Elle commençait à frotter sur son bandeau, celui cachant son œil manquant, mauvais signe. La douleur naissait plus forte que d'habitude, malgré les soins que lui avait donné son infirmière personnelle. La même trop occupée ces derniers jours avant cet événement. Entre son idiot de coéquipier qui courrait après les filles, le rouquin sensei qui valait mieux fuir et elle, la Hyuga ne se sentait pas bien accompagnée pour le coup. Laissé pour compte, elle avait choisi de se livrer à son occupation favorite. Boire ? Dans le mille. Le saké était aussi mauvais qu'ailleurs ici de toute façon, elle voulait la quantité, pas la qualité et malchance ou heureusement, elle tenait un peu trop bien l'alcool. Troisième bouteilles vides, qu'elle avait bu seule, chassant à sa façon; c'est à dire brutalement; tous ceux venu la déranger. Malgré tout, bien que décidée à sortir un peu prendre l'air, la fumée ambiante n'arrangeait surement pas son mal, la Hyuga en commandait une dernière de bouteille.
Son précieux en mains, bien qu'aveugle, armée de sa sensorialité, sans difficulté, la fille arrivait à se mouvoir dans la foule, mieux, son sport favori, à l'éviter. Le courant d'air se faisait sentir de cette porte de sortie laissée entre ouverte, puisqu'elle y était presque, Sana' relâchait un peu sa garde, piochant avec sa main vide dans sa pioche une fiole. Un médicament donné par la doc pour soigner justement la douleur. Ou la calmer. Elle lui avait dit de ne pas prendre le bleu en buvant un truc du genre, la Hyuga ne voyait pas les couleurs, mais elle les posait dans le bon ordre dans sa poche. Ca avait toujours fonctionné, du moins, jusque là.
Une masse la percutait tandis qu'elle piochait, son premier réflexe était bien sûr de vérifier l'état de sa bouteille, qui était éclatée à terre malheureusement, plus rien dans sa main, ses pieds étaient trempés et elle avait bien entendu le fracas... Si bien que négligemment, elle piochait à nouveau dans sa poche la première fiole lui venant entres les doigts. Raté, la secousse avait placé la bleue en haut de pile. Il se passerait quoi si elle buvait ca ? Qui sait. Avant de l'avaler de toute façon, la borgne s'était sentie obligé d'insulter le maladroit... La base. -Espèce de *%@* ... *@$&%* ... On laissait le soin d'imaginer sa vulgarité spontanée... Tu peux pas regarder où... tu vas.
Sa phrase semblait se stopper un instant avant de se finir malgré tout, un ton plus bas, mais vu qu'elle criait juste avant, la différence était subtile... C'était juste qu'en voulant le pogner pour le frapper sans nul doute... Sa main avait rencontré son bâton en premier. Pas juste un comme ca, plus une canne haute familière pour elle, une qui lui était vite sortie de l'esprit, ca ne voulait rien dire, certains s'en servaient d'arme aussi. Si ca se trouvait, rien à voir aussi... La rage accentuait la douleur de son œil et rapidement, elle avalait le cachet malheureusement bleu... La Hyuga portait son attention sur le fautif.
-Ah non mais quel con. Incroyable !
La colère, les circonstances l'obligeaient, mais le monde commençait doucement à se mettre à tourner, le poing pour frapper était un peu trop lourd pour être levé. Tout semblait s’accélérer comme si on avait tiré une chasse d'eau, la Hyuga se sentait happée vers le bas, puissamment, puis plus rien... Le temps qui s'écoulait sans elle, un long instant. Sana' finissait bien par ouvrir à nouveau un œil, pas que ca changeait grand chose... Tout en poussant un grognement, son crâne était douloureux, encore plus quand elle tentait de le redresser. Une main libre venait tirer sur sa frange en espérant que ca la soulagerait. Son cerveau avait surement besoin de plus de temps pour redémarrer, elle restait sans réaction quelques secondes en essayant de comprendre...
Où est-ce qu'on était déjà ?
-Donne moi à boire. Et pas de l'eau hein !Se plaignait-elle direct à la première personne à sa portée.
Rares étaient les soirs où le samouraï se permettait les affres des spiritueux. Il faut dire que boire était à la fois une manière d'affirmer sa virilité, mais aussi une tentation vers les impuretés. Et puis, l'art de savourer le saké était quelque chose de complexe. Un art difficile à maîtriser qui demandait du temps et de la récurrence pour celui qui souhaitait le parcourir. Sûrement pour cela que de nombreux individus sont par la suite tombé dans un exercice quotidien et nocif pour eux-mêmes. Cela dit, Watari avait toujours su limiter ses excès à quelques coupes à des rares occasions. Et ce soir comprenait ces rares occasions. Il fallait profiter : il n'était pas venu depuis très longtemps au sein du pays du feu et avant de retourner plonger dans la fange qui était la sienne à Kiri, il fallait au moins savourer la relative paix qui les unissaient tous en cet instant. Il avait donc rejoint son auberge qui servait à boire, et avait demandé qu'on lui amenât une bouteille qu'il s'était mise à déguster seule. Une des jeunes femmes qui travaillait là lui demandais où était passé le clan Yuki. Il haussa les sourcils avant de lui dire qu'ils reviendraient bien assez tôt. Eux et leurs histoires de familles... La jeune femme lui servit un verre et par respect pour la coutume tout comme par esprit de charité, le jeune homme lui proposa de partager une coupe. Elle allait accepter, quand soudain, par la fenêtre de sa chambre, ils entendirent des insultes à l'extérieur. Quelqu'un s'était écrié qu'une jeune femme s'était écroulée.... Se levant, la main sur son sabre, il s'avança vers l'extérieur.
