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Dénouement à l'aune des révélations

Shinrin Shinpachi
Shinrin Shinpachi

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Lun 23 Déc 2019 - 21:39
Dénouement à l'aune des révélations 17kg
Hi no kuni | Village de Gokakuyama


« Dix hommes ?! D’un seul coup ?!
- Hahaha, oui ! Il ne faut jamais sous-estimer les techniques des moines célestes ! »


Ainsi donc, celui qui prétendait être un paysan isolé était en fin de compte un puissant ermite originaire, comme Shinpachi, du pays d’Hayashi, chassé lui aussi par le nouveau daimyô avant de rejoindre les rangs du Teikoku, qu’il avait fini par quitter pour mener une vie plus paisible avec les chiens d’un ami proche qui avait succombé au combat, mais auquel il avait promis de veiller sur ses compagnons de toujours. Il n’y avait rien d’étonnant, à ce titre, que Shinpachi fusse écrasé par la puissance brute du guerrier qu’il ne fallait, pour entretenir sa réputation et lui épargner bien des ennuis, jamais regarder dans les yeux.

Après l’heure des révélations, les deux hommes avaient fini par sympathiser. Autour d’un thé, ils échangeaient désormais sur le passé. Le jeune Shinrin avait déjà entendu parler de ce moine-guerrier (un « sôhei ») qui avait aidé l’Empire à écraser certains des plus redoutables kumojins ; pour autant, sa rencontre avec lui était quelque chose qui relevait d’une coïncidence curieuse pour ne pas dire miraculeuse.

En amenant sa tasse à ses lèvres, le moine songea que celui qu’il avait passé à tabac la veille ne semblait pas aussi rancunier qu’on ne pouvait le prévoir, au regard de ce qu’il avait ramassé. Au contraire, il se montrait curieux et réceptif, plus à l’écoute que n’importe qui d’autre ; peut-être avait-il l’étoffe de devenir un bon moine, un jour, pour peu que son esprit soit assez fort.

« Alors, comment comptes-tu procéder pour ton enquête ? Comme je te l’ai dit, j’ai moi-même été sujet à ce genre de vol de ressources, dans un stock non loin d’ici, à l’est de ma ferme. Vingt sacs de céréales se sont volatilisés du jour au lendemain sans que je ne puisse rien y faire. J’avais mis ça sur le compte d’un brigand, et pour me préserver d’une seconde tentative, j’ai ouvert le portail pour les chiens. Les ninkens sont impressionnants. Depuis, je n’ai plus eu de problème. Tu me diras, cela ne fait qu’un mois… »

Shinpachi croisa les bras et se caressa le menton, pensif. Sa grande balafre sur le front fit sourire le moine, auteur de cette fameuse cicatrice.

« Je dois encore patienter, au regard de mes blessures. Je ne suis pas encore en état de combattre. Pour être efficace, il me faudrait pouvoir lancer une rumeur sur une réserve dense et surtout, disponible. Que diriez-vous de me prêter main forte ?
- Je t’ai déjà dit que je ne travaillais plus pour le Teikoku.
- Alors, travaillez pour vos concitoyens.
- Hum…
- Faîtes courir la rumeur que vous rentrez bientôt à Hayashi no kuni. »


Shinpachi observait le moine avec plus de sérieux qu’il n’en fallait pour être convaincant. Ozaburô ne put se résoudre à accepter toutefois. Campé contre le dossier de sa chaise, il n’avait même pas pris la peine de reposer sa tasse et, en rendant à Shinpachi un regard des plus assurés, il incarnait avec force le refus de se soumettre. Le Shinrin comprît que le moine n’accepterait jamais.

« C’est d’accord. »

Surprenante, cette autorisation laissa le chapardeur pantois. Il ne put contenir un sourire et enfila, à son tour, une gorgée de thé.


- - - Trois jours plus tard - - -


Shinpachi guettait, près des réserves d’Ozaburô, attendant son heure. Depuis plusieurs jours, il n’avait cessé de prêter un œil vigilant à tout ce qui pouvait rôder autour de la ferme, mais n’avait rien eu sinon des moineaux et quelques insectes.

Au bout du troisième jour cependant, entendant de curieux bruits discrets, il entra dans le stock de réserve. Là, il aperçut les sacs en bordel, déplacés et bousculés, comme si quelqu’un s’apprêtait à les embarquer.

« Tu es fait comme un rat ! »

Rien ne bougea, en tout cas rien que le Shinrin ne put déceler. Néanmoins, une voix jaillît des ténèbres.

« Impossible. Je suis un écureuil. »

Cette voix le fit pâlir.
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Shinrin Shinpachi
Shinrin Shinpachi

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Mar 24 Déc 2019 - 13:56
Dénouement à l'aune des révélations 17kg
Hi no kuni | Village de Gokakuyama


Sans coup de semonce, le conflit débuta. L’écureuil chuta du toit de bois jusque sur Shinpachi qui, par réflexe, effectua des flips arrières avant de s’extirper de la grange. Au dehors, il vit l’écureuil passer par une fenêtre en courant littéralement sur le mur, comme s’il était sur un arbre. L’animal se posta tout en haut de l’édifice. Se cramponnant sur ses appuis après sa retraite, Shinpachi glissa sur plusieurs mètres. Le sol était encore humide et, même s’il ne pleuvait plus, le temps n’était pas radieux. Le simple fait de résister à la glissade lui rappela la douleur à sa cheville. Dépassant toutefois cette désagréable sensation intéroceptive, il tira de sa besace un shuriken qu’il balança en direction du rongeur roux. En déroulant un parchemin et en l’activant, il fit multiplier ces projectiles qui foncèrent de façon rectiligne vers sa cible, à toute vitesse.

L’animal tira son épine de pin géante et, derechef, para les projectiles un par un dans des mouvements de piqués vifs et formidablement calculés. Le Shinrin se fit la réflexion que la bestiole avait une maîtrise non négligeable de l’art de la lance, qui pourtant nécessitait un vrai savoir-faire. Il ne fut plus étonné, compte tenu de cette performance, que ce vulgaire rongeur eusse été capable de repousser les ninkens.

