Ses songes étaient teintés de boue et de sang, de craquements sinistres. Il lui semblait être bien loin de chez lui, seul et sans personne pour le secourir, face à ses faiblesses et à un adversaire qui ricanait d’une voix gutturale. Ses paupières s’ouvrirent sur un plafond blanc et ses narines se plissèrent à la forte odeur de naphtaline qui régnait dans les alentours.
Ce n’était visiblement pas chez lui. En voulant frotter son visage de sa main, il débanda un peu cette dernière l’étant jusqu’au haut du bras. Peu à peu, ça lui revenait. Sa rencontre entre les pierres tombales, sa sortie temporaire dans les marécages et le combat contre le Fossoyeur qui avait failli lui coûter un membre ou deux. À bien y regarder, sa jambe aussi était bandée.
Il prit une large inspiration et remonta son dos sur le lit jusqu’à être presque assis en cherchant du regard d’autres formes de vie dans la pièce. Effectivement, c’était bel et bien l’hopital. Il se demanda un instant comment il avait fait le chemin jusqu’ici ; il le devait sûrement au balafré qui avait sauvé son enveloppe de ce fait.
Qu’avait-il plaidé ? Un accident ? Il fallait voir sa version des faits !
Quand le docteur passa par l’ouverture de la porte afin de constater l’état de son patient, il simula le sommeil jusqu’à qu’il s’en aille. En rouvrant les yeux, il découvrit Shizan lui aussi assit. Dur de dire s’il avait reçu des soins et en avait encore besoin.
« Ohayô Shizan-senpai ! Merci de m’avoir sauvé la peau haha. » En omettant totalement le fait que c’était de sa faute s’il avait fini dans cet état. C’était un combat amical après tout, et à ses yeux un beau combat.
« Ca va toi ? Moi j’ai dégusté sévère, j’ai encore besoin d’entraînement… Ils ont pas posés trop de question quand je suis arrivé dans cet état ? J’espère que tu as pas eu de problèmes par ma faute... »
Il contracta la mâchoire à cette idée. C’était tout sauf son but d’embêter le manieur de Mort.
Il était rare de voir le Fossoyeur intéressé par le monde des vivants, et certainement encore plus rare de le voir à l’hôpital. Lui qui une fois blesser attendait que son corps soigne naturellement ses "petits " bobos, c'est certainement pour cette raison que ses nombreuses cicatrice sont aussi voyante, n'étant que très rarement passer par les mains expertes d'un médecin, ou tout au plus un chaman avec ses concoctions à base de plante .
Le duel qui s'était dérouler la veille lui avait redonner gout à la vie, la vrai. Celle dont son clan s'enivre tout les jours. Jamais Shizan ne s'était senti autant en vie, il lui aura fallut pour cela se manger des mandales, délivré par un jeune garçon tout à fait surprenant. Cette même tête blonde qu'il avait du porter jusqu’à l’hôpital tout en inventant une histoire " logique " quand à sa venu et surtout à son état. Le fossoyeur avait simplement répondu : " Il est tombé ... ... ", bien évidemment les infirmières n'y avaient pas cru une seule seconde et avaient rétorqués : " Hein ?! c'est impossible ! il est brûlé et à des écorchures et hématomes un peu partout " se à quoi Shizan répondit gêné : " Il a glissé et s'est brûlé ... ... ... Plusieurs fois... " . Ne sachant quoi répondre à cette explication sorti d'un jolie chapeau magique, les infirmières prirent soin de jeune blondinet, cherchant très certainement à l'éloigner le plus possible du Fossoyeur qui leurs avaient laissé une sale impression. C'est une stagiaire en médecine qui fut envoyer vers Shizan, qui lui aussi avait des blessures lié à se combat épique. Celle-ci se montra ferme et douce à la fois, ne tenant pas compte de l'apparence étrange du Fossoyeur. Elle lui banda l'un de ses bras, qui était aussi brûlé que ceux de Kyusei. Elle ne soigna que ce que Shizan lui montra, et celui-ci se montrait toujours aussi avare en explication, donc ses cotes fêlés allait se soigner d'elles mêmes.
