On était pas parti immédiatement après la réunion, finalement. Heureusement pour ceux qui venaient d'arriver, après tout ils venaient de faire tout le trajet depuis Kaze. Surtout pour aller à Tsuchi, ça faisait quand même un sacré détour de passer par Jôheki. Et au final, ça faisait un bon bout de temps que nous avions quitté Kumo : on pouvait très bien attendre quelques jours de plus.

N'empêche que j'étais bien content de repartir sur les routes, surtout pour aller dans un autre pays. Le Pays du Rempart c'était chouette, mais on commençait à s'ennuyer quand même. Enfin, "je". Je commençais à m'ennuyer, j'avais envie de voir d'autres personnes. S'entraîner, c'était cool aussi, mais presque tous les jours...? Qui faisait ça, franchement ?

N'empêche que... j'avais pas le choix. Déjà pour pas me faire engueuler, mais c'était pas la seule raison. Par réflexe, je portais la main à mon oreille pour jouer avec la boucle que m'avait "gentiment" offert Anzu. Elle avait raison, si je voulais pas refaire les mêmes erreurs face au Fanatique, je devais m'endurcir, mais je devais surtout diversifier ma palette de techniques. J'avais énormément réfléchi à ce combat, imaginé toutes les combinaisons possibles que j'aurais pu faire. Et si j'avais fait ça ? Et si je n'avais pas fait ça ? Et irrémédiablement, j'en arrivais à la même conclusion : la faiblesse de cet enfoiré, c'était les attaques à distance. La seule de mes attaques qui avaient touché, c'était une à distance. C'était aussi pour cette raison que Kyohei était le seul à avoir tenu face à lui : c'était le seul à ne pas l'avoir attaqué au corps à corps.

Je devais trouver des attaques puissantes mais aussi à distance ; il était temps de repenser mon style de combat. Je me servais de mon affinité pour me défendre exclusivement, misant toute la force de frappe sur ma pratique du Taijutsu. C'était le contraire que je devais faire. Il y avait sûrement quelque chose à faire avec ces rochers, je devais juste trouver quoi.

C'est sur ces réflexions et essais peu fructueux que Midori vint à ma rencontre.

« - Hey Mido ! » répondis-je avec un sourire. « Pas le choix, il faut bien se préparer si on veut impressionner les Iwajins ! »

C'était... à moitié vrai. J'avais du mal à contenir mon excitation pour le voyage à venir et très étrangement, j'avais décidé de m'en servir pour faire quelque chose d'utile.

« - Tout pareil, mais en beaucoup plus joli quand même. »

J'avais déjà pu constater les similarités entre Doton et Shoton, un jour à Kumo. Ces jours qui me paraissaient si lointains... En entendant Midori, je tournais la tête pour apercevoir effectivement Sazuka qui venait dans notre direction. D'humeur un peu taquine, je lançais :

« - Mes hommages, Raïkage-sama. » dis-je en faisant une révérence. « Nous feriez-vous l'honneur ? »

Sazuka maîtrisait le Doton et j'aurais certainement beaucoup à apprendre avec elle. Elle avait sûrement beaucoup de choses à préparer avant le départ, mais qui ne tente rien n'a rien...

Les préparatifs pour le départ avançaient rapidement, bientôt nous serions prêts pour le départ vers Kaminari et/ou Tsuchi, certains paramètres restaient encore à éclaircir, mas tout viendrait à point nommé. En attendant, sans surveiller ce faisaient les uns et les autres, je veillai néanmoins à ce que chacun se sente prêt, et le soit effectivement. Les épreuves qui nous attendaient et nous allions devoir donner l’exemple au reste du monde, au travers de notre vision, et de nos compétences.

Marchant entre les tentes du campement, j’observais distraitement certains des Kyoujin et remarquai après une foulée de pas que Sharrkan le dissipé s’entretenait avec la Chasseuse de trésors, Midori. Ces deux là semblaient bien se connaître, et j’étais plutôt rassurée de le voir, de le savoir. Si ceux les connaissant leur faisaient confiance, alors je le pouvais également; il n’était pas plus pas mal de pouvoir si rapidement établir un lien de confiance, même des personnes m’étant inconnues.

En ces temps troublés nous avions besoin, plus que jamais. Je m’étais alors approchée d’eux, percevant quelques bribes de leur conversation. Ils parlaient de Doton, et de Shoton. Une affinité, et un Kekkai; tous deux cousins dans leur forme. M’ayant vu, les deux jeunes gens s’adréssèrent directement à moi. Je leur répondis par un sourire, sensiblement gênée. Je ne m’étais pas encore habituée à cette “appellation”. Elle me rappelait encore Reiko, dont jamais je n’aurais imaginé prendre un jour la place.

-Haha… Bonjour. Souris-je donc, les mains jointes dans le dos. Vous étiez en train de parler de dôton, je ne me trompe pas ? Dis-je tout à fait intéressée. Si vous vous en sentez la motivation et la rigueur, je pourrais peut-être vous montrer un jutsu que vous pourriez… utiliser, plus tard. Avais-je ajouté sur un ton intrigant. Si cela vous intéresse, alors suivez moi. Haussais-je les épaules.  

