Assis sur un vieux tronc d’arbre légèrement moisi, ayant vraisemblablement été brisé par la force d’un ours ayant passé par là, Hokazuka Minoru observait l’horizon, perdu dans sa propre tête. Le soleil était en train de se lever, les premiers rayons de lumières timides allant faire briller les rivières et ruisseaux s’entrecroisant au loin, visible et appréciable à l’œil depuis le sommet de la colline boisé sur laquelle le duo homme et panda avaient pris places. Tsuki avait profité de l’occasion pour se reposer, ayant précédemment transporté son compagnon sur plusieurs kilomètres en courant. Et seuls les dieux savaient à quel point il aurait besoin de son repos.
Le bouleversement psychologique de la réunion ayant eu lieu quelques heures auparavant hantait encore l’esprit du jeune membre du Teikoku. Il avait été brisé de constater à quel point ses idéaux étaient fragiles et à quel point son chemin de vie avait été navigué dans la mauvaise direction. Son corps était peut-être musclé, mais son cerveau était faible et sa psychologie était chancelante. Il manquait d’un profond élément de réflexion et d’introspection présents chez la majorité des individus ayant lu des livres et ayant vécu leur vie auprès de leur espèce dans un milieu civilisé, ce qui n’avait pas été le cas de Minoru durant son adolescence passé à parcourir Hayashi, communiquant a peine avec les différents individus de son clan dans leurs campements. Cette période de sa vie, qu’il avait toujours vu avec tendresse et nostalgie, lui apportait maintenant une profonde mélancolie puisqu’elle faisait partie des raisons des problématiques qu’il vivait au présent.
Ses yeux étaient maintenant fixés sur l’astre solaire qui montait tranquillement vers le ciel de plus en plus bleu. Ça allait être une belle journée. L’Hokazuka aurait préféré des nuages pour mieux convenir à son humeur. Un jour ensoleillé avec une déprime aussi profonde le rendait frustré envers la nature, comme si elle avait décidé de se moquer des profonds troubles que vivait le lieutenant. Le tourbillon émotionnel qui hantait ses rêves et sa conscience l’empêchait d’apprécier la merveille solaire qui bénissait la terre de ses rayons, et cela le frustrait presque autant que l’acte de beauté sauvage.
Il se leva de son tronc, réveillant son ami d’un léger coup de pied qui fit grogner l’ursidé, qui ne se plaignit pas plus et qui s’étira longuement avec un bâillement bien sauvage, avant de se lever et de regarder Minoru avec ses grands yeux pleins d’appréhension et de craintes. La bête ninja savait très bien, de par l’odeur, la sensation et les sons provenant de son compagnon, que ce dernier était loin d’aller bien. Il était un véritable insecte qui venait d’entrer dans un cocon d’énergie qui allait fondamentalement le changer sous peu, et cela faisait peur au panda. Et si son ami devenait quelqu’un de beaucoup moins compatible? Que ferait-il alors?
« De l’autre côté de ces quelques arbres, c’est l’extérieur de l’Empire. Loin de l’autorité des Unités, loin des manigances et de la manipulation. C’est un territoire inconnu à nous deux et... libre. Là-bas, personne ne tentera de nous arrêter pour nous idées. Serait-ce mieux pour nous deux de s’y rendre? Devrions-nous quitter ce que nous avons connu durant les dernières années? »
C’était un réel questionnement. L’Hokazuka avait vu le vrai visage de l’Empire et à quel point sa poigne ensanglantée n’hésitait pas à faire cracher les organes de ses membres s’il sentait quelques problèmes que ce soit auprès de ces derniers. Sans oublier le fait qu’il avait de plus en plus l’impression d’être déconnecté de la façon de procéder de cette puissante entité politique, qui préférait agir dans l’ombre par des tours sournois que de faire face à leurs problèmes tels de réels combattants. Le dresseur pourrait-il réellement découvrir une façon de progresser mentalement et spirituellement dans un endroit aussi étroit et étouffant? Il en doutait.
Mais il lui restait une chose à faire. Il s’assit à nouveau sur le tronc, sortit des feuilles de papier traînant dans le sac de Tsuki, et se mit à écrire. Plusieurs fois la même chose. Des lettres destiné à ceux qu’il laisserait certainement derrière lui au Teikoku. Il appréciait encore les individus qu’il avait rencontré et qui ne faisaient que suivre leurs idéaux dans l’Empire du Feu… Mais il ne pouvait point y rester. Mais, le surprenant, un bruit venant des bois environnants le tira de son écriture.
