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L'imposteur, l'héritage et la loi de la vie

Aditya
Aditya

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Jeu 7 Jan 2021 - 20:43
L'imposteur, l'héritage et la loi de la vie

solo


Été 204, Prison des Yuki, village de Kiri.

Au rythme de chaque écho que forgeait ses pas dans son sillage, la silhouette longiligne d'Aditya se frayait un chemin au cœur des dédales opaques des prisons du clan Yuki, lui qu'il n'avait encore jamais foulé de sa présence. Son regard acéré se déposa sur tous les détails des lieux pouvant trouver trait à son attention, qu'il s'agisse du visage fermé d'un homme dont les reflets d'un faucon avait été peint sur son masque blanchâtre, les clefs teintantes à la hanche d'un géôlier ou l'imposante porte de bois qui se dérobait face à lui, afin de l'amener au plus près des quelques âmes demeurant entre ces murs. D'un bref geste de la tête, le blond remercia son vis-à-vis avant de lui enjoindre le pas sur une allée écartée des autres prisonniers ; et bien que ses yeux s'attardèrent avec une forme de mélancolie et de droiture sur les traits de certains, il s'en détacha bien assez tôt pour aviser l'ombre qui se dessinait devant eux.

Le cliquetis d'une serrure répondit au silence qui s'était installé entre les deux hommes, seulement entrecoupé du son languissant de gouttes d'eau s'échouant auprès de leurs consœurs dans l'un des recoins de ce baraquement ; d'autant de noblesse les Yuki purent-ils se revêtir, les éclats du coup d'état avaient laissé plus d'une trace dans les fondations de cette prison.

Et lorsque le grincement d'une seconde porte suivi le jeu de clef, l'ascèse releva son regard vers l'intérieur de cette pièce qui lui était offerte, dardant la silhouette qui s'y dissimulait avec une profonde indifférence.

Il entendit, plus qu'il n'écouta, les mots du géôlier adressé à son encontre et encore marqués par un certain respect quant au rang qu'il occupait pour de dernières heures au sein de la Main de la Justice ; un rôle, qui lui avait permis de pénétrer en ces lieux sans avoir à répondre de ses actes.

De se tenir face à ce visage cerné de mèches immaculées, et au corps couvert de bandages comme s'il avait été frappé des pires meurtrissures... bien que la raison en fut tout autre, offerte à la connaissance du Gardien Sylvestre.

Il congédia l'homme sur ses flancs d'un regard équivoque.

« De la visite, uh ? »

Shimizu Menma 紫水メンマ,
prisonnier diplomatique

Un fin sourire se glissa sur les lèvres de l'individu lorsque les pupilles éthérées d'Aditya croisèrent les siennes, glissant, parfois, sur l'ombre des bandages cernant son cou. Mais avant même qu'il ne put lui répondre, sa voix s'éleva à nouveau, avec cette fourberie qui avait valu son emprisonnement en ces terres.

« ...Et de l'un des Héros de Mizu, en prime.
Je vois que les nouvelles circulent vite, même une fois le fer aux poignets., glissa-t-il sur un ton indifférent.
« Vite », allons allons, cela fait bien une année depuis ma dernière balade de santé. », murmura l'homme en passant sous silence l'évidente tentative d'évasion prononcée lors du coup d'état. « Mais j'imagine que vous n'êtes pas là pour ça, à moins qu'il s'agisse de parler du beau temps ? »

Un soupir discret échappa au blond, tandis que ses bras vinrent se croiser sur son torse, son regard venant border l'horizon qui se dévoilait au-travers des barreaux de métal couvrant la seule et maigre fenêtre que ces murs pouvaient offrir. Son attention s'échoua sur les objets trônant à l'intérieur de la couche de son vis-à-vis, bien différente de celles de ses pairs ; car il y trônait ici livres et parchemins divers, remplis de notes personnelles et de recherches, soupirant tant d'indices sur son refus d'abandonner l'ouvrage de sa vie qu'un simple coup d'œil pouvait offrir à qui savait lire entre les lignes.

