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Prélude à l'indifférence _ PV Chokoku Diao

Isaïe
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Dim 5 Aoû 2018 - 14:14

Le sacre de l'indifférence, un socle de l'amertume, en foisonnant des signes d'une mésentente, me protégeait des affres de l'affection. Lorsque je recevais le message officiel du clan Chokuko, je n'étais pas dupe de sa raison et de son initiatrice. Diao avait manigancé pour me faire venir officiellement à son domaine. Une princesse exige, un roturier obéit. La déconsidération était ainsi totale, car elle me renvoyait à la bassesse de ma condition une nouvelle fois, tandis que par mansuétude, respect et largesse, je n'avais cherché à la protéger de moi-même. Maintenant fiancé, outre que j'étais terriblement vexé qu'elle soit intervenu dans mon duel avec son amant, j'avais éprouvé un profond dégoût de la voir se soumettre de force pour me maintenir en vie. Comme si je ne pouvais m’élever et me défendre sans elle. Puis, lorsqu'elle découvrit une infime parcelle des horreurs que j'ai traversée, et qu'elle s'enfuit en ne pouvant les supporter, j'avais accepté de l'aimer à longue distance, pour ne pas lui faire plus de mal que je ne voudrais. Savait-elle qu'elle était la seule que je ne pourrais pas sacrifier finalement pour mes ambitions, et c'était bien là tout le problème. Cette indifférence que je lui renvoyais n'était pas dû à une déconsidération de sa personne, mais bien à une profonde affection.

En temps normal j'aurai refusé cette convocation, je n'y aurais même pas répondu. Mais le protocole exigeait que je m'y soumette, et j'avais au moins la curiosité de savoir comment elle avait convaincu les bobos de son clan de me mander moi à leur domaine, alors que ni mon nom ni mes actes ne permettaient de m'ajuster sur une quelconque valeur d'importance. Ma fierté, mon ego... elle s'en jouait, et c'était de mes traits de caractère qu'elle devait le plus détester, pourtant sans tout cela, aurais-je envie encore de servir d'exemple et d'être la plus sainte et angélique représentation de la condition humaine, ce souci de perfection de ma personne n'était-il pas ce qui me faisait vivre encore aujourd'hui pour le salut de tous.

Puisqu'elle me faisait venir par un tel subterfuge, sans que je ne comprenne véritablement les intentions qui se cachaient derrière d'ailleurs, ce serait le plus solennellement que je me rendrais à elle. Je me vêtis donc de mon armure, à fin de me présenter aux membres de son clan, comme si je venais pour une mission, après tous une convocation était un ordre, alors je suivais les ordres et ne venais pas en tant qu'ami de la princesse Chokoku, mais en tant que Shinobi d'Iwa qu'un clan important appelait à venir se présenter.
Armuré, c'était finalement le plus vrai du moi-même qui se présentait, l'élégance princière n'en était que décuplée et j'avais fait dessiner cette armure expressément pour représenter quelque chose de subtilement noble. La blancheur et la sainteté ne s'en trouvaient que sublimées par la grâce que le maintien de mon corps se procurât sous le harnachement de l'armure. Celle-ci m'obligeait, en effet, à me tenir constamment droit, et parfaitement aligné, elle me rehaussait par la lumière du soleil qui luisait sur son polissage qui se voulait au plus clair possible.

Prélude à l'indifférence _ PV Chokoku Diao X2kd

Ainsi, lorsque j'arrivais devant la porte du domaine, le casque sous le bras, et que je faisais frapper la poignée pour m'annoncer. Je me présentais sous le plus beau des jours, le visage imprégné de grâce et d'innocence, égal au premier que je découvrais à Diao autrefois, mais sans savoir qui m'ouvrirait cette porte. Peu m'importait qui m'ouvrirait en réalité, je savais déjà comment réagir, si je n'étais pas noble, aucune de leur coutume ne m'était étrangère. C'était donc d'un beau sourire, ce sourire particulier et inimitable qui était le mien, que je me présentais au premier individu qui ouvrait.
  • -Sainan Gi — Tenshi. Je réponds à la convocation du clan Chokoku. Disais-je mélodieusement et suavement en m'inclinant sans oublier de faire une révérence aussi gracieuse que digne.


Le timbre d'une voix androgyne et nonchalante accompagnait l'ensemble pour offrir une note indélébile de fébrilité ferme, comme de l'eau en sommeil, à toute personne susceptible d'entendre ma voix ou de croiser simplement ma personne. La fierté se faisait au centre de mon éloge, j'y affirmais toute l'indifférence que j'éprouvais pour ce clan, pour ceux qui le composaient, et cela sans avoir l'air pourtant arrogant ou hautain. Toute la subtilité de cette présence supérieure passait ainsi par les mesures de l'éloquence et une affirmation réelle de sa sagesse et de sa force, au moindre geste accompli, au moindre son lâché. La démonstration atteignait un degré de perfection que je n'avais encore jamais égalé, et intérieurement, je n'en jubilais pas, je me disais qu'avoir coupé ce lien si cher pourtant à mon cœur, était la meilleure de mes décisions.




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Hyûga C. Diao
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Lun 6 Aoû 2018 - 16:12
L'Émoustillement se faisait ressentir dans le domaine, observant du coin de l’oeil mes cousines accourir vers l'entrée, je souriais doucement. Tenshi avait donc répondu à l’invitation, ce qui me surprenait, je m’attendais presque à ce qu’il me renvoie un mot pour me dire d’aller me faire voir, mais soit, c’était encore mieux ainsi. Assise sur la terrasse, sirotant la boisson amère et tiède, j’attendais la tasse entre mes mains qu’on me le conduise. Protocole classique et c’était princier, chevaleresque qu’il nous fît face. Nous oui. Mon oncle et tuteur, véritable inquisiteur de tout ce qui se passait dans ce clan, l’attendait aussi de pied ferme. Ses mains croisées sur la table, il le toisait silencieusement et comme c’était comme ceci que cela devait se passer, silencieuse, je continuais de siroter mon breuvage comme si j'étais absente de cette scène. On m’avait convié seulement pour observer de toute façon, une leçon de gestion clanique qu’il avait dit en se servant de moi comme appât au final pour attirer le Sainan. Un mouvement de bras et il le conviait alors à notre table après avoir jugé qu’il en était digne. Cet homme était tout un concept.

_”Bienvenue Tenten, te voilà enfin en qualité d'invité officiel aujourd’hui.”

Sourire amusé, on me foudroyait du regard du côté du plus vieux qui savait toujours tout-à quoi bon faire semblant, quant au plus jeune… Halala, j’avais l’habitude d’être maltraitée par les hommes de ma vie. Au moins je savais qu’ils m’aimaient et ça suffisait. Le vieil homme s’impatientait très vite, alors il n’usait pas de simagrées et faux semblants entrant tout de suite dans le vif du sujet, ainsi il poussait vers le “Prince” un dossier à la couverture de cuir, aux finitions soignées. Un nouveau geste pour lui indiquer de s'y intéresser à sa guise tandis qu'il était servi comme un roi a sa convenance.
Prélude à l'indifférence _ PV Chokoku Diao 250?cb=20160411101839&path-prefix=it

_”J’ai ouï dire qu’un nouveau clan s’implanterait sur nos terres.“ En lisait dans le regard de cet homme une expertise pour tous les sujets sérieux. “ Comme tous dans ce village, un de mes futurs clients.” Affirmait il avec sa prétention singulière, mais tous à Iwa, du moins dans la finance savaient qu’il pouvait se le permettre à ce niveau. “ Ainsi donc, boire autour d’une table pour converser avec son “représentant”, futur “leader”. “ Posait-il sous une intonation donnant le doute entre le questionnement et son affirmation. “ … était plus qu’aviser. Pour nous deux.” Apposait-il encore.

Sans le laisser réagir à cela, car il savait que le protocole obligeait les gens bien éduqués à ne pas couper leur hôte, un test surement, il enchaînait sur le fait qu’il avait eu quelques échos sur les Haut-jardins et une prochaine expédition. Il soulevait alors le problème financier évident et offrait la solution sans insulter son intelligence sur le fait que cela aurait un prix. Il ne s’agissait pas de charité.

_”Je n’ai la place raisonnable que pour deux héritiers.” Il abreuvait sa gorge, sans une once d'émotion ou de remords à dire la suite. “ L’un d’eux à déshonorer mon nom, porte le faux sur notre clan, mais vit, car j’ai fait serment de protéger mes enfants. Envers et contre tous. ”

Il déposait une main sur ma tête, moi sa fille adoptive dont il avait fait une princesse, une héritière en solution de secours au cas où mon frère le décevrait.

_”Mais une place se libère si vite.”

Il se levait simplement, lui laissant les possibilités de rentrer dans les hauts rangs en quelques signatures, un seul acte valant mieux que les mots pour le tuteur sur le respect qu’ils pourraient à l’avenir se porter. Il avait presque marier sa fille au Hyuga donnant les dernières clés de son influence à notre clan, lui pour lequel il oeuvrait coeur et âme. Le devoir de celui qui le dirige qu’il m’avait appris. Un prix très reluisant, mais fait de lourd sacrifice. J’avais mal au coeur de rester silencieuse à la proposition de l’assassinat de mon frère de sang, mais pourtant, si le coeur s’en offusquait, la nature égoïste et avide n’avait aucun remord. Il avait scellé son sort en échouant pour les beaux yeux d'une femme. Et au final, c’était au profit de mon autre frère. Sans un mot, alors que le maître Chokoku s'éloignait satisfait, ne cherchant pas de réponse directe. Si tu refuses dégagé, si tu acceptes fait. Il était ainsi. Mon regard cherchait celui du Sainan pour s’y fixer. Voilà la vraie face de l’ange, immaculé que par ses traits. C’était la barbarie de sa scène qui m’avait trouble, pas le choix, ni l’acte, peut être que cette fois encore, sans mot, il serait à même de le comprendre. Nous étions tristement semblables.

_”Est-ce que tu veux toujours être mon frère Tenshi ? ”

C’était la toute la base de l’histoire pour la suite. J'étais et je serais toujours l’héritière avant tout, au-dessus de moi et tous mes intérêts il y aurait ce clan peuples d’ingrats à mon sujet, mais je ne voulais pas être aimé d’eux, juste leur offrir le mieux pour avoir eu de l'utilité à exister. Qui pouvait le comprendre ?



