Le temps n'était plus au doute. Le temps n'était plus aux autres. Elle devait les retrouver. Vite.

La Chinoike s'affairait à préparer ses équipements pour ce qui serait un long voyage. Un jeune shinobi iwajin lui avait été donné en patûre pour "l'aider" mais quand bien même elle avait pu voir sa détermination lors de l'affrontement face à Yonbi, elle n'était pas certaine qu'il lui serait utile. C'était juste une manière pour le Jonin de montrer qu'Iwa acceptait de l'aider malgré la situation.

Tant pis pour les samouraïs en fuite, tant pis pour le voyage à Kumo, tant pis pour son accord avec Kiri. Elle avait plus important à faire. La vie de sa mère et de son frère étaient en jeu, elle devait les pister au plus vite, les retrouver, les mettre à l'abri. Définitivement. Elle ne pouvait faire confiance à personne désormais. Elle était de nouveau seule. Seule avec du monde autour.

Le temps n'était plus aux autres. Équipée, elle alla attendre le chunin au point de rendez-vous. Il n'avait pas sû leur trouver des chevaux. Dommage. Elle aurait espéré pouvoir économiser ses forces. Ils courraient alors.

« Tant pis. On part quand même maintenant. »

Les informations qu'elle pourrait trouver se situaient à plusieurs jours de la cité de la Roche. Et dire qu'elle n'avait pas eu immédiatement l'information, que ce foutu Jonin avait bien attendu qu'elle aide à vaincre le Démon à cinq queues pour eux avant d'enfin la trouver. Comme par hasard. Elle souffla un grand coup pour se remettre les idées en place, pour arrêter de broyer du noir. Elle ne pouvait se permettre de se perdre ainsi. Pour eux.

Avec le chunin, elle fila au nord, vers là où étaient les réfugiés, vers là où était le témoin. Lui saurait. Il lui indiquerait où chercher. Sans doute sa mère était-elle allée le voir aussi. Elle doutait pouvoir la rattraper. Taka, si elle était petite, n'aurait aucune limite pour retrouver son fils disparu. Katsuko savait à quel point elle avait souffert, autrefois impuissante face à son mari. Elle ne lui en voulait pas, mais elle savait parfaitement que jamais plus la femme aux cheveux blancs comme neige laisserait ses enfants dans la douleur ou la peur sans les aider. Elle avait trop cédé.

Pourtant, l'instinct de l'Informatrice le lui hurlait. Cette fois-ci, sa mère aurait dû l'attendre. C'était donc muée par une terreur cruelle interne infinie qu'elle commença son dernier périple vers sa famille.

Son dernier voyage solitaire vers l'avenir.