[L'Epreuve de l'Ignition] 04. La dernière épreuve

Expérience : 47 Messages : 8 Date d'inscription : 11/08/2019

La foule était en liesse. Partout autour du Palais Impérial, la Garde avait été déployée et se tenait aux côtés d'une population poussant de lourdes clameurs en hommage à ceux qui avaient animé par le sang et le fracas des armes les espaces les plus emblématiques d'Urahi. La Capitale du Feu avait alors brûlé d'un incendie ardent : le Verbe et le Poing s'étaient mêlés dans une odieuse orgie de conflits idéologiques et de rixes dantesques. Les Camps d'entraînements avaient vibré lorsque l'Ange Noire avait déployé ses ailes. Le Hall des Héros s'était incliné devant la fureur maléfique de l'Inéluctable. Le Pont Araho s'était mystifié sous la main puriste du Saint des Saints. Trois lieux, pour trois Prétendants.

Et trois Prétendant, pour un unique trône.
Plus avisé que quiconque de la précarité de cette situation, l'illustre stratège, ses mains croisées dans le dos, observa depuis le pavillon de l'Empereur l'arrivée concordante des trois triomphants. Autour de Seiun, les ténèbres paraissaient se répandre. Autour de Gozen, le sang ne demandait qu'à couler. Autour de Yahiko, la lumière rendait le jour encore plus chaud. Tous arrivèrent avec leur lot de sympathisants et de détracteurs, escortés par les hourras et les menaces. Rien qui ne fit tressaillir le fier Capitaine de l'Unité Impériale cependant. Ses yeux arides de sentiments fixèrent intensément les intrépides. Il se perdit dans ses pronostics, songea un instant à la carte du monde, refaite selon son goût. Au fond de son esprits se bousculaient des chimères et des espoirs cachés ; mais aussi une histoire interdite.
Se déshabillant de ses songes, Taizen Jigurô délia ses mains et écarta les bras comme pour embrasser la plèbe.

"Voici nos trois glorieux prétendants !"

Il les connaissait tous, parce que rien ne lui échappait. Dans les méandres de ses quartiers secrets, tout ce qu'il ne fallait pas savoir était su. Pour autant, sa conscience se détachait de cette réalité pourtant si claire à ses yeux. Comme si, d'une certaine manière, il n'était pas de ce monde.
Et c'était plus ou moins le cas. Même dans son propre corps, il était un étranger.

"Que vos admirateurs lavent les traces de sang et les vestiges de vos pugilats respectifs ! A présent, il est l'heure pour vous de vous entretenir dans un lieu privé."

Il tourna le dos à Urahi, à cette foule hurlant avec hardiesse, au Teikoku tout entier ; et s'enfonça, sombrement, dans les couloirs interdits du Palais Impérial.

Direction la salle du trône.

Rappel :

Une fois le combat terminé, le vainqueur ou celui qui se sera le plus illustré (joueur ou PNJ) s'avancera avec la foule vers le Palais Impérial, où il tiendra une conversation avec ses concurrents dans un tour final. Il sera alors possible de conclure des accords ou de se battre.
Dans tous les cas, l'Empereur devra élire un Porte-Parole, qui aura un pouvoir décisionnel important, presque aussi important que celui de l'Empereur parfois, dans l'Empire, mais qui ne pourra pas provoquer de Conflagration pour prendre la place de l'Empereur. Le Porte-Parole, nommé par l'Empereur, aura l'interdiction de défier l'Empereur ; mais il aura, à ce titre, une influence considérable.

Le tour final se déroule juste après la précédente épreuve.
En ce sens, les prétendants conservent la fatigue accumulée (Santé et Chakra) durant leur combat ainsi que les possibles effets déjà présents (Kuchiyose, Invocations, Armes, Transformations)

Sont invités à poster à la suite de ce message (sans aucun ordre précis) @Uzumaki Gozen, @Seiun et @Sendai Yahiko

Le Narrateur postera à la suite de votre premier tour pour la suite des instructions.

Le ciel s'ouvrait vers un nouvel horizon, suite à ce qu'on pourrait appeler une victoire contre Shinrin Kanshisha. Très honnêtement, je n'avais jamais ressenti une victoire aussi fade que celle-ci. Elle n'avait rien à voir avec la fierté d'accomplir quelque chose d'utile, elle n'avait rien à voir non plus avec une situation dans laquelle j'avais renversé quelqu'un que personne ne désirait voir. Au sein d'Urahi, malgré mes faits et malgré sa passivité, il y avait bien un de nous deux que le peuple voulait plus voir au pouvoir que l'autre, et il s'agissait bien du chef des manipulateurs de bois. A la manière d'un outsider, j'avais donné ce que je pouvais pour démontrer que celui qui était le héros des regards était à mes yeux un parfait manipulateur, un homme entretenant plus ses vices que ses qualités, comme si c'était elles qui allaient nous sauver de l'Homme au Chapeau. Et par mes défenses ainsi que mon chakra, je pu y parvenir.

J'accédais à la finale, aussi amer soit-elle.

Présentée par un important shinobi de l'Empire que je ne connaissais pas plus que ça, j'avais eu l'occasion de comprendre lors de ses différentes interventions qu'il avait un poids et une influence tels qu'il devait être le plus à même, parmi tous les ninjas du Teikoku, de présenter le plus mémorable des événements : l'avènement du deuxième Empereur, qui n'avait pas un rôle des plus minimes. Il allait devoir non seulement démontrer qu'il était capable de représenter le Feu, mais qu'il était aussi capable de proposer des plans d'actions efficaces contre le plus grand ennemi de l'humanité. Et c'était d'ailleurs sur ce dernier point que je ne plaisantais pas. Je n'avais pas la prétention de vouloir diriger à tout jamais un peuple puissant, je voulais faire ce qui était en mon pouvoir pour tenter de préserver le chakra.

Je marchais alors au sein de cette grande foule dont je pouvais entendre les huées et les acclamations. Certaines étaient pour moi, d'autres étaient pour mes autres adversaires du jour. Avec surprise et enthousiasme, je pouvais voir premièrement Gozen, un frère d'arme que je n'avais pas revu depuis le départ pour Tsume. Je me souvenais encore de la combattivité et du courage avec lequel il avait cherché Rei, suffisamment pour récolter des informations on ne peut plus importantes sur le nécromancien, et j'étais quelque part content de le voir ici. J'étais persuadé que comme moi, il voudrait utiliser le Feu pour mener une impitoyable guerre contre l'Homme au Chapeau.

Et dans un deuxième regard discret, je pu apercevoir un kunoichi qui s'était démarquée à Kaze cette fois, ce qui lui avait valu d'être reconnue comme l'Ange Noir. Mais si je ne pouvais rien connaître d'elle, je fus notamment surpris par son état physique et de santé qui présentait bien moins d'efforts que Gozen ou moi, dont les vêtements étaient marqués par le combat. Une pensée effrayante venait d'ailleurs effleurer mon esprit... avait-elle surclassé à ce point là ses adversaires pour accéder à la finale ? Ou cachait-elle peut-être d'une certaine manière toute sa fatigue ?

Dans cette longue marche, teintée à la fois par l'honneur mais aussi par la honte, j'essayais de garder les idées claires. Malgré le peuple qui rugissait à nos côtés, je devais garder en tête qu'à huit-clos, il n'y avait plus besoin de l'opinion de la foule. Si je souhaitais me démontrer pacifique, je pouvais ne pas être jugé. Si je décidais d'être sanguinaire, personne ne pourrait me le reprocher. Le combat contre mon ancien vis à vis m'avait bien montré que les mots n'importaient peu ici, seul le pouvoir fonctionnait. Alors de manière habituelle, presque comme un défaut qui devait crier au monde qu'il existait, je comptais bien faire ce que je savais faire de mieux...

Discuter, comme si tout pouvait se régler par ça. Avec un brin de naïveté en moins.

Nous pénétrâmes tous les trois l'enceinte du bâtiment, du célèbre Palais Impérial que nous connaissons assez bien. Je suivais modestement la marche de l'homme qui nous l'ouvrait, sans un mot, sans un bruit. Je me permettais de regarder les alentours discrètement comme si je cherchais à analyser les lieux avant le combat final. C'était presque triste de se dire que nous pouvions combattre violemment dans un endroit aussi sacré et reconnu, ça me paraissait si irréel que j'en avais presque l'impression que les autorités nous testaient, pour voir si nous étions capable de détruire une telle bâtisse.

Et nous nous arrêtâmes, d'un coup. Nous étions face au trône, celui qui serait assigné à un seul d'entre nous. Je pouvais admirer ses motifs, je pouvais admirer ses reliefs en réalisant que je pouvais être le prochain qui s'assiérait dessus.

-*Enfin, je suppose que ce ne sera pas donné... mh ?*

Mon sourire nuançait le stress et l'importance de la situation. Je ne réalisais probablement pas encore ce que je faisais là, mais une chose était sûre : même si je doutais moi-même de ma légitimité en ces lieux, surtout après ces mystérieuses aides que m'avait proposé Kanshisha, j'allais bien faire mon possible pour réaliser mes objectifs.

La foule semble te suivre par dépit, leurs regards accablant ton dos d'un jugement muet. Leurs avis t'importait peu, si ton discours n'avait rien de glorieux, il avait le mérite d'être franc. Tu n'avais pas cherché à convaincre, à t'immiscer entre les hommes et leur conscience propre ; chacun de tes mots transpiraient simplement d'une vénalité sans masque.

Le palais se dessine là, devant vous, renforçant encore plus ta convoitise. Dormir dans un lieu pareil ? Se servir comme un prince bien né ? Un rêve éphémère qui faisait ressortir un sourire carnassier. Tu n'avais rien à perdre, tout à y gagner.

Un homme lève les bras au ciel en vous annonçant fièrement. Tu es surprise que son regard ne soit pas plus interloqué, au moins par ton intrusion indélicate. Pour ce qui était des autres... Tes prunelles se baladent enfin entre leurs profils et décrit leurs traits, bien amochés. Ils n'étaient pas arrivés ici par la parlotte. L'un comme l'autre resplendissaient cependant de motivation, et leurs noms étaient probablement bien plus familiers que le tien au sein de l'Empire.

