RP se passant quelques temps après les rp hôpitaux. Quiconque au pays du feu peut intervenir pour le bien ou le mal de Gozen, à vous de voir.
Ce rp a pour but de jouer encore plus sur les pensées de Gozen et son questionnement perpétuel sur l'empire malgré son côté pro Rei qui commence donc à flancher par les derniers évènements.
Mensonge et calomnie, la situation au cœur de la flamme de la volonté n'est plus ce qu'elle était auparavant. Les ombres de la trahison se mettent en place et beaucoup de choses prouvent qu'un danger est sur le point d'arriver. Tout d'abord, il y a eu ce tract dans les rues de Kumogakure no Satô, comme dans Kaminari no Kuni. Un message laissé par une dénommée Uzumaki Sazuka, proclamée Yondaime Raikage. La résistance au sein du village cachée des nuages est en marche depuis le lendemain de la guerre. Aujourd'hui, elle se révèle être parmi l'armée du Teikoku. De plus, le message prétendait à l'existence du Fukkatsu, une organisation composée par les anciens Kumojins disparus après la guerre ou n'ayant pas été sur place lors de cette dernière. Deux mouvements Kaminarijin, deux menaces pour l'Empire.
Des menaces bien importantes atteignant la durable paix qu'essaye d'installer le Teikoku à travers ses diverses actions entre le pays du Feu et de la Foudre. Des dangers pouvant faire s'effondrer l'équilibre que l'Empereur s'efforce de créer puis de maintenir depuis maintenant de nombreux mois.
Aujourd'hui, des Hijin se posent la question d'un maintient de l'Empire, du véritable pouvoir que possède Yamanaka Rei, de ses projets. Gozen a son tour commence a être méfiant, du moins, il se pose des questions sur le véritable rôle de celui qu'il défend corps et âme auprès de Hi, de Kaminari et du reste du monde. L'Uzumaki commence à faire preuve de controverse quant à la véritable nature des envies de l'Empereur. "En voyage" depuis de nombreux jours déjà, le liseur d'esprit n'a pas montrer son minois à son empire. Personne ne sait ce qu'il pense, personne ne sait ce qu'il fait, personne ne sait ce qu'il veut.
Depuis cette fameuse réunion secrète, le guerrier élémentaire est dubitatif, malgré son feu de joie vis-à-vis de ses compères impériaux. Quelque chose cloche mais il n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Si même les soldats du Teikoku se mettent à agir dans le dos de leur chef, qu'adviendra t-il de ce qui les rassemble ? Malgré l'aide du Shinrin, Gozen reste craintif de l'avenir de l'Empire. Que peut bien manigancer Rei alors que la guerre est aux portes du village ? Alors qu'un sommet de la plus haute importance s'est tenu et qu'il n'a même pas fait le déplacement pour démontrer la force de ce qu'il a construit.
L'empire est incapable de gérer ses problèmes. Et les derniers évènements sont bien la preuve de tout ça. Le shinobi est donc en droit de douter sur les réelles capacités du Feu souhaitant la "paix" dans le monde.
Marchant à travers un bois, l'homme reste seul, pensant à ce qu'il pourrait bien devenir. Aujourd'hui, il en est persuadé, l'Empire doit changer. Il doit avoir un nouveau chef, un nouvel Empereur. Mais qui ? L'Hayashijin n'en sait trop rien et à présent, il s'en moque un peu. Le doute lui est permit quant aux volontés réelles du Teikoku et de son ombre. Il ne sait plus. Il ne sait pas.
A la sortie du bois, laissant derrière lui le pays du Feu, Uzumaki Gozen s'échappe d'une emprise bien trop grande d'un homme ne reflétant même plus ce qu'il a bâtit. L'homme en est certain désormais, il n'écoutera plus ce que les autres veulent lui dicter ; il suivra ses propres convictions. La grandeur du Feu et ce, à travers le monde.
Si l'Empire doit grandir, il est grand temps que ça avance. Si l'Empire doit l'arrêter, il leur montrera le visage d'un réel leadeur.
Au-dessus des plaines silencieuses du Pays du Feu, le ciel était gris de nuages. Il y volait quelques oiseaux grégaires arrivant de cieux plus lointains qui, tandis que l’hiver s’essoufflait à Hi no kuni (après l’avoir fustigé pendant quelques mois), venaient trouver des azurs plus radieux dans les contrées du Sud ; mais hélas, aujourd’hui était un jour de mauvais augure. Une pluie froide et insidieuse, mortelle comme la glace, s’étalait en inondant les champs, impitoyable fléau, et au demeurant qu’elle jetait sur l’homme et le fruit de son labeur les plus sombres malédictions, alors même que les récoltes se noyaient dans l’eau en donnant possiblement au lendemain l’épouvantable nom de famine, elle continuait d’alimenter les ruisseaux devenus torrents ; toute la voûte céleste était présage de tempête. Les nimbus étaient les oripeaux funèbres des jours heureux ; le temps passé ne reviendrait jamais.
Dans ce qui ressemblait plus à une cabane qu’à une maison, le Lieutenant méditait. Au nord d’Urahi, la petite construction était bâtie sur pilotis, et quelques marches sur le côté permettaient d’y accéder. L’espace intérieur était assez exigüe, pour ne pas dire étouffant, mais sa maison intérieure, elle, n’avait aucune frontière, car son esprit, lui, était un imaginaire aussi vaste que le monde. Assis en tailleur, les paupières closes, il semblait prier en face d’une sorte de petite relique sacrée posée négligemment sur sa commode. Elle représentait en apparence un homme à moitié équidé, à moitié humain, sur la tête duquel avaient poussé des bois ; étrange créature coiffée de branchages mystérieux au bout desquels, en toute négligence, semblait se tenir un petit écureuil protégeant une noisette. De ce symbole émanait, sinon une évocation de sacré, une aura de nostalgie qui s’agglutinait aux pensées du cabalistique Monarque des Bois.
En bas, une ombre glissa près du piquet planté au pied de la cabane, et sur lequel on pouvait voir, outre les deux bois de cerfs posés en croix à son pied (référence au clan Shinrin), le crâne d’un écureuil, symbole notoire de celui qui vivait ici. Le fantôme qui passa là s’arrêta au pied de l’escalier.
