Si cela faisait désormais plusieurs mois que la jeune femme faisait partie du Manazuru, elle n’en fut pas moins surprise de découvrir le dernier assignement qu’elle avait reçu. Si ce n’était pas la première fois qu’elle était chargée de négocier les intérêts d’Iwa auprès d’émissaires étrangers, participer seule à une réunion de la nouvelle coalition pour représenter le village démontrait une confiance qu’elle n’envisageait pas jusqu’alors. Aux côtés de Taiyô, son compagnon silencieux à l’armure imposante, et de Yuu, son partenaire félin, elle prit la route du pays du Bois bien en avance. Montés sur deux chevaux, les deux iwajins traversèrent en quelques journées le chemin qui les séparait de la cité brisée d’Hikari.
La Jonin connaissait désormais bien le trajet menant à Hayashi pour l’avoir emprunté à plusieurs reprises ces derniers mois, lui évitant ainsi de dépendre entièrement sur son accompagnateur pour trouver son chemin. Aucun des deux n’avait cependant déjà mis les pieds à la capitale du pays, si bien qu’ils furent contraints à plusieurs reprises de demander des indications aux divers marchands qu’ils croisèrent sur la route. Sans se presser, ils arrivèrent finalement au lieu du rendez-vous avec une bonne journée d’avance où ils furent aussitôt accueillis par les hommes du seigneur local.
Bien que Fuyumi avait demandé à Taiyô de l’accompagner à travers ce long voyage, ce fut sans lui qu’elle suivit l’émissaire qui se chargea de la diriger vers l’emplacement de la réunion. En terrain inconnu, pour une rencontre de cette importance, elle préféra tout de même garder son chat à ses côtés, estimant que la présence d’une simple animal ne risquait pas d’engendrer de problème auprès des autres participants. Au milieu de ces moines hérétiques, sans le moindre renfort potentiel, la jeune femme se sentait bien plus sereine accompagnée d’une compagnon ne partageant pas sa cécité. Elle ne craignait aucunement d’être attaquée par les hôtes de cette rencontre, mais ce n’était pas une raison pour prendre des risques inutiles.
La Jonin et son guide arrivèrent bien rapidement dans la grande salle. Saluant les personnes présentes sommairement en inclinant son buste, elle se dirigea vers une des chaises réparties autour de la grande table en marbre qui trônait au centre de la pièce. Elle s’installa confortablement sur celle-ci, laissant Yuu se placer sur ses cuisses avant de patienter silencieusement l’arrivée de tous les participants.
Une fois que chacun d’eux furent installés et que les différentes personnes n’ayant rien à faire à leurs côtés se furent retirées, la jeune femme prit la parole, comprenant bien que Mokkô, le Daimyo d’Hayashi, n’était présent qu’en tant qu’observateur et ne comptait pas ouvrir la réunion.
- Bien le bonjour à vous tous, commença Fuyumi calmement d’une voix douce, je vais d’abord me présenter. Je m’appelle Fuyumi, je représente le village d’Iwa. J’espérais que nous pourrions faire un rapide tour de table, que nous sachions tous à qui nous nous adressons. Puis je vous propose que nous commencions directement par débattre de l’intégration de Kumo et des factions indépendantes à la coalition pour qu’ils puissent participer aux échanges qui suivront en cas d’acceptation.
Le Nanadaime Mizukage avait offert à Okiko une chance unique de démontrer son envie de travailler pleinement pour le village caché de la Brume et le Territoire de l'Eau en général. La Coalition était crée, mais il restait néanmoins certains points à voir encore comme l'état de Kumo ou bien un lieu de quartier général. Okiko allait représenter Kiri après tout juste son retour au village à la fin de l'hiver, c'était une chance pour lui. Qui plus est, le choix semblait normal pour l'Ombre de l'Eau puisque Okiko venait d'Hikari et la réunion s'y passait, le Sommet Shinobi venait de là-bas.
Les instructions étaient en tout cas passées. L'ancien gardien partit assez rapidement, montant dans une embarcadère qui l'amena jusqu'au nord du Pays du Feu. De là, ce fut à dos d'un équidé qu'il fit le reste de la route, ne se reposant que peu de fois. En effet, le Chûnin de Kiri ne souhaitait pas arriver en retard pour une réunion d'une telle importance.
Arrivant à Hikari dans le Pays du Bois, le Yamazaki eut un dur pincement au coeur. Voir la cité dans un tel état lui était difficile à voir, après tout, Okiko avait grandi ici. Il était déjà tard lorsqu'il était arrivé, un des moines l'accueillit et le reconnut. Une longue accolade, ce-dernier lui expliquait que sa case n'avait pas été détruite. Le Brûlé arriva dans sa case afin de se reposer quelques heures, le voyage avait été très long.
Revenir à Hikari était un signe fort et important pour lui, il en remercierait forcément le Nanadaime. Okiko fut réveillé par les chants des oiseaux à l'aube, il s'habilla et commença à voyager à travers la Cité en grande partie détruite. Mangeant un fruit bien sucré pour prendre des forces et autres vitamines, l'heure du rendez-vous se rapprochait à grand pas. Enfin, il allait servir à quelque chose. Le jeune homme se rendit dans la Grande Salle, saluant les personnes déjà présentes puis vint s'installer à une des chaises vides autour de la table marbré.
Silence avant qu'il ne soit rompu par la voix douce d'une femme. Elle se présenta, représentant le village d'Iwa et proposa de faire un tour de table et d'entamer directement le débat sur l'intégration des villages.
Okiko se trouvant le plus proche de cette femme ayant pris la parole, il commença.
— Je suis Yamazaki Okiko, représentant du village de Kiri. Tournant ensuite sa tête vers Fuyumi. Il serait mieux, je suis d'accord, de mettre un nom sur vos visages à tous afin de pouvoir mieux débattre.
La pénombre de la pièce dans laquelle il se trouvait se fissura bientôt quand les gonds craquèrent pour laisser une silhouette trapue s’y glisser, dessinant une ombre gigantesque dans le peu de lumière qui se faufilait dans la pièce. À la seule lumière d’une bougie, le Nara terminait d’enluminer un parchemin et ne s’interrompit pas même après avoir invité le soldat à entrer.
Ce dernier de toute évidence peu loquace lui tendit un parchemin scellé, s’inclina et repartit en laissant l’Ombrageux seul dans son élément. Son travail terminé, il parcourut de ses yeux charbon les écrits semblant de la main du porte-parole. Etait-ce sa rémunération pour la discussion autour du bol de ramen de la dernière fois ? Un sourire orna le visage jusqu’alors impassible du Lieutenant.
[...]
Le chemin se passa sans encombres, son expérience en tant que vagabond dans sa prime jeunesse et ses connaissances du Yûkan ne laissant aucun doute sur la meilleure voie à emprunter. Pas de cheval ou même d’escorte ; le brun marchait en apparence seul entre les larges arbres de la frontière avec un rythme modéré tenu depuis le petit matin. Sa convocation dans une poche de son hoari de noir et de vert sur lequel était floqué le symbole clanique des siens, il avança l’esprit tranquille et serein vers le point de rendez-vous, bien conscient de la tâche qui lui incombait.
Personne ne l’avait briefé ou ne lui avait donné de texte à réciter. Kansei en déduisit qu’on attendait de lui qu’il décide et agisse en fonctions de ses propres pensées, ce qu’il aurait fait de toute façon.
Après sa traversée très brève de Ame, il se retrouva donc dans le Pays du Bois, dont les ressources éponymes s’étendaient à perte de vue. Il comprenait l’intérêt d’Asaara Kô pour tel endroit, parfait pour une retraite, propice à la méditation. Dans les cimes des arbres s’agitaient primates et volatiles et le lichen semblait bien plus dru et rampant que dans sa contrée natale.
Aidé par un plan savamment dessiné, vestige de son époque de Kumojin et de l’accès à la bibliothèque, il n’eut aucun mal à s’enfoncer dans le territoire jusqu’à ladite cité de Lumière.
On l’arrêta bien vite et une fois la situation clarifiée, le porte-parole temporaire de l’Empire du Feu fut guidé au sein d’un large bâtiment jusque dans une pièce aux allures de salle de réunion où une large table trônait, de marbre imprimé de motifs et de kanjis reconnaissables. Au fond siégeait Mokkô le Charpentier et quelques inconnus ; sûrement ses égaux.
Une jeune femme aux yeux bandés et un homme qui tenait plus de l’adolescent au visage balafré, sûrement victime d’une brûlure. Un autre jeune homme somme toute normal et Meikyû Raizen.
Ce fut l’Iwajine qui prit la parole la première. Son propos se tint et bien que désormais assit comme elle, à quelques sièges de distance, il ne broncha pas d’un iota à ses termes, ne signifiant pour le coup aucun réticence quant à sa suggestion. Les coudes sur les appuis du sièges, les mains croisés, il continua d’écouter.
Le dénommé Okiko ne mentionna pas son grade dans sa hiérarchie à l’instar de la femme aux cheveux nacrés. Il était le visage de Kirigakure no Satô pour aujourd’hui.
« Je suis Nara Kansei. Je représente pour ma part le Pays du Feu et son Empire. » Sans emphase ni vanité, il énonça sa prose toujours aussi flegmatique dans l’attente de finir les présentations. Il avait choisi de mentionner un pays plutôt qu’un village, ce qui en disait cependant assez.
Ses yeux vadrouillaient sur les visages, cherchant à déchiffrer les futures intentions de ses pairs.
Parcourant ce chemin comme si ce n’était rien, la dernière fois qu’il avait mis les pieds sur ce territoire, c’était armé de capes représentant un symbole de renouveau : l’emblème du Fukkatsu. Pourtant, à ce jour, il se présentait, presque un an, jour pour jour à Hayashi, accompagné de ce même symbole qu’il avait jadis porté : celui du village de la foudre.
Ainsi, Raizen entra sur les terres apaisantes et calmes d’Hayashi en contemplant les allures féeriques qui avaient bercé les nombreux mois d’une mission. Puis, comme si ce n’était pas suffisant, ils avaient aussi bercé les premiers balbutiements d’une alliance, qui aujourd’hui comptait être le sujet principal de discussion.
Se présentant ainsi en se laissant guider vers le lieu de la réunion, Raizen salua poliment tous les gens présents. Prenant la peine de les observer respectivement, personne ne passa inaperçu. Calmes, mais observateurs, les iris du corbeau étaient déjà en action, comme s’il était en quête d’une menace quelconque. Pourtant, rien ne captait son attention, si ce n’était de l’emblème du clan Nara que portait le représentant du pays du feu.
Prenant le temps de l’observer adéquatement, le fait d’avoir un nara pour représenter l’Empire était une stratégie fortement différente de la précédente, signe que le Teikoku devait fort probablement être en quelque sorte en mouvement. Stratégiques, d’autres priorités semblaient avoir été confiées à Kosuke, Raizen se demandait ce qu’il pouvait bien être en train de mijoter. Or, il n’était pas là pour cela.
Ainsi, il porta la suite de son attention à ses deux autres interlocuteurs. Représentant tous deux des personnages différents, semblait-il que chaque village avait décidé d’envoyer une formation complètement différente de celle qui avait assisté à la première réunion sur la coalition.
De ce fait, Raizen avait l’avantage du contexte, mais aussi le fardeau de devoir jongler avec une prise de hauteur possiblement trop haute pour ses futurs interlocuteurs. Ainsi, il comptait être sage et éviter de sauter trop rapidement dans le vif du sujet.
Observant Mokko, il lui fit un bref signe de la tête en guise de salutation avant de porter son attention sur le dernier membre, pour le moment silencieux. S’arrêtant, les iris dorés du corbeau s’arrêtèrent afin qu’il puisse s’introduire.
-Meikyû Raizen, fils de Kaze et représentant de Kumo. Je suis ravi de faire votre connaissance. Une fois les présentations terminées, nous pourrons commencer.
Bien qu’anodine, se présenter adéquatement était toujours important, surtout pour le Meikyû. Sachant qu’il était certes connu, au regard des motifs de cette réunion et de l’agenda, il était pertinent pour lui de positionner le fait qu’il était autant Kumojine que Kazejine. Pourquoi ? Seul l’avenir saurait répondre à cette question.
Après tout, il ne restait plus qu’un homme à présenter afin qu’ils puissent entamer les discussions.
Ainsi, Raizen était aussi décontracté qu’aux aguets. On ne pouvait aucunement voir un signe de tension ou autre dans sa manière d’être. En effet, seuls ses iris trahissaient sa concentration et son niveau d’implication. Pourtant mystérieuse, celle-ci était un piège pouvant pousser les gens tentant de le lire à se perdre. Après tout, le Meikyû n’avait rien à cacher. Ainsi, la seule émotion qu’il véhiculait était son implication dans les discussions futures. Telle était sa seule promesse.