Une jeune femme s'était effondrée dans la foule, tant et si bien que la commotion qu'il avait entendu entre les insultes et les cris des passants devaient être liés à cette jeune inconnue qui se sentait mal. S'approchant doucement, il l'attrapa sous le ventre ; sa tenue étrange avait de quoi étonner. Pardonnez-moi, mademoiselle, mais la route n'est pas un bon endroit pour dormir. Repassant par la réception, il s'esquiva rapidement : il préférait éviter d'être surpris en train de ramasser des filles dans la rue. Autant pour la dégustation d'alcool : il fallait déjà s'assurer qu'elle allait bien. Il demanda à ce qu'on lui ramena un linge frais, avant de se poster vers la partie intérieure de l'auberge, au niveau des parties communes et le jardin intérieur. Tout était tranquille et les ninja de Kiri étaient soient dehors à boire, soit sagement en train de dormir. Il faut dire que certains avaient des tâches importantes à faire, peut-être d'autres épreuves ? Il n'en savait rien. Il installa la jeune femme à la tenue pour le moins échancrée sur ses genoux, contempla son cache œil. Passant ses doigts sur son visage endormi, il soupira : cette vision ne lui rappelait que trop la blessure d'une autre personne...
Il s'était mis en seiza et avait fait en sorte qu'elle puisse garder la tête légèrement relevée. Puis, le jeune samouraï lui avait fait boire de l'eau en maintenant sa tête pour qu'elle ne s'étouffe pas. Elle semblait être dans un coma dû à la consommation d'alcool. En tout cas, l'odeur de saké qu'elle rejetait autour d'elle avait de quoi lui faire passer l'envie de toucher à la bouteille qu'il s'était fait servir.
Le linge frais sur le front de la demoiselle, il contempla le ciel étoilé. Quelle étrange nuit... Le temps passa, alors qu'il veilla sur la jeune inconnue. Et quand elle se réveilla, les premières paroles qu'elle eut arracha un sourire amusé au jeune homme. Allons, n'est-ce pas pourtant l'alcool qui vous avait fait sombrer ? Elle semblait ignorer que l'eau était tout aussi importante pour passer outre les effets de l'alcool que de ne pas en abuser. Mais peu importe, après tout, elle s'était réveillée. Levez-vous d'abord et venez à ma table, vous tombez à pic. Je n'avais personne avec qui boire, ce soir, de toute façon.
Quand celle-ci s'était relevé, il alla servir la coupe de la jeune femme et lui tendit : à la course effrénée du monde.
Sa tête était lourde, son corps aussi d'ailleurs, ca ne ressemblait pas à une gueule de bois, ca non, Sana' avaient une telle épopée sur la question, qu'elle était devenue pro dans leurs variantes. Tout d'abord, elle ré-armait sa sensorialité pour prendre des repères. Rien ne lui paraissait familier à cet endroit, encore moins son interlocuteur dans les paroles à si faible proximité laissaient glisser un doux parfum... Celui du sake. D'une main, elle se séparait du tissu humide sur son front, un rictus aux coins des lèvres devant l'information si erronée qu'il venait de prôner.
-Hum, aucune chance, j'ai déjà bu bien plus que ca et un alcool bien plus fort. C'était autre chose...
Maintenant redressée, elle restait pensive quelques secondes pour trouver la source de son évanouissement, sa main se posait sur la source la plus commune, son œil manquant et aussitôt sa main glissant dans une des poches pour ressortir les cachets fournis par la médic d'Iwa. La Hyuga les conservait enfermer dans sa paume quand une alléchante invitation la sortait de son trouble.
-Il me manquait ca à moi aussi. Un partenaire de boisson dans cette soirée plate d'intérêt.
Long soupire et elle attrapait la coupe avec précision malgré sa cécité, à vrai dire, son crâne encore perturbé, elle n'avait même pas pris la tête de faire semblant d'ouvrir son œil visible-bien qu'inutile. Des automatismes, tout comme la première gorgée qui arrivait bien vite dans le creux de sa gorge. Elle ouvrait après cela sa main cachant la médication, un sourire d'idiote sur les lèvres.
-Erreur de dosage, rassures toi tu n'auras pas à me ramasser une nouvelle fois. Les gélules retrouvaient leur place et l'intérêt de la Hyuga s'éveillait. Tu fais souvent ca ? Ramasser des filles qui sombrent dans les bras pour les ramener dans tes bras jusqu'à leur réveil ? Et en plus proposer à boire. Son rire perçait finement le silence de la nuit. Ca fait quand même un peu pervers tu sais.
Elle taquinait, dur, mais l'esprit d'humour y était. Personne ne pouvait aller contre sa nature après tout. Sana' était du genre à ne pas faire de détours, sauf quand on l'y obligeait et rien ce soir était là pour lui imposer.
-Tu n'es pas Iwajins.
Une affirmation plus qu'une question. Si la fille arpentait visiblement sans but à longueur de son temps libre les rues d'iwa, ce n'était pas seulement pout assouvir ses besoins de chat errant d'une antérieure. Non. L'incident qui lui avaient coûté un œil et la vue l'avait rendue méfiante de tout et de tout le monde' Ses ennemis pouvaient même être ses propres frères, autant être préparé et capable de les retrouver si jamais la quiétude de son existence à Iwa refusait de perdurer. Depuis de longs mois elle repérait les chakras ambiants.
-Le monde est vraiment dans ce genre de paix-là ? Celle où toutes nations confondues nous sommes 'camarades'. Nouveau rire, quoi que un peu plus cynique cette fois, néanmoins, son sourire chaleureux était toujours là. Merci toutefois, pour le ramassage et surtout le sake. Quelle région est aussi chaleureuse avec les étrangers au juste ? S'interrogeait-elle en finissant son verre. L'alcool goûtait bon, rien à voir avec un fait pour se soûler juste en s'y noyant...