S'en suit alors une longue et démonstrative marche sur le chemin qui grimpait jusqu'à la salle Empirique. Un protocole bien maniéré qui s'entichait des hurlements de la foule et de leurs interrogations. Le pouvoir de la masse leur donnait une confiance et une ardeur nouvelle : ils osaient scander leurs soutiens, leurs questionnements, leurs réfractions. Mais leur nombre était aussi leur faiblesse ; leurs voix, toutes distinctes, se perdaient à l'unisson et mutaient en un brouhaha incompréhensible.

Les 3 fauves sont lâchés devant le trône même de l'Empereur. Et tes yeux ne peuvent que scintiller devant tant de brillance. Tu dévores la pièce sans t'en cacher, inspectant les lieux, t'y voyant clairement installée dans son confort glorieux et son prestige. Oubliant presque les deux autres silhouettes qui visitaient également les lieux dans l'idée de s'y installer.

Peut-être était-ce malvenu de ta part, mais tu avais osé grimper au plus prêt du trône, comme sur le point de t'y asseoir pour de bon. Mais à la dernière seconde, tu te retourne et t'adosses au mur juste à côté du siège royal, et observe pour la première fois une vision plongeante vers la pièce, et vers le pays qu'elle représentait.

- Jolie vue

Sourire carnassier, remontant tes joues jusqu'à des yeux grand ouverts sur le monde. Tu redescends petit à petit les marche, consciente que tout cela ne pouvait être qu'un rêve envolé, et que seule la discussion qui suivrait dénouerait la situation.

Tu sens alors le poids de certains regards qui ne comprennent pas voire interprètent tes gestes comme de la provocation, alors tu décides de briser le silence féodal avec toute l'aisance d'une combattante des ombres.

- Oh, j'imagine que ma présence doit vous surprendre, je suis Seiun, recrutée il y a quelques mois dans vos rangs.

Ton sourire ne s'efface pas, au contraire, il dévore avec intérêt les réactions à tes mots ; qui eux avaient tout d'une provocation. Avouer n'être qu'une fraîche recrue, c'était cracher sur les principes mêmes d’hérédité et de méritocratie ; mais si l'Empire souhaitait fonctionner ainsi, alors tu serais le parfait pion pour prendre part à ce jeu là.

La vie de bandit ne l'accompagnait plus depuis désormais plus de deux ans, mais voilà qu'en l'espace d'un instant, l'homme se mit à repenser à son passé tumultueux de vagabond voyageant à travers le monde pour y remplir des contrats d'assassinats et autres actions néfastes pour le bon équilibre du monde.

Aujourd'hui, le voilà à deux doigts d'atteindre ce but qu'il s'est fixé il y a de ça de nombreux mois en vu des agissements de celui qu'il considérait jusqu'à maintenant comme son idole; Yamanaka Rei. Cependant, désormais, le Balafré ne peut se voiler la face. Celui qu'il a toujours mit sur au dessus des autres est la cible prioritaire de l'Empire en ce jour. Il se le promet, un jour il aura la tête du premier Empereur du Feu.

Un goût amer en bouche, l'Uzumaki se retrouve aux côtés de deux imposteurs qu'il ne prend pas la peine de regarder, fixant son objectif final au loin. Un simple déchirement dans son habit par les crocs d'un des chiens de la Louve, Gozen s'affiche en pleine forme en compagnie du doyen du Mont Myôboku sur l'épaule gauche. Fidèle à son poste.

Ne disant mots, l'Inéluctable sait ce qu'il doit faire. Il sait que vis-à-vis de ses deux "concurrents", sa méprise ne cesse de grandir seconde après seconde. L'envie de mettre un terme à cette mascarade le plus rapidement possible. D'un côté une nouvelle recrue de l'empire qu'il a pu rencontrer quelques jours auparavant donc il connait principalement son amour de l'argent. Une mercenaire à al solde de l'empire qui cependant, trouve grâce aux yeux de Gozen tant son talent et sa position de femme forte l'impressionne. De l'autre, un Kumojin.

Une légère envie ironique de vomir vient s'installer dans la gorge de l'élémentaliste, attendant patiemment que Jiguro débute cette séance privée quelconque. Tout cela pour trouver le apte à devenir Empereur et non le plus légitime.

Une sinistre blague ne trouvant aucun amusement aux yeux du manchot n'ayant désormais plus la patience de jouer avec des imposteurs.

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Les idéologies et ambitions se bousculaient avec une telle ardeur que ça en devenait palpable dans l'air même. A présent dans le lieu, il n'était plus l'heure à la complaisance et aux vaines paroles. Il n'était plus question de plaire à la peuplade ou de se montrer sous un jour faussement favorable tant ces artifices n'auraient que très peu d'effets. Ils étaient trois, les trois prétendants, les trois vainqueurs, mais aussi capables étaient-ils tous, il ne pouvait en rester qu'un.

Le capitaine continuait alors de leur donner le dos, s'avançant d'un pas funeste vers le siège de toutes les convoitises tout en accompagnant sa démarche de quelques mots.

"Les perspectives de notre Empire sont sombres, et si la lame du vilain ne nous tenait pas à la gorge, certainement que nous aurions retarder cette élection en l'attente de jours meilleurs."

Un doigt sur le bois, il contemplait cette chose qu'il n'avait guère revendiquer.

"Nous ressortons amputés de certains de nos plus fiables soldats, notre situation économique n'a rien de glorieuse et même si la coalition permet aux adorateurs de l'amitié de cultiver un semblant d'espoir, il en reste que nos relations diplomatiques sont fragiles. Notre futur tient sur le bout d'une branche craquelante."

Rebroussant chemin, il accordait un dernier regard à chacun des prétendants.

"Quoi qu'il en soit, je vous laisse à présent seuls. J'attendrai le prochain Empereur dehors. N'oubliez tout de même pas que notre domaine ne peut se permettre de perdre encore l'un de ses fils, et que tout chef ne pourrait œuvrer s'il n'était pas lui-même bien accompagné."

Et comme cela, il prenait congé de la petite troupe, fermant derrière lui les portes du lieu qui grinçait de douleur avant de faire résonner dans le choc de la fermeture un son qui sonnait le glas.

C'était l'heure.

Règles :

L'ordre de réponse est libre une nouvelle fois.
Vous conservez votre état de santé, de chakra, et vos effets du tour précédent.
Il n'y a pas de maximum de tour.

Bon courage à vous, nous vous faisons confiance pour que ce dernier tour se passe de la manière la plus clean qui soit.

L'ambiance que je ressentais était toute particulière. Je n'arrivais pas à me sentir en sécurité, il y avait un certain stress qui flottait dans l'air et j'étais incapable de m'en débarasser. Une chose était sûre : elle ne venait pas de moi, et je pouvais ressentir chez chacun de mes deux adversaires du moment l'envie de ne faire preuve d'aucune pitié pour obtenir ce qu'ils voulaient. Et on ne parlait pas là d'obtenir un objet, on parlait bien de devenir l'entité la plus reconnue et la plus puissante de l'entièreté de l'Empire, avec tout ce que cela impliquait.

Des trois personnages, la kunoichi fut la seule à s'exprimer auprès de tous. Elle fit une chose qui était tout à fait surprenante, car plutôt que de provoquer Gozen ou moi... elle se présenta. Ca faisait émerger un certain amusement de mon côté, parce que cela signifiait bien qu'elle avait réussi à accéder au statut de finaliste parmi les prétendants au pouvoir sans être particulièrement connue par les autorités du Teikoku. Le peuple savait-il au moins de qui il s'agissait ? Je n'avais jamais entendue parler d'elle, sauf par ses exploits à Kaze no Kuni. Mais malgré ça, elle était là, ses techniques et ses pouvoirs avaient été suffisants pour lui faire atteindre le haut de la liste.

J'étais de ce fait partagé entre peur et admiration. Je connaissais bien les techniques de Gozen contre qui je m'étais déjà battu, mais je ne savais rien de la tatouée devenue célèbre.

Et avec attention, j'écoutais les dernières paroles de l'Homme qui nous avait présenté la dernière épreuve. Il prit d'ailleurs la précaution de nous rappeler le contexte, ce qui nous incitait à ne pas nous tuer les uns les autres. C'était d'ailleurs quelque chose je voulais éviter, car peu m'importait mes adversaires ici présent, tant qu'ils n'étaient pas associés à des actes que je trouvais injustes ou immoraux, je n'avais pas de raisons de vouloir leur donner la mort. C'était d'ailleurs là toute la difficulté de ma situation, le chakra me manquait un peu avec mon combat précédent, mon choc contre mon propre mur de chakra m'avait quelque peu déboussolé, et je devais toujours mesurer mes attaques pour vaincre sans péril.

-"C'est donc ça, la dernière épreuve. Un face à face, sans arbitre, où nous n'avons qu'un objectif... sortir d'ici vainqueur." Je mis un petit instant de pause, avant de faire plusieurs pas en arrière, montrant clairement que je me distanciais d'eux. Je n'allais pas le cacher, de toutes manières. Je me mis à plusieurs mètres de mes deux adversaires, assez loin pour pouvoir largement réagir en cas d'attaque, et assez proche pour que nous puissions parler sans crier."Si vous me permettez."

Une fois que je fut suffisamment éloigné, je pris la parole une nouvelle fois. J'avais joué la carte de l'honnêteté, comme d'habitude. Non pas parce que c'était une technique manipulatoire, non. Parce que je n'étais bon qu'à ça.

-"Enchanté, Seiun. Je m'appelle Yahiko. Je suis aussi content de te revoir, Gozen... même si malgré toute la sympathie et le respect que j'ai pour vous deux, nous devrons indubitablement nous battre."

Je regardais un instant mes deux clones que j'avais crée. L'un d'eux s'était mis devant moi, brandissant son katana sous les yeux des deux autres finalistes, tandis que le deuxième était derrière moi, proche de ma position. Mes mouvements de tête étaient clairs pour mes deux adversaires... j'allais m'expliquer.