Dernière édition par Chôkoku Diao le Lun 6 Aoû 2018 - 23:06, édité 2 fois
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Isaïe
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Lun 6 Aoû 2018 - 19:23

En tout est pour tout, j'étais accueilli de façon royale, tel un prince, on me conduisait dans le domaine et me traitait avec un immense respect. Même si je ne montrais rien de mon étonnement, je commençais à douter des intentions de Diao, car à quoi pouvait bien rimer tout cela ? Jamais à Iwa on ne m'a traité avec autant de déférence, et jouant pourtant parfaitement mon rôle, je me sentis plus proche en cet instant de ce à quoi j'aspirais à être que toutes les fois où l'on me flattait de tous les compliments.

J'avançais, le pas élégant, galvanisé et tenant mon rôle à la perfection, mais sans jamais cesser de me demander de quoi il en retournait. Je ne connaissais pas tant que ça ce domaine, mais plus je m'y enfonçais, plus j'avais l'impression que Diao n'était pour rien dans cette convocation. Cela ne lui ressemblait pas, quelque chose clochait. Même les serviteurs, quand je passais, semblaient me craindre, pourtant je me savais toujours complètement anonyme dans le village, on ne savait même pas que j'étais l'élève du sandaime car je n'en faisais pas vraiment l'étalage. J'arrivais dans un magnifique salon, quand je dis magnifique c'était peu dire, le raffinement et luxe étaient à l'honneur si on peut dire. Je ne me laissais pas impressionner, au contraire, je paraissais tout à fait à l'aise, menant toujours mon jeu du prince de la perfection sans la moindre difficulté. C'est là qu'un homme immense m’accueillait à sa table, où se trouvait, bien sûr, Diao....

Vu la stature de l'individu je comprenais immédiatement, il était le tuteur de Diao. Je penchais la tête malgré moi d'étonnement, et si à mon faciès, seul l'innocence et la fierté étaient traduites, intérieurement je me demandais déjà si je n'allais pas être puni pour m'être beaucoup trop rapproché de Diao. Une mise en garde peut-être ? L'homme avait l'air jovial et satisfait de me rencontrer, mais les vipères sourient toujours avant de mordre. "Tenten" qu'il m'appelait... Une seule personne m'appelait comme ça normalement, c'était Diao. Cet homme à la première phrase me faisait comprendre qu'il en savait déjà beaucoup, vraiment beaucoup sur moi, sur nous... Je prenais place silencieusement, parce qu'il m'y invitait, et me tenais à table en faisant preuve à mes manières de toute la noblesse dont j'étais le descendant, même si je n'en avais pas le titre. Un salut digne de la tête suivit d'une inclinaison du buste, suffisait à l'honorer, cet homme, du respect qui lui était dû. Lorsque je fus à table, cependant, je ne lui offrais plus qu'une glaciale neutralité, car sous ses airs, je sentais que ce qu'il avait à m'annoncer état gravissime, sinon il n'aurait pas fait tout ce manège c'était évident.


"Te voilà enfin en qualité d'invité officiel aujourd'hui"... Mes yeux s'entrouvrirent, il savait pour nos escapades, et il lançait un regard foudroyant sur Diao... Nous avions pourtant été très discrets, mais à croire qu'à Iwa, nul n'échappe à un regard, il y a toujours quelqu'un qui surveille quelqu'un... Je restais toujours silencieux, je sentais qu'il ne valait mieux pas intervenir et m'efforcer de conserver toute la dignité princière que je savais faire transpirer de moi. Venait cependant, ensuite, le choc... Que dis-je la commotion d'une nouvelle que je n'attendais pas. Il était au courant pour le projet d'unification des utilisateurs Mokuton... Sur ce sujet, il n'y avait qu'une possibilité qu'il l'apprenne, et ainsi je tournais un regard sur Diao, l’œil grand ouvert, et paradoxalement, sans déception sur les traits, dans le creux de mes yeux scintillant elle était bien grande. Il prenait de l'avance le bougre, car même si ce clan voyait le jour, rien ne disait que j'en serais le maître, les familles utilisatrice du mokuton étaient par tradition très fière, trop pour que je put présumer de cela. Mais je restais silencieux, ne craignant pas d'écouter la suite en fixant cet homme immense droit dans les yeux avec le plus grand sérieux.

Non content de m'avoir largement étonné, le Chôkoku, lâchait alors une bombe... Ma bouche s'en ouvrait légèrement, j'étais un instant désarçonné... Tant que je ne pouvais répondre sur le coup. Il me proposait ni plus ni moins de m'adopter, mais je devais tuer le frère de Diao en échange et conclure un accord à l'avance entre mon clan et le sien... Ma main se pressait sur mon casque, tant j'avais de la difficulté à analyser l'information. Mon esprit bouillonnait de réflexions, de questions, de réponses... Une place de prince au sein du clan Chôkoku... C'était une occasion en or, mais il me demandait de mettre à bas mon honneur en assassinat un homme qui ne m'avait strictement rien fait. Déjà que tous ceux qui me connaissait me savaient démesurément ambitieux, après un coup pareil, si cela se savait, je passerais pour le plus grand des comploteurs. Pesant le pour et le contre, je savais que j'aurai alors le rang pour prétendre à la main de Yume, que Takumi ne pourrait plus me regarder de haut. Plus personne en fait ne pourrait le faire. Mais la méthode valait-elle ce privilège ? Yoshitsune ne serait-il pas fou de rage que je court-circuite ses plans ? Je pouvais gravir une nouvelle marche de mon ascension, si facilement, mais cela impliquant de pactiser en quelque sorte avec le diable.

Le Chôkoku se levait de table et s'éloignait alors, me laissant dans ma commotion... Il n'attendait même pas ma réponse, comme s'il savait à l'avance laquelle elle serait... Je ne comprenais même pas pourquoi j'hésitais, moi qui étais prêt à tout normalement... Cette fois, il s'agissait d'un acte vil, que je n'aurai pas prémédité moi-même. Diao me rappelait à la réalité ensuite, en me demandant si je souhaitais devenir son frère. Je plongeais mon regard dans le sien. Était-elle totalement responsable ? Non je ne pensais pas cela. Mais pourquoi moi... Pourquoi me choisir moi quand tellement de candidats à Iwa, plus haut gradés, faisaient l'affaire. Qu'avais-je donc réalisé pour mériter ce privilège....
  • -Où est-il ?...


Ainsi j'acceptais... De qui parlais-je ? Diao le savait déjà... De son frère bien sûr. Je devais le trouver, et le tuer. Pourtant, même si j'acceptais, pas un sourire ne m'illuminait, et un timbre androgyne qui perdit toute sa mélodie pour se fixer dans la tristesse et le dégoût quand je lui répondais. Étrange paradoxe, j'étais heureux, mais en même temps, je me sentais sale, terriblement sale... J'étais désormais un peu moins innocent que je le voulais. Avec l'espoir que ce sacrifice soit un jour bénéfique aux civils, à tous les hommes et les femmes que je souhaitais protéger. Gravissime en effet, car pour devenir prince, j'allais accomplir l'un des plus pitoyables des méfaits. Là, avant même qu'elle ne me réponde, je renvoyais à Diao un regard terriblement désolé, coupable, parce que ce n'était pas ainsi que j'aurais voulu la servir, certainement pas. Mais le destin se jouait finalement toujours de moi d'une façon ou d'une autre, même dans la chance. Même pourtant à cet instant, je crois à force de le mimer, je semblais royale, je semblais angélique, je semblais impénétrable et inaccessible, c'est alors qu'il me semblait que Dieu et Diable, n'étaient pas différent, qu'en réalité, c'était la même entité, et que les dissocier fut la plus grande erreur de l'humanité... C'est ce que j'étais à cet instant, je crois — et pas franchement humblement ; J'étais un ange qui acceptait de devenir pendant un instant un démon.

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Hyûga C. Diao
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Mar 7 Aoû 2018 - 12:10
Nos regards s’étaient échangés et j’avais laissé faire, je lui avais laissé tout le temps et le loisir de réfléchir à sa guise. À sa question, simplement, je me relevais, sondant dans son regard un rassurement que c’était là vraiment ce qu’il voulait. Si Tenshi était ambitieux, il était avant orgueil et honneur, mais l’entrée dans la famille voulait être haute en tarif, lui demandant la concession que mon oncle savait vile et douloureuse. Jauger son intelligence en matière d'intérêt, s’il était un fils malin pour devenir mon meilleur allie, son successeur ou un imbécile à la justice aveugle. Cet homme pouvait tout donner et tout reprendre, simplement parce qu’il le désirait, avec ou sans raison, parce qu’il le pouvait, c’était la leçon qu’il venait de me donner. J’avais mal au coeur, la nausée. Pourtant pas une hésitation même salie d’un pareil acte assume.

_”Je vais t'y conduire.”

Chacun de nous avait probablement besoin du refuge de sa concentration, aussi silencieusement, côté à côté, le pas synchronisé, c’était dans l’ultime marche de notre amitié que nous nous rendions sur le lieu de sa mort. Une fois Shin mort, notre relation serait tout autre, seule la complicité perdurerait, mais le statut ferait de lui mon aîné, me ferait lui devoir le respect. Étrange dénouement. L’avait-il bien réalisé ?

Derrière les doubles portes que les domestiques nous ouvraient en baissant le regard ayant déjà reconnu et accepté le nouveau maître, se trouvait la silhouette massive du tuteur sur son fauteuil, le nez dans ses documents, il ne nous adressa aucune attention, continuant de lire son document actuellement à l’aide à haute voix. Les portes se refermaient sur nous, j’abandonnais Tenshi au seuil, tout en finissant le chemin pour rejoindre mon propre poste de travail. Mon oncle posait une question administrative et j’y répondais simplement comme si nous étions dans un autre espace temps. Le message lui paraîtrait-il clair ? À lui comme Shin ?

Ce dernier d’ailleurs, mon frère de sang souriait. Il fixa le jeune homme, son remplaçant dans les yeux éprouvant la volonté, avant de tourner son regard venant se perdre dans le mien, qui lui offrait de la douceur affective. J’aimais mon frère sans nul doute, mais il devait disparaître. Sans rancune. “Petite pute” se lisait alors dans ses pensées et son expression, mais cela semblait le faire rire, tandis qu’il offrait son attention encore au Sainan, arrogant en le toisant de haut. J’observais la scène sans m’en cacher, contrairement à mon oncle qui ne leur accordait qu’un coin de l’oeil tout en m’obligeant à suivre ses réflexions sérieuses dans son travail.

Ce qui devait arriver arriva.