Je n’allais pas leur montrer ça ici, aux abords du campement alors je préférai que nous nous excentrions un peu, de quelques centaines, ou milliers de mètres. Là où personne ne nous verrait, ne nous entendrait. Un endroit si à l’écart que personne ne saurait si ces deux là disparaissaient. Les lieux isolés, étaient les meilleurs. Bien sûr une femme et un semi-homme ne pouvaient pas consituer de bons sujets, alors ils ne risquaient rien, de fait.

-Ici, ce sera parfait ! Avais-je repris après une marche de plusieurs minutes, pas loin de la demi-heure. Il faisait plutôt beau bien que l’air s’était rafraîchi, mais avec cette marche, et ce que nous allions faire.. Ce n’était pas un problème. D’un mouvement de la main, je leur fis signe de s’écarter un peu et enfin je fis quelques signes. Du sol se soulevèrent quatre blocs rocheux escarpés dans un son de craquement, et les quatre “scies” foncérent, traversant la plaine en soulevant de la poussière et des débris de pierre. Un sol éventré de quatre profondes griffures ne restaient plus que de leur passage…

-C’est une technique puissante, et rapide. Je pourrais… trancher un Kuchyose en deux avec elle. Dis-je en baissant les bras, observant le paysage. Oui, c’était tout à fait possible. Et comme tu l’as dit, Midori, le dôton et le shoton fonctionnent sur le même modèle. Je fis une pause. La démonstration terminée, il ne me restait plus qu’à leur donner la théorie. Vous savez créer un mur ? Là, il vous faudre en créer quatre. Lorsque vous y arriverez, vous devrez réitérer, en leur donnant la forme de “scies circulaires” grossières. Grossières, pour éviter de sur consommer votre chakra. Les deux premières étapes expliquées, il ne me restait plus que la dernière. Lorsque vous y parviendrez parfaitement, vous devrez… réussir à les propulser, en ligne droite; à une vitesse correcte.    

Ainsi, je me tus. Attendant de voir leur réaction. J’étais plutôt rompue maintenant à l’enseignement, entre Umeka et Anzu… Et il me semblait que la méthode que j’appliquais, de découpage par étape, était la meilleure.

Spoiler:

J'étais plutôt étonné de la proposition de Sazuka ; jusqu'à présent, elle n'avait observé nos entraînements que de loin, ou en tout cas les miens. Le timing me semblait un peu étrange, avec le départ à préparer, mais peut-être était-ce justement ce dont elle avait besoin pour se changer les idées. J'étais un peu anxieux, comme à chaque fois que je devais montrer ce dont j'étais capable à ces shinobis beaucoup plus forts que moi et largement renommés. Mais je n'allais absolument pas refuser de recevoir les enseignements de notre future Raïkage !

Avec Midori, on suivit Sazuka sans poser de questions. Mais on marchait depuis un moment quand même, nous éloignant de plus en plus loin du camp. Soit elle allait nous montrer une technique vraiment destructrice, soit elle allait... nous tuer et nous enterrer dans la forêt. Ca faisait un moment qu'on vivait ensemble, mais j'avais toujours un peu peur de Sazuka. Ptêtre parce que je savais que si elle avait envie de me tuer, je pourrais rien faire pour l'empêcher. Et ça c'était flippant. Mais Midori était forte, peut-être qu'à nous deux...

Notre trio s'arrêta, et d'un signe de main, la cheffe nous demanda de nous écarter. Quelques secondes plus tard, des énormes blocs de Doton en forme de lame de scie circulaire sortirent du sol et se propulsèrent en avant, tranchant littéralement le sol sur leur chemin. Je comprenais beaucoup mieux pourquoi on avait du s'éloigner.

« - WOUAH ! C'EST... ÉNORME ! » Je me tournais vers Midori pour voir si elle était autant emballée que moi. « On va vraiment apprendre à faire ça ? »

La technique était... indéniablement puissante, c'était le moins qu'on puisse dire. Et super impressionnant à voir. Peut-être même inquiétant de savoir qu'on possédait une telle force de frappe. Enfin, je ne la possédais pas encore, mais je comptais bien. Capable de trancher un Kuchiyose en deux, hein ? Et qu'en était-il d'un putain de monstre à trois têtes de chien ? Je serrais les points, les images revenant en mémoire sans que je ne puisse le contrôler. Si j'avais été capable de sortir une technique pareille face au Fanatique, peut-être que le punk ne serait pas mort.

Mais il était bien inutile de se flageller sur les événements passés, ce que j'essayais de me dire tous les jours. Ce qui comptait, c'était la volonté de faire mieux et de ne pas faire les mêmes erreurs. C'était pour ça que j'étais à Joheki, pour ça que j'étais à cet endroit précis à m'entraîner avec l'une des Kunoichi les plus puissantes du Yuukan. Pour Isami, pour Kyohei, pour ceux qui avaient souffert à cause du Teikoku et ceux qui souffraient encore.

