Qu’Akira soit en congés ne stoppait pas les activités criminelles à Hi. Au contraire, les malfrats ne prenaient pas de pauses, eux. Mais dans n’importe quel contexte et où qu'il aille, Akira restait un lieutenant de l’empire et ne dérogeait jamais à son devoir… bien qu’il ne se doutait aucunement devoir y répondre au beau milieu du hameau le plus isolé du pays. Une fois de plus, la vie ne tarderait à lui rappeler que la capitale n’était pas le seul endroit à protéger au sein d’Hi no kuni.
“ … “
Levant les yeux vers la bâtisse, il observa le village qui se profilait devant lui. Ou plutôt, au vu du faible nombre d’habitations, s’agissait-il d’un bourg. Une dizaine de petites maisons, deux commerces au maximum et une végétation abondante enlaçant l’endroit en son sein. Le hameau semblait véritablement… emprisonné dans la forêt, ou plutôt caché. Caché des bandits, mais aussi de la protection de l’empire.
Et manifestement, ce trait d’esprit n’était pas anodin pour le Kogami. En effet, les rares passants l’ayant aperçus arriver s’étaient aussitôt enfermés chez eux, laissant le lieutenant livré à lui-même sur une place morne et déserte. Quelque chose était arrivé ici, nul doute. Qu’il s’agisse d’un deuil ou d’une crainte plus grande encore, l’endroit ne respirait pas la sérénité. Qui plus est malgré l’uniforme d’Akira censé montrer son appartenance à l’empire et par la même occasion sa fiabilité.
“ Vous pouvez sortir, je suis Kogami Akira. Le valeureux. “
Un nom que tout le monde connaissait au sein du pays et certains même en dehors depuis l’acquisition de son titre. Jamais n’aurait-il cru que cette renommée lui soit utile pour autre chose que la vantardise, mais force était de constater que la situation était idéale pour s’en servir.
Du moins en théorie.
Car malgré leur curiosité, certains badauds s’approchant de leurs fenêtres pour observer d’un oeil dissimulé l’homme de grande taille qui se tenait, seul, au milieu du village… personne ne fit le premier pas. Et, loin de vouloir paraître menaçant, Akira ne risquait pas d’aller les chercher lui-même.
La pluie venait juste de se terminer, la région était humide et l'air était tiède. Sur les routes de Hi No Kuni voyageait un moine, cet homme était un voyageur qui allait de village en village pour prêter mains fortes aux habitants du Pays. Le moine marchait tranquillement sur un chemin terreux, il était entouré par une immense forêt verdoyante. Han était heureux de pouvoir sentir l'arôme des plantes après la pluie, le moine appréciait ce doux parfum. Après avoir marché longtemps dans la région de Hi, le chauve tomba sur un petit patelin ridicule, le genre d'endroit où le Xin était heureux d'offrir ses services. Le moine arriva dans le village, des civils étaient en train de vaquait à leur occupation. Han se présenta à la première personne qu'il croisa.
- Bonjour, je suis à la recherche d'un travail...
Mais les villageois ignorèrent totalement le moine, le fermier qui se trouvait près de lui faisait semblant de ne pas le voir. Le Xin ne comprenait pas leur réaction, il n'aimait pas les chauves ? Ou il s'était autre chose, pour en avoir le cœur net le moine décida de rester dans le patelin le temps qu'ils lui ouvrent leur cœur. Le grand chauve se posa sur une grande pierre à quelques mètres hors du village, il était patient et voulait découvrir la raison de leur hostilité. Il méditait tranquillement assis sur sa pierre, sa présence semblait déranger les civils, mais comme il était hors du village cela n'était pas dramatique.
- Hum... Ils sont anxieux, mais pourquoi ?
Les habitants recommencèrent à se cacher, un autre étranger était arrivé dans le bourg. Cet homme se présenta, sa réputation n'était plus à faire, même Han qui voyageait constamment avait entendu parlé de Kogami Akira. Han sortit de sa méditation et sauta de la pierre, il voulait voir comment réagissait les villageois en apprenant qu'un homme aussi connu était dans le village. Le moine arriva au milieu du patelin, mais il n'y avait aucun civil dehors. Le moine arriva devant un grand homme qui se trouvait au début du village, le Xin le regarda avec un air bienveillant.
- Bonjour, je me présente Xin Han. Je ne suis pas du coin, mais comme vous avez pu le constater il y règne un sentiment d'insécurité.
Une petite fille arriva en hâte au village, elle était armée d'une spatule et d'une casserole lui servant de casque. Elle menaça les deux hommes en pointant sa spatule dans leur direction.
- Déguerpissez immédiatement, vous ne m'aurez pas sans combattre !
Han fut intrigué par cette phrase, pourquoi voudraient-ils cette petite fille ? La gamine lança la spatule dans la tête du moine, ce dernier poussa un cri de douleur. Mais par la suite il se ressaisit.
- La souffrance purifie. Disait-il sur un ton calme.
