L’échec. Après ses nombreux apprentissages auprès de Yahiko, Hanae a fini par avoir l’habitude de revivre les étapes de ce type de leçons, commençant indéniablement par une série de tentatives non concluantes, menant peu à peu à une réussite, guidée par les conseils de l’enseignant. Ici, le professeur est un fanatique, plutôt grincheux, qui s’agace assez facilement face aux shinobis, ce qui n’améliore pas la situation. Mais après quelques jours, le quatuor semble s’approcher d’une réussite finale plutôt plaisante, et la Sendai le sent peut-être mieux que quiconque. Pouvoir sceller un Dieu, c’est une capacité qui va faire des jaloux… Du moins, cela en ferait si elle comptait garder ce savoir pour elle, ou en jouer pour obtenir un poste plus important que simple Lieutenant. Néanmoins, ce n’est pas son genre d’agir ainsi, et à ses yeux, la fin ne justifie pas les moyens dans tous les cas. Tout dépend des moyens.

Alors qu’elle sort de la pièce, après une journée passée à écouter les remontrances de Suzuri Wo, la rubiconde soupire longuement, avant de remarquer la présence d’Aditya, qui lui adresse d’emblée la parole. Elle ne peut qu’acquiescer à ses premiers mots, tant leur apprentissage est intense, et les pauses rares. Ce qui suit l’intrigue, mais la sauvage ne saurait refuser de parler à l’ami de Reikan. Si l’adage « Les amis de mes amis sont mes amis » ne s’applique pas vraiment à la flamboyante, il serait difficile de ne pas considérer l’Eiseinin comme tel, après qu’il lui ai sauvé la vie et montré son âme d’une grande pureté. Tout du moins, le peu qu’a pu en voir la Teikokujine.

« Oui, bien sûr, mais il faut savoir que je suis nouvelle, dans les rangs de l’Empire, malgré mon grade de Lieutenant. »

Il est vrai qu’elle occupe une place déjà importante dans les rangs de l’Empire, pourtant, cela fait à peine quelques mois qu’elle les a rejoints. Le manipulateur du bois commence alors à parler d’un clan maniant les mêmes capacités que lui. Ce clan n’est pas inconnu de la rubiconde, qui a affronté l’un d’entre eux à deux reprises déjà.

« Le clan Shinrin… sans doute. »

Elle laisse son ami terminer, et comprend que, bien au-delà de questions sur l’Empire, il s’agit surtout d’une proposition. Si la demande, en l’état, n’aurait jamais rebuté la jeune femme, le fait de préciser la présence de Reikan la pousse à dévoiler un sourire radieux, sincère, et surtout rare, chez elle. Pourtant, elle aurait tout à y gagner à dévoiler ses jolies dents, son visage devenant bien plus agréable à regarder qu’il ne l’est déjà.

« Reikan a donc réussi à rassembler le clan… C’est merveilleux. Je me demande s’ils sont aussi à Kiri… »

Depuis la lettre de la féline, c’est la première fois que la rougeoyante repense à ses parents adoptifs. Ils ont beaucoup souffert à cause d’elle, et si la bonne chose à faire serait de les revoir, elle a encore trop honte de ce qu’il lui est arrivé pour le faire.

« Bien entendu, ce serait un plaisir de vous accueillir, Reikan et toi. Je pense que grâce à la coalition, il sera plus aisé pour vous de vous rendre à Urahi. Par ailleurs, j’ai pu rencontrer un membre de ce clan, du nom de Shinpachi. Cela pourrait être un premier lien sérieux. »

Voilà tout ce que la rubiconde peut faire pour aider, dans l’absolu.

Il est ironique de voir la facilité avec laquelle Hanae s’ouvre à Aditya, en sachant qu’il s’agit d’un homme. Pourtant, les raisons de cette confidence peuvent être aisément trouvées. Le blond est un ami proche de Reikan, et ce seul fait peut en faire une personne de confiance, mais il est aussi celui qui l’a sauvée, alors qu’elle revenait de son affrontement contre son actuelle plus puissante invocation, dans une forêt que nul ne saurait trouver sans son aide, désormais. Néanmoins, ces raisons étant très valides pour considérer l’aisance de la rubiconde à s’adresser au Kirijin, la vraie raison se cache plutôt derrière l’attitude générale de l’Irounin. D’un naturel posé, il inspire forcément la confiance, et attise la sympathie. Les autres points cités n’ont fait que simplifier le constat de la flamboyante sur cet ami venu d’un autre pays.

