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[Mission B] Hara-kiri à Hakari [Yasei Shoki]

Okkoto
Okkoto

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Mer 16 Juin 2021 - 23:08
Hara-kiri à HakariSur l'île commerçante d'Hakari, un homme a été retrouvé chez lui, un sabre planté dans le ventre. En dépression depuis des mois à cause de problème d'argent, tout son village s'accorde à dire qu'il s'est suicidé. Cependant, sa famille ne veut pas croire à une telle atrocité de sa part. Ils sont persuadés que c'est un assassinat. Depuis quelques temps, ils recevaient des lettres de relances de créances non payées et plusieurs individus louches rodaient autour de leur foyer. Il aurait emprunté de l'argent aux mauvaises personnes. A vous de déceler la vérité dans cette histoire.


Vous rendre à Hakari
Fouiller la scène du drame
Interroger la famille, l'entourage, tout ceux qui pourraient vous aider
Mener votre enquête et rendre votre conclusion
(FACULTATIF) S'il s'avère que c'est un meurtre, arrêter le coupable
Faire un rapport



« Nomdidiou ... »

Etrange situation que la sienne. D’aucune mauvaise langue aurait pu raconter que, de tous temps, Tokage avait cherché à éviter les rencontres, en particulier dans le cadre de ces missions que la Brume chérissait tant, et qu’elle prenait un malin plaisir à lui attribuer régulièrement – de plus en plus souvent, à vrai dire, depuis son retour de Hi no Kuni. Cependant, il aurait été bien malhonnête de dire qu’il avait fait quoi que ce soit pour se mettre lui-même dans le pétrin qui lui collait à présent aux chausses. En fait, il aurait été plus juste de dire qu’il était plongé dans les embrouilles jusqu’au cou. Et c’était, bien sûr, en considérant que par « embrouilles » on entendait « maquereaux ».

Oui. Sans qu’il puisse vraiment comprendre comment, pourquoi, par qui, Tokage s’était retrouvé coincé dans un tonneau de maquereaux salés. Sur le port. Avec juste sa tête qui dépassait parmi les p’tits poissons aux yeux morts – et pour cause, le reste du corps l’était aussi.

Sans doute le moment était-il propice à la philosophie. Que fallait-il penser de l’indifférence notoire des passants, qui ne voyaient même pas cette tête, pourtant si bien faite, intruse inhabituelle parmi un banc de conserves en devenir ? Etait-ce une image de l’ignorance du monde face à la beauté pure ? De la bassesse des esprits du commun face à l’art le plus sublime ? Ou fallait-il céder à la simplicité, et croire que Tokage se fondait naturellement dans cet environnement insolite d’écailles et d’arêtes ? D’autres se seraient laissés aller, et auraient craint les envolées complexes. Tokage, lui, avait la tête sur les épaules et les idées claires : il ne faisait aucun doute que ces cons de passants avaient l’oeil trop plongé dans leur propre fange pour contempler la fleur sublime qui s’en échappait. La fleur étant, pour être au clair, son humble lui.

Son futur partenaire de mission le trouverait sans doute, et le tirerait de cet état malencontreux, il fallait le reconnaître. Manque de bol : Tokage avait une mémoire fort fuyante, et le nom de l’heureux infortuné qui devait partager sa journée, voire plus si affinités, avait glissé de son esprit. Et, bien évidemment, le parchemin sur lequel les instructions lui avaient été communiquées était soigneusement rangé dans une poche de son vêtement, là où ses bras tout piégés dans le sel ne pouvaient pas l’atteindre.

Le regard qui commençait à être désabusé de Tokage se tourna vers un des maquereaux dont il partageait le sarcophage de sel. L’animal, même dans la mort, avait un air d’incrédulité stupide qui poussait au respect. Et, en même temps, dans la profondeur abyssale de cette orbite semblaient se cacher bien des arcanes qui échappaient aux simples humains. Comme si le poisson n’était pas tout à fait mort. Comme si, depuis un au-delà bien meilleur, il continuait de sonder le coeur des vivants.

« Mon pauvre gars, si t’avais tout ça dans ton p’tit crâne, t’aurais sans doute trouvé un moyen de nager plus vite pour éviter les filets. »

Curieusement, le son d’une voix humaine s’échappant d’un tonneau de poissons salés fit tiquer un marin qui passait par là. Il porta le regard sur Tokage, et resta parfaitement interdit.