J'aimais ce paysage. Lorsque j'y allais, en étant encore enfant lors de mes voyages avec Kabuto, nous nous y perdions souvent. Une espèce de forêt, assez large, mais pas bien étouffante. Les arbres y étaient assez espacés, laissant une vue sur le ciel lorsque le regard voulait s'y perdre. A vrai dire, elle n'était pas bien différente de n'importe quelle forêt, c'était plus la nostalgie qui me touchait. Dans mes habits naturels, avec ma chemise à fleur et mon masque de chat installé sur mon visage, je me baladais les mains dans les poches, me remémorant une énième fois la fabuleuse histoire que me racontait mon père adoptif.
L'histoire d'une jeune fille, qui venait rendre visite à un garçon qui logeait dans cette forêt. Toutes les vacances d'été, les deux se rencontraient de nouveau. Le garçon ne vieillissait étrangement pas, mais la fille était parfaitement soumise au fonctionnement de la vie. Une règle régissait celle de ce jeune garçon : s'il venait à toucher un être humain, il disparaîtrait à jamais. Lorsque j'étais enfant, j'avais pleuré en apprenant qu'il avait disparu dans les bras de cette dite jeune fille. Ils étaient simplement tombés amoureux, et ça paraissait si absurde.
Maintenant, j'en souris niaisement. Cette histoire me touchait particulièrement, comme s'il s'agissait de quelque chose qui me concernait vraiment. J'arrivais à me représenter la scène dans cette forêt qui m'entourait, et au fur et à mesure que j'avançais dans les herbes, j'imaginais tous les moments qu'ils avaient pu passer ensemble. Je transposais naïvement les sentiments que j'avais déjà pu éprouver pour quelqu'un dans cette histoire, dessinant pour ce garçon et pour cette fille les comportements qui les avait lié, et j'en rêvais.
Ca ne ressemblait pas beaucoup à ce que j'avais pu ressentir pour Yamiko. Je voyais ça plus gentillet, plus calme, plus respectueux. Plus quelque chose qui ressemblait à du partage, avec beaucoup de complicité et de curiosité. Mais alors que mon imaginaire se noircissait légèrement avec ces mauvais souvenirs, je fus interrompu en trébuchant sur une racine ressortissante.
Me rattrapant avec quelques pas, j'aperçus au loin une silhouette, assise sur un vieux tronc d'arbre, accompagnée d'un panda. La personne n'avait pas l'air très âgée, mais elle semblait bourrue. Son corps semblait marqué par les entraînements, mais quand je regardais son regard, il semblait marqué par le passé.
J'avais appris qu'un regard perdu était bien souvent la démonstration d'une âme perdue, et il était hors de question de la laisser errer. Je me rappelais la présence d'un petit met que je gardais dans mon sac, et qui devait m'être utile pour quand j'aurai un petit creux. Il ne fallut que peu de temps pour réaliser que quelqu'un ici en avait bien plus besoin que moi.
Je m'approchai de lui, soulevant mon masque dans ma marche pour le laisser poser sur ma tête. Un petit sourire se dessinant sur le bout des lèvres, qui se voulait tout à fait bienveillant, je m'arrêtai à quelques mètres du garçon et de son animal. Honnêtement, je me demandais s'il n'y avait pas moyen qu'ils soient sauvages.
-"Vous êtes perdus ?", lui demandais-je avec le même sourire.
Le regard, les cheveux, la posture. Tout disait qu'ils étaient perdus, mais il m'était impossible de savoir à quel point.
Encore une patrouille, Ryūgen enchaînait les travaux, mais bon. Il faisait ce qu'il aimait, depuis qu'il était membre de l'unité territoriale, Ryūgen est près du peuple et peut leur apporter son soutien comme il l'avait toujours voulu. Mais bon, aujourd'hui, il n'aura pas l'occasion de le faire puisqu'il avait été envoyé pour patrouiller sur les terres du feu.
L'Empire du feu était grand, et son territoire était vaste. Mais il se devait de le parcourir de fond en comble jusqu'à avoir atteint son objectif. Cela faisait aujourd'hui pas mal de temps que l'Uzumaki était devenu un soldat, alors avec le temps, les patrouilles régulières, il avait finit par connaître les petits chemins, les coins tranquilles où on pouvait se poser, observer la grandeur du Teikoku.
C'est donc après un long moment fastidieux, de recherche, que Ryūgen se décida à s'octroyer une petite pause, assez loin des autres membres de la territoriale. Et puis, il y avait quelques endroits où il avait voulu aller et qu'il n'avait jamais pu. Et c'est comme ça, qu'il surprit deux personnes, apparemment perdu, au vu de la tournure de la discussion.
Et comme écouter aux portes était pas bien vu, et que l'Uzumaki était un enfant bien élever, il s'annonça.
▬ « Vous avez besoin d'aide ? Je connais bien le coin. »
Il était toujours prêt à aider les gens dans le besoin, qu'il était gentil, ce Ryūgen.