« Lieutenant Shinrin, comme vous vous en doutiez, il est parti… »
Il se leva. Ses paupières s’ouvrirent et firent apparaître des iris rutilantes, dont la teinte vermeille leur donnait une profondeur extraordinaire, comme si ses pupilles baignaient dans un gouffre de sang. Il n’y avait, dans ce regard perdu au pays des songes et des conspirations politiques, rien d’autre qu’un constat froid et logique. Gozen était parti. Un facteur de plus qui s’ajoutait à la précarité de sa position au sein de l’Unité Impériale ; et qui exigeait qu’il traite le problème posé par Taizen Jiguro d’autant plus vite, avant que ce dernier ne plonge le couteau dans la faille qui s’était déjà créée depuis les récents évènements, et continuait littéralement de s’ouvrir pour le mettre dans une situation de faiblesse qui finirait tôt ou tard par devenir irrémédiable et lui coûter la vie.
« Je vous somme d’aller fouiller ses appartements. Trouvez tout ce que vous pourrez. Sur lui, sur sa famille, ses origines, ses aspirations. Rien ne doit être laissé au hasard. Attelez mon cheval. Je pars à sa poursuite. Rompez. »
Lors des jours précédents, le Lieutenant avait pris soin de déposer, sur les vêtements du Soldat qu’il avait pourtant recommandé auprès de sa hiérarchie par courrier, une graine résineuse imprégnée de son propre chakra. Cela lui donnait une piste assez fiable à explorer. Il ne fallut que quelques minutes pour que son hongre hennisse en étant tracté par un soldat de la section du Kotsuzui.
« Il est parti au Nord, depuis son domicile. L’éclaireur qui le poursuivait a perdu sa trace à quelques kilomètres d’Urahi. Chose étrange, il ne semble pas fuir, mon Lieutenant. C’est comme s’il attendait quelqu’un chose ou… - … quelqu’un. »
_______________
Le temps passa. Shinpachi, galopant derrière les empreintes de Gozen, parvint à suivre la piste laissée par ce dernier. En son for intérieur, il avait la profonde conviction que l'ancien mercenaire n'attendait que cela : qu'on le décèle, qu'on vienne le chercher. Qu'un individu ose seulement lui barrer la route pour qu'il dévoile, au sommet de son art, la souveraineté qu'il avait camouflé derrière son absence d'ascension au pouvoir. Le guerrier partait mais cette route était un livre qu'il écrivait derrière lui, pour faire passer un message. Le Lieutenant, quant à lui, se tardait d'en découvrir le sens véritable.
Il parvint finalement, sous une pluie battante, à le retrouver. L'homme se tenait là, presque insouciant. Nostalgique ? Peut-être. Idéaliste ? Certainement. Si Gozen partait, c'est qu'il avait d'autres rêves au bout desquels l'Empire du Feu semblait absent.
Le hongre ralentît en approchant l'Uzumaki qui se faisait nommer Enma Gozen. Puis il s'immobilisa en se plaçant sur le côté, s'ébrouant en laissant saillir une bave écumeuse au commissures de ses babines. Il était éprouvé. Shinpachi, sentant le cheval harassé, décida de la délester de son poids. Calmement, il descendit du hongre puis le tapa par deux fois sur la croupe, en lui indiquant le sens inverse, pour que la monture s'en retourne vers Urahi. S'il advenait qu'une querelle éclate, cet animal innocent ne saurait sans doute pas résister aux assauts flamboyant de son antagoniste.
Enfin à terre, le Monarque des Bois s'immobilisa devant le Balafré, et le regard qu'ils partagèrent à cet instant fut empli d'une sorte de compréhension mutuelle. La lance du Lieutenant était encore rangée dans son dos ; mais son bouclier, lui, pendait au bout de son bras gauche.
« Est-ce ici que nos routes se séparent, Gozen ? »
Perdu entre ses cauchemars et ses fantasmes, le guerrier élémentaire ressent les flux vitaux de la terre trembler sous la décision qu'il s'apprête à prendre. Les yeux levés vers le ciel s'assombrissant peu à peu par les cumulonimbus gorgés d'eau, aussi noir que la lame de ses kunai, l'Hayashijin continu en direction du Nord, vers la nation qui l'a vu naitre ; Hayashi no Kuni. Le doux rêve de conquête qu'il s'efforce d'effectuer grâce à l'Empire n'avance pas et pour le soldat — shinobi avant tout — revenir dans son pays d'origine est un moyen de retrouver quelques uns des siens comme de revoir de vieilles connaissances vouant un culte au massacre des Uzumaki. L'heure est à la vengeance, ils devront périr. Mais la soif de sang comme de châtiment envers autrui est un défaut qu'il ne peut s'autoriser. L'empereur, malgré la fidélité qu'observe le balafré à son égard, n'a conquit les terres de Kaminari no Kuni que par pur caprice de vengeance. Une bien belle ironie.
Cependant, si Yamanaka Rei a agit avec excès, Gozen en reste son premier admirateur ; il est le premier à avancer sur la conquête du monde et son rêve de paix intégrale. Une paix qui ne peut être effective que si le monde entier est sur la même longueur d'onde. L'impétueux que représente l'homme aux cicatrices est un adepte de cette théorie à laquelle il croit coûte que coûte. Néanmoins, cette conquête ne peut être réaliste si son investigateur n'est pas présent dans l'empire qu'il a bâtit. Comment peut-il disparaitre sans même prendre le temps d'expliquer à ceux qui peuplent son armée la marche à suivre ? L'Uzumaki se doit de trouver des réponses.
Face à une pluie torrentielle qui commence à s'abattre sur lui et la chaine montagneuse face à laquelle il se trouve, le shinobi se rend à hayahsi espérant trouver une quelconque trace de son empereur, là où a eu lieu le sommet des nations, là où le Dieu des éléments a été libérée. Cette terre de secret en possédant très certainement un bon nombre. Si l'homme au chapeau y a effectué de nombreuses actions, le Yamanaka étant l'un de ses lieutenants — où ex-lieutenant — doit avoir vécu sur ces terres un minimum. De toutes les manières, il faut un point de départ à toute enquête.
