La mer céruléenne s'étendait à perte de vue, tandis que la coque végétale du navire glissait ses racines par dela l'horizon. Les cris des mouettes rieuses se perdaient dans un écho lointain, laissant l'amertume des vagues prendre son envol. Alors que les matelots s'affairaient à hisser les voiles sous la caresse du soleil, l'embarcation rencontrait par le plus grand des hasards une barque à la dérive qui flottait avec mélancolie sur le miroir lancinant. C'est tout naturellement que les badauds aux yeux mornes et inexpressifs s’enquéraient d'établir le contact avec le sarcophage qui tanguait déséspérement.
Le marin des mers du sud était un homme emprunt d'humanisme, ne pouvant se résoudre à abandonner un potentiel rescapé qui allait irrémédiablement sombrer dans les méandres froids et austères et finir lentement dévoré par la faune marine. Ajustant son bandana délavé par le temps et la brise salée sur sa crinière blonde comme les blés, le goguenard instiguait à ses compatriotes de changer de cap en direction de l'objet mystérieux. Rapidement, la chaloupe était atteinte le galion tiré par les vents de l'implacable zéphyr.
Le Hakurei sentait une perturbation dans la force, montant sur le pont afin de comprendre pour quelle raison obscure ils déviaient de leur trajectoire initiale, son fidèle ami lui expliqua la situation. Alors que les deux zigotos conversaient, une silhouette démoniaque et nimbée d'ombre s'esquissait de l'étrange barque qui contenait apparemment un individu aux sombres desseins. Contre toute attente, le perfide inconnu bondit prodigieusement en direction du bateau et atterrit sous les regards effarés des marins sur le ponton.
Le blondinet de service poussa un cri de stupeur, complètement surpris par la venue d'un démon sardonique. Le Hakurei affichait une mine consternée, mais était habitué aux bourdes de ce collègue pas comme les autres.
« Voila, qu'est ce que je te disais. Tu nous mets toujours dans le pétrin. Si ça se trouve, c'est un criminel ou pire encore. » -dit-il, d'un ton désinvolte-
Sous la nitescence irradiante de l'astre enflammé, les ténèbres englobant l'invité mystère commençaient à se disperser. Il s'agissait d'un gaillard aux allures hagardes, coiffé d'un imposant chapeau triangulaire et drapé dans un kimono de mauvais gout. Le vil faquin avait au niveau de sa ceinture ce qui semblait être les armes d'un épéiste sanguinaire, mais ne semblait point hostile le moins du monde.
« AAAHHH !!! J'ai bien cru que j'allais crever. C'est bien la dernière fois que je quitte le planché des vaches ! » -s'exclamant avec allégresse- « Je suis Benihamaru, samouraï de son état. Je voyageais tranquillement à travers le Yuukan en quête de gloire, mais un monstre marin a attaqué et coulé le rafiot sur lequel je me trouvais. Qui est le capitaine ? »
Le détraqué racontait une histoire pour le moins atypique et il fallait être crédule pour en croire ne serait-ce qu'un seul des mots sortant de sa bouche. Décidément, le Yukkan était sombre et emplit de terreurs...
Les regards médusés des matelots persistaient à travers les ricanements des goélands qui s'égosillaient dans une harmonie mutine. Quel était donc ce goguenard personnage qui se présentaient avec une grandiloquence laissant pantoise ? Décidément, le Yuukan regorgeait de moult personnages hauts en couleurs. Selon les dires de l'hurluberlu, une menace sinueuse planait à l'orée des vagues marmoréennes...
Le Hakurei se présentait à ce rescapé de la houle avec une élégance n'ayant d'égal que le cristal.
« Le capitaine ? Vous le rencontrerez le moment venu, car il est indisponible présentement. » -dit-il, en fixant le sacripant-
Le blondinet de service intervint avec une sagacité qui lui était propre.
« Un monstre marin ? » -Les yeux exorbités, démontrant toute son attention sur cette histoire pas piquée des hannetons- « Racontez nous, nom d'un marin d'eau douce ! » -trépignant comme un gosse hyperactif friand de fantasmagoriques chimères-
Le Samouraï se mit à rire avec fougue devant l'entrain du marin des mers du sud, acquiesçant avec panache, mais demandant tout de même une gouleyante boisson afin de se rincer le gosier.
« Muhahaha ! Bien sûr ! Mais pourrais je avoir un rafraîchissement avant ? Ma gorge est plus sèche que le désert du pays du vent ! » -souriant avec une malice infinie-
Après que l'un des matelots ait apporté une bonne grosse bouteille de saké, accompagnée de coupelles finement ouvragées afin de servir l'alcool de riz comme il se devait dans les traditions de jadis, l'assoiffé s'extasiait avec gourmandise de l'offrande.
« Ouah, c'est un sacré cru que voilà. Gouleyant et rafraîchissant ! » -laissant un râle de satisfaction s'extirper de son faciès froid- « Bon, le monstre marin... Bah c'était un sacré morceau ! Énorme ! Plus gros que votre rafiot d'au moins dix fois. Et des tentacules dégueulasses à foison. Il a littéralement déglingué notre bateau et a bouffé la plupart de l'équipage. J'ai réussi à m'en sortir par miracle... »
Le marmoréen à la crinière de jais était perplexe, voire suspicieux. Comment ce simple homme avait pu survivre à un tel monstre assoiffé de sang et de chair fraîche ? Mystère.
« C'est terrible. Mais vous avez fait comment pour vous en sortir ? »
« Bah j'ai réussi grâce aux arcanes obscures du Bushido. Le Iai ancestral. Je l'ai mis en déroute en lui tranchant deux ou trois de ses tentacules dégoûtants. »
Le blond au bandana pastel avait des étoiles dans les yeux devant un tel récit, si épique que des frissons lui parcouraient l'échine.
« Malheureusement, même si ça l'a fait fuir, je pense qu'il rôde toujours dans le coin et qu'il va revenir. Vous devriez faire attention, aventuriers » -ajustant son chapeau de bambou en forme de triangle afin de se donner un air mystérieux et élégant.
Suijin comprenait que toute cette histoire à tirer par les cheveux était trop énorme pour être les affabulations d'un aliéné échappé d'une île prison aux noirs desseins.
« Benihamaru-san, que diriez vous de chasser ce démon des mers en notre compagnie ? » -une voix sereine, un œil aussi luminescent que l'astre de midi-
« Une chasse ? Un Samouraï ne peut laisser aucune âme s'échapper du fil de sa lame. Que le Bushido en soit témoin. » -affichant un sourire en tapotant le katana attaché à sa ceinture-
Le cri strident de la mouette des mers du sud venait bercer avec allégresse le navire qui voguait sur le miroir océanique en brisant l'écume marmoréenne avec une rage assoiffée. N'était-ce point là le rire sardonique du destin mortifère qui s'esclaffait de manière sibylline avec une malicieuse allégresse ? Mystère. Alors que l'étranger au chapeau de paille pyramidal s'asseyait en tailleur en plein milieu du ponton sous les regards hagard et affairés des moussaillons de service, le blondinet aux allures goguenardes tentait de lui tirer les vers du nez.