« On vous prêtait autrefois le talent d'un alchimiste de génie, pour qui les poisons et les fioles devenaient aussi naturelles que les mots serpentins sortant de votre bouche. Je vois que vous ne semblez pas avoir perdu cet attrait. »

Le prisonnier avisa une œillade vers ses propres travaux.

« L'isolement forcé a tendance à refléter ce genre de choses., lâcha-t-il, acerbe.
Peut-être le temps est-il venu pour vous de quitter ces géôles.
Ne soyez pas stupide, ma peine ne porte aucun chiffre pour le seul besoin de me laisser croupir ici, indéfini- »

Un éclair de lucidité anima les orbes éclatants du prisonnier, où l'ombre nébuleuse de la malice venait de se loger en leur cœur. La courbe de ses lèves se mua en un sourire carnassier, comme si, intérieurement, l'homme réfrénait des pulsions de satisfaction. Il avait compris toute l'étendue des sous-entendus que son vis-à-vis venait de prononcer, ô combien alléchants puissent-ils être.

« ...Oh. », l'un de ses pieds trouva terre, délogé du sommet du lit où il demeurait assis. « Et à quoi devrais-je ce plaisir ? »
Aditya dénoua ses bras en s'avançant davantage au cœur de la pièce, dardant son regard dans celui du Shimizu. « Sous peu, la Brume accueillera en ses quartiers une unité dont l'objectif ne sera que celui de voir la médecine proliférer, en prodiguant cet enseignement à de nouvelles âmes. Je souhaiterais que vous trôniez en tant que l'un des directeurs de formation. C'est là la seule liberté que je peux vous offrir.
Et vous mettre ainsi le Vent à dos pour des simples petits cours ? Loin de moi l'idée de m'en plaindre, mais si cette proposition est vraie alors la septième Ombre semble véritablement dépossédée de tout sens diplomatique., lâcha-t-il amusé.
Ne vous fourvoyez pas. »

La silhouette du Gardien Sylvestre s'avança davantage face à son vis-à-vis, jusqu'à ce que son regard perçant n'observe de haut le visage de cet homme ayant sacrifié son honneur et sa vie, pour satisfaire la seule envie que lui criait son infâme cupidité.

« Vous serez seul consigné aux portes de l'unité, sans pouvoir dépasser le seuil de ses murs, en faisant part de votre savoir à ceux disposés sous votre garde, surveillé par les Sohei qui couvent le temple de toute duplicité. », glissa-t-il sur un ton tranchant. « Je n'ai nulle place pour juger vos actes ou vos désirs comme étant bons, ou mauvais ; mais je ne peux aller au-delà des choix fomentés par le Nanadaime et les instances de Kaze en ce qui vous concerne, ni ne souhaite être l'instigateur de votre quelconque libération. Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même, et à cette obsession qui était la vôtre à vous accaparer de force le pouvoir des Ancêtres du clan Meikyû. »

Sa présence se délia de celle du maître des potions, sans pour autant que son attitude n'en sorte inchangée.

« Je ne suis là que pour vous offrir un choix, qu'il ne tient qu'à vous de le prendre ou de le refuser. »

Ses pas tracèrent l'égide de son retour vers l'orée la porte de cette géôle, n'ayant que peu – si ce n’est plus – d’intérêt envers le garant de ces maigres lieux, à qui la voix semblait faire défaut. Mais alors que le bruit de ses getas effleurèrent de leur écho le silence qui s’était imposé entre eux, un murmure lui parvint, non sans être toujours affublé de ce ton fourbe qui semblait ne jamais le quitter.

« Et qu’aurais-je à y gagner ? »

Le regard d’Aditya vint trouver une dernière fois celui de son interlocuteur, par-dessus les mèches d’or semblaient couvant gracieusement les détours de son épaule.

« L’opportunité de sentir à nouveau la chaleur du soleil. »

Et sans un mot, le son criard d’une porte se refermant mit fin à leur échange, avec tout le sens qu’elle pouvait sous-entendre à cet homme forgé par le vice.


Shimizu 紫水, litt. eau transparente ;
Menma メンマ, litt. pousse de bambou.

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Aditya
Aditya

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Jeu 7 Jan 2021 - 20:45
Été 204, Quartier noble, village de Kiri.

