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Silence coupable [Mission B]

Okkoto
Okkoto

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Mer 20 Jan 2021 - 22:55
Silence coupableUn malheureux incident a eu lieu dans un village pourtant paisible de coutume de l'île d'Obon: une famille entière a été massacrée et la seule survivante n'est autre qu'une petite fille, laquelle ne semble plus en état de parler en raison d'un choc traumatique. Des rumeurs circulent chez les voisins pensant que la fille était possédée et donc coupable de la mort de sa famille — pourquoi serait-elle la seule survivante sinon, d'autres pensent qu'une malédiction est tombée sur la famille à cause d'un objet particulier qui aurait disparu en même temps que la famille a été massacrée. Dans tous les cas, le village a contacté Kiri afin de comprendre ce qui a pu arriver et identifier le ou les responsables de ce massacre.

Se rendre dans le village de l'île d'Obon
Interroger les villageois
Interroger la petite fille sans voix
Découvrir qui est derrière le meurtre de la famille
Faites votre rapport



« Gneh ? »

Un rai d’une lumière blafarde avait filtré à travers les rideaux, droit dans l’oeil du malheureux Yamanaka. Etendu comme une souche à même le parquet, à moitié nu, il roula sur le côté pour soustraire ses yeux à l’agression d’un soleil bien matinal.

Minute. Matinal ? Soleil ? Cette lueur … Il se leva, et entreprit d’ouvrir les rideaux. Ce ne fut alors pas sans une certaine horreur qu’il constata que oui, c’était bel et bien le soleil qui s’était amusé à le harceler de ses dards. Et il n’était pas si bas que ça, le bougre. Vu sa position, il devait être quelque chose comme … Allez, neuf, dix heures ? Diable. Ca voulait donc dire que Tokage n’avait pas fermé l’oeil de la nuit.

Et cette fois, aucun homme pour lui servir de prétexte. Cette nuit-là avait été aussi solitaire que la précédente, et celle d’avant, et celle d’avant … Il ne se souvenait plus du visage de son dernier amant. D’habitude, c’était la lassitude et l’indifférence qui lui causaient cet oubli précoce. Mais cette fois … Cette fois, c’était un peu différent. C’était le temps avait lavé sa mémoire. Le seul temps.

Alors quoi ? Le sommeil de ses nuits et sa libido, volés par un quelconque démon ? Quelque chose de cet ordre-là. Un démon intérieur, alors. Il n’aurait su dire quand ça avait commencé, ni à cause de quoi. Mais voilà que, ces derniers temps, les souvenirs se faisaient plus vivaces. Des souvenirs en particuliers. Ses souvenirs de lui. Ils hantaient ses soirées, et peuplaient ses nuits comme autant d’épieux qui, à chaque réminiscence, s’enfonçaient un peu plus dans sa peau. Et il sentait que, petit à petit, la fine membrane de son coeur flanchait. Qui sait ? Peut être que, bientôt, l’étau flancherait ? Ou alors il prendrait le dessus, et alors c’en serait fini de lui. D’instinct, il le savait.

Rien de bien réjouissant. Et rien qui donnât envie de lutter. Parce que lutter contre ses souvenirs, c’était céder à l’oubli. Et céder à l’oubli, c’était renoncer à une partie de lui-même. La meilleure. Cette conclusion, il l’avait ressassée sans cesse ces derniers jours. Et sans vraiment lui accorder de crédit, de toute façon. Tout ça, c’était bien théorique. Et ça ne faisait pas avancer la choucroute. Sa douleur restait. C’était finalement tout ce qui comptait.

Il se redressa, et se passa les mains sur le visage, en poussant un long, long soupir.

« Damn ... »

Alors, on frappa à sa porte.

Le bruit le fit sursauter. Mais, à part ça, il resta assez stoïque. Dans un autre état – celui qui était devenu son état normal – il aurait sans doute été réveillé par cette visite impromptue. Alors, à moitié enveloppé de ses draps, délaissant un amant d’une nuit dormant toujours, il se serait traîné à la manière des mollusques vers la porte, pour péniblement l’ouvrir et affronter la lumière d’un jour déjà avancé. Rien de tout ça, cette fois. Il se leva, mécaniquement, et alla vers la porte, qu’il ouvrit machinalement.

« Vous … Vous êtes bien Yamanaka Tokage ?

-Oui.

-J’ai ça pour vous … euh, monsieur ... »

C’était un garçon qui ne devait pas avoir plus de quinze ans. Il lui tendait ce qui avait tout l’air d’un ordre de mission, encore fraîchement scellé. Tokage s’en saisit sans un haussement de sourcil, et fixa son regard sur son interlocuteur. Ce dernier dut y voir quelque chose qui l’effraya, car il eut quelque chose comme un frisson. Là, Tokage réagit.

« Qu’est-ce qui vous arrive ?

