La jeune ambrée ne put qu’esquisser un sourire ainsi qu’un rougissement maladroit lorsqu’elle vit la mine déçue de la personne étant venue lui apporter le parchemin de mission chez elle. Effectivement, la dernière rencontre de ces deux personnes avait été plus.. enfin moins… habillée. Ne prenant pas attention à ce qu’elle portait, Moe était partie ouvrir la porte dans une tenue pas extrêmement chaude allait-on dire, ce qui avait eut pour résultat de faire passer une très agréable journée au messager qui apportait les parchemins de mission sur ordre du conseil. Étouffant un léger rire moqueur, la céphalopode remerciait l’homme d’un mouvement de la main avant de se saisir du parchemin en refermant la porte derrière lui. Etrange personnage, mais assez hilarant cependant. Le pauvre bougre devait s’attendre à un spectacle un peu plus exquis, et il n’avait été reçu que d’un simple sourire et un remerciement moqueur.

Ayant déjà ouvert le rouleau, Moe espérait que cette mission qui allait lui être confiée serait de nouveau en compagnie de son homologue Yasei. Il fallait dire que la dernière avait été plus que mouvementée, mais ils s’en étaient bien sortis tous les deux tout compte fait. Cependant, ce ne serait pas le cas pour cette fois. Non loin d’être déçue, Moe commençait à lire les caractères : le fossoyeur de Kiri avait reçu des plaintes provenant de familles de personnes décédées et enterrées, car : « des fémurs ont disparus ? » Criait alors d’étonnement la femme aux yeux orangés. Comment quelqu’un pouvait-il voler ainsi les membres de squelette reposant déjà sous terre ? Quelle infamie ! La mort n’était pas quelque chose vraiment éloignée de notre héroïne car elle avait déjà eut le privilège ou l’horreur de voir plusieurs personnes mourir sous ses yeux, dont une qu’elle ne risquait pas d’oublier, qui lui était chère. Mais pour revenir au sujet principal, elle se demandait bien quelle pouvait être la cause de ces vols de fémurs. Ne serait-ce pas là une harde de chiens errants en quête de nourriture qui avaient trouvés bon de déterrer des cadavres ? Une multitude d’hypothèses toutes aussi idiotes les unes que les autres vinrent dans l’esprit de la Yasei, mais elle les balayait en un instant, prenant ses affaires et quittant le domicile.

Moe portait cette fois-ci une tunique bleue, ses cheveux étaient attachés en longue tresse qui descendait jusqu’à la moitié de son dos. Sa chevelure blanche, sa robe bleue et ses yeux de feu faisaient tous nuances les uns aux autres. Elle se dirigeait à grandes enjambées en direction du cimetière, là où ils avaient rendez-vous avec un dénommé Shizan, un autre genin. Elle ne le connaissait pas le moins du monde, mais elle allait apprendre à le connaître, cela ferait une connaissance de plus dans son répertoire très peu fourni. A cette idée, un sourire esquissa ses lèvres roses alors qu’elle arrivait, quelques minutes plus tard, sur le lieu du rendez-vous. Un homme se trouvait déjà là et semblait quelque peu énervé : il faisait les cents pas, avait un air renfrogné, semblait râler dans sa barbe à voix basse. Il avait la peau blanche et un habit entièrement noir. Etait-ce le fossoyeur en question ? Dans tous les cas, elle ne savait même pas à quoi ressemblait Shizan, donc même si l’homme devant elle ne semblait pas d’une humeur à partager quoi que ce soit, l’Ambrée n’avait pas le choix que de lui poser la question.

Approchant à pas de loup, elle ne désirait pas énerver plus encore l’homme en face d’elle qui semblait déjà bien contrarié. « Bonjour Monsieur, je me nomme Moe. J’ai rendez-vous ici avec un certain Shizan, savez-vous quelque chose à ce sujet ? » Elle marquait une courte pause en affichant un sourire radieux. Elle espérait bien redonner un peu de gaité à cet homme même si elle ignorait les maux qui le tourmentaient. D’après son frère Fû, Moe avait le don de redonner un peu de lumière à ceux qui vivent dans l’obscurité. Moe n’avait jamais réellement compris cette phrase, même si elle en saisissait le sens. Voyons si cet homme dans l’obscurité de la colère allait être sauvé par les flammes de lumière de notre très chère céphalopode.