Cette étape toutefois n’était qu’une mise en bouche. C’était une introduction propédeutique à un plus âpre affrontement.

A présent, le combat se déroule grâce au système de dés. Les actions entreprises par chaque personnage seront plus ou moins concluantes, rendant le scénario plus aléatoire.

L’écureuil invoqua une noisette qu’il frappa comme s’il tenait une batte de baseball. La noisette fonça jusqu’à Shin qui n’eut pas le réflexe de l’esquiver. Au dernier moment, il mit ses bras en opposition devant lui pour bloquer le projectile qui lui fit mal aux bras, le déstabilisant un instant. Lorsque la noix tomba, l’humain décida de déloger sa véritable lance de son dos, fixant ses deux extrémités pour obtenir une allonge supplémentaire. Tonbogiri-Koda était une arme superbe, en plus d’être très pratique. Il la planta dans le sol pour se hisser sur elle et, arrivant à la pointe de son arme en se tenant en équilibre en crochetant ses pieds autour d’elle, composa des mundras pour cracher une énorme quantité d’eau qui fonça comme un rouleau compresseur en direction de l’écureuil et de la bâtisse.

La technique était parfaite, mais il avait été déstabilisé un peu et cela avait permis à l’écureuil de s’enrouler autour de lui-même en tombant de la bâtisse. La déferlante aquatique se fracassa contre la grange en faisant sauter quelques bribes de son mur frontale et l’écureuil, pris dans l’écume, se retrouva épouvantablement compressé dans le ressac furieux. Les pierres volèrent, les sacs de céréales furent secoués dans tous les sens, on avait l’impression qu’un orage venait de s’abattre sur la ferme. Quand la technique se termina, l’écureuil ressortît passablement affaibli. A son tour, il avait sous-estimé Shinpachi, trop sûr de sa force depuis qu’il l’avait sauvé des ninkens.

Il n’eut d’autre choix que de se révéler dans sa stricte nature. Après une série de mundra, il fit apparaître quelque chose qui laissa le ninja pantois. Si Shinpachi avait désormais la certitude que cet animal possédait des ressources insoupçonnées, il ne s’était pas attendu à ce que cela soit aussi proche de ce qu’il pouvait connaître. Désespérément, il observa le monstre grandissant à vue d’œil qui commença à l’entourer lui aussi, comme pour le prendre dans son enceinte. Sa tête tournée vers les cieux, il se contenta d’être spectateur.

Une splendide colonne d'eau soulevait les débris de la grange.

« Que … ?
- Tu n’es pas le seul héritier de Kodama, imbécile de Shinrin. »


De la cime de la colonne fondirent alors tel des comètes perdues dans l'univers s'échouant sur la terre, métaphoriquement parlant. Les débris arrosèrent toute la zone, menaçant de fracasser le crâne du chapardeur. Cependant, pour en être également un adepte, cet écureuil ne pouvait ignorer que Shinpachi avait une contre-attaque dans sa botte. Après une série de mundras, il invoqua un gigantesque golem de bois qui se souleva sur ses deux jambes en se penchant au-dessus de lui.

Les débris fracassèrent sa peau résineuse et dure en faisant vibrer son âme artificiel. Pour autant, le monstre boisé ne connaissait ni la crainte ni la souffrance, et il continua de se redresser en déviant dans son mouvement tout ce qui posait problème, jusqu’à déstabiliser l’écureuil qui avait tenté de regagner les hauteurs en se laissant entraîner par sa propre vague. Le rongeur tomba, à la merci du ninja encore suspendu sur sa lance. En réaction, Shinpachi décida de bondir de sa position tandis que son golem disparaissant en s’atrophiant jusqu’à ne plus être qu’un résidu de bois quelconque. Ayant récupéré sa lance en sautant, il l’arma et la propulsa à bout de bras là il anticipait la position de son ennemi, au regard de son poids et de la vitesse de sa chute. L’écureuil fut emporté par la pointe…

… mais cette dernière ne le transperça pas. Par réflexe, le rongeur était parvenu à se fixer sur la pointe grâce à ses petites griffes et, non sans avoir eu la frayeur d’un court instant, il se laissa entraîné par le mouvement de cette dernière pour s’envoler quelques mètres plus lui en bondissant.

Le Shinrin fit tournoyer son arme et la plaça en diagonale dans son dos, son bras droit, resté avant, descendant près de sa cuisse. L’écureuil, quant à lui, désarmé, fit plusieurs saltos arrière avant d’atterrir sur ses petites pattes, un genou à terre, son regard ténébreux et minuscule fixant la silhouette de son adversaire. Tout autour de lui, les débris de la grange témoignaient du carnage.


HRP:
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Shinrin Shinpachi
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Ven 27 Déc 2019 - 0:19
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Hi no kuni | Village de Gokakuyama


Ils se toisèrent un instant. Aucun d’eux ne voulait lâcher sa part de terrain dans ce duel à la mesure de leur grandeur. Un court instant, une sorte de connivence naturelle rassembla ce regard noisette et l’autre, vermillon, dans une sorte d’osmose spirituelle. Shinpachi eut l’impression qu’il était destiné à rencontrer cet animal ; celui-là, comme s’il lisait dans ses pensées, acquiesça. Le duel reprît de plus belle lorsque l’écureuil pivota sur lui-même pour faire une volte et, profitant de l’élan, envoya une nouvelle noisette en direction de son adversaire.

Cette dernière fila si vite que le ninja n’eut pas le temps d’esquiver ; dans sa trajectoire, c’est comme si elle avait déchiré l’air. Elle frappa le Shinrin en plein milieu du front et, sans trop comprendre comment cela avait pu arriver, il tomba à la renverse, sonné. Une simple noisette ?

