Mmm, il semblerait que même se transformer en une version femme de lui ne le dérange pas tant que ça, il semblait plus ... gênée. Elle soupire, puis reprendre sa forme, retire le camouflage visuel qu'elle a mis sur elle, puis Anzu croise les bras, un peu déçu de ne pas avoir tant fait effet sur Raizen. En même temps, il doit avoir vu des femmes plus sexy qu'elle, elle se demande d'ailleurs qui peut bien l'être ... si elle savait que le Meikyu en face d'elle avait sortie avec une des femmes les plus sexy du Yuukan, si ce n'est la femme la plus sexy de Kiri. Mais ça, elle n'est pas Yamanaka pour réussir à sonder sa mémoire et peut-être la modifier, juste pour l'embêter un bon coup. Comme quoi, il valait mieux pour Anzu qu'elle ne change pas de capacité, même si elle risque d'abord de faire sa gamine, parce que ce serait marrant que Raizen s'imagine s'appeler Sharrkan, pourquoi Sharrkan ? Elle ne sait pas, c'est le premier nom qui lui est passé par la tête, comme quoi ...

Enfin, Raizen voulait qu'elle se concentre sur des projets personnels, des projets qu'elle voudrait faire plus tard. Anzu cligne des yeux, visiblement, il disait qu'elle devait plus penser à elle et pas qu'aux autres, elle soupire, se pose un moment, réfléchit un instant à ce qu'elle aimerait bien faire plus tard. Elle avait bien des travaux en cours sur les Sendaï, découvrir leur histoire et leur passé, ainsi que la provenance de ce pouvoir, mais elle savait que, si elle tentait de creuser plus loin, il allait falloir marcher sur le territoire des fanatiques, et mieux valait pour les autres qu'elle se calme là-dessus avant que ça dégénère, après tout, la théorie la plus probable était lié au dieu Renard, le dieu à neuf queue, et rien que savoir ça devrait suffire pour faire transpirer les moines d'Hayashi.

Elle réfléchit donc, essayant de trouver un projet certes moins ambitieux, mais aussi beaucoup moins dangereux. Rejoindre une unité spéciale ? Ce n'est pas déjà le cas ? D'un certain point de vue, elle est déjà vue comme une espionne ou une assassin, en même temps, quand on a des talents en sensorialité extraordinaire et qu'on débute dans le jeu de la diplomatie, elle se doute qu'elle ne pourrait finir qu'au Keikaimusho, et encore, si l'unité est encore d'actualité. Être l'assistante de Sazuka ? Ce serait avoir Umeka au derche, et déjà qu'elle est bien chiante alors qu'elle n'est que l'élève de sa chérie très très musclé et sexy - pour l'avoir vu pectoraux à l'air, Anzu peut témoigner qu'elle est énorme et sec -. Donc valait mieux trouver autre chose, pour le bien d'Umeka et de sa santé mentale.

Elle réfléchit encore, buvant son thé, restant silencieuse pendant ce moment, se projetant dans le passé, dans son passé, un passé loin d'être des plus glorieux. Celle d'une jeune fille, rejetée par ses parents à cause de son pouvoir, voulant prouver qu'elle n'est pas une fille inutile, qu'ils regretteront de l'avoir laissé de côté. Ils sont morts maintenant, alors à quoi bon continuer cet objectif, mis à part se dire qu'elle l'avait entièrement réussi, après tout, Anzu était l'une des membres les plus utile du Fukkatsu, pour elle, c'est une victoire absolue. Mais à quoi pouvait-elle rêver avant ? Certainement des rêves de jeunes filles, après tout, on ne commençait à se projeter dans le futur que lorsqu'on entrait dans l'adolescence, mais la sienne s'est passé dans la frustration d'avoir été reniée, de se sentir inutile, d'être une erreur, alors niveau projets, elle n'en avait pas beaucoup.

Elle réfléchit, se demande ce qu'elle veut faire, là, maintenant. hormis manger du chocolat, boire son thé, lire un bouquin et probablement sauter sur Raizen pour qu'il lui apprenne enfin comment fonctionne les relations amoureuses entre homme et femme - même si elle aime les femmes, ça l'empêche pas d'être curieuse pour les hommes, et puis, c'est pour la science -. Elle finit par poser sa tasse, se rendant compte qu'elle n'avait pas de projets dans l'avenir, autre que se laisser aller, continuer à être utile. Elle se rendait compte qu'elle n'était qu'une coquille vide sans avenir ... elle soupire, c'est un exercice bien plus compliqué qu'elle ne le pensait. Qu'est-ce qui lui ferait plaisir ?

Laissant calmement l’hymne du silence peupler leur conversation, il ne quittait pas le de celle-ci qui semblait pensive, comme si elle n’avait jamais pensé à tout cela par le passé. Bien que l’aptitude de se projeter n’était pas le style de tous ni une aptitude aisé à acquérir, il était toutefois important de prendre le moment de se poser pour y penser. Bien que peuplé d’incertitudes, le mécanisme de prise en considération et de projection pouvait parfois aider même si les finalités ne faisaient que dévier des pensées réalistes aux plus illusoires. Du moins, c’est ce que Raizen pensait. Bien qu’il faisait partie de ceux qui se projetaient probablement plus loin que la moyenne, il demeurait excessivement actif à chaque instant présent. Or, cela ne l’empêchait pas par moment de décider en fonction d’une projection et d’un futur possible. Autrement, il ne serait pas au Fukkatsu, mais bien ailleurs à vivre l’instant présent. Tout était donc dans l’équilibre.

-Ensuite, ne soit pas trop difficile avec toi-même, ce n’est pas quelque chose que tu trouveras forcément en 5 minutes de réflexion. Certains mettent des années à trouver, d’autres ne trouvent pas. Simplement, pour avoir une chance de trouver, il faut commencer par y penser de temps à autre.

Portant son doigt à son menton, il leva celui-ci du bout de son doigt, l’invitant ainsi à soutenir son regard sur l’instant présent. Bien que peu commun, ce bref geste d’affection témoignait du fait qu’il n’était pas forcément inquiet. Or, il y avait certains éléments qu’elle devrait apprendre, découvrir et développer seule. Sa projection du futur en faisait notamment partie.

-Bien souvent, ce sera un élément déclencheur qui saura te donner une perspective différente sur les choses, donc tâche de garder l’oeil ouvert Anzu.

Terminant ainsi son geste en rompant son contact avec celle-ci, il lui fit un léger clin d’oeil avant d’amener la tasse de thé à ses lèvres pour en finir le contenu.

-Merci pour le thé. On en reparlera si tu veux une fois que tu auras un peu avancé sur la technique ou que tu auras besoin d’aide pour éplucher tes réflexions.

Lui faisant signe de son départ, le Meikyû se dirigeait en sens opposé lorsqu’il lâcha sans forcément se retourner :

-Reste fidèle à toi-même et ce que tu désires vraiment Anzu.

C’était le seul conseil qu’il pouvait lui donner bien qu’il n’avait aucune visibilité sur la totalité des facteurs qu’elle désirait, même ceux l’impliquant.