Je ne sais pas ce qui est le pervers, jeune inconnue : l'idée de me prêter de telles intentions, ou ramasser quelqu'un qui se sent mal sur une voie commune... Il lui sourit, l'air malicieux, avant d'ajouter : Si j'avais voulu obtenir quoi que ce soit de vous, je pense que ce serait déjà fait, mais honnêtement, si vous êtes loin d'être désagréable à regarder, je ne suis pas ce genre de personne. Profiter et abuser de la faiblesse des autres était quelque chose de légèrement incompatible avec la voie d'un guerrier honorable. Cette idée lui était tellement inconcevable que rien qu'en percevoir l'idée lui était effroyable. Quant à leur proposer à boire, il est impoli de boire et se servir sans en proposer à autrui, dans les coutumes de notre continent. Je serais un peu peiné si les coutumiers rites d'hospitalité de mes ancêtres se mourraient au pays du feu et ailleurs. Il lui sourit, un brin révérencieux.
Cela étant, peut-être dîtes vous cela car mon hospitalité, ma mansuétude et mon charme naturel était une invitation que je n'aurais perçue ? Il rit, légèrement amusé par cette phrase qu'il savait n'être qu'une petite bravade à celle qui avait voulu le moquer. Mais le premier soir où l'on se rencontre, ce serait un peu rapide. Qui plus est, vu le nombre de beauté issues de divers clans, j'aurais bien peur de provoquer un incident diplomatique envers un autre village... Il filait l'accusation de la jeune femme encore et encore, mais son humour était plutôt sérieux. Il n'imaginait pas les conflits entre villages si jamais des progénitures émanaient de ces quelques jours où, l'alcool et l'ambiance festive, étaient propices à ce genre de rapprochements peu probable en temps normal. Quand elle lui fit remarquer qu'il n'était pas d'Iwagakure, il rit de bon cœur et continua ses légères piques : Et vous pour une borgne qui était saoul, vous avez l’œil.
Elle semblait soudainement plus méfiante, telle la shinobi qu'elle était. C'était amusant, sachant qu'elle prenait le risque de tomber dans un coma alcoolisé au sein d'une rue. Mais il préféra lui répondre sincèrement : La paix est perpétuelle, bien au-delà des conflits d'ego qui opposent les hommes. Je respecte chaque combattant et je suis ma voie, mon crédo, ainsi que les traditions de mes ancêtres. Même si j'ai rejoint les brumes dans l'espoir d'y faire naître un soleil de paix pour ses habitants, ma loyauté sera toujours à ce que j'ai appris chez moi, là où les neiges sont aussi pâles et belles que votre visage, kunoichi-dono.
Il lui sourit en lui reversant une coupe avant de servir, lui aussi et d'apprécier l'alcool et de conclure : Même si je doute que mes valeurs soient partagées unanimement chez tous les samouraï ou chez mes confrères de Kirigakure, pas besoin de remerciements, promettez-moi juste de faire plus attention à l'avenir avec les interactions entre vos pilules et l'alcool. Il était redevenu bien sage, suite aux dernières évolutions de la discussion. Il faut dire que même si l'alcool le rendait un peu patraque, il était encore loin de ne savoir ce qu'il disait ou de ne plus contrôler ses actes. Tant dans ses paroles que dans sa vie relationnelle et plus particulièrement avec les femmes, il avait presque toujours été un ascète. Quant à ma probable perversité, sachez que dans mon pays, les traditions veulent que les hommes s'éduquent entre-eux et que l'amour des femmes peut être perçue comme déshonorante. Cela dit, ne croyez pas non plus que je serais totalement désintéresse par votre corps ou celui des femmes...
Son apparence gracile et son visage aux traits particulièrement fins avaient toujours était source de raillerie et de présomptions erronée sur sa sexualité, c'est pourquoi il avait tenu à bien faire comprendre à la jeune femme que son attirance pour les hommes n'existait pas.
-Et quel œil ! Lui répondait-elle au tact au tact à la dernière phrase qui l'avait mentionné.
Un bien inutile aujourd'hui, mais pourtant convoité de tous temps, c'était incompréhensible. Ensuite, elle ne fit que sourire légèrement sous la flatterie polie des jolis phrases qu'il se plaisait à employer. La Hyuga se l'avouait à elle, voilà longtemps qu'elle n'avait plus entretenue une conversation avec quelqu'un d'aussi... éduqué ? Ca ressemblait aux simagrées d'antan qu'on lui avait imposé, traditions et protocoles devant lesquels elle s'était pliée sans faille. Mais pour ce que ca lui avait rapporté, ceci dit, Sanadare ne s'attardait pas plus sur cette époque révolue et pour une première fois depuis longtemps, elle était même presque heureuse qu'elle eut existé. Elle lui permettait de comprendre les subtilités de ses propos. Simplement, elle inclinait la tête poliment en guise de remerciement pour le nouveau verre entres ses mains. Celui ci, elle le dégusterait comme un honneur fait à son hôte. L'aveugle n'était pas vraiment de ce genre là, mais ce beau parleur là avait des mots qui savaient faire leur chemin plus loin que jusqu'à son ouïe.
-Sanadare. Avouait-elle un ton las son prénom. Ca correspond définitivement mieux que kunoichi, parce que ca ce n'est qu'un titre pour ma part que je m'accorde à porter que quand il m'arrange.
Elle avouait sans peine sa dévotion défaillante, intéressée, mais pour autant infidèle envers Iwa. Un échange de bons procédés, on était loin de honorable point de vue des samourais, dont il lui confirmait à quel point la fierté était quelque chose d'important.
-Décidément . S'exclamait-elle avant de prendre sa première gorgée. A croire qu'un aimant invisible me raccorde à vous autres kirijins. Tu es le troisième en quelques jours à peine. Un gamin de chez vous, une vraie pipelette était même persuadé que j'étais des vôtres.
Sa tête se secouait quand son rire léger s'échappait, peut-être dans une autre vie avait-elle fait partie de l'ancienne brume. Sa pensée se tournait vers un autre élément qui s'était dévoilé dans leur échange, les samourais, créatures loin d'être inconnues ou insignifiantes à Iwa.
