C'était un début de soirée comme on en voyait souvent. Dans le dédale du Ningen se mouvaient les petites fourmis qui rejoignaient leurs terriers ou parasitaient les ruelles à la recherche de quelques activités vouées à l'allégresse. Pour peu que l'on fasse fi de certaines remembrances d'automne et d'une réalité bien dérangeante, cette fourmilière s'apparentaient à toutes ses voisines de l'est et du nord, de la capitale des îles jusqu'à celle de l'Empire. Pour autant, aussi triviale pouvait paraître la cité à l'œil nu, elle revêtait aux yeux du damoiseau qui la toisait depuis les cieux un caractère singulier et allusif.
Naguère avait-il déjà foulé les terres de ce pays en un temps où le pays des griffes était encore neutre et immaculé de toute infamie. Si ce jour-là c'était nanti du deuil des siens et des affres de son ainé qu'il avait quitté le domaine, il eut voué une velléité envers ces terres et son peuple, leur portant une haine aussi viscérale que pure drapée d'une volonté aussi implacable que macabre : celle de faire respecter la loi du Talion.
Grimé, il s'était immiscé à ces gens, côtoyant leurs guerriers, fréquentant leurs citadins. Et s'il avait malencontreusement dut se confronter à l'idée que leur humanité valait autant que celles des autres, il échoua à les désunir de la perte de son ainé et à les préserver de son ire : Au final, tous autant qu'ils étaient portaient en eux la souillure du mal, aussi bien femmes, enfants, et vieillards étaient l'engeance des ténèbres et étaient alors condamnables et voués à subir le courroux d'un endeuillé.
C'était non sans larmes que l'exilé, oscillant entre rancœur luciférienne et pénible désespoir se persuadait à passer à l'acte. Tout là-haut, s'étant élevé de ses ailes à une altitude où il côtoyait les nuages et ahanait avec peine, le jeune homme rassemblait ses forces et ses volontés.
"..."
Il était tel un dieu de malheur, observant cette bourgade qui semblait si petite de là, décidé à abattre sur eux le châtiment divin. Bras tendu vers les étoiles, depuis le sceau dessiné à même sa paume se conjurait un amas de roche dont la taille se confondait avec ces choses incernables, une arcane conçue par l'esprit méphistophélique d'un va-t-en-guerre Aburame qui voulait tuer les Dieux eux-mêmes.
❰ Arcanes des tréfonds éveillés ❱ L'astre déicide
Technique de rang A Doton ─ Stockage ─ Affinitaire ─ Unique
L'utilisateur, en activant ce sceau, invoque une énorme boule de roche de plusieurs tonnes dont le diamètre est si important qu'il ressemble à un astre miniature. Les usages de cet énorme amas tellurique dépendent essentiellement de la stratégie employée par l'invocateur, ainsi que de l'endroit depuis lequel le sceau est activé : son premier auteur l'aurait créé en ayant le désir d'aplatir les Dieux.
Technique n°11870 validée le 31/03/2021
Ne souhaitant pas plus défier ses maux de l'âme, il laissait alors l'astre se faire le bien obligé des lois de la gravité, le laissant majestueusement briser l'atmosphère et accentuer sa chute.
D'en bas, ce serait un fastueux spectacle, l'épitome d'une étoile en peine, d'une planète endormie et désintéressée de l'obscurité des cieux, qui brillant d'un magnifique éclat, rêvait de rejoindre le royaume des hommes.
"Que meure l'humanité."
Mais l'invocateur se dérobait à ce spectacle. Bien que ne sachant guère quelle peinture résulterait de son action ni même si succès il y aurait. Son âme en peine n'était guère friande de visions macabres supplémentaires, tout ce qu'il voulait à présent c'était fuir. Se drapant du confort des nébuleuses humides, il battait inlassablement des ailes vers un nouvel horizon, se défaussant ainsi du poids de sa propre véhémence, du moins c'est ce qu'il espérait.
Décidé à venger les actes de l'Homme au Chapeau, les événements de la Guerre de Tsume et le deuil de son ainé, Hanzo porte sur le Ningen une attaque d'ampleur, un attentat sous la forme d'une météorite invoquée depuis les cieux, là où débutent les nuages et où l'air se fait rare (≈3/5km < Merci Hugo). L'attentat vise la population et les quartiers peuplés. Aucune indication sur la présence de vos personnages en eux-mêmes. Dès la météorite invoquée et lâchée, Hanzo fuit le pays, se camouflant dans la robe des nuages.
