« L’élection du Shodaime Raikage est sur toutes les lèvres, le débat est sans fin, tous ne parlent que de ça. Et c’est justifié, l’accession du Shodaime est d’une importance capitale pour le village des nuages et pour tout le pays de la foudre. Me proposer à ce titre n’était pas réellement dans mes vocations, mais devant l’importance de ce rôle, j’en suis venu, après de nombreuses discussions avec les miens, à proposer ma candidature. »

Tout était dans cette tirade d’accroche. L’élection du Shodaime Raikage allait avoir lieu sous très peu de temps. Depuis qu’il était question de ça, le sujet était sur toutes les lèvres. Tous et toutes ne parlaient que de ça, mangeaient en pensant aux élections. Cela mettait tout le pays en émoi. Actuellement, notre jeune protagoniste se trouvait au sein de l’Assemblée, un bâtiment d’une très grande importance pour Kumo. C’était ici que les lois étaient votées ainsi que toutes les grandes décisions étaient prises. Plusieurs candidats avaient déjà prit la parole afin de se justifier sur les raisons de leur élection en tant que Raikage. Seijiro avait tranquillement attendu sur un côté, écoutant avec attention ses homologues à qui, même s’ils étaient adversaires, il ne vouait aucune haine. Il écoutait et observait l’auditoire, observait les réactions, les faciès, les dires, jusqu’au moindre petits hochements de sourcils. Puis vint alors son tour, il était le dernier à débattre, à prendre la parole pour convaincre de ses intentions pour le village. Plus encore, pour le pays tout entier. Devenir Raikage était d’une immense responsabilité. Aux grands pouvoirs de grandes responsabilités. Tout était dans le proverbe.

« Je me nomme Seijiro, du clan Nara. Je ne commencerai pas à débattre en faisant une liste faussée ou arrogante de toutes les qualités qui feraient de moi un chef, un homme bon en tant que Raikage. Il y a plus important : Kumo et sa situation, Kaminari et sa situation. Il marquait une courte pause. Comme vous le savez tous, il y a très peu de temps de cela sont nées les trois grandes nations que nous connaissons tous. Le village de la roche, Iwa, capitale du pays de la Terre. Le village de la brume, Kiri, capitale de l’archipel de l’Eau. Et bien entendu celui dans lequel nous vivons tous, le village des nuages, Kumo, capitale du pays de la Foudre. Chaque village à eut ses raisons de se bâtir. Et chacun de ces trois villages ont une histoire différente. Iwa est devenue un pillier de l’économie de tout le Yuukan, les marchands du monde entier y vont en paix pour échanger leurs marchandises, pour gagner de l’argent et ainsi pouvoir nourrir leur famille. Kiri elle à été la moins chanceuse, avec une histoire macabre, mais elle fait aujourd’hui partie des grandes puissances de ce monde. »

Il marquait une nouvelle pause. Il n’avait pas réellement préparé son discours. A vrai dire, il avait les grandes lignes, mais il improvisait. Il parlait plus avec sa conscience et son cœur, qu’avec l’intention d’impressionner, de convaincre. Il avait capté l’attention de l’auditoire. Tous étaient muets, fixant Seijiro, évaluant ses propos. Tournant lentement sur lui-même pour regarder toute l’assemblée, il reprenait de plus belle.

« Et la richesse de Kumo est incroyable. Notre nation s’est tournée vers le savoir. Notre bibliothèque est la plus riche de savoir, de connaissance. Elle est connue et réputée dans le monde entier pour détenir même des secrets les plus infimes de ce monde. C’est pour protéger ce savoir que nous, les membres du clan Nara sommes venus en ces terres pour soutenir le village. Le savoir est une source d’inspiration, d’avancée.. d’espoir. Mais j’ai une question à vous poser… »

Il se fit bien plus froid, plus glacial avant de reprendre. Ses bras étaient revenus le long de son corps alors que depuis ce moment, il parlait en accompagnant ses dires de gestes pour captiver l’auditoire.