-Nous avons nous aussi à Iwa des samourais, les Nagamaza s'y illustrent particulièrement. J'imagine que le principe de votre éducation est toujours le même, quelque soit le pays envers qui vous vous engagez. J'étais une enfant clanique, le principal objectif est de servir le clan, tout le reste ce n'est que la poudre d'illusion pour les 'autres'. Et pour tempérer un sujet devenu un poil trop sérieux à son goût, elle reprenait le goût de la boutade. Allons, allons ne sois pas si sérieux, après quelques verres n'importe quelle femme est une vraie beauté, n'importe quel gars aussi. Crois moi, de toute façon au lendemain peu de chances de se souvenir d'un prénom, encore moins d'un fascié. Ca la faisait rire, oui, oui. Il va nous falloir quand même plus de bouteilles que ca tu ne penses pas. Alala, les samourais sont toujours si sérieux... C'est embêtant.
Concluait-elle en sirotant son alcool et assumant sans vergogne sa nature volatile. La Hyuga avait sa propre façon de nourrir orgueil et fierté et clairement, ses distractions n'avaient pas à en souffrir. L'avantage quand on se foutait de tout, ou presque. Son obsession envers ses objectifs était si grandes, que plus rien d'autre ne pouvait avoir de valeur. Son autre avantage était de ne rien voir si elle en avait envie, cela rendait sa vie plus facile au final contrairement à ce que l'on aurait pu croire. Soudain, son unique sourcil se relevait, comme un flash qui s'était fait dans son esprit.
-Perversité, hommes qui s'éduquent entre-eux et à la suite tu dis que l'amour des femmes peut être déshonorant ?... Quelques secondes silencieuses s'écoulaient avant que le Hyuga n'éclate de rire bruyamment. Oh damne monsieur le samourai, on pourrait croire que vous ne vous aimez qu'entre gars parti de ca. Tu as le droit d'être des deux bords, c'est correct, crois moi, je ne me gêne pas non plus d'apprécier les courbes et subtilités feminines. Son envie de rire perdurait un peu devant la maladresse de l'exposition des traditions pouvant porter à confusion un esprit aussi tordu que le sien, et quand elle s'arrêtait enfin de s'esclaffer, elle relevait son verre en le tendant vers son hôte. Je t'aime bien monsieur le samourai, tu es distrayant, ne te sens pas obligé de te justifier, ca ne fait pas de grandes différences pour moi. Concluait-elle taquine, son sourire narquois sur les lèvres. Il semblait être un bon partenaire de boisson en fait.
Il avait ri amusé de voir que la jeune femme pouvait être capable de faire preuve autodérision. Cela démontrait un certain détachement ou une forme de maturité qui n'était pas pour lui déplaire. La mystérieuse jeune femme s’appelait Sanadare. Ce n'était pas un prénom courant. Il ne savait pas si cela voulait dire quelque chose de particulier, mais dans le doute, il préférait laisser le mystère planer, alors qu'elle venait d'incliner poliment la tête pour le remercier de l'alcool partagé. Pour ma part, Sanadare-dono, samouraï fut, est et sera la voie que j'emprunterais. Il avala une gorgée. Ce n'était pas du mépris. Ce n'était pas un jugement. Ce n'était ni plus ni moins que ce qu'il était. En revanche, il ne réagit pas à la remarque concernant les autres kirijins. Le seul gamin de Kiri que je connais est un sabreur relativement méprisable. Je doute que ce soit celui-ci dont il est question. Il hocha de la tête, en revoyant la scène surréaliste de la fuite de Kasanagi avec Shiori sur son dos. Son regard se fait tranchant comme l'acier, alors qu'il fixe le contenu de sa coupe, qu'il avale. Un des démons de Kiri, qu'il aurait peut être à devoir exorciser.
Enfin, quand elle aborda la présence des Nagamasa, le jeune homme sourit et se détendit un peu. Même si ce lien était ténu, la fraternité des clans restaient réelle, en tout cas en son coeur. J'ai revu Chôgen-dono, aux bains. Lui aussi, avait un léger souci avec l'alcool, d'ailleurs. Les Nagamasa sont des cousins lointains du clan Hoshino. Cela me fait plaisir de voir qu'ils sont à Iwa. J'ai confiance en eux, ils sauront apporter le meilleur de nos valeurs guerrières, j'en suis sûr. Avec une joie affectueuse qui n'était pas monnaie courante sur son visage, le jeune Watari finit d'un trait sa coupelle. Encore un peu et il l'aurait jeté derrière-lui. Mais non, il se resservit, avant de resservir la jeune femme, avant de réagir à la suite de ses propos sur le passé de la jeune femme.
Vous étiez ? Alors, nous avons un point commun. Moi aussi, j'ai été élevé comme un futur héritier du style du Raijin Ittō-ryū. Mais j'étais incapable de maîtriser le Raiton. Mon affinité naturelle est différente. J'ai été déshérité, de ce fait. Mais même si je n'ai pas pu rester futur héritier du clan, je compte bien parvenir jusqu'à la fin de mon chemin et restaurer mon honneur. Il rit, amusé face à sa détermination. L'alcool le désinhibait déjà un peu. Dans son regard qui se perdait alors dans l'immensité du ciel nocturne, il voyait au loin les gens qu'il cherchait à atteindre. A rattraper. Il l'écouta rire de ses traditions. De ses explications un peu scabreuses. Et le fait qu'il n'avait pas besoin de se justifier, ou qu'il leur faudrait beaucoup plus d'alcool s'ils souhaitaient ne pas se rappeler d'un visage au lendemain.
Ma mère n'est pas du genre très fidèle non plus. Ou plutôt, elle prend de ce qu'elle veut, femmes ou hommes, même si elle est sûrement la plus fidèle alliée de mon père. Il était toujours un peu gêné par l'attitude débridée de sa mère. Cet étrange décalage entre la plénitude sereine qu'elle incarnait et la bête féroce, dévorante qu'elle contenait. Mais contrairement à elle, je n'ai pas ce courage de me laisser aller aux passions. Je n'en ai pas encore mon droit de conquête sur le sujet. J'aurais peur qu'on me regarde, comme elle, on la regarde désormais.