Hayashi no Kuni sera ce point de départ. Cependant, en partant comme cela, il s'attirera les foudres de ceux qu'il quitte, c'est indéniable. De plus, alors qu'il était à l'hôpital, les discours des Hijins qu'il a gracieusement laissé en vie ont tenus un discours sur sa personne, tentant de le décrédibiliser vis-à-vis de Shinrin Shinpachi. Et peut-être que cela a bel et bien marché ... Même si la manipulation des autres est une force chez l'élémentaliste, les mutins ont réussis l'impossible, donner tort au balafré.
Triste réalité. Mais si le Lieutenant, manipulateur du bois, a prit conscience de la dangerosité de l'homme, il ne fait qu'affirmer cet aspect en se montrant face au guerrier, désormais immobile et trempé par la pluie au moment où les fracas des sabots d'un étalon aussi pressé que furieux. Le souffle de l'animal témoigne de l'intensité du voyage qu'il vient de subir, alors que descendant de ce dernier, le Shinrin se dresse bouclier au bras et lance dans le dos, paré à toutes les éventualités. Est-ce là que leur collaboration se termine ? Est-ce là où l'engagement de Gozen envers l'unité impérial prend fin ?
« Il semblerait ... Shinpachi-senpaï. »
S'il aime être mandaté pour effectué des missions aussi secrètes que malhonnête, la situation qu'il a vécu ces derniers est cependant également de la faute de Shin'. L'envoyé au bucher de cette manière ... même si les compétences du guerrier élémentaire répondent à cette demande le prouve, l'homme n'est pas de cet avis. Mais tout cela lui a prouvé bien des choses, notamment une; l'Empire est pourrie jusqu'à la moelle.
Ceci dit, alors qu'il est parti depuis quelques heures déjà, pour être à la frontière nord du pays du feu, comment le Lieutenant Impérial a pu suivre à la trace de l'Uzumaki ?
« Mais dites moi ... l'Empire surveille donc tous ses soldats ... Que c'est étrange ... »
Oui. Étrange ...
« Si vous êtes ici pour m'arrêter, alors ainsi soit-il. Vous pouvez toujours essayer ... »
De sa voix rauque et puissante, l'Uzumaki installe une tension encore plus intense en plus du climat tournant au déluge. Les éléments semblent s'aligner pour décider du destin d'un homme. Mais duquel ?
Un but, un objectif, tout ce que j'avais en tête s'était évaporé avec les derniers incidents, peut-être que j'avais reçu un coup sur la tête, peu importe, j'étais décidé. De nouveau sur pied, je regardais par la fenêtre de ma chambre, je m'apprêtais à prendre des risques, de gros risques mais cette fois-ci j'en étais conscient. Même si cette réunion m'avait causé beaucoup de tort, elle avait eu le mérite de me remettre les idées en place. Je ne devais plus vivre pour les autres, mais bien pour moi, attrapant mon sac, je descendais les escaliers, laissant un mot à ma famille.
« Je pars quelques jours ou peut-être quelques mois, sachez que j'ai toujours agis pour votre bien depuis la mort de papa, à présent je vais agir pour ce que je pense être juste. »
La porte se fermait, le bruit résonnant dans mes oreilles, j'espérais ne plus l'entendre de sitôt. Maintenant que ma décision était prise, je devais tout faire pour réussir, sans plus tarder j'allais à l'endroit que je m'étais fixé. Un homme comme lui ne devait pas tenir en place, j'allais donc devoir le surveiller pour agir au bon moment. La moindre erreur serait fatale. Si j'étais vivant aujourd'hui, c'est que la vie m'avait donné une seconde chance, à moi de saisir cette opportunité.
------
Je marchais très discrètement, même si aucun bruit ne pouvait être entendu de sa part, j'avais l'habitude de rester en retrait lorsque je pistais quelqu'un. Il marchait lentement à travers un bois, nous étions sortis en direction du nord, la grandeur du pays du feu s'offrait à lui mais il n'avait pas l'air pressé. Je ne savais rien de lui, de ces habitudes, peut-être qu'il faisait simplement sa promenade, nul doute qu'un homme comme lui devait cacher bien des choses. Il m'était assez facile de le suivre, sondant les bruits de ses pas, je restais très en retrait pour ne pas être décelé.
Un shinobis de ce niveau pouvait agir en un instant, j'avais vu de quoi il était capable, me trancher la gorge en prétextant que j'étais un ennemi, cela ne lui poserait aucun problème.
Après quelques heures, il s'arrêtait, impossible d'en savoir la raison, alors que j'allais simplement annuler ma technique j'entendis de violents bruits sur ma gauche à une centaine de mètres. Pas de doute possible, un cheval se dirigeait dans la même direction que moi, donc en plein sur notre camarade. Une réunion à l'extérieur ? Voilà qui devenait intéressant même si la situation était inversée par rapport à la dernière fois.
J'étais à l'écoute alors que le cheval ralentissait, quelqu'un descendait, tapait son cheval à deux reprises et celui-ci partait dans le sens inverse. Quelques pas dans ce qui pouvait s'apparenter à de la boue, il faut dire qu'il n'arrêtait pas de pleuvoir. Une voix familière, celle de mon interrogateur...
* Nos routes se séparent... Il faut croire que Gozen a des envies de voyage... Tout cela ne pouvait pas mieux tomber... *
Je devais prendre une décision, me rapprocher était une évidence, mais devais-je me montrer face à eux ? Qu'est-ce que je pourrais bien dire pour me justifier ? La vérité ? J'aurais préféré être seul avec Gozen, même si le risque aurait été plus grand. Non je devais voir cela comme un signe, il n'était plus question de faire marche arrière, je devais avancer et prendre les devants. Je me précipitais donc dans leur direction, en moins d'une minute la distance était effacée. J'arrivais sur le côté, Shinpachi se tenait face à Gozen, un bouclier à la main, prêt à en découdre à la moindre action dangereuse. Maintenant que j'étais à quelques mètres d'eux, je sentais comme une pression en moi, je n'avais pas à être ici, l'un comme l'autre ne s'attendait pas à me voir et j'espérais que l'un comme l'autre ne me verrais pas comme un potentiel adversaire. Croisant leur regard, je sentais leur concentration, je n'étais pas à leur niveau, c'était certains. Je pris rapidement la parole pour éviter tout malentendu.