« - Bien sûr que je vais y arriver ! » Lançais-je à mon amie, ne laissant transparaître aucune émotion qui m'avaient traversé il y a quelques secondes.

Composant moi aussi des mudras, j'érigeais quatre murs rocheux du sol, des remparts sombres qui contrastaient presque parfaitement avec ceux en Shoton de Midori. J'étais toujours autant charmé par la beauté du cristal rosé, qui me ramenait avec une pointe de nostalgie bien des années en arrière sur un stand dans un petit festival de marchands, où les temps étaient bien plus simples qu'à présent.

La création de mur était en général la base de ce que savaient faire les shinobi sensibles au dôton, c’était simple et efficace. Mais l’exercice que je leur proposai ne reposait bien sûr pas que sur l’érection de quatre pauvres murs, en réalité ça… C’est d’un niveau “inférieur”. J’observais les murs qu’ils avaient sorti de terre, ou consitué.

Oui, il n’y avait aucun doute sur leur capacité à ce niveau mais ce qui différenciait la technique que je leur avais montré de ces murs, en dehors que les “miens” fussent “propulsés”, résidait dans la forme de ces murs et la vitesse d'exécution. Ce qui rendait le jutsu des quatre scies terrestres si complexe était l’alliage de toutes ces compétences dans laps de temps réduit.

-Vos murs sont corrects. Vous devez travailler sur le forme. Ils doivent être moins hauts, moins épais, plus escarpés. Expliquais-je en observant les huits constructions, de pierre et de cristal.  Une partie de ces murs doit être ancrée dans le sol. Regardez les sillons qu’ont laissés les miens. Les laissant observer les profondes traces qui lacéraient la plaine, j’en profitai pour apposer sur chacun des murs un sceau, pour les sceller et les faire disparaître.  Concentrez-vous davantage s’il le faut, c’est un exercice plus complexe que dresser de simples murs, seul le principe est identique, faire sortir quelque chose de terre.

Joignant les mains, je réalisai une suite de signe pour faire sortir du sol quatre murs dont les rebords étaient biseautés, leur donnant une forme un peu ovoïde et bien plus escarpés voires tranchants que de simples murs. Bien sûr, ces murs devaient être dressés perpendiculairement à la position de leur créateur; car ils allaient servir de projectile. Leur forme particulière liée à leur finesse leur donner l’apparence de scies faites de pierre…

-Tentez de reproduire ces modèles, un à la fois, ou quatre par quatre; comme vous le souhaitez. Mais pensez aussi à votre chakra. Leur souris-je simplement. C’était marrant d’enseigner un tel jutsu et de voir ces deux jeunes shinobi se creuser les méninges pour tenter d’y parvenir. Je ne savais s’ils s’en étaient rendus compte, mais ils n’avaient qu’effleurer la première étape de cet apprentissage qui en comprenait trois… ou peut être quatre.

Corrects ? Plutôt cool même ! Mais je voyais ce que Sazuka-sama voulait dire, ils ne convenaient pas vraiment pour l'utilisation qu'on voulait en faire ici. On était habitués à faire des murs pour se protéger, donc forcément on avait tendance à les faire hauts et épais. Mais on ne voulait pas de protection ici. On voulait de la destruction. On voulait des scies tranchant tout ce qu'il se trouvait sur leur chemin.

Il fallait donc des murs plus fins, moins hauts, plus tranchants. C'était facile en l'état de voir nos pistes d'amélioration, plus compliqué de les mettre en place concrètement. On devait calculer exactement la bonne épaisseur pour optimiser le rapport solidité/vitesse. Midori s'y frotta en premier et elle se heurta effectivement à la difficulté que j'imaginais : trop fin, le mur s'effondra. J'aurais pu l'embêter avec ça, mais c'était un peu risqué, surtout que je n'avais pas encore essayé. Et puis, je voulais prouver à Sazuka que j'étais digne de confiance et que je savais être sérieux quand je le voulais.

Je mis à mon tour les mains au sol, expirant un bon coup avant de manipuler mon chakra. J'allais les faire un par un jusqu'à ce que le résultat me convienne. Hors de question de continuer sur des bases trop faibles. Le premier mur s'élança vers le ciel, plus ressemblant au modèle que mon premier essai mais toujours trop épais. Je lançais un deuxième dont la base était toujours aussi épaisse mais qui se réduisait jusqu'à en haut, pour finalement devenir super fin. Ça ne convenait pas, pas du tout.

Le troisième était tellement fin que je me demandais comment il tenait debout. J'en étais au troisième essai et je n'avais toujours pas trouvé le bon ratio. Il était escarpé certes mais l'épaisseur n'était pas bonne. Midori avait réussi au deuxième essai, mais elle était beaucoup plus forte que moi, je m'en étais toujours douté. Ne pas se précipiter, se concentrer. Économiser son chakra. Respirer. Visualiser.

