naïveté

• Pas un endroit pour moi. Pas un endroit pour moi. Pas un endroit pour moi.. Et pourquoi pas ? Sous prétexte que je suis pas né Yuki alors on me refuse l’accès hein. C’est incohérent, je suis un membre de l’armée maintenant, c’est mon rôle de tout savoir, tout connaître de mon pays.. Comment je suis censé protéger Kirigakure no Satô si je ne peux pas analyser nos ennemis ? Pas un endroit pour moi, kusooo ! J’t’en donnerais des endroits pour moi. •

Le garçon tournait sur lui-même les mains dans le dos depuis si longtemps que la terre avait commencé à se creuser sous ses pieds, ses pensées amères se bousculant. À vrai dire il avait tourné le problème dans tous les sens possibles et imaginables ; c’était trop bien gardé avec trop peu d’entrées pour s’y glisser comme il avait l’habitude de le faire dans certaines basses-cours par exemple. Et en prime, les gardiens ne semblaient vraiment pas aimable, le type à vous glacer le sang d’un regard. Il se demanda quel était le quotidien de ces tortionnaires. Dormaient-ils avec des chaines près d’eux en cas de soudaines envies ?

Trêve d’idioties, il se devait de percer à jour le secret de la prison de Kiri réputée inviolable. Si il pouvait la pénétrer alors peut-être deviendrait-il l’expert personnel de la sécurité de son impériale éminence. Tourner en rond ne l’aiderait pas alors il commença à avancer le col relevé afin de passer en mode “discrétion” et ses pas le menèrent bientôt à l’entrée d’un pâté de maison des plus luxueux, les résidences agglomérées du clan Yuki. Et encore une fois alors qu’il passait les portes, un ninja sortit de nul part -en bon ninja.

• DEUX FOIS, ils m’ont recalés DEUX FOIS. Aurais-je un passif que j’ignore avec le clan Yuki… Toutefois c’est logique, j’aurais pas envie qu’un étranger vienne en pleine nuit là où j’habite. D’ailleurs, j’ai bien fermé la porte ? Et mes clés ? • Tout en pensant, il commença à tâtonner ses poches et fut bienheureux d’y sentir le relief de son passe pour dormir autrement qu’à la belle étoile. Il se faisait tard, mais la vaillance n’attendait pas que le jour se lève !

Au loin sa vue perçante lui permit de deceler une silhouette longiligne, féminine qui avançait dans les alentours. Peut-être pouvait-elle l’aider ? Il espéra qu’elle s’approche assez pour qu’il puisse engager le dialogue.

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Ses yeux ne l’avaient pas trompé et après quelques dizaines de seconde, une jeune demoiselle qui semblait sa cadette finit par arriver à ses côtés. À en croire la direction qu’elle prenait, c’était une des leurs. Un cadeau inespéré des cieux ! Prenant son courage à deux mains il alpagua verbalement la présumée membre des manieurs de Hyôton.

« Konbanwa ! Vous faites parti du clan Yuki ? » Il s’interrompit un instant et passa sa main dans ses cheveux blonds sans en détacher l’élastique qui les maintenait. « J-J’aurais bien besoin d’un peu d’aide, vous croyez que vous avez un temps à m’accorder ? » Il lui adressa un sourire et la jaugea rapidement de la tête aux pieds. Une petite femme, plus petite que lui, aux cheveux châtains et au visage fin vêtue d’un kimono.

Était-elle une shinobi ? Ses bentôs à la main qu’il pouvait sentir d’ici, elle ne présageait pas d’un niveau de dangerosité ou de maniement du chakra élevé mais il avait bien vite appris que ce n’était pas les plus effrayants qu’il fallait redouter. Du moins il ne la sous-estima donc pas et resta là planté dans son uniforme noir.

• Sois poli et agréable, surtout ne passe pas pour dégénéré et ne lui fait pas peur, baka. •

« Super stylé votre baraque ! Moi j’habite dans le centre-ville. » Il eut l’air quelque peu gêné. Après tout ce n’était pas dans ses habitudes d’attendre des jeunes filles à la porte de chez elle.