Mais un vieil homme certainement son grand-père rejoignit la petite, le vieux avait une coiffure gomina et une moustache grise. Il portait une chemise blanche à manche courte, et un pantalon bleu et des sandales marron.
- Je vous en prie ne faites aucun mal à ma petite fille. Disait-il en s'agenouillant.
La première personne à s’approcher fut, aussi improbable cela pourrait-il être au milieu de ce patelin perdu, un autre étranger. Un étranger à l’allure monastique et au crâne luisant, s’apparentant à une sorte de bonze. Une chose était sûre, cet homme n’était pas un enfant du soleil au vu de l’absence d’héliolites parant sa tenue. Akira savait reconnaître les gens ayant les mêmes croyances que lui, et respecter ceux en ayant une différente.
“ Insécurité… mais dûe à quoi ? Cet endroit est perdu, sûrement absent des cartes. “
Un gros point fort pour toute personne malveillante, qui pourrait risquer de s’en prendre aux villageois sans craindre à des représailles. Du moins, pas assez rapides pour l’empêcher de commettre des méfaits. Et cette théorie semblait parfaitement plausible au lieutenant, qui se retourna en voyant une gamine s’approcher de lui et son homologue vagabond. Une fois de plus, l’enfant faisait preuve de plus de courage que le parent… bien qu’il s’agisse fondamentalement de bêtise et d’ignorance.
“ Je me rends, tu es bien trop forte pour moi. “
Dit-il, pince sans rire, observant ensuite le grand père se confondre en suppliques, agenouillé et misérable. Aussi bienveillant était-il, le Kogami exécrait toute forme de soumission. La faiblesse était une chose, la lâcheté en était une autre. Mais en l’occurrence, son rôle le poussait à creuser plus loin dans cette affaire qui, il le sentait, ne tarderait pas à ruiner les courts congés dont il aurait aimé pouvoir profiter calmement.
“ J’ai l’air d’un bandit ? “
Inutile de répondre. La flamme verte accrochée à son col parlait pour lui, Akira était un lieutenant de l’empire. Ou un sacré bon usurpateur.
“ Expliquez moi la situation. En évitant les détails, si vous voulez que je puisse agir rapidement. “
Dit-il en relevant le vieillard, qui sembla légèrement rassuré bien que toujours craintif. Comme s’il craignait des ennemis invisibles, embusqués tout autour d’eux et impossibles à distinguer.
“ Je… c’est que… des bandits retiennent certains enfants du village en otage depuis plusieurs semaines à présent. Nous ne pouvons pas sortir ou nous rebeller sous peine de perdre de précieuses vies ! “
Impassible mais surtout exaspéré, Akira s’irrita de cette situation qui n’était pas si étrangère à ses yeux. Les enfants, peu importe les bandits et leurs raisons, semblaient toujours être la cible des pires vermines de ce monde.
Tout commençait à s'expliquer, le village était apparemment victime de chantage. Le Xin appréciait la gentillesse d'Akira, cet homme proposa son aide aux villageois. Han affichait un sourire, le moine proposa aussi son aide aux villageois.
- Je ne suis pas un bandit, je suis un moine qui parcourt la région pour y apporter son aide.
Han se tourna vers Kogami et lui fit un sourire.
- Je m'appelle Han Xin, et je suis heureux de pouvoir accomplir cette mission à vos côtés.
Le vieux avait les larmes aux yeux, il se frotta les mirettes avec ses mains. La petite sautait de joie, elle tapait aux portes des habitants pour les faire sortir. Quelques citoyens sortirent de leur maison, ils se rassemblèrent aux côtés de l'ancien. Il y avait une vingtaine de personnes, ils espéraient que le chauve et le Lieutenant s'occuperaient de ses malfrats. D'ailleurs trois bandits arrivèrent dans le village, leur apparence en disant long sur eux, ils étaient mal rasés et ils avaient une tête malhonnête. Le chef du trio était petit et rondouillard, deux gars musclés protégeaient le nabot. Le chef s'appelait Fuhai, il avait de longs cheveux rouges et de grosses lunettes grise à verres jaune qui recouvraient complètement ses yeux. Il avait un chapeau violet et il portait une veste pourpre avec un pantalon assorti, ainsi que des gants et des chaussures violettes. il s'avança en direction des villageois.
- Bonjour... Nous venons récolter notre salaire, ainsi que quelques vivres.
Les habitants baissèrent les yeux, leur visage redevinrent triste. Le grand-père cachait la petite derrière lui, Fuhai remarqua qu'il y avait encore une enfant dans le patelin. Il affichait un sourire malsain, un sourire qui agaçait le grand chauve. Han se plaça devant les villageois, il s'adressa au petit et à ses hommes.
- Excusez-moi, mais pourquoi ses honnêtes fermiers devraient vous donner leurs récoltes ?
Les deux gardes du corps froncèrent les sourcils, le nain regarda le grand chauve avec un air narquois.
- Tout simplement parce qu'ils résident sur le territoire du clan Kechi, et ils doivent nous payer un impôt. Dites-moi vous deux, vous êtes nouveaux ? Donc vous devez payez un impôt pour avoir le droit de résider sur le territoire, sinon...