Lorsqu’il se releva, l’écureuil était déjà sur lui, sa lance brandie vers l’avant. Non seulement le projectile avait été déroutant, mais il avait en plus permis au rongeur de casser la distance qui les séparait en profitant de l’étourdissement temporaire de son antagoniste. Une aubaine pour un rongeur qui se plaisait à combattre au corps-à-corps en jouant sur sa petite taille pour disparaître et réapparaître entre les jambes de ses ennemis, pour le faire tourner en bourrique, avant de littéralement s’engager dans une tentative de fauchage avec sa queue. Une bien habile stratégie gagnante, puisque les deux pieds du combattant volèrent au-dessus de lui, inversant leur position avec la tête de sa cible qui se fracassa par terre sans qu’il ne puisse faire quoique ce soit.

A deux reprises, l’écureuil venait de bénéficier d’un coup critique. Shinpachi était alors étendu au sol, à la merci de son adversaire, fragilisé par toutes ces singeries dont il ne pouvait guère anticiper la moindre forme. L’écureuil sauta alors dans les airs dans l’espoir de venir s’écraser sur le thorax de son adversaire pour l’achever ; fort heureusement, la chance ne pouvait pas toujours lui sourire. Sa tentative fut bel et bien un échec, et au lieu de piétiner le plexus de l’homme à terre, il fut tout simplement repoussé dans les airs par un jeu de ressort que le Shinrin fit avec ses jambes pour éloigner la menace anticipée.

« Bordel, je déteste les humains !
- Plaisir partagé, sale roux ! »


Des poutres biseautées émergèrent du corps du Shinrin en direction de l’écureuil qui, voyant arriver la menace, profita de sa petite taille et de ses appuis crantés par des griffes acérés pour s’accrocher aux émanations boisées et bondir de l’une à l’autre comme une balle dans un flipper. Le ninja n’eut pas le temps de refermer sa prise que l’animal bondît au dehors de la zone d’exercice de la technique en se remettant en garde ; ce que fit également Shinpachi en se redressant.

L’écureuil balança alors son épine de pin tout droit en direction du Shinrin, dans l’espoir de transpercer l’un de ses bras et potentiellement l’empêcher d’utiliser des mundras ; mais le soldat tenait toujours sa lance et dévia le projectile aussitôt qu’il le vît arriver, se jurant de ne pas se faire avoir par deux fois. La précision de son antagoniste était redoutable et l’obligeait à montrer une vigilance constante, cependant il avait dans son répertoire personnel assez de ressources pour pouvoir faire tourner le combat à son avantage. Après une série de mundras, il posa ses mains au sol, et c’est alors que, juste sous les pieds de l’écureuil, des racines émergèrent comme pour l’emprisonner. A nouveau, l’animal usa de ses agiles sauts pour se mettre à distance de ces émanations sinistres. Il composa, à son tour, plusieurs mundras.

De sa bouche, un pistolet d’eau fut craché. Le jet fut assez fort pour atteindre son adversaire, mais néanmoins pas assez précis pour l’empêcher d’esquiver par une roulade sur le côté. Réutilisant ses racines, Shinpachi vint alors promouvoir leur taille et cette fois, encore dans les airs, l’écureuil ne put prendre appui sur aucune surface solide pour s’échapper. Utilisant sa jugeotte, le Shinrin s’arrangea effectivement pour que l’extrémité de sa technique soit trop fine pour que l’écureuil puisse espérer l’utiliser à son avantage ; par ailleurs, il enroula sa technique autour de sa queue, plus facile à atteindre que ses petites pattes.

L’écureuil tenta de se débattre pour se libérer mais, face à un échec critique, il ne fit que s’enrouler davantage dans l’entité souterraine, se piégeant encore plus. Dès lors, Shinpachi profita de sa saisie pour présenter l’argument fatal : la racine fracassa littéralement l’écureuil par terre.

Une gerbe de sang vola du museau du petit animal, mis à terre et ankylosé par la douleur et ses piégeuses de bois. Il avait sous-estimé son adversaire. Ce dernier, triomphant, s’approcha de sa proie paralysée.

« Je présume que tous ces vols de céréales te sont reprochables. Qu’as-tu à dire pour ta défense ?
- Les… Shinrin… je vous hais…
- Cela n’arrangera pas ton cas.
- Lâche-moi…
- Pour que tu recommences ? Certainement pas. Au demeurant, j’aimerais avoir quelques explications sur ton cas. Comment connais-tu les Shinrin et qui est ton maître ? »


L’animal le regard avec air ahuri.

« Le roi des écureuil, pardi ! »
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Shinrin Shinpachi
Shinrin Shinpachi

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Ven 27 Déc 2019 - 0:44
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Hi no kuni | Village de Gokakuyama


Un peu plus loin, un homme sortît des bois. Dès lors qu’il dépassa la lisière, trois énormes chiens le dépassèrent et foncèrent dans la direction du ninja et de l’écureuil. Ils s’arrêtèrent brusquement en grognant et en aboyant au-dessus du petit animal, qui reconnut alors les ninkens qu’il avait déjà écarté. Désormais pris au piège, il n’était plus en mesure de les affronter et constatant dans leurs yeux une férocité peu discutable, il songea qu’il deviendrait sans plus tarder leur festin s’il ne se montrait pas plus coopératif ; mais tout de même, utiliser les chiens contre lesquels il avait défendu le petit bout d’homme contre était un comble. Cela ne redorait certainement pas le blason déjà terni du clan Shinrin à ses yeux.

Il gesticula comme un asticot dans un cocon, mais en vain. Les grosses babines baveuses des canidés sauvages s’approchèrent de lui, d’abord en le flairant, puis en se léchant le museau.

