Vous arrivez dans une partie boisée du village de Kumo, sur les plus hautes planches du village. C’est le lieu de rendez-vous de votre première épreuve, comme il vous l’a été signifié auparavant. Alors que vous progressez, sans trouver autre chose que des arbres, vous apercevez enfin des maisons. Ou plutôt, à y regarder de plus près, des reproductions de maisons à l’identique de celles de Kumo. Faites de bois et sans finition, vous ne vous attardez pas vraiment sur l’architecture puisse que ce qui peut vous interpeller très vite est la présence de sceaux, sans doute des sceaux explosifs. A vrai dire, il y a très exactement un sceau par maison, sur l’un des murs de chacune. Celui-ci ne ressemble en rien à celui de votre inventaire de base. En effet, il est bien plus grand et semble d’une telle complexité dans son écriture que son activation doit prendre plus de temps que pour un sceau ordinaire. Néanmoins, vous vous doutez que la puissance de ces derniers n’en est que plus destructrice.

Alors que vous pouviez penser légitiment tomber sur un examinateur vous annonçant les modalités de votre épreuve il en fut tout autrement. Vous tombez enfin sur quatre personnes, trois sont à genoux et ont, à l’instar des habitations, un grand sceau posé sur leur torse. Vous pouvez voir dans leur yeux une détresse totale… Bien que l’un d’eux semble moins affecté par la situation, plus serein. Un regard plus avisé sur le sceau de ce dernier vous laisse à penser qu’il est différent des autres. Quoiqu’il en soit vous n’avez pas trop le temps de vous attarder sur ce qui semble être des otages car derrière eux, à quelques mètres, se trouve Aizen, votre examinateur ? Il a une posture que vous ne lui connaissez pas, il transpire à grosse goutte et semble lui aussi paniqué, il regarde de partout autour de lui tel un paranoïaque si bien qu’il met du temps avant de vous voir approcher.

« Arrêtez-vous là !! »

Crie-t-il alors à en perdre la voix.

« Un pas de plus et j’explose tout ! Au diable leur foutu examen Chûnin ! Dite à ce substitue de scientifique, dites à Shindo Hyousuke de venir tout de suite sinon j’explose tout ! »

La menace est réelle, entourés de sceaux il a sans doute la capacité de tout faire exploser. Bien que l’activation pourrait prendre du temps, vous êtes néanmoins sûrs que les dégâts seraient considérables. Outre les dégâts matériels le plus préoccupant est sans doute le danger qu’encoure les otages devant lui. Semblant de plus en plus paniqué, Aizen semble vouloir vous en dire plus.

« Je me suis porté volontaire pour organiser cette épreuve seulement afin d’avoir enfin l’occasion de piéger Hyousuke, et vous allez m’y aider ! Cette boîte contient d’autres sceaux explosifs. »

Il montre d’un rapide signe de tête une boîte que vous n’aviez peut-être pas remarquée se trouvant à quelques mètres sur votre droite. Ouverte, vous pouvez voir effectivement qu’elle semble contenir d’autres sceaux explosifs.

« Deux d’entre vous vont s’apposer un sceau sur leurs vêtements et venir rejoindre les otages, le troisième partira prévenir le directeur du complexe scientifique et lui dira de venir seul. Il… »

Aizen semble de plus en plus perdre le contrôle de soi, il met une main dans ses cheveux comme s’il voulait se les arracher et vous pouvez voir ses yeux virer au rouge sanglant.

« Il va voir ce qu’il en coûte de se moquer de moi ! Il pense pouvoir évincer comme il le souhaite mon projet sur la lumière ?! Je vais lui faire comprendre que je suis un véritable génie ! Mon idée est révolutionnaire et il a aucun droit d’y mettre un terme ! »

Était-ce vraiment l’épreuve à proprement parlé ? Aizen semblait avoir perdu la raison et même son état physique semblait témoigner d’une perte de contrôle de soi. Comment agir ? Vous étiez en danger autant que ces otages, faire venir le Shindo Hyousuke résoudrait vraiment la situation ?

