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Sur la Voie

Nomura Ieyasu
Nomura Ieyasu

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Mer 21 Avr 2021 - 12:38
Lové entre les racines d’un arbre centenaire, son équipement déposé à son côté, le jeune bretteur s’adonnait à l’une des routines devenue si compliquée depuis la perte de son bras gauche. Le manche de son sabre coincé entre son moignon et sa cuisse, Ieyasu s’évertuait à aiguiser la lame de sa main droite, alternant entre la pierre à aiguiser et le chiffon enduit d’une préparation qui aidait à conserver l’acier dans le meilleur état possible. Moment qu’il avait toujours affectionné auparavant, cette étape nécessaire dans l’entretien de son matériel était devenue une corvée pénible, un triste rappel de son infirmité et des instants qui l’avaient précédée. Il se revoyait encore, lancé comme une fusée vers cette mante géante, sabre au clair, tranchant avec une détermination qu’il ne s’était guère connu jusque là. Puis, plus rien.

Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis son départ d’Urahi. Pour son service au côté des soldats de l’Empire dans la défense des dépouilles menacées par un certain nécromancien, il avait été justement rétribué, et portait désormais avec lui suffisamment de Ryos pour ne plus être inquiété par la faim, la soif ou le logis, pourvu qu’il se trouve à proximité d’un quelconque village. Toutefois, en dépit de son nouveau handicap, le jeune Nomura rechignait à céder à la facilité de ce potentiel confort : des mois durant, il avait réussi à subsister sans l’aide de qui que ce soit, avait mis de côté tout l’argent qu’il avait réussi à gagner, ce n’était donc pas pour le dilapider dans les premières commodités venues.

Soupirant un grand coup, Ieyasu rengaina son sabre dans son fourreau. Des jours qu’il progressait vers l’ouest, à présent, avec la ferme intention de rejoindre la frontière pour atteindre le Pays de la Griffe. Malgré tout, quelque chose en lui l’empêchait de se ruer vers le point de rendez-vous donné par cet homme, Sakaze Tôsen. Tout ce qu’il voulait, c’était pouvoir rapporter suffisamment d’argent à sa famille pour assurer sa prospérité : du haut de ses quinze ans, le Nomura n’était pas coutumier des grandes causes, n’était pas vraiment prêt à mettre ouvertement sa vie en jeu pour une idéologie. Malgré tout, si il voulait mettre ses maigres talents au service de la cause la plus juste, celle de l’Humanité était celle qui faisait le plus de sens à ses yeux. Il ne haïssait point les shinobis, ne leur tenait nul grief, mais qui disait monde sans chakra, disait un monde où de petites gens comme lui pouvaient espérer tirer leur épingle du jeu. Et en cela, en dépit de son affliction, il pouvait y croire.

Équipé de ses plaques de protection, son arc et son casque stockés dans des sceaux accrochés à son ceinturon, Ieyasu récupéra son matériel et se dirigea vers le cours d’eau dont le bruissement rebondissait entre les arbres de la forêt. Il s’y déchaussa pour mettre les pieds dans l’eau, épiant sa surface, détaillant le fond vaseux du flux frais et revigorant. Quelques instants plus tard, il trouva ce qu’il était venu chercher, plongeant sa main à travers le cours de la rivière pour y agripper fermement des poignée d’algues marrons qu’il glissa non sans mal dans une sacoche vide. L’odeur fut rapidement insoutenable, mais le bretteur était coutumier des effluves que dégageait le Nerprun sitôt sorti de l’eau. Mais surtout, il savait à quoi allait pouvoir lui servir cette senteur particulièrement puissante.

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Nomura Ieyasu
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Mer 21 Avr 2021 - 13:56
Perché à mi-hauteur, son dos plaqué contre le tronc massif de l’arbre qu’il utilisait comme cachette, Ieyasu gardait à l’oeil à travers les feuillages l’appât qu’il avait mis sur pied, à la lisière de la clairière. Quelques branches, un peu de fourrage emprunté à ses employeurs, et le Nerprun bien sûr, accroché à l’ersatz de mannequin de paille, pour propager l’odeur de carcasse qui allait indubitablement attirer à lui l’objet du contrat que le jeune bretteur avait accepté. L’adolescent, très mûr pour son âge, n’appréciait pas foncièrement devoir occire une bête sauvage pour la simple commodité des éleveurs de la région, qui avaient requis ses services pour éliminer ladite bête. Les Ryos faisaient foi, cependant, et quelques aient pu être les causes qui avaient pu pousser ce grizzly à descendre si loin dans la vallée, si proche des exploitants et de leur bétail dans lequel il avait déjà planté les crocs et les griffes, c’était à présent à lui, du haut de ses quinze ans, de régler le problème.