Les deux gardes du corps craquèrent leurs phalanges en rigolant, Xin ne se laissa pas intimider.
- Ce village tout comme ce Pays appartient à ses habitants, vous n'avez aucune légitimité sur ses terres et même si vous en aviez... Ce n'est pas une raison valable pour enlever des enfants, si vous voulez de l'argent et de la nourriture vous n'avez cas travailler.
Fuhai prit la mouche, il ordonna à ses hommes de s'occuper du crâne d'obus. Mais un des gardes du corps remarqua le symbole sur Kogami, il prit peur et en fit la remarque à son patron.
- Boss, ce type il porte le symbole de Teikoku. Si ça se trouve c'est un gars de l'empire, on fait quoi ?
Le nabot hurla après son homme de main, les civils étaient effrayés.
- On n'est pas à Teikoku ici, ce type ne fera pas la loi sur notre territoire !
Les deux brutes s'avancèrent en direction de Kogami et de Han, ils n'avaient aucune arme hormis leurs poings.
Un moine. Ainsi avait-il vu juste. Si la question de ses origines se serait bien posée, Akira étant certain qu’il n’appartenait pas au culte du soleil, la situation l’obligeait à se concentrer sur le nécessaire plutôt que de dévier sur ce genre de trivialités. Après tout, tant qu’il proposait son aide, nul besoin d’en savoir plus.
“ Toute aide est bonne à prendre. “
Dit-il naturellement, bien qu’il n’avait point pour habitude de travailler avec des personne extérieures à l’empire. Et pour cause, il était rare de voir de simples passants aider la population. Néanmoins, sur le territoire impériale, les règles étaient les mêmes pour tout le monde et Akira préféra le prévenir d’office.
“ Ne pas faire partie de l’empire ne change rien sur son territoire. Si vous désirez m’accompagner, vous devrez répondre à mes ordres pour la durée de cette… mission. “
Dit-il sans animosité aucune. Akira n’était pas spécialement dur, mais ne souhaitait pas voir son intervention gênée par un élément imprévu n’en faisant qu’à sa tête. Chose qui ne devrait pas être trop compliquée à gérer, les moines n’étant pas réputés pour être des personnes turbulentes… bien au contraire.
“ … “
Mais ce fut alors qu’un trio d’individus bariolés s’invita à la fête. Manifestement sortaient-ils tout droit d’un autre monde… ou d’un coma de dix ans. Qui serait assez idiot pour revendiquer les terres impériales comme étant les siennes ? Ceux-ci firent presque pitié au Kogami, qui aurait bien du mal à massacrer de tels idiots.
“ Votre territoire ? C’est une blague ? “
Demanda t-il, stoïque, alors que les brutes s’approchaient. D’un mouvement si vif qu’il en fut imperceptible à l’oeil nu, le lieutenant abattit le fourreau de son arme avec violence dans le menton d’un des bandits, qui s’écroula instantanément au sol. Ces imbéciles n’avaient strictement pas la moindre chance, même par vingtaines. La situation lui apparaissait presque irréaliste.
“ D’un mûdra, je peux provoquer des séismes. Vous comprenez votre erreur ? “
Dit-il, posant alors la main sur la poignée de son katana toujours rangé.
“ Tant que vous vous trouverez au pays du feu, vous serez en territoire impérial. Ne l’oubliez pas. “
Le Lieutenant avait fait une démonstration de sa force, l'homme qu'il avait frappé était à terre la bouche en sang. Fuhai regarda son deuxième homme de main et lui ordonna de s'occuper du rebelle, Fuhai était orgueilleux. L'autre gars regarda son frère en train de cracher ses dents, alors ce fourbe sortit un poing américain de sa poche, et il se rua vers Akira en chargeant un coup de poing. Han s'interposa entre Kogami et le frèro, ce dernier envoi un direct dans la tête du moine. Mais il n'avait pas fait mouche, le Xin esquiva de justesse et attrapa le bras du bonhomme et il lui fit une clé de bras, puis il lui déboîta l'épaule.
La douleur était intense, l'homme gisait au sol et bavait par terre. Fuhai sortit un couteau de sa manche et menaça de le planter dans le premier venu, Xin s'approcha du petit gars. Fuhai envoya un coup de couteau en direction du chauve, mais ce dernier esquiva en tournant autour du chef. Puis il assomma le petit bonhomme avec un coup du plat de la main, Fuhai lâcha le couteau et tomba à terre inconscient. Les villageois retrouvèrent espoir, enfin pas tous. Une femme s'approcha du moine et lui mit une tarte, puis elle pointa du doigt Fuhai.
- Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait, ils vont tuer nos enfants quand ils vont se rendre compte que leur chef aura disparu !
La mère de famille se tourna vers Kogami et elle lui parla face à face.
- Vous auriez dû prévenir Teikoku au lieu de jouer les Héros, vous avez aggravé la situation ! Vous n'êtes pas valeureux, vous êtes inconscient.