L’homme vêtu de noir eut une réaction des plus inattendues en voyant notre jeune héroïne. Celui-ci ressentant visiblement une colère inconnue lui faisant réaliser les cents pas avec un air renfrogné et les sourcils froncés, venait de s’illuminer à la vue du céphalopode. L’homme s’inclinait respectueusement tout en soulevant son chapeau haut de forme en se présentant à notre protagoniste principale à la peau blanche. Il s’appelait effectivement Shizan, c’était bien l’homme recherché. Cependant il précisait alors que personne ne l’appelait plus comme ça, ou du moins, que cela faisait un moment que personne n’avait utilisé directement son prénom pour le nommer. Etrange, pourtant c’était bien le nom qui était indiqué sur le parchemin de mission. A la place, celui-ci se faisait appeler le fossoyeur. Quel étrange surnom, mais son apparence le laissait entendre effectivement. Il était totalement vêtu noir, avec la même peau blanche éclatante que Moe. Les deux avaient les cheveux d’une blancheur éblouissante rappelant l’épais manteau blanc de la terre en hiver, lorsque des flocons nourrissaient la fraicheur de l’air. Les manières de ce fossoyeur étaient exemplaires et il fallait avouer que cela changeait des remarques désobligeantes et maladroites de Zoku, son compère raton laveur du clan Yasei. Une légère teinte rouge vint parsemer ses joues avant que celle-ci n’incline un peu la tête en signe d’affirmation et de réciprocité quant à l’enchantement que c’était de se rencontrer.

« Enchantée également. Je ne souhaitais pas vous mettre mal à l’aise avec ce nom. C’est ce qui est marqué sur le parchemin de mission, mais je vous appellerai comme bon vous semble Monsieur le Fossoyeur. » Finit-elle avant de redresser la tête, adressant à l’homme en noir un sourire des plus lumineux.

Retournant alors dans sa cabane qui semblait être sa demeure, Moe attendit patiemment. Quelques secondes plus tard, le Fossoyeur ressorti avec une sorte de pelle qu’il rangeait rapidement dans son dos avant de demander à Moe de le suivre, qu’il allait lui montrer ce qui s’était passé et où les cadavres. Sans attendre, et après un simple signe affirmatif de la tête, l’octopus se mit à suivre son compagnon de mission en direction des tombes souillées et dépouillées du fémur de leur occupant. Le temps de la marche, Shizan posait alors une question qui prit une tournure assez étrange en direction de son homologue de mission. Pourquoi le conseil avait-il choisit de mettre Moe sur une mission de ce type, car elle était « une jeune femme lumineuse » et qu’elle telle femme ne devrait pas s’occuper de ce genre de tâche. L’homme était drôle, un sourire léger s’affichait sur les lèvres charnues de Moe avant qu’elle ne finisse pas répondre. Cependant, elle ne savait pas si sa question était réelle, si c’était une ruse pour se rapprocher de la jeune femme. Cela ne lui déplaisait cependant pas, elle n’avait jamais réellement été dans ce genre de situation, et par conséquent, elle ne savait pas vraiment comment y réagir.

« Je l’ignore. Peut-être était-je la seule de disponible. Après vous savez, il faut savoir se salir les mains. Comme dit le proverbe : Si tu fais seulement ce qui est simple, ta vie sera difficile. Si tu fais ce qui est difficile, ta vie sera simple. »

Visiblement, l’énervement de l’homme avait totalement disparu. Finalement, ce don que semblait avait Moe dont parlait sans cesse son frère était peut-être une réalité. Le céphalopode blanc utilisait sa main droite pour mettre sa chevelure blanche derrière son oreille alors qu’ils arrivaient tous les deux sur l’endroit où les premières tombes avaient étés souillés. Observant alors la scène, Moe retrouvait tout son sérieux. Attrapant un senbon qu’elle mit entre ses dents, elle fit un chignon de tous ses cheveux avant de placer le senbon en plein milieu pour maintenir correctement sa coiffure. Une fois débarrassé de celle-ci, Moe pouvait donc entièrement et pleinement se concentrer sur l’objectif de la mission. La première étape serait de trouver des indices sur les lieux du crime afin de comprendre pourquoi, quand, et avec de la chance, qui.