Le Nerprun. Le bretteur n’avait pas pensé un jour pouvoir lui trouver une utilité aussi évidente, lui qui avait maintes fois dut se départir de son odeur après avoir piqué une tête dans le cours d’eau près de sa demeure familiale à Tetsu. Cette algue, semblait-il, se développait par chance dans tous les fleuves et lacs assez avancés dans les terres, et en trouver au Pays du Feu s’était révélé on ne peut plus simple. Aussi simple, il l’espérait, que l’exécution qu’il allait devoir mener, de sa seule main valide, lorsque la bête se montrerait.

La plus grande partie de l’après-midi, il la guetta ainsi, luttant contre l’engourdissement de ses membres inférieurs en s’étirant le plus silencieusement possible, gardant toujours un œil sur l’appât et ses environs. Finalement, après des heures de guet, l’ouïe à l’affût du bretteur capta le bruissement et les craquements caractéristiques qu’il attendait. Ceux d’un animal imposant et rapide en dépit des apparences. Lentement, il mit son sabre au clair, ses appuis fermement ancrés sur la branche solide qu’il avait choisi : quelques instants plus tard, les bruits du grizzly se précisant, il l’aperçut enfin, chargeant sur l’appât toutes griffes dehors. Il percuta le mannequin de fortune, le dépeça allégrement et y plongea le museau, visiblement déçu. De perplexité, sans doute, il s’immobilisa : ce fut le moment que choisit Ieyasu. De son perchoir, il bondit à une vitesse impressionnante, la nuque poilue et massive de l’animal en ligne de mire, et avec une précision et une force qui ne devaient désormais rien au hasard, il trancha.

Pris par son élan, le Nomura dérapa plusieurs mètres au-delà de la bête, se retournant rapidement vers elle pour admirer ses derniers instants. Son râle puissant retentit dans la clairière, se propageant loin à travers les bois. L’animal s’écrasa au sol, puis sembla un instant vouloir se redresser pour adresser un ultime coup de patte à celui qui venait de signer son trépas. Il tressaillit cependant une dernière fois, et toute sa masse termina se s’écrouler sur l’herbe touffue de la clairière. Ieyasu expira longuement. Il avait appris à garder le contrôle, à canaliser et dissiper la tension dans son corps dans ce genre d’occasion. Il fouetta l’air de sa lame, en chassant la plus grosse quantité de sang qui alla asperger la végétation luxuriante.

« ...Suman. »

Il s’approcha de la dépouille encore chaude. Les deux versants de son sabre passés sur le pelage de l’ursidé pour y déposer ce qui restait de sang, il la fit enfin regagner son fourreau à son flanc gauche, à côté de son wakizashi. Il dégaina ce dernier dans la foulée, trancha nette la patte avant gauche du grizzly et glissa le trophée sanguinolent dans un sac en toile qu’il sangla à son ceinturon. L’ironie ne lui échappa nullement : lui qui avait livré un combat périlleux et y avait perdu un membre, le voilà qui prélevait à son tour celui de la bête qu’il venait d’abattre. Fallait-il y voir une perverse manifestation d’une chaîne alimentaire, au sein même de l’espèce humaine ? Il préféra ne pas y penser davantage, et se mit en route pour le village.
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Jeu 22 Avr 2021 - 14:43
Consciencieusement, il dénombra les pièces présents dans la bourse qu’on venait de lui donner, prêtant également attention à la valeur de chacune pour ne pas se faire avoir par une fausse impression. Le compte y était, semblait-il, ce qui était une bonne nouvelle à plus d’un titre. D’un part, car il venait de toucher une modeste somme en l’échange d’un service somme toute assez simple, et d’autre part car les habitants du village lui avaient versé la somme convenue sans chercher à faire baisser le prix au dernier moment. Du haut de ses quinze ans, cela épargnait à Ieyasu la corvée de devoir négocier à nouveau avec ses commanditaires, une négoce qui aurait nécessairement soulevé quelques frictions superflues et qu’il n’aurait peut-être pas eu les nerfs de mener jusqu’au bout.