-"Ils sont là pour ça. Honnêtement, je ne suis pas sûr de pouvoir vous faire confiance quant à votre capacité à vouloir discuter... Mais j'aimerai au moins tenter. Ce serait dommage de se battre contre quelqu'un qui partage nos objectifs, n'est-ce pas ?"

D'un ton interrogatif, comme un soldat qui voulait savoir la raison pour laquelle il faisait la guerre, je posais une question qui me paraissait importante pour me décider. Car selon leur réponse, je pouvais tout à fait me ranger d'un côté comme de l'autre.

-"Pourquoi voulez-vous devenir Empereur ? Et surtout, quels sont vos projets ? Je crois que l'union est importante, et si possible, j'aimerai savoir s'il y a un de vous deux qui me paraît plus dangereux que l'autre. Evidemment, je compte bien vous énoncer les miens, s'ils vous intéressent."

Une volonté naïve, mais qui pouvait créer des alliances. Je n'étais pas suffisamment assoiffé par le pouvoir pour le vouloir absolument. Par contre, j'étais difficile à convaincre. Autant dire que je m'attendais à recevoir deux réponses décevantes qui ne changeraient pas grand chose à la situation.

Spoiler:

« Le singe faisant son spectacle devant le peuple n'est rien d'autre que la marionnette de son maître. »

Son œil gauche fermé, laissant le droit bien plus acéré ne louper aucun moment de ce qui se passe face à lui, l'Uzumaki se délecte d'une situation bien ironique qui le pousserait à l'instant même à éclater de rire jusqu'à en mourir. La porte de la grande salle se ferme et avec elle, d'une certaine manière, scelle le sort des trois impériaux livrés à leur propre destin. Gozen le sait bien, le combat est inévitable mais pour le moment, il ne voit pas en quoi cela serait nécessaire car s'il le voulait, ce serait en sortant de cette pièce accompagné des deux têtes de ses interlocuteurs qu'il se présenterait au peuple.

Aimant philosopher sur le fait qu'ils ne sont que l'instrument de Jiguro, le Balafré aime imager l'idée qu'ils ne pourront rien à l'avenir, même s'ils commencent à s'entre tuer. Cette mascarade est totalement folle et seul les capitaines de l'Empire s'y amuse. Cela divise le peuple comme les soldats du Feu et cela, celui qui se voit inéluctable le voit parfaitement.

Il soupire de désabusement.

« Etrangement, il n'y a qu'eux que cela amuse ... » Le regard de l'homme quittant le bois centenaire de l'immense porte derrière lui, ce dernier vient se fixer sur ses concurrents. Du moins, après les quelques mots de Yahiko, l'élémentaliste peut voir la peur de ce dernier quant aux potentielles intentions qu'ils pourraient avoir à son encontre. Une peut dont il ferait bien de se méfier tant il se trompe sur l'origine de cette dernière ...

« En ce qui concerne le combat ... argh » s'asseyant sur le sol, en tailleur sur un tatami prévu à cet effet, le guerrier renonce à se battre face à celui transpirant la peur et la méfiance. « Pourquoi devrions-nous nous entretuez pour leur bon plaisir ? N'avons-nous pas encore perdu beaucoup des nôtres durant les attaques que le monde nous a porté ? Battez-vous si vous le souhaitez mais personnellement, ne me mêlez pas à vos histoires. Si je suis arrivé ici, c'est en battant l'un des capitaines par la force, seulement en me défendant. Ici, je ne ferais pas de même. Je trouve cela bien trop ... inapproprié. » Il marqua un silence leur prouvant sa bonne foie même si ... « Cependant ... faites en sorte d'éprouver la moindre méfiance envers moi ou la moindre envie de m'assaillir d'une quelconque technique et je n'aurais pas d'autre choix que mettre un terme à vos folles envies. Et ne pensez pas qu'une simple parole de capitaine mettant votre vie en sécurité vis-à-vis de ces règles stupides vous protégera. En aucun cas. »

Ses douces menaces émises, l'inéluctable tourne son regard ambré en direction du Sendai pour répondre aux interrogations du jeune shinobi.

« Ce que je souhaite mon cher Yahiko ... C'est unifier le monde. La Coalition ? Elle n'est ici que pour combattre le Sakaze Tôzen et rien d'autre. Et penser que ce doux monde se portera bien mieux une fois cette fameuse menace éliminée serait faire preuve d'une stupidité couplée à la plus grande naïveté que ce monde ait porté. Seuls le pays du Feu et ses habitants m'importe. Faire des alliances avec les autres pays ? Putain ... Mais quelle idée. J'ose croire à un pays de la Foudre et de la Terre bien plus intelligent aujourd'hui, mais l'animosité de ceux qui ont mit à feu et à sang le nôtre par simple caprice d'égo touché me laisse croire que qu'importe la situation, nous nous devons de rester méfiant. Et c'est bien normal. En devenant Empereur du Feu, j'irais voir personnellement les nouveaux Raikage et Tsuchikage afin de mettre un terme à ces querelles et équilibrer une bonne fois pour toute la paix entre nos différentes nations. Je serais l'inévitable qui apportera l'égalité et la stabilité au seindu Yuukan et ce, rien qu'avec la force de mes mots. Je serais celui qui protégera les nations mineures et indépendantes de l'oppression et la soif de conquête de ces Grandes Nations mais s'en en apporter la guerre. En aucun cas. Ces Dieux, le Chapelier et ses idéaux anarchistes, tous doivent être arrêtés mais je reste persuadé que ces fameux dieux plus proche des démons sont la clé pour vaincre celui que l'on souhaite tous mort. Voilà l'Empereur que je serais, Sendai Yahiko. »

Après son monologue ses iris se tournent légèrement en direction de Seiun, connaissant son amour éternel pour les biens boursiers.

« Peut-être que nos objectifs et nos motivations ne sont pas les mêmes mais ce dont je suis sûr, l'or n'est en aucun cas une volonté pour quiconque souhaiterait devenir l'Empereur de ce monde. Ce vice ne saurait qu'apporter la misère et le sang en ces terres. Mais nous sommes ce que nous sommes n'est-ce pas ? Ce que je peux vous promettre, c'est que cette soif sera assouvie si tu me laisses parvenir à devenir celui qui doit vous guider. Je satisferais chacun des membres de cet Empire, pour qu'une bonne fois pour toute ... l'union soit d'ordre. Ce qu'essaye de nous faire faire les actuels capitaines ... Hahahaha, quelle sinistre blague ! »

Sortant une fiole de saké de son kimono sombre et verdâtre, l'homme se prend à boire quelques gorgée avant d'inviter ces interlocuteurs à venir s'assoir à ses côtés pour partager quelques gorgées comme pour discuter humainement.

« Ce pays est le mien depuis désormais plus de cinquante ans, je mourrais pour lui et en aucun cas ne laisserait quelqu'un qui en est le citoyen depuis quelques jours le diriger. Peu importe ses origines. Mais vous ... qu'en est-il de vôtre engagement auprès du Feu ? »

C'est sûrement ce qu'il aurait voulu dans la lumière, laissant son ombre agir dans le temps pour jaillir au moment opportun.

Yahiko, Gozen. Deux noms qui ne manquaient pas d'histoires que tu pouvais enfin rafistoler à des faciès. Leurs humeurs étaient changeantes, tu pensais qu'on t'avais envoyée à la bataille finale, au lieu de cela, l'un ouvre le débat pendant que l'autre s'assoit et commence à se soûler.

Intriguée par ce scénario ultime, ton visage se penche de côté comme celui d'un animal curieux. Ne sentant aucune menace directe, tu imites le dernier et t'affales sur les dernières marches menant au trône. Pour le moment, tu préférais discourir avachie sur ce sol marbré, n'ayant aucune connaissance des capacités potentielle des deux Lieutenants.

S'en suivent alors de longs et valeureux discours visant à promouvoir la bonne intention de tous. Un jeu auquel tu ne pouvais prendre part, du moins, pas sans donner l'impression de ne pas y avoir été conviée. Yahiko n'avait pas encore exposé ses ambitions, mais semblait à l'écoute et juge des vôtres. Gozen lui, prônait l'unification, la protection des plus faibles, la fin du Chapelier. Des aveux très Empiriques, calqués sur les idéaux de l'ancien Empereur... Qui courrait pourtant aujourd'hui dans les jupons de l'ennemi.

Si le Lieutenant ne manquait pas de charisme, ses mots sonnaient pourtant à tes oreilles comme une utopie bien difficile à saisir. Le genre de promesse qu'il vaut mieux garder au fond de sa poche, tant sa grandeur la rend insaisissable.

Il juge enfin tes ardeurs, interprétées indignes. Tu étais surprise que ton amour des belles choses aient trouvé écho à ses oreilles, mais au moins, il savait d'ores et déjà ce qui l'attendait.

- Je vois que mes motivations ne sont pas une surprise, tant mieux. J'ai rejoins l'Empire pour l'argent. Et si l'Empire grandit, je gagne plus, fin de l'équation.

Une prise de parole succincte, jetée comme un harpon sur sa proie. Te vendre n'était pas dans ton habitude, surtout si l'effort n'avait pas un butin équivalent. Et sur cette voie, tu le sentais, personne n'avait envie d'une ancienne mercenaire pas foutue d'aligner 5 mensonges héroïques à la suite.

- C'est marrant... Rei disait pareil

Blague aiguisée ou triste réalité, ton regard lacère la pièce avec une vigueur amusée.

- C'est ça le hic, des gens comme vous, qui parlent bien, promettent beaucoup, il y en a partout ; au final ils crèvent sans tenir leurs promesses.. ou se barrent dans les jupons de l'ennemi.

Même débat qu'avec l'Aburame, que bien d'autres encore. Comme une baladeuse monotone qui revenait sans cesse au centre de ton monde :

- Personnellement, je m'en fou du titre, des beaux discours, parce que je vois les choses simplement. Vous avez certainement mille ou cent mille fois plus d'historique pour valoriser vos mots, mais ça n'empêche pas que le futur s'écrira pas selon vos dires.