« Qu’est ce qui justifie que tout ce savoir nous appartienne plus qu’à un autre ? »

L’Assemblée semblait surprise de ce qu’il venait de dire.

« Depuis la nuit des temps, les Hommes se font la guerre. Les raisons varient : religion, protection, expansion, survie, ambition, jalousie, amour. Certains s’entretuaient même pour l’idéal de paix. Avec la création des villages, cela à dissuadé les brigands et autres ambitieux d’attaquer des grandes puissances. Mais cela va-t-il durer ? Les richesses économiques d’Iwa ne seront-elles pas un jour convoitées par d’autres ? Et si Iwa ne cède pas ces richesses, pourquoi des gens mal intentionnés n’essayeraient-ils pas de le prendre par la force, en respectant la plus vieille et cruelle loi que la nature connaisse : la loi du plus fort. Pendant combien de temps encore seront nous à l’abri de ceux qui veulent mettre la main sur les secrets de ce monde ? Tous ces secrets qui sont enfermés dans notre bibliothèque ? »

Un silence de mort régnait dans le bâtiment. Le message était clair. Seijiro baissait alors doucement la tête, soufflant de lassitude. Son message était funeste, était mauvais, était un présage abominable. Peut-être que tous n’y adhéreraient pas. Mais s’il avait raison ? Il releva alors la tête avant de reprendre doucement, d’une voix plus calme, un peu plus chaleureuse, mais annonçant la tristesse de la situation.

« Mon seul désir est de protéger cette nation qui a accueilli mon peuple les yeux fermés. Mon seul désir est de protéger tout ce savoir accumulé au fil du temps dans le territoire de Kumo. Mon constat est peut-être un peu noir je le reconnais, peut-être un peu trop noir et croyez-moi, j’espère vraiment me tromper. Mais nous qui sommes axé sur le savoir, je me suis basé sur le savoir des temps qui nous ont précédé pour en déduire que cette paix ne durera pas. Je jure, que j’aimerais avoir tord. Mais dans le cas contraire, nous devons être prêt. Tout ce savoir se doit d’être protégé des mauvais gens. Toute cette masse de richesses serait dévastatrice dans les mains d’un homme assez malin pour savoir s’en servir. Il marquait une nouvelle pause. Mes amis, je ne souhaite pas faire de monologue sans avoir vos ressentis sur mes propos. Partager vos pensées avec moi, et nous continuerons ce débat. Je vous dirais ce que vous voulez savoir. »

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Seijuro avait le verbe haut. Il semblait même rayonner de mille feux tant il se démarquait de ses opposants. A croire qu’il était né pour être un vrai leadeur. Le Shodaïme de Kumo. D’ailleurs, personne ne semblait vouloir débattre avec lui. Ni ses concurrents, ni les nombreux membres de l’assemblée. Il y avait quelques chuchotements çà et là, mais aucun n’avait le cran de lever son cul de son siège pour parler. Depuis ma place dans les « gradins », j’eus un lourd soupir. Il y avait pourtant des points à aborder, des choses à redire. Assis à ma gauche, bras croisés et visage fermé, mon paternel finit par se tourner vers moi. Suivant son mouvement par réflexe, je fis de même et croisai son regard qui en disait long. S’il ne m’avait pas foutu la pression pour que je postule en tant que candidat, un soudain je ne sais quoi le poussait maintenant à vouloir que je participe également. Après tout, il n’y avait eu que des « intellectuels » qui avaient causé. Les barbares, eux, bien représentés par les Metaru que nous étions n’avaient pas bronché depuis. Je levai alors les yeux au ciel. Une intervention de notre part amuserait sans aucun doute la galerie. Pourtant, le vieux semblait y tenir. Des Metaru présents, il semblait que j’étais le plus capable. Celui dont la voix pouvait « porter » et amener à réflexion. Du coup…