De deux coups frappés sur les lignes boisées d'une porte, une silhouette annonçait sa présence à l'orée de cet humble vestibule, garant de la présence d'une âme qu'il avait cherché à retrouver depuis le jour où les éclosions du printemps avaient laissé leur place à l'étouffante chaleur de l'été. Son bras retrouvant le confort habituel de son corps, tandis que ses yeux s'échouèrent sur les inscriptions demeurant au creux de ses doigts, encré sur la face d'une note laissée à son attention quelques temps plus tôt.

Pour autant, seul le silence bordant les berges du village lui répondit, seulement entrecoupé de l'écho marin s'érodant près de lui.

Alors, l'ascèse vint presser sa paume sur l'égide de cette porte, et l'entrouvrant légèrement à sa surprise. Son geste se raffermit une nouvelle fois, afin de confirmer ses doutes ; mais semblait-il malgré tout que les lieux avaient été désertés, tout du moins pour l'heure. Sans une réflexion de plus, il s'engouffra à l'intérieur du quartier, veillant à happer chaque recoin de ces lieux au cœur de son attention, dans la noirceur tombante du crépuscule. Et tandis qu'il s'avançait, ses pas demeuraient aussi silencieux que son environnement, où l'ombre de la nuit s'étendait au rythme des secondes s'écoulant sur ces terres, appelant la venue des lucioles sur les détours du jardin intérieur apparaissant sur ses flancs.

Sa marche se fit plus lente lorsqu'il parvint auprès de l'un des piliers porteurs de l'étage sous lequel ce corridor prenait place, jusqu'à ce qu'elle ne se stoppe tout à fait. Son regard s'éleva au-dessus de son épaule, le visage empreint d'une once de méfiance ; car en ces terres, rien ne demeurait trop longtemps dépourvu de vie, à moins que l'on ne le désire ainsi.

La morsure d'une lame vint se presser contre son cou, forçant son menton à s'élever avec légèreté vers l'instigateur. Le visage mécanique d'une marionnette faite de chair et de bois accueillit le reflet de son regard, dont les mouvements ne cessaient d'être accompagnés des cliquetis équivoque à son corps forgé par des doigts humains... et contrôlé, encore en cet instant, par ces derniers. Pourtant... le blond demeurait d'un calme sempiternel face au bras prothétique qui menaçait sa gorge, et dont une lame claire avait été empalée sur son moignon de bois.

Nulle panique ne semblait se lire dans son regard, ni aucune tension transparaître le long de son échine ; mais alors que ses yeux trouvèrent le flan est de ce corridor, sa voix s'éleva comme une réponse à une déclaration muette, logeant la note entre ses doigts au creux de sa paume.

« ...Il n'est pas dans vos habitudes de sous-estimer les renseignements d'autrui, encore moins lorsqu'ils proviennent de la Main de la Justice, dame Homare. »

Et dans l'ombre que l'étage déversait sur cette alcôve, il crut percevoir, au fond de son égide, une silhouette dissimulée par le manteau de la nuit et l'éclat léger de cheveux blanchis par les âges.

Seiibutsu Homare 聖遺物誉,
ancienne cheffe de la morgue

Et comme gisant en écho à ces paroles, le reflet bleutés de cinq filets de chakra se révéla à ses yeux impies, liant les rouages de cette marionnette humaine aux doigts de leur manipulatrice.

« Vous semblez connaître bien des choses sur mon compte, Gardien Sylvestre, et pourtant je ne peux en dire de même en ce qui me concerne. », déclara-t-elle.

L'attention de l'héritier du bois s'attarda sur les mouvements de sa créature, dont l'étreinte macabre semblait se raviser au gré des mouvements de main de sa vis-à-vis. La fraicheur du fer se délia de sa peau, avec la douceur d'une caresse que l'on n'infligeait qu'une fois ; et ce ne fut qu'alors qu'il croisa le regard de celle qui fût autrefois la dirigeante de la morgue de l'hôpital, désormais éloignée de ces lieux par son seul désir.

