J’apprécie que ma Sensei ne s’investisse pas plus dans sa quête de découvrir la nature de mon Démon Intérieur. Je sens Zushakon venir se lover à l’intérieur de moi, comme plus profondément, avec plus de présence et plus d’ancrage. Le démon semble satisfait de son acte. Pour ma part, je suis soudainement surprise qu’il m’ait redonné le contrôle aussi facilement. Ce n’est par ailleurs pas dans ses habitudes. Non pas que ce soit devenu une habitude pour moi de le laisser faire, mais chaque moment où j’avais perdu le pilotage, les conséquences avaient été plus surprenante. Souhaitait-il former une sorte de coopération ?

Comme bien plus à l’aise dans mon corps et dans mon esprit, je sentais que la réalisation de la technique était devenue comme innée. Quand Misaki venait donc mentionner le fait de reprendre l’entraînement tout de suite au lieu du lendemain. J’hochais la tête et me dirigeais simplement vers l’un des bancs du Dojo pour prendre mon outre d’eau et venir prendre plusieurs bonnes gorgées.

Eyana : « Allons-y, j’ai encore un peu d’énergie. »

Je sentais la fatigue de la fermeture de la seconde porte initiée lorsque j’ai laissé le pilotage à Zushakon venir prendre pli. Entre ça et la réserve de Chakra qui était bien entamé, je venais au final plutôt m’asseoir.

Eyana : « En fait, peut-être une petite minute. »

Les trois premières Portes Céleste avaient beau ne pas avoir de contrecoup énorme sur les muscles, elles étaient par contre mentalement très épuisantes. Souvent sous-estimée, elle pouvait cependant largement me permettre de remporter un combat et il était très rare que j’aille au-delà de la deuxième ou de la troisième. Cette dernière était par ailleurs extrêmement efficace lorsqu’il s’agissait de combattre au corps à corps. Elle était suffisamment puissante pour permettre la réalisation de techniques exceptionnelle en termes de vitesse et d’impact tout en ayant un contrecoup que très modéré. Si les effets des quatre portes suivantes étaient beaucoup plus impressionnant, elles étaient par contre lourde de conséquence. Pas un simple coup de fatigue et de la nausée comme je pouvais avoir là maintenant.

Je prenais au final une bonne demi-heure à boire et manger avant de me redresser et de faire signe à Misaki.

Eyana : « Allez, je reprends, enchaînement de cinquante coups à ton rythme, puis je réalise la technique. »

Je lui laissais l’initiative et je suivais ses instructions. Cinquante frappes affinitaires, en alternant. Une, deux… Les frappes venaient et fusaient à un rythme bien moindre que précédemment, je me concentrais sur une exécution propre bien plus qu’une volonté de mettre une quelconque correction à ma Sensei.

Le simple switch avec Zushakon avait fait son effet par contre et du premier coup, les cinquante frappes étaient réussies.

Nous passions ensuite à la réalisation de la technique proprement dites, de nouveau, comme elle avait été maîtrisée la première fois, mais sous la pression d’un adversaire constant. Une dizaine de frappe lacérant et impactant mon adversaire. Je venais les réaliser cette fois sous la menace de la Yuki qui tentait de me poignarder en même temps de ses pics de glaces. Je venais donc me pencher sur le côté, la frapper, effectuer une fente puis lui bondir au dessus. Et nous répétâmes encore et encore.

Au bout d’une heure d’intense labeur, ma réserve de Chakra quasiment à sec, je venais lui faire signe d’arrêter.

Eyana : « Je pense que c’est maîtrisé, je n’ai pas pêché dans la réalisation une seule fois sur les vingt dernières. Tu remercieras Etsuko tout de même, et merci à toi de t’être déplacée. »

Je ne me rendais pas vraiment compte, mais avec la fatigue, je la tutoyais, ce qui n’était pas dans mon habitude. Mais je venais finir mon outre d’eau et j’allais prendre congé auprès de Misaki, sachant que cette fois, les enchaînements affinitaires sont maîtrisés.