« Oh, ne faites pas attention à moi, je suis juste un maquereau particulièrement bavard.

-Ah, si vous le dites. »

Et ce fut tout. Le marin reprit son chemin, sans être plus chamboulé par cette rencontre que s’il avait croisé sa belle-mère dans la rue.

Tokage était bien mari d’être ainsi si facilement assimilable à la faune marine du plus bas étage. Encore échappait-il au sort des palourdes, peut être n’était-ce pas si mal … Mais tout de même, du maquereau séché. Son auguste personne ne méritait-elle pas un peu plus de classe, de standing ?

Ne restait plus qu’à attendre que son camarade de mission pointe le bout de sa truffe. Avec un peu de chance, le visage de Tokage ne lui serait pas inconnu. Il aurait été juste qu’il le reconnaisse ! Le trublion le plus fameux du village ! Si avec une réputation comme ça sa carrière finissait en queue de poisson …

Calembour, rire, humour. Une bonne mission en perspective.

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Yasei Shoki
Yasei Shoki

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Dim 20 Juin 2021 - 1:14
Les gambas remuaient joyeusement dans la poêle à frire qu’agitait Shoki au-dessus de son feu de fortune. Alors qu’il se trouvait dans un endroit qu’il ne connaissait pas jusqu’à environ cinq minutes auparavant, alors qu’il émergeait d’un sommeil réparateur du tonnerre, le jeune homme se rendit compte qu’il était à côté de quelques mets provenant de la mer, de la fameuse poêle et d’un feu de camp qu’il fallait simplement allumer. A côté du tout, il ne trouva qu’un mot : « Mange ça quand tu te réveilles, puis files neuf kilomètres à l’est pour retrouver Kiri. Ton toi d’hier qui regrette déjà… ».

Circonspect, le Kazejin avait décidé d’obéir et commença à cuisiner son repas. Il tentait, tant bien que mal, de se remémorer les circonstances de son arrivée à cet endroit alors qu’il ne s’y était jamais rendu avant, de toute évidence. Si, matériellement, il ne possédait rien d’autre que ce qui lui servait à manger, il lui fallait donc regarder les alentours pour voir de possibles traces explicites. Ainsi, autour de lui se trouvait une sorte de petit bois, dont les arbres avaient été violemment déracinés. Des cadavres de petits et moyens animaux jonchaient le sol, complètement éviscérés et mutilés. Dans le sol, des traces de pattes dignes d’un véritable animal féroce témoignaient du passage d’une presque calamité. Hormis ces éléments plutôt habituels pour lui, Shoki ne capta rien. Concernant ses vêtements, ils étaient plus propres que propres…

Alors que les délicieuses gambas finissaient dans son estomac, le Chûnin entendit un bruit qui le surprit. La démarche pourtant discrète d’un dépêché Kirijin le fit douter de plusieurs choses en ce monde. Ce-dernier salua le Yasei et lui donna un ordre de mission sans même réagir d’une quelconque façon au tumulte environnant. Alors qu’il s’apprêtait à prendre congé, l’enfant du désert l’interrompit et posa la question que tous rêvaient de poser à ces magiciens :

« Comment faites-vous pour toujours trouver les ninjas à qui donner ces ordres de mission ? »

Il était évident que l’emplacement de Shoki n’était pas de notoriété publique, car même lui ignorait où il se trouvait…

« C’est mon métier, de savoir où vous êtes, tous, à chaque instant, et ce que vous faites… »

A mesure que les mots avançaient dans la phrase, le visage du garçon devenait de plus en plus inquiétant, frôlant même la perversité. D’une certaine façon, il avait répondu à toute autre question que le Grizzli pouvait se poser, même s’il n’avait finalement rien expliqué sur la façon de faire… Il s’en alla alors constatant que son interlocuteur n’avait rien d’autre à lui demander.
Quelques minutes… ou heures plus tard, Shoki se tenait cette fois non loin du lieu de rendez-vous, et en jaugeant son propre retard, il se demandait où pouvait bien être ce Yamonaco Tokage. Il le chercha quelques instants, non loin des divers commerces du port, mais ne trouva rien d’autre que des marins et un homme qui avait décidé de partager sa vie avec des maquereaux… un genre d’homme-poisson finalement.

