fightô !

Il n’y avait pas beaucoup d’endroits à Kirigakure no Satô où Kyûseishu ne se sentait pas à sa place mais le Dojo des Sabreurs en faisait partie intégrante. En tant que partisan du Taijutsu, le garçon s’imaginait une compétition féroce entre deux écoles ; le Corps et son Prolongement.

En tant que fier représentant du domaine opposé il n’avait donc dans sa vision des choses aucune raison et aucun droit d’être ici. Malgré exceptions il s’était donc tenu à son raisonnement mais aujourd’hui était l’une d’elles. La Balance avait besoin d’entraînement et il ne le trouverait que dans les lieux dédiés à celui-ci. S’étant grillé pour les jours à venir au Complexe Shinobi après une altercation avec un professeur exhubérant qui ne pouvait concevoir que quelqu’un sans chakra ait obtenu un bandeau.

Se sachant en danger d’un rival d’une école différente de la sienne il s’isola sur les petits terrains d’entraînement jonchant les pourtours du Dojo principal et se mit à frapper avec des convictions retrouvés en ôtant son kimono contre l’adversaire fictif fait de bois et de chiffons. La force de Kyûsei était conséquente mais il manquait grandement de technique alors le bougre s’efforça de respecter les katas qu’il avait pu observer dans le livre emprunté à la bibliothèque. Rien de très élaboré mais un début.

Au loin une demoiselle semblait aussi s’affairer dans le même domaine que lui, ce qui écarquilla ses yeux de surprise tandis qu’il attrapait le haut de sa tenue -semblable à celle portée par les étudiants nippons de nos jours- posée alors sur le sol pour faciliter ses mouvements.

Ralentissant sa marche aux abords du terrain occupé, il resta quelques secondes là à ne rien faire d’autre qu’observer puis se décida. L’air enjoué et affable, son ton se voulu comme ce qu’il présentait à autrui.

« Ohayô ! J’ai pas pu m’empêcher de regarder, j’me disais que tu pourrais… Peut-être m’aider ? » Pas complètement sûr de lui, ses yeux tombèrent alors sur le fourreau d’un sabre. L’image d’une découpe nette et sèche de sa nuque ne l’enchantait vraiment pas mais il se dit qu’avec un peu de chance, la demoiselle pourrait lui enseigner quelques trucs. Après tout, celui qu’on surnommait “Zéro” avait encore beaucoup à apprendre.

Il se mit à réfléchir à toute vitesse à quel genre d'aide il faisait allusion. L'apprentissage de techniques corps à corps avancées ? La maîtrise de son chakra ? Après tout, dépourvu de don héréditaire il n'avait pas grand chose de plus à affûter. Ses sens ? Son enveloppe ? Il paraissait étrangement calme, pour une fois.