- « Chers candidats, au nom de cette assemblée, moi Metaru Shuuhei, tiens à vous remercier. »

Alors qu’un silence pesant et gênant s’installait dans l’assemblée, ma voix de stentor avait retenti dans la salle. Et dire que j’avais un ton plutôt doux et calme. Marrant. Je finis alors par me lever de mon siège pour être bien visible par tous ces gens qui me cherchaient du regard. Et qui n’hésitèrent pas à me dévisager quand ils m’eurent en ligne de mire. Comme une bête de foire. Il eut dès lors plusieurs chuchotements. Notre nom fut plusieurs fois répété, comme si ceux qui le susurraient n’y croyaient pas leurs oreilles. Il y régnait comme un air de ségrégation politique. Toute l’assemblée n’était heureusement pas comme ça. Si certains pouffaient de rire, d’autres attendaient sérieusement que je donne mon avis. « Vos discours ont été pertinents et votre envie d’aider le pays à aller de l’avant est louable. Encore une fois, du fond du cœur, merci. » J’eus un mince sourire alors qu’un petit brouhaha ponctué de murmures reprit de plus belle. Mes critiques allaient être constructives et non destructrices. Après tout, je n’étais pas un candidat en lice et je n’avais aucune raison de les démonter. Sauf retournement de situations, ma voix allait au Nara. Ce fait était motivé par la relation qui nous liait, mais aussi par son vécu et ses différentes capacités. Il ferait certainement un Raikage juste et soucieux du bien-être du pays. J’en avais la certitude.

Toutefois…

- « Je suis conscient que les priorités actuelles de cette ville sont axées sur la recherche et le développement. C’est une ligne directrice louable à laquelle tout le monde adhère ici.

Il me semble cependant que vous n’avez pas touché un point essentiel dans vos discours : La diversité de notre chère cité.

Personne ne peut le nier. Notre pays possède ce que toute autre nation recherche : Le savoir et les armes. Ce sont d’ailleurs les fondations de notre cité.

De ce fait, est-il pertinent d’axer notre attention sur l’une desdites fondations de notre nation et de vouloir la surprotéger ?

D’ailleurs, si nous devons le faire, pourquoi au détriment d’une autre ? L’armement et toutes les questions qui l’entourent n’ont-ils pas de valeur à vos yeux ?

Ne vous méprenez pas. En posant ces questions et en remettant en cause votre vision des choses, je ne cherche pas à défendre l’utilité et la place de mon clan, loin de là. Les intérêts de ces interrogations sont ailleurs.

Vous voulez protégez nos connaissances ? Soit. Imaginons donc qu’il y ait un accident. Un incendie par exemple dû à la malchance ! Sans aucun complot interne ni même externe derrière. Et supposons que cet incendie ravage toute la grande bibliothèque et toutes nos connaissances. Qu’elles soient toutes parties en fumée…

Les interrogations suivantes s'imposent d'elles même : Allons-nous blâmer quelqu’un pour ces pertes ? Allons-nous passer notre temps à déplorer ces pertes ? A nous lamenter devant le fait accompli ?

Bien sûr que non !

Le risque de perdre nos connaissances et nos savoirs d’une quelconque manière demeure. C’est indéniable et je n’en disconviendrai pas.

Néanmoins, je suis tout aussi certain que nous pouvons reconstituer ces connaissances si nous les perdons ou nous en prémunir si jamais des individus mal intentionnés venaient à nous les dérober. Des actions à la portée de tous les grands esprits et savants ici présents.

Car oui, j’ai foi en vous. En vos compétences. Et ce sont elles qui ont aidées à faire de notre cité ce qu’elle est aujourd’hui.

Les fondations de cette dernières sont nos connaissances et nos armes, mais il n’en demeure pas moins que la véritable richesse du village caché des nuages réside dans sa diversité, son capital humain.

Qui est à l’origine de ces livres bourrés de savoirs ? Des armes qui nous permettent de nous défendre et de développer notre économie ? C’est vous, c’est moi, c’est nous tous.

Si un seul clan venait à s’en aller, c’est tout Kumo qui en pâtirait.

Si un seul citoyen venait à mourir, c’est tout Kumo qui pleurerait.

La militarisation de Kiri est préoccupante. Le pouvoir économique d’Iwa est menaçant. Ce sont des faits que nous ne pouvons pas ignorer mais qui sont actuellement secondaires.

Je rejoins notre confrère Nara quand il affirme que notre paix ne durera pas. Oui, elle est éphémère. Kumo n’est pas à l’abri de luttes fratricides peu importe la sagesse dont nous faisons preuve et dont nous pouvons nous enorgueillir »

Pause. Je faisais là allusion aux soupçons de trucages qui minaient ces élections. Sans la mentionner de façon ouverte, tous les jonins avaient dû voir là où je voulais en venir. Brutal ? Certes. Mais il fallait revoir nos urgences.

- « L’élection d’un Raikage permettra de souder Kumo plus qu’il ne l’est déjà. C’est une évidence. A mon sens, c’est aussi l'une des raisons implicites qui nous pousse à les organiser.

Ceci dit, redéfinir nos priorités ne serait pas une mauvaise chose… »

Soupir. Durant tout mon speech, j’avais sans cesse balayé la salle de mon regard pour montrer que je m’adressais à tous. Mais pour finir, je pointai mon regard vers les candidats. En particulier vers le mien. Vers celui que je supportais : Seijiro.

- « Pour vous messieurs les candidats, mes questions sont toutes simples :

Quels sont vos projets nous concernant, nous autres habitants de Kumo ?

Sommes-nous au centre de vos préoccupations ?

Pensez-vous qu’il y a des inégalités au sein de la population ? Si oui, qu’allez-vous faire pour pallier à ces problèmes majeurs ?

La diversité de notre cité est une richesse. Mais aussi un gros point faible. Comment compte-vous la valoriser et la pérenniser ? »

Les yeux bleus de Seijiro se levèrent sur un membre de l’Assemblée. C’était un homme assez grand, d’une bonne stature, d’un charisme certain. Cet homme, Seijiro le connaissait que trop bien, c’était un ami : Shuuhei du clan Metaru. Celui-ci venait de se lever en prenant la parole. Nul crainte dans le cœur du Nara pendant le discours de son homologue. Il savait bien que celui-ci ne cherchait pas à l’enfoncer, ou à la ridiculiser devant les autres, mais bien à soulever les points importants pour l’ensemble des habitants de la nation. Il cherchait à guider les autres vers des questions qu’ils se posaient tous, mais qu’aucun ne souhaitaient poser. Il commençait son discours en remerciant chaque candidat de prendre part à la vie politique et au bien de Kumo. Il marquait un petit moment de silence afin que tous se concentrent et s’imprègnent de ses paroles avant de reprendre, d’une voix forte et puissante, qui imposait une sorte de respect. Après qu’il eut terminé de prendre la parole, Seijiro revint sur le milieu de la scène avant de faire entendre sa voix.

« Vous avez raison Shuuhei. L’Homme à crée l’Histoire, l’homme à crée tout ce savoir qu’aujourd’hui nous souhaitons défendre. Le capital humain n’est pas prioritaire, il est capital. Chaque Kumojin à apporter qu’il le veuille ou non, que ce fut intentionnel ou non, sa dose de savoir, sa pierre à l’édifice. Que ce soit de ceux qui étaient là avant Kumo, ceux qui sont présents actuellement, et ceux qui nous succéderont. La diversité de ce peuple est immense et d’une richesse sans limite. Chaque grand clan a apporté sa pierre. Je ne l’ai pas précisé, car il est difficile d’aborder tous les points importants en une seule assemblée. Mais vous avez raison. L’Humain, le Savoir et l’Armement sont les points clés de Kumo. Et votre clan à toujours été d’une aide précieuse dans ces points clés Shuuhei, membre du clan Metaru. Votre clan, le mien, ainsi que les Suzuri sont les trois grands clans de Kumo. Eux, avec l’aide de tous les Kumojins, ont forgés ce qu’est actuellement notre belle nation. »

Il marquait une courte pause. Pendant ce discours il avait regardé toute l’Assemblée, même s’il répondait en réalité uniquement à Shuuhei. Cette fois-ci, il plongeait son regard dans celui de son ami avant de reprendre.

« Incendie. Tremblement de terre. Tsunami. Cyclone. Tempête. Volcan. Météorite. Voici une liste des dangers que peuvent représenter Mère Nature. Elle détient le réel pouvoir et le reprendra quand elle le jugera bon. Cependant, le capital humain n’est pas à exclure : incendie volontaire. Guerre. Explosion. Destruction. Et j’en passe. Encore une fois vous avez raison Shuuhei, il y a tellement de moyen de perdre ce savoir. Et même si le capital humain de Kumo pourrait le recréer, il y a des savoirs antiques qui se doivent d’être préservés de toute destruction. Quel mal y aurait-il ç surprotéger ce qui fait notre richesse d’esprit ? Absolument aucun. Mais je vous rassure, ce ne sont pas mes seules préoccupations. Comme vous l’avez dit : les Kumojin avant tout. »

Une nouvelle pause. Shuuhei avait bien exprimé ses questions, des choses qu’il voulait absolument connaître. Que ferait Seijiro s’il était élu Shodaime Raikage ?

« Comment accepter un poste tel que celui-ci si le bien être des Kumojins n’était pas une priorité absolue ? Si elle n’était pas au centre des préoccupations ? Impossible. Pour les inégalités, elles doivent être entendues par les têtes dirigeantes. Et si vous m’offrez l’honneur de devenir Shodaime, soyez assuré que je ne serais pas la seule tête à diriger ce pays. Un Conseil sera crée autour du Shodaime. Pas aussi grand qu’une Assemblée, car les décisions doivent être prises rapidement. Un Conseil où logeront, le Raikage qui prendra les décisions. Des conseillers qui l’épauleront d’un œil extérieur. Les chefs des grands clans de Kumo qui prendront part à l’évolution de la nation. Des généraux pour les décisions militaires. Et des représentants des différents marchands pour les décisions économiques. Ce conseil sera au cœur de la vie politique de Kumo et devra ainsi mettre fins à toutes les inégalités existantes dans ce pays. Nous nous sommes unis autour d’une cause commune lors de la construction de Kumo, et cela devra éternellement rester ainsi. Soudés. »

Une nouvelle pause.

« La diversité de Kumo est une richesse plus qu’un point faible. Cependant, malgré cette diversité, nous avons nos points forts, comme l’armement Shuuhei. L’on dit que votre acier serait même meilleur que celui des samurais de Tetsu, c’est pour vous dire la chance qu’à Kumo d’avoir un clan tel que vous. Chaque chose, chaque force, chaque faiblesse même, doit être tourné à notre avantage, c’est ainsi que résonnent les anciens chefs de guerre. Et cette théorie s’applique à tout. Notre armement sera une richesse que nous environs les autres nations. Notre savoir également. Nos écrits. Nous devrons également pérenniser nos relations commerciales, et ouvrir d’autres voies. Les pays mineurs ne demandent qu’à croitre économiquement parlant, c’est en marchant avec eux que nous réussiront à augmenter le niveau de vie des Kumojins. »

Il finissait sa tirade.

« Pour le moment la paix règne, et espérons que cela restera ainsi pour de nombreuses décennies. Profitons de cette ère de paix pour nous entendre avec nos voisins limitrophes comme avec les grandes puissances. Tirons avantage de ce qui doit l’être et protégeons ce qu’il est nécessaire de protéger. Donc non, ce ne serait pas au détriment d’une autre nation. La guerre n’est pas une nécessité. »

« Enchanté Daisuke. Merci à vous de prendre la parole. Pour vous répondre il est vrai que la situation et les relations que nous entretenons avec nos voisins sont des sujets de préoccupation majeurs. Car aucun pays maintenant ne pourrait pleinement se développer sans avoir de relations avec ses pairs. Comme vous l’avez précisé, Iwa est une forte place économique et il serait difficile de penser que nous ne ferons pas de marchandages avec eux. La Paix règne actuellement et engagé des relations commerciales avec les autres nations serait un bénéfice plus que bienvenue pour le pays de la foudre. Et selon la situation de Kiri, ce sera exactement la même chose. L’histoire sanglante dont je parlais tout à l’heure ne signifie pas que nous devons haïr, rejeter ou même éviter le village de la brume. »

Il marquait une courte pause avant de reprendre tout en regardant à un moment uniquement Daisuke, à un autre, toute l’Assemblée présente sur le territoire de la Foudre.

« La militarisation de Kumo est nécessaire. Pour protéger nos gens, nos terres et notre savoir. Cependant, pour la création de forces spéciales, cela sera à voir au cas par cas. C’est à dire que cela sera crée en fonction de la situation. Nous ne pouvons créer des unités spéciales juste en prévision, car peut-être que quelque chose d’autre sera nécessaire à cet instant, que ce soit intérieurement ou extérieurement à nos terres. Mais l’idée de telles « forces » n’est absolument pas à exclure. Lorsque cela sera le cas, une très fine recherche sera mené pour trouver les personnes qui correspondent aux talents recherchés dans cette unité. J’y veillerai personnellement. »

Il n’avait pas connaissance de cet homme. Il ne le connaissait pas d’avant, ni même de nom ou de réputation. Il fallait savoir que malheureusement, le Nara ne connaissait pas tout le monde. Cependant, en tant que futur Raikage, s’il était élu bien entendu, il se devrait de connaître le maximum de personne, dans le moindre détail, afin de pouvoir sélectionner les gens avec un minimum de délai. Parfois, lorsque le temps était compté, c’était d’une importance cruciale. Seijiro était cependant ravi de voir qu’il n’était pas le seul à se soucier de la géopolitique, donc de la relation avec ses voisins, et de l’éducation et la formation militaire du village. Cependant, parler immédiatement de la formation de forces spéciales était assez délicat, car cela dépendrait vraiment comme il l’expliquait tout à l’heure du cas par cas. Si les soucis venaient de l’intérieur de Kumo, Seijiro serait forcé de créer une police intérieure. Si le problème était extérieur, d’une relation complexe et tendue avec Kiri par exemple, il serait obligé de créer une unité spécialisée dans la protection et l’espionnage. Bref, au cas par cas.

« L’éducation militaire de nos jeunes pousses est primordiale. Mais l’avenir est propre à chacun. Nous ne sommes et ne serons pas dans une dictature ou seule la puissance militaire compte. L’économie est toute aussi importante que peut-être la militarisation d’un pays. De plus, nous sommes un pays de savoir, alors pourquoi ne serait-il pas possible pour les jeunes d’entreprendre, de travailler dans l’artisanat, l’industrie, voir même le divertissement, la formation ou qu’importe quel autre métier. Kumo devra obligatoirement se forger des domaines précis au niveau économique. Les jeunes pousses pourront effectivement choisir ces différentes voies si une carrière militaire ne les intéresse pas. »

Il marquait une autre pause avant de cette fois-ci regarder toute l’Assemblée, car il ne répondait là pas à une question, mais faisait un résumé global de son programme.

« Mesdames et messieurs. Mes points forts seront la protection de Kumo et de ses intérêts. La croissance économique du pays avec des contrats commerciaux avec les autres pays et un développement économique interne. Ainsi que le développement d’un conseil pour les affaires internes. »