« Je crains que mon existence ne soit pas un sujet d'intérêt pour vous.
Laissez-moi juger de cela par moi-même, voulez-vous. »

L'ombre de sa main vint soulever son menton tandis qu'elle avisait le jeune homme, dardant la chaise qui lui faisait face d'une seule œillade. Ses doigts se mouvèrent pour faire revenir à ses côtés sa bête de création, sans jamais la dénuer de son contrôle.

« Maintenant dites-moi pourquoi vous vous présentez devant moi alors que je ne souhaite que la quiétude que le silence a à m'apporter. »

Aditya avisa le siège qu'elle lui présentait.

« Cela a-t-il à voir avec les questions que vous posez à droite et à gauche sur ce que nous appelions autrefois... le code Iseki ?
En effet., répondit-il en empoignant le dos de l'objet avant d'y prendre place. Osamu m'a confié la ferveur que vous portiez à le respecter. J'aurais aimé avoir votre concours à ce sujet. »

La marionnettiste lui parut pensive, et sans qu'il ne cherche à la questionner, il crut deviner qu'il s'agissait-là de la mention de l'Irounin, qui servit autrefois à ses côtés lorsque ce village trônant au cœur même de l'Eau ne fut pas encore érigée.

« À l'aube de l'automne, la Brume accueillera en son sein une unité médicale veillant à perpétuer les enseignements de ce serment, dans les quartiers du temple du lycoris en périphérie du Dojo des sabreurs que notre Ombre préside. J'aimerai que vous siégiez au centre de son fonctionnement, non pas en tant que directrice, mais en tant que garante de sa légitimité. »

Il put voir les paupières de sa vis-à-vis se plisser face à ses paroles, bien que les mouvements de sa main demeurent immobiles, à la différence de ses lèvres qui l'invitèrent à en prononcer davantage.

« Poursuivez. »

Ses paroles tracèrent les lignes des mêmes explications qu'il avait fourni à Ōgai ou à Osamu, lorsque les prouesses d'un mentor lui avaient permis de finaliser les dernières brides de prothèses érigées en tant que prototype sur bien des âmes auparavant. Qu'il s'agisse de l'aspect que revêtirait cet enseignement, ses valeurs, sa volonté d'être à la fois indépendante et intimement liée aux instances du village ou à sa hiérarchie, l'ascèse ne laissa rien au détail de l'ignorance... précisément car il savait que si la moindre zone d'ombre persistait à sa connaissance, la marionnettiste n'éprouverait aucun regret à le congédier sur le champ.

Un soupir fendit ses lèvres lorsqu'il accorda un instant au silence de cette nuit désormais imposée à la vue de tous sur les berges de la Brume, avant de soupirer sa dernière proposition.

« Je souhaiterais que vous preniez la place de première Nijūzoko, pour vous assurer que ni cette unité, ni moi-même ne nous égarerions de la Brume ou de ce code sur laquelle elle est fondée., murmura-t-il. Le fait qu'Iseki entre parfois plus d'une fois en conflit envers les arts nécromants ne m'est pas étranger, et je partage le sentiment d'Osamu quant au fait que vous serez, sans aucun doute, la mieux placée pour éprouver les nouvelles âmes cherchant à respecter tant ces préceptes que toute l'ampleur de leurs aptitudes. »

La marionnettiste soutint son regard pendant de longs instants, comme éprise d'une réflexion intérieure ; car si elle avait souhaité il y a plusieurs mois se défaire de sa fonction auprès du même hôpital dans lequel l'ascèse avait forgé sa connaissance des arts médicaux, cela signifiait également son désir de laisser derrière elle les responsabilités qu'elle devait à la Brume... bien que ce poste qui lui était offert n'en était pas plus garant que ses occupations actuelles. Demeurer libre de s'adonner à son désir de quiétude, en s'assurant que le vestige pour lequel elle s'était battue il y a bien des années perpétuerait son existence dans les ordres nouveaux.

Sa silhouette s'éleva du siège sur lequel elle présidait depuis lors, laissant ses pas l'amener au plus près du jardin intérieur dépassant le flanc du corridor ; et tandis que ses prunelles observaient avec délice les allées et venues des lucioles parant cette faune, sa voix s'éleva elle aussi, en réplique aux murmures de son esprit.