La quatrième construction sortit de terre et je fus presque étonné de voir qu'il était comme je me l'étais représenté. Il y avait encore du travail pour qu'il soit parfait du premier coup ou plutôt, qu'ils soient parfaits. Il m'en fallait quatre similaires pour copier la technique de Sazuka-sama. Et les quatre en même temps. Mais pour l'instant, j'étais au moins content d'avoir réussi à faire la forme adéquate. Pour une telle maîtrise, je ne pouvais pas y arriver en seulement quelques essais. Il suffisait de célébrer les petites victoires.

La première bonne nouvelle était que ces deux là semblaient comprendre mes instructions, et c'était tant mieux; cela m'aurait ennuyé d'enseigner quelque chose qu'on ne pouvait comprendre, ou que je ne savais pas expliquer; et cela me rassurait, aussi.

J'étais surprise de ne pas entendre davantage Sharrkan qui avait habitué tout le monde ou presque à des frasques et des phrases moins sérieuses. Qu'il se montre aussi concentré changeait; mais était-ce mieux ou indifférent ? Je me gardais de le dire, ou de le faire remarquer.

-C'est mieux. Leur dis-je après leurs nouvelles tentatives. Continuez comme ça. Ajoutais-je en les observant, ainsi que leurs créations de roche et de cristal. Vous allez répéter l'exercice, jusqu'à ce que créer ces quatre "scies" vous prenne moins d'une seconde. Ils n'avaient donc plus qu'à terminer la phase un, qui consistait à créer des murs/scies parfait-e-s; et ils pourraient entamer la deuxième phase; qui reposait comme l'avait dit Midori, sur le temps que devait prendre cette création.

Atteindre cette vitesse allait leur demander beaucoup d'efforts, et de temps sans parler parler du chakra. Je doutais qu'ils parviennent à la dernière phase le jour même. Ce jutsu n'était d'apparence pas très compliqué, et d'ailleurs il était composé d'éléments assez simples mais qu'il fallait maîtriser à la perfection... C'était tout cet ensemble qui rendait la technique des quatre scies si redoutable.

-Au fait, d'où vous connaissez-vous tous les deux ? Je savais qu'ils venaient de Kaze no Kuni mais je n'avais aucune idée des circonstances; ou tout au moins du cadre qui avait fait leur chemin se croiser.Enfin, au pire... Ce ne me regardait pas. On verra ça plus tard. Pour le moment, essayez d'atteindre l'objectif avant que la nuit ne tombe. Puis, sur ces quelques mots, j'allai m'installer un peu plus loin, les observant.

C'était... très motivant d'entendre des encouragements de Sazuka. Non pas que je la voyais comme une personne spécialement froide, mais seulement que c'était quelqu'un qui ne parlait pas pour rien dire. Et avec Anzu, je n'étais pas tellement habitué aux mots doux. Mais c'était agréable de voir cette facette de Sazuka, qui me confortait dans l'idée que je ne m'étais pas trompé dans mon vote. Elle ferait une grande Raïkage un jour, officiellement, et j'étais prêt à me battre de toutes mes forces pour que ça arrive, même si ça ne représentait pas beaucoup face à un Fanatique et encore moins face à Yamanaka Rei.

J'observais Midori aussi. Elle ne se décourageait pas, malgré les obstacles. Jamais. Elle se fixait des objectifs et elle ne les perdait pas de vue, et elle n'avait pas peur des moyens mis en place pour les obtenir. C'était une des choses que j'avais toujours admiré chez elle, depuis que nous étions gosses. Je me rappelais encore de la façon dont elle marchandait avec les restaurateurs au festival alors que moi je n'osais même pas leur parler en les regardant dans les yeux.

Et si elle n'abandonnait pas, alors je n'abandonnerai pas non plus. Parce que juste en étant là, elle me poussait à sortir le meilleur de moi-même. Mais aussi un peu par égo, parce que j'espérais les rendre fières, ou en tout cas ne pas les décevoir. Sazuka nous posa une question et en voyant la réaction de Midori, je détournais aussi les yeux malgré moi.

« Ah... C'est une longue histoire. »

Heureusement, elle ne demanda pas plus de détails. Je n'avais aucun problème à assumer ma relation avec Midori, autant peu définissable soit-elle, mais étrangement le sujet me semblait beaucoup trop intime pour être discuté avec quelqu'un d'extérieur. C'était... notre secret, notre bulle, un jour par année. Trop précieux pour être partagé.

Mais ce n'était pas le moment de penser à ce genre de chose, je devais me concentrer si je voulais réussir avant la tombée de la nuit, comme avait dit Sazuka. Et honnêtement je ne voulais pas paraître défaitiste, mais cela me semblait peu probable. Bientôt la clairière fut recouverte de murs de roche et de cristal, mais je ne pouvais vraiment pas suivre le rythme de Midori si je voulais rester debout. Je ne savais pas si c'était vraiment malin d'aller puiser dans mes dernières réserves, mais je voulais vraiment y arriver.

Aussi, quand Midori décida de prendre un pause, je ne me fis pas prier pour en faire de même. Je m'allongeais dans un carré d'herbe, les bras en croix, observant les nuages qui défilaient au-dessus de nous. Bientôt, ce serait le ciel de Tsuchi que nous observerions.