« J’dois dire, mon garçon… en te voyant comme ça… on était plusieurs à penser que tu t’ferai bouffer. Par rapport à, enfin… tu vois. »

Le regard du jeune bretteur languit un bref instant en direction de son moignon, soigneusement recouvert par un vêtement sombre qu’il s’était procuré à Urahi avant son départ. Il ne voulait pas que son infirmité se voit trop ouvertement, mais se voyait mal la dissimuler totalement sans que cela en devienne grotesque. De surcroît, pour son propre bien, mieux valait qu’il puisse se souvenir du prix de ses erreurs d’un simple coup d’oeil, plutôt que de tenter de nier la réalité. Le processus de deuil de son bras disparu était long et douloureux, mais il n’avait d’autre choix que de passer par là si il ne voulait pas sombrer dans une dépression contre-productive qui l’aurait poussée à tout abandonner.

« Heureusement pour moi, je manie le sabre, pas une hallebarde. Merci » fit-il en refermant la bourse et en la stockant dans ses affaires.

D’un signe de la tête sobre et net, Ieyasu salua le porte parole du village à qui il venait de ramener la patte tranchée du grizzly comme preuve de son trépas. Son travail ici était terminé : il allait pouvoir reprendre sa route vers l’ouest, vers Tsume, vers une cause plus grande mais aussi plus dangereuse, qu’il espérait ultimement plus rémunératrice. Seulement après quelques pas vers l’extérieur du village, alerte comme à son habitude, le jeune bretteur remarqua qu’on le suivait. Il se retourna et vit alors cet homme, chauve et patibulaire, qui lui rendit son regard accompagné d’un signe de la tête comme pour aller lui parler à l’écart. Ieyasu était curieux : que pouvait bien lui vouloir cet homme, ne venait-il pas de résoudre leur souci à tous en donnant la mort à cet ursidé ? Quelques mètres plus loin, à l’abri des regards, l’individu regarda une dernière fois autours d’eux pour s’assurer que personne n’entendrait leur conversation. Le manchot, lui, l’observait, les sourcils froncés de perplexité.

« Hey, dis… tu sais t’en servir, de tes lames, hein ?
- Oui… Bien sûr. Mais… pourquoi tout ce mystère, qu’est-ce que vous-
- J’ai un boulot pour toi… Bien payé…
- Et bien, j’écoute, oui…
- Takahara Sosuke. J’veux qu’tu lui fasses la peau… Fais ça comme tu veux je m’en fous, mais fais-le disparaître, tu piges ? »

Ieyasu ne put s’empêcher de faire un demi pas en arrière, la bouche entrouverte de stupéfaction. Cet homme… venait de lui proposer un contrat… d’assassinat ?

« Je… Il y a méprise, monsieur. Je ne fais pas ce genre… de travail. Écoutez, je vais y aller, bonne continuation. »

Il se détourna, clignant rapidement des yeux pour tenter de se débarrasser de ce fourmillement qui voulait s’emparer de son esprit. Non, il ne pouvait pas faire ça. Il n’était pas comme ça, il s’y refusait. La somme que cet homme aurait pu lui verser… pour un effort aussi minime… sans doute aurait-ce valu le coup. Mais prendre une vie humaine, pour au final assurer la subsistance de sa famille, pouvait-ce être juste d’une quelconque façon ? La main ferme et lourde du villageois se posa sur son épaule, le rappelant à la réalité et le forçant à se retourner.

« Hé là, espère pas t’en aller comme ça gamin… lança-t-il d’un ton menaçant en mettant un large couteau au clair de sa main libre. J’ai p’têtre pas été assez clair… Ce boulot, maintenant que j’t’en ai parlé, tu le fais, sinon... »

Ieyasu se dégagea d’un pas franc en arrière, son regard braqué dans celui du villageois.

« C’est non. N’insistez pas. »

D’un air déjà patibulaire, la face du malandrin se fit tout à fait vindicative, ses lèvres se plissant tandis que son corps se projetait en avant pour se saisir à nouveau du jeune mercenaire. Le sang du Nomura ne fit qu’un tour : dans un mouvement fluide et rapide, il dégaina son wakizashi et trancha net sur le dessus de la main de son agresseur, lui faisant lâcher son arme et reculer de douleur en se tenant la main.