« Puis-je vous soumettre ma réponse le moment venu ? », demanda-t-elle en observant l'ascèse d'un coup d'œil au-dessus de son épaule.

Un simple hochement de tête lui répondit, avant que les mots ne le redoublent.

« Bien sûr.
Alors ainsi soit-il, Gardien Sylvestre. »


Seiibutsu 聖遺物 , litt. relique ;
Homare 誉, litt. honneur, réputation.

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Aditya
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Jeu 7 Jan 2021 - 20:46
Été 204, esplanade extérieure de l'hôpital, village de Kiri.

Bercé par l'aurore du lendemain, la silhouette d'Aditya se frayait un chemin silencieux jusqu'à l'extérieur des murs de ce bâtiment lui étant devenu une habitude si chère, au rythme doucereux des gouttes de pluie faisant écho de leur présence sur les revers tuilés des toits. Ses pas le guidaient auprès de l'esplanade extérieure, utilisée par bon nombre d'apprentis pour maîtriser leur chakra à l'image d'une force titanesque ; mais aujourd'hui, ce fut davantage la protection de cette alcôve qui attira sa volonté de s'y trouver, le long d'un couloir s'étendant sous l'étage principal.

Un couloir, au bout duquel son regard trouva les traits de l'une de ses comparses, assise auprès de l'une des barrières couvant un kiosque intérieur. Son attention laissée à la dérobée de la nature, elle semblait avoir fait taire l'existence d'autrui autour d'elle, préservant son esprit aux réflexions que le passé et les souvenirs lui dictaient de se remémorer.

Alors, avec une bienveillance toute particulière accordée à la jeune femme, l'ascèse prit à cœur de ne pas outrepasser sa quiétude, ne serait-ce que le temps où sa marche ne l'amènerait auprès d'elle.

Et lorsqu'il fut finalement à l'orée de ses flancs, son visage se détourna de la cadence éthérée de l'averse pour venir trouver l'ombre du jeune homme, qui répondit à sa surprise par un sourire avenant. Les traces que la fatigue avait imprimé sur leurs deux traits à l'aube semblèrent leur arracher un faible rire tandis qu'il prenait place à ses côtés, dans un soupir.

« As-tu déjà terminé de t'occuper de tes patients ?, ria-t-elle en lui faisant face.
En effet. Je te cherchais. »

Osamu 治, irounin
suivant le code iseki

« Nous nous sommes pourtant vu tout à l'heure... avant qu'Ōgai ne décide de ronchonner une fois encore., et bien que sa réplique pouvait paraître âcre, un fond de sollicitude y trônait, gage de la vieille affection qui unissait ces deux comparses.
Peut-être n'aurais-je pas à le faire si ce nouvel imbécile avait réalisé la procédure correctement. »
Aditya souffla, amusé. « C'était à un autre sujet. »

Le regard du Gardien Sylvestre se détacha de la silhouette de son précédent mentor, éloigné de leur position. Son kiseru au bout des lèvres, il s'adonnait à son vice habituel ; celui d'offrir ce peu de temps que l'effort lui offrait au tabac brûlant en son sein, faisant fi des discussions qui s'animaient autour de lui. Ses lèvres muées en un léger sourire, Osamu darda à nouveau son attention sur le blond, qui profita de cette occasion pour reprendre la conversation là où ils l'avaient laissée.

« Te souviens-tu du jours où je t'ai demandé si tu connaissais une âme capable de conscillier à la fois Iseki et ses talents de nécromant ? »
Un vent de surprise croisa les prunelles de la jeune femme. « L'as-tu trouvée ? Seiibutsu Homare ? »

Un hochement de tête lui répondit.

« Je lui ai confié ma volonté de la voir au poste de Nijūzoko.
Qu'a-t-elle dit ?
Elle prend le temps de la réflexion.
Je vois... »

Aditya laissa sa nuqe reposer sur l'égide de la balustrade à leur dos, appréciant le temps d'un instant la fraîcheur qui s'en dégageait, les yeux clos. Et petit à petit, tandis que ce sentiment poussait ses paupières à se rouvrir, sa voix suivit leur mouvement pour redoubler leur écho.