Perdu? Le jeune homme avec les yeux fixé sur son petit pinceau détrempé d’une vieille encre ayant passé beaucoup trop de temps dans son pot et sur les parchemins sur lesquels il avait écrit pendant de longues minutes ce que portait son cœur trouvait que c’était un terme approprié pour le désigne, bien qu’il était sûr que son interlocuteur y voyait un tout autre sens. Heureusement, l’homme qui venait de relever son masque ne l’avait apparemment jamais rencontré, puisqu’il ne l’avait pas reconnu, même avec Tsuki à ses côtés, ce qui était un bon signe. Il pouvait passer incognito malgré son grade.
Bien que son corps et esprit sachent très bien ou le dresseur de panda se trouvait physiquement, l’âme de l’Hokazuka était perdu. C’était un mot approprié pour décrire la détresse et l’incompréhension de l’existence qui avait pris le contrôle des différentes parties du cerveau du ninja. Ou se rendrait-il donc maintenant? Que voulait-il réellement faire maintenant qu’il avait décidé de ne plus se fixer dans la structure de progression impérial? Le monde s’ouvrait a lui, mais ce dernier était gigantesque et Minoru n’avait aucune idée de vers ou il souhaitait mettre les pieds en premiers dans le bordel qu’était le Yuukan.
« Perdu? Ouais, on peut dire ça. Je viens de me rendre compte que je n’ai aucune idée de vers ou je vais. »
Il tendit sa main vers l’horizon, la passant par-dessus les rayons du soleil levant, les reliefs de collines et boisés peuplant les terres en bas du monticule sur lequel il se trouvait, balayant le lointain de son bras.
« J’ai l’impression qu’il y a une infinité de choses qui seraient importantes pour moi de voir, et aucune façon de distinguer le choix idéal. Mon esprit est embrumé comme on décrit la mer de l’est. »
Il n’essayait point d’être poétique, c’était exactement ce qu’il pensait de la situation. Se confier à un inconnu qui avait la capacité vocal de lui répondre tel un humain lui faisait du bien et puisqu’il n’était qu’un inconnu pour le renard, il pouvait en profiter pour vider son cœur. Mais avant qu’il puisse continuer de parler, un autre homme, possédant d’impressionnantes cicatrices sur les parties de son corps qui n’était pas caché par des vêtements, arriva sur la scène, assumant que Minoru et le Renard étaient tous deux perdus.
« Je ne connais pas ce renard, mais je ne crois pas qu’il est perdu. Je suis le seul ici qui a l’esprit embrumé par l’horizon ensoleillé. »
Autant dire que la dépression donnait à la langue de l’Hokazuka un tour intéressant avec ses paroles, lui faisant dire des choses tout autant dépressives que belles sur un ton neutre et avec un visage qui ne laissait filtrer aucune émotion aux interlocuteurs. Il n’avait aucune idée, a priori, a quoi s’attendre de la part de ses deux individus qui ne semblaient pas être des simples, a en croire leur aura de force qui se dégageait d’eux. Il était simplement impératif qu’il ne semble pas être un déserteur.
J'écoutai calmement ce que disait l'inconnu aux cheveux rouges. D'une voix tout à fait impassible et presque monotone, il racontait ce qui lui passait par l'esprit, comme une machine. Bon la machine était un peu particulière, vu qu'elle racontait ce qui lui pesait sur le coeur, mais tout semblait très mécanique, sans détour. C'était comme s'il avait ruminé ses sentiments tout seul, sans avoir pu en parler avec qui que ce soit, et qu'il n'arrivait pas à trouver la réponse. C'était une situation qui me plaisait, même si elle était désagréable pour celui qui la vivait, parce que j'aimais être utile.
-"La vie n'a de sens que ce que chacun lui donne, mh.", commençais-je avec le regard qui partait au ciel, comme s'il m'aidait à trouver une réponse."Je suppose que ce que tu dois faire, c'est que ce qui te plais de faire, tu ne penses pas ?"
En vérité, même si elle paraissait magique, ma phrase ne calculait pas tout ce qu'il avait traversé. Pourtant, il n'y avait pas quarante solutions à tous les problèmes, il fallait très souvent oublier et suivre son instinct, suivre ce pour quoi nous étions fait. J'aurai apprécié connaître sa situation pour pouvoir l'aider à faire un choix, après tout, peut-être avait-il besoin de quelqu'un pour lui montrer la marche à suivre. Je repris ainsi avec toute la bonne intention du monde, sans chercher à lui manquer de respect.
-"J'aime bien l'idée de raconter ses soucis à quelqu'un de neutre, comme il n'est pas influencé par quoi que ce soit. Si ça t'intéresse, tu peux m'en dire plus, j'aimerai bien pouvoir t'aider à faire ton choix idéal."