« Aaaah… J’arrive en retard et ce type l’est encore plus. Je préfèrerais presque retourner en mission avec l’autre Kaguya plutôt que me farcir un Genin même pas ponctuel pour un ryô… Enfin, on verra bien si ce Tokard finit par arriver. »

Il s’était assis à côté de l’homme-poisson, partageant une certaine solidarité avec ce simili-Yasei qui souhaitait se rapprocher du peuple des métamorphes par ses propres moyens. L’attente serait longue…

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Okkoto
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Dim 20 Juin 2021 - 23:33

C’était embarrassant.

Très embarrassant.

Le regard plongé dans le vide, Tokage se mordait les lèvres plus que jamais, partagé entre l’envie de pleurer et de partir dans un fou rire intersidéral. Il se trouva que, ces deux pulsions contraires s’annulant, il salua son acolyte du jour sur un ton très neutre :

« Bonjouuuuuuuuuuur. »

Illico, il avait l’air encore plus bizarre que de prime abord. Voilà que cette tête, thon parmi les maquereaux, était douée de la parole. Et en plus de ça, elle avait un ton particulièrement exaspérant. Oh, sans doute l’idiot se serait gaussé à cette vision ! Et pourtant, si on la prenait sous le regard de l’observateur froid et sans connaissance de l’imaginaire, Tokage était dans une position bien dangereuse. Le sel aurait sans doute déjà commencé à attaquer la peau, pour y laisser des brûlures légères, et ses membres commençaient peu à peu à s’écraser sous son propre poids. C’était, bien sûr, en faisant fi du facteur romanesque qu’avait toute cette histoire.

Mais reprenons le dialogue improbable qui s’était installé entre l’homme-bête et l’homme bête.

« Vous savez, si l’on dit que la ponctualité est la politesse des rois, alors sans doute le retard est celle des gueux. Je crois que cette bien belle maxime illustre assez bien votre propos, et le fond de ma pensée également. Je déteste qu’on soit en retard, sauf dans mon propre cas, évidemment. »

Bah oui, pas fou l’asticot.

« Le Tokard, c’est moi. Yamanaka Tokard, ou Tokage, pour les intimes. Très enchanté de faire votre connaissance. Si vous pouviez me rappeler votre p’tit nom, ma foi ça serait pas de trop ... »

Il avait commencé avec un langage particulièrement châtié, et voilà que le naturel revenait au galop. A croire que le sel commençait à lui attaquer les neurones – ce qui, du reste, n’était pas bien compliqué vu l’état de dégradation des concernés …

« Si vous voulez mon avis, toute cette affaire de meurtre maquillé en suicide a du plomb dans l’aile. J’ai du mal à croire que des créanciers sur les crocs puissent en venir à assassiner leur débiteur. C’est tout con : un mec mort va pas vous donner de sous du tout. Alors que vivant, on peut toujours trouver un moyen de presser le citron pour en extraire jusqu’à la dernière goutte de jus, jusqu’au dernier pépin, jusqu’au dernier quartier gorgé d’acide, jusqu’au … jusqu’au … »

Il fit claquer sa langue contre son palais, une ou deux fois, avec un bruit de bouche particulièrement dégueulasse.

« J’ai soif. Ca doit être le sel. »

Un mauvais esprit aurait pu répondre « OU LE MANQUE D’EAU, EH MAQUEREAU VA ! ». Mais de mauvais esprit, à Kiri, il n’y avait bien sûr pas trace. Voyons.

« Dites, ce n’est pas que je voudrais vous incommoder, mais vous seriez bien gentil de me donner un coup de main pour me sortir de ce truc. J’ai pas la moindre foutue idée de comment j’y ai atterri, mais la compagnie des poissons commence à me peser, voyez-vous. Si vous aviez l’obligeance de faire pivoter ce tonneau, et de me tirer la tête, vous seriez ma foi bien aimable. »

Et il assortit la requête de son sourire le plus mondain. Etrange effet que produisait sur lui le sel … Il se sentait pousser une cuillère en argent directement entre les chicots.