« Je suis peut-être qu’un « gamin », pour vous, mais vous ne m’obligerez pas à faire ce que je refuse de faire. Que ça vous serve de leçon. »

Lestement, il rengaina sa lame courte, accorda un dernier regard à l’homme chauve passablement refroidi, et reprit sa route vers l’ouest.
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Jeu 22 Avr 2021 - 16:59
Si la route vers l’ouest, vers le Pays des Griffes, s’avéra pour le jeune épéiste relativement tranquille sur la portion du trajet qui se déroulait encore au Pays du Feu, l’ambiance changea quelque peu lorsqu’il fut parvenu au-delà de la frontière montagneuse qui séparait la contrée des forêts de celle des pluies. Ame no Kuni. Au cours de ses voyages, il avait pu se peindre une image relativement précise de ce à quoi ressemblait ce pays, en collectionnant les racontars et les anecdotes ici et là dans les auberges de passage et les villes qu’il avait traversé. Et, fort malheureusement, rien de ce qu’il put y voir lors de son bref séjour, qui ne devait être qu’une étape avant le Pays du Bois et enfin Tsume, ne put venir contredire fermement les idées préconçues qu’il s’était formé.

La pluie, pour commencer, était bel et bien omniprésente, s’insinuait partout, dictait le rythme auquel on pouvait avancer à travers les reliefs parfois traîtres de cette contrée historiquement rongée par le crime. Endurci par les épreuves, plus déterminé et aguerri que jamais en dépit de son handicap, Ieyasu se sentait toutefois de taille à faire face, de taille à se défendre et à bien plus encore, si la nécessité le lui imposait. Il ne comptait pas s’éterniser, n’avait plus aucune envie d’éluder son arriver au Refuge de l’Humanité mentionné par ce Tôsen dans cette vision éthérée. Aussi évita-t-il le plus possible les villes les plus grandes et les distractions quelles qu’elles soient, traçant sa route vers le nord-ouest en prenant toutes les précautions dans les établissements qu’il fréquentait pour se restaurer.

Toutefois, toutes les précautions du monde ne l’empêchèrent pas de devoir se frotter à une deuxième préconception courante concernant le Pays de la Pluie, à savoir le danger tout aussi omniprésent que les intempéries qui pouvait sévir sur les grands routes. Le jeune bretteur la suivait, celle qui devait le mener à la frontière du Bois, un imperméable rudimentaire le recouvrant comme une ombre au coeur de cette après-midi étouffante et humide, lorsqu’il aperçut au loin une agitation suspecte autours d’une charrette arrêtée à flanc de colline. Des cris retentirent. Le bruit de l’acier.

Le mercenaire n’écouta que son instinct, suivit la bonne morale que lui avaient transmis ses parents, et se propulsa à toute vitesse vers la charrette, dont les chevaux hennissaient à tout rompre. Rapidement, il identifia le guêpier dans lequel il venait de sauter à pieds joints : quatre brigands, armés de lames courbes, qui venaient de maîtriser les deux charretiers en les faisant rouler dans la boue et commençaient à passer en revue les biens contenus à l’arrière. Ieyasu serra la mâchoire. Instinctivement, sa main unique alla s’emparer du pommeau de son sabre.

« Stop ! Arrêtez ! Partez d’ici tout de suite ! »

Comme il l’avait présupposé, son intervention verbale n’eut aucun effet, autre que celui d’attirer l’attention sur lui. Son sabre au clair, il se prépara alors au combat. L’acier résonna de plus belle : misant sur des déplacements éclairs pour se dégager de potentiels encerclements, le jeune Nomura parvint à créer une première ouverture, envoyant un croissant de chakra tranchant esquinter le torse d’un assaillant éloigné. Deux parades plus tard, feintant d’être sur le recul, il saisit d’une estocade le biceps d’un deuxième pillard, lui déchirant les chairs du bras dans la foulée en se replaçant. A deux contre un, les derniers malandrins se lancèrent timidement à l’assaut : d’un geste expert du poignet pour décrire un arc avec sa lame, Ieyasu entailla prestement la main du premier, laissant quelques phalanges pendouiller mollement tandis qu’il battait en retraite. Le second, tentant un coup de taille de bas en haut en hurlant de rage, se trouva rapidement entaillé sous l’aisselle, le bretteur mercenaire se glissant comme l’eau dans son dos.

