Quelques jours étaient passés depuis le retour de la Byakuren. Tsuyoshi avait attendu patiemment que cette dernière se remette des difficiles moments qu'elle avait passé après son retour dramatique à Iwa. Elle était encore à l'hôpital d'ailleurs et devait maintenant avoir retrouvé une bonne partie de ses forces. Pour ce qui était de ses esprits, le Hyûga espérait que la mémoire ne lui fasse pas défaut.

Il s'était donc déplacé vers l'hôpital. Une fois sur place, il s'était renseigné sur l'endroit où se trouvait la princesse. Il n'était certes pas passé par le titre de celle-ci, ne sachant pas trop s'il était tenu secret ou non. Il avait utilisé le nom de Yume. La personne à l'accueil s'était montrée conciliante. Elle avait fini par coopérer, Tsuyoshi ayant bien entendu joué sur son grade mais aussi sa position sociale.

S'étant déplacé jusqu'à la chambre qui lui avait été indiquée, le Hyûga put activer son Byakugan afin de prendre la précaution de savoir s'il n'avait pas été abusé. Ses yeux lui donnèrent l'information. Il sut qu'il ne s'était pas trompé. Yumé était là. Il toqua et attendit qu'on l'autorise à entrer. Déjà son Byakugan s'était désactivé... Lorsqu'on lui donna le OK, il entra dans la chambre et salua :

_ Bonjour Yume. Comment te sens-tu ? Dit-il sans détours avec une voix calme. La princesse et lui n'était pas amis. Il avaient réalisé pourtant une longue et périlleuse ensemble. La vie est ainsi faîte. Attendant les premières réactions de son interlocutrice, Tsuyoshi observait et commençait déjà à noter mentalement jusqu'à quel point la kunoichi estimait avoir reprit des forces.

Les premiers mots prononcés par l'iwajine, fille du Seigneur de la Terre, indiquaient à suffisance comment elle se sentait. Du moins, c'était l'idée que le Hyûga se faisait de ses premiers contacts avec des malades ou des personnes revenant de l'horreur. Car il est vrai, toute calme qu'elle était, la kunoichi revenait d'un nouveau théâtre d'opération. Alors que les iwajins avaient combattu durement contre le dieu singe, elle et d'autres shinobis de renom du village s'étaient engouffrés dans la gueule du loup, dans Tsume no Kuni. Il était d'ailleurs assez incroyable qu'elle en soit revenu saine et sauve.

_ Wasure hein... Dit le Hyûga en cherchant des yeux une chaise ou un meuble sur lequel s'asseoir. Avec un peu de chance, tous les deux papoteraient un peu. Tu permets que je m'asseye ? Avait dit le Hyûga et sans attendre il avait tiré une chaise libre et l'avait placé à quelque deux mètres de la kunoichi. Assis à califourchon, Tsuyoshi laissa ses bras reposer le haut du dossier de la chaise.

_ Tu avais été phénoménale à Wasure tu sais... Sans vouloir te vexer, j'étais loin de m'imaginer qu'une... princesse, d'un clan non guerrier, puisse être si forte... Il marqua une courte pause. Son visage était illuminé par un espèce de sourire qui n'était pourtant pas marqué sur le visage du Hyûga. Et ton paon ? Il gagne en puissance ? Un kuchyose incroyable... Votre lien semble fort, je n'ose imaginer ce que ça donnera dans quelques années...

Le Hyûga écouta un moment les réponses de la kunoichi. Les mots qu'il avait prononcés étaient juste. La Byakuren l'avait étonné et dans le bon sens. C'était quelqu'un, sur ce plan, il n'y avait aucun doute. Ce pouvait-il en être autrement ? Avec le père qui est le sien, sa famille, sa décision de devenir kunoichi... Tsuyoshi ne la connaissait pas particulièrement. Ils avaient tissé quelques liens sommaires lors de la périlleuse mission de Wasure à laquelle Tsuyoshi, sur le papier, servait de garde à la kunoichi, clé de la mission qui les avaient mené sur ce territoire.

_ En y repensant bien, c'est fou que tu aies été envoyée à Tsume no Kuni... C'était une nouvelle mission très périlleuse. On aurait dit que Yume cherchait la mort ou peut-être cherchait-elle les fortes montées d'adrénaline ? Était-elle adepte des prises de risque ?

_ A vrai dire... Pour ne rien te cacher, je suis surtout venu pour ça... Pour savoir ce qui s'est passé à Tsume. Regard porté sur la kunoichi, il attendait sa prochaine réaction.

Le Hyûga écoutait les propos de la kunoichi. Il ne pouvait que s'imaginer des choses, écouter, visualiser, tenter de comprendre ce qu'il ne comprenait ni n'avait vécu. Il était là pour cela, il lui fallait comprendre. C'était son devoir, un devoir qu'il s'était fixé depuis qu'il avait appris. Son regard toujours sondait la kunoichi. Elle semblait marquée par l'épreuve. Il était étonnant de remarquer combien une jeune femme de son état, qui au travers de ses traits si racés, laissait deviner aisément son ascendance supérieure, soit si marquée par la vie. Elle revenait de l'enfer à n'en pas douter et l'enfer, elle l'avait déjà vécu au moins par instants. Tsuyoshi eut à l'esprit quelques images de leur dernière escapade à Wasure no Kuni. Cette fois-ci, il s'imaginait que la kunoichi avait vécu quelque chose de similaire à Wasure, mais si dans son futur il aurait quelque chose qui lui permettrait de le mesurer, il était à mille lieux de savoir ce qu'était Tsume no Kuni réellement.

Il ne dit rien concernant le kuchiyôse. Il savait combien une bonne proximité entre l'invocateur et son kuchiyose pouvait amener à une réaction de très grande amitié entre les deux. Et de ce qu'il en avait vu sur le terrain, les deux s'entendaient très bien. Peut-être se connaissaient-ils de longue date ? Pour en avoir vu des kuchiyôses, le Hyûga savait d'expérience que certains d'entre eux avaient une relation purement contractuelle avec leur invocateur. Ce n'était pas le cas de Yume. Son kuchiyôse avait grandement servi lors de leur incursion à Tsume. Sans rechigner, il avait porté 4 shinobis et avait servi à chacun d'eux de survivre en mettant en commun leurs compétences dans la voie des airs.

La dernière phrase de Yume avait cependant eut le don de le faire tiquer. Bien entendu, il savait pertinemment que Yume avait fait face à l'ex iwajine. La même qui avait déjà causé un mal certain au village. Il y avait bien plusieurs sources différentes qui tendaient à l'affirmer. Le Hyûga serra le poing. En réalité, au fond de lui, une rage sourde était couvée, masquée, cachée encore et encore tous les jours. Cependant, désormais, il devait aller de l'avant et faire la lumière dans cette affaire, remettre les choses dans l'ordre. Il en avait et le pouvoir et le devoir.

_ Qu'est-ce qui s'est passé Yume ? Qu'est-ce qui s'est passé à Tsume... Qu'est-ce qui t'es arrivée toi ?

Questionna le Hyûga avec le plus grand sérieux. Son buste s'était rapproché de la kunoichi et son visage fermé, indiquait que plus que jamais la question qu'il venait de poser lui tenait à cœur.