Lançant une pièce dans les airs, le duo partant de Joheki maintenait toujours la garde telle qu’accoutumée. Composé de Horiko et Azo, ce n’était qu’une simple coïncidence si les deux étaient de nouveaux les gardiens de la fameuse porte menant vers Joheki. Toutefois, il y avait tout de même une certaine part de vérité dans leur omniprésence. Bien que caché des nombreux radars, le mort de Ohana au sein du pays le plus sécuritaire au monde avait semé l’émoi, attaquant les fondations mêmes de la réputation de leur pays. Ainsi, le protocole s’était vu prendre un cran supplémentaire, devenant beaucoup plus rigoureux et imposant.

-Pile ou face ?

Fronçant les sourcils, Azo observa longuement Horiko qui était le plus joueur des deux. Si aux premiers abords, il donna même l’impression qu’il l’ignorait, rapidement, il se ravisa tandis qu’une voix étrangère venait tout juste s’élever du haut des remparts.

-Une personne solitaire en approche, c’est à vous.

Presque en réponse à cela, Azo se contenta d’une réponse assez brève qui témoignait le léger mécontentement qu’il avait de ne pas s’être aperçu au même titre que son acolyte que quelqu’un approchait, comme quoi Horiko était le plus doué en sensorialité des deux…

-Face…

Attrapant dès lors la pièce alors qu’un jeune homme se présentait devant eux, Azo lâcha un court soupir avant de prendre une brève respiration.

Dès lors, il s’avança légèrement en ayant les mains dans le dos pour accueillir le jeune homme qui ne semblait pas originaire de la région de Joheki sachant qu'il ne l'avait jamais vu auparavant. D’ailleurs, si sur le coup leur cirque pouvait paraître un peu anodin, il était très sérieux. En effet, bien que d’apparences assez légères, les acolytes prenaient leur travail à coeur, désireux de préserver la sécurité du pays qui renaissait tranquillement de sa réputation qui s’était effritée.

Ainsi, derrière les mains croisées d’Azo se cachaient 2 doigts, signe pertinent qu’Horiko et le reste de la brigade défensive pouvaient comprendre. C’était le plan B en résumé.

-Enchanté jeune homme, je suis Azo, j’espère que vous ne vous êtes pas perdu.

Souriant tel qu’accoutumé, il était un charmeur inné ne faisant aucune discrimination sur son interlocuteur. Pourtant, au-delà de tout cela, il était vif et très observateur.

-Bienvenue au Pays du Rempart. Si vous désirez pénétrer au sein de Joheki, il vous faudra vous identifier, mentionner les motifs de votre venue, mais surtout et avant tout nous déclarer tout élément susceptible d’influencer notre choix. Que ce soit des informations importantes ou des affiliations quelconques, tout élément clé de votre identité vous est demandé. En fonction de votre collaboration, nous déciderons de votre droit de passage, si vous ne vous êtes pas perdu, évidemment... haha

Ramenant ses deux mains vers l’avant, il craqua légèrement ses doigts soigneusement supportés par des gants blancs avant d’attendre patiemment la réponse du jeune homme.

Derrière, on pouvait brièvement voir Horiko rouler des yeux devant la longueur du monologue de son partenaire. Malgré tout, derrière les apparences, le temps qu’il prenait pour discuter lui permettait d’évaluer les microréactions lisibles, accentuant peu à peu la pression que pouvaient ressentir ceux qui n’étaient pas accoutumés à la pression et qui avaient des intentions quelque peu péjoratives…comme quoi certains cours de l’académie s’étaient révélés utiles. Malgré tout, il n'y avait rien d'infaillible ce qui expliquait la nécessité d'avoir un protocole solide comme le béton ou plutôt comme un rempart...

Ainsi, Horiko observait le jeune homme comme s'il le sondait au plus profond de son âme.

Spoiler:

Attentif, tel était le comportement d’Azo tandis que le jeune homme qui se présentait était très bavard pour quelqu’un qui s’était fait appeler le silencieux il y a jadis quelque temps. En rapport à cela, il ne pouvait venir à la simple conclusion que quelque chose de très puissant et efficace avait fini par délier sa langue, un élément qu’il recommanderait fort probablement à son confrère de garde. Après tout, Horiko était plutôt du genre crispé, sans forcément être le plus bavard. Par contre, il était si net et précis…

S’égarant, Azo rompit finalement son geste. Si à première vue on avait pu y voir une certaine concentration, aucune source de chakra notable ne s’était émané de son corps, signe que cette pose et son allure étaient purement physiques.