« Dis nous en plus, si on doit chasser un monstre capable de couler un navire, on doit se préparer en conséquence. » -dit-il, en croisant les bras alors que le vent zéphyrien faisait virevolter sa chevelure de blé comme un maître de la capillarité désireux de faire montre à outrance de sa soyance du cuir chevelu -
Le samouraï rescapé se raclait la gorge en prenant un air sinistre, avant de répondre d’une voix grave et mettant en exergue l’effroyable expérience qu’il avait vécue.
« Eh bien, je viens d’un pays où l’honneur est important, mais là. Même les plus couillus en perdraient leur code du Bushido en faisant face à une telle horreur. Des tentacules dégueulasses, énormes et tout gluant. J’en ai encore des frissons, m’voyez.... » -sortant une sorte de pipe bizarre de l’intérieur de son kimono à moitié délavé par l’air marin- « Je suis pas sûr, mais je dirais qu’il est au moins dix fois plus gros que vot’ rafiot. Le prenez pas mal, c’est un beau bébé, mais ce putain de démon des abysses est un sacré bestiau. »
Les marins étaient tous tétanisés par le discours incroyable du Benihamaru survivant, laissant transparaître leurs peurs les plus profondes dans leurs regards de badauds. Néanmoins, il en fallait plus pour décourager de vaillants parangons tels que le marin des mers du sud et l’insondable Hakurei.
Alors que le rustre personnage allumait son calumet qui devait surement contenir des substances interdites des arts du Rentanjutsu - ce qui aurait expliqué bien des choses -, le vaillant bellâtre au bandana haut en couleurs était plus pensif que jamais. Chose qui était inhabituelle et que ne manqua pas de remarquer le cristallin aux éclats de jais.
« Cela te rappelle quelque chose ? » -interrogeait son vieil ami-
Le blondinet avait passé quasiment toute sa vie sur les océans céruléen, contrairement à son compagnon de voyage qui préférait le plancher des Shinobi sauvages. Il aurait été logique qu’il ait eu échos de telles légendes urbaines, ou plutôt marines…
En effet, lors des fameuses escales où l’alcool coulait à flot dans les gosiers asséchés des marins avides de liesse, les contes de naguère étaient truffés de pléthores d’histoires sombres et emplies de monstruosités énigmatiques.
« Des tentacules… Cela ne peut s’agir que d’une pieuvre… Selon de nombreux récits, il existerait des pieuvres vivant dans les abysses et présentant une taille gargantuesque... » -dit-il, d’une voix tressaillante, alors que ses traits déformaient son visage d’une inquiétante angoisse-
Benihamaru qui fumait comme un Shinobi maître du Suiton et ennemi des flammes acquiesçait avec frénésie.
« Ouais mon gars, une pieuvre géante. Putain, c’est sacrément goulu les pieuvres ! Hâte de la bouffer. On va se faire une fortune si on la revend au kilo sur le marché ! Vous inquiétez pas, On dirait pas comme ça, mais je suis un Samouraï. Un Iai bien placé et c’est réglé ! »
Le marin à la crinière d’or fixait le bougre en levant un sourcil.
« Le aïe ? Que nous contes tu là ? C’est un putain de monstre infernal que tu nous décris et tu nous racontes que tu peux t’en occuper seul ? Ne nous fais pas rire ! » -dit-il, vexé-
« Muhahaha, bien sûr ! Je suis un Samouraï ! Si on avait pas été attaqué par surprise, j’en aurais fait mon quatre heure. » -riant comme un idiot en humant de sa pipe boisée et embrasée-
Après les tumultes des mots, les flots d'idées et autres théories farfelues, la quintessence d'une voie sombre et irrévocablement nébuleuse prenait forme peu à peu. Comment vaincre un monstre aussi horrifique et tentaculaire ? Sans compter qu'il ne s'agissait pas d'une promenade de santé, il fallait aussi réussir à le retrouver dans l'immensité insondable de l'océan céruléen. Il s'agissait d'une traque que nul mortel aurait pu se targuer d'en imaginer l'ampleur ou d'en embrasser l'éclat aveuglant.
Benihamaru, cet étrange personnage, paraissait être un fou échappé d'un asile d'aliéné, mais cette flamme de conviction dans ses yeux poussait même les plus incrédules à désirer croire en ce rêve fou. Que sommes nous, pauvres mortels, face aux griffes sordides du destin ? Peut-être qu'il était arrivé le temps où d'intrépides aventuriers se dresseraient contre l'adversité afin d'apporter de meilleurs lendemains dans ce triste monde tragique.
La coque de bois se frayait un passage à travers l'écume des vagues mourantes telles des étoiles trouvant leur trépas par delà l'immensité stellaire et ineffable, tandis que les âmes fulminaient d'une soif de gloire insatiable qui commençait à hanter l'esprit comme les ombres d'une nuit de cauchemar. En effet, l'expédition avait un nouveau but, vaincre la terreur qui sommeillait au plus profond des fonds marins. Le Samouraï faisait le pied de grue à l'avant du navire, fumant de son kiseru étincelant, l’œil alerte et en quête de la moindre trace d'un tentacule à l'horizon. Le marin au bandana azuré et à la chevelure blonde comme les blés pestait en le fixant un peu plus loin, pas vraiment convaincu par ces palabres dignes des sottises les plus grotesques. Le Hakurei quant à lui, était perdu dans ses pensées cristallines, se demandant bien des choses, dont il désirait ardemment les réponses. Les matelots courraient dans tous les sens pour manœuvrer le galion sauvage, hissant les voiles au zénith et travaillant avec frénésie pour assurer le voyage vers les portes de l'enfer bleu.
Plusieurs heures s'écoulaient mais pas la moindre trace d'un tentacule, si ce n'était effectivement les débris qui flottaient langoureusement sur le miroir sans fond, marquant la preuve d'un navire avait effectivement tragiquement sombré dans des circonstances atroces. Il ne semblait pas y avoir un seul corps de l'équipage, mettant en exergue que les pauvres bougres avaient dû être tentaculés avant d'être dévorés. Triste monde tragique.
« C'est dans cette zone que ça s'est passé. Prenez gardes et ouvrez l’œil. » -dit le Samouraï, en mettant la main sur son arme de prédilection qui ornementait sa taille-
Il y avait de grandes chances pour que la bête des profondeurs soit encore dans les parages, avec un petit creux, ce qui était un kunai de Damoclesu au-dessus de l'équipage.
Alors que les heures passaient dans un calme aussi lourd qu'inquiétant, les mouettes rieuses s'esclaffaient avec panache afin de faire montre du rocambolesque de l'entreprise. Une roue libre totale prenait son départ et tout cela avait de grandes chances de finir de manière dramatique. Tandis que le Samouraï fou scrutait l'horizon dans un silence attentif, le matelot aux cheveux blonds commençait à s'impatienter et à le souligner à travers ses singeries et autres remarques cinglantes et trébuchantes.
« Ça fait des heures ! C'est n'importe quoi ! On ferait mieux de nous barrer ! » -dit le marin des mers du Sud en pestant comme un possédé-
Le marmoréen trouvait lui aussi le temps long, n'ayant pas vraiment de temps à perdre à cause de sa sacrale mission qui représentait la quintessence de l’odyssée éternelle de l'homme à travers les ténèbres sombres et froides de l'effroi. Passant sa main sur sa nuque caressée par le vent salé qui menaçait d'écorcher sa peau, le Hakurei se tourna vers le singulier épéiste qui était en train de fumer de son étrange pipe tout en continuant de sonder les abysses de l'horizon. Avaient-ils bien fait de croire à ces récits fantasques ? Le monstre des océans était aussi insaisissable que l'étendue d'eau était insondable, ce qui n'aidait point à croire aux paroles désabusée du Benihamaru sauvage.