Je fus coupé par l'arrivée d'un garçon à une allure qui me surprenait assez. De manière assez innocente, je voyais les gens aux cheveux blancs comme des personnes "pures", avec un aspect physique très basique. Mais lui était marqué par de profondes cicatrices, qui nuançait énormément cette pureté. A l'aspect, il m'était compliqué de le trouver de confiance, mais peut-être me trompais-je ? Avec une voix tout à fait normale et un regard absolument pas marqué par la surprise, je me tournai vers lui.
-"Je n'ai pas besoin d'aide. On venait justement de se rencontrer pour cette raison."
Remarquant qu'il y avait une certaine distance entre nous, je me permis de prendre les devants de cette discussion.
-"Sendai Yahiko, enchanté. Vous êtes tous les deux des soldats du Teikoku ?"
Une question innocente qui lançait un premier pavé dans la mare. Mais comme ils n'avaient aucun signe distinctif et que nous étions toujours dans le pays du feu, je me permettais de tenter un rapprochement.
▬ « Uzumaki Ryūgen. Je suis un membre du Teikoku, oui. Soldat de la territoriale pour être plus précis. » Il leva les yeux, il regarda le ciel et l'horizon avant de reposer son regard sur les personnes présentes ici. « J'étais en patrouille mais je viens de faire une pause. » Il souria. « J'adore me reposer dans des coins aussi beau que celui-ci. »
Il se rapprocha alors du panda, qui semblait être extrêmement proche d'une des deux personnes présentes ici, le plus petit. Levant sa main, L'Uzumaki avait l'intention de caresser la tête de l'animal avant de s'arrêter soudainement. « Je peux ? » Par simple précaution, il ne voulait pas se faire mordre ou attaquer marin panda sauvage qui n'aimait pas les caresses. En écoutant la discussion qui était en cours, il comprit que cette même personne semblait désorienté, et avait éventuellement besoin d'aide.
L'autre personne présente, qui possédait des cheveux d'une blancheur égalable celle de la chevelure de Ryūgen se dévoua. Il avait l'intention d'aider ce jeune garçon. Il semblait gentil et sans prise de tête, finalement, ces deux hommes n'avaient pas que leurs cheveux comme point commun.
▬ « Il a raison, se livrer sans prise de tête ça fait du bien. » Avoue-t-il, par connaissance. « De toutes ces choses importantes que tu devrais voir, pourquoi ne peux-tu qu'en choisir qu'une seule ? » Il n'était pas obligé d'être binaire…
Sendai Yahiko et lui-même feront en sorte qu'il fasse le bon choix à la fin de la discussion. Et puis c'était dans les confidences que naissaient les plus grandes amitiés. Était-ce le début d'une grande et belle amitié ?
Ce qui lui plaisait? Qu’est-ce qui apportait du plaisir au jeune Hokazuka, exactement? La recherche de la puissance? L’entraînement? La bonne nourriture? Tout ça était vague et extrêmement peu profond. C’était des motivations dignes d’un individu n’ayant pas fini de grandir, ce que Minoru avait été quand il avait arrogamment déclaré vouloir rechercher l’ultime puissance. Comme les gens de son âge, le lieutenant avait un cerveau grandissant et se développant a un rythme fou et les chocs infligés à son mental étaient maintenant suffisamment pour lui faire questionner la nature même de ce qui lui plaisait, ce qui était assez inquiétant puisque c’était le niveau basique du caractère d’un individu.
« De faire ce qui me plaît… Ça serait plus simple si je savais ce qui me plaît réellement. »
Des mots simples, exprimant le résultat de ses pensées au sujet, voulant garder le dialogue vivant et lui permettre de mieux comprendre ce à travers quoi il était en train de passer. Il comprenait de mieux en mieux que cette discussion pourrait lui apporter quelque chose de réellement important et d’utile, l’aidant possiblement à rétablir sa psyché qui avait été, en quelques mots, claqué au sol par les événements. Celui qui se présenta par la suite comme Yahiko exprima son appréciation de la situation, indiquant qu’il croyait sincèrement que se confier comme Minoru le faisait a un parti neutre lui permettrait de réellement obtenir des réponses non-biaisés au sujet de son existence. L’Hokazuka appréciait bien la volonté du renard de l’aider malgré le fait qu’ils étaient de parfaits inconnus. Il pouvait appréciait la valeur de l’autre et estimer que c’était une bonne personne, espérant que sa naïveté passé ne voile pas son jugement.
Il hocha la tête et risqua un petit sourire au Sendai, lui indiquant qu’il était d’accord avec son affirmation précédente. Il écouta ensuite ses réponses à celui qui se présenta sous le nom de Ryugen. Puis le renard posa une question qui semblait inoffensive mais qui pourrait réellement foutre au sol les plans de l’Hokazuka ; il demanda si les deux individus étaient des membres de l’armée de l’Empire du Feu. Minoru n’avait aucun choix que de mentir à ce sujet et donc sur son identité même, puisque de révéler qu’il était membre du Teikoku voudrait simplement dire que sa position serait connu de l’Empire extrêmement vite et que, potentiellement, les deux soldats devant lui tenteraient de l’arrêter, ce qu’il ne désirait pas puisqu’ils semblaient très sympathiques. Alors il mentit.