« Halte. Du vent, les chiens. »

Ils obéirent en se dispersant, chacun dans un axe différent, et se tinrent assis à une bonne dizaine de mètres de leur ennemi immobilisé. Le moine chauve arrivant, l’écureuil réalisa le piège dans lequel il était tombé. Il observa son antagoniste d’auparavant, avec sa bosse au milieu du front et son corps à moitié fracassé par toutes les mésaventures dont il avait été la victime. Eprouvé, ensanglanté, il lançait à Shinpachi un regard de martyr convaincu. S’il devait mourir aujourd’hui, tant pis ; mais au moins voulait-il le faire avec honneur, sans pâlir. L’œil qu’il avait perdu et le bandeau qui le remplaçait étaient le témoignage de tout ce qu’il avait enduré jusqu’ici ; fort d’avoir traversé toutes ces difficultés, il ne pouvait sacrifier sa fierté.

Il songea que son parcours était épique, mais qu’il devait bien avoir une fin. Il ferma son œil. Shinpachi continuait de l’observer comme si tout à coup son esprit s’était absenté. Quand il rouvrit les yeux, il remarqua alors dans les yeux de son vis-à-vis un rejaillissement de vie.

« Je vois… tu es donc un animal ninja, appartenant à la famille des écureuils, comme nous-mêmes pouvons appartenir à un clan, ou un pays. Et où est donc ce fameux roi des écureuils ?
- Comme si un Shinrin pouvait l’ignorer ! »

Shinpachi ne camoufla pas sa surprise devant pareille affirmation. Visiblement l’animal avait de bonnes raisons d’en vouloir à son clan, mais pour une raison qui demeurait encore trop obscure à ses yeux. Il ne pouvait décemment laisser de telles zones d’ombres sans réponses. Tandis que le moine arrivait sur eux, il continua de nourrir l’échange avec le rongeur.

« Depuis que nous nous sommes rencontrés, tu ne fais que déballer ta haine. Soyons clairs : je ne sais ni qui tu es, ni ce que le clan Shinrin t’a fait. La seule certitude qui demeure, c’est que tu dois réparation à cet homme, ainsi qu’à tous ceux que tu as volé. Maintenant, parle. Dis-moi ce qui t’attire ici, ainsi que la raison pour laquelle tu détestes les Shinrin. J’imagine que ton roi ne t’a pas envoyé par hasard ! »

L’animal borgne fit la moue.

« C’est d’accord. Mais d’abord, libère-moi. »

Shinpachi hésita un court instant. Le silence vint rompre la continuité de la conversation. Le moine demeurait spectateur de cette mascarade, mais lui aussi semblait vivement intéressé par ce que cet écureuil avait à révéler. Finalement, conscient que la position n’était pas propice aux échanges, le Shinrin décida de libérer son otage. L’écureuil, aussitôt, sauta de nouveau pour atterrir sur le toit de la grande.

« Haha ! Espèce d’imbécile ! »

Puis il se mit à fuir dans la forêt, poursuivi par les ninkens.
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Shinrin Shinpachi
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Ven 27 Déc 2019 - 1:24
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« Lâche ! Menteur ! »

Il avait beau le traiter de tous les noms, Shinpachi ne pouvait plus rien faire pour retenir l’écureuil ninja qui s’enfuyait, après avoir profité du court moment d’échanges pour reprendre des forces et s’être libéré par la ruse. Ainsi avait-il appris au Shinrin une chose : un combat ne se remporte pas que par les armes. Sautant de branches en branches, il faisait bien ressentir en s’enfuyant toute la niaiserie de son poursuivant et accentuait d’autant plus les remords de ce dernier qu’il l’avait laissé sans réponse, après lui en avoir tant dit. Ses petits bons l’entraînèrent bien plus loin dans les denses houppiers et en dépit de tous les efforts faits par ses traqueurs pour le repérer, il était presque impossible à retrouver : on voyait seulement, de temps en temps, quelques branches bouger, une ombre au-dessus des troncs. Fort heureusement, les chiens avaient déjà flairé le petit rongeur et pouvaient donc suivre sa piste.

Avec les ninkens, Shinpachi finît par arriver devant un énorme châtaigner. En haut d’une branche, l’animal ninja les attendait. Les chiens, dès qu’ils le virent, se mirent à aboyer et s’écartèrent comme pour l’encercler, telle une promesse faite à demi-mots de ne plus le laisser s’échapper. Mais cela n’intriguait guère l’arboricole. Des prédateurs, il en avait connu foule et il était pour ainsi dire sur son terrain de prédilection, aussi ne craignait-il guère de devoir se confronter à ces canidés par la force, ce qu’il avait déjà fait pour sauver celui qui le prenait en chasse désormais.

« Si c’est ça, les remerciements… kuchiyose ! »


En posant sa patte sur la branche, l’écureuil en fit apparaître un autre ; celui-là, très différent de lui, n’avait nul habit. Ses oreilles se terminaient en mèches blanches, comme le bout de son museau et ses sourcils ; il avait un collier autour du coup avec des papiers sur lesquels étaient écrit des kanji, et il tenait dans sa main gauche un bâton en forme de Y où étaient nouées deux châtaignes. Ventripotent, il offrait un physique visiblement plus âge et bien moins sportif que son congénère.

« Espèce de petite crapule. Pourquoi me convoques-tu dans le monde des humains en plein milieu de ma sieste ? Je vais te faire payer ton imprudence, goujat ! »


Fit-il en agitant son bâton en direction de l’écureuil borgne, qui le bloqua aussitôt en lui assénant un regard fauve de son seul œil valide.

« Maître. J’ai eu quelques soucis dans la mission. Et je vous laisse deviner d’où ils viennent… »

Shinpachi apparût en dépassant la lisière. L’arbre trônait au milieu d’une clairière.

« Un Shinrin… »

Le shinobi humain s’arrêta en observant la position des chiens, déjà placés autour de l’arbre. Il réalisa alors qu’un deuxième écureuil venait de faire son apparition. Celui-là le regardait déjà comme s’il l’avait reconnu. Il tira sa lance, prêt à se battre contre ce nouveau protagoniste.