Les esprits désespéraient de voir l'ombre d'un de ces gluants appendices pointer à loin, mais que nenni. Alors que l'astre solaire s'engouffrait peu à peu dans son lit et que le ciel s'assombrissait de sa plus vespérale parure de jais, les matelots entreprenaient les manœuvres d'un départ aussi triste qu'une bouteille de rhum vide.
Suijin s'approchait du triste sire à la lame aiguisé, posant une main amicale sur son épaule drapée, tentant de le raisonner à abandonner ses chimères dont le sillage avait été emporté par les flots et effacés à jamais.
« Benihamaru-san, on aura essayé. »
Soudain, le fracas d'un tonnerre aqueux tonna fort manquant de faire chavirer le navire dans un roulis démoniaque. les pauvres bougres chargés de mener le rafiot courraient dans tous les sens en appelant leur maman tant le déferlement de la colère des sept mers était grandiloquente.
le Samouraï aigri se leva en posant sa main aguerrie sur le manche de son katana en fronçant les sourcils, mais en esquissant un rictus fier et cathartique.
Une masse gargantuesque émergeait des tréfonds céruléens les plus insondables, élevant ses appendices gluants et titanesques vers les cieux comme une ode à sa nature tentaculaire et viciée. Le calme plat de la mer s’était transformé en un déchaînement de remous chaotiques, manquant de faire chavirer la frégate sacrée. Les marins les plus chanceux s'agrippaient comme ils pouvaient aux cordages, tandis que les autres étaient emportés par-dessus bord tels des fétus de paille pour finir par sombrer dans les flots rageurs.
Sous les regards médusés du marmoréen et du marin des mers du sud, Benihamaru convulsait d’une aura meurtrière, bien qu’il fût aussi immobile qu’une statue de pierre ancestrale qui ne semblait pas vouloir se lézarder sous le courroux de la tempête. Était-ce là l’esprit chevaleresque d’un fier Samouraï qui jamais, Ô grand jamais, ne céderait face à la barbarie d’un monstre tentaculaire et tentaculeur ? Mystère.
La grandiloquence obscène de la bête des profondeurs en imposait, il en était indéniable. Seul un fou aurait bravé cet obstacle qui s’apparentait aux cauchemars les plus sombres et démoniaques de la nuit des temps. Néanmoins, le Benihamaru sauvage affichait un large sourire, convulsant presque tant il était excité d’enfin pouvoir accomplir sa vengeance en retrouvant le démon qui lui avait volé son honneur.
Le goguenard fit un signe de main, indiquant qu’il voulait s’occuper de cet adversaire monstrueux en un contre un, mano a mano, comme le voulait les plus anciennes et aliénés traditions de naguère. Le regard nébuleux de l’escrimeur du pays de fer était déterminé, aussi aiguisé que sa lame acérée et assoiffée, ne pouvant pas reculer devant la calamité céleste qui se présentait inconsciemment à son propre jugement. Posant ses mains aigries et malmenée par les années d’entrainement sur son arme et adoptant la célèbre posture si représentative de son art du Bushido, le goguenard s’élança à toute meringue vers sa cible, sautant de manière dramatique en prenant appui sur la rambarde. Une telle vaillance - ou inconscience - était incroyable, laissant pantois les pauvres marins qui luttaient simplement pour ne pas être emporté par les vagues trébuchantes et troubles. Le marmoréen et son fidèle ami au bandana bleuté peinaient eux aussi à trouver l’équilibre dans ce tumulte pernicieux.
Le bond de kangourou de l’homme à l’épée fulgurante était hors-norme, ce qui ne pouvait s’expliquer que par des décennies de pratiques dans les arts martiaux. Il se jetait comme un possédé sur un titan assombrissant les cieux eux-mêmes. Il courrait vers une mort certaine - et surement atroce -, mais tant de courage aurait pu inspirer les bardes yuukanites les plus taquins. Le récit héroïque d’un Samouraï qui luttait afin d’assurer de meilleurs lendemains aux pauvres marins ne faisait qu’incarner la quintessence d’une grande odyssée qui serait connu à travers les millénaires les plus lointains et inconnus.
Les cris de désespoir des marins, qui tentaient de ne pas sombrer dans les abîmes de la folie, pouvait glacer le sang, tant ce vacarme ne semblait point humain. Il était assez surprenant de constater ce que pouvait offrir l'humanité et ses pauvres âmes, dans les situations les plus extrêmes. Il ne fallait pas être devin pour se rendre à l'évidence que quelques marins éméchés et qu'un Samouraï douteux ne pourraient changer la donne face à un monstre si tentaculaire. Pourtant, dans un élan de bravoure - ou de démence - le goguenard Benihamaru fonçait vers l'amas d'appendices visqueux dans une charge héroïque, poussant un cri rauque et puissant digne d'un puissant lion qui revendiquait sa souveraineté de la faune et de la flore. Bondissant tel un kangourou acrobate, il dégainait alors sa terrible arcane clanique dans une grâce aussi majestueuse qu'un cygne volant à travers les cieux. Le fameux coup éclair du Bushido était redoutable, et dans une vélocité rocambolesque, le bougre taillait les immenses tentacules baveux comme du mochi délicieux. Courant avec zèle le long d'une des protubérances, il ravageait sur son passage avec une précision infernale les obstacles dégoulinants de slime.
Le Hakurei ne revenait pas de cette vision fantasmagorique, mettant en exergue les prouesses divines dont était capables les combattants de l'infini.
Malheureusement, le renard était presque arrivé à la tête de poulpe qu'il glissa malencontreusement sur la surface lisse et impraticable de son adversaire, qui en profita pour le dévorer tout cru.
« Benihamaru-san !!! » -s'exclamait le marmoréen, surpris par la tournure des événements-
Le matelot à la crinière blonde haussa les épaules, en fulminant de tout son courroux sur l'erreur de l'homme au sabre tranchant.
« Tout ça pour ça ! Mais quel incapable ! » -rouge de colère-
En effet, il ne fallait pas vendre le slime du tentacule avant de l'avoir fait rôtir à la broche. Une fois le casse-dalle gobé comme un œuf, l'attention de la bête infâme se reportait vers le navire et ses délicieux matelots bien juteux.
« Sui, j'espère que t'as une idée pour nous sortir de là. Je suis trop jeune pour me faire tentaculer. » -dit le marin des mers du sud-
« Hum... Je crois qu'on n'a pas le choix... Il faut abandonner le navire... » -cherchant une solution, en vain-
Alors que les gros membres tentaculaires allaient s'abattre tel un orage sur le rafiot, la monstruosité se mit à convulser de manière cathartique, sous les regards inquiets ou intriguées de la foule. Soudain, la bête se mit à pousser un étrange râle, avant de mourir dans une gerbe de sang, d'où le Benihamaru sauvage s'envola tel un phœnix renaissant de ses cendres. Incroyable, mais le faquin avait écharpé le monstre de l’intérieur, le terrassant avec ingéniosité. De toute évidence, il ne fallait pas manger n'importe quoi, ou n'importe qui...