Fraichement épaulé d’un haori qu’il portait sur son kimono, des nuages aussi dorés que ses iris parsemaient ses accoutrements fraichement préparés pour l’événement. Or, il n’était pas présent pour les apparences, loin de là. Or, les nuages pouvaient sembler pâles, tristes, voire absents de conscience. Pourtant, ils regorgeaient de savoir, chose qu’il était prêt à partager pour la suite de cette réunion.
Le souffle court, les jambes tremblantes, l'Ashina souffrait du mal du voyage. La plupart de ses déplacements se résumaient au désert aride du pays du vent et à sa capitale luxuriante. Jamais une telle excursion fut entreprise par ce jeune marchand originaire de Kaze quittant sa terre natale pour la première fois. Malgré sa capacité à mélanger son énergie physique et spirituelle pour donner naissance au chakra, la tête blonde ne possédait pas l'endurance à toute épreuve du gardien sacré qui l'accompagnait. Ce long périple, dont la majeure partie se déroulait au sein des steppes ensablées du pays du vent, fatigua grandement l'ancien esclave qui traînait la jambe. L'escorte, commanditée par la cheffe du clan Asaara, fit une halte dans son excursion, laissant ainsi quelques minutes de repos au Kazejin. Il s'installa sur une souche d'arbre en prenant de quoi se désaltérer. Il avala goulûment le liquide qu'on lui proposa, profitant de ces quelques instants pour souffler.
La base de cet arbre coupé offrait un aperçu de la splendeur du pays du bois que Mitsuhide s'empressa d'observer. Tout semblait hors du commun pour cette paire d'yeux venant du désert. La désolation et la pâleur des dunes cédèrent leur place à la terre fertile et une verdure éblouissante. L'homme aux pupilles écarlates aurait aimé s'attarder plus dans ces petits coins regorgeant d'être vivant en tout genre. Hélas, la route n'était pas terminée et l'escorte fit signe de se remettre en route. Les hommes et femmes sélectionnés par l'Asaara étaient durement entraînés. Mitsuhide pouvait rapidement voir que cette excursion ne représentait par leur premier voyage en dehors des frontières venteuses. Tout ce groupe gravitant autour du marchand possédait l'expérience qui lui faisait défaut. Un groupuscule méticuleusement orchestré par Kuuli qui avait même imposé des tenues neutres à ses fidèles pour éviter un quelconque quiproquo. Malgré la fatigue, l'ancien esclave hâta le pas pour rejoindre l'avant du cortège, composé du gardien sacré et de l'Uzumaki. La fin du voyage approchant à grands pas, le manipulateur de la lumière questionna le moine sur divers sujets concernant son pays et ses pratiques. Bien malencontreux sont ceux qui pénètre un pays sans en connaître les tenants et les aboutissants.
D'un geste rapide et sec, le moine se figea et fit signe à ses pairs de faire de même. Le gardien descendit de sa monture en pointant du doigt la tête blonde pour l'accompagner. L'escorte commença à établir un petit camp de fortune, en attendant le retour de chacun. Le duo en provenance de Kaze s'enfonça lentement dans les plaines boisées pour être arrêté par plusieurs moines représentant la cité brisée. Le marchand montra l'invitation, qu'il avait reçue, au gardien qui l'éplucha méticuleusement avant de demander au blondinet de le suivre. D'un signe de la main, Mitsuhide remercia son guide avant de s'enfoncer plus en profondeur dans ces bois remplis de chakra.
Le manipulateur de la lumière contempla avec peine cette cité brisée par des événements tragiques. Il aurait aimé voir ce berceau de lumière à son zénith, hélas le temps en a décidé autrement. Du moins, un temps faussé et manipulé en avait décidé autrement. L'ancien esclave salua, d'un signe de tête, les moines et autres gardiens qu'il rencontrait sur sa longue traversée. Nerveusement, l'Ashina replaça ses bagues, comme à son habitude. Cette assemblée avec les représentants des grandes nations ne mettait pas le jeune homme aux pupilles écarlates dans de bonnes conditions. Le stress grimpa rapidement et...
« Respire... Calme-toi. N'oublie pas que tu n'es pas seul dans cette aventure. »
Pour la première fois, j'avais eu l'opportunité d'apparaître aux yeux de mon hôte. Le bougre s'arrêta net en me voyant. Il plongea son regard dans le mien pour y observer une copie fidèle de sa personne. Bien sûr, je n'étais qu'un mirage. Une image mentale projetée dans sa réalité. Il était le seul à pouvoir m'entendre et me voir. D'habitude, j'étais simplement là pour prendre le contrôle et le protéger en cas de problème, mais le temps a fait son œuvre. L'esprit opta pour une coopération des entités d'un même corps. Un choix judicieux si chacun joue son rôle, cela va de soit. L'ancien esclave me regarda avant d'afficher un sourire et se remettre en marche, le regard rivé sur la salle abritant l'assemblée.
Le marchand prit place autour de la grande table faite de marbre, observant méticuleusement les différents protagonistes. La représentante d'Iwa prenait la forme d'une jeune femme aux cheveux argentés et à la voix douce et reposante. Le Kazejin fut presque bercé par ses paroles satinées annonçant le programme de la réunion. Le représentant de Kiri se manifesta à son tour, suivi de près par son homologue de l'empire du feu. Le dernier intervenant interpella fortement la tête blonde qui, au fond de son siège, jouait avec ses bagues. Meikyû Raizen, représentant de Kumo et fils de Kaze. Le manipulateur de la lumière était persuadé de l'avoir reconnu à son faciès, mais un doute persistait. Le voilà donc balayé par l'illustre héros de Kaze en personne. Reprenant ses esprits, le membre du Shidan se redressa avant de se présenter à son tour.
« Ashina Mitsuhide, représentant de la Guilde des marchands de Kaze no Kuni. Enchanté de faire vos connaissances. »
D'un ton bienveillant, la tête blonde termina sa phrase avant de se pencher en direction de l'auto-proclamé, fils du désert. Mitsu se courba légèrement en guise de respect avant de prendre la parole.
« C'est un honneur pour moi de vous rencontrer en personne, Héros de Kaze. »
Le jeune homme aux pupilles écarlates retourna dans le fond de son siège en croisant ses mains. La discussion ne tardera pas à rentrer dans le vif du sujet et apporter son lot de désaccord. La situation géopolitique globale n'avantageait pas le débat, notamment du côté de l'Empire du Feu et de Kumo suite à la libération du village des nuages, mais le marchand espérait pouvoir apporter sa pierre à l'édifice en proposant une vision neutre et indépendante de toute cette situation. Même si sa puissance en tant que shinobi n'atteignait pas la cheville de ses pairs, il nourrissait l'espoir d'être traité d'égal à égal dans cette grande discussion tissant le futur du Yuukan.
La main posée délicatement sur la nuque de Yuu, Fuyumi glissait ses doigts entre les oreilles du félin, écoutant les présentations des autres émissaires. Si le nom de celui du village des nuages lui était familier, notamment pour sa participation remarquée au tournoi international de Kaze, aucun des autres ne possédait une réputation suffisante pour avoir atteinte ses oreilles. Bien qu’elle ne doutât pas une seconde que sa propre identité ne lui en accordait pas plus, elle en restait déçue. Après tout, les villages étaient encore récents et la jeune femme ne se prêtait que rarement au loisir de suivre les différentes rumeurs étrangères, à l’exception de la parution mensuelle du Kunaï Émoussé. Ce qui la surprit réellement fut cependant d’entendre le Meikyû se présenter comme enfant du Sable en présence de l’émissaire Kazejin, malgré son affiliation à la Foudre.
La jeune femme laissa alors quelques instants de silence succéder à la présentation de Mitsuhide, offrant une opportunité à quiconque de prendre la parole, mais il semblait clair qu’aucun d’eux ne souhaitait enchérir immédiatement sur les sujets à débattre et que les spectateurs se limitaient bien à leur rôle. Elle prit alors en main à nouveau la conversation, relançant le sujet avec plus d’entrain.
– Merci à vous, conclut-elle avant de reprendre d’une voix légèrement plus grave. J’aimerais, si cela vous convient toujours, que nous abordions désormais le sujet de l’intégration de Kumo au sein de la coalition.
La Jonin laissa alors quelques instants d’interlude pour laisser à nouveau une occasion d’intervenir, plus courte cette fois-ci. Bien que la politesse la poussât à agir ainsi, elle ne tarda pas avant de reprendre, ne souhaitant pas réellement être interrompue.
– Lors de la dernière réunion, la situation du village était bien différente et si je ne dispose pas de toutes les informations à ce sujet, il semblerait bien que cette situation se soit finalement résolue pour le mieux. Malgré les différents que les nations représentées autour de cette table ont pu avoir, ou même continuent d’avoir, Kumo a su démontrer leur opposition aux projets de notre ennemi commun et le pays de la Foudre fait toujours partie des grandes nations de ce monde. À ce titre, et dans une volonté d’apporter un équilibre nécessaire au sein du continent, je souhaiterais accorder la possibilité à cette nation de rejoindre les rangs de la coalition au même titre que les autres.
Fuyumi tourna alors son visage vers Raizen, un geste uniquement symbolique du fait de son handicap.
– Si tant est que la présence de son représentant est, comme je l’imagine, une démonstration de cette volonté.
La jeune femme ne s’attendait vraiment pas à se retrouver à diriger la conversation au sein de cette rencontre des plus importantes, mais elle s’en retrouvait bien ravie une fois sa prise de parole terminée.
Visiblement, les représentants étaient tous jeune. Il n'y avait pas réellement d'ancien dans cette petite assemblée, Okiko écouta attentivement les présentations de chacun. Il s'agissait d'un nouveau Shinobi arrivé encore récemment à Kiri, cependant il avait déjà commencé à faire ses preuves et l'Ombre de l'Eau semblait lui vouer une certaine confiance pour lui avoir ordonner de représenter le village caché de la Brume. Il y avait donc de présent : Fuyumi, représentante d'Iwa, Okiko, représentant de Kiri, Kansei, représentant du Teikoku, Raizen, représentant de Kumo puis Mitsuhide, qui représentait la Guilde des Marchands de Kaze.
D'ailleurs, il fut surpris sur deux points précis. Mekyu Raizen disait être un fils du Vent mais représentait Kumo. Etait-il indécis concernant qui il était ? Enfin... Okiko n'était pas mieux. Il était né au Pays de l'Eau mais avait grandi ici-même.à Hikari dans le Pays du Bois pour revenir à ses origines. Le second point concernait Mitsuhide, Okiko ne comprenait pas réellement sa présence quant au fait de l'utilité de marchand dans la guerre qui se proclamait à l'horizon.
Le brûlé laissa la parole à Fuyumi, demandant donc de commencer le débat sur l'intégration du village caché des Nuages au sein de cette Coalition. Elle était pour leur intégration, en plaidant pour leur cause, ce fut au tour d'Okiko de prendre la parole quant à la position de Kiri.
— Je suis d'accord avec vous, Fuyumi. Il mit un temps de pause nécessaire avant de reprendre. Ce que nous allons combattre exige de mettre toutes les forces de notre côté, le village de Kumo pourrait être d'une aide très utile quant à ce qu'il se présentera à nous. Nous avons des objectifs à atteindre et pour cela, Kumo sera un précieux allié afin de les réaliser.
La position de Kirigakure no Sato était prise officiellement, le village était donc pour l'intégration de Kumo au sein de cette Coalition. Avant de venir ici, l'ancien gardien avait pris connaissance de l'histoire des villages, il attendait donc de voir l'avis du Teikoku, eux qui avait annexé Kumo jusqu'à tout récemment.
Sans osciller, il écouta donc les derniers représentants s’introduire selon leurs propres mots. Le dénommé Mekyû Raizen, qu’il connaissait de réputation de son temps passé à Kumogakure no Satô ; s’auto-proclamant fils du Désert et donc sûrement défenseur de ses intérêts. Qui pouvait bien ne pas protéger sa génitrice en cas de danger ?
Il jeta un regard au Charpentier, le Shinrin déchu dont on lui avait fait le récit plus tôt entre les murs de Urahi, sans animosité ni intentions réelles à son encontre pendant l’intermittence de ce silence flottant où tous se jaugaient. Les coudes sur les accoudoirs de son siège, ses deux index collés l’un contre l’autre, il patienta comme il savait si bien le faire.
Il n’y avait pas beaucoup de zones d’ombres sur ce qui allait advenir. Laissant à la demoiselle et son félin le soin d’introduire le prochain sujet, il resta tout aussi flegmatique à la mention de sa question et de son avis qui se voulait au mieux peu original, au pire très prévisible. Kumo et Iwa avait toujours entretenus des relations cordiales alors sa réponse coulait de source. Le Kirijin sembla assez conquis par son discours ou peut-être par ses propres intérêts et alla en son sens.