« Bonjour Shinpachi-san, Gozen-san, vous faites beaucoup de bruit, vous suivre était assez facile... Si vous vous demandez ce que je fais là, la raison est simple, j'avais des questions à poser à Gozen donc je l'ai suivi. Je ne m'attendais pas à vous voir ici Shinrin Shinpachi, mais peut-être qu'en étant mon supérieur, vous accepteriez ma requête. »
J'essayais tant bien que mal de calmer à distance mes deux camarades, même si je me doutais qu'aucun des deux n'allais relâcher son attention.
« Pouvons-nous discuter entre camarade ? Ou est-ce que je vais devoir subir vos flammes de nouveau Gozen-san ? »
L'engouement de Ryūgen le rendait insupportable, il était normal pour lui, d'être aussi joyeux après avoir croisé la route d'un de ses aînés, sa rencontre avec Uzumaki Gozen avait fait naître tout un tas de question dans son simple esprit. C'est dans ce seul but qu'il frappa à sa porte, mais personne ne sembla répondre. Était-il sorti ? Peu importait, il devait trouver les réponses à ses questions. Et actuellement, seul Gozen possédait les réponses.
Il ne savait pas où il était parti mais son premier réflexe fut de partir à sa recherche.
D'un bond, l'Uzumaki venait de prendre son envol, frôlant le vent et survolant les forêts et les lieux les plus imposants du pays du feu. Il perdait peut-être son temps, mais vu d'en haut, il était beaucoup plus facile pour lui de repérer quelqu'un. En continuant de le chercher de cette manière, il ne le trouvera jamais.
Activant sa Sensorialité, il était totalement concentré sur l'unique but de trouver les sources de chakra environnantes. Il se dirigea vers les sources les plus proches, et c'est ce qu'il réussit à faire après un temps qui paraissait une éternité, Gozen était dans sa ligne de vue. Il avait senti son énergie, mais pas uniquement la sienne.
Atterrissant, il remarqua que celui-ci n'était pas seul, que se passait il ? Cela ne le concernait pas mais il devait faire en sorte d'en savoir plus. Et vite.
▬ « Gozeeeeeeen. J'ai quelques questions à te poser. » Hurla Ryūgen, sans aucun respect pour la discussion qui était en cours.
L'Uzumaki croisa le regard de son compère, un regard sincère, il avait besoin d'en savoir plus. Et il ne laissera personne s'interposer entre lui et son aîné. Se plaçant à côté du colosse, Ryūgen attendait.
Le clapotis de la pluie sur les flaques et les feuilles des branches. Le murmure du vent dansant entre l’écorce des arbres environnants. L’écho des souvenirs dans sa tête. Et la voix de Gozen, la conclusion d’une ère révolue. Celle d’Ozuka, l’ode à une sagesse nécessaire. Celle de Ryugen, le cri du doute rongeant l’âme. Au milieu de tout cet univers sonore, diapason de toutes les révélations, le Monarque des Bois, zélote impérial plus que quiconque, n’était qu’un chuchotement subtil, une ombre dans la nuit. Au loin, on entendait encore le claudiquement régulier du hongre abandonnant son maître.
Le pavois de bois qui protégeait le flanc gauche du Lieutenant se trouvait être assez léger malgré son épaisseur. Le rempart avait été, quelques temps plus tôt, acheté au Marchand de Guerre pour permettre au Shinrin de s’alléger de techniques inutiles, tout en profitant d’une résistance réelle du fait d’un ponçage délicat, travail d’orfèvre réalisé par le peuple Yukijin. Il s’agissait, parallèlement, d’un souvenir hérité de Sairyo Hiko, qui le lui avait avancé avant de ne plus faire parler de lui pendant quelques temps ; une disparition regrettable de l’ancien kumojin qui était véritablement devenu l’un de ses rivaux les plus sérieux depuis l’examen impérial. Fallait-il croire que la fidélité de tout un chacun envers son vénéré Empereur était laconique. Hélas, lui avait choisi d’être de ceux qui combattraient jusqu’au bout pour que les rêves convergents des impériaux arrivent dans la paume de celui qui les portait à bout de bras depuis les prémisses de l’Empire, en dépit de son absence.
Telle est la voie, songea-t-il. Shinpachi était un dévoué, un loyaliste. N’en déplaise à tous les détracteurs de Son Altesse, il ne pouvait qu’entériner les idéaux d’un homme secoué par le passé, mais orienté sur l’avenir. Il y avait fort longtemps qu’il avait choisi d’être la lance de Rei. Il ne pouvait plus, par principe et intégrité, se détourner du chemin qu’il avait pris. Contrairement à d’autres qui désormais lui faisaient face sans manifester le moindre signe de regret.
Il pointa le bras droit de Gozen.
« Observe ta manche. Tu découvriras ce qui m’a permis de te suivre jusqu’ici. »
Ses iris rutilantes se posèrent sur Ozuka, qui exigeait des réponses, puis sur Ryugen, qui vint pour la même chose. La différence entre ces deux soldats résidait dans le positionnement ; l’un semblait s’être mis du côté du Lieutenant ; l’autre avait choisi celui du mercenaire. Deux camps équilibrés étaient à présent actés dans l’esprit du Shinrin.
« Nulle flamme ne viendra t'engloutir, Ozuka. Te voilà le témoin de cette rencontre, et ce simple constat nous suffit. »
Il pointait toujours du doigt la manche de Gozen, mais il redressa soudainement la trajectoire de sa dextre pour l’orienter vers l’ensemble du nouveau duo formé devant lui. Sa voix était calme, assurée, symbole de ses certitudes.
« Je vous déclare, tous deux, déserteurs du Pays du Feu. Partez, et ne revenez jamais ! »
La messe était dite. Mais dans l’érubescente iris du Shinrin qui s’était figé sur les yeux sombres du Balafré, il y avait quelque chose. Une compréhension mutuelle et secrète, somme de leur précédente collaboration. Il savait pourquoi Gozen partait. Nul n’était besoin de pérorer autour d’arguments superficiels. Gozen était un mercenaire. Un idéaliste qui ne pouvait se soumettre à aucune suzeraineté autre que le sienne : son libre-arbitre trônait au-dessus de toute autorité qu’on tenterait de mettre sur sa coupe. Il était, dès lors, inutile de le retenir. Mais il fallait encore s’attarder sur ce regard lancé par le Shinrin pour comprendre quelque chose de plus, que seul l’Uzumaki, après avoir été au plus proche du sournois Monarque des Bois, pouvait saisir.