Au contraire, Azo faisait partie de ceux qui ne comptaient pas sur le chakra pour faire tout ce qu'il voulait. Ayant fréquenté l’académie et y ayant fait ses preuves, son aptitude à lire les expressions et y dénoter des signes de stresse ou de tension désignant les mensonges était généralement supérieur à celle de la majorité. Cependant, ce qui faisait vraiment sa différence était la combinaison qu'il faisait entre ses aptitudes d'analyses et son maniement du langage.

-Asaara Ôji, je pense avoir déjà vu votre nom dans le kunai émoussé. N’êtes-vous pas un fidèle de la Chef du Clan Asaara ?

N’ayant aucune difficulté à se remémorer un journal qu’ils devaient lire religieusement pour connaître les noms notables à éviter, Azo lui fit un léger clin d’oeil avant de poursuivre :

-Nombreux Kazejins? Je ne saurais dire. Il y a beaucoup de gens qui passent les frontières de Joheki de manière quotidienne. Par moment nous avons certains invités plus connus tandis qu’à d’autres moments, ils sont moins connus…

Ne se prononçant pas forcément sur le reste ni même sur les alliances par rapport à un quelconque pays, bien qu’il aimait discuter, Azo savait s’en tenir à sa tâche. D’ailleurs, si aux premiers abords, il eut un mauvais pressentiment face à la quête de l’Asaara, les motifs pour lesquels il voulait rencontrer la fameuse silencieuse étaient relativement nobles bien que ce n’était qu’en apparence. Ne sachant pas forcément si c’était un prétexte ou s’il était sincère, Azo ne pouvait que se tenir aux faits. Pour ce faire, il poursuivit, suivant ainsi son protocole.

-Quoiqu’il en soit, bien que le nom de la Silencieuse ne me dit rien à première vue et que je ne puisse confirmer ou infirmer sa présence, le plus important demeure la bonne tenue à Joheki. La sécurité des visiteurs et des citoyens étant de mise, voyez-vous un inconvénient avec l’apposition d’un sceau qui nous permettra de vous retrouver à tout moment si nécessaire et de connaître votre localisation ?

Sur le coup, Horiko arqua un léger sourcil sachant que l’équipe n’avait pas forcément fait mention d’un niveau chakratique dangereux. Cependant, il faisait confiance à son partenaire.

-Puis comme toujours, le respect des normes et des coutumes ainsi que la préservation de la sécurité des gens est de mise. Par conséquent, au moindre affront, vous serez mis en arrêt par les autorités locales si vous êtes jugés coupables et possiblement expulsé dépendant les actions posées.

Se faisant soudainement plus rigide, Azo poursuivait :

-Si vous acceptez les conditions évoquées, vous aurez droit de passage à Joheki no Kuni.

Dès lors, seul un silence s’écoula tandis qu’Horiko affichait un certain air de surprise. Semblait-il qu’Azo était apte à faire varier son discours sans forcément avoir besoin de son aide ...

Simple, bref et efficace. Voici ce qui devait forcément plaire à Horiko. N’eusse été l’importance de la situation, Azo se serait fort probablement retourné vers lui pour lui faire un clin d’oeil. Toutefois, il ne fit rien, se contentant de soupirer avant de siffler. Dès lors, une femme traversa l’entrée des remparts afin de les rejoindre.

Discrète, elle se contenta de courber sa tête vers l’avant en guise de salutation avant d’effectuer quelques mudras suffisamment promptes pour y voir une efficacité presque indescendante. Concentrée, elle déposa finalement le sceau de localisation sur le dénommé Oji.

-Sur ce, vous avez droit de passage Oji. Nous comptons sur vous pour vous comporter de manière modèle. Après tout, le pays du rempart reste le plus sécurisé de tout le Yuukan…

Si Horiko avait deviné les mots qu’allait prononcer son confrère, ils étaient tout de même importants sachant qu’une bonne partie de la sécurité résidant dans ce pays provenait de la pression mentale exercée pour décourager les agissements ne faisant pas forcément l’unanimité.

-Ah! J’oublie toujours quelque chose. N’essayez pas de briser votre sceau et surtout, peu importe qui vous recherchez, souvenez-vous que nous ne voulons pas entendre parler de la moindre altercation…


Bienvenue à Joheki