Venait donc logiquement son tour. Après un court regard posé sur Raizen et ses yeux ambrés, puis sur Mitsuhide, sa voix porta encore dans l’espace clôt, son corps ne s’animant d’aucun mouvement superflu.
« Dans la continuité des propos de mes homologues, je ne peux qu’appuyer le fait que le Pays de la Foudre est un acteur important, trop pour le laisser de côté. » On aurait pu croire à la seconde de blanc qu’il laissa que son intervention était finie. C’était se tromper. « Cependant j’émets des réserves que Meikyû-san sera facilement capable de balayer. Vous ne connaissez peut-être pas les derniers détails de l’affaire, mais le village caché du Nuage a été vidé des troupes de l’Empire, dans le calme et la paix. Pour autant, chaque entité compose avec des électrons libres, des personnes dangereuses et autres aléas de notre caste. » Il pensait peut-être à certains ninjas en disant cela. Ils n’en sauraient pas plus, ce n’était pas l’important après tout.
« Pour ce qui est du Feu, nous accepterons bien volontiers les Kumojins tant qu’ils se montreront à la hauteur du cadeau fait par Kaguya Kôsuke, sans salir notre alliance future par des choses aussi futiles que la vengeance ou la rancoeur. Il ne m’est pas possible de m’imaginer travailler de concert de façon efficace si on doit avancer sans montrer son dos. Je suis sûr que chacun ici le comprend. »
Peut-être les autres shinobis ci-présent feindraient d’ignorer l’évidence, mais il n’était pas question de douter du fait qu’en se méfiant des uns et des autres, ils puissent espérer faire quelque chose contre une menace aussi dantesque que l’Homme au Chapeau. Mieux valait être moins puissant si ils étaient plus soudés. Il le savait.
« J’ose espérer que nous sommes tous là pour nos aptitudes à parlementer et à nous comprendre. Je propose que nous votions de préférence par la majorité absolue, en faisant si besoin des concessions. » Il prit l’air affable, sans faux semblants. Kansei comptait réellement sur ces personnes pour manoeuvrer de la meilleure des façons.
« Pour ce qui est de Ashina-san, il semble représenter des commerçants et je vois mal la place de telle corporation à notre table ; je ne pense pas qu’il est de mise de protéger quelconque intérêts financiers de civils ici. » Il planta ses yeux charbons dans ceux de Mitsuhide sans la moindre animosité mais à l’affût du moindre craquement ou indice physique qui le trahirait de sa vérité.
Calme, Raizen s’était contenté d’acquiescer brièvement de la tête en effectuant un sourire à Ashina, comme quoi son identité était toujours utile et pertinente. Après tout, il était Kumojine, certes, mais ses origines étaient de Kaze. Était-ce un crime ? Non. Était-ce problématique ? Uniquement à bon entendeur. Après tout, par chance, l’autre individu se révélait être un Kazejine, signe que l’influence de son pays natal se faisait de plus en plus proéminent.
Laissant ainsi l’Iwajine guider la conversation, elle dégageait une douceur qui suffirait à apaiser de nombreuses tensions pensa-t-il, comme quoi Iwa regorgeait d’individus intéressants. D’ailleurs, il ne disait pas cela, car elle penchait en la faveur de Kumo, c’était simplement ce qu’il pensait à la même mesure qu’il comptait être le plus fidèle à lui-même, mais aussi à Kumo d’une manière. Étant alignés vers les mêmes objectifs, les éléments à faire étaient donc très aisés.
Ainsi, de Iwa à Kiri, les vents et marées semblaient calmes. Pourtant, elles semblaient dangereusement silencieuses chez cet homme de l’Empire. Masquant aussitôt un rictus pourtant tentant, si les paroles du Nara étaient d’apparence relativement pacifique, la signification de ses paroles en disait long sur ce qu’il pensait réellement.
Tenté de succomber à la tentation, les iris du corbeau pétillaient d’un éclat nouveau. Beaucoup moins sinistre qu’il ne l’aurait voulu, il calmait avec ardeurs ses pensées encombrantes. En effet, la fierté était certes tentante, voire même alléchante. Pourtant, ce n’était pas pour autant qu’il comptait se rabaisser à ses plus bas instincts. C’était surement pour cela qu’il avait été invité…
-Merci de cette invitation Kansei-san.
S’exprimant d’un ton beaucoup trop calme pour témoigner d’une quelconque manière qu’une seule de ses paroles avait touché un nerf quelconque, Raizen comptait naviguer dans cet argumentaire avec autant de fluidité qu’un fermier récoltant ce qu’il avait semé.
-La présence d’électrons libres est inévitable, nous prenons des mesures à cet égard. De plus, ce cadeau que vous semblez désigner a été réciproque par l’absence d’une guerre entre nos deux nations.
Puis souriant, il poursuivit calmement :
-La vengeance ne fait pas non plus partie des plans que nous avons pour la nation Kumojine. Autrement, nous aurions coupé la tête de votre dirigeant lorsqu’il nous l’a offerte en compagnie de la liberté de Kumo pour équilibrer la situation du passée. C’est d’ailleurs dans cette notion de bonne volonté que nous avons laissé votre régente rester quelques jours à Kumo en veillant à sa sécurité.
S’arrêtant ainsi, les faits parlaient d’eux-mêmes. Personne n’offrirait sa tête en plus de libérer un village si ce n’étaient qu’une once de culpabilité résidait en eux. Qu’elle soit avouée ou non, il préférait être transparent sur les faits et uniquement les faits. Voir la coalition se former sous l’hôpital qui se moquait de la charité ne faisait pas partie de ses plans.
-Donc, je vous comprends de vous inquiéter Kansei-san, moi-même ayant eu la même réflexion. La réussite de cette Coalition dépendra de notre implication et notre sincérité respective et nous avons toujours été transparents sur nos intentions. Mokko ici présent pourra le témoigner suite à la lettre signifiant notre intérêt à faire partie de la Coalition qu’il a reçue il y a de cela un bon moment, ce qui justifie notre présence ici.
Auraient-ils libéré Kumo même en sachant cela ? Probablement. Or, c’était tout de même un facteur et un fait important dans leur exposition par rapport à leurs volontés.
-Je suis donc aligné avec le vote de majorité absolue bien qu’au regard de nos profils, j’espère que l’unanimité sera possible. Après tout, si cette réponse vous a convenu, nous formons ainsi une coalition de ce que j’en comprends.
Terminant sur cela, Raizen observa le Kazejine, se demandant comme les autres ce qu’il faisait en ces lieux. Toutefois, il l’inviterait à prendre la parole de manière un peu plus ‘’diplomatique’’.
-Si je puis me permettre, je suis certain qu’Ashina saura nous expliquer davantage la voie qui l’amène à cette réunion tout comme l’intérêt possible pour la coalition.
La coalition n’était-elle pas censée être secrète… ? Songeant à cela, il avait opté pour une question formée différemment.
Beaucoup plus invitante au dialogue, c’était une manière pour Raizen d’en savoir davantage sans pour autant brusquer son interlocuteur. Après tout, il devait bien être là pour une raison non ?
Commençant à comprendre les différentes personnalités autour de cette table, par chance, il n’était présent pour avoir raison, mais plutôt pour s’assurer qu’en toute transparence les différents partis étaient alignés. Après tout, au-delà de Kumo et Kaze, Raizen représentait sa propre philosophie sur la préservation du Yuukan, chose que personne ne saurait comprendre.
Il était un neutron libre et c’était là où résidait toute sa force.
Ajustant sa posture en soufflant légèrement, l'Ashina observait avec attention les regards des envoyés autour de la table. Chacun ici était le représentant de sa nation avec le crédit et les responsabilités que cela incombe. Mitsuhide était le seul à ne pas incarner la voix d'un pays dans son entièreté. Après tout, sa présence ne résidait pas dans ce qu'il pouvait personnifier, mais bien dans ce qu'il pouvait apporter. Les gardiens sacrés possèdent une vision d'ensemble et les représentant devaient bien comprendre qu'aucune personne ici n'était là par hasard.
Avalant sa salive discrètement, les regards, orientés sur la tête blonde, commencèrent lentement à attaquer le mental du jeune homme. Sa condition de marchand au sein de la capitale du vent ne semblait pas convenir à cette tablée de shinobis importants. Les regards, qu'il détecta sur sa personne, ne paraissaient pas malveillants à son égard, mais leurs insistances pesaient lourd sur l'Ashina. Ce dernier n'était pas un habitué des grands rassemblements de ce type et sa jeunesse pouvait jouer contre lui. Contrairement à ses homologues, l'ancien esclave devint un shinobi en autodidacte, éveillant ses pouvoirs tardivement. Les représentants des grandes nations ont, pour la plupart, suivi un entraînement intensif depuis leur jeune âge aux arts des shinobis. À âge équivalent, les enfants des grandes nations possédaient une maturité et une expérience bien plus grande que celles du Kazejine. Une pensée fugace qui rappela la place du blondinet qui devait se démarquer, d'une autre façon, pour gagner le respect de ses pairs.
Les présentations étant faites, l'envoyé de la roche recentra instantanément le débat sur le premier pan de cette réunion, l'intégration de Kumo au sein de la coalition. Globalement, chaque représentant des grandes puissances tomba d'accord sur l'association des nuages à l'alliance. Des points pouvant poser problème furent soulevés par le mandataire de l'Empire du feu. Les récents événements mis en exergue par le Kunai émoussé concernant les frictions entre Kumo et l'Empire pouvaient poser bien des soucis sur un axe allié commun. La clé de la réussite de cette coalition réside dans la capacité des grandes nations de ce monde à ne faire qu'un. Une armée, une vraie armée, unis derrière un leader avec un objectif. La coalition doit former un front unique pour triompher face à des forces terrifiantes. Les tensions palpables furent dissipées par le proclamé fils de Kaze. Les intentions de la faction de la foudre n'étaient pas la vengeance, mais bien la préservation par le Yuukan.
Le sujet semblait réglé, puisque le marchand n'avait pas l'intention de participer au vu de son statut actuel. Il allait plaider sa cause pour la faction des indépendants, mais voter pour l'intégration de Kumo, alors que ce dernier n'est pas dedans, serait bien mal vu. Néanmoins, le délégué de l'Empire exprima à haute voix son incompréhension sur la présence du manipulateur de la lumière. Le Kumojin rejoignait son homologue du Teikoku, désirant aussi une explication sur la participation d'un marchand au sein de cette assemblée. Une question légitime qui fit avaler d'une traite la salive de notre cher Ashina. Ainsi, je fis mon apparition dans son esprit, afin d'échanger quelques mots avec mon hôte, à l'abri des regards.
« Il semblerait que les flammes et la foudre t'ont dans leur viseur. »
« Qu'est-ce que je dois faire ? »
« Les confronter, ensemble. »
Je me redressai de mon siège pour balayer du regard la tablée attendant ma réponse. Dans le fond, j'étais amusé. Plutôt que de faire confiance à l'ordre sacré d'Hayashi no Kuni et se concentrer sur des affaires importantes pour notre survie commune, certains préfèrent se focaliser sur des détails insignifiants. Je vous en prie, continuez à observer l'arbre plutôt que la forêt. La coalition doit montrer un front uni et Mitsuhide et moi-même devons en faire autant. Laisse-moi te dicter les paroles et tu seras ma voix, fidèle hôte.
« Je tiens, avant tout, à vous rassurer, chers représentants des grandes nations de ce monde. Je n'ai pas usurpé ma place autour de cette table. Vous devriez accorder un peu plus de crédits aux gardiens qui nous accueillent dans leur cité. J'ai été convié, tout comme vous, à cette assemblée afin de discuter ensemble du futur de notre monde. »
Mitsuhide reprit son souffle avant de poser ses mains sur table, regardant le Nara dans les yeux.
« Néanmoins, votre question est légitime, Kansei-san. Pourquoi un simple marchand de Kaze siège aux côtés de shinobis des grandes nations ? Je vais tenter de vous expliquer les raisons qui ont motivé ma présence. »
Prenant une grande inspiration, la tête blonde débuta sa tirade.