« Les idéaux de l’Empire ne sont pas mauvais, même si la façon de le mettre en place est un peu… particulière. Mais je ne suis pas là pour faire la propagande au nom d’un homme que je hais. »

Si l’idéal de Yamanaka Rei rejoint celui d’Hanae, elle n’en oublie pas son ressentiment à son égard, et ne cautionne pas non plus la vision que le fondateur a de son propre empire. Unir le Yuukan peut se faire par la diplomatie, et sans pour autant forcer tout le monde à changer du tout au tout. Si le but est d’éviter les guerres et les bains de sang, la parole doit passer au premier plan, avant la violence. L’exemple donné par le manipulateur d’esprit n’est pas très réjouissant, mais en se basant sur le passif entre Hi et Kumo, la Sendai a du mal à totalement condamner les motivations de l’ancien Lieutenant de l’Homme au Chapeau. Les mots du maître des bois sortent la jeune femme de ses pensées, et son cœur accélère légèrement. Si ses parents adoptifs se trouvent à Kiri, alors cela lui donne une raison de plus d’y faire un tour, prochainement.

Les rubis de la sauvage se posent alors sur le rouleau exhibé par son interlocuteur. Un rouleau de technique vierge… Les mots entrent en résonnance avec les pensées de la rougeoyante, qui voit immédiatement où le brumeux veut en venir. Cela lui arrache un sourire, ainsi qu’une remarque plutôt taquine.

« Hm… Je pourrais accepter, en remerciement pour m’avoir soignée, lors de notre rencontre, mais ce serait très simple. Avant de le faire, je voudrais m’assurer que tu es un bon ami pour Reikan. Vois-tu où je veux en venir ? Je te laisserai une de mes techniques, si tu me prouves être assez fort pour la défendre… »

Même si elle n’en a pas besoin, du fait de sa lignée puissante. Cependant, Hanae souhaite voir de quoi est capable Aditya, et il lui fallait une raison pour le demander. Qui sait, peut-être qu’il pourrait être un allié de taille dans son projet de paix ? Cherchant rapidement un endroit assez grand pour ne pas risquer de détruire des arbres bien plus âgés que leurs grands-parents respectifs, elle invite son adversaire momentané à la suivre, et se tient prête à en découdre, de manière amicale bien sûr.

Si Hanae aurait légitiment pu douter de la propension d’Aditya à accepter ce combat, elle n’en est pas pour autant surprise de le voir accepter. Le jeune homme ne donne pas l’air de se battre sans raisons, néanmoins, s’il est aussi fort que l’estime la rougeoyante, alors le Kirijin n’est sans doute pas non plus ignorant de cette pratique que l’on nomme habituellement « entrainement ». Les deux amis s’éloignent ainsi du lieu de l’apprentissage du Kinjutsu pour se retrouver dans un endroit plus propice à un échange de coups. Il est évident que contrairement à certaines personnes comme Shinpachi ou Gozen, le ninja médecin lui faisant face aura moins tendance à terraformer les environs, et de son côté, la Sendai éprouve un certain respect pour ce lieu, elle évitera donc d’user de jutsus pouvant le défigurer.

Celui qu’il ne faut pas non plus défigurer, c’est le bel homme aux boucles blondes qui lui fait face, car il est un ami proche de celle que la rougeoyante considère comme une sœur. Un sourire se glisse sur ses lèvres lorsqu’elle y réfléchit. Bien entendu, ses capacités ne seront pas dévoilées dans leur ensemble aujourd’hui, cela n’a pas d’intérêt, et dans l’état actuel des choses, le shinobi de la Brume ne craint pas vraiment d’être mortellement blessé. Sera-t-il simplement touché par une attaque de la sauvage ? Tout reste à démontrer. Une autre inconnue titille la Teikokujine : s’agira-t-il d’un affrontement axé sur du Ninjutsu, ou plutôt du Taijutsu ? Un élément relie également ces deux compères venus apprendre une technique interdite de ce domaine. C’est d’ailleurs ce qu’a choisi le ninja d’outre-mer, alors qu’Hanae lui laisse gracieusement l’opportunité de lancer les hostilités.