« J'aimerai que tu sièges au sein de cette unité, toi aussi. Si le cœur t'en dis. »
Elle avisa le blond d'un coup d'œil. « Que pourrais-je apporter de plus que toi ou d'autres ne pourraient le faire ?
En tant que l'une des directrices de formation, à mes côtés. Je ne pourrais prétendre à guider les membres de cette unité seule... et te savoir à mes côtés pour perpétuer ce serment qui t'es si cher apaiserait certainement la partie des doutes qui me demeure quant à cette entreprise. »

Elle le considéra un instant avant de répondre ;

« Tu as dit « l'une des ». Qui seront les autres ?
Seiibutsu Homare, si toutefois elle accepte ma proposition. Ainsi que Shimizu Menma, le prisonnier diplomatique du Vent. Il lui sera impossible de quitter les lieux du temple, bien qu'il disposera alors d'une plus faible liberté, comparé à sa geôle. », déclara-t-il en étant témoin de son silence. Il la vit soupirer, comme résignée.
Bien que je ne tolère pas ses agissements envers le peuple des Meikyû... ses connaissances sont bien plus poussée que n'importe qui en ce qui concerne les préparations empoisonnées en ces terres. J'espère simplement que tu ne fais pas le mauvais choix.
C'est un souhait partagé. »

Un long silence s'installa entre eux. Tandis que l'un appréciais la fraîcheur que ce lieu pouvait offrir à leurs esprits échauffés par leurs devoirs médicaux de la nuit, et que l'autre se ravissait dans le spectacle naturel que cette pluie déversait à leurs regards. Les yeux clos, Aditya demeurait silencieux, conscient que d'autant plus après tant d'efforts matinaux, il demeurait à l'esprit de la brune plus d'un instant de réflexion à considérer.

Pourtant, contrairement à ses attentes, sa voix s'éleva une nouvelle fois, avec le même calme de toujours.

« Qu'en penses-tu, Ōgai ? »

L'intéressé laissa une bouffée de fumée s'échapper de ses lèvres alors qu'il en éloignait son kiseru, avisant la jeune femme d'un coup d'œil rapide.

« La décision te reviens, vieille amie. Tant que tu ne décampe pas de cet hôpital. », déclara-t-il d'une voix étouffée par l'embout de l'objet qu'il replaçait entre ses lèvres.

Un sourire amusé se glissa sur le visage des deux individus à l'écoute de ses dires, poussant même l'ascèse à ouvrir les yeux en direction de la jeune femme ; et lorsque leurs regards se croisèrent de nouveau, il lui semblât que son expression en fût changée.

« Ne t'en fais pas, ça n'est pas dans mes intentions. », répondit-elle à l'intention d'Ōgai. « Tu peux compter sur moi, Aditya.»


Osamu 治, litt. qui reste fidèle à une loi.

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Ven 8 Jan 2021 - 18:18
Été 204, Temple Seidou, village de Kiri.

Dépassant l'orée du torii majestueux gardant l'entrée de ce sanctuaire, deux pas résonnèrent jusqu'à l'entrée de ces lieux, courbant leur échine face aux divinités gardiennes et anonymes y reposant encore ; et de l'écho des mouvements de leurs getas fut trahit leur présence, guidant le regard d'une certaine rougeoyante jusqu'à leur provenance. Un fin sourire se glissa sur ses lèvres lorsque, se ravisant, elle ancrait les détours de cette silhouette si familière dans son esprit, qui, assurément, ne tarderait pas à venir couver ses flancs.

Amusé, le nouveau venu se fit esclave de ses attentes, pressant sa marche jusqu'à ses détours – et alors que la courbe de son dos ployait à nouveau, ce ne fut cette fois-ci non pas pour l'absence de dieux et déesses amers, mais pour une âme humaine trônant devant lui. Adjoignant la caresse de brins d'or glissant sur sa peau, Aditya vint déposer un baiser au creux de la nuque de la jeune femme avant de prendre place à ses côtés, au bord de ce jardin intérieur surplombant le maître saule pleureur.