Oni. Yôkai. Hoshino Torahime avait toujours été perçue ainsi. Une force de la nature. Quelque chose d'anormal, tant par ses prouesses, son physique, ses talents ou même simplement son existence. Il y avait le monde, peuplé par des milliers d'individus. Et puis, il y avait des personnages, des gens qui étaient en-dehors de la masse. Si Watari était peut-être singulier, la singularité qu'incarnaient ses parents étaient bien plus forte. De ses deux parents, lui et son frère n'avait pas hérité cette anormalité, cette hyperactivité, cette acharnement à être différent jusqu'à en faire peur aux autres. Il était quelqu'un qui appliquait très bien le code qu'il avait juré de suivre. Ces deux-là, plus que quiconque suivant la voie du guerrier à la perfection, étaient devenue ce guerrier. Ils étaient sur une autre voie. Celle des légendes, auquel, pour le moment, il n'avait pas la force ou même la force pour y être.
A sa place, il savait que sa mère aurait apprécié les formes de sa compagne de boisson. Mais lui, il était à cette place, à regarder et contempler de loin, les figures de légendes qui lui avaient donné la vie. Et toi, pour une borgne, tu sembles mieux voir que beaucoup de gens. Je doute que tu sois quelqu'un qui puisse suivre ma voie, mais je respecte au moins ceux qui s'engagent sur la leur en pleine conscience de celle-ci. Il lui sourit, amusé. Oui, elle était sûrement très différente de lui. Mais par rapport à ceux qui semblaient perdus à Kiri, l'inconnue marchait sur ses deux pieds, avec une certaine force de caractère qui n'était pas pour lui déplaire. Le plaisir est donc partagé. Mais si tu ne te gênes pas pour apprécier les courbes des autres femmes, est-ce pour cela que tu offres pratiquement à ma vue tes courbes, Sanadare-chan ? Il rit un bon coup, usant de ce suffixe bien trop affectueux pour lui et qu'il n'employait pratiquement jamais. Mais cette phrase n'était pas fausse. Bien peu de gens surprendraient Watari en train de contempler le corps d'une femme. Ce n'était pour autant qu'il n'avait pas su les apprécier.
De tout les gabarits, même les plus impressionnants, que ce soit par le passé lointain ou proche, c'est à cet instant précis qu'il se rendit compte du nombre de femme qui avait pu, à leur insu, et dans des instants très éphémères, attiré son regard. Entre ceux qu'il avait pu regarder, et tâter, par accident. Il sourit, amusé. L'alcool lui faisait penser à des choses futiles, décidément.
Son sourire montrait toutes ses dents quand il évoquait les déshérités, pourtant son cœur s'était alourdi contre toute sa volonté à l'écoute de ce simple mot qui n'aurait dû plus rien vouloir dire. Heureusement, la suite de ses paroles lui changeait les idées, tour à tour elle riait puis reprenait son souffle entres quelques gorgées de sake, une larme joyeuse avait même pris naissance au coin de son œil visible. Elle s'écoulait sans ménagement à l'image de sa créatrice.
-Ah oui ?! Quelle information inintéressante, je sais comment me faire promouvoir maintenant, j'irais lui offrir de l'alcool dans son bain. Soutenait-elle un doigt levé pour plus d'affirmation dans sa théorie fumeuse. Pas sûr qu'elle plaisantait, c'était plutôt bien son genre... D'ailleurs parlant de genre. Tout s'explique. Ta mère à la bonne mentalité, j'emplois la même. Confiait-elle en trinquant à la santé de son aînée semblable d'une autre terre.
Quelque part ca la rassurait de ne pas être la seule, ni la première, on l'avait pointé du doigt et elle écoutait avec amusement ce qui se racontait sur elle. A vrai dire, cela l'encourageait à être pire encore à chaque fois. Un jeu étrange sans but, juste satisfaisant bien qu'inutile. Ils ne la comprenaient pas et elle ne les comprenait pas non plus, mais contrairement à ses opposants, elle n'émettait aucun jugement à leur encontre. Sana' était convaincue que chacun devait vivre avec ses propres convictions et limites du bon sens ou non.
-Ce n'est pas une affaire de courage ce genre de chose, juste de personnalité. Si l'on aimait tout, sans rien détester, comment serait-on capable d'apprécier nos préférences ? Tout est toujours une affaire d'équilibre, il faut du bon et du mauvais, mais le mauvais de l'un peut-être le bon d'un autre pour que tout le monde y trouve son compte. Tu comprends ?...
Pas sûr, à dire vrai, la quantité d'alcool venait clairement de s'exprimer. Ce n'était pas le genre de Sanadare de philosopher ou quoi que ce soit dans le genre, encore moins avec un étranger...
-Je ne suis pas que borgne, je suis aveugle cher ami. Subtile pas vrai ? Mais pourtant mon oeil visible ne marche pas, c'est moins évident à cause de la pupille héréditaire des Hyuga. Elle soupirait avant de rire, c'était pour elle une vraie malédiction. Alors il faut bien que j'use mes meilleurs atouts en compensation pour recevoir des compliments, sinon je pourrais oublier si j'étais d'apparence toujours humaine ou non. Puis c'est satisfaisant pour l’ego. Ca donne des prises faciles aussi. J'aime quand c'est simple et rapide. Mais ce n'est pas très équitable pour le coup !
Affirmait-elle en posant sa tasse sur un bord de la table basse avant de carrément finir sur les genoux sur la plateforme. D'un geste vif, elle s'était faite glisser en avant pour attraper la manche du samourai. De là elle remontait sans gêne pour trouver son visage. -Tu as tes yeux, j'ai mes mains. Qui de nous deux est le plus gâté de la nature ?
Double sens et elle riait en explorant les particularités de ce fascié incroyablement fin, curieusement doux... Son ricanement était doux et amusé tandis qu'elle poursuivait son exploration sans demander d'avis.
