Était-ce donc sur ces Terres qu’eut régné Yasei Tadao, Feu Gouverneur de la Porte du Vent de l’Est.

La ville, connue pour être la seconde plus riche du Pays, semblait bien différente de la première. Bien que regorgeant de commerce, l’ambiance y était quelque peu plus sombre. Les ruelles qui coupaient l’artère principale n’inspiraient rien de bon et l’on pouvait sentir une odeur de malfaisance, qu’avait remarqué Ôji dès lors qu’il était entré au sein de la cité sans que les gardes qui en gardaient l’entrée ne fassent une réelle vérification.

Ce qui était inquiétant, étant donné qu’il s’agissait d’une des deux villes-frontières de Taiyô. Le Dernier Éveil de Shukaku, qui avait montré à tout le pays la faiblesse du potentiel défensif de la Cité Lumière, ne semblait pas avoir poussé les autorités locales à la révision de leurs protocoles. Et selon les journaux locaux, le Nouveau Gouverneur qui eut pris la relève de Tadao provenait d’un clan nommé “Kurogo”, que l’Asaara ne connaissait pas.

Depuis que l’Organisation avait pris la tête, provisoirement, de Taiyô, il savait que le lien entre cette dernière et les deux Portes était important. Un premier axe de progression pour la défense et la sécurité de la Capitale.

Mais quand bien même cela relevait de l’urgence, une toute autre affaire l’était pour Ôji. Profitant de l’établissement de l’Organisation à Taiyô, la relative stabilité qui y régnait l’avait poussé à effectuer un rapide voyage qui ne saurait être très long. D’ordinaire, il aurait dû attendre le retour de la Princesse Fuu mais avec la présence d’Aduichi l’Héritère, il se permit ce rapide aller-retour. Homme de Curiosité, voilà depuis plusieurs mois et sa mission avec Sharrkan, le Guerrier d’Argent, qu’il attendait de pouvoir se rendre à Joheki no Kuni, la Terre du Savoir, le Pays du Rempart.

Pour la première fois de sa jeune existence, il s’apprêtait à quitter son Berceau.

Le Désert.

Et tandis qu’il s’éloignait de la Porte Est, les longues journées de marches lui parurent comme une éternité…

Contrairement à l'aller, le retour aux sources fut bien plus facile pour l'Enfant du Désert. Fort d'une expérience enrichissante, il repartait du Pays des Remparts avec plusieurs choses.

Tout d'abord, des connaissances beaucoup plus poussées en matière d'arts médicaux et de scellement. Concernant ces derniers, plus principalement. Bénéficiant d'un enseignement théorique donné par les ouvrages théoriques, il était dorénavant capable d'appréhender ces arcanes shinobis d'une bien meilleure façon. Il avait également pu estimer à quel point le clan Meikyû était passé maîtres dans cette discipline, tant les exploits des héritiers ancestraux dépassaient de loin ce que relayaient les parchemins de l'Académie. Ceux-ci avaient démontré la complexité du Fuinjutsu et les Meikyû avaient su s'aventurer encore plus loin, plus profondément.

Cependant, ces lectures approfondies avaient permis à Ôji d'imaginer d'éventuelles liaisons avec ses autres capacités claniques qui lui permettaient de manier le sable. Il pourrait, par exemple, transporter une bien plus grande quantité de sable qu'il ne le faisait actuellement en en scellant. Ou en stockant de plus petites quantités qui lui permettraient d'effectuer certaines actions rapidement. Plus rapidement qu'en effectuer certains mudras.

Les connaissances médicales et anatomiques acquises, auprès de la Femme des Bois notamment, permirent également à l'Asaara de pouvoir mieux utiliser ses capacités de régénération cellulaire qui jusque-là s'appliquaient aléatoirement et sans réel application. À présent, le voilà qui était capable de les coupler avec des techniques de marquage. D'un point de vue technique, cette excursion lui avait été bénéfique au plus au point.

Mais en plus de rentrer à Kaze avec un bagage bien plus étoffé, le voilà qui avait su faire avancer certaines de ses entreprises personnelles qui pourraient bientôt profiter à l'organisation et au pays tout entier...

C'est donc avec une certaine fierté qu'il foula le sable chaud du Désert, non sans apprécier la sensation de rentrer à la maison. Son Berceau.

Les jours de marches qui suivirent se déroulèrent sans réel accroc, avant qu'il ne fasse une grande halte à la Porte de l'Est dont il put reprendre des forces. Il aurait pu le faire au Palais de Taiyo ou au Manoir des Asaara, mais il lui paraissait important de retrouver ses compagnons en étant en pleine forme, eux qui auraient peut-être notifié son absence.

L'occasion, également, de prendre le pouls quant à cette Cité qui semblait être le repère de l'ennemi, selon Manako...