Ma cape sur les épaules, ma capuche sur la tête, le visage à moitié dissimulée, je suis là, immobile sur le toit de cette bâtisse posée à côté de cette cheminée à observer. J’observe un lieu, ce lieu que j’ai envie de qualifié de maudit, tellement empli de souvenirs douloureux pour moi. L’observer comme cela est une sorte de masochisme de ma part, mais j’en ai besoin. Je veux le voir, je veux apprendre à connaître cet homme qui m’a ainsi brisée, connaître ses moments de pertes de vigilances. Je l’épie, à distance, attendant d’avoir une vraie idée du personnage, non pas pour tenter de le descrédité comme le tente notre mizukage. Mon but est bien plus sombre, bien moins glorieux que ce que j’ai eu comme désir jusqu’à présent. Je veux me venger, lui faire payer les blessures qu’il m’a infligée, les douleurs que j’ai ressentie par sa faute et qui me hante encore chaque nuit.

Chaque nuit comme celle-ci, sombre, la lune cachée derrière des nuages épais, menaçant de déverser des trombes d’eau comme bien trop souvent ici à Kiri. Un temps sombre, comme moi, comme mes pensées. Il n’y a plus aucun sourire vissé sur mes lèvres, plus que des cernes et un regard sombre fixant les lieux que cet homme fréquente bien trop souvent. A-t-il une nouvelle victime cette fois ? Une autre femme ? Un homme ? Que fait-il ? Me mettre à sa place est une chose dont je suis réellement incapable, mon esprit bien moins cruel et pervertit que le sien… J’ai tout à apprendre, pour me venger dans les règles de l’art…

Je vois alors une silhouette s’avancer vers les geôles. De la visite pour lui ? C’est une possibilité ou alors un retardataire de la relève qui a eu lieu il y a de cela plus d’une demi-heure je crois. Bien qu’à attendre en observant de la sorte, le temps peut paraître bien plus long. Observant cette silhouette, je tente de me fondre davantage avec le forme de la cheminée. Mon ombre se perdant dans la forme de celle-ci. Qu’il passe son chemin, qu’il continue sa route comme si de rien n’était, c’est là tout ce que j’espère.

Silencieuse, me terrant contre cette cheminée encore un peu chaude, je reste encapuchonnée et immobile, laissant simplement mon regard suivre celui du ninja qui, il y a encore quelque instant se trouvait devant la prison. Maintenant, il gambade de toit en toit et je me doute bien qu'il va finir par venir. Je devrais partir, mais si je bouge, il verra ma silhouette et risquerait de me prendre en chasse. J'ignore qui il est et s'il est plus fort que moi, chose plus que probable, il risquerait de me livrer à Eiichiro en disant que j'espionnais la prison. Comment dire que je ne me sens pas de faire face à ce démon ! Alors, je reste juste immobile, attendant, espérant qu'il va passer son chemin...

Sauf qu'il s'approche et fini par lancer la question. Je ferme les yeux un instant, me résignant en quelque sorte. Je me lève alors, laissant ma silhouette sortir de l'ombre de la cheminée et lui faire ainsi prendre conscience qu'il y a bel et bien quelqu'un. Qu'il ne saute pas dans tout les sens depuis cinq minutes pour rien. Ma main droite sous ma cape posée sur Dokuyaku, en reflet à sa main prête à sortir je ne sais quoi d'une de ses sacoches. Un Kunai ? Un shuriken ? Diverses possibilités en somme. Puis pour une personne qui ne veut pas de mal, il a quand même une attitude assez hostile. "Retire tes mains de ta sacoches sans faire de geste brusques." Lui ordonnais-je alors, faisant preuve d'un semblant de confiance en moi comme jadis. Esquissant alors un petit mouvement, je lui laisse constater ma main posée sur mon fourreau. IL comprendra ce qu'il veut, mais un sabre comme ça, ici à Kiri, c'est signe des épéistes non ? Il va bien comprendre que je ne suis pas une espionne d'un autre village ou je ne sais trop quoi. Puis qui espionnerait une prison ? Il y a bien plus intéressant à espionner non ? 