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Yasei Shoki
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Ven 25 Juin 2021 - 0:24
Posé à proximité du tonneau de maquereaux dans lequel résidait un étrange énergumène, Shoki fût un peu surpris de recevoir une réponse, dans un premier temps. En faisant fi du premier mot prononcé – et bien trop insisté – le Yasei s’étonna qu’une personne atteinte de folie puisse déballer un raisonnement presque intelligent. Il l’écouta parler, se disant qu’il n’y avait rien de mieux à faire que cela le temps que l’autre n’arrivât. Néanmoins, à mesure qu’il avançait dans son monologue, le Kazejin comprenait de mieux en mieux la situation, jusqu’à en venir à la demande explicite de celui qui devait finalement bien être Yamanaka Tokage…

Ainsi, s’éloignant des lieux, Yasei Shoki avait décidé que cette mission lui incomberait, à lui et lui seul. Pour les supérieurs, il n’aurait qu’à annoncer que son coéquipier était décédé, assailli par une armée de… maquereaux. Ceci étant, alors qu’il avait déjà pris une bonne dizaine de mètres de distance, le brun se retourna en repensant au raisonnement de l’homme-poisson… Il rebroussa chemin et donna un grand coup de pied dans le tonneau pour le renverser, ce qui fit glisser le corps du Genin de moitié hors de son habitat naturel. Il devrait ainsi pouvoir se sortir de là par lui-même.

« Je m’appelle Yasei Shoki… Et une fois cette mission terminée, je te promets de te relâcher dans la mer, homme-poisson. Maintenant, il y a quelque chose qui me dérange dans ta façon de penser… »

Car la seule raison qui avait entraîné le retour du Chûnin était que Tokage avait titillé sa curiosité. Tout n’était pas à jeter dans ses dires, mais pourtant tout n’était pas clair comme de l’eau de source. Là encore, peut-être était-ce dû au fait qu’il préférait l’eau de mer ? Difficile de se faire une idée.

« Certes, le tuer l’empêche de rembourser sa dette, mais il existe bien des façons de se renflouer une fois le bougre assassiné. Par exemple, en menaçant sa famille, pour obtenir des biens de valeurs ou de l’argent de leur part, ou encore en récupérant tout ce qui peut se vendre chez lui… »

L’heure n’était plus aux spéculations. Le Yamanaka souhaitait résoudre l’enquête sans enquêter, mais rien n’était jamais aussi simple. Ainsi, Shoki fit signe à son subalterne du jour de le suivre pour prendre leur navire de guerre. Il s’arrêta devant un bâtiment immense, aux voiles superbes, dont les motifs de dragons donneraient des frissons au plus vaillant des hommes tant ils étaient bien dessinés. Le bois semblait robuste, capable de vaincre les flots de la mer blanche, voire même de mers encore inconnues. L’équipage paraissait également effrayant, et le capitaine dégageait une aura des plus écrasantes. Le Yasei désigna donc l’embarcation du duo pour cette mission, à savoir la barque pouvant contenir deux voire trois personnes en comptant le marin qui allait les guider.

« Montez à bord mes ptios, j’suis attendu par chez moi ! »

Le brun prit le pas de grimper, tentant de trouver une place au milieu des filets de pêches et autres seaux d’appâts traînant ici et là. Par réflexe, il tendit sa main à son équipier pour le faire monter tel une véritable princesse…



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Okkoto
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Ven 20 Aoû 2021 - 14:50

Tokage se tortilla misérablement hors de son tonneau, comme la pire des prises. Une fois dégagé de sa demeure diogénique, il s’efforça d’ôter de ses vêtements tous les morceaux de sel qui y étaient restés collés. Il avait la désagréable impression de péguer, c’est-à-dire, pour les non-locuteurs de patois, d’être poisseux. Et puis, il sentait drôlement la marée. Ca n’aidait pas à se sentir à l’aise.

La vue de leur embarcation n’aidait pas à se réjouir. Tokage posa un regard désabusé sur la barque, et sur le vieux pêcheur qui y trônait comme le plus pathétique des princes.

« Y’a plus de thunes à Kiri, faut pas croire. »

Il aurait tout aussi bien pu garder ce commentaire pour lui, sans doute. Tant pis.

Tendant sa main au Yasei comme la princesse qu’on le considérait être, il descendit sur le plancher du fier esquif d’un pas gracile, avant d’aller s’asseoir sur un tas de filets dans lesquels frétillaient encore quelques malheureuses crevettes qui avaient échappé à la vigilance de leur bourreau. Distraitement, Tokage en attrapa une et croqua dedans, avant de faire une grimace dégoûté : en effet, les crevettes pas cuites, c’est dégueu. Qui l’eût cru ? Lustucru.