-R- Rien, m’sieur ! C’est juste que … Enfin, les collègues m’avaient dit que vous étiez plutôt spécial. Mais vous avez juste l’air fatigué, c’est tout …

-Fatigué ? J’pète la forme, voyons. »

Il décocha un sourire qui lui fit mal aux maxillaires.

« O- Okay … Bonne journée alors, m’sieur. Et bon courage pour ça … Enfin, la mission quoi. »

Tokage fit un signe de la tête en guise d’au revoir, et referma la porte derrière lui.

Il commença par tirer ses rideaux. Son appartement s’éclaira alors d’une lueur fraîche. C’était un matin clair, comme Kiri en connaissait tant en été. Une clarté qui avait tous les attributs de la banalité, donc. Tokage décacheta la missive, et entreprit de la lire. Une fois. Puis deux. Puis trois. En s’arrêtant à chaque fois sur les paragraphes, pour les relire encore. Ses pensées avaient du mal à s’accorder avec ce que ses yeux transmettaient comme information. Et n’était-ce pas un mal de tête qui commençait à poindre, quelque part dans sa cervelle ? Il le chasse d’un mouvement de tête – sans grand succès, évidemment.

Il n’avait pas saisi tous les détails, mais l’essentiel oui. Il était question d’une petite fille à interroger. D’un massacre. Une histoire sordide, qui l’aurait peut être ému, dans une vie antérieure. Surtout, la mission se ferait en compagnie d’Aditya. Là encore, la nouvelle l’aurait agacé, ulcéré, même, en temps normal. Pas cette fois. Il la reçut d’un simple haussement d’épaules, et entreprit de se préparer.

Il était vrai qu’il faisait un peu peur à voir. La réaction du messager s’expliqua, quand il vit son reflet dans la glace de sa salle de bain. Ses cernes avaient pris une teinte joliment violacée, et pendaient mollement sous ses yeux. Il eut une grimace à son tour. A coup sûr, il avait été habitué à mieux avec son visage, dont il avait une assez haute estime. Bah, tant pis. Quelle importance qu’il présente bien, de toute façon ? Il n’allait certainement pas se lancer dans du charme à l’égard de son si cher chef d’équipe, et l’enquête pour laquelle on le missionnait ne demanderait que ses capacités intellectuelles.

Il haussa les épaules, et passa à autre chose.

Il ne mit pas à longtemps à finir de se préparer. Il sortit de chez lui, et d’un pas somme toute assez énergique, compte tenu de sa condition, il se dirigea vers le port. C’était là qu’il devrait embarquer, pour l’île d’Obon, en compagnie d’Aditya. Il avait pris soin de garder avec lui l’ordre de mission, au cas où. Par habitude, il avait noué ses deux bandeaux frappés aux armes du village autour de son bras gauche. Un pas de moins vers l’oubli.

Il repéra l’embarcation qui devait leur servir de destrier des mers. Un navire banal, qui ne lui inspira guère d’autre sentiment que l’indifférence. C’était un bateau, quoi. Son capitaine, qui avait tous les attributs du vieux loup de mer, rude, robuste, mais cordial, attendait sur le quai, les bras croisés, chiquant quelque infâme substance noirâtre dont on devinait, parfois, la couleur au coin de ses gencives.

« Z’êtes pas un des shinobis que j’dois mener là-bas, à Obon, par hasard ? »

Tokage aurait préféré éviter la discussion tant qu’Aditya n’était pas arrivé, mais bon. Il ne pouvait pas non plus faire comme s’il n’avait rien entendu : le marin était littéralement à cinquante centimètres de lui.

« Si, si. »

Un blanc.

« Pas très causant, hein l’ami ? Pas grave, j’en ai vu passer des types comme vous ! Tant qu’on me paye, c’est l’essentiel, HA HA ! »

Il avait un rire aussi gras qu’un flanc de baleine. Et sa façon de rouler les R était parfaitement agaçante. Tokage ferma les yeux et inspira un grand coup. Il engouffra tellement d’iode qu’il en éternua.

« On attend vot’ camarade et on décampe, c’est ça ?

-Oui.

-Comment c’est-y qu’il est, vot’ comparse ? »

Tokage grimaça à s'entendre désigner ainsi comme le comparse d’Aditya.

« A peu près ma taille, les cheveux longs et blonds, plutôt vilain physiquement et l’air d’avoir marché dans une crotte de chien au réveil. »

Le marin resta comme hébété pendant un instant, avant d’éclater de son rire de chaudron à nouveau.

« Dites donc, on peut pas dire qu’vous le portez dans vot’ coeur ! »

« Tu l’as dit bouffi ... »

Tokage soupira. La journée allait être longue. En plus, il avait mal aux dents.