Après quelques minutes passé à se faire soigner, Shizan se dirigea vers la chambre ou les infirmières avait placer le blondinet. Il entra dans la petite pièce ou se trouvait deux lit et d'étrange appareils médicaux, enfin c'est ce que le fossoyeur s'imaginait n'étant jamais venu dans une chambre d’hôpital. D'ailleurs l'odeur était étrange, heureusement pour lui, il avait toujours sa pelle avec son encensoir. D’ailleurs il était étrange que personne ne lui dit rien à se sujet, un homme louche, tout de noir vêtu, avec une pelle dans le dos... Il s'installa sur le lit libre, attendant patiemment assis que le blondinet se réveil. Regardant ses chaussures pleines de boue , il entendit la voix du jeune garçon et lui répondit avec un large sourire:
« Hey gamin ! Y'a pas à dire t'es du genre solide ! Oh... te sauvé s'est un bien grand mot, j'ai juste porter ta carcasse jusqu'ici hahaha »
Kyusei lui demanda comment il allait, il était rare qu'on lui pose la question, aussi rare qu'on l’appelle par son prénom. Presque ému le Fossoyeur acquiesca de la tête avant de lui répondre une nouvelle fois tout sourire:
« Oui je pète la forme, se combat ma remis les idées en place, j'en avais grandement besoin ! Besoin d'entrainement ? T'es déjà bien costaud haha ! J'ai hâte qu'on remette ça, hésite pas si tu veux t’entraîner, le vieux Shizan est toujours dispo'... Oh heu ... Il on posé des questions oui ... Mmmmh ... J'ai dit que tu étais tombé ... ... ... plusieurs fois ... Pour le moment aucun problème en vu , t'inquiète pas ! ha ha ha »
« Ca m’a beaucoup appris aussi à vrai dire. » Il serra son poing devant lui, un demi-sourire teinté de détermination autant que par l’amertume au goût âcre qui chatouillait son palais. « Tant mieux ! T’es un mec cool alors j’ai pas envie que t’ai des problèmes parce que je t’ai provoqué. » Il émit un court rire guttural qui le fit toussoter puis reprit son habituelle contenance.
« Ce sera avec plaisir ! Mais la prochaine fois, j’aurais pas besoin que tu me laisses gagner. » Son air exhalait maintenant de la même détermination, certes, mais pourtant toute autre. Il n’était pas stupide au point de croire que dans son état il avait été victorieux. Le fossoyeur était seulement trop bon pour Kyûseishu et avait jugé que pousser le vice trop loin n’apporterait rien de plus ; ce qui en soit était bel et bien vrai.
« La prochaine fois… Tu combattras à ton plein potentiel. Et je gagnerais quand même ! » Difficile de définir si cette subite confiance en lui était dûe aux antalgiques absorbée ou simplement de la vanité placée dans son entraînement d’arrache pied.
Il se laissa glisser sur le côté du lit et posa son pied indemne au sol, puis l’autre. Pas question de moisir par ici. Kyûseishu attrapa un déambulateur et de son bras valide en arracha la moitié pour s’en servir de canne et s’approcher de Shizan. Il avait à l’heure actuelle l’air d’un vieillard rompu par la vie mais son regard était bel et bien celui d’un jeune tigre venant de découvrir ses crocs.
« Ca te dit d’aller manger quelque chose ? J’ai pas grand chose mais ça me ferait plaisir de t’inviter et j’te dois bien ça. » Son air simplet et son sourire un peu gêné par sa phrase terminèrent de figer son portrait. Pas question qu’il en vienne à refuser !
« Tu pourras me parler de ton clan de guerrier par exemple haha. » De toute façon personne ne l’attendait et l’homme à la pelle fumante ne manquait pas de mystères gravitant autour de lui.
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