« Es-tu là depuis longtemps ?, murmura-t-il.
C'est osé de ta part de sous-entendre que j'apprécie la compagnie de ces moines, même après tant de temps. »

Date Junko 伊達淳子,
ancienne gladiatrice d'Asosan

Aditya sourit à sa réplique, retenant un léger rire.

« As-tu eu le temps de réfléchir à ma proposition ?
Au sujet de ton unité ?, elle se tut, un instant, avant de soupirer ; J'imagine que oui. »

Son regard vint trouver le sien, et dans la lueur qu'il reflétait à ses yeux, l'ascèse crut deviner l'ombre que présidait de sa réponse.

« Navrée, mais je ne pense pas que l'enseignement soit quelque chose qui me sied., elle revira son attention sur l'eau de cette maigre mare, y glissant à nouveau ses jambes encore trempée de gouttes d'instants d'autrefois. J'ai déjà bien du mal à m'occuper des deux bambins que l'on a placé sous ma charge, alors instruire les autres comme tu le fais... non, je préfère de loin les leçons que le combat offre. Elles sont plus claires, plus franches... plus fiables. »

Elle lui accorda une œillade, comme pour trouver dans les traits de son visage toute réponse que ses lèvres tardaient à prononcer, toute émotion qui ne s'était pas encore dévoilée à elle ou à ses mots ; et ne pouvant les trouver, elle les nomma pour elle-même, en fondant sa réponse sur les réactions passées d'autrui envers elle.

« Tu es déçu., déclara-t-elle d'un ton équivoque.
Non. Non, je t'assure., le dos de sa main vint effleurer sa peau, comme pour l'assurer du fondement de ses paroles. Tes choix t'appartiennent, je ne saurais jamais les forcer ou leur imposer les miens. Même si évidemment, ta compagnie aurait été agréable. »
Elle détourna ses yeux de lui, avant de murmurer ; « Comme si je ne te l'offrais pas déjà. »

Un sourire amusé s'adjoint sur les lèvres du Gardien Sylvestre face à ses paroles, tous deux conscients de la vérité qui s'y cachait. Ses lèvres vinrent se presser sur les courbe de ses tempes avant d'imiter son geste de plus tôt, et de laisser son corps s'abreuver de la fraîcheur de l'eau claire qui se déposait devant eux, en révérence à ce majestueux saule pleureur.

Derrière eux, l'écho des pas des uns et des autres jouait telle une mélodie naturelle ; bien qu'ils s'évertuent à se faire aussi discrets que possible dans leurs allées et venues, les bonzes de ce temple étaient loin d'aller jusqu'à s'excuser de leur présence, nécessaire à la tenue du sanctuaire. La courbe de la nuque de l'ascèse se dénoua, laissant son visage s'enivrer de la maigre brume qui couvait ce village des rayons ardents d'un soleil d'été. Les bras repoussés vers l'arrière pour supporter le poids de son corps, il s'accordait, aussi bien que la gladiatrice à elle-même, un instant de quiétude en la compagnie de l'autre. Ô quel chemin tous deux avaient pu tracer depuis leur rencontre, où des moments tels que celui-ci auraient été impossible à envisager, ou que l'affection qu'ils se portaient n'étaient encore qu'une fervente hargne gisant au cœur de la jeune femme. Elle demeurait en elle, cependant ; mais aujourd'hui, elle semblait l'avoir dominée, domptée, fait d'elle ce qu'elle avait toujours été considérée dans son enfance. Quelque chose d'utilisé, servant ses propres intérêts.

Non, les fantômes d'Asosan n'étaient plus que cela. Des lueurs qui hantaient encore ses nuits de leurs murmures, mais que le jour, elle avait appris à défaire, à oublier. Si elle avait pu être une âme sans importance ou nom dans ces souterrains, elle entendait bel et bien forger sa propre voie dans ce monde, en effaçant ce qui l'avait toujours meurtrie. Et c'était peut-être pour cela, qu'Aditya la chérissait tant. Elle, et la vision qu'elle lui offrait ; celle d'une jeune femme défaite de ses démons d'antan, le dos redressé par la fierté de n'être que ce qu'elle est et nulle autre chose, et la silhouette languissante dans l'indolence et les plaisirs de ce monde. Lorsqu'il la regardait, c'est là toute l'immensité de ce qu'elle était à ses yeux.