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Aditya
Aditya

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Ven 22 Jan 2021 - 14:48
« J’espère que cette langue restera tout aussi pendue pendant toute la durée de la mission, tu as l’air d’avoir beaucoup de choses intéressantes à dire. Pour une fois. »

Le regard d’Aditya s’écrasa sur la silhouette de Tokage tandis qu’il se dressait à ses côtés, aussi silencieusement qu’il était parvenu jusqu’ici, au-delà des reliefs que le port dessinait dans la Brume au berceau de l’aurore. Son attention se détacha finalement de lui, comme s’il n’en était pas digne, avant d’aviser le marin.

« Vous pouvez lever l’ancre. »

L’ascèse dépassa la silhouette de son élève sans plus de cérémonie, laissant ses pas le guider près du pont du navire. Pour autant, sa cadence se stoppa, à un instant ; et d’un coup d’œil glissé par-dessus ses mèches d’or, il observa une dernière fois le Yamanaka, le sourcil arqué et cynique. Comme s’il le questionnait, d’un geste lourd de sous-entendu avant que ses mèches d’or ne voilent son visage et n’avance à nouveau, désintéressé.


[…]


Bien des heures plus tard, sous l'ombre d'un ciel ombragé par la venue des pluies de moisson, l'embarcation s'échoua sur les flancs de l'île d'Obon. Les sons de la nature suivirent ceux des hommes, tintant des planches de bois tranchant entre le pont et la terre, jusqu'aux bruits de pas résonant sur leur surface trahissant la présence de plusieurs silhouettes. Le blond jeta un coup d’œil aux alentours, comme s’il tentait de retrouver un semblant de familiarité au cœur de ces paysages. Et sans un mot, il s’avança, le regard glissé sur l’ombre des kanjis inscrit sur l’ordre vde mission, pour la seconde fois depuis leur départ.

Sa paume se pressa sur les détours de son torse, rangeant le morceau de papier dans l’une des encoches blanches de son uniforme de Jônin, qui avait aujourd’hui remplacé l’habituel sari que ce cher Yamanaka prêtait tant d’ardeur à hanter de remarques. Bientôt, leur marche tâcherait de les amener auprès des maigres âmes habitant encore ces terres, tandis que les détours des toits des habitations se prolongeaient à l'horizon.

L'attention de l'ascèse s'échoua sur son élève, du coin de l'œil avant de s'avancer vers le premier villageois se présentant devant eux. Il échangea quelques mots avec ce dernier, lui glissant, notamment, leur statut envers la Brume et la raison de leur présence. Il suivit les yeux de son vis-à-vis, qui couvraient l'esplanade où membres d'une même famille se pressaient les uns contre les autres pour un peu de réconfort, où les regard inquiets se succédaient les uns aux autres, où les yeux rougis s'imprégnaient parfois d'un air de méfiance envers son prochain.

« Elle est là, mais... Peut-être avez vous des questions auxquelles nous pouvons répondre à sa place ? Elle est encore sous le choc. »


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Okkoto
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Ven 22 Jan 2021 - 16:30

« Pov’ mec rancugnard ... »

Tokage ressassait toutes sortes d’insultes et de pensées négatives à l’égard de son chef d’équipe, alors qu’ils s’avançaient vers le village qui devait être le théâtre de leur mission. S’il pouvait, ou plutôt devait reconnaître une qualité à Aditya, c’était bien celle de savoir le tirer de l’indifférence crasse qu’il semblait prendre grand soin à afficher aux yeux du monde.

Histoire de combler sa bonne humeur, il eut le plaisir de constater que le village était parfaitement déprimant. Les familles tendaient le cou, aux portes et aux fenêtres de la bâtisse qui leur servait de maison, pour observer l’arrivée des soldats. Toutes avaient l’air d’autant de troupeaux de rats, prêts à attaquer de leurs incisives sans pitié le premier morceau de méfait qui aurait pu passer à leur portée. D’instinct, Tokage avait envie de prendre position du côté de cette fille, qu’on accusait de tous les malheurs du monde, et qui n’avait probablement pas eu l’occasion de se défendre pleinement face à la vague des « on dit ». Pour parachever le tableau navrant des lieux, le ciel avait décidé de se mettre de la partie en faisant peser sur le monde ses plus lourds nuages noirs. Super …

La vue de ces regards perçants tournés dans leur direction, qui n’avait d’abord fait qu’agacer Tokage, finit très vite par l’énerver au plus haut point. Les mains fourrées dans ses poches, il rendait des oeillades gorgées de férocité et de haine à l’égard de ceux qui s’aventuraient à lorgner un peu trop longtemps dans sa direction. Puis, au bout d’un moment, alors qu’Aditya continuait de s’expliquer avec celui qui semblait être le chef du village, Tokage, n’y tenant plus, décida de se soustraire à la masse des vautours.

