Un sursaut de courage parcourait l'Ashikaga aujourd'hui, le soleil était haut et les nuages absents ce qui lui donnait envie de sortir enfin de sa demeure. Les marques de la désolation étaient toujours là et semblaient en accord avec la psyché de l'Amazone. Le fait est qu'elle aimait l'idée de changement et c'était décidé donc à le provoquer.

Ses pas n'étaient pas guidés par sa volonté, mais par le hasard, divaguant dans les ruelles et voyageant ainsi jusqu'à là l'académie. Des souvenirs difficiles se trouvaient là, le fait qu'elle ne put remplir ses obligations de Sensei de Bukijutsu par exemple, était un de ses regrets. Mais d'autres souvenirs se trouvaient aussi ici, les différents camarades, combat d'entraînement, discussion... Beaucoup de choses se déversaient dans sa tête, mais elle se décida à entrer pour retrouver l'ancien dojo.

Elle savait qu'à l'étage se trouvait le triumvirat, du moins l'ancien bureau de la Godaime qu'ils occupaient. Un choix que la samourai ne comprenait toujours pas pour l'instant. Il lui fallait oublier ce détail pour se plonger dans ses souvenirs nostalgiques d'un temps plus simple.
Le dojo était vide, les armes sur les râteliers ne demandaient qu'à se faire attraper pour fendre l'air et le soleil qui entrait par une petite fenêtre illuminait l'espace. Une invitation tacite qu'elle refusa silencieusement, préférant rester pour l'instant spectatrice du lieu.

Une présence soudaine la tira de ses réflexions, se retournant pour lui faire face et s'apercevant qu'il s'agissait de Tsuyoshi.

- Bonjour, Tsuyoshi-sama. Je ne pensais pas vous croiser ici, je ne voulais pas vous déranger.

Et qui plus est, elle ne voulait pas particulièrement parler à un Taisho, membre du triumvirat après son ermitage et ses récentes réflexions sur sa place dans le monde.

- Je ne vous ai pas vu depuis notre dernier entrainement, j'espère que vous ne m'en voulez pas de la façon dont celui-ci s'est terminé. Peut-être devrions-nous remettre ça un de ces jours pour qu'un souvenir plus agréable soit présent entre nous quand nous parlons de nos passe d'arme.

Un sourire bienveillant se dessina sur son visage, nullement moqueur, appuyant l'affirmation qui le précédait. Elle ne connaissait pas si bien que ça le Taisho, ne s'approchant jamais des unités spéciales, peut-être était-ce une occasion.

Tsuyoshi sortait de son bureau. Celui-ci se trouvait certes au niveau de l'Etage du Tsuchikage, mais pas spécifiquement dans son bureau. Il avait le sien propre, dans la mesure où chaque unité spéciale existait malgré la présence du Kage. Le Triumvirat n'était là au final que pour palier à l'absence de Kage. En dehors de cela, chaque unité existait et réalisait ses missions autant que possible sans interruption.

Plongé dans son esprit le Hyûga réfléchissait à ses petits problèmes personnels, problèmes qui impliquaient finalement tout Iwa. Après tout, il avait en charge l'unité Sazori et il s'appliquait à développer le projet Hyûga. Il repensait d'ailleurs au Sazori et à quelques soucis causés par un éminent membre de l'équipe lorsqu'il tomba nez à nez avec une vieille connaissance. Une des Amazone : Ashikage Gabushi. Il s'arrêta. Un sourire commença à s'afficher sur son visage. Bien souvent, cela lui arrivait lorsqu'il s'amusait d'une situation. En l'occurence c'était le cas, il était en présence d'une des kunoichi les plus puissantes qu'il ait croisé dans Iwa et elle ne payait pas de mine. En combat amical, elle l'avait ridiculisé en le mettant hors combat rapidement via un combat qu'il avait pourtant déjà subi avec Konran Tenzin. En y repensant bien d'ailleurs, ce combo était l'une de ses faiblesses. Récemment en combat, elle lui avait aussi valu des défaites contre Aditya de Kiri et Chiwa Aimi... La particularité de sa défaite contre Gabushi cela dit était tout autre... Il avait été humilié par le côté bref de l'affrontement mais surtout par sa touche finale : un coup bien placé là où il ne faut pas.

_ Ashikaga Gabushi ! C'est un plaisir de te revoir... Dit alors Tsuyoshi. Son sourire s'élargit et il était sincère.

_ Oh je suis souvent dans les parages, mon bureau étant en haut. Fit le Hyûga en pointant du doigt l'endroit où se trouvait son bureau.

Il écouta du reste la kunoichi évoquer leur combat. Sans honte, il éclata de rire. Il était franc.

_ Il n'y a pas de honte... Je t'en ai voulu à ce moment-là, mais tu m'as rappelé qu'en combat réel, il n'y a que la victoire qui compte. Je t'en remercie pour cela Gabushi San ! Il fit un salut respectueux. Cela dit, oui si tu veux on peut remettre ça quand tu veux...

_ Que fais-tu dans les parages ? Tu t'entraînes ou tu traînais par là ? Demanda le Hyûga ? Il marcha et finit par arriver à sa hauteur.

Il espérait bien échanger un peu avec l'Amazone et pourquoi aller prendre un pot avec elle. Le Hyûga avait toujours été marqué par la politesse de l'Ashikaga. Comme quoi, on peut être puissant et demeurer respectueux.