- « Hyûga Hiroko contre Jimen Eichi ! »

La genin eut un petit pincement au cœur en entendant son nom ; surtout après que six combats se soient déroulés devant ses yeux. La pression avait su monter après chacun d’eux, mais son fatalisme avait su prendre le pas sur son angoisse. Il était temps pour elle de se recentrer. Le nom de Jimen ne lui évoquait rien, ni à elle, ni aux spectateurs ; au contraire du sien qui avait quelques nostalgiques au pays du feu. Sans compter que son duel faisait suite à celui d’un autre hyuga ; Takeshi qui avait fait face à son camarade d’équipe Naenda Kaïn ; la famille ou les amis, dur de préférer un vainqueur dans ces conditions-là. Voilà qui avait constitué une bonne excuse à Hiroko pour s’épargner de s’époumoner en encouragements. La jeune fille n’était pas de celles qui aimaient faire montre de ses bons côtés.

Son adversaire pouvait en tout cas remercier la providence. Il n’était pas donné à un Kirijin d’assister en live au déroulé des prouesses hyugas. Hiroko chercha d’ailleurs son adversaire de l’œil, en vain ; et bien qu’elle perçût tout de même l’agitation du côté des Kirijins. Elle tira de sa mémoire ce que lui évoquait ce village : Hiroko aimait ses valeurs libertaires et bienfaitrices, elle aimait savoir comment il évoluait ; elle avait d'ailleurs entendu dire que le village s’était très fortement axé sur l’entrainement au corps à corps de ses jeunes, ces derniers temps. Avec un peu de chance, elle ne serait donc pas la seule à être handicapée par ces règles, absurdes selon ses dires.

- « Sans armes, franchement. Pourquoi pas sans les mains tant qu'à y être » grommelait la genin.

Hiroko s’interrogeait en effet sur la nécessité qu’avait eu les organisateurs à désavantager un art ninja en particulier. Hiroko penchait pour la patte graisseuse d'un bureaucrate corrompu. Ça la soulageait de rejeter la cause de ses problèmes sur l’argent. C'était un coupable idéal et elle aimait bien s’en plaindre.

Hiroko aurait bien sauté du haut de la grande enceinte, ne serait-ce que pour éviter la fouille, mais ça manquait de finesse. Des contrôleurs les attendaient de part et d’autre du ring afin de les délester de leur arsenal. Soit. Elle profiterait de l’occasion pour tester son adversaire. Hiroko descendit à l’opposé de l’agitation Kirienne, parce que le face à face c’était encore le plus pédant pour un duel ; c’était toujours ça de gagner sur l’appui du public. Mais également parce que si son adversaire faisait le tour pour la rejoindre il avouerait son envie de l’affronter au corps à corps. Chercher le contact contre le poing souple des hyûgas ne pouvait qu’affirmer la confiance que ce dernier avait en son taijutsu.

Nonobstant, fallait-il se fier aux on-dit de son clan ? Hiroko contredisait les sondages. C’était une indépendante, une autodidacte qui avait à cœur de donner un second souffle au savoir-faire de sa famille ; au grand damne de celle-ci. Elle aimait faire les choses hors des conventions et elle était d’ailleurs parti pour en faire de même avec cette épreuve.

C’est ainsi qu’elle dissimula son arme aux yeux des fouilleurs. Lui reprocherait-t-on ? Probablement. Il n’en demeurait pas moins qu’elle avait fait ça avec l’aisance d’une shinobi ; et si on pouvait lui reprocher son tour de passe-passe, on ne pouvait qu’apprécier son habileté. Un shinobi pallie aux imprévus ! Selon elle, l’offense était de penser qu’un shinobi puisse s’en aller désarmer. Ainsi, la désinvolte se sentait plutôt fière, malgré la fraude. Ses yeux crépitaient même d’une lueur maligne devant ce grand brasier. Elle souriait à l’idée de surprendre son adversaire avec cette arme à laquelle il ne pouvait s’attendre. Il s’agissait maintenant de le localiser et de le rencontrer. Le brasier en était le principal obstacle.