« Nan, je ne suis pas membre de l’armée impériale. Je ne suis qu’un voyageur. Vous pouvez m’appeler Hokazuka Ryosha. Ce panda a côté de moi s’appelle Natsu et je suis certain que ça ne lui dérange pas de se faire flatter si vous faites attention à ses réactions. »
D’un changement d’odeur corporelle détectable facilement par le nez de Tsuki qui avait vécu presque toute sa vie avec Minoru, l’ancien lieutenant du Teikoku fit signe a son compagnon qu’ils assumaient une autre identité pour mieux se protéger de la colère impériale, permettant au panda de jouer le jeu tout autant que son ami humain. Il savait malgré tout que son chakra était impressionnant et que si un des deux individus tentait de prendre note de son énergie interne, il saurait très vite qu’il n’était pas un civil ordinaire.
L’Uzumaki fit une observation très intéressante. Pourquoi se contenter de choisir une destination? L’Hokazuka avait tellement consacré son énergie à penser à un échappatoire unique qu’il n’avait pas considéré que rien ne l’empêchait de… tout voir. Le monde entier était ouvert à quelqu’un qui n’était pas lié par des obligations militaires ou shinobi a une structure en particulier. Alors pourquoi le dresseur n’en profiterait pas? Pourquoi ne pas parcourir le monde auquel il n’avait jamais prêté attention? Peut-être que ça lui apporterait d’intéressantes réponses à ses questionnements internes.
« T’as raison. Je n’ai aucune raison de me focaliser sur une seule destination quand le monde est ouvert à ma perception. La crainte de ce qui peut m’observer dans mon dos me faisait oublier que devant moi, le monde ne se termine jamais. »
C’était la première chose Minoru disait avec la présence d’émotions. L’espoir et une once de joie, avec un petit sourire, symbole que l’Hokazuka commençait à reprendre ses esprits. Il espérait sincèrement que les deux soldats ne tenteraient pas de découvrir sa réelle identité, puisqu’il les appréciait et ne voulait pas avoir à les combattre.
Ryûgen m'intéressait sur un point en particulier : il faisait parti d'une branche qui, du peu que j'avais entendu, m'intéressait particulièrement. J'avais eu l'occasion de me renseigner brièvement sur les quelques filières qui existaient au sein de l'Empire, et si celle qui m'intéressait le plus était aussi celle qui semblait être la plus inaccessible, j'avais plutôt décidé de me retourner vers celle qui serait la plus apte à me prendre. Un juste milieu entre l'accessible et le plaisant, et c'était exactement la filière qu'avait rejoint cet Uzumaki. Mais là n'était pas la question, lui et moi aurions largement le temps d'en discuter dans un contexte différent, tant notre priorité était le bien être de ce Ryosha.
J'appréciais de voir une bonté toute particulière portée par cet inconnu sur le nomade ainsi que sur son compagnon. Hokazuka... cela me disait vaguement quelque chose sur leurs capacités, mais il me semblait bien qu'elles reposaient en partie sur l'animal qui les accompagnait. Ce qui signifiait qu'il ne s'agissait pas que d'un simple compagnon ou animal de compagnie, non, il s'agissait bien d'une personne qui devait être très chère à ses yeux, sûrement autant qu'un meilleur ami. L'Uzumaki avait dû le comprendre bien avant moi, et prendre ses précautions était tout à fait honorable pour deux personnes au mental susceptible de flancher.
La discussion prenait une tournure intéressante, j'aimais beaucoup la psychologie et la philosophie, et je sentais que les réponses que nous apportions à ce Ryosha pouvaient le toucher d'une certaine manière. C'était d'ailleurs déjà un grand pas vers la guérison, que d'accepter de vouloir se faire aller mieux, et je ne pouvais que les encourager. Cela dit, j'étais aussi persuadé qu'il fallait traiter le mal par le mal. Je voyais un peu ça comme un cauchemar : pour être certain de ne pas le refaire, il valait mieux en parler.
-"Un voyageur qui a peur qu'on l'observe dans son dos ? Ca ressemble à de la paranoïa, mh...", commençais-je innocent, ma main entourant mon menton pour réfléchir.
Dans le point de vue où je ne savais rien, il était étrange qu'un inconnu qui n'avait rien à se reprocher ai peur qu'on le suive et qu'on lui veuille du mal, et la seule explication logique était une espèce de paranoïa maladive. Pourquoi lui voudrait-on du mal ? Etait-il moins innocent qu'on ne pouvait le penser ?
-"Tu as fait quelque chose de mal récemment ? C'est étrange d'avoir peur, lorsqu'on a rien à se reprocher."