La désertion de Gozen ne mettait pas forcément un terme à leur collaboration. Par-delà les frontières, ils continueraient de se comprendre.
Pluie battante, début d'orage assourdissant et éclairs semblables à ceux d'une fin de cycle, tous les éléments sont réunis pour témoigner de cette rencontre qui marquera un tournant dans la vie du Balafré, comme des Teikokujin présents ce soir. DES Teikokujin car effectivement, peu de temps après l'arrivée du Shirin, se dresse à ses côtés Ozuka, l'un des hijin présent lors de cette fameuse réunion mutinerie au sein de l'Empire. Une erreur que l'hayashijin ne peut se permettre de ressasser et prend comme un affront à l'Empereur. Cependant, si le Nyu s'est positionné de manière plutôt péjorative quant aux propos de l'Uzumaki — de l'Enma — ce soir là. Ce qui lui a démontré la fidélité de l'homme vis-à-vis de l'empire, une fidélité qu'il apprécie d'autant plus, quand on sait qu'à cause de celle qui l'avait amené dans ce lieux, a faillit causer sa mort.
En repensant à cette dernière, à la Louve, en repensant aux interrogatoires qu'ils ont effectués en compagnie de Shinpachi, Gozen commence à comprendre ce que pouvait bien ressentir l'Inuzuka en créant cette assemblée. Même si le visage qu'il leur a montré au départ était faux, l'homme reste d'accord sur un point quant à sa "vision" des choses et aux ressentiments de Sakka ; l'Empereur n'est pas là, il n'a rien fait contre cette potentielle rébellion.
La raison de ce départ prématuré, semblant trait pour trait à la désertion de ses fonctions aux yeux des membres de l'empire.
Mais alors qu'Ozuka termine de parler, craignant de subir une nouvelle fois le courroux flamboyant du guerrier élémentaire, une connaissance propre à l'Uzumaki apparait dans l'ombre, atterrissant à ses côtés prenant alors position dans cette situation sans réellement le vouloir; Uzumaki Ryūgen. Ce garçon, l'Enma l'a rencontré lors d'un repas et durant cette journée, lui a révéler ses origines — il est le seul à connaitre le véritable nom de Gozen, qu'il ne fasse pas de vague ... Intérieurement, à la vue de son familier, l'homme ressent une certaine tension de peur qu'il ne dévoile son réel patronyme. Ce n’est pas encore l'heure.
« N'ait crainte Ozuka, si tout se passe comme prévu ... personne ne prendra l'apparence et l'odeur d'un cochon grillé. » Une référence pour son ami, mort au combat en tentant de mettre fin à la vie du Balafré. Un tentative d'assassinat qu'il comprend, lui qui l'a trompé pour manipuler de nombreux soldats du Teikoku.
C'est alors que le mokuton-boy lui demande d'observer sa manche, comme pour lui indiquer ce qui l'a mené jusqu'ici. Jusqu'à lui. Le regard en direction de sa dite manche, c'est du bout du doigt que le shinobi attrape une petite bille de résine collée jusqu'alors à lui. De la résine appartenant au don héréditaire du Shinrin. Belle stratégie de sa part ...
« Vous êtes un homme intelligent Shinpachi-senpaï, c'est indéniable. Mais ceci ... » confie t-il en mettant en avant la résine au bout de ses doigts « ... montre que la confiance est loin de régner au sein du Teikoku et encore plus dans l'unité impériale. »
Et cet acte de la part du prince du bois en est la preuve. Calomnie.
« Il est grand temps pour l'empire du Feu de prendre les devants. Il est grand temps pour les soldats et le peuple de Hi d'avoir à sa tête un homme présent pour ceux qui lui font confiance, présent pour son pays. Notre Altesse Yamanaka Rei n'est même plus sur ses propres terres, laissant les siens aux mains d'une potentielle guerre menée par la rébellion Kumojin et le Fukkatsu encore actuellement dans la nature. Et malgré ce tract quelque peu clair et lucide, nous ne connaissons pas réellement leurs intentions. »
L'orage fait éclater sa toute colère laissant ses éclairs illuminer le ciel de leur magnificence.
« Quoi que la régente puisse dire, même si elle est comme notre Empereur, aussi rare que qu'un de ces "Dieux", l'Empire n'est plus — n'a finalement jamais été — ce qu'il était. Nous n'avons aucune marche à suivre et nos soi-disant capitaines ne savent même pas où nous allons. Cet Empire, le Teikoku, sont perdus. Je ne veux pas voir Hi sombrer à nouveau dans la guerre. Je ne veux pas voir tout ce que nous avons bâtit partir en fumée à cause d'un Empereur trop négligeant et bien trop confiant de ce qu'il possède déjà. Au fond ... désormais ... je comprends ce que souhaitais Inuzuka Sakka. L'heure est venu pour Hi d'avoir une réelle figure à sa tête. Et je m'en vais trouver son actuel chef afin de trouver réponse à mes questions. Afin de changer les choses. »
Personne ne sait ce qui pourra advenir à présent, mais Gozen le sait, il en terminera avec l'actuel Teikoku pour former un véritable empire, selon sa propre vision. Quant aux questions de son cadet, il y répondra plus tard si toutefois le Shinrin et le Nuy leurs donnent l'occasion de se parler.
« Nous pouvons êtres considéré comme des déserteurs, même si je ne sais pas si Ryū' souhaite me suivre dans ce périple, mais veuillez ne pas m'insulter en pensant que je suis un traitre à l'Empire. Je m'en vais pour changer les choses et lorsque je reviendrais, le Teikoku sera tout puissant. Mais maintenant que connaissez mes intentions, je vous laisse le choix ; arrêtez ou tuez moi si vous pensez que je suis une menace pour vous et le Teikoku, ou laissez moi partir si vous pensez comme moi. Dans ce dernier cas, vous serez alors complice. TOUS les trois. »
Désormais, ce n'est pas un simple soldat qui se dresse face à eux, mais un véritable leader prêt à se battre pour ce à quoi il croit fermement. Qu'ils le suivent ou qu'ils meurent. Le temps d'un empire scindé en mille est révolu. L'heure d'un Empire encore plus soudé et puissant est arrivée.