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Aizen était ainsi, de ceux qui pensaient qu’un entraînement difficile permettait d’être mieux préparé à la guerre. S’il avait pu il aurait rendu l’épreuve de cet examen encore plus difficile, plus… Réaliste. Mais hélas tout n’était que fiction, les sceaux explosifs étaient inoffensifs et les otages n’étaient que des clones métamorphosés. Mais tout ça, les Genins ne pouvaient le savoir. Dans leur tête, dans leur cœur, une grande peur s’était peut-être emparée d’eux car tout devait leur semblait si réaliste. Leur cœur devait battre la chamade, leur esprit devait être en ébullition face à une situation les dépassant. Et pourtant en tant que Shinobis leur rôle était de savoir réagir, de protéger les otages. Avaient-ils réussi ?

Kao Kan, le blondinet n’était encore qu’un adolescent et il était déjà connu de beaucoup. Appelé le Candide il était l’un des rares à avoir rencontré Sakaze Tôsen et être revenu vivant. Il tenta de résonner celui même qui semblait avoir sombré dans la folie. Il tenta de le ramener à la raison par des arguments logiques. Mais surtout, il proposa d’échanger la vie de tous contre la sienne. Il voulait donc négocier avec le terroriste, sa vie avait réellement de la valeur, plus que celles de tous les autres réunis ?

Sakai Iroha, Aizen la connaissait même si c’était que très peu. Elle était l’aînée du groupe et prit la parole à son tour. Ses mots étaient plus durs et témoignaient de son caractère direct, peut-être trop direct pour ce genre de situation. Mais paradoxalement elle avait trouvé des mots plus justes afin de tenter d’apaiser l’homme chamboulé. Elle tentait de convaincre Aizen de tout arrêter en essayant de le séduire par l’attrait d’une gloire encore accessible et la logique d’une perte certaine si jamais il allait au bout.

Saako Hita, la cadette du groupe et celle que Aizen connaissait le moins. Il avait brièvement échangé avec elle pendant le mariage de Anzu et Itagami. Elle rebondit sur les commentaires de sa camarade. Elle aussi lui précisa tout ce qu’il avait à perdre à continuer, la voie que Aizen décidait d’emprunter ne pourrait lui apporter satisfaction. Il avait la possibilité de tout arrêter et de faire comme si rien de tout cela ne s’était passé, elle lui donnait une porte de sortie directe vers la rédemption de son acte impardonnable mais pas encore irréversible. Elle poussa également son analyse, Aizen aussi était en danger et s’il était un clone et qu’il n’était pas en danger le village arriverait à la même conclusion et Aizen n’obtiendrait pas ce qu’il demandait dans tous les cas. Elle aussi proposé sa vie en échange, avait-elle de la valeur ?

Aizen attendit que les trois Genins eurent finirent de parler. Derrière son masque de fou il était bien attentif, observant un quelconque geste suspect afin de réagir face une offensive. Rien ne se passa. Il changea de posture pour reprendre celle de l’homme droit qu’on lui connaissait. Il annonça simplement.

« Bien. »

Il ne montra aucun signe d’agressivité et fit attention à ne pas montrer de gestes suspects afin que les Genins en face de lui soient certains qu’ils ne craignaient rien. Il passa une main délicatement dans ses cheveux afin de se recoiffer et paraître un peu plus présentable.

« Rassurez-vous, tout ceci n’était bel et bien qu’une mise en scène pour votre épreuve qui est désormais finie. »

Il prit le temps d’observer un à un les membres de l’équipe face à lui, ils devaient être soulagés de cette annonce.

« Cette situation peut malheureusement arriver, avec un inconnu, un ennemi avéré, un supérieur ou encore un ami. Chaque situation du genre sera toujours très différente alors on ne peut pas apprendre par cœur la réaction à avoir. Néanmoins il convient de retenir des choses évidentes. »

Il fit de larges gestes des mains pour montrer le décor ainsi que les otages toujours devant lui.