« Si nous comptons Kumo et le pays du bois, la coalition représente actuellement une force conjointe de cinq pays du Yuukan. Dans notre monde, nous avons découvert, pour l'instant, onze pays. Un bref calcul nous permet de voir que la coalition représente un pourcentage honorable des pays du Yuukan, mais pas suffisant. Vous incarnez les puissances les plus développés économiquement et militairement, mais il serait mal avisé de négliger les pays qui ne sont pas ralliés à vos nations respectives. Ces pays indépendants peuvent contenir, en leur sein, des ressources et talents d'une grande importance pour la coalition. » L'Ashina marqua une légère pause avant de reprendre. « Néanmoins, de part leur nombre important et leur éparpillement aux quatre coins du monde, il est difficile de convier les représentants de toutes ses nations indépendantes. Quand bien même cela serait possible, beaucoup de shinobis, ayant choisi l'errance, seraient oubliés dans ce procédé. Une question se pose alors. Comment inclure, directement ou indirectement, ces personnes dans la coalition ? »
Marquant une pause, le Kazejine scruta le regard de ses pairs avant de reprendre plus belle.
« Vous le savez, Kaze est un pays reposant beaucoup sur son commerce avec les autres pays. Nous détenons, aussi, les plus grandes fortunes privées du Grand Continent dans la Banque Sabaku. Ainsi, notre pays et l'organisation marchande que je représente sont en constante interaction avec le reste du monde. Nous côtoyons civil comme shinobi, noble comme vagabond pour fournir diverses ressources à travers le Yuukan. Notre réseau, nos connaissances, nos relations avec nos homologues marchands et notre clientèle sont vastes et étendus dans ce monde. Notre guilde peut transmettre les décisions de la coalition aux divers acteurs des pays indépendants afin de les inclure, le mieux possible, aux futures missions de cette alliance. C'est donc pour cela que notre organisation florissante au sein de Kaze fut conviée à cette réunion. Contrairement à vous, je ne peux pas représenter une nation dans son entièreté. Néanmoins, notre guilde marchande peut jouer le rôle de messager permettant de diffuser massivement la voix de la coalition et ainsi, potentiellement enrôler bon nombre de combattants indépendants désirant, comme vous et moi, protéger notre monde. Les pays indépendants sont des acteurs trop importants pour les laisser de côté. »
L'Ashina s'arrêta enfin, reprenant son souffle. Il avait monopolisé la parole pendant un long moment, mais il estimait important d'expliquer avec précision les raisons de sa présence auprès de ses pairs. Il s'avança légèrement sur son siège en orientant ses yeux écarlates vers la représentante de la roche. Le manipulateur de la lumière posa une main sur sa poitrine avant de s'incliner légèrement.
« Veuillez m'excuser, Fuyumi-san. J'ai dû déborder un peu sur le prochain sujet pour expliquer les raisons de ma présence à cette table. »
Il reprit place dans le fond de son siège en manipulant ses bagues, comme à son habitude. Le débat concernant l'intégration de Kumo n'allait sûrement pas s'éterniser et sans réellement le vouloir, le marchand avait déjà mis sur la table le prochain sujet qui serait, à bien des égards, plus complexe. La demi-géante pouvait compter sur l'ancien esclave et ce dernier pouvait compter sur moi pour le défendre, coûte que coûte.
Une fois le débat ouvert concernant l’intégration du village des Nuages, les langues se délièrent au travers de l’assemblée. A la surprise de la jeune femme, un accord unanime fut rapidement trouvé. L’élément le plus incertain concernant l’acceptation, le représentant de l’Empire, émit bien quelques doutes et conditions, mais ne refusa pas pour autant. Les remontrances entre le Feu et la Foudre restaient vives et se firent entendre. Sans savoir s’il s’agissait d’un reflet réaliste de la situation entre les deux pays ou simplement la finesse de deux diplomates, Fuyumi nota tout de même une voie possible pour une paix relative entre eux. Bien que les conflits entre les membres de la coalition ne pussent qu’entrainer l’instabilité de celle-ci, il ne s’agissait pas là des motifs de cette réunion. La coalition ne possédait ni les moyens ni l’envie d’apaiser les tensions qui régnaient.
Le débat terminé, les discussions s’orientèrent bien vite vers Mitsuhide, le représentant Kazejin et la raison de sa présence en ces lieux. Bien que la Jonin ne possédait aucun grief contre les nations indépendantes et ne faisait aucunement partie de ces shinobis prônant l’hégémonie des nations majeures, elle détestait profondément le pays du Vent. Elle ne connaissait pas bien ses habitants, mais l’esclavage qui y était institutionnalisé ne lui était pas supportable. Ayant elle-même été sous l’emprise d’un de ses hommes monnayant hommes, femmes et enfants comme du bétail, elle n’en connaissait que trop bien les dommages que cela provoquait à travers le continent. Malgré tout cela, ce n’étaient pas ses convictions qui dictaient ses mots en cette journée, mais bien les objectifs requis par les autorités de son village. Loin d’être un exemple de subordination, la jeune femme ne voyait toujours pas en cette coalition une véritable force méritant son implication personnelle. A ses yeux, celle-ci ne possédait pas le moindre potentiel au-delà de son fondement premier, la lutte contre un ennemi commun.
- Inutile de vous excuser, répondit aimablement Fuyumi au Kazejin, il semble bien que l’intégration de Kumo fasse l’unanimité, inutile d’en poursuivre la discussion, nous pouvons désormais considérer le village de la Foudre comme membre de la coalition. Je vous rejoins sur nombre de vos arguments concernant les nations indépendantes, il serait regrettable de nous priver des nombreux talents dont regorgent le continent, il n’y a pas que les grandes nations qui auraient tout à perdre si ces monstres venaient à ravager nos terres. Il me semble désormais évident que la discrétion de la coalition n’est pas quelque chose que nous pourrions conserver. Nos réunions, nos missions, la construction d’un quartier général, il nous serait bien difficile de dissimuler tout cela à nos ennemis et bien imprudent de considérer le contraire. Maintenant, si la participant de ces nations me semble nécessaire, ainsi que leurs présences à ces réunions, elles n’ont pas encore su démontrer leur implication à la même hauteur que celles de la coalition. Nous ne pouvons qu’espérer qu’aucune d’entre elles ne coopère avec notre ennemis. Ainsi, ma proposition serait d’accorder aux pays indépendants qui le souhaitent de choisir leurs représentants qui pourront participer aux réunions, débattre lors de celles-ci, mais sans leur accorder le droit de décision. Nous pourrions ainsi profiter de leurs talents, leur permettre de participer aux nombreuses missions qui nous attendent, sans avoir à douter de leur loyauté à la cause.
Okiko restait dans un silence mortel après avoir émis l'avis du village qu'il représentait, il se contentait simplement désormais d'écouter ce que les autres représentants avait à dire. Il attendait évidemment l'avis du représentant de l'Empire du Feu concernant l'intégration du village caché des Nuages, c'était important de savoir. Nara Kansei émit certaines oppositions bien qu'il n'était pas du tout contre que le village de Kumo soit intégré à cette Coalition, il souhaitait une unanimité absolue quant aux décisions prises et Okiko.... n'était pas forcément contre ou pour.
Si une personne avait certaine rancoeur, cela pouvait causer l'échec de négociations et l'absence totale de débat. En tout cas, l'intégration du village se fit malgré tout puisque la majorité absolue était présente, chaque représentant avait voté pour l'acceptation. Le sujet fut rapidement amené sur le Kazejin présent par l'Empire du Feu, Okiko posa son regard sur cette personne se nommant Ashina Mitsuhide afin qu'elle explique sa présence en ces lieux.
Le Yamazaki s'attendait à une personne plus que réservée, mais il constata que les propos émis par cette personne était fort intéressante. L'avis d'Okiko et du village était déjà choisi, mais ce que disait le Kazejin poussait encore plus l'avis d'Okiko quant à la question. Fuyumi, représentante d'Iwa, proposa d'accepter les pays indépendants et qu'ils aient un représentant à la table de la Coalition. Toutefois, elle préférait que ces-derniers n'aient aucun droit de décision même s'ils pourraient débattre.
— Le village de la Brume a toujours eu affaire avec des mercenaires et... Je pense que la Coalition peut en profiter. Quand bien même, nous acceptons les pays indépendants formant le Yuukan... Il reste des shinobis errants, mercenaires et autres qui n'hésiteront pas à combattre avec nous. La Coalition sera très vite connue, je propose qu'en plus d'accepter les pays indépendants, nous devrions accepter la force des mercenaires et autres.
Il regarda l'assemblée après avoir proposé donc cette solution en plus.
Au remerciement du tatoué, Kansei se contenta d’hocher la tête d’à peine un centimètre, comme si ce n’était rien. S’il n’ignorait rien des normes et des politesses, il n’était pas de la caste qui usitait à tort et à travers de ces dernières.
Il parla de l’absence de retour de flamme, comme si Kumogakure no Satô avait dû se faire violence pour rester dans les chaînes de sa pacification. Nara Kansei repensa à l'Éclair Vert partant avec les cadavres de ceux que la Chôkoku avait abattu sans la moindre gêne. Il repensa au visage de Takara et à ses idéaux sur le monde shinobi. À Hiko et ses rêves de grandeur. La guerre avait bel et bien eu lieu ; ils avaient été exemptés de représailles. Mais là n’était pas le point de reprendre son comparse si éloquent quant à la dénomination des choses et des faits, car ce dernier semblait lui aussi la même chose que Kansei.
À la mention de régence, des vieux souvenirs l’animèrent, du moins si son accalmie pouvait être transpercée par autre chose que le simple mouvement de sa nuque ; comme un remerciement. Comme s’il venait de reconnaître la justesse de son propos et l’abnégation face à Rie. Mais avait-elle animée un jour les moeurs d’autrui de façon à provoquer telle sanction ?
« Nous nous sommes compris, je n’en demandais pas plus. » Un mince sourire illumina le visage de Kansei sans pour autant découvrir sa dentition. Une moue, au mieux.
Le silence fut la seule réponse à l’avis des deux orateurs quant à une façon de voter différente ; peut-être cela reviendrait sur le tapis. Qui ne disait mot consentait après tout.
Son attention portée sur le garçon à la chevelure flavescente, il discerna sa glotte se distordre. Au moins à son sujet, les représentants du Feu et du Nuage étaient-ils d’accord, même s’ils formulaient leur questionnement de deux façons distinctes.
Et il se mit à parler, en largeur sans que l’Ombrageux ne vienne à lui couper la parole à quelconque moment. Il continuait de l’observer sans cracher ni mot ni le moindre mouvement facial. Mais le Nara écoutait. Oh, ça. Déjà dans un coin de son esprit s’écrivait un brouillon de ce qu’il allait répondre, simultanément sans qu’il ne rate une miette du jeune homme et son discours.
Il quémanda du respect pour les choix des Moines ; être ici en témoignait assez pour que d’une commune mesure, sa réflexion ou ses paroles en soient affectées. Kansei soutint le regard grenat du Kazejin sans l’once d’une réponse de sa part, autre que le charbon du sien, se mêlant comme pour amorcer un autre feu.
Voilà qu’il était relegué au rang d’écolier, tandis que le Mitsuhide lui faisait découvrir la géographie. Éludait-il les détails les plus importants par excès ou par perfidie ? À moins que cela fut une partie de son point.
Le circonspect laissa le garçon s’incliner devant elle sa justification terminée et le regarda s’installer plus normalement sur son siège, comme détendu d’avoir craché sa bile. Encore une fois il laissa la parole voguer dans le sens horaire et revenir à l’Iwajine qui étonna Kansei par sa clairvoyance. Elle proposait quelque chose de viable ; museler l’animal dont on ne savait pas le pédigré pour s’éviter les problèmes qu’un décideur inconnu pourrait provoquer. Un millième de seconde, il s’imagina accepter ceci et se taire. Mais le fait que le Brûlé ne remette pas un seul mot du marchand en question suffit à le restreindre. Si l’Ashina s’était octroyé un temps de parole qui ressemblait à la part du lion, alors serait-il sur un pied d’égalité quant à ce point précis?
« Fuyumi-san, Okiko-san, daignez me laisser répondre et exprimer quelques pensées quant aux propos peu synthétisés de notre invité Kazejin avec je le crains aussi peu de retenue ; dès lors je serai ravi de donner mon avis final sur la décision à prendre. » Ses yeux anthracites quittèrent ceux d’Okiko, bifurquèrent sur la femme au chat avec l’interrogation de sa condition réelle -dans un monde shinobi, ne pas être pourvu de la vue ne voulait pas dire ne pas voir- puis terminèrent sur le visage du marchand.
« J’entends votre propos, sieur Kazejin. Aussi vais-je être honnête et ne pas me napper de faux semblants, quitte à être corrigé promptement. Comme au chapitre du village caché du Nuage, j’ai tout de même quelque réserves. Je vous sollicite donc pour les effacer à l’instar du Héros de Kaze précédemment. » Son visage se fendit d’un air aimable et calculé à la ridule près.
