échapper, avant de saisir l’opportunité qui lui était offerte. Profitant de sa position, il essaya de soulever son adversaire du sol grâce à la force de ses défenses. Alors qu’il semblait faillir dans sa lutte, Roku finit enfin par réagir. Surgissant rapidement aux côtés de son compagnon, il exploita l’ouverture laissée par ce dernier avec une frappe puissante à destination de la jambe gauche pour leur faire perdre leurs appuis. Sous cette forme hybride, Fuyumi et Yuu jouaissaient d’une grande souplesse qui se révéla bien utile dans cette situation. D’un mouvement gracieux, ils basculèrent leur corps avec fluidité et rapidité pour esquiver l’attaque et retourner Paku. Celui-ci retira finalement son emprise avant d’être emporté et se replaça aux côtés de son compagnon.

Toujours dévastée par la perte si brutale de son faucon, la sœur de Roku avait transformé sa peine en colère et se jeta à son tour dans la mêlée malgré ses blessures. Malgré l’exaltation du combat, le duo savait conserver une clarté affutée par leurs instincts de survie. L’arrivée brusque de l’Hokazuka ne pouvait passer inaperçu et l’approximation de son attaque ne pouvait les mettre en danger. D’un mouvement simple et sans difficulté, ils l’esquivèrent avant de porter un coup unique au niveau de sa gorge. Aucune effusion de sang n’accompagna cette frappe. La femme ouvrit la bouche pour essayer de parler, mais sa langue recouverte de glace, incapable de bouger. Complétement paniquée, elle essayait de récupérer son souffle, mais c’était déjà trop tard pour cela. Sans la moindre idée de ce qu’elle pouvait faire pour s’en sortir, elle se retourna vers son frère, implorant son aide.

— N’es-tu donc pas époustouflé ?! Scanda alors l’hybride. Apprécies-tu l’étendue de notre reconnaissance ? Vous espériez pouvoir vivre comme vous le vouliez, jouer avec les voyageurs que vous capturez, tuer ceux qui ne vous plaisent pas, sans assumer les conséquences de vos actes. Ce n’est pas la Justice qui vous a rendu visite cette nuit, mais nous n’attendons pas de leçon de morale de toi. Vous n’aurez ni prière, ni sépulture. Personne ne viendra se recueillir sur ces terres, personne ne sera affecté par votre disparition. Seul l’oubli vous attend, jusqu’au Grand Renouveau.

Terminant leur phrase, ils attaquèrent aussitôt. Prenant pour cible Roku, ce dernier était prêt à réagir. Il chercha aussitôt à reculer avec Paku en bondissant en arrière, mais malgré ses réflèxes et sa vitesse, il n’était pas à la hauteur de la vitesse de l’hybride. Ils ne retenaient pas leurs coups, chaque frappe était une dépense considérable de chakra pour le duo, mais cela n’avait aucune importance dans cet affrontement inégal. Le nombre n’avait pas eu raison de la puissance.

Alors que le corps de Roku tombait au sol morceau par morceau, le sanglier qui venait de bondir en arrière paniqua encore plus. Perdu dans une incompréhension totale de la situation à cause de la succesion rapide d’évènement traumatisant, le Commandant Goinfre n’était plus en état de combattre convenablement. S’il n’avait plus d’utilité en tant que combattant animal, il restait aux yeux de l’hybride une source de protéine particulièrement appétissante. L’incendie qui continuait de se propager poussa Fuyumi et Yuu à interrompre leur fusion. Le combat était terminé, leur parcours initiaque aussi. Un bon repas et du repos les attendaient.