La tension était toujours présente, l'arrivée d'un autre camarade allait peut-être détendre un peu l'atmosphère, il faut dire qu'il arrivait vraiment de manière nonchalante, ne constatant pas vraiment dans quelle situation nous nous trouvions. Il avait aussi des questions à poser à Gozen, il fallait donc faire la queue pour avoir des réponses...
Shinpachi restait malgré tout très concentré et sérieux, me promettant en quelque sorte qu'aucune flamme ne m'atteindrait. Je ne savais pas comment le prendre mais j'étais un peu plus rassuré, de toute façon j'étais venu ici en sachant que ma vie pourrait être en danger même si je ne souhaitais pas en arriver aux mains. La tournure de la situation changea du tout au tout après les paroles de mon supérieur, pointant du doigt les deux nouveaux déserteurs du pays du feu.
Je ne disais rien, j'étais très surpris de la décision de Shinpachi. Les traiter directement comme des déserteurs, il y avait forcément des antécédents entre eux deux, voire eux trois. Même si Gozen essayait de me rassurer, cela ne marchait pas vraiment. J'allais être très attentif à la suite de la conversation, elle allait décider de beaucoup de choses dans mon avenir.
J'écoutais, une multitude d'informations entraient dans mes oreilles et tout cela était fort intéressant. Notre empereur n'était plus présent, introuvable, nous laissant seul pour gérer la situation, on pouvait dire que lui il déléguait. Après l'avoir écouté, je ne pouvais que comprendre sa décision, il ne partait pas pour lui mais bien pour le pays, pour retrouver notre leader ou bien le devenir si jamais il échouait dans sa quête. Finalement, lui-même reconnaissait que Sakka avait agi de la même manière lors de la dernière réunion.
Décidément je n'avais pas ma place ici, je me sentais tout petit, tel un grain de sel dans une mer bien trop grande et obscure. Malgré tout, même un petit grain de sel peut parfois faire changer une décision, peut faire changer la balance de sens. Je pris alors la parole, ceci ne devait pas se passer de cette manière.
« Je ne peux que comprendre ta décision Gozen, je ne savais pas la moitié des choses que tu viens de m'apprendre. Si notre empereur est bien absent depuis longtemps, il est de notre devoir de le retrouver. S'il ne souhaite plus occuper ce poste, alors quelqu'un doit grimper les échelons et donner des ordres, un pays sans chef ne peut qu'être détruit de l'intérieur et c'est exactement ce qu'il se passe.
Maintenant que je suis au courant, je ne vois pas comment je pourrais laisser cette situation s'envenimer. Si Ryu souhaite l'accompagner, je n'en dirais pas davantage, s'il refuse je prendrais sa place pour ramener l'ordre de notre pays. »
Je regardais Shinpachi la plupart du temps, essayant de le faire comprendre que le dialogue était préférable.
« J'espère que vous comprenez ma décision Shinpachi-san, mais en aucun cas je ne laisserais cela se finir en bain de sang. Si vous attaquez, je ne pourrais me ranger de votre côté, de plus je ne pense pas que Gozen soit un réel danger, bien au contraire. Créer une fiche pour lui dans le bingo-book ne nous aiderait pas, autant le porté disparu, cela reviendrait au même et ainsi il pourrait mener à bien sa mission.
Bien entendu je reste un soldat, je ne fais que donner mon avis... »
La pluie ne cessait de battre, il était rare de voir un tel déluge se profiler sur l'horizon du pays du feu, le tonnerre grondait, dans un bruit assourdissant. Ryūgen leva la tête, observant le ciel couvert par les nuages, avant de replonger son esprit dans la discussion qui était en cours. Deux camps, quatre personnes. Finalement, c'était bien représentatif du Teikoku, de l'empire du feu. Un regroupement de plusieurs groupes scindés, aux idéaux presques similaires, mais sans personne pour réussir à les regrouper.
Et Gozen avait raison, on avait besoin de cette personne capable d'unifier le Teikoku ? Quel empereur digne de ce nom peut avoir pour inspiration d'unifier le Yuukan tout en étant incapable d'unifier la propre nation dont il est le dirigeant ? Tout cela n'avait que trop duré, l'empire du feu devait marcher avec à sa tête, une personne. Méritante.
C'est dans un étrange silence, presque effrayant que Ryūgen écouta le discours du Shinrin. Apparemment, il était devenu un déserteur. Lui qui avait toujours offert son énergie, son temps, aux peuples qu'il rencontrait et plus particulièrement à celui de feu, le voilà banni. Les différents discours se succédèrent, attentif, mais toujours dans son silence, qui paraissait si dangereux, Ryūgen continuait d'écouter. Cet homme, apparemment nommé Nuy, fut beaucoup plus compréhensif qu'il ne l'aurait cru.
▬ « Gozen à raison. Et si pour lui apporter mon aide -qui sera bénéfique à l'empire- je dois être considéré comme un traître, et bien soit. Je me joins à lui. » Un regard noir, Ryūgen ne lâchait pas le Shinrin des yeux. « Trop de dangers, -internes et externes- guettent notre empire pour qu'il continue à avancer sans personne à sa tête. »
Un long sourire, malicieux se dessina sur le visage de L'Uzumaki.
▬ « Je reviendrai, sois en sûr. -Avec un empereur je l'espère- mais je n'oublierais pas tes paroles, ni tes actes. Shinpachi. » Était-ce de menaces en réponses aux siennes ? Peu probable. C'était des promesses, et Ryūgen voulait que cet homme en soit parfaitement conscient.
Allait-il décider de se battre, contre trois potentiels adversaires ? Les rejoindre et les aider dans leur tentative de retrouver l'empereur ? La pluie battait toujours autant mais rien, ni personne ne semblait pouvoir éteindre le feu de la détermination qui brûlait chez ces quatre hommes.