Il fallait avouer que le Benihamaru sauvage était un bien étrange personnage, mais il fallait lui reconnaître l'étoffe des plus grands aventuriers. Les arts exotiques qu'utilisait le bougre avaient de quoi impressionner, et force était de constater que même les plus obscurs arts ne pouvaient rivaliser avec la tempête de fer que faisait s'abattre avec rage l’hurluberlu qui arborait un Kimono rongé par l'amertume des tréfonds océaniques. Alors que le zouave atterrissait sur le ponton avec une grâce toute somme relative, le marin des mers du sud restait bouche bée, comme hypnotisé par la démonstration martiale. Le faquin prit même une pose de la victoire à la signification assez sibylline, tout en rengainant sa lame maculée du sang du tentaculaire démon de la mer.
« Benihamaru-san, quelle maîtrise ! A un moment, on a bien cru que les onigiri étaient cuits...» -mentionnait le marmoréen, assez admiratif-
Le Samouraï se contenta de rire à gorge déployée, avant de s’asseoir en tailleur et de sortir son calumet crépitant afin de le porter à ses lèvres séchées pour se repaître de son opium préféré.
« Mouhahaha !!! C'est pas un vil tentacule qui va faire la loi, nan mais oh ! » -dit-il avec panache, en affichant un air idiot-
Le blondinet de service était lui aussi excité par le spectacle que l'autochtone du fer avait offert, acclamant avec ferveur les prouesses du Bushido.
« Putain, ce que vous lui avez mis à ce bachibouzouk ! Magnifique ! J'en ai presque une demi-molle ! » -effectuant une chorégraphie bizarroïde avec son bassin, ce qui insufflait un malaise hardi de la part des autres marins qui n'en revenait toujours point-
Passant outre les singeries de son ami de toujours, le Hakurei prit un air sérieux, avant de poser la question qui lui taraudait l'esprit.
« Benihamaru-san, est-il possible d'apprendre ces arcanes aux étrangers que nous sommes ? » -posant la question cruciale-
Soufflant une colonne de fumée disproportionnée, le renard prit un sourire en coin encore plus mystérieux que les fonds céruléens sur lesquels voguait l'embarcation.
« Nullement auprès des non-initiés. » -ricanant dans sa barbe- « Apprendre le Bushido est une vocation, nullement un passe temps» -crachant ses poumons de manière mélodramatique-
« Je vois. » -se rendant à l'évidence que cela était un choix des plus inéluctables que de s'aventurer sur ce chemin sinueux-
Apparemment, le vieux renard ne semblait pas être disposé à transmettre les secrets de son héritage. Chose normale, surtout en ces temps trouble où le Yuukan était particulièrement sombre et emplit de terreurs. Cela faisait déjà quelques jours que la terrible querelle avec un tentacule pernicieux s'était produite, et le navire restait dans les eaux territoriales du mur des damnés, pour plusieurs raisons aussi obscures que le manteau de la nuit était d'une encre vespérale. Durant cette période, moult tentatives de convaincre le Benihamaru sauvage se firent, mais nulles ne semblait porter ses fruits.
Alors que le soir commençait à prendre ses aises, sous la caresse des vagues berçant le cercueil de bois, les goélands goguenards s'époumonaient tels des bardes des temps anciens.
Le marmoréen demeurait songeur, perdu dans ses pensées. Alors que la lune se reflétait à la surface du miroir abyssal, le Samouraï de l'effroi passait près de lui. Le saluant de manière brève, mais pleine de fougue, l'habitant du fer sorti sa pipe et se mit à fulminer sa mélancolie.
« Vous ici ? » -fixant le bougre de son regard de marbre- « Que comptez vous faire à présent ? »
Prenant un air idiot, le sacripant se gratta l'oreille en aspirant bruyamment sur son péché mignon.
« Bonne question... J'imagine que j'irais là où le vent me portera. » -marquant un long silence avant de reprendre- « Et vous ? »
Cela ne manquait pas de faire sourire le Hakurei, qui pensait à l'un des plus célèbres adages de la nuit des temps. Un proverbe qui venait tout droit du vieux sage qui s'était retiré du monde moderne afin de trouver l'illumination.
« Un peu la même chose que vous, Benihamaru-san. »
Alors que les mots se perdaient dans des échos de jais, le bretteur de l’extrême finit par sursauter, se mettant en position de garde comme si le ciel menaçait de lui tomber sur la tête.
« Saperlipopette ! » -scrutant l'horizon tel un faucon aux aguets-
Ne comprenant point le comportement saugrenu du bougre, le marmoréen le fixait avec un air perplexe.
« Quelque chose ne va pas ? » -dit-il, avec une certaine curiosité-
Le regard du guerrier semblait très perturbé, laissant transparaître une chose qui pourtant ne semblait point être familière avec combattant d'une telle envergure. La peur, pernicieuse et malicieuse, se reflétait sur les traits pourtant aguerris du maître de la lame acérée. Quelle chose pouvait faire frémir l'échine à un tel gaillard ? Mystère...
Le Benihamaru aux yeux ternes et mornes paraissait être dans un tumulte aussi frémissant que l’écume des vagues qui se fracassaient contre la coque du navire. Cela était assez surprenant pour ne pas attiser la curiosité, surtout en sachant que le gaillard était d’un calme assez imperturbable. Le Hakurei se gratta la tempe, perplexe de ce trouble qui venait enivrer le pont du rafiot où les légendes des mers du sud hantaient les esprits de tous.
« Quel tentacule vous pique ? » -s’exclamait le blondinet de service qui scrutait l’horizon qui pourtant était aussi calme qu’il se pouvait de l’être-
Le vieux samouraï ne semblait pas vouloir dire le fond de sa pensée, toujours tourné vers le sujet de sa contemplation stoïque. Alors que le matelot goguenard haussait les épaules en râlant comme à son habitude, le vent se mit à souffler d’une façon aussi surprenante que soudaine. Était-ce là un signe du destin ou une simple coïncidence ? Mystère. Le Benihamaru sauvage affichait des traits sérieux et graves, comme si les portes de l’enfer venaient s’ouvrir afin d’engloutir toute lumière et toute vie en ce triste monde tragique.
En effet, le sens aiguisé de l’habitant du fer avait sondé l’abysse, mais l’abysse l’avait lui aussi perceptionné avec barbarisme, pour ne pas dire outrageusement tentaculé…
Soudain, l’œil hagard du troubadour de la lame se mit à convulser dans un marasme emplit de folie, comme si il était possédé par les Yokai de minuit. Le jeunot au bandana céruléen était surpris, mais essayait de la calmer avec quelques blagues de son cru.
« Benihamaru-san ? Calmez-vous ! vous allez avaler votre langue ! Ne donnez pas votre langue au chat ! » -essayant de se retenir de rire à ses propres idioties-
Le marmoréen était tout autant mal à l’aise, ne comprenant pas vraiment ce qui se passait avec le héros du jour, qui présentait les signes alarmant qui valaient amplement un long séjour à l’asile du coin.
Dans un rame de stupeur, l’adepte du Bushido ancestral se mit à hurler avec panache afin d’alerter les inconscients qui ne se doutaient pas que le tentacule planait encore et toujours sur leur misérable tête.