« Allez, vindiou, on est partis mes p’tits loups de mer ! »

Et ils étaient, en effet, partis. Leur timonier timonait, et eux pouvaient bavasser tout à leur loisir. Ils avaient le temps pour ça : Hakari, si elle n’était pas si lointaine de Kiri, restait cependant séparée du village par un bras de mer. Et dans une barque, un bras de mer se traverse pas comme une chatouille.

« On va s’emmerder, donc, à aller chercher des noises à tous les pégut du coin qui vous tous nous mentir comme des gros pourceaux ? Z’avez intérêt à être prêt à faire preuve d’esprit critique, parce qu’à mon avis on va entendre plus de conneries qu’aux Sommets des villages, là, chais pas quoi … »

Tiens ? Son ton mondain semblait lui avoir échappé en même temps qu’il s’était extirpé du tonneau de salaison. Curieux phénomène.

« En tout cas, si c’était moi, j’aimerais autant pas tuer le mec en question. Ca me ferait sacrément chier de devoir aller fouiller dans ses affaires pour trouver des trucs de valeur, et EN PLUS de devoir aller les revendre moi-même après pour me payer. Le bordel … Nan, autant faire pression sur lui le plus possible, jusqu’à ce qu’il arrive plus à tenir le truc et qu’il paye. Ou qu’il se tue, c’est aussi une possibilité. Mais bon … »

Son raisonnement avait du plomb dans l’aile, et sans doute s’en rendait-il compte car il ne chercha pas à le poursuivre. De toute façon, il s’en fichait un peu. Cette mission n’avait pas grand intérêt à ses yeux. C’est vrai : qu’allaient-ils avoir à faire d’autre que de délier la vérité du mensonge ? Rien. Peut être un moment d’action, lorsque, dans un éclair, ils dénicheraient le véritable coupable – si coupable il y avait – et que s’ensuivrait une course-poursuite de tous les diables. Mais sinon … Il n’y avait rien de bien excitant pour un érudit des choses de l’esprit comme lui (comprendre, ici, ce qui touche à l’esprit lui-même, et pas autre chose, au risque de se faire une très fausse idée des capacités intellectuelles de Tokage).

Aussi, le Yamanaka s’étendit-il de tout son long dans la barque, posa-t-il son auguste tête dans le creux de ses bras relevés, et décocha-t-il un bâillement de tous les diables.

« Bon, on a du temps, j’vais faire une p’tite sieste si ça vous fait rien. Histoire d’être en forme quand on arrivera, hm ? Tout le tintouin ... »

L’argument était aussi bon qu’un autre. Et puis le roulis de la barque était irrésistible …

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Lun 6 Sep 2021 - 16:08
Enfin embarqués dans le monumental navire de guerre, les deux shinobis de la Brume étaient parés pour affronter l’ennemi. La traversée du tumultueux océan allait prendre un long moment, car une distance inouïe les séparait de leur destination finale. Ou peut-être était-ce l’inverse, une barque à peine assez grande pour une personne, mais qui en contenait trois, et un bout de mer à traverser pas si énorme, et pourtant impressionnant au regard de l’embarcation de fortune.

Le chemin allait prendre du temps, et l’odeur ambiante – qui se répartissait entre trois sources distinctes, à savoir le pêcheur, le Tokage et le bateau lui-même – n’aidait pas à apprécier ce voyage qui s’annonçait si exceptionnel à l’origine. Le Yamanaka décida donc de prendre la parole, tout d’abord pour prévenir son compagnon que cette mission ne serait pas des plus amusantes, avant de donner son avis sur le crime – éventuel – qui s’était produit. Son idée était assez aberrante, mais le Yasei tenta de ne pas le faire remarquer, restant parfaitement stoïque.

« Je… Oui, sans doute que tuer quelqu’un qui nous doit de l’argent n’est pas très intelligent… Sauf si on sait qu’il ne pourra jamais nous rembourser, auquel cas on s’assure qu’un mauvais payeur ne le soit plus jamais… »

Cette façon de parler de manière froide d’une vie – probablement – ôtée tout aussi froidement pouvait déplaire, mais s’il ne défendait pas les créanciers du pauvre bougre, Shoki ne pouvait s’empêcher de penser qu’emprunter aux mauvaises personnes faisait de soi-même une mauvaise personne. Ainsi, que sa vie lui soit ôtée n’était pas si terrible. S’il s’était suicidé, néanmoins, il descendait encore plus bas dans l’estime de celui qui aurait pu tenter de mettre fin à son calvaire dans les geôles de l’arène du désert à de nombreuses reprises, mais qui avait choisi d’affronter la difficulté de la vie malgré tout.