Tu venais de concéder à moitié le prestige, mais selon leurs réponses, il se pourrait que le cœur de la négociation commence réellement ; s'ils pensaient que tu abandonnerai sans aucun bénéfice, ils se fourvoyaient.

-"Hein ?"

Mon faciès se crispait dans une mimique étrange, qui devait être un mélange entre l'incompréhension et la surprise. Après avoir écouté et encaissé leurs échanges, j'apprenais que la nouvelle arrivante n'était là que pour l'argent. Un caractère spontané, simple, qui était bien heureusement plus évident à comprendre et à appréhender que la complexité qu'était Uzumaki Gozen. Parce qu'au delà des nombreuses idéologies patriotes qu'il dégageait, et qui étaient dignes d'un soldat du Feu digne de ce nom, il y avait tout autant de choses qui me paraissaient étranges dans ce qu'il venait de dire.

Avec amusement intérieur, je pouvais même constater que Seiun, qui pouvait devenir une clef de voûte pour Gozen ou moi si elle ne cherchait pas à devenir Empereur, dénigrait ouvertement les intentions du Lieutenant. Il était bien sûr risqué de démontrer cet amusement, comme il était risqué de se montrer opportuniste vis à vis de ça. Il ne serait pas bon de donner impression à la kunoichi que les espoirs de victoire reposaient sur sa participation. Elle avait d'ailleurs démontré un réel rebut vis à vis des promesses, ce qui me donnait une bonne voie d'accès à son aide si j'en avais besoin.

Je devais avouer en tout cas que ce n'était pas son aide dont j'avais besoin pour vaincre Gozen. J'avais surtout peur qu'elle s'allie à l'élémentaliste.

-"Ne m'intégrez pas dans vos critiques, Seiun. Je n'ai fait aucune promesse. Par contre, plutôt que des promesses, je peux vous proposer du concret, vous qui êtes intéressée par l'argent. Et pour ça... je devrais indubitablement présenter mes objectifs."

Des objectifs qui étaient bien différents de ceux de l'autre prétendant, même si l'on pouvait trouver quelques accords lui et moi. Enfin, plutôt que de chercher des points communs, le but de ce débat était plutôt de trouver ce qui nous différenciait... pour en tirer un vainqueur.

-"Pour moi, la Coalition est une opportunité pour mieux se battre contre l'Homme au Chapeau et c'est une occasion pour avoir un développement plus durable. Nous n'entretiendrons ni richesse ni développement par la guerre, par les manipulations et par la violence. Je ne dis pas qu'elle sera absente, je dis que nous ne devrons jamais attaquer par la force sauf en cas majeur. J'ai déjà fait en sorte de contacter les villages pour obtenir leur soutien, et je joue sur mon renom et mes actes passés pour asseoir ma position. Ils doivent savoir qu'ils peuvent compter sur moi pour lutter contre l'Homme au Chapeau, et même pour entretenir des liens constructifs de paix pour le futur."

Ces quelques aveux avaient peut-être largement de quoi les remonter. Pour autant, comme je l'avais promis à Seiun, il n'y aurait aucune promesse. Il n'y aurait que des faits, que du concret. Il ne manquait qu'un brin de logique inévitable pour tenter de la persuader des bienfaits de ma position.

-"Pour faire simple, qui dit relation de paix durable dit économie durable. Qui dit économie durable dit toujours plus de projets durables, une meilleure puissance et d'autres occasions d'amasser toujours plus d'argent. A l'inverse de la guerre que peut déclencher Gozen, qui coûte en armements, en vies humaines, en ressources."

Je haussais les épaules, maintenant que les belles paroles étaient démontrées devant les deux autres adversaires. Mais il y avait encore quelque chose qu'il fallait préciser à ce sujet là... histoire que la kunoichi ne se fasse pas de désillusions.

-"Enfin, je n'ai pas dis ça pour vous faire plaisir. J'ai dis ça pour rappeler une conséquence inévitable des projets de Gozen mais aussi des miens. Je me moque personnellement de l'argent, je pourrai vous passer à tous les deux ma paie si elle vous intéresse, tant que j'ai de quoi vivre décemment."

Je venais de terminer avec ce que je voulais présenter au Lieutenant et à la Soldat. Et maintenant que j'avais dis ce qui me paraissait juste et honnête, il y avait quelques incohérences que je me devais de rectifier.

-"Sinon, je ne comprends pas, Gozen. La seule opportunité pour nous de devenir Empereur, c'est de vaincre ici... et tu t'assois pacifiquement. Tu dis souhaiter unifier le monde, mais tu sembles vouloir dire que dès que l'Empire sera en danger, tu le diviseras. Tu dis ne pas accepter qu'un récent arrivant devienne Empereur, c'est exactement mon cas, et pourtant, tu dis ne pas vouloir m'affronter. Tu évoques l'importance de ne pas éliminer plus de soldats de l'Empire, pourtant tu nous a menacé à mort si nous devenons dangereux pour ta position. Enfin, tu disais pouvoir nous tuer Seiun et moi, puis tu réclames l'aide de Seiun pour te faire devenir Empereur."

Je restais en posture de combat. Ca pouvait éclater à tout moment. Avec la théorie que je m'apprêtais à partager, il y avait fort à parier pour que le combat débute, et ça pouvait être à mon désavantage.

-"Tu me donnes l'impression d'être intelligent et naïf en même temps. Mais j'ai quand même une théorie."

Je le regardais droit dans les yeux, persuadé de ce que j'avançais.

-"Je crois que ton combat contre le Capitaine ne s'est pas aussi bien passé que ce que tu prétends. Tu n'as pas l'air au meilleur de ta forme, c'est pour ça que tu invites Seiun à te rejoindre et que tu n'attaques pas. Tu tentes de nous persuader de ne pas t'attaquer parce que tu aurais du mal à te défendre, comme si Seiun ou moi avions peur de la mort. S'assoir en buvant du saké, c'est une parfaite opportunité pour donner l'impression d'être pacifique, alors qu'en réalité tu aurais sûrement du mal à tenir le combat contre deux ninjas."

Je le savais, c'était aussi mon problème. Je n'étais pas en situation de combattre favorablement, mon chakra s'était pas mal écoulé contre le chef du clan Shinrin. Et c'était sûrement le cas de Gozen contre son autre prétendant, si ma théorie s'avérait juste.

-"Je ne sais pas si tu comptes jouer les défenseurs pour réclamer une justice en tant que martyr. C'est peut-être ce que tu recherches en me faisant attaquer en premier. Je crois que tu es quelqu'un d'intelligent, mais tu fais l'erreur de penser monter au pouvoir par logique, sans combattre... Seiun et moi avons tous les deux nos raisons de prendre le pouvoir. Alors lève toi et battons-nous pour nos idéaux... C'est la seule manière, de toutes façons."

Une réalité qui ne me plaisait pas fortement, mais il fallait nous faire à l'idée : personne au sein du village ne s'attendait à ce qu'un débat démocratique face émerger un nouvel Empereur. Chacun était libre de croire en ce qu'il voulait, et la situation était telle que personne ne pouvait savoir s'il avait raison. La loi du plus fort, il ne restait que ça.

-"Et ne crois pas que je souhaite me battre simplement contre toi, Gozen. Je n'apprécie pas l'idée de monter au pouvoir pour l'argent quand il y a autant d'enjeu, surtout lorsqu'on n'a pas d'objectifs concrets. Alors Seiun, bats toi à mes côtés si tu crois en mes plans, mais si tu veux accéder à ta richesse par toi-même... bats toi, toi aussi."

J'étais on ne peut plus prêt à riposter. Je ne lâchais pas du regard mes deux futures cibles, comme si elles allaient bientôt se transformer en des chiens hargneux. J'avais cela dis peur que mon discours donne l'envie aux deux shinobis de se liguer contre moi. Mais bon... je n'étais de toutes façons bon qu'à dire ce que je pensais.

Spoiler:

« Parler sans agir ? Est-ce mon cas ? »

Le regarde tourné vers Seiun, Gozen observe la confiance de cette dernière prête à devenir la femme qui viendra à la tête de l'Empire. Une idée qui plait au lieutenant car après tout, elle le mérite.

« Agir sans avoir le pouvoir ? Bien évidemment que je ne peux que parler pour le moment. Ce que j'expose actuellement, sont mes idéaux en tant que potentiel futur Empereur. »

Il se tourne alors envers Yahiko, semblant s'approprier sans même son consentement les faveurs de l'Ange Noir.

« Contacter les autres villages ? Pour quoi faire ? Prendre le contrôle de ce pays pour y assoir ta soit disant paix ? Tu veux imposer la cohabitation à un peuple s'étant fait génocidé par la moitié de ceux que tu considères comme les alliés de Hi ? Il semblerait qu'une place en psychiatrie te soit nécessaire mon bon Yahiko. L'illogicité de tes propos et cette naïveté ... Mon dieu. »

Quant à son combat contre Inuko, il s'est passé comme prévu.

« Je ne veux en aucun cas la guerre. Tu sembles avoir du mal à entendre les choses qui te dépassent. Je souhaite simplement défendre les plus faible. Non pas assaillir tel un chien frustré comme ces anciens Raikage et Tsuchikage car le Feu a souhaité son indépendance. Cesse de jouer les enfants, Sendai. Diviser l'empire ? Je n'ai jamais tenu ce genre de propos alors garde tes conneries pour toi, tu veux bien ? »

Une nouvelle gorgée et ce qu'ils veulent tous les deux commence alors que Gozen se relève tranquillement tout en continuant ses dires..

« Vous souhaitez vous battre tous les deux, ensemble contre moi ? Quelle preuve de bravoure. Très certainement de la lâcheté Kumojin. C'est courant par là-bas ... Mais si la force vous fait vous sentir vivant ... »

D'une impulsion chakratique invisible à ses rivaux, l'Uzumaki fait signe à Shisaku sur son épaule d'attaquer en direction de Yahiko. Par le chant du crapaud, le véritable Yahiko se voit viser et par le feu sortant de la bouche de l'élémentaliste, ses deux clones en sont visés. Par la suite, la foudre vient s'abattre sur lui par la lance factice du guerrier.

