Suite du RP : CHAPTER 0 ▬ QUAND L'ÉPIQUE RENCONTRE L'AVENTURE [PV KOGA]

Là haut la lune illuminait déjà le sol frais d'Iwa de milles lueurs. Mon regard était vide, je ne savais réellement la raison cependant aujourd'hui je semblait changer. Si le paysage autour de moi était le même, si le platane que je foulais était toujours celui d'hier, je ne pouvais pas en dire autant de moi.

Mon cœur n'est plus le même, tout ce que j'ai su, tout ce que j'ai cru savoir à une époque. TOUT ! Tout change. J'ai toujours cru en l'équilibre des forces de ce monde, prié les points cardinaux de ce monde. Cependant si mon esprit endormi s'éveillait vers une réalité que je n'avais jamais vu auparavant c'est las, beaucoup trop las de tout cela que je contemple ce nouveau monde.

La lune est belle, le ciel est bleu, bien qu'assombri par les ténèbres de la nuit, obscurité au moins aussi sombre que la pénombre qui envahis mon cœur. Ce visage, je n'arrive pas à l'oublier. Cette odeur, j'ai l'impression que j'en suis imprégné, j'ai beau avoir jeté mes vêtements à la poubelle, pris 5 douches et m'être lavé les dents à plusieurs reprises rien n'y fait. Je sens toujours la puanteur de la mort.

Je n'arrivais pas à me relever, balayé par cette vision cauchemardesque mon esprit était resté bloqué. Pourtant mes maîtres m'avaient rabâchés toute mon enfance que la mort n'était pas quelque chose à prendre à la légère et que ma première fois en face d'un crime je ne resterais pas de marbre. Pourtant j'avais déjà côtoyé la mort, certains des moines étaient morts de vieillesse ou de maladie au temple, n'ayant pas versé une larme après mon adolescence je pensais être capable de surmonter ceci. Cependant ce n'est pas le cas. Car là, mes yeux ont beau avoir séché et n'être plus capables de verser une larme, mon cœur pleurt toujours chaudement la perte de mon innocence.

Baissant les yeux je voyais là, sur le rebord, un paquet de cigarette abandonné, sûrement un habitant de l'immeuble qui avait dû oublier le sien. Ahah, drôle de challenge, durant toute mon enfance on m'a rabâché que la fumée n'est pas bonne, qu'elle embrouille l'esprit, que les gaz dégagés par ces objets n'étaient pas bons pour moi. Cependant au point où j'en étais, questionner même ce genre de remarques débiles liés purement à ma santé physique m'étais tout à fait normal.

Prit comme d'une sorte de courage je prenais cette cigarette symbolique que je mettais à ma bouche. Fouillant dans mes poches afin de trouver une allumette j'alluma la substance dangereuse. Une inhalation plus tard et après une légère toux le jeune garçon leva simplement ses yeux au ciel, soupirant :

«Ah !... ça fait du bien !»