Aujourd'hui était un jour spécial, nous avions été pour tous les membres de l'académie, convoqué par notre nouveau Raikage. Ma surprise avait été d'être convoqué par celui qui nous dirigeait, mais aussi par son âge, il n'était pas particulièrement vieux et je ne m'imaginais pas qu'un adulte aussi jeune puisse nous diriger, mais s'il avait la force et la volonté de le faire, alors pourquoi pas ?

Son discours nous avait été adressé au bout d'un moment, citant chacun de nos noms avant de commencer à parler. D'humeur naturellement joyeuse, mon visage perdit au bout d'un moment toute sa joie. Sans même m'en rendre compte, les paroles motivantes de celui qui nous gouvernait avait détruit ma motivation, non, elle ne l'avait pas détruit, je n'en ai jamais eu. Sortant du bureau sans rien dire, je partis m’éloigner pour réfléchir, sans un mot.

Je ne voulais voir personne, je ne faisais que réfléchir encore et encore. L'avenir de Kumo, hein ? Comment un être comme moi pouvait l'être, je n'étais bon qu'à mémoriser des trucs et faire cuire des nouilles. Je soupirais un instant alors que je m'étais posé sur un rocher, regardant mon ombre. J'ai beau faire semblant, j'ai toujours souffert de cette faiblesse, si seulement j'étais fort, si seulement j'étais si fort que je pourrais protéger quelqu'un alors peut être me sentirais-je mieux ?

Je cherchais ma voie, mais, pour un jeune adolescent tel que moi, c'était le plus dur. Aussi fort soit-il, aussi bon soit-il, lui qui disait que nous étions l’espoir de Kumo, de futur Shinobi… J’aurais voulu pouvoir le confirmer, lui dire que j’étais puissant, lui dire que je pourrais rendre fier mes parents, mais je n’y arrive pas, je n’arrivais même pas à comprendre pourquoi je m'obstinais autant. Je n'excelle nul part, être Shinobi me tirait même vers le bas.

J’aime la cuisine, mais j’avais l’amère sensation dont quelque chose n’allait pas. Je me convainquais tous les jours que je pourrais devenir Shinobi, mais sans cesse la vérité me revenait à la figure, me rappelant à quel point je pouvais être faible.

Une main se porta au niveau de ses joues puis de mes yeux, les essuyant péniblement. Peut-on m’en vouloir de douter et de faiblir ? Ne suis-je pas qu’un enfant après tout ?

Je finis par me relever afin de marcher un peu, pour me détendre, marchant péniblement avant de regarder le soleil se coucher. Je devais lui parler, lui demander de m'éclairer sur ses propos : il était le seul à être capable de m’aider dans mes doutes, personne ne pouvait parler à sa place.

Je me pressai de retourner au bureau du Raikage, mais m’arrêta devant la bâtisse, me rappelant mes yeux rouges suite aux larmes et celles-ci qui menaçaient toujours. Tentant de me calmer, de me reprendre, je tournai un peu sur moi-même avant de me lancer, gravissant l’endroit pour arriver devant la porte du Raikage.

Prenant mon courage à deux mains, je toquai et attendis son accord pour ouvrir celle-ci. Je m'adressais timidement, je ne souriais pas et j’étais terrorisé, pour moi, simple enfant, croiser le regard de la personne la plus importante de mon pays était effrayant : sûrement, aurais-je réagi pareil pour les chefs des autres pays, n’étaient-ils pas parmi les plus puissantes personnes du monde ?

« Raikage-sama... ? Est-ce que je pourrais m'entretenir avec vous, s'il vous plait... ? »