Information: Les boules de feu sont au nombre de 10. 5 pour chaque clone. La technique du crapaud est pour le vrai Yahiko. Pendant que les clones cherchent une solution, il enchaine directement en balançant un éclair sur Yahiko le vrai et regarde Seiun pour la surveiller.

Il fallait croire que ta verbe naturellement piquante avait eu son effet ; Deux vexés avaient réfutés tes mots, s'en extirpant tant bien que mal grâce à de nouveaux arguments, plus ou moins solides à tes yeux. Yahiko semblait s'être lancé dans un contre discours virulent envers les apologies de Gozen. Chien et chat se chamaillaient devant toi pour des idéaux qui ne te touchaient pas le moins du monde, mais tu comprenais quand même que leurs désirs respectifs puissent prendre l'avantage sur le calme de la situation.

La tension montait au fur et à mesure que le ton haussait ; L'un appelant au combat et l'autre... y répondant derechef.

Tes mèches folles s'envolent sous ton regard éberlué ; Gozen avait entamé les négociations avec une telle fulgurance que ton visage avait tout les traits d'une gosse interloquée par cette réaction. Tu ne regrette pas d'avoir posé ton fessier un peu à l'écart, tant le choc serait vif et impulsif.

L'un comme l'autre se fourvoyaient à ton égard ; ne voyant dans ta passion monétaire qu'un vice et un désintérêt total pour la patrie. Au contraire, plus l'Empire serait fortuné, plus ton cœur lui serait dévoué. Yahiko pensait que tu faisais la manche, te proposant son salaire comme maigre compensation. Gozen, lui, supputait que tu voulais l'affronter aux côtés du premier. Pour faire simple : ils pensaient en ton nom sans avoir une once d'idée de ce qui pouvait bien se passer dans ton crâne.

Un soupir las accompagne le feu et la foudre qui s'envolent vers Yahiko. Tu ne semblait pas être visée, pour autant, assister à cette scène comme un pion ingrat ne te plaisait pas particulièrement. Leurs rancœurs ne te concernaient pas, mais il fallait l'avouer, ne rien faire serait abuser de la situation...

Et au fond... Était-ce si grave ?

Ton corps reste posé au sol, flegmatique, spectateur d'un combat auquel tu n'avais pas vraiment été conviée.

Pourtant, si ton corps n'avait pas bougé d'un poil, deux immenses sphères opaques s'étaient emparées de tout la pièce, sur toute sa largeur comme sa hauteur, y emprisonnant tout être vivant. Tes clônes, discrets petits êtres dont les silhouettes n'avaient en réalité jamais quitté tes côtés, s'étaient tout deux transformés en prison d'encre, bien décidées à mettre un terme à cet affront.

Si la paralysie était effective sur chaque être, alors... Le plus important serait épargné.

- Loin de moi l'idée de nuire à votre compétition, mais mettre en ruine un si beau lieu pour des histoires nébuleuses... franchement

Un air triste s'était emparé de ton visage qui observait les colonnes dorées et les tissus royaux. Ton seul intérêt était de préserver le lieu, ses trésors, sa richesse, surtout vis à vis d'un affront interne.

- Et je pense qu'on s'est tous mal compris. Jme rabaisserai pas à une vulgaire paie de soldat contre un titre, et je n'ai pas non plus l'intention de mener un combat inégal sans raison valable...

Tes yeux scrutent l'état des opposants, déjà épuisés par leur précédent combat. Votre terrain de jeu était bancal et fragile, et ne faisait pas honneur à ce qu'un glorieux Empereur devrait proclamer.

- Bon, et si on reprenait plus calmement ?

Des yeux mi clos, presque sadiques, affichent un intérêt à regarder la scène comme s'il s'agissait d'une pièce de théâtre qui avait été conçue pour toi. Maintenant, est-ce que l'emprise de tes clones furtifs suffiraient à surprendre les adversaire et récréer un contexte sain pour la décision finale.

Spoiler:

La position était délicate. Mon passif avec Kanshisha m'avait apprit que les mots ne servaient aucunement à l'ascension pour devenir Empereur, que seuls les actes comptaient. Maintenant que j'étais de ceux qui voulaient employer les actes plutôt que les mots, dans une situation qui était on ne peut plus prêtée à ça, je me disais que je n'avais probablement pas appris de la bonne personne. Pour autant, j'étais persuadé quelque part qu'il avait raison, pourquoi le discours d'un des shinobis ici présent influencerait les autres ? L'Homme au Chapeau avait crée une problématique qui forçait chacun à se faire sa propre définition, pourquoi des intentions pourraient influencer quelqu'un sur ses croyances profondes ?

Je n'y croyais pas. Et dans une situation qui venait tout juste de dégénérer, je pouvais voir et entendre Gozen passer la seconde. De son faux air calme émergeait l'homme qui ne retenait que la haine de son passé, abandonnant son Saké pour passer aux armes. Et dans ma posture, je pouvais entendre un sifflement caresser mes oreilles, rigidifiant mes muscles. Ma vision se troubla, d'abord toujours fixée sur mon environnement, puis percevant d'autres formes et couleurs. Quelque chose de bien plus mystique, de bien plus trouble, qui était le synonyme d'une illusion bien ficelée... et malheureusement, aucun de mes clones ne pourraient rapidement réaliser que j'étais pris là dedans. J'allais devoir me faire confiance à moi-même.

De leur côté, le clone derrière moi et relativement proche de ma position put percevoir le corps se tendre. Mais sans avoir le temps d'analyser plus que ça la situation, il vit plutôt les attaques s'enchaîner dangereusement, en leur direction. Le clone devant mon original utilisa une première main pour créer une petite défense, pas bien épaisse mais suffisamment utile pour parer les petits projectiles de flamme qui fonçaient sur sa position. Et rapidement, il put voir d'autres éclairs se former, ce qui le força à se protéger bien plus efficacement, créant un deuxième mur avec sa deuxième main qui se plaça avec le premier, devant celui-ci.

Le pari était plutôt juste, l'éclair qui était bien plus rapide que les flammes frappa le mur de plein fouet, faisant disparaître ces deux dernières sans problème. D'un autre côté, les petits projectiles Katon percutèrent la fine protection de chakra solide, les faisant disparaître à leur tour... Nous faisant revenir au constat de base, mon original étant toujours sous l'illusion, les deux clones étant toujours à leur position mais avec une petite nuance en plus.

Rapidement, mais surtout de manière surprenante, de l'encre sortit du sol pour s'emparer d'abord des jambes de mes duplications et de mon corps, remontant le long de mon corps pour immobiliser tout le reste. Une même voix s'empara alors de toute la pièce, la même voix féminine qui avait été au milieu des débats entre Gozen et moi. Elle se présentait comme la juste voix du milieu, la solution rebelle et hors des tensions qui tenterait d'apporter le calme et la plénitude. La jeune femme, toujours assise sur ses marches, venait de prendre un ascendant sur le combat.

-"Vous avez fait une erreur, Seiun. Je le crois sincèrement.", commença le clone qui était le plus proche des deux Shinobis, celui devant mon original. "Il n'était pas question de ruiner le lieu, il n'était pas question de batifoler autour d'un rôle que nous sous-estimons."

Je me persuadais qu'elle n'était pas consciente de la situation. Je devais en tout cas tâcher de ne pas l'insulter, car sa position de force pouvait se retourner contre moi. Si elle le voulait, elle pouvait sûrement délier ma propre immobilisation, laissant toute la liberté à Gôzen ou à elle-même de me mettre hors combat. Je devais prendre des pincettes.

-"Que pensez-vous de l'Homme au Chapeau ? Croyez-vous qu'il s'est simplement attardé à nous proposer une guerre du bien contre le mal ?"

Non, c'était bien plus complexe que ça, évidemment.

-"Ne croyez pas que je tiens à me battre. Je suis arrivé ici en faisant tout ce qui était en mon pouvoir pour me défendre contre Shinrin Kanshisha, sans ne jamais l'attaquer. Savez-vous quelle a été la seule manière pour moi d'accéder à cette finale ?... Une technique offensive, une seule. Il n'attendait que ça pour me laisser la porte ouverte."

De toutes manières, nous étions immobilisés. Elle voulait parler ? J'allais lui raconter ma vie, et surtout ce qui m'amenait à penser comme ça.

-"Pour accéder au statut d'Empereur, les mots ne servent pas. Le passé non plus. J'ai eu beau avoir trouvé l'emplacement de Sakaze Tôsen au péril de ma vie, j'ai eu beau participer à des guerres, à des combats à morts, à des situations toujours plus dangereuses les unes que les autres... rien n'a été retenu. Le peuple s'en moque, le peuple veut voir du combat, du charisme, du chakra."

Une réalité compliquée, mais nous n'avions de toutes manières aucun choix que de nous y adapter. C'était ça le prérequis pour pouvoir se présenter en tant qu'Empereur : il fallait de la puissance, de la détermination, et une hargne. Alors le clone qui avait l'habitude de parler reprit la parole, son regard plongé dans les iris de la jeune femme.

-"Dans le monde, il y a des ninjas de l'Empire qui trahissent des ninjas de la Coalition. Il y a des déserteurs, il y a un camp adverse qui grossit à vue d'oeil, il y a une chasse aux Dieux, il y a du chakra à sauver, il y a une guerre inévitable à préparer, avec des enjeux uniques, des problématiques qui nous dépassent tous, des adversaires surpuissants qui peuvent nous écraser... Et vous me dites que vous avez peur que ce lieu finisse en ruine ?"

Ce n'était pas une tête énervée qui s'affichait sur le clone. C'était la tête de l'incompréhension, de l'injustice, presque de la tristesse qui se dessinait. Une frustration réelle, qui montrait à quel point je pouvais être consterné vis à vis de son attitude.

-"Je vais vous dire ce que j'en pense. Ce que l'Homme au Chapeau a fait, c'est de créer un problème tel que personne ne peut être persuadé qu'il a la véritable solution. Gozen, vous, moi, on fait ce qui nous semble bon. Vous pensez sincèrement que vos mots ou que ceux de Gozen pourront changer mon désir d'apporter la paix ? Vous pensez sincèrement que mes objectifs pourront influencer Gozen ou vous-même ?"