Sazuka avait bien fait d'aussitôt passer à un autre sujet que leur rencontre. Même si elle n'attendait pas de détails et ne souhaitait en connaître que les très grandes lignes; celles-ci semblaient, à priori, perturber les deux jeunes gens. Enfin, les deux reprirent l'entraînement, tentant d'atteindre qu'elle leur avait fixé l'Uzumaki.

Il était maintenant sûr qu'ils ne réussiraient pas à maîtriser ce jutsu en une journée, elle même qui pourtant usait du dôton depuis longtemps avait dû prendre plusieurs jours pour y parvenir. Mais il n'y avait rien d'anormal ni d'humiliant à ne pas y parvenir en une seule traite. Pour les plus puissants jutsu il fallait souvent de nombreuses semaines avant d'obtenir un résultat.

Et la nouvelle Raikage ne fut pas surprise de les voir s'épuiser à force de s'entraîner, d'essayer... Mais plus ils s'y essayaient plus ils s'amélioraient, et s'approcher de l'objectif. La professeure avait esquissé un sourire et alors que les deux se reposaient, d'un sceau libéra ce ressemblait à des gâteaux...

-Tenez, pour reconstituer votre chakra plus rapidement, vous devez manger. Leur tendit-elle deux barres à chacun. Ce sont des barres protéinées, elles ont bon goût... Enfin, pour moi. Rigola-t-elle en les observant. Vous reprendrez lorsque vous serez reposés. Haussait-elle les épaules. Il ne fallait pas abuser de ses capacités, et ne pas pousser trop loin ses limites; cela n'avait aucun intérêt, par pour apprendre une technique.

La grande brune faisait confiance en les capacités de ceux qu'elle côtoyait, qu'il s'agisse de Sharrkan ou de cette étrangère; cela ne faisait pas de différence. S'ils avaient la motivation et l'envie, alors ce n'était qu'une question de temps et pas de capacités... Comme Umeka avec le fuinjutsu, ou la médecine... Une simple question de volonté.

Ce qui était bien avec les nuages, c'est qu'on pouvait y voir absolument ce qu'on voulait. Celui-là par exemple, avait une forme intéressante. Peut-être un chaton ? Ici une oreille, un museau... Oh, et celui-ci ressemblait à un gros bol de ramen, avec de grosses tranches de viande de porc qui en débordait. Celui-là, un peu plus loin, était encore mieux : on pouvait aisément distinguer Yamanaka Rei, à genoux, prêt à se faire décapiter.

Je me relevais sur les coudes en entendant des pas se rapprocher et j'observais Sazuka me tendre des trucs qui ressemblaient à des biscuits. Décidément, Sazuka était vraiment parée à toutes éventualités. Reconnaissant, je saisissais les barres en me redressant.

« - Merci, Raïkage-sama. C'était juste ce qu'il manquait, un peu de nourriture ! » avais-je lancé en regardant Midori, sourire en coin.

Les barres étaient effectivement bonnes, bien que le goût soit un peu surprenant au premier abord. Je n'arrivais pas vraiment à déterminer tous les ingrédients ; des fruits, des céréales... et une autre saveur dont je ne savais pas dire la provenance. Mais au fond, est-ce que j'avais vraiment envie de le savoir ? S'il y avait vraiment un truc dégueu là-dedans, autant ne pas être au courant.

Sous l'impulsion de Midori, je me relevais, retournant sur le champ de bataille. J'allais déjà mieux qu'avant mais j'aurais préféré me reposer encore quelques minutes... Tant pis ! On avait pas vraiment le luxe d'attendre. Il fallait être fort, et le plus vite possible. On allait entamer un nouveau voyage sans savoir les obstacles qui se mettraient en travers de notre chemin.
Alors j'essayais, encore et encore et encore. J'essuyais les gouttes qui me tombaient sur le front et la nuque, et je recommençais. La réalisation était bien plus difficile qu'il n'y paraissait. Et enfin, Midori réussissait l'étape ! J'étais super content pour elle.

« - Yeaaah ! Bravo ! »

La gratifiant d'un sourire, je lui tapotais doucement le haut de la tête. En temps normal, j'aurais été beaucoup plus démonstratif mais je ne voulais pas l'obliger à me toucher alors que j'étais dégoulinant de transpiration. Mais n'empêche que sa victoire m'avait reboosté comme si c'était la mienne. Alors je ne lâchais pas, et j'essayais encore. Évaluant notre différence de niveau et si je ne faiblissais pas entre temps, j'estimais qu'il me faudrait encore un moment avant d'arriver à la même étape.

Ils trouvaient donc ses barres protéinées plutôt bonnes. Ce qui voulait dire que le problème du goût de ce que pouvait cuisiner Sazuka ne venait pas d'elle mais bel et bien de son élève, Anzu; qui devait être particulièrement difficile en terme de nourriture. Ce qui était sûr puisqu'il y avait moins d'ingrédients appétissants dans ces barres que dans son gâteau à la carotte.

Ainsi l'Uzumaki gardait dans sa tête cette précieuse information qu'elle saurait restituer à la Sendai si une nouvelle fois elle lui disait que ce n'était "pas bon". Si eux mangeaient sans rechigner... C'était un effort de sa part, car au final le goût n'avait que peu d'importance tant que les apports nutritifs étaient respectés et permettaient de récupérer plus rapidement.