Soudain, le zéphyr se mit à rugir avec une violence inouïe, amenant les sombres nuages de l’apocalypse qui venaient en quelques instants obscurcir les cieux pourtant encore si azuréen. La mer se mit à se déchaîner avec une véhémence démoniaque, transformant les fines vagues en de dantesques ouragans déchaînés venant tourmenter le navire des merveilles. Des remous laissaient transparaître des formes tentaculaires s’ériger avec impudence à perte de vue, venant encercler et acculer l’expédition. Le tentacule n’était donc pas seul…
« Que trépasse si je faiblis ! » -sortant son katana au clair, les yeux exorbités-
« Nom d’une pipe ! » -s’esclafait le blond-
« Une armée de tentacules ! » -constatait le Hakurei, les yeux ronds comme des shuriken-
Les matelots étaient atterrés, fous de peur, tentant de s’accrocher aux cordages afin d’éviter de finir par dessus bord. Le Capitaine, qui était pourtant un vieux loup de mer, tentait de tenir la barre coûte que coûte, mais se rendait déjà à l’évidence, que tous seraient tentaculés jusqu’à ce que mort s’en suive.
Les flots déchaînés formaient une tempête tentaculaire et pernicieuse qui menaçait les pauvres âmes du rafiot. Cependant, la bravoure de l'humanité ne pouvait point céder ainsi face à l'adversité, et surtout être tentaculés jusqu'à l'os. Le Hakurei aux yeux marmoréens frémissait rien que de penser à l'horrible fin qui se présentait à l'horizon, mais la vaillance légendaire du cristal allait bien au-delà de ces sinistres tumultes qui horrifiaient tant le cœur des hommes. Se plastronnant avec courage pour braver les ouragans malicieux, le fier aventurier des mers du sud interpellait l'équipage tel un impérial décret.
« Les mecs, à bâbord ! » -dit-il, d'une voix puissante et imposante-
Les matelots qui convulsaient de peur se redressèrent comme des parangons sauvages emplis d'une force dépassant les plus hauts sommets rocheux du pays de la terre, les traits malinois sur leurs visages ravagés par le sel. Apparemment, les plus badauds du navire avaient quand même un esprit héroïque au fond de leur barbe hirsute et mal rasée.
Le Benihamaru fut surpris par tant de panache, lui qui avait connu l'adversité du monde et de ses habitants les plus illustres. Il restait un mince espoir qu'après la pluie, le soleil joueur se révèle une fois de plus. Affichant un sourire d'un éclat aussi jaune qu'un canari ayant la rage, l'habitant du fer se dressait sur ses cannes avec un aplomb nouveau, une nouvelle fois inspiré par les légendes des odyssées lointaines et sibyllines.
Le matelot au bandana si coloré que le monochrome en paraissait invisible hurlait en se débattant comme un possédé dans un asile d'aliéné.
« OH PUTAAAAIIIINNGGGG !!! ON VA TOUS SE FAIRE TENTACULER !!! » -tressaillant comme s'il était victime d'une crise d'épilepsie-
Les roublards qui faisaient naviguer l'embarcation s'affairaient avec stupeur à faire changer de direction le bateau, avec une frénésie qui rappelait les histoires de guerriers du nord si célèbres pour leur transe destructrice et enragée.
Peu à peu, le rafiot tournait avec goguenardise entre les tentacules enragés et pernicieux. Il s'agissait là d'un exploit aussi impressionnant qu'incroyable.
Le divinissime Hakurei scrutait les obstacles en donnant des directives aussi précises qu'un pilote expert en courses sauvages de Kuchiyose, donnant un nouvel élan à l'équipage qui commençait à croire en de meilleurs lendemains. Alors que l'embarcation faisait des drifts qui en ce monde paraissaient irréels, les marins entraient dans une transe cathartique, donnant à cette course contre la mort un aspect fantasmagorique.
Même le Samouraï n'en croyait pas ses yeux, contemplant là le réel talent de navigateurs épris de justice. Cependant, alors que la situation commençait à se retourner, un énorme tentacule apparu et s'abattit lourdement sur le bolide, l'explosant en milliers de débris dans une violence aussi dantesque que la mer était abyssale. La fin du jeu était arrivé, car le Yuukan était sombre et emplit de terreurs...
Le bruissement cathartique des vagues sur une plage de sable blanc susurrait son écho mélancolique, tandis que la lumière d'un astre rougeoyant se tamisait peu à peu. Une douleur lancinante planait, accompagnée par le goût salin d'une eau aussi céruléenne que les cieux se plastronnaient d'azur. Alors que le marmoréen reprenait difficilement ses esprits, il constatait qu'il était échoué sur une comme une baleine hagarde sur les abords d'une terre inconnue, prenant alors conscience de son état de rescapé de ce que le monde avait de plus sombre à offrir. Quel ne fut pas le choc que de constater la fin inéluctable qui se présentait alors devant ses yeux. Il avait survécu à l'attaque de la calamité tentaculaire, mais se retrouvait seul et perdu en terres inconnues. Reprenant ses esprits, la première chose qu'il fit était de s'assurer qu'il était en un seul morceau, ce qui était le cas. Ensuite, le Hakurei essayait tant bien que mal de retrouver ses fidèles nakama et le Samouraï fou, mais à part quelques débris du navire des tempêtes, il n'y avait personne d'autre à l'horizon. La probabilité que ses compagnons se soient fait tentaculer jusqu'à ce que mort s'en suive était grande, mais l'espoir était une chose bien mystérieuse. Le marin des mers du sud avait beau s'avérer goguenard, il n'était pas du genre à trouver une fin aussi malheureuse. Se grattant la tempe, le fier apôtre du cristal se décidait à s'aventurer dans ce qui semblait une jungle touffue et pernicieuse, bravant ainsi tous les dangers. Il se demandait bien où il avait pu atterrir et quels dangers allaient se dresser sur son chemin, mais jamais un si hardi aventurier ne céderait face à la barbarie.
Malgré une ténacité exemplaire, pour ne pas dire admirable, le jeune homme avait beau marcher, il ne se présentait aucun signe de civilisation et encore moins d'autochtones. La nuit tombait de plus en plus lourdement, ce qui n'arrangeait point les affaires de l'explorateur, sans compter que la faune sauvage commençait à hurler à la lune son chant le plus malicieux.
Pourquoi ces déboires arrivait à un si preux saint, alors que la chance de tomber sur des créatures abyssales étaient si minces qu'elles appartenaient à la fantasmagorie exacerbée ? Mystère, mais la était la pierre angulaire de toute odyssée digne de ce nom. Alors que le vaillant poursuivait son périple digne des plus grands héros, un rugissement malinois s'érigeait à travers la flore démoniaque, inspirant la vindicte des prédateurs primordiaux.
Quelle était cette chimère grivoise qui osait faire signe de sa dérangeante présence en ces lieux ? En tout cas, même si l'énigme était à couper au kunai, la réponse n'allait point plaire, pour sûr !
Le Yuukan était sombre, et nombre des terreurs qu'elle renfermait ne sauraient faire flancher le cristal le plus pur que le monde n'ait jamais connu.