« J’vais aller voir la fille. J’te laisse parler aux villageois, ils m’insupportent déjà. »

Et sans rien ajouter, il se dirigea vers la masure que leur avait désigné leur hôte. Il se fichait pas mal de lui poser des questions à lui, surtout si c’était pour l’entendre répondre à la place de la gosse. Il avait le sentiment très net que, jusque-là, tout le monde s’était fait un devoir de parler à la place de cette pauvre gamine quand le village avait transmis sa plainte aux autorités de Kiri. Et il était aussi à peu près certain qu’il allait devenir violent très rapidement s’il s’aventurait à interroger les voisins.

Etonamment, la maison dans laquelle il pénétra était la seule où les visages ne pointaient pas, derrière les carreaux ou dans l’ouverture de la porte. Il frappa trois petits coups sur la porte, avant de rentrer, sans attendre de réponse.

Il semblait n’y avoir qu’une pièce unique. La seule lumière provenait de l’extérieur : des filets d’un jour grisâtre filtraient à grand peine à travers les carreaux, et ne parvenaient qu’un peu à éclaircir la pénombre dense qui enveloppait les lieux. On ne faisait que distinguer le mobilier : là une table, vide, des chaises, quelques étagères, un lit soigneusement fait. Et puis, dans un coin, à même le sol, il y avait ce petit tas étrange, qui paraissait vivant mais qui aurait tout aussi bien pu se faire passer pour un autre de ces meubles.

Tokage referma la porte derrière lui. Son regard était resté fixé sur la petite forme étrange.

« Bonjour. »

Il n’y eut pas de réponse. Il ne discerna pas même l’ombre d’une réaction. Elle était en état de choc encore, non ? C’était bien ça qu’on leur avait dit, sur l’ordre de mission ? Il s’approcha, calmement, jusqu’à s’asseoir en tailleur devant elle.

De près, et alors que ses yeux commençaient à s’habituer au manque de lumière, il la discernait un peu mieux. Il voyait que ses longs cheveux noirs coulaient dans son dos. Ils paraissaient sales. Elle était vêtue de vêtements très simples, mais propres. Ses pieds étaient nus. Il voyait aussi que ses ongles étaient enfoncés dans la chair de ses bras. En fait, c’était tout son corps qui était crispé. Ses orteils étaient tendus, et elle semblait frémir de tous les frêles muscles de son être.

Elle sursauta lorsque la main de Tokage vint toucher son bras, et leva aussitôt la tête. Son regard était bien différent de celui de ses voisins. Eux avaient la méfiance dans les yeux. Elle avait la crainte des animaux farouches.

Tokage s’efforça de lui sourire, doucement. Il n’avait pas de donc spécial avec les enfants, mais il avait aussi du mal à considérer que c’était à une enfant qu’il avait affaire. Ce qu’il avait lu à son propos, et tout ce qu’il pouvait à présent deviner en la regardant lui faisaient éprouver à son égard une empathie qui transcendait la question de l’âge.

« J’te veux pas de mal, tu peux te détendre. »

Ses paroles restèrent sans effet. L’expression de la fillette resta la même : celle d’une peur tétanique, et d’un retrait mutique.

« J’m’appelle Tokage. J’suis venu avec un autre gars, qui s’appelle Aditya. On va essayer de comprendre ce qui est arrivé à ta famille, et ce qui t’est arrivé à toi. T’es d’accord ? »

Toujours aucune réaction. Si cette enfant n’avait pas été la victime d’un traumatisme certain, Tokage aurait déjà pris soin de lui décocher trois baffes, ou au moins une réplique cinglante qui l’aurait hantée pour le restant de ses jours (du type : « Ta mère a dû te finir à l’urine pour que tu puisses pas en caser une. »). Mais, là, il ne pouvait que comprendre l’attitude de la fillette.

Il connaissait les traumatismes de ce genre. Il savait ce que c’était, de voir mourir les gens qu’on aime. Et il était déterminé à la libérer de ce fardeau, bien trop lourd pour ses petites épaules.

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Aditya
Aditya

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Mer 3 Fév 2021 - 18:57
L’ascèse se contenta d’une œillade glissée dans la direction de Tokage en guise d’accueil à ses paroles, afin de lui indiquer qu’il l’avait bel et bien entendu et qu’il n’avait rien à redire sur le sujet. Sans plus tarder, son attention revint se loger sur son vis-à-vis, après un bref hochement de tête à son élève qui, déjà, laissait sa silhouette s’évanouir dans son dos.

Aussi, le blond ne perdit pas plus de temps que nécessaire et s’efforça de guider la discussion selon le ton de ses questions, cherchant à obtenir davantage d’informations sur le contexte de leur venu plus qu’autre chose. Si rejoindre les flancs de l’enfant semblait être un point de vue intéressant, il préférait d’avantage la connaissance pour prévenir tout… manquement ou paroles déplacées adressés à la jeune fille sans le savoir.