-Tu dis donc que tu as certaines affiliations avec le pays de la terre en quelque sorte par tes origines. C'est intéressant. Mettait-elle sur la table pour attirer l'attention histoire de faire ce qu'elle voudrait plus facilement. Tu vois ca illustre exactement ce que je te disais, des avantages dans les désavantage. Taquine, elle lui tirait la langue avant de voler de sa main libre son verre pour boire à sa place...
Ce n'est pas une affaire de courage ce genre de chose, juste de personnalité. L'idée de bien. De mal. Qu'il y avait-il de mal à se sentir seul ? Ou de bien, à ne jamais se vouer qu'à une seule personne ? S'agissait-il réellement une question de manichéisme ? Le jeune homme contemplait la jeune femme d'un air distrait. Elle était là et l'alcool qui faisait fondre leurs consciences avait amené cette situation. Sanadare et sa mère semblait plus forte que lui. En cet instant, il était paralysé. Comme tordu et fracturé entre la peur de blesser et d'être blessé. Il n'avait jamais cherché à retrouver l'amour ou la présence de quelqu'un. Il n'était que ça. Une lame. "Tsurugi". Et parce qu'il avait utilisé le vent qui lui était si naturellement familier, on l'avait surnommé lame des cieux. Ten no Tsurugi.
C'était confortable, quand on y pensait. Se battre pour son honneur rendait la vie simple, à ses yeux. Chaque instant, chaque effort, tendait vers un seul, unique, point dans l'avenir. Devenir le samouraï parfait. Mais cette route dont il était désormais le réfugié, ou le prisonnier, selon la manière dont on le voyait, laissait cette incapacité d'agir. Il serait bien sot de croire qu'une femme pouvait affaiblir un homme, mais la peur de s'affaiblir par le cœur était pourtant réel. Que voulait-il ? Voulait-il de la jeune femme ? Voulait-il être avec quelqu'un ?
Même en cet éternel instant, le jeune homme se sentait happé entre le futur et le passé, incapable d'être dans le présent. Il se trouvait assez méprisable et creux en cet instant. A avoir peur de lui-même, de devenir quelque chose sur lequel son contrôle se serait affaibli. Comme a la dérive dans cet océan paisible où les courants de ses émotions se seraient éteints, il plongeait au fond cet abîme de silence. Cet ultime lieu que pouvait atteindre celui, qui a force de répéter les mêmes mouvements, dans les mêmes objectifs, se retrouvait plongé, incapable d'échapper et de dépasser ce code qui, en lui-même, signifiait le dépassement dans l'harmonie. Les sons s'étouffaient au fur et à mesure que la pression augmentait. Le poids des principes le lestait jusqu'au tréfonds, alors que l'air et la liberté disparaissaient au fur et à mesure que la lumière dispersaient ses rayons au profit des ténèbres.
Forcé de revenir à la surface alors que les doigts remontent le long de son cou jusqu'à son visage. La jeune femme, aveugle et éméchée, n'en perdait pas le temps. Elle lui avait dit : ce n'était pas compliqué. Elle aimait ce qui était simple et rapide. Elle aimait plaire. Elle était loin d'être déplaisante. Ses mains décrivirent les clavicules de la jeune femme, en remontant les vertèbres de ce dos dénudé. Comme l'aurait fait une douce brise, il mime le mouvement qu'elle a fait sur son propre visage. Cet étrange miroir, lui permet alors de la renvoyer vers ce qu'elle semblait oublier être. Je ne sais pas si je te parais humain, en cet instant. Mais si tu fais confiance en ma parole, sache que mes mains décrivent les traits d'une jolie jeune femme, même si elle a été privée de sa vue.
Malgré l'ivresse, il restait toujours révérencieux, même après avoir décidé de la tutoyer. Son regard s'était fait distant, même s'il rougissait un peu face aux mains posées sur son visage. Alors qu'il suffoquait dans les abysses de ses propres émotions retenues, le jeune homme, peut-être privé de toute sa liberté, remarqua alors plusieurs choses. Si elle avait besoin de rassurer sur son égo, c'est que la jeune femme doutait de sa propre valeur. Et elle avait besoin de plaisir simple. Peut-être pour rendre le quotidien plus supportable. Même si elle était si sûre d'elle-même, la force de la jeune femme pouvait effectivement cacher d'autres choses qu'il n'avait pas perçu jusqu'alors. Il sourit, doucement, se faisant plus affectueux.
Le spiritueux poussait son esprit fatigué dans ses retranchements. Prisonnier d'une voie qu'il avait suivi en se laissant guider par certains phares dans la neige, mais maintenant qu'ils étaient loin, aujourd'hui, il était dans une sorte de blizzard permanent. Relevant la jeune femme et fermant la porte derrière lui, il l'allongea délicatement sur le tatami. Il ne savait pas s'il était quelqu'un de doué pour ce genre de choses. L'un des phares avait pourtant su lui apprendre à embraser les flammes de sa passion. Oui, il les avaient suivi pour être à leur niveau. Et aujourd'hui... Il voulait plus de force. Il ne voulait plus rester seul, derrière les autres. S'il voulait un jour leur faire face, il devait réapprendre à écouter son cœur.
Décrivant les lignes du ventre de la jeune femme, il remonta doucement jusqu'à la zone qu'elle cachait de manière si peu discrète. La sensation sous ses doigts était plutôt agréable. J'espère que tu pourras remercier la nature... S'approchant doucement, il se dirigea vers l'oreille de la jeune femme. Ai-je l'air d'être une prise facile, "Sanadare"? Doucement susurré, sa respiration sentait doucement l'alcool. Ses mains passèrent délicatement au-dessus du cœur de la jeune femme, y décrivant les reliefs de sa féminité dans une douce sensualité. En cet instant, il voulait remercier celle qui lui apprenait à écouter un peu plus son cœur...
-Toutes les prises sont faciles et compliquées à la fois... Tout dépend de la volonté qu'on met à les obtenir, un adage de ton genre de vie non ?...