Alors, d'une voix fine, il s'adressa à elle, sans oublier un seul mot qu'elle lui avait prononcé plus tôt.

« Si ce n'est pas en tant que formatrice, peut-être y siéger en tant qu'ainée te siérait davantage ? »

Elle parut surprise, au début – seulement un peu, d'une émotion passagère au creux de son regard ambré.

« Qu'est-ce que tu entends par là ?
Il existe bien des rôles nécessaire à cette unité. Tous n'impliquent pas le devoir d'enseignement, tout du moins dans le sens théorique. Tu pourrais t'imposer comme la première d'entre eux à avoir choisi la voie des Gun'i, en enseignant non pas par les paroles, mais par l'expérience de ton corps et de ton esprit. Tu ne t'es toujours sentie vivante que sur un champ de bataille, Junko, peut-être pourrais-tu offrir un fragment de ce sentiment à ceux qui désirent se sentir vivants, eux aussi. », il s'accorda un bref moment de silence avant de traduire, finalement, le fond de sa pensée. « Tu ne serais plus celle que l'on regarde comme un divertissement comme lors du temps d'Asosan, mais celle vers qui tous les regards se tourneraient avec le respect qui t'es dû. Tu mérites d'être observée ainsi par davantage de personnes que moi-même. »

Elle laissa s'échapper un léger rire en réponse à ses dires, comme pour s'en moquer. Mais au fond d'elle, peut-être avait-elle été touchée par la franchise de ses paroles. Elle l'était toujours. C'était ce qui était le plus rassurant, avec lui ; il n'y avait pas de faux semblants.

Alors, son regard vint trouver le sien, mêlant l'ambre à l'azur – et au creux de ses paupières, il crut discerner l'ombre d'un fragilité feinte, qu'elle ne laissait s'écouler qu'auprès de lui.

« Tu me laisserais agir comme je le souhaite au sein d'autres moines, bien trop guindés pour leur propre bien ? Sans avoir à réfléchir à deux fois si je leur enseigne quoi que ce soit à ces aspirants, hormis l'adrénaline que le combat m'offre ? »

Un simple hochement de tête lui répondit, avec toute la sincérité qui se traduisait dans ses yeux.

« Quand t'ai-je jamais imposé d'agir selon mon bon vouloir ?
À notre première rencontre d'équipe, quand tu m'as fortement conseillé de délaisser mon kimono pour un uniforme. »
Aditya laissa s'échapper un rire clair, franc. Humble. « Certes. », il éveilla l'ombre d'un sourire sur les traits de la jeune femme, semble-t-il. « Peu de shinobis peuvent se battre avec une si large étoffe. Mais je suis heureux que tu m'aies contredis, à l'époque. J'ai beaucoup appris de toi, au fil du temps. »

Pour toute réplique, la jeune femme vint se presser contre lui, l'ombre de son bras gisant dans le dos de l'ascèse, une paume élevée sur son épaule pour accueillir les détours de son visage. Et sans un mot, elle demeurait ainsi, pensive, auprès de la fraicheur de l'eau.

Après une poignée d'instants de quiétude, Aditya murmura quelques mots à son encontre, accueillant son geste de lèvres pressées sur son front.

« Qu'en penses-tu ? »

Son visage se délia du sceau formé par sa main, lançant un regard au blond. Et tandis qu'elle le considérais un instant, lui et sa proposition, elle laissa ses doigts glisser au creux de ses mèches d'or, en réplique à son attention de plus tôt.

« D'accord. », dit-elle dans un souffle. « Mais qu'ils ne viennent pas se plaindre. »

L'ascèse étouffa un son amusé, à nouveau ; et face à cet accord sourd qui avait désormais clôturé l'égide de leur discussion, il ne put que se laisser, enfin, à l'indolence qu'elle lui avait tant appris à apprécier, au lendemain des premières moissons.


Date Junko 伊達淳子, litt. enfant pure.


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L'imposteur, l'héritage et la loi de la vie

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