Soudain des cris de possédés s'élevaient aux quatre coins des fourrés, le fracas infernal d'une bataille dantesque se déchaînait avec une virulence sans borne. C'est tout naturellement que le Suijin sauvage se dirigeait vers ce vacarme alarmant, afin de s’enquérir de la situation présente. L’œil mordoré du Hakurei se devait de s'assurer d'une possible voie à arpenter après la triste tournure des événements maritimes de l'effroi.
Il n'y avait pas de calvaire sous la voûte, du moins jusqu'à ce moment précis où le Yuukan révélait au grand jour ses terreurs les plus tentaculaires que l'effroi n'avait jamais connues en ce triste monde tragique. En effet, cette île mystérieuse incarnait la quintessence des chimères les plus perfides et malicieuses, et y finir tentaculé jusqu'à ce que mort s'en suive n'était qu'une question de temps.
Ce vacarme strident était un orage nuageux, qui menaçait d’apporter les foudres mortifères de la désolation. S’approchant du grabuge, le marmoréen découvrit deux monstres en train de se livrer à un féroce combat, prouvant que la faune et la flore du coin n’étaient en rien hospitalières. En effet, un énorme tigre à dent de katana était en train de s’écharper avec un gorille sauvage, semant un chaos sans borne et complètement frénétique. Évidemment, tenant à son intégrité physique, le Hakurei ne jeta qu’un coup d'œil avant de s’éclipser au loin, ce qu’aurait fait toute personne sensée. Poursuivant son périple dans cette jungle démoniaque, le cristallin finit par arriver devant ce qui ressemblait à un temple qui avait connu les ravages du temps. Ces ruines mystérieuses prouvaient au moins qu’il y avait peut-être une civilisation au cœur de ce paradis perdu.
« Quel enfer… » -soupirait le jeune homme-
Où avait bien pu passer le marin des mers du sud et le samouraï goguenard ? En tout cas, les retrouver dans ce labyrinthe de verdure n’était pas une mince affaire, surtout si ces derniers s’étaient noyés dans d’atroces souffrances. Enfin, ce n’était pas vraiment leur genre de casser leur pipe aussi tristement… Du moins, c’est ce que Suijin se disait.
Examinant plus attentivement le bâtiment qui était prisonnier des ronces de la nature, quel ne fut pas sa surprise que de distinguer les idoles gravées et autres statuettes ébréchés à l'effigie du tentacule qui avait détruit le navire du Shangri-La. Était- ce là le destin qui faisait converger ces fantasmagories afin d’écrire une odyssée aussi épique que sibylline ? Mystère.
Une chose était sûre, c’est que les réponses à ces mystères se trouvaient certainement dans le temple oublié. Le seul et unique moyen de quitter cette île de fou, afin de s’assurer de meilleurs lendemains sous le soleil qui menaçait de s’éteindre à tout instant. Quelle était la raison d’être de ce monument dédié aux appendices malicieux d’un démon abyssal et pourquoi était-il à l’abandon alors que les chimères aux moult tentacules faisaient encore régner terreur et destruction ? Un seul homme pouvait toucher du doigt les secrets qui façonnaient ce sombre monde empli de terreurs…
Réfléchissant à la meilleure marche à suivre en ce qui concernait la découverte de ce lieu aux macabres présages, le Hakurei savait qu’il ne pouvait pas se permettre de poursuivre la recherche de ses nakama disparus. Quels que fussent les dangers et les épreuves qui se dressaient dans le labyrinthe du tentacule, la bravoure était l’unique option que tout homme se devait de faire montre le moment venu.
Le Hakurei avait beau retourner le problème sous toutes les coutures, il demeurait un calvaire sous la voûte quel que soit l'approche qu'il envisageait. Devait-il s'engouffrer dans ce donjon de l'effroi ou bien éviter d'y poser le pied ? Le mystère épineux qui faisait choir son écho n'en devenait que plus entêtant, à mesure de sa simple pensée sibylline. Une idée dont les racines gangrenaient le moindre synapse, avec une perfidie sans borne. Soudain, un cri strident résonnait dans l'atmosphère, venant des tréfonds du palais frappé par la ruine. Cette voix désagréable et nasillarde était reconnaissable entre toute. Aucun doute, il s'agissait de celle du marin des mers du sud, pour sûr. Le marmoréen fut frappé de stupeur, car cela n'augurait rien de bon. Dans quelle galère le blondinet au bandana coloré d'azur s'était fourré ?
« Bon, pas le temps de tondre la banquise apparemment... » -se dit le cristallin à lui même-
Il fallait porter secours à son fidèle nakama en détresse, ce qui était devenu une de ces sortes de blagues de mauvais gout à la récurrence teintée d'amertume. Prenant son courage à deux mains, le héros des temps moderne pénétra dans l'antre du démon,s'attendant au pire. Usant d'une torche de fortune, à savoir un bout de bois sec trouvé entre deux gravats de l'édifice et d'un reste de rhum, ainsi qu'un chiffon savamment imbibé de l'ambroisie des fiers marins, le Hakurei sauvage disparu dans les ténèbres maléfiques. Cela ressemblait étrangement à une sorte de temple de fanatiques qui s'étaient surement entre tués dans la folie la plus abrupte et sauvage. A mesure que l'élu du cristal avançait, avec prudence, ce dernier examinait l'endroit qui était assez glauque. En effet, des fresques étranges se dessinaient sur la pierre froide et sans vie, tandis que des statues en piètre état jonchaient les salles qui défilaient dans une catharsis digne de l’aliénation. Aucun doute possible, il s'agissait des vestiges d'un bien étrange acabit, car ces tribulations n'avaient ni queue ni tête. Cependant, tout était corrélé au tentacule de l'effroi. Il devait s'agir des apôtres de ce démon des mers croisé auparavant, ce qui n'était pas vraiment rassurant une fois de plus.
Tandis que l'aventurier cherchait l'adorateur de boisson épicée dans le dédale obscur, un bruit strident interloquait celui-ci, mais le plus drôle fut lorsqu'il entendit rouler quelque chose vers lui à ses pieds. Portant son regard vers l'étrange boule qui s’arrêta juste devant lui, qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit qu'il s'agissait de la tête du Samouraï, Benihamaru, qui venait certainement d'être décapité dans d'atroces souffrances à en croire les traits de son visage qui arborait l'horreur dans toute sa splendeur.
« Oh bordel... » -affichant une mine qui démontrait toute sa stupeur-
Le maître des arcanes interdites d'un pays aussi dur que l'acier avait dû faire une mauvaise, très mauvaise, rencontre. C'était bien dommage qu'un tel parangon trouve une fin aussi atroce, mais le Yuukan était sombre et empli de terreurs. Néanmoins, ce n'était pas le moment de dire une prière pour l'âme du pauvre bougre, car des cris horripilants redoublaient non loin, et ces derniers appartenaient au matelot des mers céruléennes.
Prenant plus encore de vigilance, le marmoréen poursuivait son exploration, ne sachant sur quel cauchemar cette quête aboutirait...