Le moine comprenait ce qu'elle pouvait ressentir, il se sentait un peu mal et responsable. Mais il eu une idée en regardant Fuhai, Han appela la petite fille qui lui avait lancé une spatule un peu plus tôt. La petite Miha arriva près du moine, son grand-père était à côté d'elle.
- Écoutez-moi, je viens d'avoir une idée. Nous allons déguiser la petite avec les vêtements de Fuhai, ils font la même taille et le chapeau cachera la tête de la fillette. Le lieutenant Kogami et moi, nous serons ses gardes du corps. Nous nous ferons passer pour les deux brutes de Fuhai, il ne reste plus qu'à découvrir le repaire de ses crapules. Enfin si le Lieutenant Kogami est d'accord, je ne voudrais pas mettre en doute son autorité.
Le vieil homme qui se prénommait Lao, s'avança vers sa petite fille et révéla qu'il connaissait l'endroit exact de la cachette.
- Il y a très longtemps, j'étais un expert en arts martiaux. Aujourd'hui je suis vieux et malade, mais lorsque ses bandits sont venus enlever les premiers enfants, j'ai suivi ses monstres jusqu'à leur repaire. Mais je ne pouvais pas agir, sinon ma petite fille n'aurait plus de famille dans ce bas monde. Je tiens à venir avec vous, je veux racheter ma couardise et vous aidez à délivrer les enfants.
Han affichait un sourire, le moine regarda Kogami et lui demanda ce qu'il comptait faire avec les trois bandits, les attacher seraient préférables.
S’il aurait pu se défaire de cet assaut insignifiant, le moine pris l’initiative de le défendre en démontrant des compétences martiales intéressantes. Après tout, s’il avait parcouru le monde par le passé et découvert nombres façons de combattre, l’art monastique restait quelque chose de très ésotérique pour quelqu’un comme le Kogami. L’on disait même qu’il s’agissait de la maîtrise du chakra la plus compliquée à maîtriser.
“ … “
Malgré les efforts du duo pour protéger le village, l’une des résidentes ne fut point ravie de cette petite prise d’initiative. Pire encore, elle frappa le moine qui, heureusement, ne jugea point bon de répliquer. S’il était toujours volontaire pour aider les innocents, Akira n’appréciait pas en revanche les ingrats… et encore moins l’irrespect.
“ Silence, ingrate. Attends plutôt de voir ce que j’ai prévu pour sauver votre peau. “
Déclara t-il, stoïque. L’empire, Akira en faisait justement partie et n’en était pas n’importe quel membre… tant par sa force que par ses méthodes. Ce n’était pas la première ni la dernière fois qu’il libérait un village du joug de ses bourreaux. Encore faudrait-il éviter d’interférer dans ses plans.
“ J’apprécie ton engagement mais c’est une très mauvaise idée. Je n’impliquerai pas une enfant la dedans, et prendre l’apparence de ce nain est très aisé avec un simple henge. “
Illustrant son propos, le lieutenant adopta en un clin d’oeil l’apparence de Fuhai à l’aide d’un seul mûdra. Plus vrai que nature, bien qu’il quitta rapidement cette enveloppe corporelle disgracieuse. Pour lui, nul besoin d’adopter son apparence. Il suffisait de se servir du grand père pour trouver le repère des bandits et tous les massacrer.
“ Menez nous au repaire de ces ordures, nous nous occuperons du reste. “
Dit-il au vieillard avant d’ensevelir les bandits sous terre, ne laissant que leur visage ressortir pour leur éviter de suffoquer. Si leur mort ne serait que salvatrice, Akira préférait les laisser à la justice de ceux qu’ils avaient opprimés.
L'idée d'Akira était très bonne, prouvant que le Lieutenant méritait son grade. Han était d'accord avec le Lieutenant, tout comme M. Lao qui demanda aux deux étrangers de ne pas bouger de la place du village. L'ancien combattant partit chez lui, sa maison n'était pas très loin du village. Il se changea pour enfiler un Gi, puis il sortit de sa maison en s'armant de courage. Xin attendait que le vieil homme revienne, il abusait un peu le bonhomme de se changer dans un moment pareil.
- Bon... Que fait-il, tu sais ce qu'il est parti chercher ton grand-père ?
- Non...
Lao revint au village avec sa tenue de combat, il était déterminé à en finir avec ses brigands. Il rejoignit le Xin et le Kogami, son regard était dur et empli de détermination. Les villageois étaient bouche bées, tout comme la petite.
- Messieurs, suivez-moi.
- Vous vous êtes préparé au combat à ce que je vois.
- On n'est jamais trop prudent.
Le vieil homme conduisait les deux étrangers à travers une épaisse forêt, ils traversèrent plusieurs buissons en passant devant quelques grottes. Après avoir marché une vingtaine de minutes, le petit vieux conduisit nos amis devant une immense grotte. Le vieux se planqua dans un buisson, suivi par le moine.
