Qu’est-ce qu’il pleuvait dans ce pays. Certes, Yuki avait également un climat très humide mais le ciel ne faisait tomber que ses flocons de neige. Gracieux, embellissant le paysage, personne ne s’en plaignait. Mais ce satané crachin ! Pour la jeune femme, qui avait l’habitude d’affronter les basses températures avec de simples tissus légers, la voilà qui se retrouvait trempée.

“ Bon ! “

Posant brutalement son sabre sur le sol, main sur la poignée, elle attendit. Kana le savait, elle avait tout à apprendre. Sa maîtrise du ninjutsu étant quasiment nulle, même le plus insignifiant des shinobis aurait certainement l’avantage sur elle, si bien qu’elle allait devoir se méfier de toute personne durant ses premiers mois d’acclimatation au village de la brume. Mais pourtant, alors que n’importe qui aurait pu faire l’affaire, la sabreuse attendait une personne dotée d’une stature suffisamment guerrière pour apprendre de lui. Oui, Kana avait besoin d’apprendre. Mais pas de n’importe qui.

“ Hm. Non. “

Le premier venant passer sous ses yeux n’était qu’un pauvre maigrichon qu’elle pourrait briser d’une main. Le second ? Un petit gros. Le troisième, un vieillard croulant. La quatrième, une femme coquette sans doute du genre à pleurer dès qu’elle se casse un ongle. Le cinquième en revanche… celui-ci était un candidat potentiel. Un homme au visage partiellement brûlé, sans doute stigmate d’une violente bataille. Sans parler de ses cheveux rouge feu, un vrai phoenix qui attira directement le regard ambre de la jeune femme.

“ Hé ! Toi ! “

Dit-elle en le désignant de son sabre, qu’elle tenait à bout de bras d’une seule main. Oui, Kana pouvait parfois paraître quelque peu agressive quand bien même ce n’était pas du tout dans son intention.

“ J’ai besoin de combler mes lacunes, tu peux m’aider ? Je te donnerai ce que tu souhaites en échange. “

Un échange équivalent, comme toujours. Les services gratuits n’existaient pas, et Kana mettait un point d’honneur à ne pas profiter des autres.

Les terrains d'entraînement.

Cela faisait quelques temps désormais que le Yamazaki ne s'y était pas rendu, et il manquait d'un peu d'entraînement physique actuellement. Okiko avait décidé de s'y amener afin de s'entraîner avec des shinobis contre qui il n'avait jamais pu s'exercer… Il avait d'ailleurs également quelques petites nouvelles technique où il avait décidé de voir ce qu'elles donnaient.

Parcourant les terrains, il fut héler par une personne. Se retournant, il y trouva alors une jeune femme de grande taille et aux cheveux de couleur verte. C'était étrange, mais Okiko n'était pas forcément le mieux placé pour discuter de sujet : ces cheveux étaient bicolores, tout comme ses yeux.

S'approchant alors, le Valeureux écouta les paroles de l'inconnue. Elle souhaitait combler ses lacune, prêt à donner quelque chose en échange.

- Avant de demander quelque chose, il est coutume de se présenter. Je suis Yamazaki Okiko, Jônin, et toi, qui es-tu ?

Il ne l'avait jamais vu, pourtant elle n'avait pas un physique qu'on pouvait facilement oublier.

- Que cherches-tu à apprendre ?

Demanda-t-il alors. Il contempla l'arme de la jeune femme, c'était une épéiste. Probablement du clan des Sabreurs, aussi.

La jeune femme au crâne de bouc haussa les sourcils. Ah, oui. La politesse. Un jônin en plus ? Mince, sûrement un type important. Kana ayant été élevée dans le plus pur respect de l’autorité, elle retira finalement le crâne posé sur sa tête pour se courber en avant, saluant respectueusement le valeureux.

“ Mes excuses, sensei ! Okogoto Kana, je suis nouvelle à Kiri. “

Dit-elle en replaçant le trophée sur le haut de sa tête, laissant ses cheveux verts virevolter au gré du vent. A bien y regarder, cet Okiko avait effectivement les cheveux bicolores. Quel physique hors du commun ! Sûrement qu’il ne passait pas aperçu. Les gens ayant une forte identité physique avaient toujours inspiré le respect à la guerrière qu’était Kana.

“ Huuummm… “

Pensive, la Yukijine sembla s’adresser à son sabre comme pour avoir son aval. Après tout, mieux valait entretenir une bonne relation avec cet artefact dont elle venait d’avoir la garde. Il paraît que ça marche comme ça.

“ C’est vrai ça, Akaban, ce serait quoi le plus utile ? “

Grognant, l’esprit du sabre se manifesta dans l’esprit de la jeune femme.