Le temps passa sans qu’aucun mot ne fût prononcé à nouveau, et très vite – en moins de deux heures – ils purent voir les contours de l’île.

« Vot’ destination est là-bas, et moi j’vais là-bas, donc j’vous conseille de faire vos trucs de ninjas et de déguerpir parc’que j’compte pas vous déposer comme des princesses. »

Annonça le pêcheur en désignant deux points parfaitement opposés. L’île n’était pas grande, et pourtant il fallait que cet agréable vieillard les laisse marcher sur l’eau, tels de véritables Jésus – dans un univers parallèle. Le Kazejin s’assura que son poissoneux allié soit éveillé avant d’entamer la fin de la traverser. Tout au plus une centaine de mètres, et ils furent sur la côte. Deux centaines de plus, et ils furent à l’entrée du village, où régnait un calme des plus plats.

« On commence où ? »

Son intérêt penchait sur la demeure de l’homme décédé, mais interroger les personnes alentours pouvait être une bonne option. Rester grouper ou se séparer, voilà une autre chose à décider. Déjà fatigué de devoir élaborer un plan, le Chûnin laissa donc le Genin – éternel – prendre les choses en main.


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Dim 19 Sep 2021 - 16:39

D’un mouvement impatient de la jambe, Tokage essaya de se débarrasser des restes de flotte qui avaient eu l’outrecuidance de mouiller son futal. Sa concentration étant ce qu’elle est, elle avait naturellement vacillé à un ou deux moments, pendant que Shoki et lui finissaient leur traversée à pied, sur la mer. Il était donc possible que ses pieds se soient enfoncés sous les vagues, à quelques occasions … Rien de dramatique, il n’avait pas fait de véritable plongeon. Plutôt quelque chose comme un trébuchement. A la réflexion, il croyait bien avoir donné quelques coups de pieds à des poissons un peu trop aventureux … Un juste salaire pour leur curiosité malsaine envers ses semelles.

Le village ne payait pas de mine. C’était calme, pour ne pas dire mort. Un village de pêcheur à une heure où l’activité ne battait pas son plein. Il y avait fort à parier que les hommes épongeaient leur labeur du matin dans l’alcool de la taverne locale, pendant que les femmes réparaient les filets ou je-ne-sais-quoi d’autre, en attendant qu’un mari ivre ne s’en revienne chez lui pour leur asséner peut être quelques coups avant de plonger dans un sommeil ronflant. Charmant tableau, et encore plus charmant était son modèle.

Aucunement interpellé de se voir confier les manettes de la mission – après tout, Tokage n’avait jamais été très à cheval sur les normes de comportement vis-à-vis de ses supérieurs hiérarchiques – le Troufion en chef posa les poings sur les hanches, et huma un bon bol d’iode … qu’il s’empressa de recracher en toussant. Saloperie d’air marin.

« On a qu’à se séparer, on ira plus vite. J’ai pas l’intention de moisir plus que nécessaire dans ce rade. Y’a qu’à voir l’état des chiens ici pour se rendre compte qu’on y vit pas la grande vie … »

Il en passait justement un, de clebs. Il était sans doute vieux, il traînait la patte, ses oreilles tombaient, comme son regard. Plus étonnant encore : son pelage semblait constellé d’algues et – le croirait-on ? - même de moules, qui semblaient avoir trouvé sur cette peau, que les vents marins devaient avoir tannée jusqu’à la rendre aussi rugueuse que la pierre, un abri confortable. Diable. Voilà un prodige qui forçait l’admiration. Mère Nature était donc pleine de ressources, et dotée d’un sens de l’humour tout particulier.

« J’te laisse la maison du macchabée. Pour ma part, j’ai bien envie d’aller sortir les rats qui vivent dans ce bled de leur trou … »

A vrai dire, il avait une idée bien précise du genre de rats qu’il voulait chasser, et il savait parfaitement où les trouver. Il s’en frottait les mains d’avance, le gueux, tant son plan lui paraissait parfait pour noyer les ennuis de cette mission dans un peu de potion magique.