« Partez, maintenant… ! »

Étrangement, sa seconde sommation eut plus d’effet, et les lieux furent bientôt désertés par les brigands geignant de douleur. Ieyasu s’était fait une raison : peut-être certains d’entre eux périraient-ils des suites de leurs blessures, mais à aucun il n’aurait asséné de coup mortel. Nettoyant et rengainant son katana, l’adolescent finit par se tourner vers les charretiers, expirant lourdement.

« … Bien, vous n’avez rien. C’est… encore un peu gênant pour moi, mais je me dois de vous demander de payer. Je suis mercenaire… et je ne risque pas ma vie gratuitement. »
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Ven 23 Avr 2021 - 15:57
Hayashi no Kuni. Jusqu’à ce jour, la contrée du Bois n’était restée qu’un point lointain et exotique sur une carte aux yeux du bretteur itinérant, mais de pouvoir poser enfin ses propres yeux sur ces forêts épaisses et luxuriantes était tout autre chose que de se les imaginer. Ieyasu avait longtemps voyagé au Pays du Feu, avait sillonné ses forêts d’est en ouest, mais la végétation qui avait prospéré pendant des siècles à Hayashi n’avait rien de comparable avec celle de Hi. Partout où il posait les yeux, le Nomura s’émerveillait : dans chaque sous-bois, entre les racines des arbres millénaires, à la lisière des tourbes baignées de soleil, partout se trouvaient des variétés de plantes et de racines qu’il n’avait jamais vu auparavant, et si le jeune mercenaire avait eu dans l’idée de forcer le pas pour traverser au plus vite la contrée du Bois pour enfin rejoindre Tsume, il ne put véritablement s’y résoudre tant il y avait à voir et à prélever à travers ces forêts.

Maintes fois, il décida donc de faire des haltes en divers recoins de ces lits de végétaux, grimpa aux arbres pour en cueillir les fruits aux formes et couleurs inédites à ses yeux et garnit ainsi ses sacoches d’échantillons en tous genre. Une fois parvenu au Refuge, il l’espérait, il pourrait examiner consciencieusement toutes ces espèces végétales, tester leurs propriétés et en tirer des composés utiles, comme il l’avait fait jadis avec toutes les variétés qu’il avait pu avoir sous la main à Tetsu. Vint même un moment où, tous ses sacs en toiles remplis, Ieyasu fut bien obligé de recourir à ses techniques de Fuuinjutsu pour pouvoir mettre de côté d’autres variétés encore, notamment pour les racines les plus volumineuses et certains fruits oblongs qu’il ne se risqua pas à goûter. Une règle d’or, quand on s’intéressait à l’herboristerie et aux propriétés des plantes, car il suffisait parfois d’un seul mauvais pas, d’une seule expérimentation un peu trop hasardeuse ou osée, pour causer sa propre perte. Preuve en était ce qui arrivait à ceux qui confondaient, par exemple, l’hedysarum makenzii avec sa variante alpinum, et qui mouraient dans d’atroces souffrances sans pouvoir manger quoi que ce soit.

Patiemment, résolu à ne laisser passer aucun des trésors qui lui tombaient sous la main, le jeune mercenaire à la poursuite de sa cause prit le temps de composer de nouvelles runes sur les parchemins qui lui restaient et de les employer à stocker toutes ces merveilles. Il n’aurait, en théorie, dut mettre que quelques jours à traverser Hayashi, pas plus de temps qu’il n’en avait pris pour laisser derrière lui le Pays de la Pluie : à la place, c’est le double de temps qu’il mit finalement, mais cela en valait allégrement la peine de son propre avis. Une fois dans les rangs du Ningen, à supposer qu’il y soit le bienvenu, peut-être n’aurait-il plus le loisir d’aller faire cueillette comme bon lui semblerait : autant en profiter. Le Ningen… Il était désormais si proche, et encore si loin à la fois. Mais après avoir traversé presque la totalité du Yuukan d’un bout à l’autre, les kilomètres parcourus lui semblaient bien peu de choses, surtout alors qu’il s’apprêtait, d’une certaine façon… à lier à nouveau son destin à d’autres.
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