Enfer et damnation. Affliction et tribulation. Si son séjour au Pays de la Griffe fut court, pour sûr il en resterait une réelle et pénible épreuve. Car si en l'état il était dangereux pour l'exilé de se retrouver en un pays ennemi en sa qualité d'exilé et d'hôte, il restait également perfide que d'assumer les actes qu'il avait pu abattre en ces terres et sa capitale. Que ce soit l'Inéluctable ou l'Astre, le Shinrin s'était repu de vengeance et de malheur, emportant une vie ou en menaçant des centaines d'autres. Mais au fond de lui, un démon certain aimait se dire que le cadet était son pire ennemi et la principale victime de ses pratiques.

Vengeur, il s'était rendu atterré et morne de la mort de son ancien mentor.
Terroriste, il s'était rendu éploré de la répercussion de son acte, trouvant plus de réconfort que de peine à savoir que son attaque fut contrée.

Alors venu en quête de sens et de justice, c'est encore plus sombre et fielleux qu'il s'en allait, redirigeant son ire et ses tourments vers un autre pays, bien plus familier. Taciturne en l'état, il en restait quelque peu mortifié de devoir continuer à errer tel une âme en peine dans le Yuukan, comme s'il était condamné à devoir hanter les populations ici et là en quête d'une rétribution pour laquelle ils n'avaient absolument rien à voir. Mais telle était sa voie semble-t-il, telle était sa fonction à présent, celle de barouder de lieux en lieux, croyant bien faire, tentant vainement de combler ses failles en des actes qui en son esprit se voulaient saints. Comme il aimait si bien le dire, il est assez aisé pour le traître de croire en la sainteté de ses intentions, et pourtant, il était devenu lui-même ce qu'il avait toujours voulu ardemment combattre : Le mal.

Papillonnant des ailes sans ménage à une altitude où il croyait être en confort, il profitait du moment pour noyer ses pensées en des activités tierces. Ainsi, il lorgnait du regard sur les steppes et autres environnements, désennuyer son âme en assimilant un rouleau et en transcrivant certains de ses jutsus en des rouleaux vierges apprêtés pour l'occasion, fignolant finalement son équipement et ravivant la beauté de quelques pantins estropiés.

Le ciel avait ça d'être uni, neutre et non moraliste. Il accueillait son fils céleste avec autant de chaleur de que fraîcheur, le retenant par la force de ses ailes dans les doux et humides drapés de ses nuages tout en lui rappelant - telle une mère -, qu'un jour où l'autre il lui fallait bien retourner sur terre.

Ce jour ne tarda pas à arriver, car oui, l'Enfant du Feu était de retour au pays.