« Bye-bye ! »

Et zou, il filait déjà à travers les ruelles du village, baladant son regard d’une masure à une autre, cherchant à en trouver une en particulier. Une dont il savait pertinemment qu’elle devait exister, car sans elle il y aurait déjà eu longtemps que la guerre civile aurait rasé la localité. Le temple qui assurait la paix dans les communautés les plus réduites, tout comme dans son coeur à lui. La salvation. Le Graal.

Et finalement, il la trouva au détour d’une ruelle, cette merveille de l’ingéniosité des hommes : le bouge, la maison à picole, le repaire des soiffards. En un mot, la taverne. L’air tout aussi miteuse et précaire que les autres constructions, il émanait cependant d’elle des vapeurs angéliques qui ne manquèrent pas de titiller les narines de Tokage. Déjà, il sautillait vers sa porte, un sourire de gamin soudain collé à ses lèvres. Il poussa la porte avec la délicatesse d’un amant, et lança à la cantonade, d’une voix guillerette :

« Amis du jour, bonjouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur ! »

Et même les mines patibulaires que lui renvoyèrent tous les occupants du bar ne purent entamer sa bonne humeur. Cette enquête s’annonçait finalement sous les meilleurs auspices …

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Yasei Shoki
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Jeu 30 Sep 2021 - 14:49
La première impression de Shoki à l’égard de Tokage n’avait pas été des meilleures, mais depuis, cet homme étrangement ami du monde marin et de tous les poissons qui en faisaient sa population n’avait cessé de montrer de vraies compétences de leader. Tout d’abord, il avait énoncé des pistes concernant cette enquête, et maintenant, il proposait des solutions plutôt ingénieuses. Nul doute qu’il prenait cette mission très à cœur, se chargeant même de la pénible tâche d’interroger les habitants de ce piteux village. Le Yasei ne trouva rien à redire, et commença à se diriger dans la zone du bourg désignée par l’ordre de mission, sans un mot de plus. S’il aimait se battre, ce qui représentait un effort conséquent, parler pour ne rien n’était pas son passe-temps favori.

Une vieille dame croisa son chemin, et il lui fit signe pour lui indiquer qu’il souhaitait lui parler. Celle-ci ne daigna même pas lui tendre un regard, et continua son chemin. Il n’eût alors d’autre choix que de l’interpeller :

« Excusez-moi, j’ai besoin de votre aide… »

Encore une fois, elle l’ignora simplement et parcourut quelques mètres, avant de se prendre le pied dans une racine et de s’étaler de tout son long, sur le sol mêlant sable et terre. Le Chûnin était dubitatif quant à la scène à laquelle il venait d’assister, mais plutôt que de l’ignorer à son tour, il vint l’aider à se relever. La septuagénaire – au moins – semblait affolée alors qu’elle revenait sur ses pattes. Elle tentait de frapper ce qui l’entourait, collant une gifle bien placée à Shoki au passage, puis finit par se calmer, et reprit sa route. Abasourdi par ce à quoi il assistait, se fût finalement une voix masculine dans son dos qui ramena le Kazejin à la réalité.

« Ne faites pas attention à Chi-basan, elle est sourde, muette et aveugle. On se demande comment elle peut encore survivre, d’ailleurs. »

Le type – un grand gaillard bien musclé – semblait beaucoup trancher avec la moyenne des résidents de la bourgade. Son teint était assez coloré, et il n’était clairement pas en mauvaise santé. Autant dire qu’il ne manquait de rien, et qu’il semblait même heureux par rapport à ses voisins. Il reprit alors la parole, pointant du doigt le bandeau frontal du Kirijin – qui se trouvait simplement pendu à sa poche, preuve de tout l’intérêt que pouvait donner le jeune homme à un tel objet.

« Vous devez être là pour enquêter sur la mort de Mao, je me trompe ? Son appartement est au bout de la rue, et c’est la… deuxième porte, il me semble. Enfin, personne n’a touché à quoi que ce soit en attendant votre arrivée… Une sale affaire. Si vous avez besoin de me poser des questions, je serai à mon étal, juste là. »

Il indiqua au shinobi une demeure un peu plus attrayante que celles qui l’entouraient. Pas difficile de la repérer au milieu de cette bourgade délabrée.

« Merci… »

Sans rien ajouter, comme d’habitude, le brun se décida à prendre la direction des lieux du possible crime. Il avança dans la fameuse ruelle, et ouvrit la porte mentionnée par le pêcheur… Et lorsque celle-ci fût grande ouverte, il tomba nez à nez avec..



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