« Je suis bien au fait des pays dépourvu d’institutions militaires, pour dire vrai. Et je ne peux qu’acquiescer. Il n’est pas de terre dans le Yukan où le talent brut n’a pas gâté quelque enfant. Si j’ai bien compris, donc. Le bougre avait bien compris. Vous affirmez être les mieux placés pour être le vecteur de notre entité, le catalyseur de notre cause. Iwagakure, qui fut jadis Rokkusu me semble toute aussi prompte à s’employer à ce genre de manoeuvres, Fuyumi-san pourra peut-être me reprendre mais j’ai le souvenir qu’elle est la première cité marchande du continent. Deux têtes valent mieux qu’une, mais de ce postulat ne devrions-nous donc pas appeler chacune des Guildes et donc celle de Tsuchi no Kuni à cette table ? » Il laissa ses derniers mots courir puis reprit sur le même ton monocorde, qui s’il ne se voulait pas accusateur, tirait de plus en plus au pyrrhonisme.
« Pardonnez mon scepticisme mais je sais de source sûre que votre pays est en proie à des maux qui pourraient gangrener les plus hautes instances ; ceux qui ont voués leur vie au bénéfice ne sont sûrement pas exemptés de tous soupçons. Il suffit de lire le Kunaï Émoussé. Je laisse à Raizen-san et vous mêmes le soin de nous éclairer plus en détail en tant que Fils du Vent. Mais une chose est sûre, toutes les manigances ne sont pas du fait de l’Homme au Chapeau. » Enfin il avait terminé.
« Ma demande est la suivante ; jurez sur votre honneur que votre présence ici et vos intentions ne sont en rien liées à une entité tierce qui ne partageraient pas nos intérêts ; que notre but sera placé au-delà de tous intérêts personnels partagés ou pas avec je ne sais qui et vous aurez ma voix pour être des nôtres, de la façon que Fuyumi-san a évoqué si je suis convaincu. En votre âme et conscience, faites en le serment. » Ses traits fermés ne cherchaient ni à instiller la peur, ni à exprimer quelconque colère. Il doutait mais tout dans Kansei, de la façon dont étaient posées ses mains à sa stature n’indiquait le doute, paradoxalement. Il ne s’excusa pas de sa tirade et attendit. Il ne restait que cela à faire ; il avait peut-être laissé certaines zones d’ombres et autres questions en suspens à la faveur du Meikyû. Il comptait sur son patriotisme pour l'aider à trier le vrai du faux. Peut-être son esprit se trouvait perturbé, trop suspicieux. Mais il devait la vie à cette facette de sa personne ; autant l'écouter quand elle lui criait méfiance.
Dernière édition par Nara Kansei le Mer 1 Juil 2020 - 20:17, édité 1 fois
Très calme, Raizen accepta l’officialisation de Kumo dans la Coalition comme un message qui lui était prédestiné. Prenant dès lors une fraction de seconde pour fermer les yeux, il s’apaisa d’un seul coup, réalisant qu’aujourd’hui, il n’aurait pas à discourir plus qu’il n’en avait envie. Après tout, s’opposer à la présence de Kumo aurait été suffisamment particulier pour qu’il en vienne à poser une question fatale : pourquoi ce sujet avait-il été posé sur la table à la base ?
À vrai dire, pour cette réunion, l’enjeu semblait beaucoup plus concerner les factions dites indépendantes, factions dans lesquelles il avait passé la dernière année au sein du Fukkatsu. Malgré leurs objectifs et leurs affiliations à Kumo, le Fukkatsu demeurait une organisation indépendante qui oeuvrait dans le but de restaurer Kumo. Or, leur idéologie, nationaliste était très rapidement devenue autre chose. En effet, si plusieurs les avaient perçus comme des fous lors de la précédente réunion, le message qu’ils mettaient de l’avant n’était pas du tout conservateur ni nationaliste. Le Fukkatsu avait une vision globale, et c’était justement un de leurs points forts.
Ainsi, grâce à leur connaissance assez diversifiée du Yuukan, ils étaient en mesure d’avoir une meilleure visibilité sur ce dont il fallait faire attention, notamment sur les antithèses, reflet de la nature contradictoire de l’être humain. Ce genre de phénomène décrivait notamment la présence de facteurs émotionnels et rationnels dans certaines prises de décisions.
Écoutant patiemment ce que le représentant de Kaze avait à dire, il n’y avait aucun doute, la fougue Kazejine et ce charisme semblaient naturels. Coulant de source directement issue du territoire du désert, son discours résonnait dans ses oreilles comme une mélodie. Malheureusement, Raizen était de ceux qui aimaient déconstruire pour en voir toute la splendeur. Savourant la totalité de l’éclat qui découlait de ce genre de dialogues, il lui arrivait dès lors de pouvoir en contempler toutes les qualités, mais aussi toutes les failles.
Les détectant aisément de par leur contexte, mais aussi à travers les doutes du représentant du feu, le Meikyû réalisait de nouveau la raison pour laquelle il fallait se méfier du clan Nara. Intelligent, ingénieux et fougueux, il s’était permis une supposition relativement masquée. Un peu plus difficile, certes plus intense que ses doutes sur Kumo, il poussait sa réflexion relativement loin, comme s’il avait déjà une idée préfaite sur le sujet qu’il tentait d’invalider sans forcément devoir toucher le vif du sujet.
Prenant dès lors un moment, le Meikyû sonda calmement le pouls de la salle. D’un côté, la proposition Iwajine chapeautée par Kiri était assez intéressante et pertinente. Toutefois, les doutes émis par Kansei étaient dignes de mention. Le tout lui fit d’ailleurs prendre conscience que le kazejine représentait une guilde loin d’être neutre, mais demeurant influente par son réseau.
Bien que Kansei avait raison de souligner qu’Iwa était normalement le chef en matière de tout ce qui était lié au commerce, il ne pouvait s’empêcher d’être en désaccord. Après tout, quelle était la dernière fois qu’ils avaient entendus un coup commercial du côté d’Iwa ? Tous autour de cette table étaient bien placés pour savoir que la Banque Sabaku avait frappé fort en cognant à la porte de Kiri, restaurant ainsi le prestige qu’ils avaient perdu lorsqu’ils s’étaient fait cambrioler il y a de cela 1 an…
Ainsi, un choix s’offrait à Raizen ou plutôt deux camps s’offraient à lui, qu’allait-il choisir ? Devant un ultimatum comme celui-ci, le représentant Kumojine se devait d’être fidèle à lui-même et d’emprunter une ligne directrice, sa propre raison.
Masquant dès lors un sourire sous son faciès, on pouvait tout de même détecter une certaine lueur dans ses iris, comme si ses réflexions venaient de se synchroniser avec son esprit. Captant dès lors l’angle qu’il allait apporter, il réintégra la conversation avec autant d’aise qu’il l’avait quitté. Or, cette fois-ci, il savait quelle erreur ne pas commettre depuis la précédente réunion de la Coalition. Du moins, il allait essayer de ne pas trop parler même s’il en avait long à dire.
-Avant de réaliser le moindre serment quelconque, je dois avouer être aligné sur le fait que l’alliance des pays indépendants serait très importante, voire même primordiale. Dans l’état actuel des choses, il faudrait que nous puissions garantir la coopération de chaque institution du Yuukan, au risque de se retrouver dans une situation où nos interventions pour protéger les citoyens ou coopérer pourraient être mal vu.
Ciblant directement Mokko, il poursuivit :
-À cet égard, je pense qu'il serait plus pertinent de s’assurer que l’information soit relayé à travers les différents Daimyos puisque le tout nous garantirait un partage d’information, mais aussi la permission de pouvoir intervenir en cas de particularités sur leurs territoires respectifs. Je suppose que ceci serait quelque chose sur lequel Mokko pourrait possiblement nous aider sachant que nous avions déjà abordé ce sujet il y a deux ans si vous vous en souvenez Mokko-san…
avant qu’Araho Daiki raconte sa salade sur les villages cachés… garda-t-il pour lui-même.
Balayant totalement du revers ce qui venait d’être proposé sur la table, Raizen ne comptait pas le faire sans expliquer pourquoi :
-Il est important de se souvenir que le partage d’information et les fuites pourraient être sensiblement dangereux pour la Coalition. Ainsi, autant les Guildes jouent un rôle très important, autant la possible vente d’information qui pourrait en découler est un risque dangereux. Si nous ne pouvons le maîtriser, il est plus facile de retracer une fuite d’un mouvement un peu plus central que décentralisé sachant que nous en ressortiront doublement gagnants si cela fonctionne. Toutefois, les Daimyos ne sont pas les plus grands fanatiques des villages cachés, ce qui pourrait possiblement être un frein à cette idée.
Revenant toutefois sur ce qui avait été préalablement posé, Raizen savait très bien ce qu’il faisait en allant susciter l’attention de Mokko. Après tout, allait-il demeurer les bras croisés en ne s’attendant pas à ce qu’on sollicite son attention ?
-Quoiqu’il en soit, se priver de tels alliés ne semble pas être l’option la plus aisée. Toutefois, la symbiose est à prioriser par rapport au nombre. L’homme au chapeau a su nous le montrer à plusieurs reprises au regard de son aptitude à nous manipuler comme des pièces. Ainsi, je serais d’avis de laisser des indépendantistes joindre la Coalition, mais pas à n’importe quel prix.
Souriant finalement, il déposa sa proposition finale :
-Je suggère donc que les pays en place s’occupent de soumettre leurs regroupements d’indépendantistes en s’assurant de la viabilité de leurs protocoles de sélections, élément que nous pouvons bâtir ensemble. Sans être parfait, nous arriverons toutefois à prendre un risque sans pour autant subir trop de perte. Le fait de leur priver le droit de décision pourrait être problématique, mais conserverait une certaine agilité malgré la croissance du mouvement.
Terminant sa réflexion, il bifurqua.
-Pour ce qui est de Kaze, même si Iwa est connue comme étant une plateforme de commerce, aux dernières nouvelles, la remontée de la Banque Sabaku n’est pas à négliger. Malheureusement, le climat politique de Kaze apporte un certain doute et ce, même si je suis un enfant de Kaze. Ainsi, je serais d’avis que les Kazejines pourraient être présentés par le pouvoir en place actuel dans cette motion et désigner à l’interne les gens de confiance pour participer à la Coalition sans toutefois être le relai principal auprès des autres pays...
Terminant ainsi sa longue prise de parole il s’arrêta :
-Cela nous permettra aussi de montrer l’exemple aux autres pays à travers Kaze grâce à la Coalition. Sachant que Kaze est le seul endroit contenant un Dieu qui n’est pas sous la protection d’un membre de la Coalition pour le moment, nous avons tout un intérêt à démontrer que nous pouvons travailler en synergie avec les différents partis de ce pays pour justement croître notre influence tout en neutralisant une partie des possibles risques et dangers que nous courrons. Ainsi, Kaze pourrait très bien jouer le rôle de véhicule de cette vision et influencer positivement les autres pays à faire de même afin que nous puissions à terme avoir l’agilité de neutraliser les différentes menaces à travers le Yuukan.
Déposant ainsi calmement une pièce mentale sur l’échiquier que représentait le Yuukan, Raizen avait longuement visualisé ce moment. Bien qu’il n’était pas le plus grand fanatique du Kunai émoussé, la situation à Kaze ou de toutes institutions ayant une forte influence à Kaze faisait en sorte qu’il ne pouvait accepter que ce soit le véhicule principal de communication. Toutefois, il pouvait très bien les utiliser comme vecteur d’exemple sans pour autant leur accorder un pouvoir trop grand.
Même si cela voulait dire qu’il fallait impliquer les Daimyos, Raizen était prêt à coopérer avec eux, si cela facilitait leurs interactions et empêchait le moindre Seigneur de jouer au légume trop fier… Ce postulat partait bel et bien du fait qu’ils avaient tous fait preuve de non-réaction, il y a de cela deux ans, moment où il avait mentionné la menace que représentait les dieux. Pourtant, ils s’étaient tous démarqués d’un manque d’action flagrant jusqu’à ce que l’un d’entre eux en devienne une victime. Que faisait maintenant cette victime si ce n’était de coordonner la Coalition de loin...comme quoi les gens ne réalisaient pas que leurs destinés étaient toutes liés. Une seule pièce pouvait en faire tomber plusieurs et c’était justement le cas en ce moment. L’échec d’Hikari à être transparent avait ouvert une porte dont maintenant tout le Yuukan devait affronter…
Pire encore, l’idée que plusieurs d’entre eux soient au courant de l’existence de certains Dieux et même de leurs localisations n’était pas à négliger. Après tout, ils avaient tous leurs secrets… Kaze, Wasure, Hikari..et quoi d’autres ? Tôt ou tard, leurs institutions devraient être chapeautés afin de les encadrer et Raizen avait déjà un plan pour cela.