-Ha ! Avait-elle fait en les observant dévorer ses pseudos quatre-heure. Enfin, après cette courte restauration, la Raikage les laissa se reposer un moment. Elle n'allait pas les forcer à reprendre avant qu'ils ne se sentent parfaitement disposés. Rien ne servait de se montrer trop... dur dans le cadre d'un apprentissage.

Une fois remis, les deux reprirent d'eux mêmes l'entraînement, sous le regard attentif de l'Uzumaki. Cette dernière ne perdait rien des mouvements qu'ils réalisaient, et de leurs progrès aussi. Sans doute que la mercenaire avait davantage l'habitude que Sharrkan de manipuler son kekkei; il ne pouvait en être autrement...

-C'est bien Midori. Reposes-toi. Lui dit-elle tandis que le Kazejin continuait maintenant seul de s'entraîner, et de se rapprocher peu à peu de l'objectif qu'elle leu avait fixé; lequel était primordial non pas pour la suite, mais pour l'efficacité globale de ce jutsu. Sazuka s'était alors assise dans l'herbe, l'observant s'échiner.

Et cela prit un temps certain avant qu'il n'atteigne finalement le but de la seconde. Le soleil commençait déjà à se coucher et la pénombre à gagner la plaine.

-Bien, tu peux t'arrêter là Sharrkan. Nous reprendrons demain. Leur adressait-elle, à tous les deux. Demain, vous passerez à l'étape suivante. Donner du mouvement à ces "murs". Il ne s'agira pas de les projeter comme... on le ferait avec un Kunai. Cette phase-ci serait un peu plus délicate. Et même les explications que j'allais fournir pourraient leur paraître nébuleuses. Ces quatre scies, comme vous avez pu le voir, fendent le sol sur la hauteur de la partie immergée; ce qui laissent des traces dans le sol. Il faudra donc... les projeter, sans qu'elles quittent le sol. Leur sourit-elle sans être sûre que ce fut clair pour eux. Mais, vous essayerez demain. Maintenant, il est l'heure de rentrer, et de manger. Avait-elle ajouté en repartant en direction du campement...

Le repos ne m'était pas encore à portée, pas tant que je n'aurais pas réussi cette fichu étape. Pas le droit de faiblir ! Particulièrement maintenant, que je n'avais plus une mais deux spectatrices. Ça rajoutait une pression, mais une pression positive, qui me poussait encore plus à me dépasser. Je ne pouvais pas partir avant de passer ce cap ! Qu'est-ce qu'il y avait de difficile à faire apparaître quatre murs en même temps et au même moment ? Rien du tout ! C'était suuuuper facile. Bien sûr que je pouvais y arriver.

La nuit commençait déjà à tomber lorsque je réussis ENFIN. Ils étaient là, mes quatre murs. Ils étaient sortis du sol en synchronisation presque parfaite, presque immédiate. Et Sazuka avait estimé que ça suffisait, en tout cas pour aujourd'hui. Et heureusement, parce que je ne tenais presque plus sur mes jambes. Elles avaient eu du courage toutes les deux, à rester là pendant que je construisais les mêmes murs inlassablement.

« Merci, Sazuka-san. »

Je m'inclinais légèrement. Ses conseils et son expertise avaient été très précieux aujourd'hui et j'avais l'impression d'avoir beaucoup plus de maîtrise sur mon élément que ce matin même. Je voulais absolument être capable d'effectuer cette technique. Et même si la leçon de demain s'annonçait encore plus compliquée que celle d'aujourd'hui, j'étais pressé d'y être.

La main de Midori glissa le long de mon bras mais je n'eus pas le temps d'attraper ses doigts qu'elle s'enfuyait déjà hors de ma portée. Je comprenais, bien sûr. Mais je n'aurais pas été contre le fait de bénéficier de son contact réconfortant quelques instants de plus.

« Je suis fier de toi aussi. »

N'ayant même plus la force de chauffer de l'eau avec mon Shakuton et ne voulant pas attendre d'en faire chauffer par d'autres méthodes, je m'étais lavé directement avec l'eau glacée de la rivière. Après avoir englouti environ la moitié des réserves du camp, je m'étais endormi immédiatement en entrant dans ma tente.

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Le lendemain matin, je m'étais réveillé plus motivé que jamais. Cette technique, j'allais la maîtriser et m'en servir pour découper le clébard des enfers.

Midori était déjà sur le terrain que nous avions investi la veille. Notre sensei n'étant pas encore arrivée, j'en profitais pour lui voler un rapide baiser sur la joue.

« Bonjour ! » lançais-je avec un sourire innocent.

Mais elle semblait déjà bien concentrée sur notre exercice, et à juste cause : alors qu'il me suffisait de recopier la technique de Sazuka, Midori devait encore l'adapter à son Shoton. Ce qui ne signifiait pas pour autant que je réussirais plus facilement !