Les portes grinçaient au coup de sonnette de mon oncle et les domestiques faisaient le ménage comme dans une fourmilière. Mon bureau et moi-même, prenions ainsi nos nouveaux emplacements à ceux qui jadis étaient à mon frère de sang, tandis que la nouvelle table de conseil, était faite entrée dans la pièce, déposée à la place de la mienne. Une façon de dire que j'étais devenue autonome, et qu’il lui apprendrait tout pour être puissant et riche à son tour. Les domestiques tiraient le fauteuil du Prince pour lui permettre de se poser, avant de se retirer. Le Chokoku n’avait pas arrêté sa fonction tout le long, à nouveau exposant un sujet à traiter à haute voix, sans sourciller, il tournait son regard vers Tenshi.

_”Alors fils, devons-nous accepter ou non ? ” Déposait-il simplement pour marquer au fer chaud la nouvelle réalité. Son discret assistant venait déposer le dossier sur la table de son jeune maître. “ Ah moins que tu ne veuilles te fier aux intuitions de ta petite soeur. “ Il me fixa, me dénonçant sans vergogne dans mes actes muets. “ Généralement, elles sont plutôt bonnes.” Son rire gras démontra qu’il était heureux d’avoir eu ce qu’il voulait. “ Ton frère n’a pas de temps à perdre, tu iras réaménager ses appartements Diao.” Concluait-il en continuant sa besogne. Et me levant, après un sourire avenant, je m'exécutais sans tarder.

Leçon deux : La réalité des faits est choisie par ceux qui dominent les mains qui devront retranscrire l'histoire. Ainsi des éléments peuvent n'avoir jamais existé, la pire des punitions possibles pour un être humain il parait.


L'homme n'aimait pas être déçu.
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Isaïe
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Mar 7 Aoû 2018 - 13:12

Un battement de cœur, juste un battement de cœur de plus, et je me trouvais hors de moi. D'apparence, un roi, intérieurement un enfant. Extérieurement, une honte... Diao, nos regards se croisaient, nous communiquions, et je tu savais, je sais que tu savais, que cette journée-là, cet acte, serait pour moi bien plus un échec qu'une réussite. Je voulais sauvegarder l'innocence, pour me faire pardonner du ciel mon ignominie. Je voulais rendre aux hommes la saveur du jardin d’éden, leur ouvrir la voie de la vertu et de ce qu'avait de plus l'humanité. Je savais que je devais tout sacrifier pour cela, et alors que pendant si longtemps, j'étais parvenu à ne jamais dépasser la limite, cette fois on me l'imposait. Était-ce une excuse ? Essayais-je de me déculpabiliser de faire ce que j'allais faire. Mon orgueil, ma fierté, mon honneur, tout cela n'aurait bientôt plus de valeur. Fille de la férocité, la guerre n'enfante que forfaits, meurtres et cruautés. Comment pourrions-nous espérer de recueillir la joie sur la terre puisque nous n'y semons que la douleur par la guerre contre nos frères et par le meurtre des animaux les plus doux ? Des meurtres par milliers s'appellent la victoire, c'est en lettres de sang que l'on écrit la gloire. Était-ce glorieux aujourd'hui ? Non... Mon instinct et mon âme me criait que non. Pourtant j'acceptais le forfait, j'acceptais l'humiliation.

Fixant Diao plus intensément encore, un œil pourtant si beau exprimait deux choses avec force, "je t'aime, je suis désolé", lui disait-il quand elle me répondait. Fichue ambition... Fichue ambition. Un monde parfait, avais-je promis, cette perfection était-elle d'abattre un homme pour lui marcher sur le corps afin de gravir les marches de mon destin ? La nature offre le triste spectacle de luttes fréquentes entre les êtres de même espèce, et de meurtres perpétuels entre les êtres de différentes espèces ; les uns pour se disputer une proie, les autres pour se nourrir. Mais l'homme est le plus meurtrier de tous ; il fait la guerre aux animaux pour les détruire et s'en repaître, et à ses semblables pour leur disputer la place, leur ravir une possession acquise, ou les réduire en esclavage. Haïssant tout cela, me voilà membre de l'un d'entre eux, ce qui me mettait au-dessus de la masse populaire, je le perdais pour les apparences du pouvoir. Comment, après cela, la retrouverais-je, la supériorité de mon cœur et mon âme sur mes semblables. La finesse de mon esprit, mon titre et ma force, n'y suffiraient pas.

La double porte s'ouvrait, et me réaffirmant, puisque j'avais choisi mon destin, je me trouvais un roi, sur un champ de bataille, celui de la vie et de l'existence. Je voulais prouver aux hommes que la naissance n'était rien, qu'être élu des dieux n'était pas cela. Peu importe que l’on soit de sang royal, noble ou modeste… à la guerre, ceux qui échouent meurent, c'était de cette vérité aussi qu'il s'agissait aujourd'hui. Il y a ceux qui aspirent à l’hégémonie du monde. Ceux qui consacrent leur vie à maîtriser l’épée. Ceux qui sacrifient leur vie la recherche de leur rêve… et ceux dont le rêve réduit à néant celui des autres. J'étais de la branche du dernier. Je l'avais choisi, pour la lumière, sur la monde, d'être le démon et son ombre. "Allons Tenshi", m’encourageais-je, "Tu ne le sais que trop, Là où tu t’enfuis, il n’y a pas de paradis". Toute ambition a un prix, le prix pour une trop grande ambition est la destruction, je ne venais débuter la mienne.

Je me levais, et entrais dans cette pièce, où je trouvais l'homme que je devais mettre à jamais en terre. L'ambiance était absurde, les domestiques, Diao, cet homme qui me vendait son fils sans se soucier de quoi que ce soient d'autres. Un homme détestable. Je posais le casque, du moins j'allais le faire, mais un domestique m'offrit de me tenir, et je le laissais faire. Mon "nouveau père" que je me voyais déjà assassiner tôt ou tard, ne nous regardait pas. Je laissais l'homme que je devais tuer et sa sœur se regarder un instant, tandis que je me tenais immobile, devant lui, à le regarder. Il n'était pas dupe, il savait pourquoi j'étais là, et l'observant, toute la pitié que je pouvais ressentir pour lui fondu. J'étais l'ange de la mort, le destin avait décidé pour nous, ce n'était pas que je te haïssais, que tu le méritais, car après tout, méritons seulement la mort quand elle vient ? Le toisant de haut, comme son maître déjà, je présentais toute la sagesse d'un roi, d'un prince, d'un shinobi. La majesté d'un ange pour dernier spectacle don existence, ainsi espérais-je lui offrir un moment de quiétude avant la fin. Aucune parole ne sortit, seulement un regard langoureux, qui ne lui demandait pas pardon, mais qui lui disait seulement "aller va, ce n'est rien". Je sortais ensuite la rapière, et le perçais droit au cœur, pour qu'il ne souffre pas. C'était ainsi, rapide, sans combat, son honneur. Tout ce que je détestais en réalité. Je rengainais aussi simplement que j'avais sortit l'épée. Je le regardais, mais je ne le regardais pas vraiment. Je regardais le vide, par-là un horizon fantasque qui n'eut lieu qu'à la limite immatériel de mes songes.

La suite était dérisoire. Il pouvait m'appeler fils, il était hors de question que je l'appelle père. Je ne l'appelais donc simplement pas, pour ne pas l'offenser. Et prenant la place qui soi-disant, désormais me revenait, il me faisait participer à ses affaires comme si de rien était. Quel homme malsain, lui, probablement, je prendrais un petit plaisir à mettre un terme sa vie quand le jour viendra. Jusque-là je tiens, à la perfection si je le pouvais, le rôle qu'il me donnerait.
  • -Je préfère me plonger attentivement dans un dossier avant de donner mon avis dessus si vous me le permettez. Pertes et profits ne calculent pas en quelques secondes. Lui répondais-je d'abord gracieusement, mais simplement.
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Hyûga C. Diao
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Jeu 9 Aoû 2018 - 0:22
Et les laissant à leur “tâche”, j'étais partie faire ce que l’on m’avait dit. Au final c’était un “cadeau” de me chasser pour me donner le loisir de “pleurer” mon feu aine, j’aurais apprécié l’attention, mais ingrate ou alors simplement trop intrigante, j’y voyais la une bassesse faite à mon ego. Comme si j'étais et serais toujours la petite fille faible qui se cachait à l’ombre de son frère. Le regard était vide, mais pas larmoyant pour autant, ou en tout cas, elles refusaient de venir, comme si je n’en avais même plus le droit. Après tout j’avais cautionné, regardé et refusé d’agir. Accepter son sort en somme. Mais en vérité je l'espérais un peu cette finalité pour Shin, il ne lui restait plus rien, si ce n’était que d’errer, ne méritait il pas que ce cauchemar s'arrête ? Qui pouvait en être juge vous me direz, et certes, peut être auriez vous raison.

Les heures suivantes défilaient alors en aménageant une aile inoccupée du domaine. Au moins il n’avait pas eu l'indélicatesse de lui offrir les appartements de Shin, ce qui aurait été malsain. Et tandis que je regardais à travers une fenêtre, les affaires de mon feu frère être conduites au même bûcher qui le consommait au fond du jardin, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à mon arrivée ici. Cette belle princesse rousse, fille de ma tante, le petit garçon joufflu et sans talent, fils génétique de mon oncle. Il n’y avait de la place que pour deux, mais combien jusque là avaient dû l’abandonner au prix de leur existence. Le bien commun il paraît.
Un long soupire m’échappait du nez, quel genre de créature étais je pour ne pas me sentir triste, mais simplement anxieuse pour l’avenir?

À la fin de leur séance, j'étais donc venue rejoindre le nouvel élément de ma famille, nous allions enfin bientôt profiter d’un peu d'intimité et en lui présentant ses locaux, qu’il pourra transformer à sa guise, une fois les domestiques sortis, je lui adressais quelques mots.

_ “ Ce n’est pas le meilleur des mondes dans lequel je t’ai invité, mais au moins nous sommes tous les deux.” Sourire. “ Inutile de préciser que tu peux faire tous les caprices que tu veux. Mais attention avec les héritiers, l’homme est sans merci.”

Prenant place sur la table d’invite de son salon, classique, je nous servais le temps, ici c’était l’usage qu’un prince se fasse choyer.

_ “ Et maintenant, que vas-tu faire ? Bien des choses ont soudainement changé.”

C’était peu de le dire en effet. Même un peu étrange.

_”Tu te rends compte que tu es mon grand frère désormais ? “

Je riais, mais c’était qu’il pourrait me gifler maintenant sans que je puisse broncher, en public du moins.
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Isaïe
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Jeu 9 Aoû 2018 - 22:13

La belle opération était consommée, moi Sainan Gi — Tenshi, anonyme parmi les anonymes, j'étais désormais héritier et prince du clan Chôkoku... Qui aurait cru que cela advint ? Jamais je n'aurais cru avoir ce titre dans ce clan, et je saisissais tous les avantages que je pouvais avoir à l'acquérir malgré tout. Le sang sur les mains se laverait-il par les actes qui suivraient cette nomination ? Nul ne pouvait en jurer, mais gravement et solennel, je me le promettais à moi-même, la mort et le sacrifice de cet homme ne serait pas veine pour l'humanité, sinon, ce serait trahir mon idéal, et mon rêve.