Je pourrais prendre l'initiative de retirer ma main de ma garde, pour lui montrer ma bonne volonté, mais en aucun cas je ne le ferais. S'il est désireux de m'attaquer, il le fera quoi qu'il en soit et comment dire que je n'ai plus aucune confiance dans les autres shinobi, à l'exception de mon frère d'arme Kasanagi. Alors, non, je ne vais pas croire les pseudo belle parole de ce jeune adulte surtout qu'il traîne près de la prison, alors il doit avoir un côté vile.

J'hausse un sourcil à la réaction du ninja en face de moi. Pourquoi donc une telle hilarité soudaine ? Je n'ai rien dit de drôle et la situation n'a rien de comique. Dévisageant ainsi cet homme, j'attends une quelconque explication à son rire soudain. Serait-il fou ? Oui, en entendant ses propos, il ne peut que l'être. Faire confiance en de simple mot ? C'est une réellement une bonne plaisanterie. "Faire confiance en trente seconde à un inconnu n'est jamais conseillé, surtout quand celui-ci est un ninja qui ne se dévoile pas son identité avant de le dire." Une phrase des plus logique pour lui montrer que son attitude est... Comment dire ? Peu commune, pas adapté à ce que nous sommes. Les derniers événements que j'ai vécu m'ont réellement mise sur le qui-vive, je ne baisse plus ma garde comme cela. Si au départ j'avais voulu croire que Yuki Eiichiro avait un bon fond, tout comme un peu tout le monde, je m'étais bien leurré et maintenant, je ne suis plus apte à faire confiance si facilement, à être si frivole en quelque sorte. 

Le regardant alors dans sa posture des plus... Incongrues également, je me demande quand même d'où sort ce phénomène de foire. Le dévisageant alors que je retire ma main de mon sabre, je reste quand même à l’affût, prête à me saisir de shurikens s'il le faut. Il finit néanmoins par se présenter, sans décliner totalement son identité. Akimitsu ? Aucun nom de famille ? Je le fixe, le trouvant un peu trop suspect. Est-ce que le chef des Yuki a comprit que je l'épiais ? Est-ce un leurre qu'il m'envoi là ? Un messager stupide ? Pour me dire quoi en fait ? Il est supposé croire comme tout le monde que quand j'ai repris connaissance à l'hôpital après mes soins, j'avais oublié tout des événements vécus dans sa prison. Un choc post-traumatique en quelque sorte. Le cerveau qui refuse de ce souvenir d'un événement traumatisant. Si réellement j'avais pu avoir ça, cela serait bien, mais non, je ne fais que le feindre... "Shiori." Lui répondis-je alors simplement, ne lui déclinant pas non plus mon identité complète, même si à cause des derniers événements mon nom était sur pas mal de bouche. Les mots sur moi dans la rue se font par centaine. La Watanabe c'est celle qui a menacé la mizukage via son petit fils. La sabreuse qui a été enfermée dans les geôles, celle à cause de qui elles ont été attaqués. La kunoichi promu par Benten sans raison à sa sortie de prison. La chuunin amnésique. Comment dire qu'avec mon simple prénom, il pouvait savoir plein de choses sur mon compte, du moins concernant les dernières jours. 

Il me pose alors une question sur la raison de ma présence ici. Tournant alors la tête vers la prison, je soupire. "Une recherche." Soufflais-je alors simplement, ignorant platement le compliment qu'il pouvait m'avoir fait. Se sentir belle après ce que j'avais vécu, c'est quelque chose d'impossible. Je ne le suis pas, je ne le suis plus surtout. Benten a beau m'avoir soignée de haut en bas ou presque, ce qui a été fait par dela ce mur que l'on voit devant nous ne peut pas être réparé si facilement. Mon corps de femme réduit à l'état de jouet, poupée désarticulée entre les mains dans tortionnaire pervers et sadique. Comment est-ce que je pourrais me sentir encore belle voir même désirable après cela ?

Je l'observe, faisant attention au moindre de ses gestes. Tendue ? Oui, je le suis réellement. En même temps je suis bien trop proche de l'antre de ce démon des neiges. Je n'aurais pas du m'approcher d'ici. Trop dangereux. Mais j'ai ce besoin, cette envie de me venger de cet homme. Lui faire payer au centuple ce qu'il m'a fait et j'ignore encore comment m'y prendre. La différence de niveau entre lui et moi semble tellement immense. J'ai pu le voir un peu à l'oeuvre face à mon frère d'arme... Comment dire que je serais bien loin de faire le poids en combat un contre un face à lui. "Un acte ne prouve pas la confiance. C'est une question de temps. Cela se mérite et ne se donne pas à la légère comme tu sembles le croire." Lui répondis-je. La moi d'avant aurait fait confiance à cet homme, bien trop vite, bien trop tôt. Mais là, tout est différent maintenant. Un acte peut tout envoyer valser, nos convictions, nos rêves, nos idéaux. Je me vengerais de lui. Voilà ma motivation maintenant ! Je ferais en sorte qu'il regrette à vie de m'avoir fait ce qu'il m'a fait. Il payera pour ça et c'est moi qui irait sonné à sa porte pour lui prendre ce qu'il me doit.