Ce n’est pas à moi qu’il faut demander idiote. Je n’ai rien à apprendre de plus, débrouille toi toute seule.

Elle grogna, mécontente, restant muette durant de longues secondes avant de finalement relever la tête vers le jônin qui devait sûrement se demander ce qu’elle était en train de faire.

“ La foudre ! J’ai besoin d’apprendre du truc la, le raiton. “

Affirma t-elle.

La politesse. Okiko ne faisait pas attention à ce genre de choses, il n'était pas le plus poli et courtois de toute manière, quand bien même il y faisait beaucoup plus attention désormais qu'il était devenu un Jônin. Son parcours à travers le village était progressif. La jeune femme retira son crâne de bouc, qui était un accessoire fort original pour se courber légèrement et se présenter. Okogoto Kana, nouvelle kirijine, une genin alors.

- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas le plus à cheval sur la politesse et la courtoisie surtout avec mes collègues.

Il demandait alors ce que cette femme cherchait à apprendre. Il y avait tant de choses, mais vu le sabre qu'elle possédait, il ne serait pas d'une grande utilité dans l'art du Kenjutsu malheureusement pour elle.

Et, comme il l'avait précédemment pensé, il s'agissait bien d'un Sabreur puisqu'elle parla à son sabre. La particularité d'un sabre à esprit... Okiko en était toujours autant surpris, d'ailleurs il n'avait jamais entendu Saji parler avec son sabre. Il n'était même pas sûr de l'avoir vu l'utiliser, d'ailleurs.

- Akaban ? J'imagine qu'il s'agit de ton sabre.

Elle voulait apprendre quelque chose de la Foudre.

- Cela tombe bien... Je suis un Elementaliste, je sais maîtriser les cinq éléments. Toutefois, mes techniques Raiton sont réellement puissantes, je peux quand même t'apprendre ceux-ci.

Il regarda autour de lui, constata alors la présence d'un mannequin. C'était parfait. Formant ses mûdras, la kunoichi kirijine pouvait constater par la suite que le mannequin avait été détruit rapidement.

- Il s'agit d'une technique mêlant la dissimulation et le futon, je pense que tu peux reprendre le même procédé mais en échangeant le Futon au Raiton.

Etait-elle intéressée ?

Spoiler:

Parfait. Kana étant très franche et peu subtile, la jeune femme aurait de toute manière fini par déraper de toute manière. Autant s’exprimer normalement dès le début avec quelqu’un ne cherchant pas à jouer des courbettes…. au risque de faire preuve de maladresse assez rapidement, elle qui avait été élevée comme une barbare.

“ Ouais, c’est celui-là. “

Dit-elle en brandissant son sabre à lame plate faisant facilement la taille de son buste. Kana devait avoir une sacrée force pour le manier, en témoignait sa musculature tracée. Être une femme ne changeait rien. Malgré sa beauté, l’Okogoto pouvait se montrer tout aussi virile qu’un homme.

“ Oh. “

Un élémentaliste ? Incroyable ! Elle qui avait mis tant de temps à maîtriser la foudre pour un résultat minable, et lui maîtrisait toutes les affinités ? Décidément, Kana en croisait des gens spéciaux dans ce village. A croire qu’elle n’était pas au bout de ses surprises, loin de là ! Et cette démonstration !

“ J’adore ! “

Dit-elle, enjouée, mettant son sabre de côté. Néanmoins un petit problème restait en surface.

“ Mais je ne maîtrise pas la sensorialité. C’est grave ? “

A priori, Kana avait beaucoup de lacunes à combler.

Les sabres à esprit. Okiko n'y connaissait pas grand chose, ne s'y était jamais intéressé réellement. En fait, il préférait largement se battre à mains nues qu'avec une arme, c'était comme ça qu'il était. Le jônin lui révéla quant à lui ses capacités : il était un homme maîtrisant les cinq affinités primaires, ce qui n'était pas donné à tout le monde ici. Enfin, cela était surtout dû à avoir gardé la stèle du Dieu des Eléments.

Elle souhaitait apprendre une technique, liée au Raiton. Le Yamazaki lui montra une technique liée au Futon, mais qui pouvait changer selon l'apprentissage. La technique avait perforé sans un bruit et sans vision le mannequin de bois de toute part.

Cette Kana semblait fort intéressée par cela. Mais, elle ne maîtrisait pas la Sensorialité.

- C'est un plus que j'ai ajouter à la technique que tu n'es pas obligée d'ajouter également. Je vais simplement t'apprendre à faire ses aiguilles mais avec la Foudre.

Il posa son regard sur l'Okogoto.

- Que sais-tu déjà faire avec ton affinité ? On peut travailler dessus, déjà.

Lui demanda-t-il, tout en l'observant.