Son regard s’écrasa sur ses alentours tandis que le villageois lui répondit une fois encore, captant dans le coin de ses yeux les reflets de bûches carbonisées, au même titre que des planches délaissées sur le côté, gorgées d'eau, mais dont l'apparence murmurait bien plus au gardien sylvestre que leur état. À quelques endroits, creusés dans le sol, la terre s'était vue retournée sous l'apparence de lignes , désormais tapissée par la même surface aqueuse.

« Y-a-t-il eu un incendie ici, monsieur Himegoto ?, ses prunelles dardèrent son vis-à-vis d'un air suspicieux, laissant sa voix se muer sous un ton rhétorique. Il vit l'homme balbutier quelques peu.
Eh bien, oui... Nous avons dû l'éteindre sinon il aurait atteint les autres bâtisses.
Surprenant, que vous n'ayez pas pensé à préciser ce détail. Soit. , il soupira. Est-ce celle de l'enfant ? »
Il hocha simplement la tête. « Et pourtant elle préfère rester à l'intérieur, avec l'odeur des corps carbonisés et du bois trempé... Allez comprendre.
Il s'agit de la maison où elle a grandi et où elle garde tous les souvenirs d'une famille qui lui a été arrachée. Surprenant en effet, qu'elle cherche à s'y rattacher par défaut., cracha-t-il à l'adresse du villageois avant de poursuivre. Étaient-ils morts avant que vous n’éteigniez les feux ? »

Il le vit maugréer dans sa barbe, n'appréciant visiblement pas les remarques franches du blond, avant de siffler une réponse entre ses dents.

« Allez savoir, je suis pas médecin, demandez à la doyenne. Maintenant si vous m'excuserez, j'ai des enfants à charge, et ils ont encore un parent bien vivant. »

Aditya retint un soupir exaspéré en le voyant s'éloigner, les lèvres pincées comme pour empêcher une rétorque de filer. Néanmoins, il détourna rapidement les talons pour rejoindre les flancs du Yamanaka, dont il reconnut le timbre de voix sans détour en s'approchant de la porte de la bâtisse, qui tenait par l'opération d'un quelconque miracle. Il frappa de deux coups sur sa surface boisée avant de l'entrouvrir, pour ne laisser filtrer que le maigre reflet de ses brins d'or.

« Tokage. », dit-il comme pour l'attirer jusqu'à lui, préférant ne pas avoir à hausser le ton pour ses paroles à venir, afin que l'enfant ne les entende pas.

Son regard se déposa sur la silhouette fébrile, demeurée crispée contre l'un des meubles, une peluche de coton à moitié brûlée sur ses flancs. Sa mâchoire se contracta à sa vue, ses yeux se faisant plus attendri qu'à l'ordinaire – mais bien assez tôt, ces deux orbes se relevèrent sur les traits de son élève, avant de murmurer ;

« Comment est-elle ? », il l'avisa d'un coup d'œil, bref, avant d'observer ne serait-ce qu'un peu l'intérieur par le léger entrebâillement. « As-tu vu quoi que ce soit à l'intérieur qui puisse ressembler à un départ de feu ? Un incendie semble avoir frappé la maisonnée, mais seule la seconde pièce a été touchée. La face extérieure de ce qui reste de cette maison n'a pas de trace de charbon, or si les flammes avaient pris naissance naturellement à l'intérieur lors d'une préparation... l'ensemble du bâtiment aurait dû en porter les marques et se répandre uniformément, mais ce n'est peut-être qu'une mauvaise intuition. »

Et sans attendre sa réponse, il précisa leur prochain mouvement à venir de quelques mots.

« Nous devons aller trouver la doyenne et examiner les corps., il tâcha de murmurer davantage, conscient qu'il ne fallait absolument pas que la petite puisse discerner le fond de ses paroles, encore traumatisée. Laisse-la en compagnie de l'un de tes clones à l'extérieur pour le moment. S'il y a bien une chose sur laquelle ce villageois avait raison, c'est qu'elle est sous le choc... mais je préférerai qu'elle ne soit pas seule, dans le doute. »
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Okkoto
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Ven 5 Fév 2021 - 18:41

Tokage claqua de la langue avec agacement en entendant la voix d’Aditya dans son dos. Il ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir, et de faire un léger sourire à la petite fille.

« J’reviens, okay ? »

Il se leva, et rejoignit la porte.

« Nan, rien qui indique un feu ici. La pièce est impeccable, on dirait qu’elle vient à peine d’être briquée. J’avais même pas remarqué que c’était cramé à côté … »

Il garda pour lui le fait que les regards vicieux des voisins avaient retenu toute son attention au moment où il se dirigeait vers la gamine. Il retint également le soupir d’exaspération qu’il aurait pourtant bien eu envie de pousser, quand Aditya lui donna ses instructions. Ce n’était pas exactement ses propres plans. Il hésita un instant, jetant un regard derrière lui, vers la petite fille. On ne discernait, depuis la porte, que sa silhouette, petite tache noirâtre qui se fondait dans la pénombre de la pièce sans mal. Seules les deux perles de ses prunelles se distinguaient, par le léger reflet qui les ornait. Elles étaient levées vers les deux hommes qui occupaient l’encadrement de la porte.