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Elle ne sembla pas choquée ou dérangée ce qui provoqua un relâchement de ses muscles tout tendu dans l’attente de sa réponse ainsi qu’un petit soupir de soulagement suivi peu après d’un sourire à ses dires. La vérité allait l’aider et peu habitué à mentir il décida qu’il était mieux pour lui de cracher le morceau dans son entièreté. Il ne voulait pas de l’aide de quelqu’un qui se forcerait, même si à y réfléchir pourquoi quelqu’un le ferait ?

« Alors voilà. » Il prit une grande inspiration et gonfla quelque peu le torse. « Je sais que votre clan se préoccupe des gêoles et de leur administration. C’est le seul endroit de la ville que je connais pas du tout et j’espérais pouvoir avoir une audience afin de les visiter et d’en apprendre plus. » Il frotta son menton imberbe de son index. « Je n’ai pas l’ambition de rêlacher ou de rencontre quiconque. Je sais juste qu’en cas d’évasion ou quoi, bah c’est mieux de savoir à quoi s’attendre. »

Son sérieux transpirait de ses pores. « J’en oublie de me présenter. Je me nomme Kyûsei, genin de la Brume. » Il s’inclina rapidement pour essayer d’effacer son manque de respect puis continua d’observer la demoiselle, droit dans les yeux.

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Oh il y avait bien pensé, à ne pas déranger. Mais sa curiosité était assez grande pour équivaloir en taille avec Sanbi alors forcément, il était là devant le domaine Yuki, à mendier une aide qu’elle ne pouvait visiblement pas lui apporter. Reconnaissant ses torts dans les propos d’Akira, il baissa une seconde la tête et prit un air interrogatif quant à la marche à suivre pour la suite.

« Justement, si jamais ils ont besoin d’aide pour reconstruire… D’une pierre deux coups ! » Une étincelle brilla dans ses iris. Quelle idée toute trouvée ! Les dommages devaient bien être réparés et les décombres déblayés !

« Ca impliquerait d’attendre et la patience n’est pas vraiment mon fort.. » Au moins était-il honnête, autant envers elle qu’envers lui-même. Mais les solutions ne se validaient pas toute seule et les membres du clan au Hyôton était peut-être assez nombreux ? Tellement de paramètres qu’il ignorait.

« Enchanté Akira. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps on dirait. » L’air un peu penaud, il fit une moue déçue et commença doucement à se mettre en branle pour retourner aux confins du quartier où il vivait, l’esprit en proie à de multiples plans divers et variés pour forcer la main aux geôliers. À quoi ça pouvait bien ressembler, cet endroit ! Il faudrait plus qu’un clan centenaire pour l’arrêter.

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Sans demander son dû ou se montrer insistant ou impoli, chose qui pouvait arriver le connaissant, il avança donc vers le coeur du village les mains dans les poches et le dos passablement voûté par le poids de son échec. Il retrouva un fin sourire aux derniers mots de la Yuki, auxquels il répondit en levant sa propre main en l’air, avec une voix plus enjouée que triste.

« Bonne soirée et encore merci ! » Tournant rapidement son cou pour lui signifier sa sympathie d’un sourire franc, il continua peu après sa route en revenant bredouille, l’esprit occupé au comment de tout cela. Devait-il demander une mission auprès du bureau pourvu à cet effet en spécifiant le domaine ? S’infiltrer silencieux comme une ombre et en subir les possibles conséquences ? Se trouver un partenaire Yuki aussi malicieux que lui ?

Autant de questions qui restèrent sans réponse sur sa route vers son chez-soi auquel il arriva sans encombres à la faveur du soleil couchant. Les marches montées deux par deux jusqu’à sa porte, il se laissa tomber sur le lit vétuste les mains derrière la tête, ses yeux braqués sur les traces du plafond qu’il connaissait par coeur.

Bizarrement il n’avait pas faim. D’une main il attrapa un vieux livre relié et commença à se relire avant d’attraper une plume et de se redresser afin de la tremper dans l’encrier. Doucement, délicatement, il plia puis coupa une des pages et se mit à graver des kanjis. Ceci fait, il plia en deux le papyrus et le glissa dans une enveloppe puis resta là à admirer le courrier avant de le déposer dans un tiroir adjacent. Au fond de ce dernier, une vingtaine d’autres attendaient d’être envoyées.