Voilà déjà quelques jours que Okiko était revenu chez lui, prêt à en découdre pour protéger le monde des Dieux ou bien de celui qui voulait se les emparer. Il avait déjà rencontré le nouveau Mizukage, surpris encore qu'il s'agissait de Saji, avec qui il avait pu effectuer une bonne mission. Enfin, il s'agissait d'un très bon choix : il était un excellent shinobi et un homme de confiance. Le Yamazaki ne doutait donc pas que le village de la Brume était sur une voie ascendante, clairement.

Pour lui, il était temps de reprendre du poil de la bête. Entraînement, mise en place d'une équipe pour réussir à faire avancer sa carrière shinobi mais également le village. Arrivé dans le Grand Dojo, au vu de l'heure, le Brûlé s'attendait à voir une foule de shinobis à s'entraîner, mais il fut surpris de voir qu'il était clairement le seul.

L'ancien gardien du Dieu des Eléments installa quelques mannequins bois, puis recula pour regarder ce qu'il venait d'installer. C'était parfait, de quoi bien s'entraîner. Ainsi, il sortit deux kunais qu'il balança sur le premier mannequin de bois avant de courir à toute vitesse sur les prochains. Enchaînant sur les suivants au corps à corps, il terminait sur les derniers en entourant ses mains de Katon.

Sa vitesse et sa puissance avaient considérablement baissé avec cette absence forcée des derniers mois. Il devait travailler encore s'il souhaitait réellement être utile à Kiri.

— Bon...

Il fit craquer ses phalanges. Le sérieux allait commencer.

Un entraînement sérieux portait toujours ses fruits, Okiko le savait très bien et il devait considérablement augmenter certaines parties qui s'était diminués avec son absence forcée. Son endurance n'était clairement plus la même, Okiko n'aurait jamais du méditer aussi longuement. Ou du moins, combler cette absence avec un entraînement tout aussi rigoureux.

Le shinobi venait d'enchaîner quelques mannequins bois à la main puis s'arrêta, il fit craquer ses phalanges. C'était bien parfait, il avait un petit peu avancé sur ce qu'il comptait faire. Le Yamazaki allait continuer sur sa lancée jusqu'à ce qu'une présence apparut, il se retourna, levant les yeux, il remarqua un homme. Un homme assez vieux.

— N'as-tu donc pas pensé que tu me dérangeais, peut-être?

Car, le Brûlé aimait être tranquille lorsqu'il s'entraînait. Enfin... une idée lui parcourut l'esprit. Cet individu venait d'interrompre sons entraînement, alors il pouvait y participer.

— Descends de ton perchoir et viens t'entraîner. Il s'agissait plus d'un ordre que d'une demande. Et pourtant, il se pouvait que cet homme soit un gradé bien plus haut que ce Okiko n'était. Il restait réservé et fermé, mais tout doucement, la méditation lui permettait de se libérer et de s'ouvrir. La socialisation, tout un art.

— J'ai besoin d'un partenaire. Avoua-t-il donc.

Bouteille d'Ara:

C'était une proposition rare provenant du chûnin, il n'était pas du genre à s'entrainer avec d'autres mais il le fallait bien pour se socialiser et construire certaines relations. Okiko avait évidemment deviné qu'il n'était pas un simple civil au vu des capacités qu'il venait de faire preuve pour arriver sur les tuiles du Grand Dojo. Ce n'était pas quelque chose d'aise pour un homme ne maîtrisant pas le chakra, il avait une très grande agilité. Néanmoins, l'inconnu décidé de décliner l'invitation d'entraînement du jeune gradé prétextant n'être pas un shinobi mais un civil.

— Je doute fort que tu sois un civil.

Il s'était contenté de rétablir la vérité. Okiko n'était pas dupe, puis malgré son jeune âge, il connaissait les mensonges et arrivait à lire chez une personne lorsqu'elle mentait ou non. Toutefois, pouvait-il forcer cet homme à combattre s'il n'en avait pas envie? Il haussa simplement les épaules lorsque cet homme, d'un âge assez mur, disait qu'Okiko pouvait bien se débrouiller seul. Il n'avait pas tort cependant, le Brûlé s'était quasiment toujours entraîné seul depuis son départ de la Cité Ancestrale, Hikari.

L'homme proposa de boire. Il n'avait jamais bu d'alcool jusqu'à présent et pourtant, il était bien en âge d'en boire et de s'en délecter. Le Chûnin attrapa la bouteille en vol, puis décida de stopper son entraînement. Il n'arriverait pas à se concentrer, notamment s'il souhaitait édifier de nouvelles techniques.

Okiko ouvrit le contenant et en but une gorgée. Ses yeux se plissèrent, ses joues devinrent rouges, il eut envie de crier mais se retint. C'était fort. Trop fort pour lui. D'un bond simple, le shinobi de la Brume au visage brûlé rejoignit l'individu.