Or, avant tout, ils devaient tous survivre, autrement, ce plan ne verrait pas le jour.
Chaque rôle comptait...
Or, pour le moment, il commençait déjà à se contredire mentalement afin de planifier un second plan pertinent avant que l'un d'entre eux ne décide de se prononcer après lui. Il en avait même oublié la promesse qu'avait demandé Kansei au Kazejine. Or, peut-être était-ce mieux...sachant qu'une promesse ne valait rien pour plusieurs personnes.
Du fond de son siège, l'Ashina observait en silence l'assemblée qui se dressait devant lui. La lumière des projecteurs ne mettait pas à l'aise notre homme de l'ombre. Lui qui avait l'habitude de ces plaines désertiques et de ces nobles aux poches profondes, le décor avait drastiquement changé. Les mots que je lui avais dictés semblaient faire plus de mal que de bien à la tête blonde qui m'avait poussé au rang de simple spectateur. Il était conscient que ma fonction première ne résidait pas dans la diplomatie, mais il avait quand même tenté le coup et il devait assurer par lui-même pour la suite.
Attendant que son tour de parole revienne, il se replaça sur son siège, affichant un visage doux et sincère en s'adressant à l'assemblée.
« Toutes mes excuses. Je ne suis pas un habitué de ces grands rendez-vous et je vais essayer d'être plus synthétique par la suite. »
Tout d'abord, il devait répondre aux accusations sur sa personne et sur son pays. Il avait arqué, par réflexe, un sourcil en entendant les propos surprenants du Nara. Il était bien renseigné, trop renseigné.
« Hélas, je ne peux nier l'instabilité dans laquelle se trouve mon pays depuis la rébellion. Comme l'indique le journal, même mes collègues marchands se font dépouiller et attaquer par des malfrats. Loin de moi l'idée de remettre en cause votre source, cher représentant, mais comprenez qu'un témoignage fait difficilement office de preuve étant donné la facilité avec laquelle il peut être altéré que ce soit par l'émetteur ou le récepteur. Néanmoins, j'irai alerter personnellement les autorités compétentes de Kaze pour qu'il se renseigne sur le sujet. Si votre source dit vraie, les autorités devraient vite trouver des preuves pour étayer cette théorie. »
Les hautes instances seraient déjà sous la coupelle de l'Asaara ? Ce n'est pas impossible. Après tout, Mitsuhide n'est qu'un soldat parmi tant d'autres. Il fait, certes, partie d'une unité spéciale, mais son grade implique d'avoir une vision très restreinte sur les activités. Néanmoins, cette histoire de marchands attaqués trottaient dans la tête de l'Ashina depuis un moment. À son retour, il allait s'entretenir sérieusement avec Kuuli, car cette attaque sur d'innocents marchands ne plaisait pas au blondinet. Serrant légèrement les dents, il regarda Kansei droit dans les yeux en serrant ses poings. Son regard transpirait la détermination et la sincérité de ne plus jamais être l'esclave de qui que ce soit.
« Jamais je ne m'associerai avec des malfrats qui attaquent mes semblables ! Je vous promets que je suis ici pour mettre les intérêts de la Coalition avant les miens et éviter, par-dessus tout, que l'Homme au Chapeau réduise notre monde en esclavage ! Ce serait inacceptable pour moi ! »
L'ancien esclave souffla quelques secondes pour se calmer. Reprenant un ton et un air plus sérieux, il se tourna de nouveau vers l'impérial avec aucune animosité dans le regard. Ses prochaines paroles n'avaient pas pour but d'agresser le représentant du feu, mais bien d'illustrer le problème de s'attaquer à tout le monde autour de cette table.
« En toute transparence, j'espère aussi que vous pardonnerez mon scepticisme, membre du clan Nara. Je ne remets pas en cause vos intentions, mais plutôt celles de la nation que vous représentez. Même si l'empire a libéré le village de la foudre, il a affiché aux yeux de tous, sa volonté forte d'expansion. Rien nous indique qu'à l'avenir votre nation ne tentera pas une autre manœuvre de ce type, d'autant plus avec un empereur porté disparu, si on en croit les rumeurs. On ne peut prédire ce que fera un empire sans sa tête pensante et cette incertitude peut nuire à la Coalition. »
Laissant un peu le silence planer, il reprit en regardant l'assemblée dans son intégralité.
« Vous voyez ? Je pense que chacun d'entre nous peut trouver des choses à redire sur ses voisins. Après tout, nos nations respectives portent une lourde histoire bien souvent sanglante. Si nous entrons dans des règlements de comptes, nous allons simplement jouer le jeu de l'Homme au Chapeau. Notre temps est trop important pour le consacrer à des différends de la sorte. Essayons au mieux de donner notre point de vue sur le sujet en cours afin de ne pas transformer ce rassemblement en un débat chaotique. Représentant du feu, si vous le désirez, nous pourrons parler plus longuement sur nos pays respectifs après la réunion afin de ne pas gêner cette dernière. »
Ajustant sa pose, le marchand reprit de plus belle pour clarifier un point.
« Je n'affirme en rien être le mieux placé pour représenter les pays indépendants. Je pense, humblement, que la guilde que je personnifie peut-être l'un des vecteurs parmi tant d'autres pour véhiculer la vision et le message de la Coalition au plus grand nombre. Si mes propos ont sonné différents, ce n'était pas mon intention. Il est, en effet, primordial d'inclure par la suite, les grands acteurs des pays indépendants. Néanmoins, avant de convoquer tout le monde, il fallait débattre sur l'inclusion ou non des indépendants au sein de la coalition, d'où le nombre réduit d'intervenants pour les prémices de cette potentielle entente. »
Rapidement après, il se tourna vers les représentants de la roche et de la Brume pour compléter sa pensée sur le sujet principal.
« Je suis bien d'accord avec vous, Fuyumi-san. Si les pays indépendants intègrent la Coalition, ils devront faire leur preuve avant d'envisager un quelconque droit de décision. Si peu de pays répondent à l'appel, nous pouvons aussi envisager, comme le propose le représentant de la Brume, d'engager des mercenaires, moyennant un prix que la Coalition devra assumer. Il faut, cependant, garder en mémoire que si trop de conditions et de contraintes sont imposés aux pays indépendants, ils pourront, tout simplement, ignorer l'appelle de la Coalition. »
Spoiler:
Les édits ont bien été pris en compte. Désolé pour le délais de réponse.
Si les propositions de la jeune femme trouvèrent rapidement écho aux travers des différents participants de cette réunion, le débat fut rapidement recentré sur la personne de Mitsuhide. Fuyumi ne comptait pas sur le règne de la confiance pour cette réunion, mais elle en restait toutefois amère d’entendre ainsi nombre de soupçons être distribués à tour de rôle. Il n’y avait ici aucun public à convertir à sa cause, aucun juge à convaincre, simplement un groupe de shinobis cherchant à représenter au mieux les intérêts de leurs factions au détour d’une lutte internationale contre un ennemi bien trop puissant. Elle se doutait bien que derrière ces accusations et ces arguments stérils se cachaient des intentions allant dans ce sens, mais elle ne pouvait les approuver pour autant.
— Je rejoins les paroles du représentant Kazejin, cette rencontre n’a pas été organisée pour discuter des différents griefs entre les factions que nous représentons. Je vous rappelle que cette coalition n’a pour objectif que la sauvegarde du monde shinobi. A quoi bon s’attarder sur le cas d’un unique représentant, alors qu’il ne saurait représenter l’ensemble des factions indépendantes. Nous ne pouvons compter sur ces dernières pour nous prouver leur allégeance à la cause unanimement. Nous ne pourrons jamais placer une confiance aveugle envers les uns et les autres tout comme nous ne pourrons jamais dépendre entièrement sur le fait que nous partageons tous les mêmes intérêts. Nous ne sommes pas là pour juger Kaze no Kuni, leur guilde des marchands ou Mitsuhide en personne, nous sommes là pour décider si malgré tout cela, nous pouvons les inclure dans nos projets. Personne ici ne se leurre à se convaincre que cette coalition sera le catalyseur d’une paix durable et que personne ne cherchera à saisir des opportunités pour se sortir de cette crise au dessus des autres. Malgré tout cela, j’ose espèrer que nos différences et nos différents pourront être mis de côté pour agir avec raison, que nos suspicions nourrissent notre vigilance sans nous diviser. Il ne faut pas non plus oublier que ceux qui se verront refuser l’accès à notre coalition risqueront d’autant plus de céder aux promesses de notre ennemi commun.
Plutôt que de laisser la situation empirer, la jeune femme préférait jouer à la médiatrice. Elle savait que sa tirade n’apportait pas grand-chose au débat, elle ne savait même pas s’il s’agissait là du point de vue de l’Intendante. Mais pour une fois, elle parlait avec son cœur.
Le garçon au visage brûlé se fichait pas mal des guerres entre Kumo et le Teikoku, ou les griefs que venaient à trouver le Teikokujin à l'égard du représentant de la guilde des marchands. A vrai dire, le sujet débordait et Okiko n'appréciait pas cela. Mais, il décida de laisser les uns et les autres parler, pour autant, il y avait d'autres sujets à discuter. Le manipulateur d'Ombre mettait sur le sujet quelques sujets qui semblaient le gêner quant à une autorisation des shinobis indépendants à intégrer la Coalition.
Les trois se répondirent l'un à l'autre pour finir que l'Iwajin en joue la médiatrice. Le regard vairon du Kirijin tournait entre le Nara, le Meikeu, l'Ashina et l'Iwajine. Mais, l'idée simple du Kumojin avait fortement intéressé le Yamazaki.
Utiliser les Seigneurs des pays pouvait possiblement être faisable, mais il fallait pouvoir la jouer finement. L'Humain pouvait s'avérer être... malsain.
— Si nous faisons participer les Damyos des autres pays du Monde Shinobi, il faut que la Coalition veille à ce que leurs intérêts ne soient pas personnels mais bel et bien à l'intérêt du Collectif. Ainsi, nous devons veiller à la fiabilités des effectifs qui nous rejoindront. Nul doute que l'exemple de Kaze no Kuni nous sera utile dans cette mission, comme l'a dit notre homologue kumojin.
En tout cas, tous semblait en parfait accord sur le sujet désormais avec les conditions émises par l'Iwajine. Okiko était aussi d'accord, le droit de décision n'apportait qu'au membres des factions représentées en ce jour, excepté l'Ashina.
Il soupira, posant ses coudes sur la table et croisant alors ses doigts.
— Il nous faut maintenant discuter d'un sujet non négligeable... Si tout le monde est d'accord. Nous devons trouver un endroit où nous pourrons nous rencontrer pour les décisions futures à prendre. Et, l'avis des Kirijins et du mien, nous proposons que le quartier de la Coalition se place à Hayashi no Kuni. Bien que je doute que Mokko-sama ne veuille accueillir la Coalition à Hikari, trouver un emplacement tout aussi caché et secret au Pays du Bois n'est pas compliqué. En ayant grandi ici, à Hikari, l'emplacement y est parfait.
Bien sûr, le Yamazaki avait d'autres options en tête si celle-ci était refusée.
Bien que son avis divergea sur plusieurs points, Kansei n’eut pas l’impolitesse de couper son homologue de la foudre et le laissa entonner sa sérénade sans la moindre réaction apparente ni plus de cérémoniel. Il jeta un regard à Mokko quand Raizen lui indiqua que ses lumières seraient les bienvenues, n’étant toutefois pas plus emballé que cela à mêler les Daimyôs -bien que légitimes- à cette Coalition. Leur rendre des comptes n’’était de toute façon aucunement la part du Teikoku, pays dirigé par un même leader militaire et politique.
Ayant découvert le point dont il souhaitait faire parler, il termina d’analyser la réponse du Meikyû pour en tirer les conclusions se présentant à lui.
Il ne cracha mot au sujet de l’idée du brun quant à la marche à suivre à Kaze no Kuni ; son doigt ne pointait en effet pas cet aspect-là dans sa démonstration après tout et son silence servit de refus quant à la mise sous tutelle potentielle d’un si large pays.
Au haussement de sourcil, le Nara resta d’un marbre immaculé et sans craquelure, continuant d’écouter les yeux rivés sur son visage juvénile. La rage qui sembla l’habiter pendant qu’il discourait ne le disculpa pas aux yeux charbons du Lieutenant ; pas plus que sa prose ou ses promesses. Il n’était homme à croire de simples mots mais l’emmener sur cette voie lui avait permis de faire le tri sur quelques hypothèses, en plus d’orienter la discussion pour les sujets à venir. Le sujet à venir.