« Bon, très bien. »

Il effectua une séquence de mudras simple. Un nuage de fumée et un instant plus tard, deux Tokage étaient côte-à-côte, sans qu’on puisse distinguer le vrai de la copie.

« Allons-y. »

Les deux Tokage avaient parlé en même temps. Ils se regardèrent, en fronçant les sourcils.

« Non, nous allons-y, toi tu restes là. Non, c’est toi qui restes … NON ! »

Voilà qu’il s’embrouillait avec lui-même. Chacun renvoyait avec une simultanéité parfaite ses arguments à l’autre, dans un embrouillamini formidable. Au bout d’une bonne minute d’engueulade, le débat se conclut par l’un qui pointa l’autre du doigt en disant.

« Lui il reste. Moi j’te suis. »

Et c’est ce qu’il fit.

Aditya et son Tokage de compagnie traversèrent à nouveau le village, sous les regards de vautours des autochtones. L’ambiance était toujours aussi nauséabonde, et un petit interlude comique de dispute de clone à shinobi n’avait rien fait pour changer le sentiment de répugnance qu’inspiraient ces visages. Finalement, ils arrivèrent devant une maison, devant laquelle se tenait une vielle femme. Sans aucun doute la doyenne dont Aditya avait parlé.

« Bonjour jeunes gens. Ne perdons pas de temps dehors. »

Ce fut tout ce à quoi ils eurent droit en guise de salutation. La vieille fit volte-face, et rentra chez elle. Les shinobis l’imitèrent.

L’intérieur de la bicoque était pour le moins coquet. Des meubles soigneusement époussetés baignaient dans la lumière chaude de quelques lampes à huile, soigneusement disposées aux quatre coins de la pièce unique. Quelques ouvrages de broderie donnaient une touche chaleureuse à l’ensemble. Un seul détail dénotait : les deux corps à moitié calcinés, étendus sur la seule table en bois massif qui trônait au centre de la pièce.

« Voilà ce qui vous intéresse, je pense. »

Pas de réponse de Tokage. Il avait quelque peu blêmi – et son teint était déjà bien pâlichon – à la vue des cadavres aux chairs noircies, quand ce n’était pas carrément l’os qui avait été mis à vif par la combustion des tissus.

« Je … C’est ta spécialité, ça, non ? Je te laisse assurer de ce côté-là ... »

Les compétences médicales de son sensei avaient leur avantage, parfois. Et même pour un clone, Tokage se sentait plutôt mal.

Un clone, oui. Parce que l’original, lui, était resté auprès de la petite fille.

Tokage avait compté sur la confusion qu’il avait essayé d’établir entre son clone et lui pour tromper Aditya. C’était peut être une vaine tentative, et inutile, même, mais ce qu’il voulait faire avec la gamine, il voulait le faire lui-même.

Lorsque son clone et Aditya avaient refermé la porte derrière eux, il était revenu s’asseoir en tailleur devant la petite fille. La pénombre était vraiment totale, cette fois, et son sourire dut passer inaperçu.

« C’était lui l’autre gars avec qui j’suis venu, Aditya. Il est un peu pénible, mais pas méchant. Sympa ta peluche. »

Il lui était impossible de dire s’il obtenait une quelconque réaction à ses tentatives de communication. Mais ce n’était pas un problème. Il savait comment passer outre.

« Je peux faire quelque chose pour t’aider, tu sais. Et t’auras pas besoin de dire un mot. Je vais … Ca va juste être comme si tu t’endormais. Comme un rêve. Est-ce que t’es d’accord ? »

Là encore, il aurait été bien incapable de dire s’il avait eu une quelconque forme d’approbation. Pourtant, l’approbation était nécessaire pour ce qu’il comptait entreprendre. Calmement, sans précipitation, il composa quelques mudras. Des mudras qu’il n’avait pas eu l’occasion de pratiquer depuis longtemps.

« Ca va pas faire mal, promis juré. J’y vais … Bonne nuit … »

Il réalisa alors qu’il ne connaissait pas le nom de l’enfant. C’était d’une tristesse à se pendre.

Il inspira un grand coup, composa un dernier mudra, et plaque doucement deux doigts sur chaque tempe de la fillette. Elle ne se débattit pas. Elle ne rechigna pas. C’était un bon signe.

Et c’était parti pour un road-trip dans ses pires souvenirs …

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Aditya
Aditya

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Dim 14 Mar 2021 - 20:20
« Je vois… », murmura l’ascèse en entendant les observations de son comparse.