HRP : Cette création de rang A profite des effets de la gravité afin de s'abattre (s'il elle n'est pas bloquée) sur un ou plusieurs quartiers de la cité. Bien entendu, je laisse aux membres du Ningen le soin de déterminer la puissance de cette offensive, ces effets etc... A eux de déterminer un possible impact "RP", je ne quémanderai rien de plus que leur appréciation. Pour info, le vol est fait grâce à la capacité passive de Nanabi et n'a pas été entrepris depuis le village même.
Dernière édition par Shinrin Hanzo le Mar 1 Fév 2022 - 11:41, édité 1 fois
Baignant dans la quiétude nocturne du refuge, Fuyumi flânait sereinement au travers de ses ruelles en compagnie de son félin. Tenant fermement une plume de hibou entre ses doigts, elle se dirigeait vers la sortie de ces lieux, impatiente de sa prochaine rencontre avec le Marchand Shinobi. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas l’ombre oppressante qui s’emparait peu à peu des alentours. Ce ne fut que lorsque le premier cri se fit entendre qu’elle releva la tête pour apercevoir ce qui obstruait l’éclat lunaire. Accourant aussitôt sur la place principale où l’astre rocheux semblait se diriger, elle ne se posa aucune question avant d’agir. Bien qu’elle eût le temps de s’éclipser de la zone d’impact, elle ne pouvait laisser pareil cataclysme anéantir des mois de travaux et des dizaines, voire des centaines, de ses camarades.
— FUYEZ LA PLACE ! METTEZ-VOUS A L’ABRI !
Hurlant à pleins poumons, la jeune femme ne pouvait pas se permettre de se préoccuper des victimes potentielles à leur place. Le projectile devait absolument être arrêté avant l’impact et elle se doutait bien qu’une seule de ses techniques n’allait pas suffire. Réalisant une série de mudras, Fuyumi fit alors surgir du sol une large muraille de pierre face à elle qui se prolongea peu à peu pour venir encercler la place. Cette muraille ne risquait pas d’accomplir son objectif, mais elle risquait grandement d’être utile pour compenser les conséquences d’un échec, ou même d’une réussite partielle. Ignorant alors complétement les retardataires prisonniers de sa défense, elle enchaina aussitôt avec une seconde technique tandis que le sinistre bruit du rocher brisant l’air sur son passage couvrait progressivement les hurlements de la foule. Une couche de roche encore plus épaisse que la précédente se forma alors depuis le sol pour venir complétement entourer la jeune femme et le chat qui se refusait de l’abandonner. Profitant des derniers instants avant l’impact, elle fit un dernier mudras et une dernière technique de protection pour recouvrir directement son corps de son armure Doton la plus efficace.
Sous cette série de protection, Fuyumi se retrouva confinée de toute perception du rocher, incapable de connaitre le moment fatidique. Celui-ci ne se fit cependant pas attendre bien longtemps et dans un vacarme absolu, le premier impact brisa la sphère défensive, provoquant une puissante onde de choc à travers la place. Alors qu’un nuage de poussière se souleva dans le ciel lors de l’impact de cette dernière contre la muraille, le rocher, particulièrement ralenti par l’impact, poursuit malgré tout sa course. Dernière ligne de défense pour protéger son compagnon, Fuyumi se mit en position pour accueillir son destin à bout de bras. Déjà sonnée par l’onde de choc, elle démontra toute l’ampleur de sa résolution en encaissant le second impact. Toute la détermination du monde ne pouvait cependant suffire pour telle prouesse et si son armure semblait tenir le choc, malgré de nombreuses fissures, ce fut le corps de l’amejine qui illustra ce fait. Alors que ses genoux se brisèrent presque instantanément, ce furent ses épaules qui la lâchèrent alors qu’elle luttait contre une douleur insoutenable pour repousser le projectile face à elle. Dans un ultime effort, elle prit appui sur le sol malgré l’état de ses jambes pour décaler le rocher suffisamment pour ne pas se faire écraser. Et alors que ce dernier atteignait finalement le sol, elle se laissa tomber en arrière.