« Bunbô… tu t’es vraiment battu avec ce minable ?
- Il est plus fort qu’il n’y paraît.
- Ce n’est qu’un jeune adulte. Non, ne me dis pas que tu as perdu ?!
- Disons que… il a plus de ressources que je ne l’avais envisagé.
- Abruti ! Quelle honte pour notre pedigree ! Que tu te fasses battre par un ninja, d’accord… mais pas par un Shinrin !
- Je peux savoir ce qu’il se passe ?! »


Cria Shinpachi en s’impatientant, réclamant d’une certaine manière un passage à l’action, comme pour se venger de ce que l’animal venait de lui faire subir comme farce.

« Toi, ferme-la, l’humain. On ne t’a pas appris à respecter les vieilles personnes ? Je pourrais te faire ravaler ta langue en moins de dix secondes ! »

Le Shinrin n’apprécia guère cette provocation. Il brandît sa lance en direction du vieil écureuil mais ce dernier lui lança soudainement un regard si noir qu’il le déstabilisa. Ces yeux évoquaient toute une épopée. Il incarnait le danger par sa seule aura meurtrière.

Les chiens se mirent à aboyer. En les regardant, l’écureuil ne put les faire taire. Constatant qu’il n’avait pas la même influence avec les chiens qu’avec les hommes, il poussa un splendide hurlement.

« Hooooooooooooooaw ! »

Soudain, déboulant de nulle part, des centaines d’écureuils jaillirent des arbres et tombèrent sur les ninkens. En l’espace de quelques secondes à peine, toute cette panoplie de rongeurs mit en déroute les trois comparses qui poussèrent des jappements en tentant de les chasser.

Le vieil écureuil poussa alors un second hurlement et, aussitôt, les centaines de rongeurs s’envolèrent dans les branches avant de disparaître comme ils étaient apparus. Les chiens, effrayés, regardèrent tout autour d’eux. Shinpachi siffla, et derechef ils se rabattirent vers lui. Inquiets, ils ne pouvaient pourtant abandonner cet homme devant un tel danger.

« Je reconnais bien là le courage et la loyauté des chiens d’Inuzuka. Cela me rappelle de vieux souvenirs… »

Shinpachi ne pipait mot, mais son regard vermillon brûlait d’intensité. Sa lance était toujours en avant. L’espace d’une seconde, le vieil écureuil eut une vision. A son époque, il avait lui aussi fréquenté des Shinrin ; celui-là lui rappelait son propre allié, avec lequel il avait passé un serment. Jadis, il avait le même âge que Bunbô, qui se tenait à côté de lui.

« Bunbô… qu’est-ce qu’il veut, au juste, le gamin ? »
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Ven 27 Déc 2019 - 2:11
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« Je crois qu’il est venu avec le ticket de facture des céréales volées.
- Ah… »


Il plissa les yeux dans un sourire mesquin.

« Malheureusement, on ne saura pas te rendre l’addition, l’humain. Ce sont nos réserves pour l’hiver. »

Mais Shinpachi ne l’entendait pas de cette oreille. Son regard toujours farouche dardant la direction des deux rongeurs, il décida de montrer un peu plus de répondant.

« Avant de vous faire payer quoique ce soit, je veux des explications. »

Le vieil écureuil haussa un sourcil.

« Oh, mais il fallait le dire, mon petit. C’est avec un tout grand plaisir que je m’en vais te faire fermer ton grand clapet de merde ! »

Il se laissa littéralement tomber sur le sol, puis commença à marcher en direction du Shinrin, sa canne l’aidant à avancer.

« Vois-tu, les écureuils ont toujours été les gardiens du Bois Ancien et en tant que tel, nous sommes depuis fort longtemps attachés à Hayashi. Les forêts qui peuplent le pays sont notre royaume, pour ainsi dire, bien que nous en partagions l’occupation avec d’autres espèces, notamment ces minables de macaques qui infestent nos houppiers. Seulement, depuis peu, d’étranges phénomènes nous obligent à nous éloigner de nos terres, tant cela peut nous être insupportable. Je ne sais pas pour vous, mais… »

Il ne se tenait plus qu’à quelques mètres du Shinrin lorsqu’il s’arrêta, en posant sa main sur sa hanche, ce qui lui donnait un air faussement autoritaire, chose presque inconcevable du fait de sa petite taille.

« …les écureuils détestent la Résonnance. »

Il reprît sa marche, lentement, sûr de lui.

« Mais ce n’est pas tout. Il existait jadis un accord qui nous liait aux humains. Un pacte. Et ceux qui détenaient ce pacte n’étaient autres que vous, les Shinrin. Mais voyez-vous, les termes de notre accord ont peu à peu été enfreint par certains de vos comparses, et les rétributions pour vous faire pardonner ont été… comment dire… trop maigre, voire inexistantes. Beaucoup de mes frères sont morts pour vous et vos ambitions, à un prix qui ne méritait sans doute pas le sacrifice consenti. Mon propre allié du côté des hommes m’a tourné le dos après avoir sacrifié mon père dans un combat perdu d’avance. Les exigences que nous avons présenté, notamment le fait de rester sur le sol d’Hayashi, n’ont pas été respecté. Comment voulez-vous que nous puissions rester les gardiens d’Hayashi sans y vivre ? Pour ainsi dire, en vous embarquant pour les terres de Hi no kuni, vous avez rompu un serment qui visait à nous offrir une sécurité réciproque, tout en respectant le rôle qui nous incombe depuis que le monde est monde. »

Il pointa son bâton en direction de Shinpachi.

« Vous… c’est vous qui êtes responsables de cette rupture. Les hommes sont des créatures sournoises égocentrées qui ne se respectent pas. Vos ancêtres avaient juré, en tant qu’héritier de Kodama, d’être les gardiens du Bois Ancien. Mais par simple désir de posséder davantage et d’exploiter les ressources par-delà les frontières, tout cela pour votre vile concupiscence et votre désir d’en avoir toujours plus, vous avez bafoué vos promesses. Ne nous faîtes par la morale pour quelques maigres céréales que nous avons volées pour assurer notre survie pendant l’hiver ; orientez plutôt votre pseudo justice de casse-noisettes sur vos propres engagements, félon de Shinrin ! »

Des centaines de châtaignes s’envolèrent alors de l’arbre sur lequel se tenait Bunbô, tout droit en direction des trois chiens et du shinobi, là où le vieil pointait son bâton. Aussitôt, Shinpachi créa un rempart de bois pour se protéger des projectiles.