Avait-elle susurrait en retour alors que ses doigts à peine réchauffés avait fait frémir la peau de son torse. En toute sincérité, la Hyuga avait été agréablement surprise de passer si facilement de droite à allonger, de rien à toute l'attention. Cela lui faisait d'autant plus apprécier l'instant. Réfléchir et décider, vite et bien ou prendre le risque de la catastrophe n'était pas donné à tout le monde. Ses petits fins à elle, avait passé la barrière du tissu gardant au fond sa nouvelle connaissance, avec ou sans alcool, Sana' n'aurait pas agis différemment de toute façon, alors aucune hésitation ne venait lui gâcher le moment présent où ils s'étaient invité à se rejoindre. -Étrange créature imprévisible, tu me plais de plus en plus.
Lui avouait-elle avant de s'exercer à étouffer tout son pouvant filtrer de sa bouche de sa manière bien peu conventionnelle, dans le même temps, elle chassait ce qui pouvait faire obstruction à leur avancée. Un sourire de toutes dents, une prise délicate, mais ferme capturait une grosse mèche des cheveux soyeux du samourai.
-Douceur et force, c'est la définition d'un samourai ? Questionnait-elle en faisant remonter son pied nu le long d'une jambe. Est-ce que transgressé les règles est aussi excitant que je te l'ai décris. A la fin de son murmure, elle avait mordu avec délicatesse l'extrémité d'un lobe, se trémoussant pour se faire contre un corps qu'elle découvrait à peine. Celui qu'elle tirait vers elle pour l'inciter à ne pas se désister sur sa lancé. C'est tellement amusant de pouvoir voir soudainement si clair avec un esprit embrumé n'est-ce pas.
Sa dernière référence était pour l'alcool, terrible et pourtant si libératrice, comme un élixir capable de détruire les barrières les plus tenaces. Cela rendait l'aveugle plus apte à recevoir la flatteur qui était vaine face à son blase au naturel et lui capable d'écouter ses petites voix enfouies au fond de sa frustration. La fille affirmait sa prise, pressant la suite de son tactile agile, telle une succube dans la nuit venue tenter et ronger l'âme qui s'était si longtemps préservée. C'était d'autant plus excitant pour elle il fallait croire, car contrairement à ses habitudes lasses et passives, la kunoichi partageait l'action et les initiatives. Un homme chanceux qui ne saurait jamais le privilège qui avait eu.
-Peut-être que demain matin nous aurons oublié nos noms... Se moquait-elle doucement.
Elle avait plus de chance, c'était bien son genre, tout comme le moment où elle plantait ses ongles sur ce dos en glissant sur la longueur pour laisser une marque. Un petit souvenir éphémère qui la faisait rire et le temps n'était plus aux bavardages et pas même un instant elle n'avait pensé aux possibles conséquences. Au moins, elle n'avait pas menti concernant son statut de shinobi... Même si au fond Sana' ne mentait jamais, parfois elle omettait de dire quelques détails ceci dit...
Elle n'hésitait pas et répondait à ses avances. Après tout, cette personne semblait ainsi. La vue du monde retiré, elle semblait pourtant prête à continuer d'avancer et de profiter de chaque instant. Il se fichait qu'elle explore là où bien peu avaient pu se rendre A la fois découvert à ses gestes et totalement invisible, il était comme personne et tout le monde à la fois en cet instant. il se demandait s'il était même individualisé pour la conscience de la jeune femme. Il se mit à en douter d'autant plus qu'elle le qualifia d'étrange créature. Est-ce véritablement le cas ? Cela marquait cependant un indice sur la manière dont elle pouvait le percevoir. Avide, elle semblait prête à chasser ce qui les entouraient pour faciliter ce moment qu'ils partageaient. Elle passa ses mains en ses cheveux tandis qu'il s'offrait à sa vue le corps de la guerrière. Et guerrière, il ne fallait pas en douter. Il ne savait pas d'où venait un tel corps et même s'il savait que la féminité n'entachait en rien la force de ces dames, elle possédait un corps particulièrement emprunt de l'exercice physique. Et celui-ci ne venait pas que ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Les cuisses robustes assurait à la jeune femme la force de pouvoir terrasser bien des ennemis.
Quant à briser des règles... Watari n'était pas un hors-la-loi. Pour lui, ici, il n'y avait pas la notion de l'interdit. C'était même intéressant qu'elle en fasse mention. Ses fiançailles rompues. La distance. Les règles, les us, les coutumes. En définitive, dans ce genre d'instant, existe-t-il d'autres règles que celles que l'on veut bien s'infliger ou que l'on pense briser ? Qui saurait qu'ils s'apprêtaient à porter la fleur au fusil ? C'était bien quelque chose qu'il voulait apprendre à son cœur. Qu'il était libre d'écouter celui-ci. Et quant à continuer de tirer le long du canon du fusil, il fallait se douter qu'il serait prêt maintenant à changer celui-ci d'épaule. Ou tout du moins, essayer. La seule chose que j'espère ne pas briser dans la brume de nos esprits, ce n'est rien moins que votre plaisir au détriment du mien. C'était à la fois une raillerie et une semi-vérité. Il n'avait pas pris soin d'une femme depuis des années. Aussi, il espérait ne pas la décevoir. Mais face à la pieuse conscience du samouraï qui acceptait ses désirs physiques, il semblerait que la jeune aveugle se satisfaisait déjà elle-même de pouvoir goûter au met raffiné que représentait la droiture de celui-ci.
Lui qui était si obsédé par le contrôle, il n'était pas encore prêt à se laisser aller à quoi que ce soit. L'âme du jeune homme allait progressivement se faire plus mâture, mais en cet instant, l'effet de l'alcool et sa décision d'arrêter de se comporter comme un éphèbe était déjà une grande avancée pour lui. Et symboliquement, celle-ci se représentait par la jointure de leurs deux corps, l'un contre l'eau, alors qu'il s'apprêtait à satisfaire la lascivité et ce qu'il percevait comme une certaine forme de solitude, en la remplaçant par la volupté rythmée de ses assauts en elle. Laissons aux lendemains le temps d'arriver. Pour le moment, laisse-moi te montrer que les hommes du pays du fer sont des denrées rares pour les femmes des autres villages. C'était un brin prétentieux, mais il savait que bien peu nombreuses étaient les femmes à pouvoir se targuer d'avoir partagé la couche d'un samouraï.