Cependant, les heures passant à déchiffrer des dossiers, je me savais déjà sur la sellette. Cet homme, ce seigneur de clan, s'il avait pu m'ordonner de tuer son successeur pour le remplacer, rien ne l'empêchait d'en appeler un autre pour me réserver le même sort. J'étais beaucoup trop au fait de noirceur humaine et aussi fin politique que tacticien pour ne pas voir la menace qui suivait le cadeau qu'il me faisait. Ainsi, sans me gêner, et enfouissant toute ma honte au fin fond de mon inconscient, j'envisageais déjà le moyen de me débarrasser de lui, le plus tôt possible... En attendant je lui offrais une nature docile et efficace, comme si je me tenais au rôle qu'il me destinait sans y opposer la moindre désapprobation.
Si je me permettais un peu, allons, disons de frimer ; j'en venais en songeant à ce que j'avais accompli en trois mois, à me dire que je finirais le jour de ma mort par disparaître dans ma propre légende. Un triste sort en réalité, que de mourir à la fois célèbre et inconnu de tous.
Aujourd'hui, l'on pouvait me juger pour mon ignominie, mais à bien y réfléchir, même si ce n'était que pour me convaincre moi-même que je n'étais pas un monstre. La nature elle-même, dans tout ce qu'elle a de violent et de laid, et de cruel, ne conserve-t-elle pas toujours plus d'innocence que chacun des saints du monde ? Je ne sais pas... Mais j'aimais à penser que j'étais pourvu de cette innocence-là.

Cette séance terminée, Diao nous rejoignait pour me conduire vers mes propres appartements. À la fois étonnant et pas vraiment, on me disait chez moi, quasiment maître des lieux, et pourtant je n'y avais mis les pieds que trois fois. Surtout, je n'ai jamais songé, même maintenant, à réellement m'installer dans ce domaine. Pouvais-je bien être désigné Chôkoku, que je n'en maîtrisais toujours pas pour autant leur art et leurs jutsu. Cette mascarade n'était qu'une affaire politique qui plus à terme, me donnerait un poids terriblement conséquent sur Iwa. Me laissant conduire par Diao, je découvrais tout de même de luxueux appartements, de quoi ravir n'importe quelle personne qui avait un certain gout matériel, mais croire cela de moi, serait bien mal me connaître. Je n'étais pas à l'aise, pas encore, même si j'étais en présence de Diao et de la domestique qui portait mon casque entre les mains. Je jouais toujours le rôle du prince, je le jouais presque à la perfection. Droit dans la pièce, balayant tout d'un regard indifférent, sauf Diao, que je ne pouvais plus regarder — pas encore. Car n'avais-je pas tué son propre frère ? Une certaine culpabilité me serrait, imaginant la peine qu'elle devait contenir pour avoir eu à accepter ce choix. Ce n'est qu'alors qu'elle me parlait, que je tournais enfin mon regard sur elle. Il était plein de compassion et de tendresse en réalité, comme si le lien était rétabli, et cela sans que je ne put me résoudre au contraire. Le destin nous poussait-il inexorablement l'un vers l'autre ? Ou bien était-ce seulement un désir si fort, que je me trouvais obligé de l'assouvir....
  • -Ce n’est pas le meilleur des mondes dans lequel je t’ai invité, mais au moins nous sommes tous les deux. Inutile de préciser que tu peux faire tous les caprices que tu veux. Mais attention avec les héritiers, l’homme est sans merci.


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La glaciale neutralité qui fixait mon faciès dans un profond et affligeant mutisme se nuançait subtilement vers un sourire en coin sur elle. "Mais au moins, nous sommes tous les deux"... Savait-elle que cette phrase n'exprimait pas qu'un mal pour un bien, mais aussi qu'elle exprimait par là aussi un besoin ? Moi... Elle n'en eut sans doute pas conscience, mais je me sentis flatter de me sentir utile à quelqu'un j'affectionnais autant. La grâce était désormais la définition de ma personne, quand je me retournais vers la domestique qui attendait au fond de la pièce, juste à côté de la porte. Pas à pas vers elle, la fixant droit dans les yeux de ce regard dont je savais fort bien l'effet qu'il procurait, je ne venais que me saisir délicatement de mon casque entre ses mains, sans ne lui dire directement un mot. Là, me retournant, mélodieusement je répondais à Diao, juste après avoir offert toute l'intensité d'un regard perçant sur cette domestique.
  • -Un prince... Des domestiques ne sauraient satisfaire mes caprices, parce que ce sont des caprices de princes. Apportez le breuvage préféré de la princesse s'il vous plaît. Demandais-je ensuite à la toute jeune femme qui nous servait et qui s'en allait réaliser mon souhait. Voilà, maintenant nous sommes tous les deux. Concluais-je en me dirigeant à la fenêtre.


Passant le casque sous le bras, j'en vins à me tenir près de cette fenêtre, pour contempler le jardin où nous passions elle et moi clandestinement habituellement. Une chose que nous n'aurions vraisemblablement plus à faire. Elle continuait de me parler pendant ce temps, et j'écoutais, mais sans la regarder. La charge émotionnelle était grande, et je me sentais toujours quelque peu humilié d'avoir finalement consenti à la bassesse que l'on m'imposa dans la pièce d'à côté. Cependant, je ne pouvais ignorer tous les avantages... Tout un clan et une fortune qui me tendait les bras, comme une putain aux cuisses ouvertes, tout cela s'offrait à moi d'un seul coup, et cela, il fallait le dire, je le pense, uniquement et surtout grâce à Diao. Dès lors, un sentiment de gratitude pour elle ne pourrait plus jamais me quitter. Mais assez dignement, faisant montre d'une grande noblesse en fait en tout et pour tout, du son par le mot, de la posture par le geste, je lui répondais en lui faisant comprendre que je n'allais pas me laisser griser par ce petit succès.
  • -J'étais ton frère bien avant cette journée. Tu ignorais qu'un titre n'avait pour moi qu'une valeur politique ? Mon coeur était tien sur cette lancée depuis déjà un bon moment Diao. Commençais-je d'une voix vibrante et suave. T'es-tu déjà demandé ce que serait une société sans dictature ? Je crois qu'en réalité, il y a toujours une dictature, nous vivons dans une société sous dictature, mais la notre a un bon service marketing. Là je souriais étrangement, cette petite phrase glissée là, était loin d'être anodine. Je ne compte pas vivre ici, je vais construire ma maison dans notre parc et y résider, je ne viendrais que pour te voir et pour affaire. Je ne suis pas dupe Diao, je ne suis le maître de rien ici, c'est toi — et je tiens à ce que cela reste toi —, qui tient dans la main les shinobis du clan Chôkoku, ou du moins, qui les tiendra bientôt (allusion claire...). Je ne quête pas la mainmise sur ton clan, mais cette future alliance avec toi, je serais... Je devais accepter. Ce que je vais faire maintenant ? Finir ce que j'ai déjà commencé. Monter en grade, tenter d'épouser Yume, et unifier les familles utilisatrices du Mokuton. Sauf que maintenant j'ai tout un clan pour aller les quérir...


Seulement alors je tournais complètement mon visage sur elle. L’œillade était aussi haute que déterminée par un puissant désir inassouvi et si la voix qui suivait demeurait vibrante de douceur et d'angélisme, elle était manifestement aussi déterminée que le regard qui l'accompagnait.
  • -Je ne ferais rien faire de dangereux aux tiens et ne porterais pas atteinte à ta position, je t'en fais la promesse, mais garde à jamais à l'esprit, que quelque soit l'honneur et l’orgueil dont je souffre, si une occasion de réaliser mon ambition au dépend d'un horrible sacrifice se présente, je n'hésiterais probablement pas, et rien, — ne changera cela. Tu auras toujours, malgré tout, tout mon amour. L'amour.... C'est une véritable et indéfectible amitié, qui était né d'une attirance trop mûrie et non consommée. Je me lasse vite et ne reste jamais amoureux très longtemps, mais notre lien et bien plus fort que cela, n'en doute jamais.


Aimanté par la verdure, mes yeux s'y fixèrent gravement, et la poésie des couleurs que j'y trouvais me firent passer mes sens à trépas durant un instant. Frappé du doute, mon faciès ne masquait pas, il se mit à nu devant elle, désormais et officiellement ma petite sœur. Mon miroir et ma seule véritable âme sœur. Fébrilement ma voix sonnait, comme celle d'une jeune femme perdue, enfantine et naïve, qui se perdit dans ses propres questions jusqu'à y trouver une forme latente de dépression.
  • -Suis-je un monstre Diao ? Cette confiance inébranlable en moi, ce rêve qui me consume, ne finira-t-il pas par me tuer, et même une fois réduit en cendres, continuera-t-il de brûler ?...
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Hyûga C. Diao
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Lun 13 Aoû 2018 - 15:54
Le message semblait clair, nous étions sur la même longueur d'onde concernant l'avenir du clan, bien que certains points allaient m'obliger à réviser mon jugement sur bien des choses. D'ailleurs j'allais y venir, mais bien heureuse étais je que mon frère ne soit plus que dans mon coeur seulement, mais aussi sur les papiers officiels désormais. Il se captivait pour le décor apaisant et boisé et j'en faisais autant sans lui répondre immédiatement semblant méditer aussi, c'était le cas après tout, il y avait tellement de choses que je devais lui partager, tellement de nouvelles, de secrets et de nouveautés. Notre petit froid nous ayant obligés à une certaine distance ces derniers jours, par où commencer. Le plus important ? Ou alors faire les choses dans l’ordre, il était surprenant de voir à quel point des situations pouvaient varier en un instant avant même d’avoir eu le temps d’y penser.

—”Qu'est-ce qu'un monstre au fond ?” Mon regard se tournait sur lui pour le fixer. “A mes yeux tu n'en seras jamais un, quoi que tu fasses si c'était dans l'ordre des choses, eh bien cela se fera. Après tout ne sommes nous pas conditionnés aux monstruosités juste par notre statut de shinobis. Je dirais que tu penses trop et trop loin ces derniers temps, ce n’est pas vraiment utile. L’important c’est d’arriver à destination non ? Pas le chemin emprunté pour le faire.”

Me relevant, je le rejoignais sereine devant l’ouverture vers les jardins, profitant du paysage à ses côtés quelques minutes dans le silence prêté pour méditer et c'était en souriant que je captais son attention par un petit bruitage joyeux, avant de le gifler spontanément, sans préparation...