« Hahaha ! Voilà tout ce à quoi vous êtes bons, médiocres humains ! A vous cacher et à… !
- Arrête ça tout de suite. »


Dans le dos du vieil écureuil se tenait un autre de ses congénères, dont le museau était camouflé par une sorte de petite banderole sur laquelle on pouvait lire « Gardien » écrit en kanji. Celui-là était bien plus obscur que les deux autres, et ne daignait pas assister à un tel spectacle. Soudain, les noisettes cessèrent de tomber par centaines et, au sol, les quelques résidus se flétrirent comme par enchantement avant de disparaître. Le rempart de Shinpachi fit de même. Lorsqu’il releva la tête, il vit un écureuil tout de noir vêtu, comme s’il s’agissait d’un espion.

« Le Roi souhaite recevoir ce jeune homme en audience.
- Que…
- Que…
- Une…
- Maintenant. »


Le monde se mit à tourbillonner sur lui-même, et tout à coup Shinpachi eut le sentiment d’être projeté dans une autre dimension : il venait bel et bien d’être victime d’un puissant genjutsu.
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Ven 27 Déc 2019 - 15:34
Dénouement à l'aune des révélations 4rka
Hi no kuni | Illusion de l'écureuil-gardien


En atterrissant dans ce monde qui lui semblait illusoire et dont il ne pouvait, en l’état actuel, avoir la certitude qu’il n’était pas tangible, il fut d’abord frappé par la taille herculéenne des pins, des cyprès et des séquoias géants. Chaque cellule de leur écorce semblait avoir la taille d’un homme et lui, tout petit dans cette contrée des géants, ne s’en ressentît que plus médiocre. Fascinant, le paysage qui s’était façonné autour de lui en disait long sur sa condition d’être mortel ; en face de lui, les trois écureuils se tenaient en triangle, silencieux. Ils n’avaient pas changé de taille, contrairement aux monstres boisés qui l’entouraient à présent, et qui devaient faire une vingtaine de mètres de hauteur, soit le double des arbres de ce qu’il envisageait à présent comme le monde réel (celui qu’il avait quitté), celui-là ayant un goût d’imaginaire plus que prononcé.

Le trio le dardait du regard. Le gardien en tête, l’ancien et le borgne en arrière. Un vent puissant soulevait leur pelage et faisait danser leur longue queue enroulée derrière eux ; et sur le pré vert, ils semblaient à présent bien plus sérieux qu’ils ne l’avaient été jusqu’ici, exception faite du gardien qui n’avait pas encore montré la moindre émotion.

Inquiet, le Shinrin regarda à gauche, à droite, puis derrière lui. Les chiens avaient disparu. Les débris de bois, les noisettes flétries, les racines, …il n’y avait plus rien que cette forêt géante, lui, et le trio d’écureuils. Derrière eux, le châtaigner trônait comme le plus immense des arbres ; si d’aventures ses congénères faisaient deux fois la tailles des arbres communs, on pouvait tripler la mesure pour cet unique exemplaire.

Tout à coup, des lianes fendirent le ciel et attrapèrent prestement les quatre protagonistes de cette scène extraordinaire. Shinpachi sentît le ventre mou de la liane s’enrouler autour de lui sans pouvoir réagir ; et il eut l’étrange sensation que cette émanation de l’arbre qui lui faisait face venait de sceller son chakra, l’empêchant d’utiliser son ninjutsu. Il se débattît, mais en vain. La liane se rétracta et l’emporta vers les cieux, tout comme les autres le firent avec les autres écureuils.

L’étrange lasso le tira jusqu’à une énorme brèche. Ils furent alors tout quatre propulsés à l’intérieur. Le gardien ne tarda pas à se rétablir dans une acrobatie bien pesée ; les deux autres, ainsi que le Shinrin, se rétamèrent.

« Bordel de merde ! Toujours aussi désagréable !
- L’ancien, tu n’as aucun sens de la discrétion ! »


En se relevant, le chapardeur constata que le paysage venait de changer du tout au tout. Il avait le sentiment d’être dans une sorte de chalet. Ce qui était en réalité une cavité géante creusée à l’intérieur du châtaigner légendaire avait fait de lui son hôte. Le repère devait être au moins aussi grand qu’un palais, et tout autour de petites torches lui donnaient une lumière tamisée, envoûtant ce lieu si mystérieux. Toute une panoplie d’écureuils habillés comme des ninjas se tenaient au quatre coins de la cavité, discutant en murmures pour commenter l’apparition soudain des nouveaux arrivants. C’était bel et bien le repère de ces rongeurs arboricoles, qui avaient élu domicile dans la brèche de cet arbre extraordinaire pour y faire leur nid.

Escorté par deux guerriers, Shinpachi n’eut d’autre choix que d’avancer, suivant ses trois comparses qui semblaient également intimés de s’enfoncer plus loin dans la brèche.

Après quelques minutes de marche, l’humain commença à discerner une silhouette assise sur une sorte de trône taillé dans une noisette géante. A mesure qu’il avançait, il se rendît compte qu’à la place de la tête de ce qui semblait être un écureuil plus flétri que les autres, dont la silhouette semblait maladive et la queue était coupée de moitié, il y avait un crâne. Portant cette ossature comme un casque, le Roi des écureuils se tenait là, mystérieuse incarnation de la mort. Les trois rongeurs devant l’humain s’inclinèrent lorsqu’ils se trouvèrent à quelques mètres du trône. Shinpachi, poussé par les gardes, dût faire de même.

C’est d’abord le gardien qui prit la parole.