Pour la première fois, Kansei laissa échapper un fin rictus. Difficile de savoir s’il était amusé ou s’il se moquait ouvertement de la pique lancée par Mitsuhide quant aux projets à venir de l’Empire du Feu. À son invitation, il hocha sensiblement la tête de quelques millimètres. Dieu sait ce qu’il pouvait apprendre au détour d’une conversation avec le jeune homme. S’il en avait le temps.
Encore une fois, il se contenta d’écouter la Iwajine sans sourciller ; tous semblaient se rejoindre sur le fait qu’il n’était là pas l’heure de querelles et de questionnement. Tous agissaient comme s’ils jouaient contre le temps ; et ils avaient peut-être raison. Mais pourquoi avait-il fallu autant de temps pour le réveil des consciences ? Prendre une heure de plus pour discuter n’était certainement pas un élément décideur sur ce qui adviendrait au monde shinobi, mais il n’enfonça pas la lame plus profondément et se contenta de laisser tomber l’approfondissement des divers enjeux de cette Coalition.
Vu de l’extérieur, ils ne briguaient tous pas plus que les places que l’Homme au Chapeau avait choisi pour eux. Un attroupement de shinobis décidant de tout et pour tous sans s’enquérir de quelconque autre dogme. Un simple pansement sur la situation chaotique le temps de faire taire la voix des maux du Yukan ; qu’aucun ne se leurrait à croire durable. En somme, rien n’allait changer et personne n’apprendrait à ce rythme quoi que ce soit…
Finalement il s’autorisa à causer juste après le représentant de la Brume.
« Le centre du continent me paraît être le bon endroit. J’imaginais de mon côté la partie nord de Hi ; n’y voyez pas de patriotisme mal placé mais c’est l’endroit qui permet l'accessibilité nécessaire à des déplacements de troupes, en plus de bénéficier d’une zone portuaire. »
À voir ce qu'en penseraient ses pairs et leurs possibles propositions.
Suivant calmement le courant du dialogue, Raizen venait de capter un changement dans le rythme de la réunion. Était-il allé trop loin avec ses propositions ? C’était possible sachant qu’il n’était pas allé de la communication la plus simple au regard de ce qu’il apportait. Qui plus est, ni Mokko, ni les autres ne semblaient vouloir rebondir sur ce sujet, signe qu’il n’avait aucun allié ou partenaire d’idées sur le sujet. Malgré tout, son objectif initial qui était d'accepter les indépendants sans pour autant tout centraliser à Kaze était passé. Le reste n’était pas si important à vrai dire sachant qu’ils ne pouvaient tout contrôler, bien évidemment.
Ainsi, ils purent avancer, passant assez rapidement au prochain et dernier sujet. Perplexe, la réunion avait-elle duré autant de temps pour que tous veuillent se précipiter dans les décisions ?
Réalisant ainsi les limites du conseil dans l’état actuel, le Meikyû comprenait les différences entre les idéaux, le désir et l’efficacité. Heurtés par la réalité, ils semblaient collectivement avoir franchi un cap ou plutôt une certaine limite les empêchant vraisemblablement de mélanger leurs couleurs. Ainsi, ce qu’il avait tant redouté se produisait indirectement et silencieusement. Sans s’en rendre compte, tous s'étalaient sur le même sujet sans pour autant se risquer à faire un pas global vers l’autre.
Désirant éviter à tout prix de se mettre à risque, chaque parti avançait ainsi avec sa chorégraphie, telle que possiblement dictée par leurs décisionnaires. Après tout, même s’ils avaient tous une grande marche de manoeuvre, aucun d’entre eux n’était un décideur complet de sa faction.
Ainsi, il devait conserver certains sujets pour les autres sphères et d’autres pour celle-ci. Ainsi, certaines questions seraient reportées à un autre moment, surtout que la forme de cette Coalition était trop court-termiste. Sa vision n’était ainsi que l’ombre de sa base : une simple entraide entre survivants, ni plus ni moins.
Observant du coin de l’oeil le fameux Nara, quelque chose avait changé dans son style de communication. Paraissant moins impliqué, était-ce dû à une baisse d’intérêt ou simplement un goût amer au regard à la tournure des événements ? Le fait de se faire pointer du doigt par le représentant Kazejine avait-il éveillé une certaine réserve à poursuivre confortablement cette discussion ? Quoi qu’il en soit, il n’était pas impossible qu’il décide de discuter avec celui-ci suite à cette réunion. Bien qu’il comprenait comment on se sentait lorsque sa nation se faisait pointer du doigt, Raizen n’était pas là pour compatir. Non, ils n’avaient plus le temps pour cela. C’était un chemin que le Teikoku devrait faire seul. Ainsi, il comptait tenter de discuter d’autres sujets à Kansei.
Si certains se permettaient le luxe de mettre en doute la Coalition comme Kumo l’avait jadis fait, certaines situations ou plutôt conditions étaient plus pertinentes que d’autres… Ainsi, l’absence de collaboration des pays concernés risquait de jouer contre eux, d’une manière ou d’une autre, un risque que le Yuukan ne pouvait courir.
Quoi qu’il en soit, Raizen décida de faire quelque chose qu’il ne faisait pas assez souvent : lâcher prise. Désirant se positionner de manière un peu plus stratégique et au regard des possibilités, il allait se faire quelque peu plus concis, contrairement à son habitude. Après tout, Kansei était fort probablement celui qui allait devoir le mieux défendre son idée sachant que Hi n’était en aucun cas le territoire de prédilection qu’il aurait choisie pour la Coalition. Si Iwa et Kiri étaient de facto, des endroits condamnés pour éviter de faire deux pierres d’un coup, deux possibilités semblaient pertinentes pour Raizen : Kaze ou Hikari. Il y en avait possiblement d’autres après...qui sait
Bien qu’il aurait fort probablement proposé Kaze en premier lieu pour s’assurer d’instaurer la Coalition dans un pays où le financement serait excessivement facile tout en leur permettant d’avoir un regard sur le sceau du Dieu du désert, surtout au regard des récentes rumeurs, il ne dit rien à ce sujet. Entre penser et faire, il y avait un grand écart et il savait pertinemment que les Kazejines ne prendraient pas forcément bien cette arrivée sans l’approbation de Garyosen et du Yoake. Au contraire, il était fort possible qu’ils prennent cela comme un signe hostile, ce qui provoquerait possiblement une nouvelle couche de négociation.
Ainsi, ils allaient devoir trouver un autre moyen de préserver Kaze des dangers. Plus important encore, sa présentation initiale avait illuminé son parti pour sa terre natale. Ainsi, sachant qu’il n’était pas du genre à être biaisé, il allait se permettre de proposer l’idée la plus viable.
-Bien que Kaze aurait été un lieu idéal, surtout pour protéger le Dieu du Désert qui n’est protégé que par les instances du pays, je seconde Yamazaki-san, Hikari semble être l’endroit le plus adéquat sur lequel nous pouvons justement bâtir les fondations de la Coalition sachant qu’elle est née à Hayashi. Bien que Hi soit objectivement un endroit central assez intéressant, je pense justement qu’un endroit neutre comme celui-ci saura créer un patriotisme un peu plus collectif pour approfondir les bases et racines communes de cette Coalition tout en n’étant pas excessivement loin de Hi. Cependant, il faudrait évidemment l’approbation d’Hayashi pour cela par notion de respect et de confort.
Regardant de nouveau Mokko, Raizen avait-il appris de ses expériences ? Qui sait, y avait-il réellement quelque chose à apprendre d’avoir voulu développer des liens diplomatiques et mutuels avec une nation qu’ils avaient fini par devoir défendre de toute manière ? Évidemment, il y avait toujours des choses à apprendre.
Soupirant intérieurement, il ajouta son dernier grain de sel.
-Si jamais nous avons des avis trop contraires, je propose qu’on partage collectivement les points clés par rapport à la localisation que nous désirons obtenir afin de nous aligner sur une vision pour faciliter le choix.
Faisant preuve de proactivité, le Meikyû savait pertinemment que cette décision particulière pouvait être délicate, voire même problématique. Ainsi, il tentait de ramener le dialogue autour d’une seule et unique chose : le bénéfice recherché.
Lui qui détestait être sous le feu des projecteurs, il faisait tout pour que ces derniers soient braqués sur son être. Pendant de très longues secondes, l'Ashina avait monopolisé la parole pour à la fois défendre ce qu'il représentait, mais aussi pour diriger la lumière sur la raison première de la constitution de cette assemblée. L'ancien esclave ne pouvait pas se permettre de rester trop longtemps dans le collimateur de ses homologues. Si la situation s'éternisait, les probabilités de dévoiler une information de trop augmentaient et ce n'était pas dans l'intérêt du Kazejin. Qui plus est, ce groupuscule de shinobis représentant le Yuukan doit se focaliser sur la Coalition avant tout.
Regagnant par habitude le fond de siège, Mitsuhide tenta tant bien que mal de combler sa gorge sèche. Toutes ses paroles, toutes ses réflexions et toute cette tension impactaient grandement le corps frêle du marchand. Bien assis, il observa en silence la suite de cette réunion qu'il espérait plus calme et plus efficace.
La représentante de la roche appuya les paroles du manipulateur de lumière en insistant sur la priorité de cette assemblée est l'organisation de la sauvegarde du monde. Une lourde tâche que personne ne doit prendre à la légère. Même si le plus gros ne se fera pas ici, les représentants doivent collaborer pour poser une base solide pour créer un groupe uni face à cet homme qui s'oppose au monde dans sa globalité.
Rapidement, un sujet phare se déposa sur la grande table, amené par une brume lointaine. L'emplacement du foyer de la Coalition. Un choix très important qui pourrait être déterminant lorsque l'alliance du Yuukan passera à l'action. L'eau et la foudre tombèrent d'accord sur la cité brisée, tandis que le feu faisait cavalier seul en proposant sa propre nation comme hôte de la Coalition. Qu'y a-t-il de mieux qu'un peu de vent pour galvaniser ces flammes ?
« Je rejoins l'avis du représentant de l'empire. Le pays du feu est idéalement placé pour permettre d'intervenir rapidement et efficacement dans le Yuukan. Si, par exemple, l'Homme au chapeau débarque au pays de l'eau et que la Coalition stationne dans la cité brisée, l'absence d'accès maritime nous freinera grandement dans notre intervention. Qui plus est, nous n'aurions nul besoin de l'aval d'un Seigneur si la Coalition s'implante directement chez un membre de cette dernière. Le gain de temps n'est pas négligeable. »
Croisant les bras, la tête blonde termina rapidement sa tirade. Ce choix était pour lui le meilleur, d'autant plus que l'Homme au Chapeau s'était déjà introduit facilement dans cette cité. Il serait plus sage d'éviter de stationner dans cet endroit à la vulnérabilité prouvée.
Spoiler:
Désolé pour le post pas ouf ouf, plus trop la motivation pour ce rp :shimi:
Si la tension qui résidait entre les différents membres de cetter éunion n’était pas prête à s’éteindre, chacun finit par laisser ses griefs de côté, du moins pendant un instant alors que la discussion s’orientait désormais vers le choix de l’emplacement du futur quartier général. Ce fut le kirijin, le moins bavard du lot, qui ouvrit le sujet avec une proposition des plus intuitives. Rejoint dans son idée par le représentant kumojin, il souhaitait s’établir au sein du pays qui accueillait la réunion. Le pays du Bois était particulièrement réputé pour sa capacité à abriter avec efficacité ceux qui s’y abritaient, mais la cité brisée démontrait également que ce pays n’était pas hors de portée de l’homme au chapeau.
La seconde proposition fut lancée par le représentant du Teikoku qui sélectionna son propre territoire comme suggestion. Suivi par Mitsuhide malgré leur accrochage précédent, ils avançaient à eux deux des arguments valables. Pour la Jonin masquée, cette proposition tombait à la perfection. Elle ne trouvait pas personnellement qu’il s’agissait là de la meilleure idée pour la Coalition ou pour le village, mais elle n’était pas présente à cette réunion pour donner son avis. L’intendante d’Iwa lui avait donné des objectifs à remplir qu’elle comptait bien accomplir. Réussir cette mission avec brio était capital pour la jeune femme, bien plus que ne l’était l’avenir de la Coalition.
— Je plussoie les avis des réprésentants de l’Empire et des pays indépendants. Que ce soit géographiquement, économiquement ou militairement, je doute qu’aucune nation ne puisse accueillir avec plus d’efficacité un quartier général que le pays du Feu. Malgré le respect que je dois à nos hôtes, ils ont exprimé leur intention de ne pas prendre directement part à cette réunion, je ne pense pas que prolonger nos activités sur ces terres soit la meilleure idée. Surtout que nous avons déjà eu la démonstration récente que notre ennemi pouvait s’imposer ici.