« Je vois, un sceau… »

Dit-elle alors que l’espèce de tatouage lié à la technique de son adversaire du moment se répand, et que ses propres mains se lient pour activer – déjà – une sorte de carte secrète. Bien évidemment, une esquive aurait été possible, avant même que cela ne touche, mais pourquoi avoir recourt à des moyens si dénués de stratégie d’emblée ? Tout aurait été différent en cas d’attaque distante facilement identifiable, mais ici, c’est une autre histoire. Du chakra pur sort d’un sceau situé dans sa paume et vient recouvrir sa peau, pour absorber d’éventuelles entraves, comme celle représentée par le Fuinjutsu d’Aditya.

« A mon tour… »

Après deux mudras, Hanae profite de la proximité entre les deux pour placer un sceau sur l’avant-bras de son partenaire d’entrainement, afin de déclencher une explosion. Celle-ci sera mineure, et réussira au mieux à déstabiliser le blond s’il l’encaisse, mais elle en profite pour reculer de quelques pas durant ce laps de temps. Ces pas ne seront possibles que si le Kirijin est réellement touché, ou qu’il la laisse faire…

résumé:

Alors qu’Hanae tente de s’éloigner d’Aditya, ce-dernier vient frapper le sol, ne laissant que peu de solutions à la jeune femme à cet instant. Si la force n’est pas suffisante pour la blesser réellement, cela la projette dans les airs, la rendant vulnérable à un assaut. Effectuant alors une série de signes en espérant pouvoir contrer l’assaut de son ami. Mais il n’en est rien, et cela n’empêche pas son camarade Kirijin de continuer son enchaînement, rendant cette fois-ci inutilisable la partie haute de son corps. Au même instant, un clone se présente à côté de la jeune femme. Assez vite, donc, Hanae se retrouve privée de ses bras, et donc de ses mudras, avec pour seul allié ce clone qui attend son heure.

Retombant au sol lourdement, la Sendai se relève avec la seule aide de ses pieds, d’un mouvement digne d’un ninja, et voit déjà le jeune homme l’assaillir avec une autre attaque, un… scalpel, digne d’une médecin ninja. Si elle aurait aimé éviter cette attaque, plus encore que les deux premières, il faut avouer que la rapidité d’exécution est trop grande pour cela. Aucune esquive de possible, mais elle n’est plus seule, et même en l’absence de ses bras, la rubiconde ne se laissera pas faire. Son clone réagit plus vite et utilise un fouet pour attirer l’original vers elle, afin que cette dernière ne soit pas heurtée par la technique possiblement très dangereuse pour son intégrité physique.

Cela a peut-être suffi à éviter l’assaut, mais la proximité et la rapidité d’enchaînement est telle qu’il n’est pas aisé de le dire. Le double enclenche déjà une autre technique, permettant de rompre ce sceau aussitôt sa maîtresse à son contact, puis se tient en position de défense devant la rougeoyante. Le combat ne fait que commencer, et n’a pas vocation à durer longtemps, mais Hanae a déjà décidé qu’Aditya est digne de posséder l’une de ses techniques. Peut-être même… que s’il montre ses talents de charpentier, alors il aurait un cadeau de sa part. Un certain objet dont les membres de son clan feraient bon usage.

« Je pense que le Fuinjutsu a eu son moment de gloire… Et si tu me montrais tes talents en matière de Mokuton ? »

Cette phrase n’a rien de provocatrice, mais avant d’envisager de lui faire don d’un objet de valeur, la flamboyante souhaite s’assurer qu’il a les moyens de maîtriser un tel arcane.

résumé:

Très vite, ce qui s’apparentait à un combat de Fuinjutsu a évolué vers quelque chose de plus varié, de plus global, qui a donné l’idée à Hanae de proposer un défi forçant Aditya à montrer ses talents avec le Mokuton. Cela est notamment lié à la récente acquisition d’un rouleau marqué d’une technique de cet art, que la rougeoyante aurait déjà vendu si elle l’avait pu. Néanmoins, désormais au courant de la maîtrise du bois de l’Eiseinin, l’idée de le lui transmettre lui paraît plus judicieuse. En effet, n’étant pas particulièrement avide, la Teikokujine se moque de la perte pécuniaire liée à ce gracieux don.

Cependant, la réponse du jeune homme est assez inattendue, mais fait sourire la rubiconde. Alors que ses échappatoires se limitent rapidement, avec une sorte de dôme miniature de bois l’entourant, la Sendai voit son ami se déplacer rapidement vers elle, toujours armé de son scalpel. Une arme de ce type ne doit pas laisser de grandes blessures, mais tant qu’elle a une opportunité de s’échapper, la Kazejine l’utilisera, et avoir déjà subi de plein fouet le sceau du Kirijin était plutôt humiliant pour une femme aussi fière qu’elle, alors autant en rester là sur les échecs.