Des questions qui avaient l'air bien justes, mais qui n'étaient absolument pas vicieuse. Je voulais profondément aider Ryosha, même si cela signifiait accepter un passé comblé de fautes qu'il fallait pardonner. Après tout, le passé était le passé, il n'était pas fait pour être ressassé.
Insouciant, la main de l'Uzumaki finit par se poser sur la tête du Panda, tapotant le crâne de l'animal avant de se concentrer sur la discussion qui était en cours. Ryūgen avait l'avais possibilité de venir en aide à une personne, alors il décida de s'y consacrer entièrement.
▬ « Enchanté Ryosha ! » Hurla le jeune homme, plein d'énergie. « Tu viens d'où, si ce n'est pas trop te demander ? » Il n'était pas obligé d'y répondre, mais lui qui avait voyagé dans de nombreux pays, il était toujours curieux de savoir d'où était natif les différentes personnes qu'il pouvait croiser sur sa route. Il fallait dire que le monde shinobi était grand, il y avait tout à voir, et explorer ces magnifiques contrées était un des objectifs de Ryūgen.
La discussion continua alors de battre son plein, l'Hokazuka semblait acquiescer, et c'était normal. Il y avait tant à faire dans le Yuukan ! Pourquoi ne se concentrer que sur une seule et même chose, quitte à perdre sa vue d'ensemble.
Sendai Yahiko lui, semblait déjà s'en être rendu compte, ses question et ses réponses étaient justes. Mais elles pouvaient paraître assez intrusive, parler de ses erreurs n'était pas une chose aisée, et ce n'était pas donner à tous de pouvoir le faire.
▬ « Si tu ne veux pas en parler, on comprendra. » Un sourire fendit le visage de Ryūgen, il était honnête et dénué de toute arrière pensée. « Mais n'oublie pas qu'on est pas là pour te juger, on veux juste te venir en aide. » Ryūgen finit par s'asseoir à côté du Panda.
▬ « Craindre quelque chose n'est pas un mal en soi, du moment que ça ne t'empêches pas de vivre et faire ce que tu veux faire. »
S’il avait fait quelque chose de mal? La liste était malheureusement très longue. Il considérait sa naïveté perméable et intense des dernières années par rapport au Teikoku et a sa propre personne quelque chose de mal, puisque c’était une des raisons pour lesquels il était dans la situation dans laquelle il s’était retrouvé. Aurait-il réellement profané de telles inepties dans la réunion s’il avait pris le temps dans le passé de considérer ce qu’il pensait spirituellement et philosophiquement sur l’existence et les actions du Teikoku? S’il ne s’était pas penché sur son ignorance telle l’enfant qu’il était encore et toujours et qu’il avait pris le temps d’étudier la faction de laquelle il faisait partie, est-ce que tout ceci serait arrivé?
Mais tout cela serait-il arrivé si l’Unité Impériale n’était pas aussi vicieuse et manipulatrice? Minoru comprenait très bien leur utilité et leurs raisons d’agir, maintenant qu’il y avait pensé, mais il désapprouvait fondamentalement avec leurs façons de convaincre et de manipuler les soldats à se rebeller pour ensuite les prendre sur le fait. Le Teikoku en tant que telle était composé de plusieurs jeunes individus comme soldats, individus qui étaient facilement manipulables, et il considérait ce genre d’intrigue comme de l’opportunisme pur et dure.
« Ma crainte n’est pas originaire d’une mauvaise action que j’ai faite, mais plutôt de ma faiblesse. J’ai blessé un individu de mon ancien groupe et disons qu’il serait préférable qu’il ne me retrouve pas. »
Techniquement, rien de tout cela n’était faux. L’Hokazuka essayait de manœuvrer pour éviter de révéler des informations trop précises sur sa personne, ce qui lui permettrait de quitter le territoire plus facilement. Mais un faux pas face à ces deux soldats et il pourrait se retrouver dans un combat dont il ne voulait définitivement pas faire partie, ce qui aurait été rare pour lui dans le passé. Mais ce jour-là, et les jours qui suivraient, il préférait éviter les conflits inutiles, ne pouvant estimer correctement la puissance de ces adversaires.
« Je viens d’Hayashi. Enfin, je suis né à Hi, comme les autres de mon clan, mais ma vie a été majoritairement passée dans la grande forêt. »
Aucune raison de mentir à ce sujet, puisqu’il était inoffensif. Tous les Hokazuka étaient dans le même panier, ayant grandi et développé leurs compétences dans le Pays de la Forêt. Il ne croyait sincèrement pas que de mentionner ce fait le mettrait dans un danger quelconque, puisque s’il s’y faisait confronter, il mentionnerait simplement que son clan en entier s’était créer de cette façon, tout simplement.