_”Ne menace plus jamais de mort mon époux. Et ne le provoque pas non plus- qu’il te plaît ou non… Idiot.”

La tête de la bête immense qui me suivait partout apparaissait dans l’encadrement de la fenêtre, Biri Batto jetait un oeil sur la situation avec un air perplexe. J’avais presque oublié qu’il surveillait tout celui-là. Petit sourire et geste de la main pour signaler un Ras et il restait simple spectateur en coupant un peu la vue sur les jardins.

_” Se serait fâcheux de faire de moi une endeuillée, d'un frère, ou bien d'avoir le fardeau d'une veuve avec un orphelin dans les bras.”

Petit sourire encore, bien des petites nouvelles en plus pour cette journée-là. Est-ce que je ne venais pas de lui annoncer deux bonnes nouvelles. Peut être devrais je lui redire plus clairement, ce genre d'annonce laissant toujours un tantinet dubitatif.

_”Tu seras un oncle dans quelques mois. Je ne m’offenserais pas que tu l'évites durant son jeune âge, ne t'inquiète pas.”

Pas après ce qu’il m’avait montré, d’ailleurs un frisson parcourait mon échine en y repensant et je secouais légèrement la tête par réflexe comme si ça pourrait chasser ces images la. Malheureusement…

_”Je ferais au mieux pour t’aider dans tes folies de grandeurs, fais au mieux pour préserver ta petite soeur. C’est un marché honnête non ? ” Soupire. “ Ma progression en tant que Shinobi vient de prendre un sacré plomb dans les ailes.” Lui confiais je un ton déçu dans la voix en posant une main sur ce ventre gardien. “ La vie est faite d’imprévu, on sait tous deux que je vais être consignée dès que cela se saura, donc si tu pouvais garder le secret… Et passer me voir à l’occasion après, je t’en serais reconnaissante.” Petit rire. Ne soyons pas dupes.

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Isaïe
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Lun 13 Aoû 2018 - 21:10

Un péril hagard, passant de l’œil à la raison, quand mes pensées se perdaient dans les jardins Chôkoku. Là, dans la nuance verdâtre, parmi les quelques fleurs sans pollen que l'on pouvait y trouver, se résorbaient certaines craintes, tant que les chaînes qui retenaient la bête, le faisaient avec plus d'affirmation, ainsi la vie paisible des villages militaires adoucissait la mort, la vie paisible d'un village shinobi, elle étouffait sous ses attraits toute cruauté. Je n'ai rien vu de grand dans la vie que la cruauté et la bêtise. Aujourd'hui Diao, me donnait une occasion de voir et d'accomplir plus grand que cela. Quelque chose qui n'avait ni contour ni limite, et parmi les doutes sur ma personne, sommeillait comme un flambeau, encore et toujours, les braises d'un idéal aussi romanesque que ridicule. Quelques jours sans elle, et nous voici dans une même pièce, officiellement frères et sœurs. Le destin avait parlé, et à ceux qui n'y croyaient pas, je pouvais désormais répondre qu'il y a dans toute femme une cruauté involontaire. La plus douce, la plus pitoyable, la meilleure est femme malgré elle, cette cruauté-là, c'est celle du destin. La preuve dans ces "coïncidences", qui ne sont autres que des manifestations des dieux qui se déplacent incognito parmi nous.

Le nouveau péril était de décevoir cette femme maintenant, le destin qui m'avait porté en passant par ses mains. Je craignais d'autant plus qu'avant de la faire souffrir, et désormais sous étroite surveillance, je devais d'autant plus jouer le rôle qui me tenait le plus à coeur, agissant désormais comme si je possédais déjà tout ce que je souhaitais, y compris, disons-le, elle, Diao. Ne résonnant qu'en acte de possession, par cette journée je concluais que le ciel m'avait accordé le droit de jouir pleinement de son affection. Loin de m'en délecter, je choisissais de ne pas m'y fourvoyer, en demeurant pour elle, le frère idéal, protecteur et rassurant que j'aurais voulu être pour ma sœur Oni. La vie et Diao me permettaient de réparer une erreur, et peut-être, d'être réellement innocent, pas seulement d'en avoir l'air.
  • -Qu'est-ce qu'un monstre au fond ? Son regard se tournait sur moi pour me fixer. À mes yeux tu n'en seras jamais un, quoi que tu fasses si c'était dans l'ordre des choses, eh bien cela se fera. Après tout ne sommes-nous pas conditionnés aux monstruosités juste par notre statut de shinobis. Je dirais que tu penses trop et trop loin ces derniers temps, ce n’est pas vraiment utile. L’important c’est d’arriver à destination non ? Pas le chemin emprunté pour le faire.


Les yeux dans les yeux, elle s'approchait de moi après s'être levé, et je la regardais, le visage penché. Pas le moindre sourire ornait mon visage, pourtant un apaisement total y rayonnait sans que je le commandasse. Trouvant les mots simples et justes, elle décrochait de moi ce que je chérissais énormément, la saveur de la légèreté, un moment de plénitude, et là, nous contemplions tous les deux les jardins, sans que je ne disse mot, elle n'en avait pas besoin. C'est alors qu'après un moment comme celui-ci, je prenais simplement une gifle. Mon faciès changeait instantanément, mon instinct reprenant le pas sur ma candeur, je lui renvoyais un regard violent tandis qu'elle parlait. La bête avait grogné, remué de la queue en battant le vent, oser me toucher ! Pourtant je ne répliquais pas, contenant en moi l'élan qui me poussait à lui donner un revers de main au visage. Pas Diao, je ne pouvais pas, alors "silence !" criais-je à la bête pendant qu'elle me parlait.
  • -Ne menace plus jamais de mort mon époux. Et ne le provoque pas non plus- qu’il te plaît ou non… Idiot


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Mon regard croisait ensuite celui de la chauve-souris géante qui bondissait devant la fenêtre et me gâchait la vue. Qu'était-ce que ceci ? Diao semblait ne pas être surprise et le renvoyait d'un geste de main. Cette horrible créature, le loup affamé rêvait déjà de le dévorer.
  • -Ce serait fâcheux de faire de moi une endeuillée, d'un frère, ou bien d'avoir le fardeau d'une veuve avec un orphelin dans les bras.

La colère s'évanouissait, et je ne pouvais répondre. Car ce que je pensais comprendre, je craignais déjà de le dire. J'en oubliais la gifle, j'en oubliais sa mise en garde, et lui portais l'éloquence de ma joie par le regard qui se fixait dans le sien, empli d'une luminescence scintillante et joyeuse.
  • -Tu seras un oncle dans quelques mois. Je ne m’offenserais pas que tu l'évites durant son jeune âge, ne t'inquiète pas. Je ferais au mieux pour t’aider dans tes folies de grandeurs, fais au mieux pour préserver ta petite sœur. C’est un marché honnête non ? Ma progression en tant que shinobi vient de prendre un sacré plomb dans les ailes. La vie est faite d’imprévu, on sait tous deux que je vais être consignée dès que cela se saura, donc si tu pouvais garder le secret… Et passer me voir à l’occasion après, je t’en serais reconnaissante.


Arborant autant de confiance que d'innocence, j’accolais sans gêne ma main sur la sienne qui reposait sur son petit ventre en dessinant et léger et sincère sourire sur mes lèvres. Il n'est rien de plus précieux pour les enfants que la vertu de ceux qui leur ont donné la naissance. Diao était par avance une mère aimante et vertueuse, et j'avais quelque chose de plus pour motivation, un avenir serein à assurer à un enfant, pour qu'il n'eut jamais à endurer ce que nous endurions nous-mêmes. Par la maternité, la femme se relève et s'élève. Elle n'est plus irresponsable et désœuvrée. Elle tient dans ses mains — elle le sait — l'œuvre de l'avenir, et elle en répond. La trame qu'elle ourdit est celle de l'humanité. La fonction qu'elle accomplit est la plus haute, la plus noble, la plus difficile de toutes les fonctions. En est-il, en effet, de plus difficile, de plus noble et de plus haute que celle de concevoir un enfant, de le porter neuf mois dans ses entrailles, de lui donner la vie au risque de perdre la sienne, de l'allaiter pendant plus d'une année, de l'élever, de l'instruire, de discerner ses qualités, de reconnaître ses défauts, de former son caractère, son cœur et son esprit ? Mille joies me saisissaient quand je découvrais ce bienfait, et venant poser mon front sur le sien, délicatement, sans autre mesure de tendresse, je lui répondais par là déjà, qu'elle pouvait avoir toute l'assurance de mon soutien dans son épreuve ainsi que ma bénédiction. L'enfantement de l'innocence, comment pourrais-je blâmer cela ? Même si c'était un mal pour sa carrière, ce qu'elle nous offrait là était immensément plus précieux. Un des plus beaux jours de la vie, et peut-être le plus beau de toute notre existence, est celui où la naissance d'un enfant ouvre notre âme à des émotions qu'elle ignorait encore hier. C'était là tout le bonheur que je lui vouais désormais.

Prélude à l'indifférence _ PV Chokoku Diao Gdvy

Décollant mon front du sien, puis ma main de la sienne, ma voix n'entaillait pas les sons à plus haut qu'un murmure, lui offrant par le verbe et la tonalité, tendresse, douceur et délicatesse, comme si je lui découvrais une fragilité qu'il me fallait à tout prix protéger. Plus ange qu'ange, jamais encore je n'étais parvenu à renvoyer autant de quiétude et d'harmonie à une personne. Brillant de sainteté et d’allégresse, ma stature lui certifiais qu'elle ne me fit jamais plus belle nouvelle, je n'avais alors en vue, à cet instant précis, plus qu'une idée en tête, la rassurer, la protéger.
  • -Je ne fuirais pas le fruit de tes entrailles, au contraire, je le choierai comme s'il était le mien. Et je te promets que son père n'aura plus rien à craindre de moi, tant qu'il prendra soin, comme son devoir l'exige — de toi. Ta carrière n'est pas fini, elle n'est que retardée. Ce que tu nous donnes, non, ce que tu me donnes aujourd'hui, me procure plus de joie que si j'avais à régner sur les hommes. Je te promets de préserver l'innocence de cet enfant comme s'il était le mien, et de prendre soin de toi à la mesure que ma position de frère me le permet. Désormais Diao, prend seulement soin de toi, le reste nous revient. Si tu souhaites, accorde-moi seulement quelques hommes pour quérir les familles utilisatrices du mokuton, et les ramener ici. Je m'occuperais de tout le reste, y compris de ta liberté.