Pas d’unanimité donc pour cette décision, nous nous retrouvions à trois voix pour Hi contre deux pour Hayashi. Le sujet n’était pas encore clos et il était fortement possible que les deux minoritaires eussent quelque chose à en redire, surtout compte tenu des tensions entre le Feu et la Foudre, mais avec une majorité claire, il était peu probable que la décision finale fût différente.
Trois contre deux. La partie s'annonçait serrer, mais Okiko avait plusieurs cordes à son arc. Il était inconcevable pour lui que la Coalition ait son quartier général dans un des pays de la Coalition, notamment celui du Feu. Il fallait un terrain neutre afin de porter de la Coalition, de créer les racine de quelque chose de jamais-vu.
Les arguments portés pour que la partie nord de Hi soit le quartier général étaient intéressants, malgré tout. L'emplacement au centre du monde, l'accès à un port mais le côté militaire si une attaque survenait. Hayashi semblait être à oublier... l'argument porté par la représentante iwajine était intéressant.
— Je tiens à souligner que la Coalition n'existait pas encore lorsque l'Homme au Chapeau est venu ici. Cela aurait pu être différent.
Posant alors ses coudes sur la tables, entrelaçant ses doigts, il devrait argumenter pour que son choix soit opté à l'unanimité. Tout comme eux devrait argumenter pour que le pays du Feu soit opté.
— Je vois que le choix d'Hayashi ne plaît pas à tous... Nous avions prévus la chose, et j'ai un second choix qui peut s'avérer fort intéressant pour nous. Tout d'abord, je maintiens sur le fait que le quartier général doit se trouver dans un lieu neutre. Bien que Hi no Kuni soit idéalement bien placé, placer la Coalition nous mettrait à mal d'un point de vue... politique, selon moi, et malheureusement, je ne donnerai pas ma voie pour le pays du Feu.
Il regarda l'assemblée.
— Wasure no Kuni, le pays oublié. Je sais bien que Wasure est probablement le plus dangereux au vu des nombreux criminels le peuplant actuellement, mais, nous pouvons ramener la paix sur ce pays et y baser le quartier général de la Coalition. L'Homme au Chapeau ne pensera pas du tout que nous nous rendrons là-bas... dans un pays qu'il nous a lui-même fait découvrir l'existence.
C'était osé, mais Okiko ne voyait pas réellement d'autres endroits...
Écoutant attentivement les propositions de tous les membres réunis, Raizen devait avouer ne pas être un grand fanatique à l’idée que Hi no Kuni devienne l’hôte des fondements mêmes de la coalition. Représentant par défaut un Empire qui avait plus ou moins trop de vécu avec Kumo pour qu’il puisse être totalement neutre, les motifs pour lesquels il n’était pas totalement convaincu de ce choix étaient tout autre. En effet, à ses yeux, il était trop dangereux de mettre ses oeufs dans le même panier. Sachant qu’ils ne connaissaient pas encore le lien qui existait entre l’Empire et l’homme au chapeau, stratégiquement, cette décision n’était pas la plus adéquate. Qui plus est, elle était loin d’être la plus neutre.
Sur le coup, il se questionna sur les motifs pour lesquels Iwa recommanderait une telle solution puis décida de reporter son attention sur la mince lueur d’espoir que venait de lui glisser le représentant Kirijine. Constatant par le fait même que Hi ne semblait pas être le lieu de prédilection réfléchit par la nation Mizujine, Wasure était en effet le lieu le plus neutre. Toutefois, Raizen avait peut-être une idée qui saurait possiblement faire l’unanimité.
-Si je peux me permettre, je comprends tout à fait le fait que Hayashi et Hikari ne désirent se présenter à titre de porteurs de la Coalition. Toutefois, je ne pense pas que le fait que l’homme au chapeau ait pu s’y infiltrer soit un moindrement dangereux ou un indice du jugement de la viabilité de cet endroit. Sachant que j’y étais, vu les fanatiques qui y étaient et les différents combattants, je pense que n’importe quel village aurait souffert de la même manière…
Envoyant un message assez clair, sa connaissance des événements s’étant produits à Hayashi lui donnait une connaissance assez importante sur le sujet.
-Au contraire, je pense qu’ils ont vu venir la menace, mais n’ont su réagir à temps ou plutôt, n’ont pas voulu nous mêler à cela.
Préférant jouer cartes sur table, il se souvenait l’urgence qu’il avait détecté dans le faciès de Mokko qui du jour au lendemain les avait chassés de leur territoire, sans le moindre remords. Ce type de changement ne pouvait être provoqué par autre chose qu’une urgence de ce point. Quoiqu’il en soit, là n’était pas le but.
-Toutefois, je comprends qu’un territoire neutre et accessible soit à la préférence et au goût du jour. Or, si je peux me permettre, je pense que Hi n'est pas la meilleure option que nous avons. S’il est vrai que c’est le Pays le plus central et fort probablement le plus accessible, il n’en demeure que les antécédents d'il y a 2 ans et ceux récents sont possiblement encore frais dans l’esprit des citoyens et pourraient nous porter préjudice si nous établissons la coalition à cet endroit. Je pense donc qu’il faudrait un endroit avec moins d’historiques communs pour construire de bonnes bases communes.
Souriant alors qu’il s’apprêtait à poser une nouvelle pièce sur cette discussion stratégique, il se demandait comment sa proposition serait reçue.
-Par le fait même, si nous désirons un endroit assez neutre et bien situé, je proposerais Tsuchi no Kuni et donc Iwa pour être l’hôte de la capitale officielle de la Coalition. Accessible par la mer assez facilement par Kiri et Kumo, je pense que nous nous entendrons sur le fait que ce n’est pas forcément très loin pour un territoire sur lequel aucune de nos nations n’a réellement d’historique négatif qui pourrait nous inhiber. Qui plus est, Autant Hi que Kaze pour le moment, pourront s’y rendre relativement très facilement…
Si de bonnes bases devaient être posées, autant le faire maintenant.
-Wasure aurait forcément été le meilleur endroit pour être hôte de la Coalition, mais je ne pense pas que bâtir sur une île secrète qui a vu son existence naître dans le secret soit une bonne idée et soit bien reçue. Au regard de la dualité entre les Seigneurs des différents pays et les villages shinobis, je pense que le tout risque d’attirer encore plus de haine et de regards négatifs de la population si le tout vient à être dévoilé, comme quoi nous serions reparties dans un possible complot. Sachant qu’intervenir dans un pays qui n’est pas le nôtre a causé beaucoup trop d’historiques de… conflits, je pense que Wasure devrait demeurer un endroit neutre. De plus, le temps de pouvoir sécuriser l’endroit pour s’y installer risque d’être trop long sachant que le temps est notre plus grande ennemie et que depuis le temps, nous n'avons aucun historique sauf preuve du contraire que cet endroit est sécuritaire...
Terminant ainsi sur cette proposition finale, il ne comptait pas débattre trop longtemps sur ce genre de sujets. Après tout, Raizen n’était pas forcément du genre à parler pour parler quand de réels enjeux existaient. Malheureusement, Hi avait beaucoup trop de points d’interrogation pour qu’il n’y glisse pas un soupçon d’inquiétude tout comme il n’était pas le seul à ressentir cette inquiétude. Okiko l’avait surement fait sans s’en rendre compte, mais il était aisé de voir qu’il avait possiblement joué sa carte de secours en proposant Wasure. Mieux encore, au regard de la dernière lettre du Teikoku, il fallait même se demander si c'était à leur avantage pour leur objectif d'être le siège de la coalition... Quoiqu'il en soit, Raizen ne vivait pas dans le passé, il tentait juste de déterminer les meilleures bases communes sur lesquelles partir.
Spoiler:
Au regard du dégroupage de Kansei, je fais suite au rp en proposant Iwa.
Divergent était les points de vue de chacun sur un des sujets phares de cette entrevue. Si les mésententes avaient enfin été écartées de la tablée, la localisation du QG de la Coalition pouvait devenir le nouveau point épineux de ce débat transcendant les nations.
La représentante de la roche rejoignit les rangs du feu et du vent en appuyant le Hi no kuni comme berceau de l'entente mondiale. Les arguments étaient difficilement discutables et l'hypothèse du pays du bois fut très vite balayée par la jeune femme mystérieuse qui rappela à l'assemblée la participation des autorités boisées seulement en tant qu'organisateur et non acteur. Elle ajouta à son plaidoyer les récents agissements de l'ennemi n°1 du Yuukan qui prouvait, factuellement, la perméabilité du lieu où les représentants se trouvaient.
Ce dernier point fit réagir bon nombre d'émissaires qui ne perdirent pas de temps pour prendre la parole à leur tour. L'Ashina les écouta attentivement au fond de son fauteuil, les bras croisés. Wasure, le pays oublié entra avec fracas dans le collimateur de chacun, amené par le représentant de la pluie. Une idée audacieuse, mais coûteuse en temps et en ressource. Le Meikyû partagea son scepticisme sur le foyer de la prison anciennement secrète et proposa, pour contrebalancer, les terres abritant le village d'Iwa. Un choix viable pour les mêmes raisons que le pays du feu.
Silencieux depuis quelque temps, l'ancien esclave se redressa quelque peu pour prendre la parole à son tour.
« Je rejoins le représentant Kumojin sur le cas de Wasure no Kuni. Plus globalement, je pense sincèrement qu'implanter le QG de la Coalition au sein d'un territoire neutre est une mauvaise idée. Comme évoqué précédemment, nous avons le besoin d'obtenir l'aval du Seigneur dirigeant pour nous établir dans un pays neutre et ces pourparlers peuvent nous faire perdre un temps précieux. Qui plus est, si les négociations s'enveniment, nous perdrions potentiellement un allié dans notre combat face à l'Homme au Chapeau, ce qui serait fortement regrettable. Au vu de la situation alarmante, nous devons choisir un pays qui a déjà un pied dans la Coalition pour agir au plus vite. »
S'éclaircissant un peu la voix, le marchand reprit.
« Si le choix du pays du feu vous semble inconcevable, je suis enclin à rejoindre la proposition du Héros de Kaze pour fonder notre siège au sein de Tsuchi. Si, bien sûr, cela convient à la représentante d'Iwa. »
Le regard du manipulateur de la lumière se tourna vers la jeune femme qui pouvait sceller le dernier sujet de cette réunion haute en couleur.
Alors que la jeune femme pensait le débat clos, la proposition du pays du feu ayant obtenu une majorité au sein du conseil, les réticences de l’Eau et de la Foudre repoussa la fin de la réunion. Okiko proposa en alternative le pays oublié tandis que Raizen évoqua Tsuchi no Kuni, avant d’être soutenu par le représentant indépendant. Au risque de les décevoir ou de les surprendre, Fuyumi ne pouvait accepter une telle proposition.
— Si Wasure no Kuni est idéaliment situé, je ne crains que la situation locale manque encore trop de stabilité pour un tel projet. Stabiliser la région n’est pas impossible, mais il s’agirait là d’un projet conséquent ne pouvant que retarder la progression de la Coalition si nous venions à nous engager dans cette direction. Le pays de la Terre que je représente ne saurait non plus accueillir la Coalition en son sein. Malgré la volonté du village de la Roche de soutenir au mieux de ses capacités cette union, celle-ci n’est pas partagée par l’ensemble de notre nation. Comme vous venez de le souligner, il est capital que les autorités du pays que nous choisirons n’aient pas la moindre appréhension envers notre projet et ce qu’il représente. Je ne peux malheureusement pas l’affirmer en ce qui concerne la Seigneurie Tsuchijine.
La jeune femme n’avait cependant aucune autre proposition à faire à l’assemblée. Elle ne comptait, de toutes façons, pas céder sur le sujet du pays du Feu. Bien que l’idée ne fît pas l’unanimité, de simples oppositions minoritaires ne suffisaient pas à la décourager.
— S’il est vrai que les relations entre les différentes nations représentées aujourd’hui ne sont pas des plus amicales dû aux années tumultueuses qui nous précédent, je ne vois pas en quoi celles-ci devraient nous empêcher de nous installer au pays du Feu. Je conçois très bien les tensions qui nous séparent, mais la tenue de cette réunion et l’existence même de la Coalition n’est-elle pas la preuve que nous devons faire face à une menace dépassant ces querrelles ? Si l’Empire est prêt à nous accueillir sur ces terres, qui sommes-nous pour décider ce que son peuple aura à en dire ? Vous savez aussi bien que moi que mon pays et le pays du Feu ne partagent pas une histoire commune des plus pacifistes, cela ne nous empêche pas aujourd’hui d’avancer dans la même direction, sans oublier, mais sans laisser ce passé nous dévier de la route à suivre. A moins que les kirijins et les kumojins ne sauraient mettre suffisamment leur rencoeur de côté pour fouler le sol de l’Empire le temps que cette menace soit éliminée.