-Comment ça s'est passé ?
-Plutôt bien. Malgré que ce jutsu soit complexe, ils apprennent assez vite. Avait répondu la docteure à celle qu'elle considérait comme sa plus proche confidente, et davantage que cela encore. Suivant toujours l'une de ses règles morales, la première d'entre toutes; Sazuka n'avait que dit la vérité, ce qu'elle en pensait très exactement. Il était assez rare qu'elle mente d'ailleurs même.

Bien que cet entraînement avec les deux Kazejin fut intéressant, l'Uzumaki n'y repensa plus du reste de la soirée, de la nuit; jusqu'au lendemain lorsque l'heure d'y retourner fut venue. A nouveau à cet endroit d'où elle avait quitté les deux ninjas elle constata qu'ils étaient arrivés avec un peu d'avance, signe sans doute qu'ils portaient une réelle importance à cet enseignement qu'avait voulu partager avec eux Sazuka.

-Si vous êtes prêts, on peut reprendre. Leur adressait-elle avec un léger sourire. C'est ça, grossièrement. Répondit-elle à Midori. Trop ou pas assez de vitesse, ou de force; t'empêchera d'atteindre ta cible. Cette phase est davantage centrée sur votre capacité à concentrer votre chakra, et vous en servir avec précision. Avait-elle repris, entamant une explication qui serait plus ou moins courte. Lorsque vous dressez un mur, vous concentrez votre chakra pour l'extirper du sol; ou dans ton cas Midori; pour agglomérer du cristal. C'est le même principe, mais plus... poussé. Cela demande plus de chakra, et plus de précision. Semblait-elle avoir terminé, mais avant de les laisser reprendre leur entraînement; levant le doigt elle ajouta : Ah, et ce jutsu ne s'effectue pas en deux temps; il ne s'agit pas de dresser un mur, et l'envoyer vers une cible; tout le monde pourrait le faire, ça. Ce n'est qu'un seul et même mouvement. Une continuité. Si une tentative saccade, n'est pas fluide; vous recommencez depuis le début. Conclut-elle cette fois sur un ton un peu plus sérieux.

Ni Midori ni Sharrkan n'avait jamais vraiment côtoyé Sazuka lorsqu'elle était à Kumo, ou ailleurs dans le monde. Mais au village elle n'avait jamais été reconnue pour la souplesse des entraînements et des enseignements dont elle gratifiait les plus demandeurs. Néanmoins elle était toujours demeurée une personne plutôt conciliante, cherchant à tirer le meilleur de ceux qui l'entouraient, consciemment ou pas.

En tant qu'enseignante, heidan, directrice ou "kunoichi"; elle n'avait jamais fait montre d'une volonté de se considérer supérieure aux autres, ni même de vouloir les écraser ou encore de marquer, parfois, le fossé qui pouvait la séparer de ses éventuels élèves. Même envers les Samouraïs et les plus idiots des hommes, elle n'avait jamais eu cette prétention; cela ne commencerait pas avec les Kazejin.

Un lever de soleil sur Joheki correspondait à une nouvelle journée d'entraînement. Devenir meilleur, devenir plus fort ; sans répit. S'ils voulaient libérer Kumo de l'oppresseur, il leur fallait mettre toutes les chances de leur côté et laisser le moins de place possible au hasard. Même si certains... y mettaient plus de cœur que d'autres.

Sharrkan avait eu du mal à se mettre dans le bain, au début. Même s'il ne se réjouissait pas des événements, pour lui plus de village signifiait plus d'obligations. Des vacances, en somme. Donc pourquoi s'embêter ? Heureusement, les autres n'avaient pas tardé à lui remettre les pendules à l'heure, à commencer par Anzu. Bien qu'elle ne soit pas sa sensei officiellement, elle avait été la première à lui tirer les oreilles. Et par la suite, alors que l'intégration dans le groupe se faisait naturellement, l'envie de faire mieux suivit. L'envie d'être à la hauteur.

Les enseignements de Sazuka étaient certainement les plus précieux ; hors de question de les gâcher. C'était pour ça qu'ils étaient venus en avance, pour ne pas perdre une seule seconde de la leçon.

Mais même avec toutes ces bonnes résolutions... ça ne correspondait pas vraiment à Sharrkan de travailler aussi ardemment. Sauver Kumo c'était cool, mais s'il pouvait le faire en sirotant un cocktail... et bien c'était mieux. Irréalisable, bien sûr. Mais mieux. Du coup, une partie de sa motivation ne venait pas de là et évidemment, la belle Kazejine n'y était pas pour rien.

Encore fallait-il réussir la technique et la chose n'était vraiment pas gagnée d'avance. Il écouta attentivement les deux femmes qui échangeaient sur les points techniques de l'attaque, notant mentalement les points qui allaient lui poser problème. Une chose qu'il avait enregistrée notamment était le fait que le mouvement ne se faisait pas en deux fois : c'était la continuité du même mouvement, en réalité. Un seul geste, une seule courbe. En sortant du sol, le mur avait déjà l'impulsion pour s'élancer.