- C'est ici qu'ils résident, je vais leur faire payer à ses brigands !
- Il serait préférable que vous restiez ici, avec le Lieutenant nous pouvons nous en charger.
Devant la grotte se trouvaient quatre bandits qui jouaient aux dès, Han regarda derrière les hommes, plus précisément dans la grotte. Il ne voyait pas grand-chose, mais il y avait de l'animation à l'intérieur.
- Les enfants doivent être détenus au fond de la grotte...
- C'est ce que je pense aussi, laissez-moi venir avec vous !
Han regarda le vieil homme.
- Hors de question, nous aurons besoin de vous pour conduire les enfants loin d'ici une fois que les hostilités débuteront.
Han regarda Akira et lui posa une question.
- Tu crois qu'avec ton Doton tu peux mettre hors jeu ces quatre bandits ?
S’il aurait sans doute pu paraître prétentieux ou inconscient, Akira connaissait ce genre d’individus. Ces bandits, le lieutenant les affrontait déjà à dix contre un alors qu’il n’avait pas un tiers de sa puissance actuelle. Ces charognes évitaient scrupuleusement les endroits susceptibles de contenir des shinobi, préférant s’en prendre aux petites gens incapables de se défendre contre des groupes armés. Savoir manier le chakra rendait la chose bien plus aisée…
“ … “
Quelques secondes d’attente, le vieillard ayant cru bon se changer en tenue de combat dans un élan fantaisiste, et le groupe se mit en route. Akira, lucide, savait déjà parfaitement ce que comptait faire l’ancien… et il en était hors de question. D’une part parce qu’il le gênerait, d’une autre parce qu’il leur serait utiles pour raccompagner les enfants une fois libérés. Chose qu’avait parfaitement compris le moine, manifestement pragmatique lorsqu’il le voulait.
“ Je suis d’accord avec le moine. “
Ce qui signifiait donc que l’ancien n’avait pas le choix. S’il comprenait sa colère, le Kogami ayant lui-même une grande colère à ce jour inassouvie qui lui rongeait les entrailles, il était hors de question de le laisser se faire tuer à la gloire d’une vengeance personnelle. Vengeance inutile, puisqu’ils la mèneraient pour lui.
“ Pas besoin de doton. Ce serait trop bruyant. “
Dit-il en posant la main sur la poignée de son katana. Noire et brodée de pourpre en se prolongeant par une garde forgée dans la forme d’une flamme verte, symbole de l’empire, l’objet était sans doute l’unique chose matérielle à laquelle tenait le Kogami. Et sans doute l’un des plus meurtriers puisqu’il dégaina sa lame d’un geste fluide, relâchant une forte onde de chakra neutre fondant en direction des quatre insouciants, tranchant leurs corps d’un unique mouvement. Les samouraïs savaient trancher leurs adversaires à distance, et Akira venait de le prouver.
“ Continuons. “
S'avançant vers la grotte, Akira ne comptait pas tout faire tout seul bien qu’il s’en jugeait capable. Après tout, le jeune homme était curieux de voir ce que pourrait faire son camarade de fortune. A quoi pourrait bien ressembler un moine en plein combat, eux censés représenter la paix ?
Le guerrier de Teikoku abattu les quatre bandits, le moine n'était pas d'accord avec sa façon de faire, mais il faillait reconnaître qu'elle était efficace. Les deux hommes étaient dans la grotte, cette dernière était parcourue de torche éclairant la sombre cachette. Le moine avança dans cette grotte humide et éclairé, Han était venu pour négocier la libération des enfants et non pour combattre les bandits.
- Ce n'était pas nécessaire d'assassiner ces hommes, vous auriez très bien pu les neutraliser ça n'aurait rien changé à notre plan.
Le moine lança cette pique à son ami, mais Han ne lui en voulait pas. C'était la façon d'agir d'un militaire de l'empire, et Akira était un bon officier de Teikoku. Tandis qu'ils marchaient côte à côté, un bandit s'approcha d'eux avec un sabre recourbé dans les mains.
- Hé ! Vous n'êtes pas des nôtres, alors qui êtes-vous ?
Han se plaça devant le guerrier de l'empire, pour éviter qu'il ne fasse un autre meurtre.
- Nous nous souhaitons faire de mal à personne, laissez nous passer.
- Ferme-là crâne d'œuf, qu'est-ce que vous avez fait des gars qui montent la garde à l'entrée de la grotte ?!
Han répondit sur un ton calme et respectueux.
- Ils sont morts.
Le bandit se jeta sur son interlocuteur en brandissant son sabre, le moine avait manqué de tenir de sa langue, il avait encore du progrès à faire au niveau sagesse. Pour en revenir à notre excitée de service, ce cinglé donna un coup de sabre en direction du Chauve. Le moine esquiva le coup en sautant en arrière, Han perdit son calme et répliqua avec un direct dans le visage. Le bandit tomba au sol le nez explosé et le visage ensanglanté, cet idiot avait perdu connaissance sur le coup. Le Xin retrouva son calme en prenant une grande respiration, puis il s'excusa auprès de l'homme inconscient en inclinant légèrement le dos et en joignant ses mains entre elles. Le moine continua son chemin en compagnie de son ami, ils s'approchèrent de la fin de la grotte où l'endroit était le plus éclairé. Des rires bruyants provenaient de la fin de la grotte, il y avait du monde.