« Je ne devrais effectivement pas laisser le crainte de mes actions passés m’empêcher de vivre. Le pire qu’il puisse m’arriver, c’est que mes actions me rattrapent un jour. A ce moment-là, je m’occuperais de les régler une fois pour toute, tout simplement. »
Il se tourna ensuite vers les deux individus, dont celui qui flattait doucement son panda. Il sourit chaleureusement, démontrant une marque d’émotion sincère et profonde a ceux envers lesquels il n’avait que montré un masque d’adolescent brisé par le poids de ses erreurs qui refusait de dévoiler ses sentiments et émotions au monde par peur de se voir casser à nouveau par le monde.
« Vous m’avez réellement aidé, vous deux. Les conclusions vers lesquels vous m’avez apporté sont rassurantes pour mon être. Je vous remercie. »
J'écoutai attentivement mes deux nouveaux amis, m'intéressant sincèrement à l'histoire de ce jeune Ryosha. S'il y avait un poids qu'il fallait lui retirer des épaules, je comptais bien le faire. J'étais d'ailleurs accompagné du sympathique Ryûgen, qui avait bon coeur, et qui démontrait lui aussi une bonté sans faille envers cette inconnu. Nous apprîmes ainsi lui comme moi que le vagabond avait causé du tort à une connaissance à lui, et qu'il avait peur des représailles. C'était un comportement étrange, mais après tout, je pouvais bien comprendre qu'il était possible d'être suffisamment effrayé par quelqu'un pour vouloir le fuir.
-"C'est vraiment flippant, l'idée d'être tout le temps poursuivi par quelqu'un qui veut ta mort...", commençais-je avec un ton bizarrement neutre.
Le plus amusant dans tout ça, c'est que je n'étais même pas au courant qu'il s'agissait non pas d'une seule personne qui le souhaitait mort ou vif, mais bien d'un village entier. Je réfléchis un instant d'une manière de l'aider, mais tristement, il n'y avait rien qui pouvait le sortir de cette situation. A part probablement de le faire venir en sécurité à Kumo, mais même ça...
-"Je t'aurai bien proposé de venir à Kumo, mais je crois que c'est un peu compliqué ces temps ci..."
Je pris une moue triste, me rendant compte que le héros que je voulais être n'était même pas capable d'aider quelqu'un en danger de mort. En effet, je réalisais que dans ce climat de guerre, il était compliqué de faire entrer des inconnus dans le village, et si ses ennemis se rendaient compte qu'il vivait dedans, ça leur faciliterait la tâche pour le retrouver. Autrement dit, là où il était le plus à l'abris... c'était livré à lui-même, seul dans la nature.
-"Je suis désolé, je ne peux rien faire pour te sauver la vie... Je n'aime pas être aussi impuissant."
Et même si je voulais lui donner quelque chose, même si je voulais l'aider au niveau matériel, je n'avais rien pour lui. Quel triste sort... Je le saluai une dernière fois, un peu comme si cela sonnait comme un adieu.
-"Je suis content de t'avoir aidé, si ce n'est qu'un peu. J'espère sincèrement que tu sauras te défaire de cette situation."
Je lui adressai un dernier sourire, comprenant bien que sa dernière intervention signifiait qu'il était maintenant prêt à se remettre en route vers sa destination qui m'était inconnue, et qu'il n'avait plus besoin de Ryûgen et moi.
-"Je te souhaite une bonne continuation, à la prochaine !"
Il n'avait rien fait de mal d'après ses dires, certaines personnes avaient profiter de sa faiblesse. Il avait fait un erreur, et il semblait s'en vouloir. Cet Hokazuka Ryosha semblait être quelqu'un de véritablement sincère, mais fuir n'était pas la bonne solution, Yahiko avait raison. Se sentir traqué, menacé et en danger n'était pas une bonne chose, autant pour ses proches que pour sa propre santé mentale.
▬ « Et tu regrettes de l'avoir blessé ? Si tu as peur d'être traqué, soit plus fort que ceux qui veulent ta peau et ils arrêteront, non ? »
Encore une proposition que certains trouveront débile, mais c'est ce qu'avait vécu Ryūgen toute sa vie en tant que rescapé du clan Uzumaki. Il avait passé une grande partie de sa vie à fuir, à essayer de passer entre les mailles du filet, mais un jour… Il a décidé de devenir un homme fort, une égide pour les membres de son clan, qui avait dû subir le même sort que lui. Devenir fort pour ne plus jamais avoir à courber l'échine devant personne, ne plus jamais craindre de ne pas se réveiller le lendemain.
Il voulait que Ryosha emprunte la même voie que lui, celle qui le poussera à devenir plus fort et à progresser de jour en jour. Qu'il ne soit plus menacé par personne, et Ryūgen essayera de lui venir en aide comme il peut.