Elle la connaissait la réponse. J'en étais persuadé au fond de moi.

-"Il m'est insupportable l'idée de créer d'autres guerres, d'autres différents. Il me paraît inconcevable d'imaginer laisser la place à quelqu'un qui pense être celui dont tout le monde a besoin, tout comme il me paraît inconcevable d'imaginer laisser la place à quelqu'un qui n'est attiré que par le fric."

Mes yeux se rougirent légèrement de colère, et mes sourcils se froncèrent pour marquer mon ultime intervention.

-"Dites-moi ce que vous avez derrière la tête, donnez-moi l'idée que vous avez derrière la tête qui pourra destiner l'un de nous trois à être Empereur. Je l'écouterai volontiers. Mais je pense que vous avez fait une erreur. Je pense qu'aucun des mots de qui que ce soit ici ne pourra influencer nos visions du futur. Je pense qu'en nous immobilisant, vous avez tout simplement perdu du chakra. La seule manière d'avancer, c'est de se battre, c'est comme ça que fonctionne l'Empire."

Une nuance amusante, pour quelqu'un qui disait apporter la paix. Pourtant, c'était ce qui était nécessaire et obligatoire au sein du Teikoku pour progresser. Une réalité à laquelle j'avais du me plier même si elle ne faisait pas parti de mon comportement, juste parce que je désirais grimper les échelons dans un lieu qui ne me correspondait pas.

Et alors que je succombais à la violence par logique, on me rappelait à l'ordre par la réflexion. Je ne comprenais définitivement plus rien à l'Empire.

Spoiler:

C'est au travers d'un drap noir apparaissant au sol que le guerrier élémentaire perçoit l'envie de l'Ange Noir de participer à l'affrontement et ce, venant le surprendre de manière efficace. Un dôme commençant à se former sous ses pieds, c'est après avoir lancé son éclair que l'élémentaliste concentre une quantité non négligeable de chakra pour invoque son fléau venteux, endiguant la menace de la mercenaire. Une justesse le tirant d'une situation qui aurait pu le mener à mal, tant la surprise des clones de Seiun est bonne à défaut d'un dôme plus lent à se mettre en place.

Shisaku relâchant son emprise musicale voit tout de même le trio Sendai sous l'emprise encrée de Seiun ce qui laisse une opportunité à l'Uzumaki de tuer l'homme se trouvant en face de lui. Mais simplement, il profite de cet instant pour balancer du haut de son édifice deux kunai venant se planter dans les clones face à lui pour les faire disparaître.

Une menace endiguée, le regard du Balafré se pose mélancoliquement sur la mercenaire ne souhaitant aucun titre à défaut de vouloir devenir impératrice. Encore une folle au pays des illogiques.

« Bien. Expose nous donc tes brillantes idées Seiun, je suis tout ouïe. Tu ne souhaites en aucun cas le tire mais tu es ici. Tes propos sont illogiques et en contradiction avec les valeurs de cet Empire mais je veux bien te laisser le bénéfice du doute. Après tout, l'argent est maître de ce monde. Bien plus que ce stupide chakra que nous utilisons pour abattre nos semblables. Il en va de ça ... »

L'homme désabusé par la situation fixe les prunelles de la belle et poursuit ses palabres.

« Loin de moi l'idée de vouloir t'acheter mais si c'est l'argent qui t'intéresse, alors en te mettant à la tête de l'un des pays mineurs de ce monde que mon empire protégera, tu auras tout l'or que tu souhaiteras. Tu dois le savoir, Kaze est maître de ce monde que tu convoite tant. »

Détournant son regard sur celui qui n'a pas pu s'en sortir indemne, Gozen lui adresse quelques mots.

« Si je suis un monstre ou un tyran souhaitant mettre ce monde à feu et à sang, alors prend l'un de ces kunai et égorge moi ici et maintenant Sendai. Mais cesse de me comparer à un homme dont je souhaite la mort tout autant que toi. La paix ? Nous la souhaitons tous mais jusqu'à présent, les Grandes Nations n'ont cessées de s'octroyer des libertés et des droits qui ne leurs sont pas autorisés. Pour que la paix et la justice fassent parties de ce monde et deviennent l'équilibre parfait que nous souhaitons tant, il faut un juge. Et je ferais de ce pays le juge du Yuukan. C'est ce que j'essaye de faire depuis toujours, avant même que le Teikoku ne voit le jour. Avant même que tu n'ai vu le jour. »

Croisant ses jambes pour se rassoir en tailleur, le Hijin dégotte à nouveau sa fiole de saké et s'en boit une nouvelle gorgée et cesse toute action de combat, éprouvant une fatigue physique de par sa dépense de chakra mais également une fatigue psychologique bien plus grande par sa vie passée et ce qu'il a pu vivre jusqu'ici. Un agacement qui le pousse à la limite du renoncement tant la situation l'exaspère.

« Maintenant décidez-vous. Faites de moi vôtre nouvel Empereur et je vous assure un Empire radieux ou tuez moi. Tout ceci m'épuise au plus haut point ... »

Une énième gorgée et sans même leur prêter attention, Uzumaki Gozen termine son alcool prêt à faire face à son ultime moment sur terre.

Information:Gozen invoque sa sphère répulsante pour échapper à la technique de Yume et recule en arrière par une esquive. Puis dit quelques mots avant de se rassoir pour continuer à boire. Il laisse la liberté aux deux autres de le choisir comme nouvel empereur ou de le tuer sans qu'il ne se défende. Excédé par la situation.

- Je déclare forfait

Une expression malicieuse étire ton sourire et fait plisser tes yeux. Tu avais levé la main comme une gosse qui prenait la parole, statuant alors sur une décision importante aux yeux de tous.

- Vous avez raison, je n'ai ni l'envie, ni les idées, ni l'ardeur à diriger.

Le coup de bluff s'arrêtait là, alors qu'une le combat avait été écourté de moitié. Ton visage ravi de la situation en disait long ; tu n'avais jamais eu de vues sur le trône, juste sur l'opportunité qu'il représentait. Si tu pouvais t'en sortir sans contraintes, mais avec un bonus spécifique, alors ton but aurait été atteint.

- J'espère que l'un comme l'autre, quelque soit la résultante de l'élection, saurez reconnaître mes besoins... Après tout, je vous ai épargné de la présence d'un illustre représentant Aburame, qui lui n'aurait pas lâché son bout de viande aussi facilement, en plus de vous soûler avec ses longs discours.

Tu schématisais brièvement ce qu'avait apporté ta venue en cette finale : l'évincement d'un concurrent plus attaché à la couronne que toi. En médiateur improvisé et joueur, tu t'amusais à jouer sur tout les tableaux afin de gagner à coup sûr.

Le titre ne t'intéressait guère. Tu ne savais pas diriger. Tu n'avais pas l'esprit d'équipe, ni protecteur. Tu étais sans nul doutes le pire choix qu'un Empire aie pu faire, alors, en te désistant, tu rendais un service non pas désintéressé.

- Une prime, une liberté totale de mouvement, et je ferais du bon boulot pour votre glorieux Empire.

Ultime négociation, maquillée derrière une dentition carnassière, désireuse de briller si fort qu'elle en aveuglait sur ses intentions moins honnêtes : Une fidélité contestable, monnayée. On pouvait faire l'enchère de tes sentiments, faire de toi la plus parfaite des soldates, tant qu'on t'accordait un vœu de discrétion, un regard fermé sur tes magouilles opportunes, ton caractère sauvage, ta non connaissance de la hiérarchie.

Ton dos s'affale finalement le long des marches, rendant ton regard rêveur vers les ornements sculptés en hauteur. Tu attendrais sagement que la compétition rivale se termine pour entendre tes droits prononcés, ou non : et voir si leurs paroles avaient une quelconque valeur en temps réel.

- J'espère que vous saurez vous mettre d'accord -rapidement-

Prétextant une fausse sieste, ou un relâchement temporaire, tes yeux slaloment au plafond en attendant que la décision finale soit annoncée. Tes clones retournent à leur forme primaire, libérant toute forme d'entrave, se maquillant comme le décor, sans plus.

Spoiler:

Immobilisé, totalement soumis à l'emprise de Seiun et des violences que Gozen pouvait se permettre maintenant que je n'avais pas de quoi me défendre, j'eu la surprise de découvrir qu'aucun des deux autres prétendants n'avait osé poser la main sur moi. L'occasion était pourtant parfaite, moi qui leur avait montré depuis le début que je ne voulais qu'aller de l'avant, sans l'ombre d'un doute, sans une seule possibilité de négociation. C'était moi ou eux, il n'allait pas y avoir de compromis. Parce que je ne le voulais pas, mais aussi parce que c'était tout à fait impossible.

Je ne leur avais pas menti. L'Homme au Chapeau était un génie, et le dilemme qu'il avait imposé au monde m'avait forcé à revenir sur un de mes traits de caractère pourtant phare : je m'étais toujours arrangé pour être conciliant. Si la situation n'avait pas été celle-ci, je ne me serais probablement même pas présenté, mais il forçait à aller de l'avant. Il n'y avait plus le choix, c'était se battre ou perdre le chakra. Plus personne ne pouvait se désister.

Et malgré ça, ils ne m'avaient rien fait. Pire que ça, Gozen avait repris sa position de pilier de bar tandis que Seiun, après nos deux monologues, reconnaissait enfin qu'elle ne trouvait pas sa place dans le rôle d'Empereur. Mes deux clones ayant disparu à cause des kunais du Lieutenant, je me retrouvais maintenant seul, sans allié. Je pris cela dit un petit instant pour reprendre mes esprits, après avoir encaissé l'illusion du sifflement du crapaud mais aussi l'immobilisation frustrante de Seiun, dont je n'avais toujours pas compris la mécanique.

En reprenant une posture droite, observant les deux autres ninjas de l'Empire, je me décidais à trancher.

-"Tu te tueras toi-même, lorsque tu réaliseras que même en récupérant le rôle d'Empereur, le peuple ne te sera pas soumis. Comme il ne me sera pas soumis, d'ailleurs."