Oui car son tuteur, je comptais déjà nous en débarrasser, pas seulement pour moi, mais aussi pour elle, il était hors de question que cet odieux personnage puisse avoir le moindre pouvoir sur cet enfant, dus-je y perdre la vie. Diao était ainsi la femme qui en ce jour, après une gifle étonnamment, me procura le plus de bonheur durant mon existence. Seul Luca m'avait mis à cette hauteur, mais cette fois, ce n'était pas en me sauvant, c'était par le simple et la chose la plus commune du monde, en enfantant. Mon beau-frère et moi devions désormais parvenir à nous entendre, d'une façon ou d'une autre, car il était hors de question que l'enfant naisse dans un mauvais climat.
  • -J'espère rapidement trouver une femme pour donner un cousin ou une cousine... Que cet enfant grandisse avec tout ce qui est bon et permet une enfance épanoui et heureuse. Et ne va jamais croire que je t'abandonnerais à ton sort. N'ai-je pas le droit de venir ici comme si c'était chez moi ? N'est-ce pas désormais aussi mon domaine ? J'élèverai un arbre et une statue de bois à l'effigie de cet héritier même, dans notre parc.
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Mer 15 Aoû 2018 - 11:59
La nouvelle semblait ravir le futur oncle qui fut au final le premier à avoir le droit d’effleurer le ventre abritant l’enfant qui s’était invité dans ma vie, pour la chambouler, cela pour le meilleur, comme pour le pire. Mon front se reposait sur le sien, c’était un soulagement de pouvoir partager le secret que seule l’irou m’ayant consulté connaissait alors. Mon frère se faisait rassurant et bienveillant, ce qui n’était en soi pas bien surprenant,même si le passage sur le père de ma progéniture me faisait rire doucement sous son nez tandis que je le fixais. Vraiment ? Trente minutes dans la même pièce sans surveillance et ils allaient s’entretuer de façon passive ou violente, j’en étais certaine. Un problème à la fois.

_”Retardée tu dis. Tu crois vraiment ça ? “

Il oubliait je pense, à qui j'étais mariée de surcroît, l’homme peut confiant laisserait déjà son enfant à sa femme non pas en y laissant une assurance, alors à un étrange pour veiller dessus en son absence ? Jamais. Il fallait être réaliste. Mais à quoi de débattre là-dessus, il y avait bien du temps pour y penser. Petit sourire tout de même au moins il avait essayé de me consoler.

_”Ne me demande pas ce genre de chose, tu en as autant les droits que moi. Rassemble-les et fais, la seule chose que l’on te demandera à tout jamais,c’est de ne pas entacher le nom. Le reste…” Haussement d'épaules, à sa guise.

D’autant que désormais, j’aurais d’autres chats à fouetter. Quant à la liberté, nous nous étions tous deux compris je pense, à quoi bon remuer le sujet, surtout ici ou l'intimité n’était jamais présenté. Simplement un sourire en coin et d’un regard je répondais à ça. Puis je riais au reste. Ah si ça pouvait le rendre heureux, je le lui souhaitais, même si ce n’était pas de tout repos. À choisir, j’aurais retardé tout ça d’une dizaine d'années, mais bon…

_”Parlant de ça, qu’est ce que Yume a pensé de sa statue? As-tu eu le temps de la lui présenter ? “

Le directeur lui avait semblé satisfait. Est-ce que l’attention avait porté des fruits pour mon frère aussi ? Je lui souhaitais vraiment, mais en attendant, son ultime remarque me donner une bonne humeur exprimée par le rire. Quelle mère horrible quand même, l’annonce réjouit quand elle est faite,alors que moi, elle n’avait eu que le don de me soutirer des larmes, pas de bonheur en plus. Chichi-sensei mettrait ça sur le compte du “choc” admettons. Mais une enfant avec un enfant, n’était-ce pas un peu ridicule? Une vérité que je ne pourrais jamais avouer à personne qui plus est. Alors je souriais avec lui essayant de faire en sorte que sa joie soit communicative.

_”J’ai bien compris que j'étais mise sur la touche pour tout à partir de maintenant.”

Et ça ne se savait encore même pas, c’était pour dire...
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Isaïe
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Mer 15 Aoû 2018 - 15:28

Personne n'aurait le droit d'enfermer éternellement Diao. Qu'elle puisse croire qu'on ferait d'elle une mère au foyer était une insulte par avance à sa mémoire. Sachant sur quel pied d'estal elle me plaçait, je ne comptais certainement pas permettre qu'on l'oblige à devenir une sous-catégorie de shinobi, pas avec un tel potentiel sommeillant en elle.
N'ayant plus à lui offrir que de la compassion et de la tendresse, j'éludais toutes les remarques concernant une mise au placard de sa personne en y répondant plus que par un faciès des plus rassurants. Je savais très bien placer l'assurance comme une sécurité indéfectible, comme si un ange veillait et choisissait de protéger et d'élever quoi qu'il arrive l'individu qu'il prenait sous son aile. Me donnant tellement, je ne pouvais que m'assurer que l'avenir lui soit aussi favorable que bénéfique et qu'elle tienne une place de choix dans la carrière shinobi qu'elle souhaitait accomplir. J'aurais voulu, à cet instant et étonnamment, la prendre dans mes bras. Un geste qui ne me ressemblait pourtant aucunement et que je n'accomplis pas malgré mon envie. C'était un acte de tendresse dont j'étais parfaitement incapable. Cela n'empêchait pas que par mes yeux luisant sur elle comme des étoiles éclairent la voûte céleste, l'affection que je lui portais se transcendait au creux de mes pupilles comme autant de preuves d'un sincère désir de la satisfaire.

Désormais de la même famille, nous ne pouvions plus qu'accepter d'être à lié à jamais, du moins tant que notre tuteur ne décidait pas de nous séparer. Une future alliance qui pour le coup, était finalement déjà consommée et avérée. Elle l'affirmait d'autant plus en me donnant le droit de jouir des Chôkoku à ma guise. Si c'était réel et que je le savais, il me fallait au moins posséder son aval, pas seulement par courtoisie, mais aussi par respect et faire la preuve de ce que j'avançais, c'est-à-dire que je la considérais toujours comme le seul et véritable maître de ce clan. Ainsi lui affirmais-je encore qu'elle n'était pas seulement une poulinière au service du village, mais que son pouvoir était réel, au moins sur moi. Et me connaissant mieux que quiconque, elle pouvait comprendre par avance, que c'était déjà énormément de choses.
  • -Je ferais donc selon ce que tu m'accordes Diao. Lui répondais-je aussi tendrement que mélodieusement. Je vais demander à notre tuteur d'envoyer les shinobis quérir les familles du Mokuton, avec la promesse d'un domaine où ils pourront s’habiter. Devant le fait accompli, le village et surtout Yoshitsune ne pourra qu'accepter l'officialisation de clan. Surtout si une alliance entre celui-ci et les Chôkoku est déjà conclu.


Nous jouions avec le feu. Ce que nous faisions était ni plus ni moins que de manipuler des clans, un village, un Kage — un roi. Yoshitsune savait qui j'étais, il avait été prévenu dès le début de quoi j'étais capable, mais je n'ignorais pas qu'il n'hésiterait pas à me trancher la tête si j'allais trop loin, et peut-être que là, nous allions justement un peu trop loin. Les jeux de politiques ne se jouent que rarement avec des armes, mais à chaque manœuvre nous risquons bien toujours notre tête... Avec deux lignes d'un homme, on peut lui faire un procès, cela était aussi vrai à Iwa qu'ailleurs, et si pour le moment la chance me souriait toujours plus, je ne devais pas croire que le ciel m'accorderait éternellement ses faveurs en tout ce que j'entreprenais. L'honneur y était gage de malheur, car un jour ce que je sacrifiais et consentais à l'édifice de ma légende, je devrais le payer.

En venant à Yume, nous tombions justement sur le manque de chance dont je souffrais en certains domaines, à savoir justement l'affection féminine. Non de l'amitié pure et fraternelle comme avec Diao, mais amoureuse. Yume restait en effet désespérément inaccessible, physiquement et moralement, à tel point que je me lassais de devoir jouet sans cesse au chat et à la souris, et quoique j'étais toujours ébloui par sa grâce, mon ambition exigeait que je ne m'attarde pas sur une personne qui ne s'avérait au final pas utile. Plus durement donc, je lui répondais, mais sans véritablement perdre de ma candeur.
  • -Le palais de Yume est inaccessible, je travaille encore au moyen de l'approcher sans me faire éventrer. Je ne te cache pas que le temps estompe ma passion, elle n'est pas suffisamment donneuse pour que je me sente comblé au point de ne pas songer à un autre parti. Du moment que cela peut me servir et que la jeune femme est agréable tu sais... L'amour peut bien se construire si on le souhaite, ce n'est qu'un choix et une promesse auxquels on se tient.


Comme l'innocence, j'étais aussi blanc et froid qu'une étendue enneigée, et le moindre pas vers moi de trop près, rappelait que rien ne me saisissait encore suffisamment pour que je m'oublie moi-même et surtout mon idéal. Profond et véritable altruisme au service d'une ambition démesurée et dévorante, si Yume persistait à s'enfermer en elle-même, je ne tarderais pas je le savais, à quérir une autre demoiselle plus ouverte et susceptible de m'offrir autant de pouvoir. Rien n'était fixé en ce monde, et j'avais à coeur de chercher avantage en tout, y compris en amour.
  • -N'es-tu pas heureuse toi-même du choix que l'on t'a imposé ?
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Hyûga C. Diao
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Sam 18 Aoû 2018 - 23:24
Mon frère se faisait rassurant, insistant sur mon statut qui perdurerait. Je voyais bien dans la lueur de son regard, ses mimiques et le choix de ses mots qu’il ne cherchait qu’à m’encourager à rester joyeuse et optimiste. J'étais simplement trop terre à terre pour ça, mais je jouais le jeu, pour lui montrer à quel point l’effort m’avait fait du bien à défaut de pouvoir totalement m’apaiser.

_”Je te fais confiance sur cette suite, j’ai quelques autres chats à fouetter je te dirais.” Petit sourire en frottant ce ventre encore absent de tout signe distinctif. “ Le clan n'a pas été mis au courant encore, personne à part Chiryou ma Sensei en fait. J’aimerais autant que cela continue dans ce sens. Le Hyuga sera assez insupportable pour vingt quand il l’apprendra, autant me laisser un maximum de répit pour encaisser l'épreuve.”

