– Eh, regarde ! T’as vu qui c’est ? La folle furieuse… Vaut mieux filer avant qu’elle pique une crise et qu’elle cause un massacre… Dit en riant une jeune genin à son camarade.

« T’as raison, on s’entraînera plus tard. Lui répondit-il, suspicieux. »

Les deux jeunes soldats quittèrent la zone, comme bien d’autres avec eux, laissant ainsi Hideko, seule.

Ces messes-basses duraient depuis la fin du tournoi et pourtant, elle n’y arrivait toujours pas à s’y habituer. A chaque occurrence elle rêvait de les confronter, de les frapper jusqu’à ce qu’ils s’ait tu, jusqu’à qu’ils ne puissent plus jamais la médire, mais cela devait rester un rêve, car si jamais elle craquait, alors tous ces efforts auraient été fait en vain. Elle terminerait en prison et Bakeneko mourrait, tout ça par sa faute.
Alors Hideko prenait sur elle. Elle se montrait forte et elle les ignorait, tant que faire se peut. Sur ce terrain d’entraînement maintenant désert, elle pouvait laisser libre cours à sa colère. Surtout, elle pouvait librement s’entraîner à maîtriser l’hyperforce et frapper encore et encore les murs qu’elle créait. Loin d’être dénué de sens, Hideko tentait de concentrer son chakra dans ses muscles et de brutalement le libérer, jusqu’à ce qu’elle parvienne à maîtriser le procédé, les explications de Emi raisonnant dans son esprit.

Quelques jours plus tôt, Hideko revoyait Sazaki Emi, Eisenin de Kumo qu’elle avait rencontrée durant une mission et qui avait accepté de la former à l’Iroujutsu. Toutes deux s’étaient donné rendez-vous derrière les terrains d’entraînements et le bosquet qui les bordaient, près du lac. Dans cette clairière qui longeait la muraille, à l’abri des regards, elles avaient pris l’habitude de se retrouver afin qu’Emi puisse entraîner son apprentie. Bien qu’elle ait eu des réserves au début, Emi semblait s’être habituée à sa nouvelle élève qui bien qu’obstinée, savait écouter quand il le fallait.

– Maîtriser la force colossale dont sont capable les meilleurs Eisenin est la facette la plus simple à maîtriser des quatre éléments que sont : les soins, les scalpels de chakra, l’hyperforce et l’art d’extirper des poisons. Pour y arriver, tu dois apprendre à accumuler ton chakra dans tes muscles, puis relâcher toute cette énergie instantanément sur la zone où tu frappes. Cette « explosion » de chakra est ce qui nous donnes cette force colossale. Des questions ?

« Qu’elle est la différence avec du Taijutsu classique ? » Demanda Hideko, hésitante.

« La connaissance de l’anatomie et la capacité qui en découle de concentrer son chakra plus efficacement dans ses muscles, ainsi que de relâcher cette énergie. Tu m’avais dit que tu as étudié ça de ton côté c’est ça ? »

« Oui. »

« Alors tu devrais comprendre. Normalement, en Taijutsu, tu essayes juste de concentrer ton chakra dans tes muscles, puis pour les renforcer et en profiter pour donner une attaque plus puissante. Là, tu dois concentrer ton chakra dans chacune de tes fibres musculaires, puis le projeter lors de l’attaque, à contrario de le garder pour renforcer tes muscles. »

Sur ces mots, Emi demanda à Hideko de former un mur de bas niveau devant, ce qu’elle fit aussitôt. Puis Emi se mit en position, face au mur, Hideko à sa droite et donna un premier coup de pied. L’assaut, de même envergure que le mur, fut contré par le chakra de ce dernier, résultant d’un métal vidé de toute énergie, mais toujours présent. Hideko refit apparaître un nouveau mur, puis Emi répéta la même attaque, mais en procédant de la même manière qu’elle avait décrite et le mur fut littéralement explosé en son centre, comme si un puissant projectile avait tordu le métal.

– Les deux attaques étaient de même puissance, mais la seconde causait des dégâts différents. Surtout, elle était bien plus destructrice, bien que j’aie utilisé la même quantité de chakra.

Une image vaut mieux que mille mots et c’est en suivant cette démonstration que venait de lui faire Emi que Hideko se mit à la tâche.
Elle forgea un nouveau mur, puis fit une première tentative qui se solda évidemment par un échec, mais de cet échec et de ceux qui suivirent elle intégra petit à petit ce qu’essayait de lui transmettre Emi.

Au bout d’une demi-heure d’exercices répétés, Emi reprit la parole.

– Bon, je pense que tu as compris le prinpice. Je dois retourner à l’Institut m’occuper de patients, donc je te laisse t’entraîner seule. Si tu as des questions viens me voir, ma porte est ouverte, bien que je ne sais pas dans qu’elle pièce je serai. Dit-elle avec malice.

« Merci Emi. » Lui répondit simplement Hideko, mais avec respect.

Cette dernière s’en alla, laissant là seule Hideko à son entraînement, qu’elle poursuivit encore plus d’une heure avant de vaquer à d’autres responsabilités.

Ainsi, plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis cette première séance, plusieurs semaines durant Hideko s’était entraînée d’arrachepied jusqu’à se retrouver en ce jour, seule, sur les terrains d’entraînement.
Là, elle se plaça sur un terrain vide, puis elle frappa le sol de son pied droit, suivi de quelques mudras et fit apparaître un robuste mur en acier trempé, le meilleur qu’elle pouvait faire à cette époque.

– C’est parti. Se dit-elle à elle-même pour se motiver.

Cependant, avant de s’attaquer à l’entraînement, il était nécessaire de s’échauffer et Hideko enchaîna donc une série de petits exercices qui visaient à préparer les muscles de son corps aux efforts à venir.
Quand elle eût terminé, transpirante et haletante, elle se replaça face au mur, puis se concentra et le frappe de toutes ses forces. La première tentative se révélait satisfaite : le mur n’avait pas une égratignure, mais elle pouvait sentir que la quantité de chakra qui la composait avait réduit de moitié et elle répéta donc l’exercice, renforçant ci-et-là son mur, jusqu’à ce que ses réserves n’arrivent à leur terme, synonyme que sa maîtrise arrivait enfin à un niveau satisfaisant. Surtout, qu’elle ne pourrait laisser libre cours à sa colère plus longtemps, appelé à d’autres obligations qu’étaient celles d’un shinobi, bien que les siennes se faisaient rares ces temps-ci.