Akira n’avait pas une réputation de bourreau. En partie parce que peu le voyaient à l’oeuvre, mais surtout parce que le lieutenant savait rester impartial et critique, ne semant la mort qu’au sein des ennemis avérés de l’empire, ceux envers qui il n’avait pas de doutes de la culpabilité. Ce qui représentait un bon paquet de gens.
“ Rien changé pour un vagabond tel que toi, qui partira sans doute ailleurs dans peu de temps. En revanche, ces gens-là ne changent jamais et je ne souhaite pas encombrer inutilement les cellules de l’empire. “
A vrai dire, le Kogami considérait qu’une personne s’opposant à lui avait déjà fait son choix et assumait donc les risques encourus. Pourquoi faire preuve de clémence envers quelqu’un qui n’en aura pas ? Encore un raisonnement monastique. Sans parler du fait que la plupart de ses jutsus étaient voués à tuer. Quel shinobi ne se battait pas pour une cause nécessitant de tuer ?
“ … “
Exaspéré par le pacifisme du moine, le Kogami pris un embranchement différent sans le prévenir, préférant se séparer dans un but tant pratique que pragmatique. En effet, s’il continuait de tenter de se mettre entre lui et ses adversaires, leur coopération pourrait bien vite tourner au cauchemar… pour lui.
Ainsi, plongé dans les profondeurs de la grotte, le lieutenant fit danser sa lame sur les silhouettes projetées contre les parois rocailleuses de cette antre de la pénombre. Bien vite et sans grand effort, plus un bruit ne se fit entendre dans l’embranchement emprunté par le Kogami, si bien qu’il put se concentrer sur l’essentiel à l’aide des sens accrus que lui donnaient ses talents de samouraï.
Des râles. Enfantins, et effrayés. Quelque part dans l’une des cavités jonchant les parois, les enfants ou du moins une partie étaient retenus prisonniers. Et au vu de la manière dont se répercutait le son sur les parois, le Kogami put jauger que leur prison de fortune était relativement étroite.
Han arriva devant le fond de la grotte, cinq brigands étaient assis sur un banc autour d'un feu. Ils mangèrent de la viande qu'ils faisaient cuire accompagnés d'alcool en se racontant des histoires graveleuses. Tout juste à côté du feu de camp, plus précisément dans un coin sombre, se trouvait six enfants enfermés dans une cage. Un des bandits eut l'idée de s'amuser avec un des otages, il se leva du banc et se dirigea vers la cage des enfants. Il fit un sourire malsain à une petite fille et ouvrit la cage avec une clé, le brigand sorti la petite fille de force en repoussant les autres enfants avec son pied gauche. Il referma la cage et conduisit la gamine près du feu, la petite se trouvait devant les bandits.
- Tu...Hic... Nous chanter une chanson.
- Mais...
- Quoi t'as pas entendu...Hic... Une chanson contre ta vie.
La petite se mit à chanter en essayant de ne pas pleurer, elle avait peur et elle était encore jeune. Han avait tout vu, la cage et les enfants. Mais avant de secourir les petits le moine devait neutraliser les brigands. Il s'approcha discrètement du feu de camp, la petite chantait et les criminels buvaient en l'acclamant. Han se trouvait derrière eux, il en profita pour les assommer un par un. Ils étaient tellement ivres qu'ils perdirent connaissance sur le coup, même ceux qui furent assommé en dernier n'avait rien vu, étant trop alcoolisé. L'enfant prit peur et tomba sur les fesses, elle ne pouvait plus articuler correctement. Le Xin s'approcha d'elle avec un air bienveillant, le moine errant lui tendit la main en lui faisant un sourire.
- Ne t'en fais pas petite nous sommes venus vous aider.
- Mais vous êtes seul...Snif...
Han se retourna et constata que Kogami n'était plus là, le moine se demandait où il était passé.
- Bah il est où lui ?!
Mais bon pour le moment la priorité était de libérer les enfants, Han prit la clé sur l'un des bandits et s'approcha de la cage. Il ouvrit cette dernière et expliqua aux enfants ce qu'ils devaient faire une fois à l'extérieur, le moine conduisit les enfants à l'extérieur de la grotte où le vieux Lao les attendait.
- Papy !
- Les enfants !