— Comment te nommes-tu? Demanda-t-il, car il souhaitait connaître l'identité des personnes à qui il avait affaire. Je me doute que tu es shinobi, le mensonge ne marche pas avec moi. Se contenta-t-il d'ajouter, restant toujours impassible.

Kosatsu. Il allait rester sur cela, Okiko n'était clairement pas du genre à donner des surnoms aux gens, alors l'appeler Kosa n'allait jamais arriver. Evidemment, le Brûlé lui disait sa pensée : il ne servait à rien de mentir, sans surprise, c'était un Shinobi. N'importe qui l'aurait deviné au vu de son agilité. Finalement, le Yamazaki porta la petite bouteille d'Ara à ses lèvres pour en boire une nouvelle gorgée. Une petite gorgée qui lui brûla de nouveau la gorge et rendit encore une fois ses joues bien rouge.

L'homme partit sur un certain monologue fort intéressant, mais le Yamazaki n'était pas forcément d'accord avec ses propos. Le chûnin tourna son visage du côté de Kosatsu.

— Donc, tu travailles comme shinobi mais quel est ton autre métier ? Demanda-t-il, sans relever le fait qu'il ne se pensait pas combattant.

Okiko avait connu une personne comme cela, elle se contentait à chaque fois de dire qu'elle n'était pas une combattante et pour autant.... Elle l'avait battu à plate couture. A chaque fois. Impossible donc de croire cet homme par la parole, donc.

— Okiko. Je suis un chûnin du village. Il ne voulait pas se vanter, mais il voulait montrer à cet homme qu'il n'était pas non plus une personne négligeable.

Okiko avait affaire à un homme dès plus étrange, il avait bien du mal à le comprendre comme il avait du mal à comprendre ses autres pairs. Il avait du mal avec tout ce qui concernait le social, mais il tentait de faire des efforts comme avec cet homme, Kosatsu. Il tentait de s'intéresser à lui, de savoir quel était son métier en parallèle de celui de shinobi. C'était ainsi que le vieil homme reprit ses propos en étant donc plus explicite : il n'exerçait pour l'heure que le métier de Ninja au sein de la Brume mais il possédait des qualités dans tout ce qui était dû à la médecine légale.

Son métier n'avait guère quelque chose de reluisant, c'était un métier ingrat, il s'en doutait mais il fallait de ses hommes. C'était grâce à ce genre d'individus que l'on pouvait savoir si une personne était décédée accidentellement ou non, par exemple.

— J'imagine qu'il en faut de ce genre de personnes.

C'était peut-être simple ce qu'il disait, mais oui il en fallait. Okiko hocha doucement la tête lorsqu'il fut enchanté, puis il vint lui demander le pourquoi de sa cicatrice. Rien de grave, c'était passé et il pouvait en parler clairement. Okiko n'avait rien à cacher.

— Pour dire vrai, je ne suis pas un pur kirijin. Je suis un ancien gardien d'Hikari. Il le laissa le temps d'avaler l'information, de se rappeler les récents événements. Dû à un entrainement, j'ai pris une attaque Katon de plein fouet.

L'histoire était très écourtée, mais c'était ce qu'il s'était passé en gros résumé.

— Tu es Genin depuis longtemps ? D'où viens-tu? Demanda-t-il.

En effet, le shinobi avait eu énormément de chances lors de sa blessure. Elle aurait pu être plus grave si le Gardien qui lui avait procuré cette blessure maîtrisait moins bien son affinité. L'attaque n'avait pas été puissante, mais assez pour le scarifier à vie. En tout cas, le Brûlé avait également remarqué le cache-oeil qui ornait le visage du vieil homme et évidemment, il se posait des questions sur celle-ci.

— D'où te viens ce cache-oeil ? Demanda-t-il donc.

Une blessure en entraînement comme lui avait le visage à moitié brûlé ? Les entraînements pouvaient parfois être très dangereux, il avait déjà vu certains des siens ne plus pouvoir combattre par la suite et devoir retrouver une vie civile, comme certains qui trouvaient la mort.

Lui avait vécu sa vie comme il l'avait pu, à Hikari dans le pays du Bois. Cela n'avait pas été une vie rêvée et libérée comme il le vivait actuellement au village caché de la Brume, tout doucement, Okiko commençait à se rendre compte de ce qu'il avait raté de son enfance.

— Hayashi no Kuni mais... Hikari a pendant longtemps été une Cité cachée de tous jusqu'aux derniers événements.

Rien que d'y repenser, cela lui faisait du mal. Battu, il n'avait pas réussi à protéger la stèle du Dieu des Eléments et s'était rendu à son île d'origine : Mizu no Kuni.

— Le Pays des Neiges ? Comment est-ce ?

Okiko n'avait que très peu voyage en dehors du Pays du Bois et de l'Eau, il ne connaissait pas vraiment encore le reste du Yuukan. Bien entendu, le Brûlé s'était intéressé à l'histoire de Kiri et avait donc compris de quoi il s'agissait concernant le clan Hyosa et Yuki no Kuni.