Il semble alors surpris d'entendre mon prénom, mais comme je m'y attendais, il savait qui j'étais, cette détenue qu'on a tenté de faire évader... Je l'écoute alors, acquiesçant simplement après avoir entendu mon nom répété par ses soins. "Oui, il semblerait." Laissais-je alors entendre, assez calme malgré moi. Le sujet étant banal au final, parce que tout le monde en parle, tout le monde me pose encore et toujours les mêmes questions et je continuerais encore et encore, inlassablement à donner les mêmes réponses. "Pour qu'elle retire ses troupes qui menaçaient le dojo." Dis-je alors pour répondre à la question qu'il n'avait pas formulé en tant que tel avant de me demander mon nom de famille. Si je comptais lui répondre, mon sang se glace quand il me dit le sien. Yuki. Je ne peux m'empêcher de blêmir un peu malgré moi. Est-il comme ce démon d'Eiichiro ? Sont-il tous comme ça dans cette famille ? Tetsuko en est l'exception, mais en même temps, il en est rejeté de par son incapacité à user de leurs dons héréditaire...

Fixant le jeune adulte en face de moi alors qu'il s'approche en continuant de parler. Une véritable pipelette ce gars. J'esquisse un mouvement de recule pour garder une distance de sécurité entre lui et moi. "Je ne saurai rien te dire de ce qu'il s'est passé. Je n'ai aucun souvenirs de mon séjour en prison. Un choc post-traumatique. J'ignore donc autant que toi ce qu'il s'est passé ce jour-là même si j'y étais." Mentis-je sans laisser paraître un seul instant le fait que je sache en réalité la vérité. C'est un Yuki alors je dois être encore plus vigilante avec lui.

"Sauf si tu fais de la psychologie inversée." Une réponse rapide et clair. Je connais très bien cette méthode, c'est quelque chose que l'on utilisait avec mon père pour marchander correctement. Je continue donc de le scruter, comme un chat serait à l'affût d'une souris avant de lui bondir dessus pour la dévorer. Oh non, je ne compte pas l'attaquer, je suis simplement attentive et alerte aux moindres de ses gestes. Les muscles tendus, je suis prêtes à passer à l'action, à attaquer si jamais il venait à faire un geste menaçant à mon encontre. 

Il insiste d'ailleurs pour connaître mon nom. "Il est assez publié dans les journaux et prononcé dans la rue." Je pourrais lui dire, cela serait plus simple, mais je suis assez curieuse de voir comment il pourrait bien l'obtenir de moi sans que je ne le dise de mon plein gré. Continuera-t-il a me le demander ? Laissera-t-il tomber ? Ou bien se montrera-t-il violent pour l'obtenir ? C'est en quelque sorte un test pour savoir s'il peut réellement être hostile ou non. "Comme je l'ai dit, je n'ai aucun souvenir. Mais il a du se passer quelque chose d'assez grave pour que ma mémoire fasse ainsi un tel blocage." Parce qu'on n'oublie pas un événement sans raison normalement. 

Il continue alors de tenter de s'approcher et je recule encore, malgré ses paroles pseudo-encourageante pour que je lui fasse encore e toujours confiance. "Le seul a qui je fais confiance du clan Yuki présentement est Tetsuko." Exprimais-je alors. "Alors non, je ne vais pas te laisser m'approcher sous prétexte que tu dis ne pas me vouloir du mal." Mon regard bleu posé sur lui, une lueur d'agressivité bien présente. "Il s'est passé quelque chose dans cette prison et je veux savoir ce que c'est. Je veux savoir pourquoi je suis incapable de me souvenir et vous les Yuki êtes jusqu'à preuve du contraire mes principaux suspects." Animosité ? oui, voilà ce que je suis clairement entrain de lui montrer, lui dévoilant une facette de moi que je ne connaissais pas. Mais le manque de sommeil, les souvenirs des mots/maux d'Eiichiro me poussent à cela. Plus jamais je ne serais la douce et gentille Shiori. Elle a été brisée, détruite pas les mains d'un homme que tout le monde pense de bien.