Son regard intervint sur les contours des gestes émit par le Yamanaka, qui sous l’égide de quelques mudrās, tâcha de faire reluire la figure d’un doppelgänger à ses côtés. Sans surprise, celui-ci se montra affublé du même caractère… intense que son original, laissant échos de voix et arguments stériles s’élever entre ces désormais trois silhouettes ; et à en juger par l’air exaspéré qui trônait sur le visage du blond, les bras croisés en attendant que ces deux gournioufs aient fini de raconter toutes les bêtises qui siégeaient dans leur âme commune, il commençait à penser que le cas de Tokage était désespéré.

Lorsque, finalement, ce fut le véritable qui clama vouloir rester auprès de son mentor – un choix judicieux, cela dit, étant donné qu’à l’inverse d’un tel clone, il aurait été impossible pour lui de les prévenir d’un quelconque problème en explosant – l’enfant du bois se permit une rétorque pas piquée des hannetons à son adresse, en commençant à détourner les talons.

« Ta capacité à toujours avoir quelque chose à redire même contre toi-même force l’admiration. », ajouta-t-il avec un sourcil arqué, son fasciès toujours aussi équivoque.

Toutefois, cela ne les empêcha pas de rejoindre le flanc de la doyenne, quelques pas plus loin, après avoir adressé une œillade bridée d’une discrète méfiance aux deux hommes à l’extérieur de la bâtisse en ruines. Sans savoir que cet idiot n’était pas véritablement sur ses flancs, mais resté bien au chaud auprès de la gamine.

La vieille femme qui les accueillit, les mains cernant son dos et sa petite taille trahissant le poids des âges sur ses épaules, leur adressa quelques mots avant de disparaître à nouveau sous les rideaux fendus qui constituaient, a priori, une porte d’entrée légère, si l’on ne comptait pas la vraie, boisée, qui avait été entrouverte après son premier passage. Aditya accorda une attention toute particulière aux lampes huilées lorsqu’ils entrèrent, cherchant à discerner au creux de ces objets un quelconque indice.

Il ne sût, réellement, si cela s’avérerait important. Pourtant, lorsqu’il discerna que le niveau d’huile de l’une d’entre elles était bien plus bas que tous les autres, égaux, ses sourcils se froncèrent.

Il ne dit rien, cependant ; un simple signe de tête à l’intention de Tokage, adjoint d’un regard équivoque lorsque la doyenne leur tourna le dos, suffit à lui faire remarquer à son tour.

Son nez se retroussa lorsque l’odeur âcre des chairs brulées embauma la pièce dès l’instant où le linceul mortuaire qui les recouvrait avait dévoilé leurs traits carbonisés d'un homme et d'une femme, s'il devait en juger les résidus de graisse sur la poitrine de l'un, et leur absence sur l'autre. Hormis cela, il semblait parfaitement impossible de ne serait-ce qu'évoquer leur sexe, tant leurs muscles et os avaient été pourfendus par des langues de flammes. Le dos de sa main épousa le temps d'un instant les contours de son nez avant de s'en défaire, comme pour se forcer lui-même à s'y habituer graduellement ; et d'un geste entretenu par l'habitude, le blond releva lentement les deux manches de son uniforme ninja, noua ses mèches blondes dans un nœud de tissu entre ses omoplates et s'agenouilla face aux silhouettes avortées de vie.

La première chose qu'il remarqua fut l'irrégularité que démontrait plusieurs fragments de tissu résiduels sur leurs membres. Tandis que ceux qu'il pensait être celui de l'homme craquaient sur le passage de ses doigts se voulant pourtant aussi légers qu'une plume, ceux de sa compagne avaient une réaction tout à fait différente. S'ils semblaient également tout aussi rêches et fébriles, une mixture particulière paraissait tremper certains coins des fibres, normalement pressés sous un bras ou dans la nuque. Sa paume se délia d'eux pour venir presser ses doigts les uns contre les autres, et il fut surpris de remarquer que la consistance de ce produit glissait sur sa peau comme un onguent. Sa mâchoire se contracta, les sourcils foncés, avant qu'il ne revienne à son étude, tâchant de reléguer les pensées qui s'imposaient à lui dans un coin de son esprit.

Sa dextre vint déplacer le crâne du cadavre masculin vers l'arrière, comme pour explorer du regard ses cavités nasales et buccales ; et si rien ne lui sembla sortant de l'ordinaire à première vue, ce fut lorsqu'il fit de même pour le second que ses gestes se stoppèrent tout à fait, et que ses sourcils ne se froncèrent d'avantage. Son échine se recula légèrement pour aviser la doyenne d'une œillade brève, puis Tokage, plus longuement.

Il finit par se relever, pour laisser sa voix traduire l'incompréhension qui régnait en lui.