« Votre Majesté, voici Bunbô et Gen’ichi, comme vous l’avez réclamé, ainsi que l’humain avec lequel ils se disputaient. Un Shinrin, Votre Excellence.
- Hmm… »


La voix du roi portant le crâne d’un autre écureuil aux morbides allures était caverneuse, elle semblait résonner dans toutes la pièce. En redressant la tête, l’humain remarqua que ses bras s’étaient mélangés à son trône sous forme de racines, comme s’il était directement connecté à l’arbre tout entier. Il songea dès lors que les lianes qui l’avaient soulevé jusqu’ici avaient peut-être été dirigées par ce Roi.

Dans la lugubre atmosphère, cet être cabalistique décida de faire résonner sa voix une fois de plus, jetant un frisson dans toute la cavité. Lorsque le roi parlait, tout le monde se taisait.

« Décline ton identité, Shinrin. »

L’ordre était simple, mais l’aura meurtrière du Roi lui donnait une puissance qui suscitait la peur. Le soldat releva la tête avec peine, tout en faisant l’effort de ne pas montrer sa crainte dans le timbre de sa voix.

« Je suis Shinpachi, du clan Shinrin, soldat du Teikoku. »

Le Roi fit planer un silence.
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Sam 28 Déc 2019 - 15:28
Dénouement à l'aune des révélations 4rka
Hi no kuni | Illusion de l'écureuil-gardien


Le feu continuait de réchauffer les parois de l’immense âtre autour des soldats immobiles, tandis qu’au centre de toutes les attentions se cristallisait une scène en dehors de toute réalité. Le Roi, souverain du peuple écureuil ancré dans son trône de bois, maître de toutes les arcanes Mokuton, vieux sorcier d’entre les sorciers, son crâne sinistre figé sur sa nuque, observait, d’un air lugubre, le soldat du Teikoku qui lui faisait face. Dans le spectre de tous les espoirs, on l’imaginait conclure l’acte profane par lequel il avait jadis, impitoyable, détaché la tête de son propre père de son corps, qui avait rigoureusement accepté son fait au prix coûtant, pour s’asseoir à sa place ; rituel morbide mais traditionnel, figeant dans la mémoire du nouveau souverain une réalité amère, machiavélique, sanguinaire. Le parricide avait fait éclore la germe d’un roi guerrier, et pour ne pas oublier son crime, la tête de son prédécesseur avait été débarrassé de son squelette, un crâne qui lui-même avait été retravaillé pour en faire un casque sépulcral ; celui que portait le nouveau monarque.

Le crâne de son père tué de ses propres mains pour couronne. C’était cela qui rendait cet autocrate si intimidant.

Sans qu’il ne daigne faire le moindre geste, immobile comme une statue de bois, des racines naquirent du sol pour enclore les jambes du visiteur humain. Les autochtones observèrent le sinistre présage sans bouger. Shinpachi, ne désirant guère étaler sa crainte et conscient d’être trop faible pour pouvoir rivaliser avec toute cette armée, resta immobile également ; pourtant, la crainte l’habitait bel et bien. Soudain, alors qu’il était entièrement ligoté, toutes ces racines se contractèrent et, s’échappant de leur écorce, des épines s’enfoncèrent dans sa chair. Il déglutît de douleur, comme si son corps allait exploser de toutes parts.

« Hung … »

Les ronces burent son sang sans qu’il ne puisse faire quoique ce soit. Otage, il les laissa pomper à l’intérieur de lui comme si elles voulaient aspirer jusqu’à son âme. L’espace d’un instant, il se sentît mourir. Son diaphragme gonflant et se dégonflant respirait au rythme des litres de sang perdus. Puis, quand bien même son corps tout entier commençait à s’assécher, le Roi ôta sa main de son accoudoir enraciné ; aussitôt, les sinistres liens se desserrèrent avant de le relâcher. Le macabre despote parricide, sur son trône, avait lu à l’intérieur de son corps déchiré.

Il se retrouva à terre, vivant, abattu. Du sang coulait de toutes les entailles laissées par ces épines tranchantes. Affaibli et incapable de soulever son propre poids, le brave soldat s’écroula sur ses genoux et ses bras, respirant à lourde haleine. Ni le Roi, ni ses convives n’exprimèrent le moindre doute, ni la moindre compassion. Ils continuèrent d’observer, en silence, cet invité prodigue sondé jusqu’aux portes de la mort.

La main du Roi était toujours levée, et elle pointait à présent son hôte étranger.

« J’ai lu dans tes entrailles. Voleur, tu l’es encore plus que nous. Sournois, tu caches bien des vices. Et pourtant… »

Toute l’assemblée restait les yeux figés sur la sentence.

« Loyal, je sais que tu le resteras. »

Des murmures emplirent la cavité, faisant naître un léger brouhaha. Le vieil écureuil au bâton, Gen’ichi, frappa avec le talon de son accessoire, et le son résonna comme un coup de marteau faisant vibrer tout l’arbre dans lequel ils se situaient. Tout le monde se tût. Aussi joueur était-il, Gen’ichi était loin d’être inconsidéré ; pour cause, il était l’oncle du Roi, une véritable légende parmi les siens.

Le Roi profita du silence pour conclure.

« Le Pacte… peut renaître par celui-là. »

De nouveaux murmures, de nouvelles rumeurs, mais pour tous, un son de stupeur. Le Roi avait parlé.
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Mer 1 Jan 2020 - 15:21
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Hi no kuni | Village de Gokakuyama


Un éclair jaillit de nulle part, frappant l’écorce de l’arbre dans laquelle se tenait la réunion sordide au milieu de tous les soldats et prosélytes des bois du peuple écureuil, laquais d’un monarque maléfique dont la silhouette ne bougea guère alors qu’il pouvait sans doute assister à la faille déchirant son monde. Le squelette paralysé par la douleur et desséché par la main du Roi du malheureux Shinrin ne put rien faire au regard de sa position de faiblesse, et il se laissa tout entier dévoré par les flammes en hurlant de douleur alors que l’électricité, après avoir fustigé l’écorce, avait décidé de se retourner contre lui pour enflammer toute sa chair. Une sentence des plus terribles infligée malgré lui au milieu de tous les dévots des forêts d’Hayashi qui ne fit guère réagir que lui.