Quelle monstruosité avait bien pu réussir à vaincre le Benihamaru sauvage pour qu’il finisse dans un si triste état ? Mystère. Un homme d’une telle trempe, d’un tel courage, d’une telle maîtrise dans les arts obscurs, s'avérerait pour sûr une grande perte pour le Yuukan qui était si sombre et empli de terreurs. Cependant, ce ne serait ni le premier, ni le dernier, à tomber ainsi entre les griffes mortifères d’un funeste destin. Paix à son âme, qui ne trouvera sans doute jamais le repos. Malgré la situation, il n’était pas encore temps de mettre la viande dans le torchon, et il fallait avancer coûte que coûte, contre vents et marées. Le Hakurei aux yeux d’or allait découvrir la réponse dans quelques instants, alors qu’il se rapprochait des cris d’agonies qui se réverbéraient sur les pierres froides et austères de la ruine. Ces hurlements évoquaient les cauchemars de l’effroi, avec une subtilité si pernicieuses qu’ils pouvaient glacer le sang de quiconque avec une aisance déconcertante. Bien que la plupart des badauds auraient rebroussé chemin sans se retourner devant l’angoisse, en laissant leur fidèle nakama dans le pétrin, le Hakurei poursuivait son avancée vers l’abysse, car il était parangon avant tout. Avec une prudence digne des plus sages, le marmoréen débarquait dans l’antre de la bête, où le pauvre marin des mers du sud était en train de se faire acculer dans un coin sombre et lugubre par un énorme poulpe sauvage aux moult tentacules déchaînés. On pouvait lire la détresse sur le visage du blondinet de service, qui hurlait pour sa vie comme une donzelle en détresse qui allait être tentaculé par les hordes des enfers. Le temps n’était point propice à tondre la banquise des adorateurs de la glace, c’est pourquoi le Hakurei s’élança au secours de son ami de toujours, criant afin d’attirer l’attention de la pieuvre horrifique.
« Cherchez vous querelle, tentacule ? » -prenant une pose de combat de toute beauté-
La chose ignoble se retournait en direction du fier héros des étoiles cristallines, ce qui allait peut être sauver le pauvre bougre qui était coincé contre la paroi lézardée par le temps. Un sourire de soulagement illuminait le visage hagard du porteur de bandana coloré, car un infime espoir de ne pas finir tentaculer jusqu’à ce que mort s’en suive se présenter dans les ténèbres inexorables de la nuit des temps.
« Suijin ! » -affichant un air idiot-
« Et bien, tu as le don de te mettre dans des situations pas piquées des hannetons, mon cher ! » -dit-il, prenant une pose digne des plus illustres défenseurs du Yuukan-
Néanmoins, malgré la bravoure incroyable du jeune Hakurei, une bête infâme se mettait à charger sur lui de tous ses appendices gluants et dégoûtants. L’affrontement final allait être dantesque !
Il fallait réagir au plus vite face à la monstruosité tentaculaire qui chargeait tentacules au clair, sinon une mort atroce se profilait à l’horizon. Le marmoréen canalisa la puissance primordiale de son art clanique afin de résoudre le problème qui lui faisait face, lançant l’ultime technique qui serait capable de stopper la bête.
Faisant des moulinet étranges et fantasmagoriques, le hakurei annonçait le nom de son arcane interdite alors qu’elle se déployait de manière fantabuleuse en défiant les convenances.
« Ougi : Yata no Kagami ! » -faisant des signes louches avec ses mains à une vitesse hallucinante-
Soudain, le miracle se produisait, le poulpe dégoulinant s'éclatant violemment contre ce qui semblait être une paroi translucide et fantasmagorique qui venait d'apparaître comme par magie devant le fier parangon. Il s'agissait de l’art de la nuit des temps de la manipulation du plus noble et élégant élément que le Yuukan n’ait jamais connu. Le Cristal, si fabuleux que les légendes contaient à travers les âges et les contrées les plus insondables.
Il fallait profiter de cette occasion pour s’enfuir de là fissa.
« On se barre !!! » -criant à l’attention de son fidèle nakama-
Le marin des mers du sud ne se fit pas prier pour décamper à la vitesse d’un genin joufflu ayant trahi son village caché et partant à l’aventure pour une vie de vil nukenin assoiffé de sang et de crimes plus infâmes les uns que les autres.
S'élançant vers la sortie du temple des damnés, les deux compères avaient peut-être une chance d’échapper à une mort par tentaculation. Détaler n’était certes pas glorieux, surtout pour des aventuriers de cet acabit, mais il le fallait afin de voir de meilleurs lendemains.
Le démon aux moult appendices dégoulinants de vice se redressa, un peu sonné et semblant perturbé quelques instants, mais se mit rapidement à partir à la poursuite de ses proies de manière furieuse et mécontente.
Le Yuukan était sombre et empli de tentacules...
Nul doute que l'entité n'allait pas les lâcher de si tôt, mais les chances de parvenir à vaincre cette chose innommable étaient plus grandes à l'extérieur des ruines mystérieuses qui vénérait les pieuvres de l'effroi. Est ce que seulement le Hakurei et le matelot au bandana coloré arriveraient jusque là ? Mystère...
Les bruits secs d’une course effrénée, virevoltante sous l'écho strident des rugissements infâmes de la bête aux milles et un tentacules. Il s’agissait là de la règle qui faisait se mouvoir ce triste monde tragique depuis la nuit des temps ; manger ou être mangé. Enfin, la il s’agissait plutôt de survivre ou être tentaculé. Les deux aventuriers de l’impossible traversaient les ruines de l’effroi avec une frénésie certaine, tentant d’échapper au monstre démoniaque qui ne voulait laisser s’échapper ses proies juteuses et joufflues.
« Sacré nom d’une pipe ! Il nous rattrape !!! » -hurlait le marin des mers du sud, totalement surexcité et essoufflé-
En effet, malgré sa taille gargantuesque et sa viscosité digne d’un mollusque, la terreur des abysses était aussi vive et alerte qu’un Shinobi goguenard une soirée de pleine lune. Le Hakurei tentait de réfléchir à une stratégie permettant de mettre un terme à la menace qui les taraudaient, mais rien ne lui venait à l’esprit dans cette situation périlleuse. A mesure que les héros de la justice s’avançaient vers la sortie du temple maudit, l’écart qui les séparait de la pieuvre pernicieuse se réduisait à vue d'œil. Quel miracle permettrait de se sortir in-extremis des griffes d’une tentacule sauvage et assoiffé de sang ?
« OOOHHH BORDEEEEELLLL !!! » -s’écriait le porteur du bandana outrageusement coloré-
Une idée de génie arrivait alors à l’esprit du vaillant parangon du cristal des secrets, qui devait faire preuve d’une ingéniosité sans faille pour survivre afin d’assurer de meilleurs lendemains. Il aurait pu balancer son fidèle nakama dans les appendices fous afin qu’il lui fasse gagner du temps, mais le Hakurei n’était point un vil nukenin chenapan prêt à toutes les bassesses.
« ON VA CREVEEEERRRR !!! » -s’époumonait le blondinet qui était affolé comme un genin joufflu le jour de sa première mission-
« Mais non mon ami, nous allons survivre ! Car jamais nous ne céderons face à la barbarie ! » -rétorquait le marmoréen, avec une conviction sans faille-
Ces mots étaient une lumière dans les ténèbres, qui permettaient d’illuminer d’un espoir certain toute âme désemparée. Le matelot au bandana du soleil était revigorer par les saintes paroles, ce qui le remit d’aplomb pour poursuivre la fuite à toute jambe vers la sortie des damnés.