« Nous pouvons d’or et déjà supprimer la piste animal. Les trous ont été creusés avec des pelles et il y a de nombreuses traces de pas autour des tombes. Si j’arrive à compter, treize tombes ont été souillées. Moe se dirigeait alors avec attention vers une tombe, retirée par rapport aux autres, bien plus grand et avec à l’intérieur, un nombre d’ossements bien plus important que les autres tombes. Finalement, sans réellement demander l’autorisation, avec juste un regard au fossoyeur, Moe sautait dans la grande tombe ouverte, regardant attentivement les moindres détails. C’est une fausse commune pour les animaux. Il y a plein d’os d’espèces différentes. A part celle-ci, douze tombes ont été ouvertes, donc douze fémurs ont disparus. Ici difficile de voir si des ossements ont disparus. Les autres tombes humaines n’ont pas été ouvertes. Elle s’arrêtait de nouveau, sortant de la tombe d’un bond avant de rejoindre le fossoyeur pour reprendre avec une question. Pourquoi douze ? Quelqu’un aurait surpris ces personnes donc ils auraient fuit avant d’en prendre plus ? Ou douze étaient le nombre de fémurs qu’ils voulaient ? »

Alors que notre protagoniste céphalopode était au fond du trou pour analyser tous les détails qui s’avéraient utiles à la réalisation de cette mission, le fossoyeur lui, toujours hors du trou, continuait de parler. Il était en train de donner à Moe tous les détails qui lui sautaient aux yeux. Il donnait son avis, afin de faire un partage d’observation. Tout en étant en train d’observer et de retourner délicatement des ossements à la recherche d’indices, Moe écoutait son homologue de mission de la façon la plus attentive possible. Après tout, deux cerveaux valent mieux qu’un seul. D’après le fossoyeur, les compères pouvaient être certains qu’ils cherchaient précisément douze fémurs et que la fosse aux animaux avait du être ouverte par erreur. Cependant, il assurait, car c’était son métier, que tout le monde avait connaissance de ces fausses, donc si c’était bien par erreur, il s’agissait peut-être de personnes qui n’étaient pas originaires de KiriGakure. Des gens de l’extérieur ? Des ninjas ennemis ? Des espions ? Tout était possible, même si très peu probable. Le céphalopode n’était pas forcément de cet avis. Car elle par exemple, n’était pas originaire de Kiri, elle était arrivée ici il y avait trop peu de temps et elle ignorait totalement qu’une fausse commune pour les animaux existait. Elle s’en doutait bien entendu, les gens ne devaient pas brûler le cadavre de leurs animaux, mais elle en ignorait, jusque-là, l’existence.

« Je ne suis pas certain que l’on puisse affirmer avec exactitude qu’ils ne viennent pas de Kiri. Tout le monde n’est pas forcément au courant ni de l’existence ni de l’emplacement d’une fausse commune pour les animaux. Je viens de l’extérieur de Kiri, je suis devenu kunoichi de la brume que depuis peu de temps, et moi par exemple j’ignorais tout cela. C’est donc une probabilité que nous devons garder »

Finit-elle par dire avant de sortir de son trou, tout en continuant d’écouter son compagnon vêtu de noir. Celui-ci réfléchissait sur la signification du nombre douze. Cela pouvait être le nombre d’heure sur une horloge, le nombre de mois dans l’année et par prolongement le nombre de signes astrologiques. Les signes zodiacaux n’était pas une mauvaise idée, cependant, tout cela faisait penser à une sorte de secte, du mysticisme à l’état pur. Après tout, la grande majorité des sectes existaient par de noirs dessins et par des pratiques occultes généralement interdites. La réunion de tant de fémurs ne pouvait être qu’un signe. Mais généralement dans ce genre de pratique, d’après ce qu’avait pu lire notre rat de bibliothèque, il y avait toujours un rapport avec les animaux. La fausse commune des animaux n’aurait peut-être donc pas été ouverte par hasard.

« Tout cela fait penser à une secte vous ne trouvez pas ? Dans les rites sectaires, des ossements d’animaux sont généralement utilisés. Peut-être que cette fausse n’a pas été ouverte pour rien au final. J’imagine que vous avez un recueil avec toutes les entrées, même pour les animaux non ? Il va falloir chercher.. »

Dit-elle avant de sauter une nouvelle fois dans une fausse, mais cette fois-ci, celle des animaux. Les cadavres étaient tous placés les uns avec les autres, dans une seule fausse. Mais cependant, tous étaient séparés de façon individuelle par des sortes de draps. Selon les réponses du fossoyeur, il faudrait que Moe recherche des individus manquant, ou des morceaux manquants. Après, peut-être qu’un petit tout à la bibliothèque allait s’avérer nécessaire. Moe avait lu un manuscrit il y avait peu sur les sociétés secrètes, les sectes, et les unités spéciales qui avaient toutes été démantelées les unes après les autres. Les sectes les plus radicales sacrifiaient des animaux, et des humains.. Il fallait éviter cela à tout prix.