Seuls les plus sages de Kiri connaissaient la tenue de cette réunion secrète, sous un des planchers des grands Dojos. Ces quelques décisionnaires ne souhaitaient en aucun cas devenir le premier Mizukage et représentaient sans aucun doute les meilleurs avis pour trancher sur l’élection à venir. Fallait-il véritablement qu’il y ait une élection d’ailleurs ? Des interrogations semblables tentaient de se démêler ce soir…

« Ne pas nommer un Yuki, c’est trahir l’essence-même de Kiri !
─ Mais vous semblez oublier que Kiri a justement été fondé pour accueillir tout ninja fidèle à Mizu no Kuni ! Arrêtons de croire qu’ils doivent tous quelque-chose aux Yuki !
─ Peut-être devrions-nous nous reposer sur la sagesse de celle que l’on surnomme « Mamie Seringue »...
─ A cette sorcière ?! Et puis quoi en-
─ Il suffit ! »

Une voix avait supplanté toutes les autres, de par son volume et surtout sa nouveauté. Tous les décisionnaires réunis ce soir se retournèrent vers l’arrière et fixèrent l’homme qui venait de rentrer. Imposant par sa morphologie mais surtout par celui qu’il représentait, le conseiller du Seigneur de l’Eau s’approcha.

« Il ne me semble pas correct vis-à-vis de nos ninjas de les considérer de la sorte. Nous sommes réunis ce soir non pas pour rabaisser nos hommes, mais pour en hausser le plus digne au titre de Shodaime Mizukage. Et c’est ce sur quoi notre Daimyô m’a demandé de veiller. »

Alors qu’il scrutait le regard et l’attitude de la demi-douzaine, il prit chacun des documents qu’il pouvait trouver sur leur table. Sans surprise, bon nombre d’informations sur les possibles candidats s’y trouvaient.

« Je vois que vous soulignez la connaissance criminelle pour l’un, l’expérience pour l’une, la volonté d’un autre ou le sang-froid d’un dernier. Je ne remets pas en cause vos pré-sélections, mais vous oubliez une chose : Kiri est un village militaire. Son futur chef doit avoir une chose avant toute autre… »

Raonaka Ao lâcha les documents et tourna le dos aux autres personnes présentes ce soir.

« … la force. »

Sans hésitation aucune, il se mit à rejoindre la porte par laquelle il était entré à peine quelques courtes minutes plus tôt. Toujours sans adresser un regard, il fit part de ses ordres.

« Demain, faites libérer l’ensemble des Dojos, et faites venir l’ensemble de vos candidats. J’arbitrerai leur combat, et nous rendrons ensemble notre décision. »

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