La relevant un peu plus haut contre lui pour mieux lui faire tâter de sa sauvage impétuosité. La chasseuse devait désormais se rendre compte qu'il valait mieux se méfier de l'eau qui dort, car celle qui souhaitait se laisser aller à sa dévorante faim se retrouvait désormais la proie d'un tigre insoupçonnée...
-Ah si seulement tu pouvais arrêter d'encombrer ton esprit de pensées, cela serait parfait !
Parfaitement parfait et sans surprise, la Hyuga l'aidait à chavirer vers des préoccupations moins intellects, au fur et à mesure qu'elle l'userait, elle l'obtiendrait. Un jeu savoureux qu'elle affectionnait au milieu de tous. La parade n'avait pas besoin d'être longue, mais le défilé devait satisfaire le public exigeant qu'était l'aveugle, d'autant plus qu'elle n'avait pas assez bu pour être indulgente, mais elle aimait les vantards, n'en était-elle pas même une ?
-Tu te surévalues mon cher, comme tous les hommes ceci dit, c'est pour ça qu'il faut vous alterner avec ces dames.
Femmes à l’endurance et la confrontation différentes, ils étaient comme en situation de force dans le plaisir, un orgueil typique de shinobis ou samourai. Quelque soit l’appellation, ils étaient tous armes, guerriers pour eux-même ou un tierce, mais un brin feignante, Sanadare savait quand il était temps de juste se laisser faire. Elle n'économisait pas son souffle embrumé, d'autres bras forçaient son maintien, les siens pouvaient se satisfaire de juste jongler entre la texture d'une coiffe et la surprenante douceur d'une peau qui n'était pas la sienne. Les samourais étaient des hommes soignés, elle notait ça dans sa tête, pas bien sûr de s'en souvenir une fois rentrée.
Nuages et astres avaient ainsi fait leur chemin, langoureusement, plus que le duo qu'ils avaient bordés. Sanadare ne savaient pas comment été les femmes de Tetsu en général, mais elle savait et cela l'amusait qu'ici sur sa terre natale, elle avait tenue sa prise refusant de voir la fatigue mettre fin à la partie. Le jour et les obligations étaient des excuses bien plus acceptable après tout le zèle dont ils avaient fait preuve l'un envers l'autre. Son petit rire moqueur perçait la calme de leur pause méritée, ah si seulement elle avait pu se plonger dans ce regard, alors cela aurait pu être parfait peut-être, mais même sa sensorialité l'avait abandonné. Peut-être qu'il aurait y lire l'espièglerie de son contentement et elle le gravait dans sa mémoire. Parce qu'elle voulait le souvenir de cette étrange créature, qui avait cédé à ses caprices d'enfant gâtée et inconsciente qui s'assurait que son bandeau était toujours à sa place. Vieux démons aussi vite partis que revenus.
C'était le problème des distractions, elles ne réglaient la morosité que temporairement.
-Vantard. Je t'accorderai peut-être une autre chance un jour. Si le hasard rejoint nos pas à nouveau.
Son rictus en coin disparaissait camouflé sous un tissu bien trop large pour elle, un vêtement qui ne lui appartenait pas dérobé à l'instant. A quel moment l'avait-elle séparé de son propriétaire ? Il fallait dire que d'autres détails l'avaient accaparés pour s'en soucier, mais la kunoichi n'avait pas fini ses jeux fallait-il croire. Enroulée dedans dans un à peu prêt propre à une néophyte qu'elle n'était pas, l'importuneuse de la soirée du samourai lui tirait sa révérence, littéralement, dans un effet théâtrale entaché pour le smash de sa bouche en cœur un bref instant. Sa main droite avait jeté ce baiser moqueur, tandis que sa main gauche n'avait pas oublié son chapeau précieux.
-Vraiment pour te remercier de ton hospitalité.
Femme de mauvaise foi, elle l'était sans aucun doute sous son sourire joyeux et c'était parfaitement son genre, de chercher, trouver, puis délaisser se qu'elle parvenait à obtenir. La Hyuga ne faisait jamais d'exception, parce que même sous ses airs de liberté, elle avait su maintenir quelques chaînes solides d'ordre pour son esprit.
Ce voyage était au moins, après ce soir, un peu moins une perte de temps pour elle...
Vantard ou pas, il semblait pour autant qu'elle en demeurât satisfaite lorsqu'elle s'en allât et que le jeune homme alla de nouveau s'installer sous les lumières de l'aube qui commençaient à poindre, loin, à l'est, là où il avait l'habitude de voir le monde se lever. Il se fit servir un thé par une serveuse qui s’affairait déjà au bon fonctionnement de leur auberge. Ce frugal repas uniquement composé de liquide de théier et de quelques biscuits traditionnels le poussa alors à se délasser sous les liquides chauds des douches et des bains de l'auberge qui lui servait d'hôte pour ce voyage quasi-diplomatique.
Il n'avait que peu de regard sur ce qui s'était passé la veille. Une étrange kunoichi, qui, de par cette tentation d'un soir, avait su lui faire admettre qu'il était porteur d'une part de passions qu'il n'écoutait pas ou plus. C'est alors qu'il laissait passer l'eau qu'il venait de renverser sur son corps qu'il prit la décision d'aller prier au temple le plus proche. Cela lui serait fort utile, il n'en doutait pas. Et il ne savait pas encore que son cœur allait pourtant nécessiter de tels efforts spirituels pour tenir aussi longtemps dans les épreuves qui viendraient le ramener à la rencontrer... Le futur était quelque chose d'incertain, un peu comme cet horizon lointain vers lequel il s'élançait, à la recherche d'un refuge spirituel...
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