« Vous l’avez vu, il y a beaucoup de choses à prendre en compte, à analyser et pourtant si peu de temps pour le faire. Mais c’est la première étape la plus importante : analyser la menace et l’environnement. Ne jamais perdre de vu celui qui peut tout faire basculer en un instant. »

Il pointa en suite clairement un des sceaux explosifs.

« Les sceaux explosifs, ils ont été faits volontairement compliqués pour vous mettre sur la piste. En effet si une telle complexité témoigne d’une grande puissance elle vous donne aussi une information sur le temps que j’aurais mis pour les activer. On est loin du sceau explosif de notre inventaire de base, il m’aurait alors fallut plusieurs signes pour les activer. Un laps de temps vous permettant peut-être d’agir. »

Cette fois il pointa un des otages devant lui, celui qui avait un comportement différent des autres mais aussi un sceau différent.

« Cet otage, dans ce scénario, n’était en fait rien d‘autre qu’un complice. Une analyse plus poussée vous aurez permis de déceler des détails dans son comportement mais surtout sur son sceau. Le sien n’est pas un sceau explosif, c’est un sceau protecteur. N’oubliez pas, les apparences sont parfois trompeuses. »

Aizen avait bien vu que la plus jeune du groupe avait jeté un regard hésitant sur cet otage. Aizen était toutefois conscient de la difficulté à tout analyser rapidement et agir en conséquence. Il y avait tellement de variables capables de tout faire basculer. Ils avaient joué la prudence et personne n’aurait pu leur reprocher.

« C’est là qu’est la principale contrainte : le temps. Il ne joue pas en votre faveur, celui que vous avez en face de vous semble fou. Vous devez agir ou le résonner rapidement, ou les deux à la fois. Vous avez tous choisis la voie de la raison. Je ne vous dirai pas si vous avez bien fait ou mal agit en faisant cela. Car je vais vous dire une bonne chose, personne ne pourra jamais juger si vous avez bien agit ou pas tant que vous ramenez tous les otages sains et saufs. Il y a tellement de réactions différentes à avoir et il est si facile après coup de dire j’aurais fait comme si ou comme ça. Tant que vous ramenez tout le monde en vie, c’est que vous avez pris la bonne décision. »

Aizen afficha un grand sourire, adoptant un ton plus léger il en profita pour faire disparaître ses clones.

« En l’occurrence, je pense que si j’avais été dans cet état vos paroles auraient pu me résonner. Vous avez fait appel à mon sentimental ainsi qu’à ma logique. Vous avez su me prouver avec vos arguments que je n’avais rien à gagner à continuer. Mais surtout, que j’avais encore des choses à accomplir et qu’il m’était possible de faire page blanche. Ne voyez pas forcément le teneur d’otage comme un terroriste déterminé, vous pouvez tenter de le voir comme une victime de ses propres sentiments que vous pouvez également sauver. Aussi, la négociation peut-être une bonne solution mais attention à proposer des choses qui valent le coup. Néanmoins, dans vos paroles faites très attention aux mots que vous choisissez, en une seconde vous pourriez contrarier celui qui a plusieurs vies entre ses mains et en fonction de son état psychologique cela peut arriver plus vite que vous ne le pensez. »

Aizen se rapprocha de l’équipe de trois afin de conclure en leur faisant face.

« Bien sûr imaginer toutes les situations ou réactions possible prendrait des années et c’est un métier à part entière que de réussir à résonner quelqu’un ayant perdu la raison ainsi. Le plus important est d’être conscient du poids sur ses épaules à ce moment là et d’agir en conséquence pour sauver les otages. Vous avez choisi de le faire pacifiquement et c’est un choix respectable. »

Aizen les toisa du regard une dernière fois avant des les congédier vers la suite de leur examen.

« J’en ai fini avec vous, vous pouvez disposer. »

Et ainsi finissait la première épreuve pour cette équipe.

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