Comme à son habitude et dès que le soleil s’inclinait pour laisser la place à sa sœur ténébreuse, Amiko s’installa sur le toit le plus élevé et s’allongea pour contempler le ciel avant de faire un brin de sieste. On pouvait lire sur son visage blafard les stigmates de son manque de sommeil et des nuits très courtes passées au sein du refuge de l’humanité. Elle savait qu’elle devait se tenir à carreau alors la Sakki ne pouvait se permettre de perdre le contrôle ici. Au moins à cet endroit, loin des regards et au plus près des étoiles, elle pouvait se laisser aller.
Seulement, c’était sans compter sur le cataclysme qui siégeait dans le Yuukan et qui l’empêchait de trouver la paix. En effet, alors qu’elle tentait de reposer son esprit au travers des rares songes qu’elle accueillait, la sanguinaire entendit une voix familière faire écho au sein du refuge. Le ton alerte et presque désespérer fit bondir la kunoichi qui se rendit compte qu’il faisait bien plus sombre qu’il ne le devrait. Lorsque son visage s’inclina vers le ciel, elle comprit. Ne laissant pas le temps à l’horreur occuper son esprit, elle quitta le toit et tomba sur des civils affolés. Amiko de sa petite silhouette ne pouvait pas tous les transporter, mais elle n’hésita pas à les pousser vers l’extérieur.
Impuissante et ne pouvant protéger qui que ce soit à cause de ce don cauchemardesque, elle grinça des dents et aida le plus de personnes qu’elle le pouvait. Au moment venu, elle s’assimilerait si c’était nécessaire.
Le choc se fit alors retentir dans toute la zone, élevant poussière et courant d’air dans une bourrasque intense qui lâchait l’équilibre à la native de la pluie. Elle entoura de ses frêles bras l’enfant qu’elle avait aidé à s’abriter et se laissa tomber sur plusieurs mètres. La douleur naquit dans ses membres endoloris, mais c’était sans compter sur la présence de Fuyumi non loin qui avait subi l’assaut de plein fouet. Ce fait fit oublier toute souffrance physique à la kunoichi de lave, qui sentait son cœur se brisait comme jamais il ne l’avait été. Le silence domina les lieux, la peur, le chaos et l’incompréhension se lisant dans les yeux de chacun. Que s’était-il passé ? Qui avait osé commettre une telle abomination ? Amiko leva les yeux au ciel à la recherche d’une quelconque présence, mais rien.
Elle abandonna l’enfant à sa mère, qui lui lança un regard reconnaissant qu’elle ne remarqua pas étant donné qu’elle courait déjà dans la direction de l’âme torturée qui avait sauvé la sienne. En voyant le chantier, son souffle s’arrêta quelques instants, alors qu’elle voyait la jeune femme allongée, inerte sur le sol. À ses côtés, la sphère immense de terre qui avait menacé le Ningen. Elle avait réussi à atténuer le plus de dégâts possibles, elle s’était presque sacrifiée pour eux. Amiko s’approcha avec crainte de l’albinos qui semblait encore respirer, mais était très blessée. Elle ne put retenir ses larmes tellement la peur de perdre Fuyumi était présente dans son esprit. La brune aux mèches de lave posa une main tremblante sur la joue de l’ex jonin de la roche et la caressa doucement. Du côté de son épaule, caché derrière un amas de cheveux, le félin de la jeune femme fit son apparition, frottant de son museau humide la peau de sa maîtresse.
Amiko n’osait pas bouger, son esprit brillait entre la douleur, la tristesse et la fureur. Lorsque des gardes s’approchèrent dans le but de la transporter et de la soigner, la Sakki se tourna furieusement, on pouvait lire dans ses yeux normalement roses, une soif de sang intense. Si l’un d’eux n’avait pas pris la parole pour lui faire comprendre qu’ils devaient soigner Fuyumi, un bain de sang aurait pris place en ces lieux déjà bien abîmés. Elle se contenta de baisser la tête et d’accompagner le groupe en des lieux plus calmes et sécurisés. Prochaine étape, remettre sur pied le Ningen et trouver celui qui avait fait cela pour le lui faire payer très cher.
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