Rires à nouveau, mais celui la était amer, même si mes traits se forçaient à paraître heureux, mon coeur égoïste voulait cracher son insatisfaction sur la chose en cours. Et cela pour bien des raisons. J'étais devenue kunoichi pour échapper à cet avenir et au final ? La maternité aurait dû me rendre plus prudente et pourtant, préserver son avenir à lui glorieux me paraissait plus important que rester loin de toutes les sources de danger. Le sujet que j’avais amené montrer d’ailleurs quelques ombres affectives dans les sillages de ce cher Tenten, lèvres pincées, sur le coup je ne sus que lui dire, si ce n'était …

_”Elle perdra donc sa chance, tu auras mieux. À quoi bon courir après une personne incapable de t'apprécier à ta juste valeur ? Si elle ne veut pas faire d’effort.” Mes bras se croisaient. “ À moins de la marier de force, on peut travailler sur quelque chose de politique si tu restes en tête sinon…”

Le dernier point de cette première allocution sur le sujet qu’il souleva me laisser perplexe. L’amour pouvait se construire, qu’entendait il par la ? Dans la noblesse on nous apprenait à nous adapter pour le bien commun et surtout, jamais ne laisser entrer les sentiments en jeu, c’était le début de la catastrophe il paraît. Promesses oui, choix ? Hum… Il me sortait de me penser avec une nouvelle interrogation reportant le sujet sur moi et Takumi par extension. Ma réponse contrairement à mes habitudes ne se plaçait pas au tac au tac, comme si la question dans mon esprit n’était pas suffisamment assimilée pour pouvoir le faire. Contente ? C’était dépendant des moments. Non pas que je puisse le reprocher à l’homme à qui on m’avait lié, parce qu’il avait tout fait au final pour tout se passe bien, mais plutôt par ce que cela engendrait. Ma liberté, ou plutôt la peu que je possédais m’avait été ôter, l'arrivée de notre enfant me contrecarrer totalement. Et c’était honteuse que je devais avouer à moi même, que non, je n'étais pas heureuse de devenir mère. Néanmoins avais je de quoi m’insatisfaire en tant qu'épouse ? Non, j'étais pourrie gâtée, même s’il se montrait parfois odieux en public, en privée l’homme était une crème attachante, va savoir pourquoi. La réponse avait mis longtemps à arriver, mais elle se déposait comme positive.

_”Oui tu as raison, je suis chanceuse de ce côté. Espérons que tu auras la même si le clan décide d’un mariage arrangé comme avec moi. M’enfin… ” Mon sourcil se relevait. “ Je ne pense pas tenir le même discours dans quelques mois.” Pour des raisons évidentes. “Tu croiseras Chiryou et sa famille ici, ainsi qu’un Hyuga du nom de Kami, ne sois pas surpris, ce sont nos colocataires.”

Longue histoire, pas sûre qu’elle l’intéresserait de toute façon.
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Lun 20 Aoû 2018 - 12:17
Le véritable prélude à l'indifférence, c'était la quête d'une totale indépendance émotionnelle, dont j'étais parfaitement incapable avec Diao. Pour être complètement libre, je cherchais à me détacher de tous les hommes, pour les voir dans leur totalité, dans leur complétude, voler par-dessus et veiller sur eux, sans avoir à être tourmenté par mes sentiments et pouvoir toujours prendre les meilleurs décisions. Mais Diao, elle provoquait chez moi l'obligation des sentiments. Je ne savais rester de marbre, je ne sais rester détaché, je ne pouvais être indifférent à elle. Je ressentais sa peine et ses doutes, ils me sautaient au visage sans que je puisse les esquiver, les repousser. Nos regards fondus communiquaient malgré nous, et je découvrais la force plus virulente encore de notre lien. Était-ce parce que c'était mon seul et dernier lien qu'il me paraissait si puissant ?

Je redécouvrais, à travers ses yeux je redécouvrais, une terrible vérité. Que l'amour c'est la mort, et qu'aimer c'est saigner. La peur de sa propre faiblesse, de l'insécurité de l'autre, le doute qui nous habite, l'envie d'une perfection qui n'appartient pas à soi, mais voué à l'autre. Ne craignant ni la mort ni la douleur, je craignais là la déception, dans mon regard et dans le sien, et c'était bien en cela que l'amour était la mort, et qu'aimer était saigner. Elle me parlait pendant ce temps, et je lui offrais la tendresse et la peur dans le fond de mes yeux. Comme une chanson au refrain redondant. Ni sexualité, ni possessivité, quelque chose d'immensément plus pur et innocent que cela. Je ne sentais plus mon être, une douleur s'en allait, un adieu à mon assassine, un adieu à ce pauvre de moi, je dansais avec l'amour, je dansais avec la mort, je criais à la nuit, "s'il te plaît reviens-moi"... Une pensée lointaine, sujette à altérabilité de notre destinée. Qui appelais-je ainsi en songe ? Était-ce moi ? Était-ce autre chose, qui n'avait pas — de moi ?

Le sourire s'effaçait, mais la tristesse ne marquait pas mon visage. J'aurais voulu encore la toucher, mais je ne pouvais pas. Je tenais mon casque sous un bras, et l'autre restait ballant le long du corps, et je ne pouvais rien faire. J'étais fixé dans je ne savais quel mutisme durant ces quelques instants. Droit et haut de ma taille sur la sienne, qui me paraissait si petite et si fragile alors. Cherchant malgré ses maux, à prendre soin de mon âme flétrie. Elle passait le baume sur mes meurtrissures alors que je n'étais même plus capable de décrocher un geste tendre ou de trouver les mots justes pour la rassurer. J'en venais finalement, à détourner mon visage du sien, pour le renvoyer vers cette fenêtre et son extérieur, que je ne regardais finalement pas. Je répondais à côté de mes sentiments, sur de l'anodin, pour combler le vide d'un instant qui m'échappait. Sans y perdre de sa mélodie, ma voix tremblotait, et pour le cacher, je ne l'élevais qu'à peine au timbre.
  • -Je connais ta sensei. Elle m'a été utile un temps.


La main ballante vint effleurer la vitre de la fenêtre, du bout des doigts recouverts d'acier, je raclais la vitre, comme si je ne pouvais pas la traverser alors que cela aurait été mon but. Métaphore de mon existence, où ce que je peux voir et désirer, s'impose à moi inaccessible, à travers une frontière dérisoire, qu'il me suffirait de briser, mais que je n'ose pourtant qu'effleurer. Je pensais alors, sans ne trop savoir pourquoi, à la dernière fois que je versais des larmes. C'était il y a si longtemps... Une âme ne pouvant plus pleurer, était-elle morte ? J'espérais que non.
  • -Si j'étais marié de force, au moins, je pourrais veiller sur toi tout le temps puisque je devrais demeurer ici. Cela m'éviterait les allers-retours à faire chaque semaine. Ton cher et tendre n'aura d'autres choix que de m'accorder au moins une promenade dans notre parc. T'enfermer ici ne sera plus bon pour toi que votre enfant. Je ne veux pas épouser Yume de force. Je ne veux pas de cette union-là, une union forcée. Je ne soumet pas par la force, mais par adhésion. La force revient aux faibles, moi je veux être parmi les forts. D'ici quelques mois, tu ne serais donc pas heureuse ? Penses-tu ne pas aimer l'enfant que tu portes ?


Seulement alors, je tournais un visage questionneur sur elle. Intrigué, il était fort possible que cet enfant non désiré la débecte. Mais enfin, avant de lui en parler, je devais en être sûr et ne pas la juger de cela. Nous les êtres humains, nous obéissions à des règles qui s'affranchissaient pour une grande partie de l'ordre naturel du monde, et c'était bien l'un de nos principaux défauts.
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Mar 21 Aoû 2018 - 19:48
Qu’il connaissait Chichi-sensei ne me surprenait pas vraiment, la faible portance de sa voix en revanche. Un regard perplexe le guettait alors, quelque chose ne tournait pas rond et ce n’était pas de toute évidence de savoir quoi, cela viendrait au fil de la conversation ou cela lui serait soutiré subtilement. À moins qu’il décidait de se livrer de lui-même, peu probable. Était-ce, ce qu’il avait été conduit à faire aujourd’hui, son nouveau statut, mes annonces ou bien Yume ? Le tout qui sait. Parfois quand les choses décidaient de ne pas tourner rond en même temps, il n’y avait plus rien à faire à part attendre, j’étais bien placé pour le savoir.

_”Vraiment ? Tu as eu besoin de ses talents de médecin ? Rien de grave j'espère ? “

Si cela avait été le cas, m’en aurait-elle parlé après son exercice au festival où je me faisais passer pour une autre. À moins que son secret médical l’en aurait empêché ? Mes paupières plissaient en fixant ses faits et gestes, l'expression de son faciès devenu si las, la nonchalance de sa main sur ce carreau, barrière invisible. Un petit soupir m’échappait. Elle était aussi une kunoichi avant tout, peut être plus une mission ? C'était que l’on devenait vite paranoïaque avec ses proches, imaginant le pire par prévention pour les protéger. Le sujet du mariage forcé semblait lui rester en travers de la gorge, c’était vrai que je ne m’étais pas montrée ravie les premiers temps, comment l’aurais je pu à l’époque de toute façon. Mais pour le coup, lui qui était la personne la plus proche et la seule qui avait ma version sans le sourire de convenance avait pu en garder un certain ressentiment. Cela me désolait d’autant d’être la source...

_”Tenshi, mon frère, marié ou non, tu es ici chez toi et c’est ici que je vis non ? Je te souhaite un mariage heureux, que les fins politiques, au final, t’accordent par chance une moitié qui te correspond, tout comme à moi.”

Ma main se déposait sur son bras, d’un geste las et peut-être tendre ? Je ne savais pas très bien ces subtilités là liées à l’affection, je n’en avais pas de souvenirs en réalité, mon seul exemple était donc Chiryou,mais cette dernière me mettait mal à l’aise dans cette proximité tactile. Donc je ne voulais pas l’imiter, mais quelque part l’instinct me disait qu’il était temps d’apporter quelque chose dans ce sens.

-”Ne juge pas Takumi trop sévèrement, pourra-t-on lui reprocher de vouloir protéger une famille qu’il n’a jamais eue ?” Leur voilà un point commun en y repensant. “Si cela se trouve, il sera très conciliant.”Aucune chance. “Ne tínquiéte pas trop de ça.” Ni pour Yume en vrai, quelle serait les chances ? “Décide-toi la concernant et nous composerons.”

Mais la suite en revanche, je ne l'attendais pas vraiment…

_”Je parlais de mes déboires durant la grossesse pour les mois…”

Nausées et autres, en plus de mettre ma vie en suspens. Mais le naturel avec lequel il avait posé la dernière question me laissait désarmer, comme un coup de poignard volant le souffle. Ainsi il me pensait lui-aussi capable de ne pas aimer mon propre enfant. En soi, c’était quelque chose d'existant, ma propre mère n’avait jamais plus fait cas de moi après ma naissance, qu’elle ne désirait pas, j’avais contrecarré ses plans en existant et c’était au final la même chose non ? C’était plus la grossesse en elle même que l’enfant le problème.

