L’Aconit et la Mandragore. Leur deux essences combinées semblaient, pour l’organisme du rat tout du moins, dotées d’une charge toxique beaucoup trop élevée même à faible dose pour que celui-ci puisse avoir le temps de tenter de se défendre. Bien vite, Ieyasu tomberait à court de sujets d’étude et plus ses échecs s’accumulaient, plus son intuition lui soufflait qu’il ne trouverait pas de solution. Au beau milieu de ses recherches, le Nomura fut toutefois interrompu lorsque des coups faiblards mais distincts retentirent à la porte. Sans hésiter, le jeune adolescent s’y précipita pour ouvrir et, passé la surprise, récupéra la missive que le petit serpent qui se tenait là dans l’entrebâillement de la porte lui tendit. Comprenant à qui il devait ce message et prenant connaissance de son contenu, Ieyasu s’employa à répondre aussitôt, pris dans l’élan d’enthousiasme qui émanait du pli et profitant de la présence du serpent pour qu’il puisse faire la navette.

Citation :

Kisuke-san,
Les nouvelles de ces avancées me laissent sans voix ! Je ne vous imaginais pas si proche d’une telle épiphanie, et je ne saurais cacher mon envie prégnante de pouvoir développer ces mêmes compétences que vous me décrivez. Je garderai précieusement le carnet que vous m’avez transmis et en ferait le meilleur usage. J’espère d’ailleur pouvoir dénicher à l’intérieur une piste qui me permettra de mener à bien mon projet en cours, dont l’aboutissement de jour en jour me paraît plus incertain.

Tous mes vœux vous accompagnent, j’espère pouvoir travailler de nouveau avec vous très bientôt.

Ieyasu

Un tantinet fébrile, le vagabond confia sa réponse à la gueule du serpent qui lui avait apporté le message de Kisuke en s’assurant de sa coopération d’un signe de la tête. Le reptile reparti, Ieyasu se remit aussitôt au travail en surveillant ses préparations, feuilletant le carnet que lui avait gracieusement confié l’alchimiste Hyûga...