« Je crois savoir que la plupart des villageois ont participé à l'extinction de l'incendie., il la vit hocher la tête.
En plein milieu de la nuit. L'un d'entre eux a été réveillé par les cris avant d'alerter l'ensemble du village, moi comprise. J'ai bien cru que Sekirei allait mettre le feu à cette bâtisse lorsqu'il a débarqué ici, affolé comme il était.
Comment ça ?
Eh bien il a failli renverser sa lampe à huile. Vous n'imaginez pas les dégâts que cela peut faire, et la rapidité à laquelle ça court. »

Les traits d'Aditya semblèrent se durcir lorsqu'il avisa le Yamanaka, du coin de l'œil.

« L'un d'entre eux était déjà mort lorsque le feu s'est propagé., dit-il en observant la réaction de la doyenne. J'ai remarqué des résidus de suie dans les voies respiratoire du cadavre de droite, là où celui de gauche n'en présentait pas, ce qui signifie qu'il n'a pas inspiré ni les cendres, ni la fumée des flammes. Il avait été tué avant que l'incendie ne se déclare. »

Il laisserait tout le loisir à Tokage d'évoquer l'une des lampes manquant d'huile, s'il le désirait. Auquel cas, il prendrait la relève en assaillant la doyenne de questions, mais seulement une à la fois.
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Okkoto
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Dim 21 Mar 2021 - 16:55

Même pour un demeuré de la trempe d’un clone de Tokage, certaines choses sautaient aux yeux. Le doppelgänger tourna les yeux vers les deux cadavres, et presque automatiquement une goutte de sueur glissa le long de sa colonne vertébrale.

« Donc … On a tué le mec, puis on l’a amené dans la baraque et on y a foutu le feu … Ce qui a tué sa femme avec. C’est ça … ? »

La question était plus rhétorique qu’autre chose. La preuve était plutôt irréfutable. Ca impliquait du même coup à la fois qu’il y avait des motifs réels derrière la mort de ces deux individus, et que la gamine était probablement innocente. Difficile de l’imaginer tuer son propre père et mettre le feu à sa maison sans que sa mère n’y puisse rien faire … A moins de circonstances vraiment particulières, bien sûr.

De retour dans la cabane ...

Des esprits en bordel, Tokage en avait vus plus d’un. Ceux des morts étaient la plupart du temps les plus dérangés. L’ultime choc était suffisant pour déconstruire tous les liens logiques qui s’étaient créés. Ainsi, d’une idée à une autre, on sautait plus ou moins joyeusement, sans pont, et avec des flashs intermittents (pas du spectacle cependant) des derniers moments. C’était pas le top. Mais les esprits d’enfants, c’était encore inédit pour Tokage …

Il était dans une sorte de pièce ronde, aux murs noirs. Sans porte. Sans fenêtre. Juste une salle ronde.

« Bon … Y’a … Y’a quelqu’un ? »

Pas de réponse. C’était un assez mauvais signe. La plupart du temps, la lecture dans la mémoire se faisait plus facilement quand l’hôte guidait la marche. Même si elle ne s’était pas montrée réticente, la gamine n’était sans doute pas spécialement réjouie à l’idée de se faire fouiller l’esprit. Ce qui était, à vrai dire, plutôt compréhensible … Qu’à cela ne tienne. Tokage était persuadé que fouiller ses souvenirs était la meilleure façon de l’aider. Une sorte de purge. Et il avait les techniques qu’il fallait pour briser les verrous qu’elle s’évertuait à mettre elle-même en place dans sa propre tête.

Il s’approcha du mur de la pièce, et en toucha la surface du bout des doigts. Sans aucune résistance, la paroi s’effrita, puis se dispersa dans une volute de cendres. Tokage se mordit l’intérieur de la joue, n’ignorant pas quelle pouvait être la signification de cet effet. L’incendie avait laissé des traces …

Derrière le mur, il en trouva un autre. A nouveau, il le toucha, et à nouveau le mur tomba en cendres. Et la même opération se répéta, un bon nombre de fois. Et à chaque nouveau mur qui se présentait à lui, Tokage s’efforçait d’appliquer un contact aussi doux, aussi rassurant que possible. Mais invariablement ses doigts ne rencontraient que de la poussière, qui finissait par glisser entre et s’envoler dans l’air. Il sentait bien que le processus pourrait durer infiniment. Quelque chose lui échappait. Et il craignait que le temps de manquât …

« Désolé gamine, mais j’ai pas le choix … »

Il allait devoir forcer le verrou. Il composa une série de mudras. Il y eut alors comme une explosion. Tout son environnement sembla éclater, et se couvrir d’une blancheur brusque, imprévue, terrible. Les défenses étaient abattues, annihilées. Restait à mettre la main sur le bon souvenir. Pour ça, rien de plus simple : il suffisait de remonter le cours de la mémoire, depuis le point le plus récent. Et il ne doutait pas que l’incendie ait laissé des traces suffisamment profondes pour bien se distinguer …

Il suffisait juste que son clone retienne Aditya un peu plus longtemps ...

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