▬ « Si un jour tu reviens à Hi, ou qu'on se recroise ! J'essayerais de t'aider une nouvelle fois ! Peut-être en croisant le fer pour afin de devenir meilleur ensemble. »
Il tendait sa main vers Ryosha, un geste simple, en apparence, mais il voulait simplement dire que cet Hokazuka, et son Panda Natsu pouvaient désormais compter sur l'Uzumaki. Et il espérait également que ce soit réciproque. Après tout, peut-être qu'un jour lui aussi aurait besoin d'aide et serait désorienté.
Enfin soit, ils n'en resteront pas là…
C'est en voyant Yahiko partir qu'il se rendit compte du temps qu'il avait passé à discuter ici, il était censé être en patrouille ! Mince…
▬ « YAHIKO ! Je rentre avec toi ! » Dit-il en se précipitant rapidement vers le Sendai avant de se retourner. Il caressa une dernière fois le Panda. « J'espère qu'il ne t'arriver à rien, ce fut un moment bref, mais sympa. Au revoir Ryosha. » Il sourit. « J'espère qu'on se recroisera. »
Ryūgen était sincère, il pensait avoir trouver ici un allié, un ami. Sans se douter une seule seconde de qui il pouvait réellement être.
Kumo n’était définitivement pas une bonne destination, sir masque de renard. Non seulement les habitants qui y étaient présents avaient une chance sur deux d’être des fervents opposants au Teikoku, l’Hokazuka avait des gens là-bas qui connaissaient son visage et qui n’hésiteraient pas à le poignarder dans son sommeil, bien qu’il avait déjà décidé d’abandonné son appartenance à l’Empire du feu. Il comprenait, après les événements de la nuit précédente, que la rancœur des victimes de complots et d’invasions étrangères ne pouvait pas simplement être dissipée par des démonstrations musclés et des bonnes intentions. Il en fallait plus.
Minoru fut touché par le sentiment visible d’impuissance des deux soldats. Cela lui donnait un certain espoir que le Teikoku avait encore le potentiel d’obtenir des officiers qui avaient à cœur le bien être des gens, comme celle qu’il considérait comme sa sœur. Le fait qu’ils avaient un certain malaise et une tristesse du fait qu’ils ne pouvaient pas aider l’Hokazuka de par leurs positions fit sourire le dresseur chaleureusement, leur démontrant sans un mot qu’il ne leur en voulait pas et qu’il comprenait. Ils n’étaient qu’une partie de la grande machine impériale et leur progression n’avait que commencé. Ils ne pouvaient point tout abandonné pour aider un inconnu sans encourir de potentielles conséquences hiérarchiques.
Être plus fort fut la proposition de Ryugen. Cela fit un peu rire Minoru, qui eut l’impression de s’entendre parler en écho direct. Il y a quelques jours, il aurait été convaincu de l’exactitude de ce conseil et y aurait adhéré à cent pour cent, s’entraînant au maximum pour pouvoir affronter les potentiels ennemis qu’on lui enverrait. Il se serait dit que les muscles, la puissance et le chakra sont les seuls outils dont il avait besoin pour se sortir de tout problème. De se faire proposer aussi candidement cela lui faisait comprendre à quel point sa philosophie et son mental étaient fragiles. Cela ne pouvait plus durer.
« Merci d’avoir été là pour moi, un inconnu, en cette situation étrange. J’apprécie beaucoup le support que vous m’avez apporté et j’espère pouvoir vous revoir un jour. »
Ceci était un mensonge, encore une fois. Il n’avait aucune envie de revoir les visages de soldats du Teikoku, sachant très bien que dans quelques heures un avis de recherche serait lancé vers lui, sa tête tombant a prix pour les soldats impériaux avides de monter en grade en rapportant le scalp de l’Hokazuka. Alors non, il n’avait aucune envie de revoir l’uniforme impériale tôt ou tard, puisque des effusions de sang arriveraient sans aucun doute par la suite. Et il avait perdu le goût d’en faire couler.
Après avoir dit au revoir aux deux soldats, il ramasse son sac et ses papiers, et se lança du haut de la colline d’un agile bond vers le bas, vers la frontière vers les territoires insignifiants du nord. Une fois qu’il aurait traversé, il n’y aurait pas de chemin de retour d’ouvert pour lui. La seule direction qui lui serait possible allait être vers l’avant, vers la découverte de son être. Et il savait très bien à quel endroit il pourrait faire cela correctement.
Ame No Kuni. Terre de la pluie. Il y avait déjà accompli une mission de rang A dans le passé et avait entendu parler des diverses organisations terroristes et royalistes qui y résidaient, protégeant des criminels Shinobis en leur sein. C’était une opportunité en or pour lui de se faufiler dans ces groupuscules pour augmenter ses chances de survie face aux troupes d’Hi No Kuni, et ce qu’il allait faire. Il traversa la frontière.
Franchissant l’horizon éclairé par les rayons incandescents du soleil, un horizon enflammé.