D’un mouvement rapide et fluide, elle s’écarte de la trajectoire de l’arme, puis réalise quelques mudras pour s’envelopper d’une belle armure de chakra pur. Profitant de l’impasse proposée par le très bon ami de Reikan, la jeune femme se rend vulnérable à la prochaine attaque, mais ne se prive pas de prévenir Aditya, qui pourrait aussi bien l’attaquer de nouveau, au risque de se retrouver totalement vulnérable à l’attaque venant de son dos.

« Derrière toi. »

La copie ayant profité du temps laissé par le dernier échange pour contourner la structure de bois se retrouve derrière le manipulateur de Mokuton pour lancer ce qui peut être un dernier assaut : le but est de forcer le Mizujin à montrer une défense faite de bois. Même si la structure bloquante est elle-même de telle facture, cela ne suffit pas, il faut que le jeune homme montre la solidité de son bois. Le double effectue des mudras, puis relie ses mains avant de les écarter rapidement. Une sorte d’écran de chakra pur s’y forme, duquel sont projetés des dizaines de projectiles rouge, tranchants, visant à blesser les deux personnes se trouvant dans le piège « mortel ». Les blessures seront évitées, du côté d’Hanae, grâce à son armure, et même sans défense, elles seront de toute façon minimes. Mais ce que souhaite la Sendai, c’est de répondre à l’invitation du blond.

résumé:

Le fait qu’Hanae prévienne Aditya de son attaque n’a rien d’une sous-estimation du Kirijin. Elle ne doute pas une seule seconde de sa force, et cela peut être ramené à une forme d’amitié, que de ne pas tenter d’attaque en traitre dans un simple échange cordial. La blessure au bras du jeune homme est déjà suffisamment sérieuse pour ce genre d’affrontement, à ses yeux, pour ne pas en plus en rajouter une couche, sur un malentendu. Alors que le blond se défend parfaitement de l’attaque – bloquant les projectiles qui auraient pu filtrer jusqu’à elle par la même occasion – et crée deux clones, la rubiconde maintient son armure en place pour la suite des événements.

L’un des doubles se dirige vers la fausse Hanae, tandis que le Mizujin crée un dragon de bois qui fonce droit sur la Sendai, toujours restreinte dans le demi dôme de bois. Les précédents enchainements, et la légère fatigue commençant peu à peu à montrer le bout de son nez, l’empêche d’ériger une défense supplémentaire en plus de celle qu’est son armure, pour s’assurer de ne pas être ne serait-ce qu’égratignée. Ainsi, elle met ses bras en opposition, pour se protéger, et le choc entre le bois et le chakra produit un bruit semblable à un os qui se fend. Mais ce ne sont pas ses os qui rompent : l’armure se fissure, jusqu’à craquer et voler en éclats. Le dragon perd de son panache, mais parvient tout de même à entailler les bras, épaules et hanches de la Teikokujine, qui pose un genou à terre.

Se relevant avec une légère difficulté, la jeune femme prépare une nouvelle série de signes avant de placer ses bras totalement alignés, pour expulser du chakra autour d’elle. Cela a pour effet de retirer le chakra du dôme, et ainsi le faire s’affaisser jusqu’à retourner à la terre. Elle soupire ensuite un bon coup et s’adresse à son ami d’outre-mer.

« Je pense que l’on peut s’arrêter là, j’ai assez vu de quoi tu es capable. »

Ses plaies laissant le sang couler légèrement, elle ne s’y intéresse pourtant pas. Bien que, comme tout humain, Hanae ne soit pas indifférente à la douleur, on peut dire qu’elle n’est pas effrayée par quelques entailles.

« Bien, pour ton rouleau, j’avais dans l’idée d’y placer une certaine technique… assez similaire à celle avec laquelle j’ai blessé ton bras, mais un peu plus forte. »

Alors qu’elle attend l’approbation d’Aditya, pour s’exécuter, elle attrape un objet dans sa sacoche de projectiles, et le tend au Kirijin :

« Et voici l’autre récompense. J’espère que tu en feras bon usage ! »

Une fois la technique scellée dans le parchemin et l’autre rouleau transmis, le duo peut aller se reposer avant d’attaquer une nouvelle leçon de Fuinjutsu…

résumé: