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Depuis mon retour à Kiri, je passe mon temps dans les locaux de la Kenpei. Si mon récent grade de Sergent ne demande qu’à évoluer encore, ce n’est pas en passant le plus clair de mon temps sur un terrain d’entrainement que ça arrivera. Devenir plus fort est une bonne façon de s’assurer une continuité simple dans sa progression au sein d’une institution telle que la Police Kirijine. Mais ma présence ici est surtout due à mon envie de résoudre les problèmes de criminalité, et obtenir un ordre de mission est plus simple en passant la moitié de ma journée sur place. Cela correspond bien à l’idée que l’on se fait de faire « d’une pierre deux coups ». C’est donc en début de matinée qu’un Major passe à côté de moi et me regarde avec intérêt.

« Zeref, tu sembles passer beaucoup de temps par ici dernièrement. Je ne sais pas ce qui a changé chez toi, mais ton sérieux force le respect. J’ai justement une mission assez importante dont j’aurais aimé te charger. Si cela te convient, nous trouverons deux équipiers pour t’aider à la mener à bien. »

Je me redresse juste avant son monologue, mais ne parviens pas à sourire ou montrer mon contentement suite à son compliment. Je travaille pour recevoir une gratification concrète, pas des remerciements, mais la proposition m’intéresse.

« Je m’en charge, ce soir au cimetière. Merci Major, je ne vous décevrai pas. »

Réponds-je alors qu’il me tend l’ordre de mission. Le déroulé me semble intéressant, et comme il s’agit d’un acte criminel intra-muros, je suis d’autant plus intéressé. Cela représentera un acte important pour une possible montée en échelons, un élément que je ne suis pas prêt d’ignorer. Je passe une partie de la journée à valider des rapports de soldats et à assigner des missions à d’autres, avant de rentrer me reposer un peu avant la tombée de la nuit, ayant passé une partie de la précédente à travailler.

Lorsque l’heure est venue, je suis déjà sur place, et un homme à l’allure assez intrigante, notamment à cause de son chapeau en l’absence de soleil et de son cache-œil, finit par arriver. Je me dévoile rapidement, pour le saluer en inclinant très légèrement la tête, une sorte de « oui » bref de la tête pour signifier un « bonsoir ».

« Tu n’es pas en retard… Du moins pas assez pour que je te le reproche. Attendons ce Daisuke pour commencer. »

Je ne rajoute rien de plus, je ne donne pas mon nom, non plus, me disant qu’il l’aura lu dans l’ordre de mission, tout comme j’ai été informé avant de quitter le poste de police que cet homme s’appelle Daken Kosatsu. Plutôt étrange comme nom, mais je ne suis pas là pour juger. Cela dit, il est vrai que cela peut être un pseudonyme pour un homme qui aime passer son temps dans des endroits interdits aux mineurs, où les pratiques les plus loufoques pour se faire du bien y sont permises.

En attendant l’arrivée de Daisuke, des présentations sont faites entre Kosatsu et moi-même. Enfin, de mon côté, je ne donne pas mon nom, estimant qu’il le trouvera quelque part dans sa mémoire, si les messagers ont bien fait leur travail. Le Daken me vouvoie, pour commencer, ce que je trouve… insignifiant, en fait. Qu’il me tutoie ou me vouvoie revient au même, il peut même parler de moi à la troisième personne, si cela lui chante. Je ne m’attarde pas sur son physique, à l’inverse de ce que beaucoup feraient, étant donné que juger les autres sur leur apparence n’a jamais été dans mes habitudes. Probablement que quelqu’un de plus critique s’attarderait sur le fait qu’il a un air fatigué, et le visage typique du pervers qui traîne dans les bars du coin dans le seul but de peloter les fesses des jeunes femmes peu habillées. Cependant, je ne préfère émettre aucun jugement, car derrière des apparences peu flatteuses peuvent se cacher bien des qualités.

Lorsque le troisième et dernier membre de cette équipe, formée sur le tas, se pointe, il commence par inverser nos noms respectifs. Pour ma part, je ne peux réprimer quelques pensées à l’égard de son physique. Celui-ci me rappelle vaguement Kado, ce Yasei éléphant que j’ai envoyé au tapis. Je sais d’emblée qu’un physique puissant ne veut pas dire qu’il est fort, mais surtout, il est fréquent que des personnes musclées soient au fond de parfaits idiots. Pour sûr, je ne me fierai pas à son apparence pour déterminer son intellect, et sa première erreur est simplement un manque d’informations plus que de la bêtise. L’homme d’un certain âge rectifie, et pour ma part je me contente d’incliner légèrement la tête, gardant toujours mon visage froid et impassible. Les mots du plus âgé du groupe remettent la mission à l’ordre du jour, et je prends la parole.

« Comme indiqué, je suis le Sergent Zeref, de la Kenpei. En tant que tel, mais aussi parce que je suis Chûnin, et vous Genin, je prends la direction de cette mission. Le but est simple, cherche des indices sur les corps, à la morgue, puis trouver pourquoi des tombes ont été profanées, et les corps remplacées. Allons voir les corps retrouvés, et nous pourrons échanger des idées, puis chercher des indices. Si vous avez la moindre idée qui vous semble intéressante, je vous invite tous deux à la proposer. »

J’enclenche la marche vers le sous-sol de l’hôpital, et devant une porte, un docteur au teint blafard nous attend. Il reconnaît nos bandeaux de ninja, ainsi que mon brassard de la Kenpei, que je porte comme toujours au bras droit. Faisant partie des membres de cette unité spéciale pour lesquelles le respect des règles est important, je ne pouvais me présenter en mission officielle sans celui-ci. Nous pouvons donc entrer, et il nous accompagne là où les corps sont entreposés, avant de faire un commentaire :

« Je vous prie de nous excuser, mais le responsable de la morgue ne se sent pas bien depuis quelques temps, je serai donc votre accompagnateur. Nous n’avons pas pu autopsier les corps… »

Je m’approche, et attends un instant de voir les réactions des deux Genin. Peut-être que l’un d’eux possède des talents en médecine ? Bien que j’en doute.