Ce n'était pas forcément la chose qu'on remarquait au premier coup d’œil et une nouvelle démonstration était effectivement la bienvenue. Connaissait maintenant ce détail, ils pourraient observer plus précisément ce point.

« Je voudrais bien le revoir aussi, s'il te plaît. »

Elle aimait le dire, mais pas le faire. Dire à ses "élèves" de répéter inlassablement jusqu'à la réussite, mais elle même n'aimait pas répéter, tout au moins pas lorsqu'elle enseignait. C'était sûrement là que s'arrêtait la pédagogie dont était capable l'Uzumaki.

Cela lui donnait l'impression qu'on ne l'avait pas bien écouté, ou observé dès le départ. Comme si le potentiel élève avait fait preuve de laxisme dans son apprentissage. Et le laxisme était pour Sazuka l'une des pires failles imaginables, que ce soit pour un Shinobi, ou n'importe qui d'autre.

-Vous voulez que je vous refasse une démonstration ? Observant les deux comparses d'un air loin d'être ravi, elle soupira en signe de protestation en baissant la tête; un soupir évocateur qui laissait entrevoir que la nouvelle Kage non-autoproclamée avait aussi des défauts. Se redressant, et pensant que cela leur serait plus bénéfique et surtout pour Kumo elle daigna accéder à leur demande. D'accord, mais c'est la dernière fois. Avait-elle ajouté. Fut une autre époque où elle les aurait laissé se débrouiller; mais depuis bien des choses avaient changé.

Ainsi, elle s'était avancée pour observer la plaine encore stigmatisée des entraînements de la journée passée. Leur lançant un regard en coin, elle se retint de leur conseiller d'avoir intérêt à bien observer; et de l'imprimer dans leur mémoire.

Cette technique demandait une quantité négligeable de chakra, et ce dernier était une "denrée" relativement rare, même pour elle. Par chance, leur groupe n'avait eu à déplorer aucune attaque et n'eut aucun besoin d'avoir recours à de puissants jutsu... Mais pour combien de temps encore ?

Sous le regard qu'elle espérait attentif de ses deux apprentis; elle joignit les mains en réalisant plusieurs signes à la fin desquels quatre disques crantés et irréguliers, de pierre; surgirent tout en filant au loin; pourfendant le sol de quatre longues et profondes griffures à une vitesse plutôt élevée. Les "murs circulaires" s'estompèrent sur la plaine après avoir atteint ce qui aurait dû être leur cible.

-J'espère que cela vous sera utile. Avait-elle repris en relâchant les mains et les passant dans son dos. Vous pouvez me poser des questions; mais évitez de me demander de "recommencer". Leur sourit-elle étrangement.

Peut être que cette nouvelle démonstration était ce qui leur manquait pour parvenir à comprendre et maîtriser ce puissant jutsu. Il leur faudrait encore de l'entraînement avant et de la pratique en situation réelle, mais, pourquoi pas.

Il ne s'attendait pas à ce que Sazuka refasse la démonstration avec joie, mais il n'avait pas non plus imaginé qu'elle leur lancerait un regard aussi noir. Peut-être qu'elle détestait se répéter ou qu'elle ne voulait pas utiliser son chakra inutilement, mais elle leur remontra quand même, de mauvaise grâce. N'osant presque pas cligner des yeux, Sharrkan regarda attentivement le mouvement et la trajectoire des scies.

Effectivement, le tout n'était qu'un seul et même mouvement ; leur sortie du sol donnait l'impulsion pour s'élancer. Ce n'était pas une étape de création puis une étape de lancement... Elles étaient propulsées directement de la terre, mais à l'horizontale et non pas vers le haut. Et elle tranchaient tout sur leur passage. C'était un peu morbide, mais Sharrkan ne put s'empêcher d'imaginer ce que ça pourrait donner sur un être vivant, que ce soit sur un kuchiyose ou un humain. Et vu le rendu sur le sol, le résultat promettait d'être... dévastateur.

La théorie était maintenant parfaitement comprise et heureusement, parce qu'aucun des deux Kazejins ne se seraient risqué à lui redemander une démonstration. Après l'avoir remerciée pour son effort, c'était l'heure pour eux de se remettre à la pratique.

Il lui avait d'abord fallu apprendre à lancer les scies, puis pendant longtemps, le résultat restait le même : la technique se déroulait en deux étapes et le but n'était pas atteint. Mais à force d'acharnement, le temps de latence entre les deux se réduisait. A chaque essai, lacérant la plaine, la technique se faisait de plus en plus fluide. Si bien qu'en fin d'après-midi, après une journée coupée de nombreuses pauses pour reprendre son souffle, les deux étapes n'étaient quasiment plus différentiables.

Comme la veille, Midori réussit en première à effectuer parfaitement la technique. Mais Sharrkan n'avait pas dit son dernier mot : il y arriverait aujourd'hui, même s'il devait s'exercer de nuit. Heureusement pour lui, le déclic se produisit peu de temps avant le coucher du soleil. Il lui faudrait s'entraîner encore et encore pour espérer pouvoir la maîtriser complètement et la réussir en situation réelle... mais l'objectif était atteint.

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