_”C’est une fille. Elle ressemble vraiment qu’à son père.” Lui avouais je en faisant une moue envieuse. Comment je le savais hein ? “Chiryou m'a montré de quoi elle aurait l’air pendant ma consultation. “ Haussement d’épaules, injustice c’était moi qui avait la tâche la plus ingrate en la portant. “Mais j'espère ne pas lui en vouloir de me voler ma vie.”

Chiryou cumulait bien sa vie de mère, kunoichi, non ? Mais elle était seule décisionnaire de l’avenir de ses enfants elle… Pas non plus écrouée sous toutes les convenances dues aux héritiers et aux grands clans.

_”Qu’est-ce que tu appelles aimer au juste Tenshi ? Je n’ai toujours pas compris le sens de ce mot. Je sais faire honneur à mes devoirs avec brio… Mais j’ai l’impression soudaine que cela ne suffira pas.”


N’est-ce pas ?
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Dim 26 Aoû 2018 - 21:19

Menteur j'étais, par omission et bon choix de mots, manipulateur, tricheur, voleur, meurtrier, tout cela dans mon seul et unique intérêt. Mais cette fois je préférais mentir uniquement pour protéger quelqu'un d'autre. Que j'eus besoin de sa sensei pour réparer les dommages causés par son époux, avait-elle réellement besoin de le savoir ? Cela nous aurait-il été utile d'une quelconque façon ? Diao n'était pas une femme qui avait si peu de sentiments que ça, et enceinte désormais, nous devions tous, parmi ceux qui l'aimaient, le devoir de la ménager. Elle pourrait stresser, s'emporter, avoir peur que Takumi et moi n'arrivions finalement jamais à nous entendre. Ce n'était pas ce que je voulais lui faire ressentir, je voulais qu'elle se sente bien et en paix, rien d'autre. Je ne croisais pas son regard quad je lui répondais, je me montrais je dois dire glacial, parce que je ne voulais qu'alors elle ne puisse déceler quoi que ce soit en moi qui lui laisserais entendre que Takumi était responsable. La neutralité glaciale savait malgré tout se faire innocente et mélodieuse, si l'on savait mettre dans le timbre une teinte de légèreté, et je m'y employais.
  • -Rien de grave. J'avais besoin d'une nouvelle coupe de cheveux.


Et cela sans un accroc dans la voix, car je savais fort bien mentir et ne disant que la stricte vérité. Il s'agissait en effet de mes cheveux, et d'une cicatrice au visage accessoirement. Elle ne démordait pas ensuite de ma situation matrimoniale. Je crois qu'elle craignait que je ne trouvasse jamais le bonheur chez une femme, sans savoir que je m'étais fait à cette idée depuis toujours. Les femmes étaient autant des outils que les hommes, pour l'heure, elle seule avait le privilège que se voir considérer autrement. Quelle que soit l'affection que je pouvais porter à une personne, cela ne durait que le temps qu'elle servait. J'étais un monstre, mais il ne fallait pas oublier que s'il m'arrivait de ressentir parfois de la colère, jamais ô grand jamais, je haïssais. Ma femme serait heureuse parce que je considérerais comme un devoir dû à l'honneur de lui offrir une vie méritoire et envieuse, mais être heureux ? Mon bonheur se trouvait bien ailleurs quand dans cette frivolité. Qu'est-ce que la passion ? Un frisson, rien de plus.

Là, elle posait sa main sur mon bras, et lentement je retournais mon visage sur elle. Tendre, surpris, venant d'elle, ce geste simple était déjà quelque chose d'exceptionnel. Un geste qui me tenait le coeur et sur lequel, je conservais difficilement ma fierté dans le regard, parce qu'il me désarmait quelque peu. Fondamentalement seul, et me sachant capable de disparaître d'un jour à l'autre, elle était bien la seule personne capable d'estomper ce sentiment de solitude. Ma sœur, mon unique et dernière sœur. L'amour n'était pas passion pour elle, l'amour était amour, et son nom y trouvait sa définition.
  • -Ton mari est dans la même équipe que moi savais-tu ? Nous n'aurons pas d'autres choix que de nous entendre, et nous avons un but commun, ton bien Diao. Cela devrait suffire. Quant à Yume, j'ai fait ce que j'ai pu, si je n'obtiens pas plus de réceptivité, j'attendrais simplement un autre parti, ne va pas croire qu'un frisson causé par la grâce d'une femme, si majestueuse soit-elle, puisse me faire oublier qu'est ce qui a de l'importance pour moi en ce monde
.

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Venait alors le doute dans son regard, quelque chose qui captivait mon attention avec force, car Diao perdait rarement de sa constance et en de nombreux points, paraissait immensément plus forte moralement que je l'étais. Ce qu'elle me disait me perçait au coeur, non comme la flèche de la tristesse, mais comme le sens de la fatalité que le doute habite. Ce trou béant dans lequel elle se sentait plonger, par la crainte d'un mal faire qui n'était hypothèse. J'aurais voulu avant qu'elle ne finisse de lui tendre la même et la serrer dans mes bras, pour lui faire ressentir toute la force qu'elle avait en elle et l'amour dont elle est capable. C'est alors, qu'elle me posait une terrible question, une question que tous les penseurs se sont posé et que nul n'est jamais vraiment parvenu à élucider. C'est quoi l'amour ?... Mon Dieu quelle angoisse de se confronter à cela. Moi qui étais l'innocence et l'angélisme incarnée, quoique j'aie une idée concrète, ma sagesse me portait à croire qu'il serait dérisoire de me croire assez savant pour en définir toute la subtilité. Cette question aurait me me conduire à m'effondrer, mais pas devant Diao, je me devais de l'aider et de lui dire ce que je ressentais réellement à ce propos. Je redevenais tendre, extrêmement tendre, illuminant mon regard qui se fixait au sien pour lui faire entendre sans le dire la teneur d'une sainte et vive compassion.
  • -On aime son chien, on aime son amant, on aime son enfant, on aime sa mère. L'amour est-il à chaque fois le même ? Non... Ce mot est si élastique... Mais je peux te dire que je crois savoir quand on peut être sûr qu'on aime quelqu'un, quel que soit cet amour. C'est quand on a donné à ce quelqu'un, ou, ce quelque chose même, une chose qu'on ne pourra jamais reprendre. Ça n'a pas de nom, ça n'a pas de forme, ça n'a pas de définition, mais on le sent en nous, avec force, que c'est une part de nous-mêmes importante, et que cette part on ne la récupérera jamais quoiqu'il advienne, l'amour en fait, c'est un cadeau qui ne se reprend jamais réellement.


Un silence, je la regardais, et, je ne savais plus que dire pendant ces quelques secondes où le temps me sembla suspendu, flotter dans l'air, à point que l'espace s'y perdait et moi avec. Que me prenait-il ? Je ne sais pas, je la saisissais en la prenait dans mes bras. Cette toute petite chose que je désirais sauvegarder et consoler, je n'avais rien calculé, je n'avais pas songé un instant à faire cela, et pourtant je la pressais contre moi, et embrassais une fois sa tête.
  • -Elle ne te vole pas ta vie, elle t'en offre une nouvelle. Tu es une faiseuse de miracle, tu auras tout ce que tu voudras, c'est moi qui t'en fait la promesse.
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Lun 27 Aoû 2018 - 3:45
Une nouvelle coupe de cheveux ? Mon sourcil s’arquait en inspectant, sa chevelure n’avait rien de différente à premières vues. Ou alors j’avais soudainement un très mauvais sens de l’observation. Peu crédible.

_ ”Serais-tu en train de te moquer de moi ?”

Je ne voyais que cette explication pour tout dire. La suite de ses mots me laissait perplexe, déjà parce que depuis tout ce temps personne n’avait jugé bon de m’en parler, mais aussi parce que j’étais choqué que Takumi puisse évoluer dans un groupe. L’individu n’était réellement pas le meilleur profil pour ça. En cet instant je plaignais vraiment mon nouveau frère d’avoir à partager son quotidien éventuellement avec lui. Et j'étais bien placée pour parler de ses exigences infinies.

_ ”Force et honneur, patience puisse t elle te bercer.”

Petits rires pour des raisons évidentes que je pensais bien qu’il comprendrait tout seul sans que je n’avais besoin d’épiloguer là dessus. Tout comme je ne désirais pas poursuivre le sujet sur Yume, qui commençait un peu à me faire grincer les dents. J’étais peut-être un peu plus à fleur de peau que la normale à cause de ma nouvelle condition peut-être. La même dont nous débattions en quelque sorte désormais. J’écoutais avec attention sa définition de ce que l’on appelait amour et très vite devant le constat, Tenten me décrochait sourire et joie fort bien enterrée en ses jours moroses. Mon cas était alors évident.

_ “ Eh bien, dans ce cas j’aime trop… Ou j’ai trop d’amour à donner, qu’en penses-tu ? “

Probablement pour compenser que je n’en avais pas eu assez, une autre vérité qui ne serait pas citée. Et peut être alors avait il lu dans mes pensées la terrible qui m’accablait, car ses bras s’ouvraient et m'accueillaient dans leur creux, la pression se faisait légère et loin d’être oppressante. Ma tête se déposait sur ce métal inconfortable, manquant de chaleur, mais le geste compensait assez pour que le détail soit nullifié, je n’avais pas eu mieux en réalité dans un simple don inné, sans avoir à quémander lourdement chère payer l’attention pour que l’on m’accorde un peu de chaleur. Alors profiteuse sûrement, je m’en délectais longuement, méditant sur ce qui venait de se dire, sans y répondre pour ne pas avoir à y répondre alors que mes bras s'étaient déposés là où il pouvait sur l’armure barrant son corps.

_ “ Tu as probablement raison. Il faut croire que je ne suis pas capable de voir plus loin que le bout de mon nez.”


Mais quel genre de nouvelle vie ? Neuf mois de préservation, autant de temps sur la touche ensuite non ? Peut-être même plus. Malgré tout, devant son assurance démontrant la nouvelle comme quelque chose de joyeux, je me sentais doucement, mais sûrement contaminée par la même idée, comme s’il avait raison au final.

_ “ Merci Tenshi. “

Lui murmurais-je alors, rien de plus ou moins en profitant de notre complicité revenue. Juste le remercier d’être là et produire des efforts pour mon bien,plus que pour le sien.

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