Une seconde plus tard, l’âme foudroyée de Shinpachi revint à la réalité et sans que les ninkens qui se tenaient encore près de lui ne puisse comprendre quel sortilège l’avait atteint, il s’effondra sur ses deux jambes. S’il n’avait su amortir sa chute avec ses mains, sans doute se serait-il étalé de tout son long contre l’herbe molle tel un aveu de faiblesse confessé par un guerrier dont l’esprit pourtant rustique et aguerri avait été annihilé. A quatre pattes pourtant, il résistait à cette tentation de tout abandonner et de se livrer à la mort dont il avait pu voir la figure personnifiée sous le crâne du monarque rongeur régnant sur cette sinistre illusion qu’il avait vécu. Tenir. C’était une façon pour lui de refuser la défaite, et de se donner encore les moyens de résilience pouvant à juste titre faire la fierté de son clan.

Les chiens le reniflèrent avec inquiétude tandis qu’en face, le trio s’avançait lentement vers le nouveau disciple choisi par le Roi pour être parmi les élus humains de sa majesté. Chacun d’eux avait assisté à la fracture de chaos qui avait déchiré l’illusion dans laquelle le gardien au foulard noir avait projeté le sujet bipède transformé par sa faiblesse en quadripède, mais toute cette foudre n’était qu’une chimère inventée pour rompre la dimension onirique qui avait permis de créer le contexte adéquat à la rencontre de l’adepte et du Roi. L’assujettissement de ce nouvel énergumène décidé par la Majesté était désormais officiel, mais restait encore une chose à régler.

« Le Roi t’a choisi pour être l’élu humain dévot de son excellence…
- Nul autre n’a été reçu, tu seras le dernier des singes à être considéré par notre espèce…
- Le seul pacte liant nos deux confréries… »


Le Gardien effectua des mundras, réveillant l’instinct de survie des ninkens qui derechef se mirent sur leurs appuis en grognant, toutes babines retroussées, conscientisant que cette combinaison de signes pouvait être propédeutique à un cataclysme, un pareil au même que celui qui avait causé la perte de leur maître dont ils regrettaient encore aujourd’hui la fin tragique. Prêts à bondir et à déchirer le pelage roux de ces petits rongeurs ainsi qu’à boire leur sang en croquant dans leur tendre chair, ils s’immobilisèrent et cessèrent leurs mises en garde visuelles et auditives dès qu’ils réalisèrent qu’il ne s’agissait pas d’une technique affinitaire, mais d’une invocation, celle en l’occurrence d’un parchemin où s’alignaient, sous des kanjis noirs, des signatures sanguines peintes au milieu de plusieurs cercles alignés. Takuya, Zenzo, Kazami, Jôji… tous du clan Shinrin, barrés d’un large trait de sang laissant d’une trace indélébile l’empreinte de leur passage, un souvenir d’eux... post-mortem.

Un nouveau cercle apparaissait, seul comme un vide dans le décor. Un vide à remplir par le sang.

« Il ne te reste qu’à signer…
- … par l’empreinte de ton sang…
- … le pacte sacré des écureuils. »


Passablement affaibli comme s’il venait de courir un marathon, et malgré tous les déboires qu’il avait dû affronter dans cette mission périlleuse, le Shinrin n’en perdait pas non plus ses sens et sa capacité de cognition. Il se croqua le pouce. Puis, marchant péniblement sur ses quatre appuis pour se traîner jusqu’à la surface blanche délavée évocatrice du Bois ancien pour celui qui était originaire du pays d’Hayashi, il parvint à se hisser au-dessus du parchemin et, apposant laborieusement la surface palmaire de son pouce, traça son nom.

Puis il tomba de fatigue.


* * * Deux jours plus tard * * *


Sous un soleil assez clair, le vent d’hiver soufflait avec ses courants froids sur la cité d’Urahi. Au loin, dans les quartiers Shinrin excentrés sur centre de la ville, un petit pavillon semblait dormir à l’aune d’un jour tranquille. Ca et là, des héritiers adeptes du Mokuton se répandaient dans la rue, les uns buvant le thé, les autres discutant paisiblement au coin d’un jardin, les derniers courant d’un air candide en façonnant leur jeunesse. Depuis le pavillon dormant, la paroi d’entrée fut décalée sur le côté pour ouvrir l’entrée principale ; en sortît, muni d’une béquille de bois en forme de palme inversée qu’il se plaçait juste sous l’aisselle pour l’aide à se tenir debout, un jeune homme visiblement blessé sortant de sa convalescence. Il ne s’agissait de rien d’autre, qu’au sein du clan, du nouvel élu du peuple écureuil ; mais cela, seul lui le savait. Dans l’ignorance des autres, il marcha en titubant au milieu des quartiers Shinrin, échangeant un salut, un sourire, un mot de bienveillance.

Du clan Shinrin, il faisait partie depuis quelques temps des plus illustres guerriers ; mais, dans le creux de son âme, il se destinait à devenir un jour leur chef.

Camouflant toutefois son ambition, le chapardeur subtilisa un biscuit à l’un de ses compères qui buvait le thé, et lui lâcha un nouveau sourire quand ce dernier se rendit compte trop tard du petit acte profane. L’homme à qui il avait dérobé la gourmandise était chauve, ce qui n’était pas sans lui rappelait l’impressionnant moine qu’il avait croisé lors de sa mission, et qu’il avait remercié en partant pour sa contribution, tout en acceptant de ne pas parler de lui au sein du village, ni de ses ninkens. Une bien belle rencontre au ventre de sa palpitante aventure…

… qui lui en promettait bien d’autres.



FIN
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