Dernière édition par Uzumaki Ryūgen le Ven 8 Mai 2020 - 23:44, édité 1 fois
Le long manteau de ténèbres du Monarque des Bois était trempé, ruisselant de l’averse majeure. Dans le bois sombre, les quatre hommes de l’Empire, enfants du Pays du Feu ou d’ailleurs, loyaux à leurs principes, se jetaient des regards remplis de méfiance et de compréhension conjuguées. Sous la pluie abondante, les secrètes pensées des uns et des autres remontaient à la surface, s’élevaient jusqu’à la lumière pour que, révélations sous le ronflement de l’orage, la vérité éclate d’un éclair fendant les cieux.
Le Balafré exprima ses ambitions. Le Sage Ozuka défendît d’en venir aux armes. L’Albe Uzumaki promit d’être le gardien de la mémoire. Les trois semblaient être les héros choisis de toutes ses promesses, les fidèles capables de jeter leurs personnes jusque dans les risques les plus certains pour faire s’élever cet Empire si cher à son cœur. Sacre final, le vent vint jeter une sorte de tempête autour d’eux. Fermement campé sur ses positions, le Lieutenant avisa d’une situation qui lui paraissait de plus en plus incontrôlable.
Mais n’était-il pas le plus idéaliste, lui-même ?
« Vous me forcez à reconsidérer les choses... Je prends note de vos intentions, et vous assumerez la responsabilité de vos choix. Je ne peux me soustraire à considérer des idéaux qui convergent vers les miens comme des menaces pour l’Empire, aussi, par égard pour vos intentions qui me paraissent compréhensibles sans que je ne puisse les cautionner toutefois du fait de mon rôle dans cet Empire, je vous accorde treize jours. »
Le compte-à-rebours était lancé. Métaphoriquement, Shinpachi venait de retourner le sablier du temps qui déciderait, à la somme de leur périple, de leur sort.
« Treize jours pour prouver que vos paroles ne sont pas que de malheureuses spéculations mettant en danger Son Altesse, à laquelle vous devinez que je resterais fidèle, à moins que vous me prouviez que je fasse erreur. Il est de bon aloi de pouvoir jeter la lumière sur les circonstances de l’ancienne collaboration qui liait Son Altesse avec l’Homme au Chapeau. Voilà le seul tourment qui me taraude l’esprit. »
C'était bel et bien ce qui mettait en danger l'Empire. Face à la la naissance de la Coalition, le Pays du Feu devait montrer patte blanche ; mais était-ce seulement possible ?
« Je compte sur vous pour être à la mesure de vos engagements. Gozen, la lettre qui te recommandait au grade de Lieutenant est en route pour notre Capitaine. Je ne peux que faire confiance à l’homme que je recommande. Ozuka, puisque tu me fais barrière et que tu te proposes en soutien, je t’ordonne de suivre cet homme. Si tu refuses, je t’accuserais d’insubordination. Quant à toi, Ryūgen, tâche de mesurer tes paroles. Je n’aurais aucun scrupule à te pourfendre et à te jeter dans les geôles d'Urahi s’il advient que tu deviennes une menace pour notre Empire. »
Il les avait regardé un à un, défiant leurs yeux, comme pour sonder dans leur esprit et lire, à travers leurs rétines, fenêtres sur l'âme, la certitude de leurs convictions.
« Treize jours. C’est le temps qu’il vous reste pour cette mission réalisée dans le cadre confidentiel de l’Unité Impériale. »
Son pavois de bois n'avait pas bougé. Ainsi avait-il parlé.
« Partez, je ne vous hais point. »
Fit-il en baissant la tête, symbole d'acquiescement.
S'il pensait pouvoir partir en vadrouille sans encombre c'était raté. Depuis son départ et cette erreur de ne pas avoir senti cette graine accroché à son long manteau corbeau, l'Uzumaki n'a même pas pu quitter les terres boiseuses du Feu sans être interrompu et ce, à de maintes reprises.
Premièrement, Shinpachi. Lieutenant de l'Empire et membre bien connu parmi les inconnus de l'Impériale, il est celui qui fait le plus confiance au Balafré sur le plan éthique comme impérieux. Le Shinrin est très certainement le seul homme du Teikoku plaçant une confiance aveugle quant aux agissements du guerrier élémentaire. Cependant, cette franchise n'était qu'une illusion aux yeux de l'élémentaliste lorsqu'il découvrit la résine qui a permit à son propriétaire de suivre à la trace ce dernier. Un acte prouvant bien la méfiance de l'empire au sein de ses rangs.
« Shinpachi-senpaï, vous connaissez mon respect pour vous et l'Empire. Mais ceci ... » rétorque le guerrier en balançant d'une simple pichenette la graine collée à son doigt, « ... montre que vous comme les hauts dirigeants du Teikoku restent méfiants quant à leur propre soldat. Ce que je veux bien croire, comme vous le savez déjà. » Fait-il alors référence à cette fameuse nuit face à l'Inuzuka. « L'Empire est plus que fragilisé depuis sa création même. Et chaque jour n'est qu'un jour de plus allant vers sa destruction totale. La destruction des forces de Hi. Mais veuillez me croire, ce jour n'arrivera pas. »
Ainsi, il démontre verbalement mais surtout, physiquement de par son regard insistant et franc, ses ferventes intentions de faire changer les choses. une bonne fois pour toute. Mais si ce nouvel échange entre les deux impériaux reste une nouvelle fois intéressant, cette nuit reste forte en surprise. Et non pas du côté de son congénère Uzumaki, qu'il connait également tout comme ses envies et ses idéaux. Il sait que pour lui, l'Empire est important. Tout comme son dirigeant. C'est d'un simple signe de tête, en l'abaissant puis en la remontant, qu'il montre sa considération à son cousin éloigné. Comme à son habitude, le cadet montre certaine animosité dans ses paroles adressés au lieutenant. Il est simplement passionné. Une force pour Gozen.
Cependant, si les surprises restent soft sous cette pluie battante, le plus surprenant reste Ozuka, prenant le parti du Balafré. Intérieurement, l'Hayashijin tombe par surprise sur les fesses, pensant cette possibilité justement, impossible. Mais il faut croire que celui qui n'a failli ne plus jamais voir un lever de soleil à cause du brasier du guerrier, sait reconsidérer les paroles d'un Homme et de faire la part des choses. Tout comme a pu le faire Gozen de son côté.
« Ozuka-san, la sagesse que tu exprimes aujourd'hui me confirme que notre empire contient bon nombre de personne de grandes valeurs dans ses rangs. Je comprend donc ton positionnement. »
Par un nouveau signe de la tête, il lui adresse son respect.