Le vieux remercia le moine, mais la petite chanteuse fit remarquer qu'il manquait la moitié des enfants. Le moine demanda à la petite de lui indiquer précisément l'endroit où se trouvait les autres otages. Han demanda également au vieux de rester ici à l'abri tandis que Han irait à la recherche de Kogami et des autres enfants en fouillant la grotte. Une fois de retour à l'intérieur le chauve aperçu une silhouette dans les tunnels, il s'agissait du véritable leader des bandits qui se dirigeaient avec trois hommes en direction de la position d'Akira. Le chef était très grand et très musclé, il avait les cheveux noirs avec trois épis sur sa tête. Il avait un tee-shirt pourpre, un débardeur rouge et un foulard violet autour de sa taille. Cet homme était le frère aîné de Fuhai, mais contrairement à lui ce n'était pas un amateur, cet homme pouvait rivaliser avec un Genin. Certes au niveau de Kogami s'était ridicule, mais pour soumettre un village sans Ninja c'était suffisant. Han poursuivait la montagne de muscle, le moine se méfiait de ce gars.
Les enfants, terrifiées, entendaient quelqu’un approcher. Terrés dans cette petite cavité creusée à même la pierre, cette prison de fortune leur servait aussi d’abri, les adultes n’étant pas capables de les atteindre… du moins pas directement. Après tout, les enfants n’avaient pas été mis ici par hasard, les bandits voulant leur faire croire être à l’abri. Mais ces pas lourds, menaçants, eurent tôt fait de faire retomber ce maigre sentiment de sécurité qui s’était instauré au sein du groupe.
Ainsi, tétanisés, les enfants virent deux pieds chaussés de bottes de combat noires s’arrêter devant la cavité. S’arrêtant un instant en laissant leur avenir en suspens, l’inconnu s’abaissa finalement à leur niveau, bien que sa grande naille ne put lui permettre de les voir correctement au vu de l'étroitesse du passage. S’ils voulaient sortir d’ici, Akira ne pourrait pas les tirer de force.
“ Vos parents m’envoient. Il est temps de sortir. “
Dit-il stoïquement. S’il était certes dévoué et engagé dans toutes les causes de l’empire, Akira n’avait jamais été une figure très rassurante dans le domaine de l’éloquence. A vrai dire, le lieutenant aurait tout aussi pu passer pour l’un des bandits aux yeux de ces enfants naïfs, lesquels ne voyaient qu’un homme au regard sombre vêtu de noir. Pourtant, quelque chose était différent. Sa jeunesse, sa beauté, Akira était loin du physique buriné et trapu des bandits qui constituaient la bande.
“ Allez, vite. “
Dit-il alors que le premier sortait, suivi peu à peu par chacun des autres gosses formant au total un groupe de quatre. Néanmoins, alors qu’il s’apprêtait à les mener non sans impatience d’en finir, le lieutenant tomba nez à nez avec trois autres hommes, lesquels étaient suivis par le moine auquel il avait faussé compagnie plus tôt. Exceptionnellement… Akira accepterait sans doute de les épargner. Non pas par clémence, mais pour éviter aux enfants d’assister à un massacre.
“ … “
Il entrouvrit la bouche, mais se ravisa. Akira n’avait rien de pertinent à dire. Cette situation, le valeureux l’avait vécue mille fois. Et qu’importe le contexte, jamais ses adversaires n’eurent daigné entendre raison.
La grosse brute regarda Kogami dans les yeux, il voulait lui faire peur en l'intimidant. Kotori ordonna à ses deux hommes de rester en arrière, le chef envoya un violent coup de poing en direction du Lieutenant. Mais il ne frappa que le sol, dedans il y avait une marque de son poing. Kotori releva la tête et se mit à rire.
- Hahaha ! T'as peur Gringalet, écoute tonton Kotori et rends-nous les gosses !
La montagne de muscle riait sur place, se rire était insupportable. Ses deux hommes étaient impressionnés par la force de leur maître, ils n'avaient rien à craindre tant qu'il était là. L'un des hommes menaça Kogami en pointa son sabre dans sa direction, l'autre rigolait en regardant le grand mec de Teikoku.
- Hé gros naze ! T'as intérêt à faire ce qu'il te dit, sinon tu vas tâter de la lame !
Tandis que les trois brigands se moquaient d'Akira, Han en profita pour envoya un violent coup de poing dans la tête du bandit armé. Il tomba inconscient au sol, son comparse recula et posa la main sur le manche de son sabre qui se trouvait encore dans son fourreau. Kotori posa le regard sur Han, puis il ordonna à son larbin de le faire disparaître.
- Pas de problème patron, je ne me ferai pas avoir par surprise !
- Yataaaaaa !!!
*Sbam
Le moine mit un coup de genou dans le visage du brigand, ce dernier s'écroula au sol devant son boss.
- Laisse ces enfants tranquilles !
Kotori explosa de colère, il exécuta des Mudras et il plaqua sa main gauche au sol.
- Doton : Le mur de terre.
Un mur se dressa entre les enfants et Akira, cet obstacle empêchait les deux étrangers de secourir les enfants. Kotori tenta de frapper Han, ce dernier se protégea au dernier moment. Il reçu un coup de poing dans les deux avant-bras et fut projeté au sol, le moine avait encaissé le coup.
Akira restait de marbre. Le profil classique des bandits arrogants se croyant hors d’atteinte parce que l’un d’entre eux maîtrise un tant soit peu le chakra. On croirait voir une mauvaise pièce de théâtre.