Oui, je continue de reculer alors qu'il continue de s'avancer vers moi. "Alors arrête d'avancer et je ne reculerais plus." C'était d'une logique ce que je disais là. Mais dans tout les cas, mon attitude était semblable à celle d'une proie acculée, peureuse... Que pourrais-je faire autrement, je n'avais pas réellement prévu une confrontation si vite, si tôt avec l'un des membres du clan de celui qui m'a brisé. Mon regard émeraude posé sur lui, je continue de surveiller le moindre de ses gestes alors qu'il continue de parler. Encore. Sous-entendant que je suis une menteuse. En soit, il n'a pas tord. "Non. Et ne commence pas à faire comme tout le monde à me poser des questions sur ça. Je ne me souviens pas. J'essaie, mais rien ne vient alors, arrêtez tous avec vos questions !" Lui laissais-je alors entendre une petite note désespérée dans la voix. Comme si cela me touchait réellement, me perturbait. Une personne qui ne se souvient pas et qu'on harcèle de questions sur le sujet que son esprit à occulté réagirait bien comme ça non ? Une partie manquante. Frustration naissante. Doutes également. 

"Watanabe." Finis-je par lui dire, à bout de patience de l'entendre vouloir mon nom de cette façon. Contrairement à lui, je ne viens pas d'une famille prestigieuse. Mon père n'était qu'un marchand et ma mère... Une inconnue au bataillon même pour moi... Par contre, quand je lui parle de mon coéquipier, il réagit. Arquant un sourcil, je l'écoute me parler de sa pseudo relation avec l'adolescent. Une relation étrange. 

Continuant de reculer petit à petit, je me retrouve bientôt sur le bord du toit, je le sens. Un pas de plus et je finis quelque mètres plu bas. L'écoutant alors parler, défendre son clan, comme je pourrais probablement le faire des sabreurs. "J'ignore qui est réellement le fautif. C'est la Shodaime qui m'a enfermée, mais pas elle qui m'a détenue pendant plusieurs jours d'après ce qu'on m'a dit. Je ne sais pas si c'est elle ou un de ton clan qui m'a envoyé à l’hôpital et laisser ses cicatrices. Je cherche à savoir, à comprendre. Mais m'approcher d'un adepte de la Mizukage ou un membre du clan Yuki et pour l'heure, une chose que je ne veux pas." L'informais-je alors avant de finalement pivoter sur moi-même pour sauter sur le toit de la maison d'à côté. Non, je ne tomberais pas du toit. Un ninja qui fait une chute si facile sans être en combat ne mérite pas réellement le nom de ninja, je pense.

Mon regard rivé sur lui, je ne le quitte pas des yeux, plus méfiante que jamais. Un Yuki reste un Yuki. Un Yuki est dans ma tête forcément nocif quand il maîtrise le Hyöton. Est-ce son cas ? Oui sûrement, sinon, il ne se présenterait pas comme un Yuki. Il suffit de voir comment réagit le jeune Tetsuko. Je reste donc silencieuse à sa question. La fourberie n'a pas de nom comme on dit. Elle se cache partout, en chaque être et en chaque geste. Parano ? Je pourrais très facilement le devenir. La faute au chef de son clan. 

Dans tout les cas, j'ai finit par capituler en quelque sorte. Lui laissant entendre mon nom parce qu'il ne semblait aucunement décidé à me laisser tranquille tant qu'il ne l'aura pas obtenu. Pitié qu'il me lâche les baskets ensuite, parce que sinon, ça va être une véritable plaie. M'éloignant donc davantage de lui en sautant sur le toit voisin, je lui fais à nouveau face, attendant de voir ce qu'il va faire et je serre les dents en le voyant venir me rejoindre encore une fois. Envahissant, voilà ce qu'il est réellement et contrairement à une autre personne, je n'arrive pas à faire juste semblant parce que c'est un Yuki... Pourtant, il serait un bon entrainement pour m'aider à faire un jour face à eiichiro sans laisser voir la haine que j'éprouve pour lui. 