Vient alors les nouvelles paroles du Shinrin, reconsidérant les éléments qui lui sont alors présentées. Car désormais, le voilà seul contre tous. Toutefois, l'Uzumaki ne veut pas que son homologue impérial se considère en danger par une simple différence d'opinion. Et aussi surprenant qu'il puisse paraître, le prince de la forêt montre un certain engouement à la mission que s'impose le guerrier élémentaire — la recherche de l'Empereur. À une seule condition, ramener des preuves ou l'Empereur du possible danger dans lequel il est sous les treize prochains jours. Treize jours à la fin desquels, s'ils ne réussissent pas, ils seront purement et simplement considérés comme déserteurs du Feu. Une impossibilité pour le Balafré.
« Votre proposition est honorable senpaï. Je promet que je sauverais nôtre Empereur du danger qui le guette tout comme je poserais de véritables réponses sur les questions que nous nous posons quant à son ancienne association avec l'Homme au Chapeau. J'espère que mes craintes ne seront pas fondés ... » Des craintes étant purement et simplement l'utilisation des guerriers de Hi sous la forme d'une armée commune, le Teikoku, à la bonne solde de l'Homme au Chapeau. Rei étant la parfaite image de ce pays pour les diriger. Et sa récente disparition permet à l'Uzumaki d'avoir des suspicions sur les véritables intentions du Yamanaka et de son "empire". « Je vous remercie de la confiance que vous me porter, de par cette lettre. » Pas pour cette graine traçant sa cible ... « Cette mission sera remplie en bonne et due forme, je reviendrais avec la certitude d'un nouvel empire. » Ou peut-être quelque chose d'autre. De plus grand.
Mettant sa capuche pour éviter d'être trop mouillé, l'homme tourne le dos à son lieutenant afin de continuer sa route, partant à la recherche de son empereur. Et le visage tourné vers la gauche, comme pour s'adresser un peu mieux à ses compères du Feu, il impose sa position de leader.
« Ryūgen, Ozuka, dépêchons. Le temps joue contre nous. »
Fait-il alors référence à la "survie" de l'Empereur. Du groupe. Et à leur position au sein du Teikoku.
La situation était toujours tendue, je prenais le parti de Gozen et de son acolyte, celui n'hésitant pas à être légèrement insultant envers Shinpachi. Il restait malgré notre désaccord notre supérieur, j'avais donc à faire un à fort caractère, un jeune shinobis qui savait ce qu'il voulait, suivant son sensei sans réfléchir. Gardant cela dans un coin de ma tête, la suite venant de Shinpachi allait être pour le moins intéressant.
Celui-ci nous laissait treize jours pour accomplir notre mission, retrouver notre empereur et le ramener au pays. Il comprenait ma façon de penser, j'étais en effet en désaccord avec lui, pour prouver mes dires, j'allais devoir partir avec eux pour montrer que tout ce que je disais n'était pas du vent. Sur le coup, j'eus un moment d'absence. Je n'en revenais pas, tout se passait si bien, tout se passait exactement comme je le souhaitais même si mon camarade a la forte tête n'étais pas prévu. Mon aventure prenait une tournure particulière, je l'avais cherché en suivant Gozen, j'allais avoir mes réponses et même bien plus que ça.
Gozen accepta la proposition de Shinpachi, laissant même quelques mots pour moi, voilà que mon bourreau d'hier m'acceptait à ma juste valeur. J'étais heureux à l'intérieur qu'il change d'avis sur ma personne, maintenant il allait falloir prouver tout cela sur le terrain et comme il l'avait si bien dit, il ne fallait pas tarder à se mettre en marche. Avant de prendre la route, je fixais Shinpachi.
« Je ferai en sorte d'accomplir ma mission chef, je vous dis à bientôt. L'empire du feu en sortira que plus fort, c'est une promesse. »
Le saluant en m'inclinant, je restais très solennelle. Malgré notre désaccord aujourd'hui, il restait un homme très important à mes yeux. En agissant de la sorte il me faisait confiance, je devais donc honorer cette confiance et donner le meilleur de moi-même. Reprenant ma stature habituelle, je me tournais vers Gozen en affichant mon envie, un geste de la tête suffit pour qu'il comprenne que j'étais prêt.
Finalement, malgré l'intensité des flammes, des tempéraments explosifs des différentes personnes présentes ici, un accord fut réussi à être mis en place. Le lieutenant Shinpachi se ravisa, -il n'eut certainement pas d'autre choix- et se plia à la décision de ces trois impériaux qui lui faisaient face.
Treize jours. Treize jours afin de prouver à l'empire que nos raisonnements étaient bien fondés. Treize jours de traque intensive d'un empereur disparu, laissant un empire sans personne pour s'asseoir au sommet. Treize jours pour sauver le Teikoku en ramenant Yamanaka Rei, ancien lieutenant de l'homme au chapeau et actuel gouverneur de l'empire du feu. Les premiers grains de sable du sablier commençaient à tomber, il ne fallait pas perdre plus de temps. Ryūgen avait beaucoup trop à perdre.
Ce Ozuka, allait lui aussi rejoindre le binôme d'Uzumaki et participer à cette traque. Il avait pour ordre de suivre le duo -qui devenait un trio-, il ne connaissait pas ses capacités mais il rendrait sûrement cette tâche bien plus simple.
Soufflant un bon, l'Uzumaki retrouvait son calme. Il n'avait rien à redire, le trio pouvait se mettre en route, ils avaient du chemin à parcourir.
▬ « Merci pour le délais, lieutenant. » Confia le jeune homme, sans aucun signe de rancune envers son lieutenant. « Nous reviendrons avec un empereur. Sois en sûr. » Dit-il, s'inclinant brièvement. Apposant sa paume sur son poing comme salut. Ils allaient ramener un empereur, peu importait qu'il soit, d'où il venait où ce qu'il avait fait du moment que cette personne pouvait siéger sur le trône du feu.
▬ « Vous avez raison, faisons au plus vite. » Avançant aux côtés de ses accompagnateurs, l'Uzumaki était prêt. Et il n'échouerait pas. Il avait beaucoup trop à perdre.
Accueil