La lumière du jour était à l’autre bout du tunnel de la folie, marquant la victoire des justes sur la malveillance absolue. Jamais le mal ne l’emporterait sur le bien, car l’humanité était l’apanage des légendes d’outre-tombe.
Dans un effort surhumain, les vaillants aventuriers parvinrent à s’extirper hors de la grotte maudite, regagnant enfin l’air pur de la surface. Néanmoins, le démon tentaculaire ne semblait pas se lasser de la petite course poursuite imprévue, redoublant de férocité à l’égard de ses proies. Continuant de foncer vers la survie, afin de connaître de meilleurs lendemains, les héros de la justice ne comptaient pas finir tentaculés jusqu’à ce que mort s’en suive, comme feu le vaillant Samouraï à l’air goguenard qui avait perdu la tête - dans tous les sens du terme -.
Il devait exister une solution, une porte de sortie, une échappatoire à cet enfer digne des fables les plus sombres que le Yuukan ait connu de son existence. Malheureusement, les idées ne venaient point à l’esprit dans cette situation des plus périlleuses. Le navire avait été détruit, ils étaient sur une île semblant inhabitée, et la faune et la flore locales voulaient leur trépas. Néanmoins, les explorateurs de l’infini ne pouvaient s’avérer vaincus, même dans l’adversité la plus amère et inadmissible.
Le Hakurei allait riposter contre l’infamie d’un tentacule pernicieux osant attenter à sa marmoréenne personne, car il était le bras armé de la justice en ce triste Yuukan emplit d’hérésie.
« On va devoir faire face si on veut s’en sortir ! » -dit-il, avec une conviction certaine dans la voix-
Le marin au bandana coloré ne pouvait pas répondre le contraire, sachant parfaitement que le duel était inévitable. Un duel entre le bien et le mal, comme dans les méandres de la nuit des temps. Un combat éternel entre l’humanité et le tentacule, qui jamais ne cesserait d’exister.
« C’est quoi le plan ? » -demandait le blondinet de service, pas très rassuré, mais résigné à affronter les démons de l’enfer-
En effet, la question était inévitable. Il fallait tout de même une stratégie pour affronter un tel monstre aux moult appendices déchaînés.
« Utilisons le terrain à notre avantage. » -voix grave, œil perçant- « Et le fait que nous sommes deux contre un. »
En effet, la seule et unique option était de trouver une ouverture dans ce mur dense et épais. Le marin à la chevelure solaire comprit où son fidèle ami voulait en venir, car bien qu’il était un peu simplet, il avait tout de même un peu de jugeote, surtout lorsqu’il s'agissait de survivre.
La course poursuite se poursuivait, les tentacules de minuits se rapprochant sans relâche de ses proies. Cependant, les deux aventuriers mirent à exécution leur plan machiavélique.
« C’est parti ! »
Les goguenards renards se séparèrent et partirent dans des directions opposées à la croisée des chemins sylvestres, laissant le tentacule fou dans une stupeur trépidante qui le fit tout de même hésiter quelques précieuses secondes. Poussant un hurlement tentaculaire de rage, le poulpe pris en chasse d’un côté en redoublant de véhémence. En l'occurrence, le marin des mers du sud était sa proie principale. Le Yuukan était sombre, et emplit de terreurs…
Comme un tentacule emporté par le vent, les appendices de l’effroi faisaient rage avec une véhémence certaine, détruisant tout sur leur passage sanguinaire et démoniaque. Le pauvre homme aux cheveux blonds comme les blés était coursé par le monstre abyssal, qui désirait le dévorer - ou tentaculer- avec goguenarderie. Tandis que l'appât semblait marcher comme sur des roulettes - ou des tentacules -, la cinglante contre-attaque se tramait dans les ombres. En effet, le Hakurei allait profiter du sacrifice de son cher amie de toujours afin de terrasser l’ignoble et infâme bête de l’effroi. Utiliser les arcanes secrètes les plus interdites était inévitable, mais il fallait venir à bout de cette menace, ainsi que venger la mort du Samouraï fou. Profitant de l’inattention de la créature, le divinissime cristal de la lumière suivait les deux hurluberlus en se faufilant dans la foret maudite. Au moment opportun, le marmoréen passa à l’attaque en s'élançant depuis les ténèbres de jade.
« Ougi : que les entraves de la destinée s’abattent sur l’hérésie ! » -effectuant des signes bizarroïdes avec les mains-
Des chaînes délicieuses et cristallines se ruèrent sur l’ennemi, attrapant l’un des imposants tentacules qui, bien que gluant à souhait, ne saurait se libérer de la puissance de la prison marmoréenne. La bête folle à lier ne comprenait que trop tard le piège qui s’avérerait être sa tombe, tandis que le marin des mers du sud fit vole face afin de contre-attaquer grâce à l’ouverture inopinée que lui avait offert le Hakurei sauvage.
Sortant de son veston une bouteille de rhum, comme tout bon pirate… Comme tout bon marin qui se respecte, le blondinet de service lançait la fiole au-dessus du monstre tentaculaire, qui était cloué sur place et ne comprenait toujours pas ce qui lui arrivait.
Le magnifique et audacieux Suijin n’eut qu’à activer le parchemin qui se trouvait sur la bouteille d’alcool pour faire flamber les tentacules de l’enfer dans une pluie de feu digne des plus grands barbecues.
« Ougi : L’averse infernale des mers du Sud ! » -activant le mudra de l’explosion primordiale-
Le sceau de fuinjutsu libérait toute sa puissance, noyant le poulpe dans une pluie de feu digne des enfers les plus brûlants. La bête infâme poussait des cris de douleurs effroyable, en battant désespérément des tentacules jusqu’à ce qu’elle soit réduite en cendres.
Le Benihamaru sauvage venait d’être vengé grâce à l’ingéniosité hors pair des deux aventuriers, qui jamais ne céderaient face à la barbarie d’un vil tentacule. Quand avaient-ils eut le temps d’échafauder ce stratagème digne des plus grands guerriers ? Mystère. Il s’agissait sans nul doute du légendaire esprit de Nakama qui venait de s’illustrer à merveille. Cependant, alors que la victoire venait à peine d’arriver, des dizaines de poulpes sortaient des fourrés, comme si la forêt était hantée par les esprits démoniaques des Yokai de la nuit des temps. Une voix solennelle s’élevait à travers le tumulte visqueux des appendices qui frétillaient avec ferveur de toute part.
« Voyageurs, vous avez vaincu l’esprit de l'île et avez prouvé votre valeur. Signez de votre sang et acceptez le pouvoir. » -une voix démoniaque, mais très tentaculaire-
Un mystérieux et énorme rouleau aux enluminures sibyllines apparu devant les fiers aventuriers, qui - à leur tour - ne comprenaient pas vraiment ce qui était en train d’arriver. Apparemment, un puissant esprit leur offrait l’opportunité de signer un pacte avec le démon des abysses. L’occasion était trop alléchante pour être loupée. Alors que le blondinet convulsait, tant que tous ces poulpes vicieux les fixaient avec frénésie, le Hakurei prit le parchemin et signa l’accord de son sang.
Aucune limite au pouvoir. Une Odyssée éternelle. Un tentacule pour les amener tous, et dans les ténèbres les lier…
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