Pourtant, je ne peux m'empêcher de claper sa main pour la repousser. Un geste surprenant de ma part, mais je ne veux pas de son aide, je ne le veux pas dans ma vie. Moins j'ai de Yuki à mes côtés, mieux je me porte, pourtant, il ne va pas lâcher prise. Relevant le regard vers lui après avoir frapper sa main, je plante mes pupilles dans les siennes, glaciale de par leurs couleurs. "Je n'ai pas besoin d'aide, mais comme tu ne vas pas me laisser tranquille, je n'ai pas le choix que d'accepter ton rendez-vous, je présume. Alors on se verra demain pour manger et un entraînement." Lui lançais-je alors à contre-coeur. Agacée de devoir ainsi avoir un rendez-vous avez un Yuki. Surtout que je n'ai guère le loisir de demander à Tetsuko ce qu'il pense de cet individu.

Un soupire franchit mes lèvres quand il se décide finalement à me laisser après m'avoir donné le lieu et l'heure du rendez-vous. Un bonne nuit lancé, je ne réponds même pas. Soupirant alors parce que je sais que cette nuit sera comme toute les précédente. Longue et courte en même temps. Haussant les épaules, je regarde sa silhouette disparaître dans la nuit. Portant assez rapidement un dernier coup d'oeil vers la prison, je saute sur un autre toit pour m'éloigner à mon tour d'ici. Après tout, personne ne me dit qu'il n'est pas partit prévenir Eiichiro de ma présence. J'ignore même si l'homme est au courant des rumeurs au sujet de mon amnésie. J'espère que c'est le cas. J'espère réellement réussir à faire croire à cela, mais la confrontation que je viens d'avoir avec ce Yuki... Elle me pose réellement problème. Faire face à un Yuki, je vais  réellement avoir du mal avec ça. 

Sautant alors d'un toit pour en descendre et marcher dans la rue, je glisse mes mains dans mes poches, nerveuse. Angoissée à l'idée de ne pas réussir à faire face à un membre du clan de ce monstre sans réussir à rester calme; ni même me contenir... Je finis alors par arriver devant chez moi. Entrant dans mon appartement, que j'occupais avec mon ancien sensei à mon arrivée à Kiri... Je me retrouve à être un peu nostalgique pendant quelque secondes à repenser à cet homme qui m'a sauvé par le passé... Sans lui, je ne serais pas ici. Sans lui, je n'aurais pas subit cette torture. Est-ce que je le maudis ? Oui. Quand même. Parce qu'être morte aurait été bien mieux que vivre avec ça, avec ses souvenirs.

M'asseyant maintenant sur mon lit, après avoir retirer ma veste et mes chaussures dans l'entrée, je soupire une nouvelle fois, baissant ma tête sur mes mains, ouvertes alors qu'elles sont posée sur mes cuisses. Impuissante, voilà ce que je suis. Faible également. Et ce malgré les entraînements que je me force à faire tout les jours, avec une intensité nouvelle depuis ma sortie de l'hôpital. J'ai encore une gêne, une douleur fantôme aux endroits que ce monstre à meurtris sans aucune gêne, sans aucune compassion. Je me mordille la lèvre inférieure, nerveusement. Me rejouant encore la scène dans cette cellule. J'aurais tellement aimé ne pas me souvenir. Tout oublié. Aucune souvenir, une page blanche. Je ferme les yeux, alors que les larmes me montent aux yeux. Je déglutis, alors que mes bras se croisent sur ma poitrine, mes doigts venant maltraité mes biceps. Une recherche de réconfort aussi vaine soit-elle. J'ai mal... C'est horrible. Comment est-ce que j'ai pu en arriver là. Quelqu'un à l'aide. Permettez moi d'oublier ! D'être comme avant ! De pas souffrir ! 

Je secoue la tête, me crispant davantage, mes doigts s'enfonçant bien trop dans ma peau. Probablement que des bleus se marqueront encore, se rajoutant à tout les deux, ceux que je ne peu m'empêcher de faire alors que je tente de ne pas craquer, de ne pas céder... De ne pas pleurer encore. Pourtant comme tout les soirs, comme toutes les nuits, alors que je suis seule, abandonnée, les larmes se mettent à couler sur mes joues. Mais demain, comme tout les autres jours, je continuerais encore à faire semblant, à masquer mes sentiments autant que je peux...