“ … “
Silencieusement, le lieutenant posa la main sur la poignée de son katana. Puis, alors qu’il s’apprêtait sûrement à dégainer, l’apparition subite du moine le fit se figer un instant. Un instant de trop, puisque le chef érigea un mur entre les enfants et lui. Un geste qu’il jugeait sans doute bon, mais qui le précipiterait en fait dans la tombe.
“ Bien. Je n’avais pas envie de faire couler le sang devant les enfants. “
Fondant tel un félin vers le colosse, ce dernier se retourna après avoir mis le moine à terre, sentant qu’il aurait affaire à un adversaire d’un tout autre niveau. Et à vrai dire, il n’eut pas vraiment le temps de s’en rendre compte, puisqu’un mouvement presque imperceptible à l’oeil nu tant il fut rapide vint trancher les deux avant bras du bandit.
“ AAaaaarggh ! Salaud ! Tout ça pour ça, merde... “
S’effondrant au sol, le malfrat se mit à sangloter. Pitoyable et résigné, celui-ci avait en un instant compris l’étendue de son erreur. Personne n’avait le droit de semer le trouble à Hi en la présence d’Akira. Et ce dernier comptait bien faire passer un message au travers de Kotori. Un message… dissuasif.
“ C’est ton jour de chance. “
D’un coup de garde, le Kogami assomma lourdement le malandrin, l’envoyant au pays des songes. Direction la prison. Voir un homme privé de ses bras devrait faire comprendre à ceux sur place que récidiver ou tenter une quelconque rébellion serait un pari bien dangereux.
Suite à cela, le lieutenant se contenta d’un éclair raiton ayant l’ascendance affinitaire sur le mur érigé par le bandit pour finalement libérer les enfants.
Le brigand était hors jeu, Kogami avait fait du très bon travail. Xin se releva un peu sonné, puis avec son compagnon ils évacuèrent les autres enfants. Une fois à l'extérieur M. Lao remercia ses saveurs, les enfants pleurèrent de joie. Le vieux reconduisit les enfants au village, les parents étaient fous de joie et embrassèrent leurs petits. Han était content de voir le bonheur sur le visage des villageois, c'était un jour de fête, et les deux sauveurs étaient les invités d'honneur. Les habitants fêtaient la libération du village, toute la bande des brigand était attaché contre un immense arbre. Les villageois mangèrent et danseur jusqu'à en perdre l'équilibre, ils riraient et pleuraient de joie. Le Xin restait calme et essayait de ne pas succomber à la tentation de s'enivrer, mais parfois la tentation était trop forte. Han se saoula et il se lâcha, le Xin se mit à danser en compagnie de M. Lao et au milieu du village. La fête se termina tout comme cette aventure, sur une note positive.
Après la fête qui dura tout de même jusqu'au lendemain, Han se réveilla chez Monsieur Lao, avec un gros mal de tête. Après quelques heures, le moine remercia ses hôtes ainsi qu'Akira et il reprit sa route. Le moine repensait à cette aventure et aux rencontres qu'il avait faites, il avait appris de ses erreurs. Le moine avait fait un pas de plus vers la sagesse, son but était de devenir aussi sage que ses défunts maîtres.
La note fut bien moins festive pour ce qui était d’Akira. Il fallait dire que son caractère réservé et solitaire ne se mariait que rarement avec les fêtes et réunions communautaires. Ainsi, une fois son devoir achevé, le lieutenant refusa généreusement l’offre des villageois, qui voulurent le rémunérer lui et son compagnon pour leurs efforts. S’il laissa le loisir à son camarade d’accepter ou non l’argent, le Kogami préféra ne pas abuser de leur gentillesse. Après tout, ce geste devait être gratuit et tout le monde aurait dû en faire autant à sa place. Chose qu’il tenta de prouver par ce biais.
“ L’empire sera toujours là pour vous. Souvenez-vous-en. “
Dit-il, main sur l’épaule du vieillard. Propagande ou sincérité, sans doute les deux bien que la démarche du Kogami restait on ne peut plus sincère. S’il était bien une chose que l’on ne pourrait retirer au valeureux, c’était sa bonté. Car lui-même avait un jour été démuni, et personne ne s’était porté à son secours.
Ainsi, sans même attendre la fête -Akira était encombré d’un prisonnier blessé- le jeune homme remercia le village et son compagnon de fortune avant de s’éclipser. Le devoir avant tout, cet homme avait une chance inouïe d’être encore en vie, bien que la vie de manchot ne serait sans doute pas rose. Qui sait, peut-être aurait-il droit à quelques prothèses s’il s’avérait qu’il soit réhabilité.
Lorsque le jour se leva sur le village, Akira était donc déjà loin. Loin à Urahi, la ou son devoir l’appelait plus que partout ailleurs. S’il aurait dû profiter d’un jour de congé supplémentaire, le samouraï avait bien vite compris qu’il ne serait jamais serein tant que le danger rôdait au pays du feu.
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