Hi no Kuni
An 204


Tu pensais avoir besoin d’être différente, quand tu es arrivé au sein de l’Empire. Tu ne voulais pas que les gens puissent te reconnaître, tu voulais passer inaperçu. Tu n’avais pas l’envie de tout faire tomber à l’eau alors que tu n’as même pas eu l’occasion de commencer ton ascension. Pourtant, cela ne t’as pas grandement aidé, il faut le dire. Et le fait d’arborer sur tes vêtements le kamon de ton clan, vient tout de suite trahir cette envie que tu avais d’être quelqu’un d’autre.

Tu ne peux pas cacher ton passé, ni ton avenir. Il est temps aujourd’hui de te relever aux yeux du monde. Tu as réussi à tromper les gens jusqu’à maintenant, avec des cheveux différents de d’habitude, des accessoires ajoutés à cela pour renforcer ce besoin d’être quelqu’un d’autre.

Mais aujourd’hui, alors que tu es entouré de ta famille même étant loin de ton pays, tu n’as plus besoin de tout ça. Toi, Kamiko, tu n’es pourtant pas du genre à vouloir te cacher des autres. Tu pensais que tout ce subterfuge pourrait être utile à la longue, mais tu te rends bien compte maintenant que ce n’est pas utile. Tu n’as rien à craindre ici, au sein de ta nouvelle famille.

Face à ce miroir, tu regardes ce qui ne va pas. Ou du moins, ce que tu veux changer, pour redevenir toi-même. Ces lunettes, que tu portes sur ton nez, tu n’en as jamais eu besoin. Ce n’était qu’une diversion, ni plus ni moins. Tu laisses tomber la paire au sol, le verre venant se briser quand il vient taper le bois de ton logis. Et ton pied vient en rajouter une couche, en écrasant la monture, laissant cette fausse partie de toi dans le passé, pour de bon.

Mais ce n’est pas le plus important. Pour réellement récupérer ton apparence d’avant, il te manque une dernière chose à faire. Ce que tu attends depuis un moment.

Ton katana tenu fermement dans ta main, tu attrapes une première mèche de cheveux. Un mouvement simple, léger, sans forcer et les premiers morceaux de ta crinière tombent à tes pieds. Un dernier regard, dans le miroir, pour t’assurer que tu fais ça bien. Que tu ne fais pas d'erreur. Non, loin de là. Tu sais que tu veux le faire. Tu n’as aucune raison d’hésiter. Encore un passage de ta lame, dans une poignée de cheveux, qui te reste dans la main au moment où l'acier vient couper facilement cette dernière. Tu continues, jusqu’à finalement arriver au résultat final.

Et enfin, tu peux te reconnaître. La véritable Kamiko. Celle que ta famille connaît. Celle que ton pays connaît. Mais surtout, la personne que le monde va apprendre à connaître. Ta véritable identité. Ton véritable visage.