Sortant des goêles d'un pas énergique, un dossier sous la main, la blonde semblait anormalement anxieuse. Elle ne fit aucun détours et se dirigea droit vers sa destination : le palais du Mizukage, directement à son bureau, comme on lui avait demandé.


Arrivée à la battisse refaite récemment grâce à la mobilisation de la brume, elle annonça son nom et l'objet de sa visite, suite à quoi on lui laissa le passage, car sa visite avait été programmée.


En respirant un grand coup, elle tapa trois coups, et attendit qu'on l'autorise à entrer avant de pénétrer dans la pièce.


Le bureau du Mizukage. Elle n'avait pas eu beaucoup le loisir de s'y rendre depuis son arrivée à la brume. Oh, elle y avait bien passée un certain nombre d'heures en compagnie de Shiori pour créer le festival d'automne de toute pièce, mais tout cela remonte déjà à un certain temps.


Elle était face au Nanadaime cette fois, un homme intriguant à qui elle n'avait en réalité pas vraiment eu l'occasion de s'adresser personnellement depuis qu'il avait été nommé sur la scène, juste après sa prise de parole.


« Nanadaime-sama, vous devez vous en douter, je reviens tout juste de l’interrogatoire de notre prisonnier qui m'avait été confié. »



S'approchant de son pas discret si caractéristique, la demoiselle glissa presque jusqu'au bureau du sabreur, déposant délicatement le dossier qu'elle tenait sous son bras. Il renfermait naturellement la retranscription écrite de l’interrogatoire, ainsi que l'ordre de mission signé par la chunin.



« Les informations que nous avons su tirer de cet entretient sont, si elle s'avèrent vraies, d'une importance que vous peinez à imaginer pour le moment. »


Elle ne passa pas par quatre chemins, et annonça la couleur. Plantant son regard dans celui de Saji.

« Le vieillard à annoncé la présence d'un autre démon sur notre territoire, le démon renard. » Elle laissa un temps de pause au Mizukage, afin qu'il assimile cette information très lourde. « Le village court un grave danger, cette information ne doit pas tomber dans les mains de n'importe qui, et surtout pas … de L'homme au Chapeau. »


Après une autre pause, elle continua sur sa lancée.


« Il a également mentionné quelque chose sur les sabreurs, néanmoins, sauf votre respect, j'ai bien peur que cela doive attendre, vous trouverez néanmoins tout ce qui a été dit dans le dossier, et je suis à votre disposition pour toute question sur le sujet si vous jugez cela urgent. »



Enfin, la blonde laisser échappa un long soupir, détendant légèrement ses épaules.



« Mizukage-sama, je dédie toute mon énergie à apporter à ce village des renseignements de qualité depuis mon arrivée ici, mais ça, c'est du jamais vu. Il n'a pas voulu nous en dire plus, je pourrais sûrement creuser la question si vous m'en accordez le temps, mais l'urgence est à la préservation de l'information. Je suggère de placer le prisonnier hors de nos murs, sous haute surveillance. Je me porterais garante de sa protection si vous le souhaitez. »


Sure d'elle mais pas pour autant irrespectueuse, la chunin ne faisait que son travail. Elle était dédiée aux renseignements et aux informations depuis toujours. Le démon renard à Kiri ? C'était le scoop de sa vie, pas question de le laisser filer.

L’organisatrice du festival d’été que le Nobuatsu reconnut immédiatement fit son entrée dans la bureau, cette fois pour une question d’urgence capitale puisqu’elle allait certainement bouleverser la sécurité de Kiri et imposer de prendre des mesures importantes. Il se souvint que l’Hayame était assignée à l’interrogatoire du Conservateur en compagnie de Haise et de Miyuki, afin d’aborder plusieurs sujets, à savoir ce qu’il savait en tant que Dernier Gardien puisque le Saint-Père avait révélé lors du Sommet qu’il en était un, mais aussi sa relation avec les Sabreurs… puisque plusieurs années plus tôt, avant de se faire emprisonner, il avait exprimé son souhait de les rencontrer, pour des raisons encore inconnues à ce jour.

En feuilletant le dossier que l’informatrice lui remettait, il releva certaines citations de la bouche du Conservateur… qui affirmait que Kiri était en danger à cause du fait qu’il savait où se trouvait le Dieu Renard. Si l’on en croyait ses mots, et en se rappelant de l’objectif discuté lors du Sommet, l’Homme au Chapeau allait très certainement frapper afin de pouvoir retrouver le Dieu qui lui procurerait le chakra infini. Alors s’il connaissait bien la position de ce Dieu… Oui, il n’y avait aucun doute que la Brume n’avait jamais été autant en danger puisqu’ils allaient encore être une cible de l’homme le plus dangereux du Yuukan et de ses lieutenants.

— D’après ses propres mots, il sait où se trouve le Dieu Renard, mais rien ne nous assure qu’il se trouve à Kiri ou même à Mizu. L’Homme au Chapeau a besoin de lui extraire l’information car il est le Dernier Gardien qui sait où se trouve son objectif final, ce qui présente déjà une raison suffisante pour venir le libérer. D’où son avertissement.

En effet, tout ce temps le vieil homme avait gardé cette information… afin de se protéger derrière les murs de la Brume, cela expliquait pourquoi il s’était laissé emprisonner volontairement. Pour se sauver de “lui”.

— Bien sûr, je compte sur toi pour rester discrète à ce sujet. Les personnes qui protègeront la cellule du Conservateur n’ont pas besoin de savoir pourquoi ils le gardent, nous n’avons pas besoin d’inquiéter davantage la population. Ou risquer que cette information ne glisse entre de mauvaises mains.

L’idée de déplacer le Conservateur à l’extérieur de Kiri était déjà quelque chose que le Nobuatsu avait envisagé, il hocha de la tête en constatant que leurs esprits se rencontraient sur ce point. Il fallait épargner les dégâts au village, comme ce fut le cas lors de l’assaut du Collectif. Pour cela, déplacer la cellule à un endroit à l’écart…

— L’île d’Ue me semble une position parfaite pour défendre le prisonnier. Mafuyu devrait bientôt revenir de son voyage à Yuki, vous ferez équipe pour le surveiller.

Il accorda la requête à Atsumi qui souhaitait s’occuper personnellement de la surveillance, peut-être gagnerait-elle ainsi la confiance du Conservateur en le protégeant avec succès?

— Tu peux disposer pour le moment. Bon travail.