Il comprenait très sûrement pourquoi. Mais en le voyant dans cet état là, je me sentais presque obligé de le lui rappeler.

-"Regarde toi, il te suffit de te confronter à un Lieutenant et un Soldat pour supplier qu'on te donne la mort. Je te l'ai déjà dis, l'Homme au Chapeau a crée en chacun de nous notre propre définition de la paix. Tu penses vraiment que le peuple nous sera entièrement conquis ?"

J'avais cet étrange sentiment au fond de moi de voir deux personnes qui ne réalisaient pas ce que signifiait être Empereur. Ce n'était pas une tâche que l'on prenait par caprice, c'était une tâche que l'on arrachait par dévotion. Il n'était pas question de faire simplement des plans qui nous rendraient plus riche ou qui nous donneraient toute la liberté de faire ce que nous voulions. Actuellement, il était question de sauver le chakra, et potentiellement de nombreux innocents qui seraient victimes de manque de richesses, d'inégalités. Le chakra pouvait changer ça, et je croyais personnellement que l'éducation aussi.

-"Laisse tomber."

En faisant peu de mudras, je regardai Gozen et lui appliquai une illusion irrémédiable. Quelque chose de puissant, mais d'encore plus pour quelqu'un qui n'avait qu'une seule main. Autour de sa main, du chakra pur se solidifiait pour former un espèce de bloc bleuté qui se faufilait entre les doigts, autour du poignet, pour former un espèce de gant solide, incassable, empêchant tout mouvement du membre touché. Quelque chose que j'avais crée pour empêcher les mudras, mais il fallait non seulement deviner qu'il s'agissait d'une illusion, mais il fallait aussi être capable d'effectuer les mudras pour l'arrêter. Autrement dit... il n'avait à mes yeux aucune chance.

-"Je répéterai cette technique de mon clan autant de fois qu'il le faudra. D'ici là, essaie de m'arrêter."

Je créai deux clones, tournai les talons, et me dirigeai en direction de la porte principale : celle qui me donnerait accès à l'Homme qui me présenterait aux yeux de tous en tant qu'Empereur. Si mes deux clones me suivirent dans ma marche ultime, l'un des deux s'arrêta à quelques mètres de Gozen, aligné entre lui et moi. Il s'agissait de la première défense qu'il devrait outrepasser pour m'arrêter.

Et tandis que mon original marchait droit vers la porte, tournant le dos aux deux prétendants, mon second clone me suivait au pas, marchant à reculons, faisant face à la scène qui s'éloignait petit à petit de ses yeux. Il s'agissait de la deuxième défense à outrepasser.

Dans cette ambiance digne d'un climax, le clone le plus proche des deux prétendants leur glissèrent tout de même quelques mots. Car si il m'était impossible de revenir sur ma décision de devenir Empereur, je gardais en tête que j'avais tout intérêt à rameuter des alliés à mes côtés. Parce qu'un Roi sans peuple, ce n'était pas un Roi.

-"Vous aurez ce dont vous avez besoin, Seiun. Je serais ravis de travailler à vos côtés, maintenant que j'ai compris ce que cela implique. Quant à toi Gozen, je ne te souhaite pas la mort. Il n'y a qu'un type de shinobi qui mérite maintenant la mise à mort : ceux qui rejoignent l'Homme au Chapeau."

Ou ses idéaux. Nous étions de toutes manières bien trop de personnes différentes avec des objectifs différents, mais s'il y avait bien quelque chose qui devait nous unir... c'était la lutte pour le chakra.

Spoiler:

« Jouer sur la réserve de chakra hein ? Que c'est futile mais en même temps si faible de ta part Yahiko. »

Ne pouvant continuer à se battre car n'ayant plus assez de chakra, Gozen lâche l'affaire. De toute manière, son temps est compté. Ses jours arrivent à leur terme. Un regard à Seiun comme pour la féliciter de ses actions, l'homme perçoit le chakra sendai entourer son bras droit.

Toute fois, ne connaissant aucun être capable de créer des techniques de ninjutsu à distance, Gozen en déduit un genjutsu comme le Sendai en a l'habitude. Alors sans perdre de temps, il insuffle une dose de chakra nécessaire à sa libération avant de montrer d'un simple geste du bras que ses petits tours ne sont en aucun cas efficace contre lui.

« L'Empire du Feu est donc réduit à ça, que c'est bien triste. Il a peut-être raison après tout. »

Oui après tout, si les hijin acceptent un enfant de génocideur à leur tête, alors les shinobi sont perdus une bonne fois pour toute. L'Homme au chapeau est un enfant né dans le chaos et le désordre tout comme l'Uzumaki lors du massacre des siens à l'aide de ce précieux chakra.

« On se reverra peut-être un jour mais d'ici là, tâche de ne rien faire de stupide. Ils t'auront à l'œil et ce n'est pas deux Sendai qui arriveront à les arrêter crois-moi. »

Sur ces mots, Gozen quitte la grand salle avant de s'évaporer de la capitale du Feu, ne souhaitant plus aucun contact avec ce pays responsable de sa future chute.

Ton sourcil s'arque en entendant les dernière paroles de Gozen. Le débat semblait enfin clos, mais amer. L'état combatif de Yahiko l'avait avantagé sur un point ; il pouvait défier sans craindre de ses réserves, mais l'Uzumaki, lui, semblait éreinté d'avoir à lâcher l'affaire pour une histoire d'endurance. Sentiment que tu pouvais partager de moitié. L'un faisait l'apologie d'une philosophie propre à l'Empire, du meilleur gagne, l'autre, plus posé, semblait persuadé que ce n'était pas une solution.

Tu n'étais pas réputée pour avoir un cœur sensible, alors voir le malheur de l'un faire le bonheur de l'autre t'indifférait au point que tes seules réactions se cantonne à de vieille mimiques expressives. Tu faisais semblant de t'intéresser au grand élu quand au fond, le nom et le visage t'importaient peu. La promesse des deux était suffisamment alléchante pour que tu jauges de loin sans chercher à intervenir de nouveau.

Gozen s'était levé et avait tourné le dos à ses désirs ardents, refermant de lourdes portes derrière lui. Ton visage amusé avait soufflé une dernière fois avant d'observer le grand élu de cette suite d'affrontement. Honnêtement, tu ne lui trouvais rien de transcendant. Ses mots t'endormaient, et son allure un peu frêle ne lui accordait pas plus de crédit à tes yeux. Tu avais ouie dire qu'il n'était pas un Empirique de naissance, comme toi, mais avait rejoint les rangs pendant l'annexion de Kumo.

Un petit rat qui s'était faufilé partout avec agilité. C'était la seule chose que tu pouvais lui reconnaître ; sa victoire était presque aussi malvenue que la tienne. La plupart des Hijins avaient encore quelques griefs contre le pays qui les avait jadis insurgés ; alors il serait amusement de voir leurs faces de bons soldats devoir s'incliner devant un ancien Kaminarijin.

- Fin de la séance j'imagine

Constat d'une ancienne mercenaire qui se la jouait psychologue. Un ultime sourire repeint ton faciès

- Gloire à l'Empereur

Nullement impressionnée par le titre, presque désolée pour lui puisque son plus gros combat débuterai maintenant. Il lui faudrait assumer son titre, montrer son visage, supporter les contestations, les rires ou les insultes. A lui de danser avec les fauves de la plèbe, pendant que tu t'en sors sans contraintes et avec une promesse alléchante.

La marche était confiante et le regard était déterminé. J'étais sûr de moi : ma technique d'illusion et les deux remparts que représentaient mes clones devaient illustrer une montagne infranchissable, dans cette situation. C'était toute mon intention, conscient des faiblesses et de l'état de mes deux comparses. L'un avait épuisé ses ressources, ce qu'il semblait me reprocher, et l'autre avait de toutes façons abandonné la course au trône. Je n'avais aucun regret, je n'avais aucun problème à avoir agit comme je l'avais fait. Il y avait ceux qui gagnaient, peu importe la manière, et qui pouvaient se vanter de leurs exploits. Et il y avait ceux qui ne pouvaient que jalouser, soumis à leur propre impuissance.

Une seule chose comptait à mes yeux : aller de l'avant.

La marche lente mais assurée venait parfaitement illustrer cette situation. Celle d'un homme qui tournait le dos à ses adversaires, bien couvert par ses duplications qui s'assuraient qu'il ne se ferait pas assassiner froidement dans le dos. Ces dernières purent voir avec satisfaction qu'ils ne tentaient rien. Il n'y avait qu'un homme qui ne pouvait plus que partir, et une femme qui assistait à sa défaite avec toute la logique qui se méritait. Elle avait abandonné, elle ne pouvait plus être déçue de quoi que ce soit. Elle était même plutôt gagnante, dans l'histoire, un contrat monétaire nous liant maintenant elle et moi.

Gloire à l'Empereur, disait-elle ? Je ne réalisais pas totalement ce qui m'arrivait. Impossible, de toutes manières. Mais la porte que je m'apprêtais à franchir, qui donnait une vue sur une foule qui me huerait sûrement, m'aiderait à cette étape importante de ma vie. Et ceux qui seraient sous mes yeux me rappelleraient que rien n'était acquit, que tout était encore à faire. Je n'étais pas vraiment le gagnant, non. J'étais celui qui était arrivé au bon moment, qui avait pu gagner en ayant économisé de son chakra, et qui avait prit un avantage sur d'autres ayant une réserve moins importante. J'étais aussi celui que Kanshisha avait aidé à gagner, malgré ce qu'il m'avait montré.

-"Ehm... Merci, je suppose."

Je lançais ce dernier remerciement à la jeune femme qui était maintenant loin de moi. Ma main glissait sur la poignet de cette porte en marbre, et une pression immense écrasait mes épaules frêles. Une grande inspiration, un élan de courage, et j'appuyai avec fermeté sur celle-ci, ouvrant le portail vers la reconnaissance.

Ou vers la haine.

-"C'est terminé, Taizen Jiguro. Ce sera moi, votre prochain Empereur."

La grande lueur du jour éclairait mon visage comme si j'étais un Saint, alors que pour beaucoup débarquait un véritable démon. Un traître anticipé, qui mènerait le Teikoku vers sa perte sans l'ombre d'un doute. Et pourtant, j'étais Celui.

J'étais devenu celui qui les mènerait.

Expérience : 47 Messages : 8 Date d'inscription : 11/08/2019

Peu de bruits outrepassaient la porte robuste mais suffisamment pour permettre à l'homme aux sens aiguisées de comprendre qu'il était plus question de verbe que de métal. Et lorsque le bois crissait de nouveau, il comprenait alors que la dernière épreuve fut et que le nouvel empereur était.

Le regard pointé vers l'horizon, droit, il entreprenait avec une certaine placidité d'accueillir comme il se doit, et avec l'honneur d'être le premier, la nouvelle éminence du Teikoku.

"Empereur Sendai, mes félicitations."

Là sonnait comme un son de cloche la première annonciation qui, bien que des plus silencieuses, s'en retrouvait tout de même être une des plus précieuses.

"Je vous prie de me suivre, le peuple est las et se languit de connaître le nouvel empereur de la flamme. Nous nous rendrons sur le toit, là vous aurez l'occasion de vous adresser à vos sujets et, pourquoi pas, d'annoncer vos premières directives, votre porte-parole ainsi que le nouveau capitanat."

Il laissait alors avec intelligence un temps d'attente s'installer avant de reprendre, le doux son de ses pas muets accompagnant le timbre rythmé de son éloquence :

"Nous capitaines, portons une certaine responsabilité quant aux agissements de l'Empereur Rei. Il nous est paru comme une évidence que nous ne pouvions corrompre une nouvelle page encore immaculée avec l'encre de notre infamie. C'est donc d'un commun accord que nous avons décidé d'être reléguées, si dans votre sagesse vous décidiez tout de même de nous garder dans vos rangs."

Un escalier, un couloir, et c'est au loin que les premiers rayons de lumière s'affichent avec timidité depuis les interstices de la porte qui mènerait le nouvel Empereur vers sa plèbe.

"Mais trêves de fustigations, vous avez en cette heure mieux à faire que d'écouter les résipiscences d'un soldat qui vous reste fidèle."

Quelques pas, puis un dernier, et les voilà au seuil de la fin, et du début.

"Je vous laisse ici, dès que vous aurez ouvert cette porte, dès que le soleil vous aura béni de sa chaleur, vous serez le second Empereur de l'Empire du Feu. La responsabilité qui vous incombe sera celle de tout un peuple, de tout un monde."

Et comme cela, d'une dernière tape sur l'épaule, le maître des secrets retournait dans ses ombres, laissant seul cet individu qui aurait face à lui un devoir, peut-être le plus grand qui puisse exister.

@Sendai Yahiko devient le Second Empereur du Teikoku

J'ouvris l'avant-dernière porte avec impatience et peur à la fois. L'homme qui m'attendait était aussi calme qu'à son habitude, et je fus assez satisfait de ne voir aucune déception à ses yeux, comme s'il s'attendait à me voir moi... ou comme s'il se moquait complètement de qui il verrait sur le trône. Il avait l'air de toutes manières d'être une personne fiable, professionnelle, et l'on pouvait comprendre qu'il avait l'air de savoir où était sa place. Il était là pour travailler pour un empereur, sûrement attiré par l'argent, et ça n'allait pas plus loin que ça.

Enfin, c'était ce que je pensais. Qui pouvait bien savoir de quel côté il se situerait, le jour où des traîtres lèveraient leurs armes pour me renverser ?

-"Je vous remercie, Jiguro."

Un sourire tout à fait simple vint accompagner ma politesse. L'actuel Capitaine de l'Impériale allait comprendre que je n'étais pas aussi charismatique, pas aussi fermé que pouvait l'être Yamanaka Rei. Au contraire, je m'attendais à être perçu comme un gamin qui s'habillait avec des vêtements bien trop grands pour lui. Et évidemment, je m'attendais à ce que mes premiers pas vers le peuple soient teintés par de la haine, de la déception et de l'incompréhension. Je les comprenais... j'aurai sûrement été aussi fermé d'esprit à leur place. Je n'avais pas le charisme de Gozen, le ton mystérieux de Shinpachi ou le sentiment de toute puissance que dégageait Yamanaka Rei.

Mais j'étais là. Et étrangement, Jiguro me redonnait un peu confiance en moi. Il se représentait sûrement mieux que moi le rôle d'Empereur, et ce que cela impliquait. Il avait comprit mieux que moi que ce n'était pas un rôle accessible à quiconque... ce qui faisait irrémédiablement de moi une personne particulière.

-"Je comprends... J'ai ma petite idée à ce sujet. Sachez que je tâcherai de ne pas vous faire regretter votre sagesse."

Puis nous avançâmes, décidés lui et moi à écourter le temps d'attente d'une foule qui se voulait sûrement impatiente. Car si nous avions toute l'action de notre côté, eux n'avaient que fabulations, espoirs... Ce qui devait fortement ressembler à une attente excitante pour certain, frustrante pour d'autres. Heureusement pour eux, la torture arrivait à sa fin au fur et à mesure que nos pas progressaient vers la grande porte. Ses paroles m'emportèrent avec lui, je me voulais bien plus silencieux que lui tant je savais qu'il m'attendait, derrière ce décor sombre, une foule en délire qui attendait un discours digne de ce nom.

-"Ne soyez pas modeste. Merci pour toutes ces paroles et pour votre soutien. Vous avez l'air de me promettre loyauté et finalité, mais c'est moi qui aimerait vous promettre de ne pas vous décevoir. Veuillez écouter mon discours s'il vous plait, vous serez logiquement concerné par ce dernier."

Je lui offrais un dernier sourire ainsi qu'un signe de tête tout à fait amical. Je ne le connaissais pas, mais je pariais qu'il avait été un homme remarquable durant toutes ces précédentes années et j'aurai apprécié l'en remercier pour ça. Malheureusement pour lui... les temps changeaient, et il fallait aller de l'avant. Enfin, tout dépendait de lui aussi.

Je pris un instant avant d'ouvrir cette ultime porte. Jiguro m'avait tourné le dos et était maintenant parti, ce qui ne me laissait aucun autre choix que de me confronter à mon futur. Je devais me rappeler toute la détermination qui m'avait animée jusque là. Les apprentissages de Kanshisha, les débats contre Gozen et Seiun. Je devais me persuader, même si je me trompais, que j'étais celui que le destin avait choisi pour mener le Feu. Je n'étais peut-être pas le plus talentueux, je n'étais peut-être pas le plus fort... Mais j'étais celui qui avait réussi à être là.

Et la porte s'ouvrit, m'illuminant le visage comme si le soleil souhaitait bonifier ce moment. Le peuple ne me voyait pas encore, mais dans quelques instants... ils trouveraient un visage pour certains familiers, pour d'autres parfaitement inconnus. Et lorsqu'ils me virent enfin, c'était sous de nombreuses huées et de nombreux cris de joies de ceux qui me faisaient étrangement confiance que j'allais prononcer mes premiers mots. Avec la conscience que je ne faisais clairement pas l'unanimité.

-"Peuple de l'Empire !", commençais-je avec une voix portante. "Je me présente à vous, Sendai Yahiko, déserteur du village de la Foudre, et actuel Second Empereur du Feu !"

Mes mains s'écartèrent pour donner une sensation de puissance aux yeux de tous. Je ne pouvais pas faire long, mais je pouvais faire clair.

-"L'Empire sous mon joug n'aura qu'un objectif : Combattre pour le Chakra et contre l'Homme au Chapeau. Union avec les villages, expansion de notre territoire et renforts de nos liens seront nos mots d'ordre. Ils seront essentiels et obligatoires pour lutter contre les Dieux, et contre l'Homme le plus craint de l'histoire des Shinobis."

Voilà pour la courte présentation de mes objectifs. Je ne pouvais pas faire long, la plupart n'attendaient sûrement que le visage et l'identité pour se faire une idée reçue. Le reste, c'était mes actes qui s'en occuperaient.

-"Les Capitaines que vous connaissez tous sont libres de rester à leur rôle. Ils resteront ainsi logiquement à leur fonction jusqu'à ce qu'un Lieutenant suffisamment expérimenté, suffisamment digne de confiance viennent les remplacer. Afin d'agir efficacement à ce sujet, une campagne de missions importantes pour l'Empire sera lancée afin que vous puissiez faire vos preuves ! Cela aidera nos Capitaines actuels à trouver un remplacement rapide, s'ils veulent en tout cas déloger à leur fonction."

Une utilité publique, je forçais ainsi les Capitaines à rester Capitaines jusqu'à ce que nous leur ayons trouvé un remplaçant. Mais je comptais bien donner la possibilité à nos soldats de faire leurs preuves afin de leur faire gravir des échelons. L'objectif était simple : maintenant qu'ils connaissaient la direction que je voulais donner à l'Empire, ils étaient libre d'agir ou non de manière à tenter de remplacer leurs prédécesseurs. Je m'assurais ainsi avoir des soldats motivés à mes côtés, en évitant que ceux qui ne croyaient pas en moi soient forcés de continuer ce travail.

-"Finalement, je nomme Sendai Hanae, également déserteur de Kumo et actuelle Lieutenante de l'Empire, au rôle de Porte-Parole de l'Empire ! Sa loyauté pour la paix, ses ambitions saines et sa combattivité nous seront essentielles pour mener à bien nos plans. Pour finir, elle est également mon amie et camarade de toujours, et je remets ainsi toute ma confiance et toutes mes décisions auprès d'elle dans le cas où je suis dans l'incapacité de diriger."

Sous les cris qui devaient toujours être dignes des huées les plus haineuses et des satisfactions les plus apaisées, il était temps pour moi de finaliser mon discours.

-"Soyez en sûrs, Soldats ! Vous n'avez pas été trompés, vous n'avez pas été trahis. Je ferai de l'Empire un Héros de la Guerre pour le chakra !"

Et rapidement, sans un mot de plus, je tournai le dos à la scène, m'apprêtant à réagir à quelque chose de bien plus calme, de bien plus administratif. La passation de pouvoir, l'intronisation... le début du règne.

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